Comme un enfant, comme un roseau [Ft : Yukibro]

Au beau milieu de la nuit, Kuma se trouvait sur sa terrasse, aux côtés d’un certain filou de Nozomo, qui lui avait révélé l’un de ses secrets les plus jalousement gardés, après lui avoir appris le Kai. En effet, le jeune Yukio semblait posséder quelques connaissances en Genjutsu, ce qu’il s’était bien gardé de révéler à son clan, à l’ouverture d’esprit plus que douteuse. Le marchand avait obtenu ce qu’il avait espéré de son invité, qui avait confirmé ses assomptions, tout en leur donnant la possibilité de nouer des liens de confiance étroits. Nul doute que le bretteur serait pour lui un allié de jouer, lorsque le besoin s’en ferait sentir. Un homme de confiance, loin d’être naïf et dont les capacités n’étaient plus à prouver. Il remarqua que celui-ci semblait perdu dans sa réflexion, après sa démonstration, même s’il reprit rapidement du poil de la bête, comme si de rien n’était. Quelles pourraient être les conséquences pour lui, si jamais les siens apprenaient ses penchants pour les illusions ? L’isolement ? L’ostracisation ? Bien pire ? Le triumvir n’en savait rien et pourtant, il salua l’air nonchalant qu’avait pris le sabreur, en posant lui aussi la main sur son épaule.

Plutôt que de s’inquiéter pour lui-même, Yukio préférait se concentrer sur un genin qu’il ne connaissait même pas. Il semblait avoir fait la paix avec ses goûts et sa personne, peu importe ce que pouvait en dire son clan. L’épéiste insinua même qu’il entendait changer ce dernier, ce qui fit naître un franc sourire sur le visage de l’Ours Blanc. Comme il s’y attendait, il ne s’était pas trompé au sujet du jeune Nozomo. Il en avait eu la confirmation à maintes reprises, en une simple entrevue, à moins d’avoir affaire au meilleur menteur de tout le sekai, il n’avait plus le moindre doute à dissiper. L’illusioniste en herbe se révéla encore un peu plus, avec une impressionnante maturité, malgré la pression qui devait reposer sur ses épaules. Il tenait un discours respectable, derrière lequel Shirokuma se ralliait totalement, ce qui n’arrivait pas tous les jours, à Suna. Plongeant les mains au fond de ses poches, le marchand haussa les épaules, avant de lever le regard vers le ciel nocturne, parsemé d’étoiles étincelantes.

« Je ne l’aurais pas mieux dit moi-même. » Avoua-t-il, avec nostalgie. « Tu ne devrais pas avoir à cacher des choses à tes compatriotes, malheureusement, on s’y retrouve souvent obligé… Un maillon de plus, pour contribuer à un gigantesque cercle vicieux. »

Il dégaina la main droite, qu’il venait à peine de ranger, pour la passer dans sa chevelure, pensif. Sans ce fameux maillon, qui l’avait contraint, dans une certaine mesure, à tromper son entourage tout au long de sa vie, il paraissait bien impossible de rompre ce cycle néfaste. L’hypocrisie, les faux-semblants, il y avait été habitué, de manière assez édulcorée,  très jeune, bien avant de rentrer à Suna, grâce aux valeurs commerçantes qui faisaient la fierté des Akayuki. Ce qu’il avait pu voir par la suite, en grandissant, s’avéra être bien plus mesquin et répréhensible mais heureusement, son éducation l’avait préparé pour tout ça.

A bien y repenser, sa dernière conversation à cœur ouvert remontait à si loin, qu’il s’en souvenait à peine, à l’exception de quelques flashs et sensations fugaces. Il s’agissait sûrement d’une discussion totalement anodine, banale et dont il se rappelait tout de même la tendresse. Le Triumvir n’avait pas assez d’alliés sur qui se reposer et encore moins de gens à qui il pouvait faire confiance entièrement.

« On vit dans un monde dangereux et à cause de ça, les gens ont peur du changement. » Enonça-t-il, comme s’il songeait à voix haute. « Il faut quelqu’un pour les guider, quelqu’un qui n’a pas peur de sortir de sa zone de confort. Qui se rend compte de ses failles... »

Mélancolique, il reporta immédiatement son attention sur Yukio, lorsque celui-ci lui annonça ses failles en Taijutsu, continuant de s’ouvrir plus qu’il ne l’aurait cru. Kuma sortit sa seconde main et se recula de deux pas, pour mettre un minimum de distance entre lui et son invité.

« Tu ne ferais pas du Fûton, des fois ? Je pourrais t’enseigner de bonnes petites bases, si jamais tu perds ton sabre, ça pourrait t’aider à surprendre ton adversaire. » Affirma le martialiste, en opinant frénétiquement du chef. « Et puis, je te dois bien ça, après ce que tu m’as montré, non ? »

Après tout, le Nozomo lui avait avoué lui-même chercher à être le plus polyvalent possible, il y avait donc fort à parier qu’il puisse trouver chaussure à son pied, dans le large répertoire de l’Ours Blanc. Celui-ci avait enseigné beaucoup de choses, aux membres de son clan, mais c’était bien la première fois qu’il étendait cette courtoisie à quelqu’un d’autre que Sanae. Même si ce n’était pas le combat à mains nues ne devait évidemment pas être le fort du sabreur, il y avait bien quelques subtilités qu’il pouvait lui inculquer. Pour illustrer sa proposition, le combattant prit une longue inspiration et ouvrit les bras, pour leur faire dessiner les contours d’un cercle aérien, juste devant lui, au milieu duquel s'emmagasina un petit tourbillon de vent. Celui-ci se scinda en deux, avant de se frayer un chemin pour remonter le long des avants-bras de son maître, qui les stