L’après-midi avait été agréable. La balade en forêt de Yashiro lui avait permis de se ressourcer intérieurement, de méditer et de trouver l’inspiration pour ses séances d’écritures nocturnes. Surtout, ces déambulations lui avaient procuré plus de plaisir que la mission qui lui avait été confiée pour la journée. Il avait pour ordre de présenter les infrastructures de défense de Konoha aux nouveaux genins afin qu’ils puissent comprendre l’organisation du village en cas d’attaque ; s’il devait originellement y passer la journée, il avait évacué cette mission en à peine une matinée, pressant le pas sur les remparts de Konoha et répondant négligemment aux quelques questions qui lui avait été posées.
Il avait ainsi pu s’éclipser toute l’après-midi durant. Ne voulant être reconnu par un de ses pairs – et ainsi être potentiellement dénoncé comme tir au flanc, il avait décidé de sortir du village pour s’aventurer dans les bois environnants où il n’avait que peu de risques de croiser qui que ce soit. Il avait pu ainsi se balader à travers des sentiers tracés au fil des années par les pas laissés par de nombreux shinobis, observer les premières feuilles mortes et leurs teintes orangées si spéciales, apprécier cette odeur d’herbe et de noisettes propre à ces bois, mais également savourer le calme ambiant qui régnait. S’il était désormais habitué à Konoha, Yashiro n’oubliait pas qu’il venait à l’origine de la campagne et qu’il avait passé toute son enfance à apprendre auprès de la nature. Il ressentait encore souvent l’envie d’aller s’isoler, de quitter toute trace de civilisation et de renouer avec les plaines verdoyantes, les étendues d’arbres et les régions vallonnées si caractéristiques des paysages de sa jeunesse.
En cette presque fin de journée, Yashiro décida de terminer par quelques exercices. Shinobi dévoué à son art, il aimait s’entrainer consciencieusement tous les jours, intégrant ainsi toujours plus les gestes techniques du kenjutsu à sa vie. Il enchaina ainsi différents exercices de frappe, s’amusant à tuer des arbres, à arracher les bois des feuillages les moins épais ou à occire des ennemis invisibles. Une fois sa routine effectuée, il termina par un renforcement musculaire, jouant à repousser ses limites en battant son record de pompes et s’accrochant à d’épaisses branches pour effectuer des tractions. L’entrainement restait un jeu pour Yashiro – ce qui expliquait en partie sa facilité à toujours travailler plus.
Sa séance terminée, le chûnin était essoufflé et légèrement transpirant ; s’il ne suait pas à grosses gouttes, il sentait que sa tenue lui collait au corps. Il décida alors de rentrer tranquillement au village. Après tout, la journée étant presque terminée – du moins celles de Yashiro se terminaient assez souvent sur les coups de 16h, même s’il était reconnu dans les rues de Konoha, il n’aurait aucun mal à dire que sa tâche du jour était tout juste accomplie.
Arrivé aux portes du village, Yashiro crut entendre de légers bruits dont il avait bien du mal à déterminer l’origine : s’agissait-il de rires, d’un écoulement d’eau ou bien simplement des cris d’animaux un peu étranges ? Essayant de suivre tant bien que mal le son qu’il croyait percevoir, il arriva là devant une structure originale. Presque caché, ou plutôt habilement intégré au milieu des arbres, un ensemble de bains trônait à une centaine de mètres à peine des portes de Konoha. Comment Yashiro avait-il pu ignorer l’existence d’une telle merveille ? Il voyait la vapeur d’eau s’échapper des différents bassins, des volatiles s’y poser négligemment : une atmosphère apaisante se dégageait du lieu et même les constructions en dur, probablement les vestiaires, ne dénotaient pas avec l’impression de nature propre à ses bains.
Marchant vers cette source d’eau, le chûnin remarqua une sorte d’accueil. Il s’y approcha et s’adressa à l’hôtesse, concentrée à la lecture d’un livre dont le sabreur n’arriva pas à discerner le titre.
« Bonjour, heu… c’est bien des bains publics ici ? »
Son interlocutrice fut comme réveillée et leva les yeux vers Yashiro. Elle sembla être prête à dérouler un long discours de présentation, mais elle tiqua lorsqu’elle remarqua le bandeau frontal du shinobi accroché à son cou.
« Vous êtes sûrs que vous êtes un ninja ? Vous seriez bien le seul shinobi de Konoha à ne pas connaître l’existence de ces bains… Tous les membres du village y sont au moins allés une fois dans leur vie », la jeune femme avait un regard presque accusateur.
Yashiro ne sut trop quoi répondre pour sa défense. « Heu… Je suis… nouveau à Konoha ? »
« Mettons… », son interlocutrice soupira intérieurement et prit une grande inspiration, déroulant son discours à toute allure. « Dans ce cas, bienvenue aux bains publics du village. L’entrée symbolique est de 1 ryo. La source qui s’écoule dans ces bassins est très renommée et dispose de nombreuses vertus thérapeutiques. Elle peut soulager les courbatures, limiter la production de sébum de votre peau. Elle est aussi excellente pour les personnes souffrant de rhumatisme ou de crampes récurrentes », la liste s’allongeait encore et encore et assommait le shinobi qui déjà n’écoutait plus son interlocutrice. « L’histoire du lieu est également très intéressante, mais incertaine : on relève plusieurs légendes concernant l’origine de cette source. Certains disent que c’est le plus grand maître du Suiton qui y a donné lui-même naissance, tandis que d’autres affirment qu’elle est l’œuvre du bijuu de l’eau. Il y a même des religieux qui disent que c’est près de cette source que sont apparus les premiers shinobis », là encore, l’historique ne semblait jamais en finir et Yashiro était plus perdu dans ses pensées que dans les paroles de l’hôtesse. « Bon je vais maintenant vous présenter les différents bassins, leur histoire et leurs propriétés propres. Ah, mais d’ailleurs, avant que j’oublie, … »
« 1 ryo vous disiez, c’est bien ça ? », ne pouvant plus supporter une phrase supplémentaire de l’hôtesse, Yashiro déposa une pièce sur le comptoir et s’avança rapidement en direction des vestiaires situés juste derrière. « Merci, bonne journée ! »
« … les bains sont mixtes », la jeune femme termina sa phrase dans le vide ; les mots n’arrivèrent pas aux oreilles du shinobi, trop occupé à ranger ses affaires dans le vestiaire des hommes. Sortant du lieu dans son plus simple appareil et, constatant que l’établissement était pratiquement désert, ne discernant au loin qu’un ou deux vieillards, Yashiro décida de faire une bombe dans le premier bassin, éclatant d’un rire gras et peu discret.
Tadake Yurikô
Hokage
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Après "l'effort", le réconfort feat. Yashiro Shindo
" Un jour de loisir, c'est un jour d'immortalité. "
Depuis quand n'avait-elle pas pris de temps pour elle ? Depuis quand demeurait-elle enfermée entre quatre murs ? Depuis trop longtemps, sans nul doute puisqu'elle ne se souvenait pas la dernière fois avoir pris réellement un repos complet. En tant que médecin, elle savait pertinemment que tirer sur la corde pourrait se retourner contre elle... tout comme faillir si elle venait à prendre une mauvaise décision sous le coup de la fatigue. Et puis, n'avait-elle pas elle-même conseillé à un ami lointain de ne pas oublier à ne pas se laisser submerger ? La voilà bien mauvaise conseillère puisqu'elle ne mettait pas à profit sa propre recommandation.
Assise dans son bureau, une plume à la main, elle finit par la poser pour se lever et se diriger vers la grande baie vitrée qui donnait une vue sur l'ensemble du village. On pouvait apercevoir la grande forêt de Konoha qui commençait à rougir et prendre ses couleurs automnales. C'était en cette saison que l'on avait véritablement l'impression que la région était habitée par les flammes. Toutefois, ses petits yeux noirs s'arrêtèrent sur une zone en particulier à l'orée du village. Un léger sourire apparut et un songe à haute voix qui se perdit dans le silence de sa pièce de travail...
" Depuis combien de temps n'y suis-je pas retourné ? "
Yuriko se mit à soupirer, lassée par ses tâches administratives dont elle ne voyait jamais la fin, avant de se retourner pour jeter un œil sur la paperasse qui l'attendait encore. S'approchant de son bureau, elle finit, aussi surprenant que cela put paraître, de ranger ses affaires. Il était temps que la demoiselle s'accorda un jour de congés. La bureaucratie ne s'effondrerait pas pour un après-midi de pris et bien mérité. Après avoir pris ses dispositions, elle passa en premier lieu par chez elle avant de se rendre pour son plus grand plaisir dans les célèbres bains mixtes de Konoha. Célèbre, car personne n'en ignorait l'existence... ou tout du moins, presque personne.
Lorsque Yuriko fut sur place, elle fut agréablement accueillie par la propriétaire qui se connaissait un peu. Bien que la kunoichi n'avait pas le plaisir de pouvoir y venir et en profiter aussi souvent qu'elle le voudrait, elle n'en avait pas moins ses habitudes.
" Nidaime-sama ! Quel plaisir de vous revoir ! Vous semblez... vous semblez en forme. "
La kunoichi fit un léger sourire alors que la propriétaire des bains semblait quelque peu gênée. Personne n'ignorait le deuil qui frappait Yuriko et même si cela faisait déjà quelques mois, certaines personnes ne savaient comment se conduire devant elle.
" Ce plaisir est entièrement partagé... et je vais bien. "
Yuriko répondit d'un ton qui se voulait chaleureux pour rassurer la commerçante et lui faire comprendre qu'elle n'avait pas à être embarrassée par la situation.
" J'espère que vos affaires tournent bien ? "
" Tout à fait madame. L'été s'est bien déroulé et le calme revient un peu. Vous êtes la troisième cliente de cette journée. Il n'y a qu'un couple de personnes âgées en ce moment. "
" Je suis heureuse de constater que les affaires fonctionnent. "
Cela ne pouvait que dire que le village se portait bien si villageois n'était pas dans la détresse. Un soulagement évident pour l'Hokage. Glissant alors un ryo symbolique pour payer l'entrée, Yuriko finit par se rendre dans les vestiaires des femmes où elle glissa ses affaires dans un panier, puis s'enroula dans une serviette mise à disposition par pudeur. Oh, il ne s'agissait pas de la sienne, simplement d'un geste convenant et d'élégance vis-à-vis des autres clients. Quant à sa longue chevelure, elle se les releva à l'aide d'une broche des plus modestes. La kunoichi avait toujours aimé les choses simples.
Une fois les vestiaires quittés, elle rejoignit le premier grand bassin dont les vapeurs d'eau chaude était d'ors et déjà fort agréable. C'était définitivement une bonne idée d'être venue ici et comme l'avait indiqué la femme d'accueil, il n'y avait qu'un couple de personnes âgées qui s'était installé vers le fond. Afin de ne pas les importuner, Yuriko se lova dans un petit coin du bassin, presque à l'abri des regards. Là, elle s'accouda nonchalamment près du bord avant de laisser échapper un long souffle de béatitude. C'était un véritable délice. Elle regrettait presque de ne pas s'y être rendue plus tôt. Ces eaux saines ne faisaient pas uniquement du bien au corps.
Commençant enfin à réellement se détendre, l'Hokage ferma les yeux quelques instants jusqu'à ce qu'elle entendît la porte des vestiaires glisser. Visiblement, un nouvel client. Mais alors qu'elle était à deux doigts de clore à nouveau ses paupières, une énorme masse bondit dans l'eau, créant une vague qui frappa de plein fouet le visage délicat de la kunoichi qui se trouva trempé de la tête qu'elle avait épargné jusque-là. L'inopportun se permit même de rire, grassement, au point qu'elle ne sut si cela était de la moquerie ou simplement de la puérilité. Fronçant des sourcils de contrariété, Yuriko n'hésita pas à attirer l'attention de celui qui venait de causer un grand trouble dans ce lieu qui aurait dû être si reposant.
" Mon cher monsieur, vous êtes ici dans des bains publics et non dans un centre pour enfant. Un minimum de décence est attendu pour ne pas importuner autrui. "
À ces paroles, la jeune femme se releva, la serviette trempée, mais qui cachait toujours ce qui était nécessaire de dissimuler, et quelques mèches de cheveux collant ses joues ruisselantes, traces du crime éhonté du.... naturiste ? Yuriko venait de se rendre compte que le shinobi barbu était entièrement nu comme un ver, littéralement, asticot apparent. Les yeux de la jeune femme semblaient toujours le juger sévèrement.
" Libre à vous de profiter des lieux, mais tâcher de vous tenir un peu. "
Toujours le regard agacé, une étrange impression la saisit. Plissant son attention sur le visage de l'homme qui se tenait devant elle.
" C'est étrange.... votre visage m'est familier.... "
Il ressemblait à un homme du pays du vent...
Yashiro Shindo
Konoha no Chunin
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Yashiro, porté par son élan et son magnifique saut, atterrit dans l’eau avec pertes et fracas, engendrant une magnifique vague et un vacarme presque délicat. Le shinobi regretta néanmoins son plongeon dans l’instant : l’eau n’était pas si profonde et ses fesses tapèrent le fond du bassin dans un choc qui suscita un bruit sourd. Il remonta immédiatement à la surface et se tint l’arrière du bassin avec ses mains, poussant de petits cris de douleur. Il n’eut néanmoins guère le temps de se plaindre, puisque, à peine la tête sortie de l’eau, il entendit quelqu’un lui asséner quelques reproches concernant son comportement infantile.
La voix n’avait certes pas totalement tort, si bien que Yashiro n’eut rien à rétorquer dans l’immédiat. La vue un peu floue à cause de l’eau qui s’était enfoncée dans ses yeux, il se les frotta pour retrouver une vision nette. Le shinobi nu comme un ver constata rapidement que la personne qui lui passait un savon était une femme vêtue d’une serviette. Pris de panique, les mains du jeune homme quittèrent rapidement son bassin pour cacher son intimité ; ses yeux se baladaient à droite à gauche, espérant tant bien que mal trouver un morceau de tissu ou n’importe quel objet pouvant servir de cache-misère. Malheureusement, rien ne semblait faire l’affaire et le chûnin était condamné à garder cette posture ridicule.
Voyant que son interlocutrice insistait sur les reproches, Yashiro n’eut d’autres choix que de bafouiller une excuse. « Heu… Pardon, je pensais que j’étais tout seul. Mais vu le mal de dos que je viens de me faire, je pense que j’ai été bien puni pour mon comportement », il pouffa légèrement, mais ce n’était pas pour appuyer sa blague ; il était amusé de voir à quel point la vague qu’il avait engendré avait eu un effet dévastateur sur la coupe de cheveux de la jeune femme. « Et excusez-moi également pour ma… », Yashiro hésita un instant, « …tenue, c’est la première fois que je viens dans ses bains, j’ignorais qu’ils étaient mixtes ».
Le chûnin resta néanmoins embarrassé, constatant le regard agacé de la baigneuse. Sa défense et ses justifications semblaient à peine avoir d’effet sur la jeune femme. Le sabreur hésita à décontracter un peu l’ambiance, après tout, pour lui – peu porté sur l’étiquette et la tenue en société, il ne s’agissait que d’un peu d’eau sur le visage et il n’y avait pas de quoi en faire tout un plat. Néanmoins, aucune bonne phrase ne lui vint immédiatement à l’esprit. Fort heureusement pour lui, sa compagnonne d’infortune vint lui tendre une perche lorsqu’elle avoua avoir une impression de déjà-vu quant au visage de Yashiro.
« Ah bon ? », le jeune homme était intrigué, son interlocutrice ne lui disait pas grand-chose. Il se gratta son début de barbe, fouillant dans ses souvenirs. Non, rien ne lui vint à l’esprit ; le contraire l’aurait étonné : il n’était pas si connu à Konoha et il essayait globalement de se faire plutôt discret au village, évitant les démonstrations publiques et la moindre responsabilité. Le mieux était encore de se présenter.
« Peut-être que vous m’avez croisé au détour d’une rue ou dans une taverne ? Je suis Yashiro Shindo, fier chûnin de Konoha », après-coup, il se dit que l’association bar et shinobi n’était peut-être pas la plus valorisante – même s’il ne la voyait pas non plus comme totalement déshonorante.
Yashiro reculait dans le bassin tout en parlant, jusqu’à s’appuyer contre le mur opposé à la baigneuse, puis s’enfonça au mieux dans l’eau, ne laissant que sa tête au-dessus de la surface. Par politesse, et aussi un peu par gêne, il souhaitait mettre le plus de distance possible entre son simple appareil et les yeux de la jeune femme. Ce n’était d’ailleurs pas une si mauvaise idée, puisque le shinobi ne savait pas à quel points ses mots allaient être, au même titre que sa nudité, gênants.
« Vous par contre, vous ne me dites rien : je ne pourrais oublier un visage comme le vôtre ! », arborant un sourire bienveillant, Yashiro essayait d’apporter une atmosphère plus conviviale à la situation. Sa tentative était désastreuse à tout point de vue, mais il ne s’en rendit même pas compte. Pire encore, il vint mettre les pieds dans le plat de la plus belle de façon : « Vous êtes une shinobi du village vous aussi ? »
Si Yashiro avait été un peu plus concentré, ou moins pris au dépourvu, peut-être aurait-il pu reconnaitre sa Hokage. Mais c’était loin d’être le cas ; il faut dire que le chûnin n’avait jamais eu à faire directement à elle et qu’il ne l’avait jamais vu que de loin – qui plus est dans une tenue plus formelle qu’une simple serviette. Il n’imaginait d’ailleurs pas que la cheffe du village puisse fréquenter des établissements publics ; il fantasmait la vie des élites de Konoha comme celle de personnes totalement déconnectées, vivant dans leur propre bulle et dans une opulence démesurée.
Tadake Yurikô
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Après "l'effort", le réconfort feat. Yashiro Shindo
" Un jour de loisir, c'est un jour d'immortalité. "
Le moment était assez cocasse, et cela, en bien des manières. Alors que le pauvre bougre cherchait à dissimuler sa vertu du mieux qu'il pouvait, il ne sembla pas non plus reconnaître la chef du village qui se tenait devant lui. Est-ce que cela pouvait vexer la jeune femme ? En réalité... pas du tout. Si la kunoichi ne souffrait pas d'un défaut, c'était bien celui du narcissisme ou d'un égo particulièrement développé. Quelque part, cette forme d'anonymat était même profitable, surtout pour un ninja.
Quoiqu'il en fut, les remontrances de Yuriko semblèrent faire leur effet malgré tout et le jeune homme se confondit en excuses. La belle ténébreuse se contenta de pousser un soupir qui en disait bien long, mais qui montrait qu'elle ne garderait pas rancune de ce triste incident. Ce n'était que de l'eau après tout et il n'y avait pas eu mort d'hommes.
" Dans ce cas... faisons comme si rien ne s'était passé. "
N'était-ce pas le mieux à faire ? En attendant, alors que Yuriko affichait une moue un peu dépitée à cause de sa chevelure trempée, elle se réinstalla tranquillement dans son petit recoin de bassin tout en s'interrogeant encore sur Yashiro Shindo. Ainsi, il se déclara nouveau dans le village - ou tout du moins, ce fut ce qu'elle en déduit puisqu'il ne connaissait pas encore les célèbres bains mixtes de Konoha - et un fier chunin qui visiblement il était possible de rencontrer dans les bars. Voilà de quoi rendre fier la Nidaime. C'était bien entendu ironique.
" J'ai bien peur de ne pas souvent fréquenter les bars, mais je suppose que je dois vous confondre avec quelqu'un d'autre... Cela me reviendra peut-être. "
Haussant légèrement les épaules, la jeune femme s'en remettrait à sa mémoire un peu plus tard alors que son sourire s'élargit à l'instant même où le shinobi lui déclara qu'il n'aurait pu oublier son visage.
" Vraiment ? Voilà qui est flatteur. "
La situation devenait de plus en plus burlesque et Yuriko guettait presque avec impatience l'instant où son camarade comprendrait. Quelle tête ferait-il ? Il ne faudrait sans nul doute guère trop de temps pour le savoir puisqu'il finit par lui demander ce qu'elle faisait.
" Oui, une shinobi entre autre. Mais je me rends compte que je ne me suis pas présentée. Pardonnez mon impolitesse Shindo-san. "
D'un mouvement élégant de la tête, la jeune femme le salua.
" Je m'appelle Tadake Yuriko. Ravie de vous rencontrer. "
Mais à peine eut-elle prononcé son nom qu'elle eut subitement une révélation.
" Oh ! Je me souviens à présent. Vous êtes un membre de l'équipe de Raion-san, n'est-ce pas ? "
Ce n'était pas à proprement parlé de cela qu'elle avait fait allusion précédemment mais au-delà de son visage, son nom lui avait aussi semblé familier.
Yashiro Shindo
Konoha no Chunin
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Finalement, la baigneuse pardonnait à Yashiro son comportement un poil cavalier ; elle affichait malgré tout un air dépité. « C’était mieux que rien », se dit Yashiro, qui n’allait de toute façon pas se confondre éternellement en excuses. Le visage de la jeune femme resta toujours de marbre face à la semi-blague du chûnin qui sous-entendait être un pilier de comptoir. Tant pis ; le prochain trait d’humour ferait sans doute mouche. Néanmoins, le sabreur continuait de se demander où son interlocutrice pouvait avoir entendu parler de lui, réfléchissant aux dernières fresques délirantes qu’il avait pu commettre. Il avait bien eu une attitude un poil désinvolte sur sa dernière mission, mais cela semblait un peu léger pour se tailler une réputation auprès d’étrangers.
La moue presque-boudeuse de la mystérieuse inconnue fut remplacée par un sourire suite au compliment de Yashiro, qui souffla intérieurement. L’incident était bel et bien derrière les deux baigneurs et la conversation pouvait repartir sous un bon jour. Lorsqu’elle évoqua être elle aussi une shinobi et qu’elle s’excusa de ne pas s’être elle-même pas encore présentée, le chûnin lui répondit avec un sourire bienveillant, l’air de dire « pas grave ». À l’entendre, par son ton et sa manière de s’exprimer, Yashiro trouva la jeune femme bien sérieuse, discrète, mais aussi et surtout extrêmement polie.
Puis elle s’introduit en bonne et due forme : Tadake Yuriko. Elle se rappelait également où elle avait entendu parler de Yashiro : auprès de Kamiko Raion. Mais le jeune homme n’eut même pas le temps de se demander quelle image de lui pouvait avoir dépeinte l’intendante de Konoha qu’il commença à être pris de quelques vertiges. Le nom de l’inconnue raisonnait en lui et il comprit instantanément qu’il était face à la Hokage. Son visage se décomposa : son sourire disparut et sa bouche se transforma en machiner à bégayer, tandis que son regard, jusqu'alors si assuré, vint se perdre dans le vide.
Un long silence s’installa. Le jeune homme était bien trop occupé à se refaire le fil des événements pour répondre du tac au tac. Il reprit les situations une à une : d’abord, il avait fait une bombe dans le bassin et avait éclaboussé le visage de la chef du village ; puis il s’était retrouvé complètement nu face à elle et n’avait rien trouvé de mieux pour s’introduire que de lui parler de tavernes. Après avoir sous-entendu être un habitué de ces établissements à viande saoule, il avait atteint le clou du spectacle en envoyant une petite phrase enjôleuse à la cheffe de son village. Même quelqu’un qui aurait voulu volontairement se rendre ridicule aux yeux de la Tadake aurait pu difficilement faire mieux que Yashiro.
Le chûnin commença finalement à bégayer un semblant de réponse « Ah. Heu. Ho-hokage-sama, quel heureux… », le jeune homme hésita. « Hasard ? Je ne vous avais pas reconnu dans cet accoutrement », quitte à dissiper ce malentendu, Yashiro décida de continuer sur un ton léger. Il ne marqua néanmoins qu’une courte pause : il était très pressé de laver quelque peu son image. « Le coup du bar c’était histoire de faire la conversation hein, j’y vais pas non plus si souvent. Promis, je… n’entache pas l’image de Konoha »
Le sabreur se grattait l’arrière du crâne de gêne, ce qui réduisait l’efficacité de la cachette de son intimité. Il s’en rendit compte très rapidement – ce qui n’améliora pas son sentiment d’embarras – et se remit à chercher un accessoire lui permettant à minima de se libérer d’une main. Comme auparavant, il ne trouva rien et le jeune homme devait se contenter de croiser les jambes pour réduire au mieux les zones visibles, le mettant dans une posture ridicule, au sens propre comme au figuré. Malgré la confusion, il prit un petit instant pour tenter de déchiffrer les émotions et l’air de sa Hokage, mais n’y arriva pas ; il était bien trop confus et ses pensées se bousculaient bien trop dans sa tête pour tenter d’analyser la situation.
« Oui, en effet je connais Raion-san », Yashiro n’avait pas l’habitude d’utiliser des suffixes et d’employer de telles marques de politesse, mais comme poussé par un réflexe de survie, il fit preuve de mimétisme. « Je ne fais pas parti de son équipe, mais il m’est arrivé de travailler avec elle. D’habitude, je suis plutôt du genre solitaire, mais c’était sympa d’avoir une telle compagnie pour changer », Yashiro ne savait pas où il allait, ni ce qu’il sous-entendait par « telle compagnie » ; il espéra que le terme ne fut pas trop mal interprété par sa cheffe suprême. « Si l’occasion de retravailler avec elle se présentait, ce serait avec plaisir ! Vous pensez quoi d’elle en tant qu’intendante ? »
Puis, un nouveau silence commença à s’installer ; Yashiro hésita à clarifier qu’il n’était pas un « playboy » en train de draguer sa Hokage et de faire des réflexions sur son intendante, mais la situation était tellement grandiloquente qu’il laissa couler, presque amusé du degré de malaise qu’il ressentait. Et puis, avant de vouloir éventuellement s’attaquer à son image de charmeur, il avait déjà celle de pilier de bar à gérer ; mais pour l’heure, il voulait surtout dévier la conversation sur quelque chose d’un poil plus banal.
« Mais dites-moi Hokage…Hokage-sama », Yashiro se rattrapa et insista sur la marque de respect. « Je ne savais pas que vous étiez si proche des habitants du village et que vous fréquentiez les mêmes établissements qu’eux ! Vous êtes une adepte de ces bains ? »
Tadake Yurikô
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Après "l'effort", le réconfort feat. Yashiro Shindo
" Un jour de loisir, c'est un jour d'immortalité. "
Si Yuriko eut attendu une drôle de figure de la part de son camarade de bain, elle ne fut pas déçue. Bien qu'il fallut quelques secondes à Yashiro pour comprendre, la Nidaime ne retint pas un sourire bien plus amusé, même un petit éclat de rire. Il fallait dire que son visage s'était littéralement transformé de gêne.
" Un heureux hasard, oui. "
L'esquisse de la konohajin s'étira, rendant difficile l'interprétation de ton de sa phrase. Une ironie, un reproche dissimulé, une moquerie ? Peut-être un peu tout à la fois ? Le chunin n'avait pas raté sa présentation : sauter dans des bains publics comme un enfant, se vanter d'être un pilier de bar, tout en étant heureux de préciser qu'il était un soldat gradé du village... et un compliment à la jeune femme glissé avec une subtilité toute relative. Si Yuriko ne le connaissait pas jusque-là, elle pouvait prétendre avoir une petite idée du personnage, sans avoir besoin des commérages.
" Ne vous en faites pas. Je ne vous en veux pas de ne pas m'avoir reconnu. Contrairement au possible rumeur, je n'ai pas un égo surdimensionné. De plus, nous ne sommes pas en service. Je n'ai pas à juger de la manière dont vous passer votre temps libre. "
Alors qu'elle cherchait à sa façon de détendre son interlocuteur, Yuriko commença à essayer d'essorer ces cheveux au maximum. La jeune femme était là pour se détendre, oublier un peu le chagrin qui l'habitait toujours avec la mort de son frère. Elle essayait tout simplement de reprendre quelques habitudes qui lui étaient chères, et donc être tout simplement... Yuriko. Il lui était donc tout à fait normal de ne pas jouer les moralisatrices, ni de son grade dans un tel moment. Et puis, pourrait-elle seulement être crédible en ne portant qu'une simple serviette de bain ?
En tout cas, sa mémoire ne lui avait pas fait défaut ou seulement à moitié. Elle avait en effet déjà vu et lu le nom de Yashiro Shindo, mais dans un rapport de mission de son intendante. Était-ce vraiment cela qui l'avait troublé ? C'était pourtant ses traits qui lui avaient semblé familier et elle était assez sûre de ne jamais l'avoir croisé. Mettant de côté cette énigme, la kunoichi se trouva happée par une question à laquelle elle ne s'attendait pas. Que pensait-elle de sa seconde ?
" Mmmm ? Ce que je pense de Raion-san... De quel point de vue ? "
Prenant l'interrogation assez sérieusement, Yuriko ne se sentait pas capable de répondre directement sans être certaine qu'il fallut faire la distinction entre le professionnel et le personnel. Si dans le premier cas, il serait tout à fait indiqué de préciser que la jeune Kamiko faisait un travail formidable, il lui aurait été difficile d'offrir son opinion sur le plan qui ne concernait pas le cadre de son bureau. Les deux kunoichis ne se fréquentaient pas vraiment, et d'un point de vue personnalité, Raion était plus excentrique là où Yuriko serait plus en réserve.
Puis, vint une tout autre question qui, pendant quelques instants, laissa la Nidaime coi. Ses petits yeux noirs semblaient subitement plus grands, marquant sa surprise, jusqu'à ce qu'elle se mît à rire. Oui. Rire. Un petit rire toutefois, mais assez pour être notable.
" Haha Shindo-san... mais quelle image avez-vous de moi... mais je vous comprend. "
Le chunin n'était pas originaire du village, il ne connaissait ni son visage, ni même son histoire. Comment en pourrait-il être autrement après tout.
" Vous savez, je ne suis pas issue d'une famille bourgeoise, mais une femme du peuple. Mes parents sont des éleveurs qui vivent en territoire du Feu, loin de Konoha. Je ne me prédestinais pas le moins du monde à ce poste. Je ne désirais... que pratiquer la médecine. "
La médecine pour soigner la cécité de son frère. Elle n'y sera jamais parvenue. Basculant la tête en arrière, la jeune femme soupira, profitant de la chaleur agréable des bains.
" Je n'ai jamais renié mes origines, ni mes habitudes. Cela me permet de garder un pied avec la réalité. Comment pourrais-je protéger un peuple si je ne le connais pas ? "
À ces mots, Yuriko redressa la tête pour regarder le chunin, posant sur lui des yeux qui se voulaient bienveillants.
" Et vous, Shindo-san ? Avant de rejoindre les forces de notre village, étiez-vous aussi un adepte des bains publics ? "
Petit retour à l'envoyeur avec un léger sourire en coin.
Yashiro Shindo
Konoha no Chunin
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Fiche du Ninja Grade & Rang: Chuunin - Rang A Ryos: 475 Expérience: (102/2000)
Finalement, la Nidaime était un être humain comme tout le monde, une personne somme toute normale. Mais était-ce réellement étonnant ? N’était-ce pas Yashiro qui avait été le plus étrange à vouloir mettre la Tadake sur un piédestal en raison de son rang ? En tous les cas, il soupira de soulagement lorsqu’il comprit que la Hokage ne lui tenait pas rigueur de son comportement un poil cavalier. Il la remercia d’un léger signe de la tête.
La jeune femme se révéla assez curieuse au sujet de la question concernant l’intendante de Konoha. Yashiro en était d’ailleurs pensif : la demande de précision de la Tadake était-elle une question piège ? Il prit quelques instants pour réfléchir à sa réponse. Devait-il être honnête et formuler sa question telle qu’il l’entendait initialement, ou la lisser et entendre en réponse quelques déclarations un peu plates sur le professionnalisme de la Kamiko ? Ne voulant trop se torturer l’esprit, le jeune homme se contenta d’agir de la manière qu’il maitrisait le mieux : à l’instinct.
« Et bien, Raion, … Aheum ! », le shinobi s’éclaircit la gorge. « Raion-SAN, … », il insista sur le suffixe, comme s’il était habitué à cette forme de politesse et comme s’il l’utilisait en permanence. « C’est certes une personne haute en couleur, mais je ne la connais qu’extrêmement sérieuse. Je me demandais comment elle était dans son travail d’intendante, lorsqu’elle n’était pas au contact d’autres shinobis… », un sourire presque espiègle au coin des lèvres, il poursuivit. « A-t-elle aussi cette mentalité extrêmement sérieuse à vos côtés ? Ou finalement, est-ce que derrière sa minutie et son professionnalisme exacerbé se trouve un côté plus détendu et plus amusant ? », Yashiro frappa dans ses mains, comme s’il avait trouvé une superbe plaisanterie. « Est-elle justement du genre à aller se détendre aux bains publics en pleine après-midi au lieu de travailler ?! »
Si la moquerie s’adressait à la Tadake, le chûnin ne réalisa pas qu’elle pouvait être retournée contre lui et qu’il n’était probablement pas dans une meilleure posture que son interlocutrice pour jouer au plus malin. Il fut néanmoins amusé de constater qu’il avait été capable de faire rire la Hokage par sa quasi-maladresse. Le jeune homme arbora un air fier et satisfait ; ne s’agissait-il pas là quasiment d’un haut-fait que d’arracher un sourire à la plus haute autorité du village ? Nul doute que le shinobi trouverait le moyen de s’en vanter si l’occasion se présentait.
« Pour être totalement honnête, je ne savais rien de vos origines Yuri… », il s’interrompit instantanément en mettant sa main devant sa bouche, avant de la replonger finalement dans l’eau. « Tadake-san. »
Yashiro se demandait d’ailleurs s’il était si inculte que ça ou si la vie de la Hokage était un mystère pour la majorité des habitants du village ; si la plupart des Konohajin étaient ignorants à ce sujet, alors peut-être valait-il mieux y remédier. Après tout, lorsqu’on a l’impression de connaître une personne, on peut plus aisément lui faire confiance, chose d’autant plus importante quand la personne en question est votre cheffe. La Tadake amusa Yashiro lorsqu’elle évoqua vouloir connaitre son peuple pour le protéger : les pensées des deux baigneurs étaient somme toutes connectées. Le jeune homme lui répondit ainsi du tac au tac. Pendant l’espace d’un instant, Yashiro oublia la gêne d’être nu comme un ver face à sa Hokage.
« Et la réciproque est vraie ! Maintenant que je vous connais un peu mieux, je serai moi aussi plus en mesure de vous protéger », le jeune homme se frotta son début de barbe, ayant l’impression d’avoir fait preuve – une fois de plus – de maladresse. Se rendant finalement compte de ce qu’il venait de dire, il tenta de se rattraper aux branches du mieux qu’il le pu. « Enfin… Quand je dis vous protéger… Comment dire… Je pense pas que vous en ayez besoin. J’imagine… enfin, vous voyez ce que je veux dire quoi, vous êtes probablement bien plus forte que moi et suffisamment capable de vous protéger seul ; vous avez pas besoin d’un petit gars comme moi ! ».
Décidant de noyer le poisson, chose d’autant plus simple dans un bain public, Yashiro poursuivit en se confiant quelque peu sur son passé et sur sa vie.
« Si je suis un habitué des bains publics ? Plus ou moins oui ! Disons que j’ai toujours aimé me baigner. J’ai cependant grandi dans la campagne profonde, donc ce n’était pas exactement des bains et je dois bien avouer que je n’ai pas l’habitude de me baigner avec quelqu’un d’autre, et surtout pas une si bonne compagnie », presque embarrassé, il se racla la gorge. « À à peine une heure de mon village se trouve une large cascade. Au grand dam de ma mère, je m’échappais souvent du domicile familial le matin, évitant ainsi le travail au champ, pour aller admirer l’eau et pour y nager des heures durant ! »
Yashiro, pensif, se replongea dans les souvenirs de son enfance, partagé entre la joie sincère et la mélancolie.
Tadake Yurikô
Hokage
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Date d'inscription : 20/09/2018
Age : 30
Localisation : Peut-être derrière toi, je suis une ninja.. TchiTcha!
Fiche du Ninja Grade & Rang: Jônin - rang A - Chef du clan Tadake Ryos: 2730 Expérience: (4428/2000)
Après "l'effort", le réconfort feat. Yashiro Shindo
" Un jour de loisir, c'est un jour d'immortalité. "
Si Yuriko était une femme pleine d'élégantes manières et sans nul doute un peu austère, ceux qui la connaissaient un peu plus n'ignoraient pas qu'elle était une personne simple. Sa présence même dans les bains publics en était la preuve, tout comme le fait qu'elle ne semblait pas gêner par la conversation qu'elle entretenait avec l'étrange Shindo. Toutefois, elle ne pouvait s'empêcher de penser que les questions de ce dernier autour de son intendante étaient peut-être à dessein... ou bien avait-elle effrayé le jeune homme ? Réfléchissant un peu à la façon d'aborder sa réponse, la Nidaime bascula légèrement sa tête sur le côté, cherchant les bons mots pour décrire la jeune femme.
" Et bien, Raion-san n'est sans nul doute pas une femme qui se laisse aussi aisément séduire par l'oisiveté, mais elle n'en reste pas moins une personne comme tout le monde. Elle sait se montrer épicurienne. Mais le travail reste le travail comme l'on dit. "
Un large sourire se dessina sur le visage opalin de la demoiselle alors qu'elle haussa légèrement les épaules au même instant que ces derniers propos.
" Et si vous me permettez de vous corriger, Shindo-san, je pense qu'il serait plus à propos de dire que nous profitons de notre jour de congés. Il serait terrible de laisser circuler une rumeur qui dirait que les shinobis de ce village sont des tire-au-flanc. "
Amusée, Yuriko se permit d'accorder à son homologue un petit clin d'œil complice, bien qu'elle rétablît tout de même un peu la vérité... en tout cas, en ce qui la concernait.
" Que dirait l'Hokage, n'est-ce pas ? "
La kunoichi préférait s'amuser de l'ironie de la situation, et il n'y avait pas de quoi en faire toute une histoire, pas aujourd'hui en tout cas. Puisqu'elle n'était pas en "service", elle ne ferait preuve d'aucun jugement. De plus, ce n'était pas comme si cela n'avait jamais existé auparavant. Des ninjas paresseux, il y en avait eu de tout temps. La seule chose qui lui semblait importante était que ce trait de caractère ne vint pas à mettre en danger la sécurité d'autrui ou ne provoqua une erreur irrémédiable.
Commençant petit à petit à se délasser, la belle konohajin s'enfonça un peu dans l'eau, étirant ses jambes sans bouder son plaisir. À toujours être assise dans un grand fauteuil ou bien en entrainement, on oubliait presque le bonheur de s'étendre sans réclamer le moindre effort à ses muscles. Basculant la tête en arrière, contemplant les cieux, elle se laissa captiver par les échappées des vapeurs des bains telles des fumerolles. C'était simplement apaisant.
Mais alors qu'elle écoutait les propos de Yashiro, elle ne retint pas une nouvelle esquisse, tout en fermant les yeux. La noblesse des intentions de son camarade était notable, et l'idée même qu'il mentionna qu'il désirait la protéger la toucha, bien qu'il ne faisait mention que de son devoir. Pourtant, elle fut aussi animée par une pointe d'amertume.
" Shindo-san, sachez que vous m'honorez par votre loyauté et je suis heureuse de pouvoir vous compter parmi les protecteurs de Konoha. Mais je ne suis qu'un simple maillon dans la chaîne. Si vous devez devenir plus fort, n'oubliez pas que vous êtes le bras armé du peuple et que c'est lui que vous devez protéger. Ma vie n'a pas plus de valeur qu'une autre, et je suis aussi faillible que n'importe qui. "
Lentement, elle releva la tête pour poser un regard amical et chaleureux.
" Si vous deviez être amené à me protéger, sachez que vous en auriez toute ma gratitude et j'en ferais de même pour vous. Mais tâchons à ne pas nous glisser dans des situations qui nous demanderaient d'avoir besoin de l'aide de l'autre. "
Cela sous-entendait bien entendu qu'il était préférable qu'ils se mirent en danger inutilement. Retrouvant son confort en s'étendant à nouveau, la tête en arrière, Yuriko écouta l'anecdote de son confrère. Il se révélait assez amusant de constater que les travaux des champs n'étaient guère l'activité favorite des enfants de paysan.
" Votre mère doit être une femme particulière conciliante. Mes propres parents, aussi tendres sont-ils, ne nous auraient guère permis de nous échapper sans prévenir. Mais ils n'eurent jamais besoin de faire preuve de trop de sévérité. "
Ce fut à cet instant que la kunoichi se rendit compte qu'elle avait utilisé le mot "nous".
" Mon frère et moi avions très rapidement nourri le besoin d'aider et de nous rendre utile, bien que nous le faisons pour des raisons à la fois différentes et similaires. "
Comme les faux jumeaux qu'ils étaient. Identiques et différents à la fois. Mais aujourd'hui, Yuriko n'était plus entière.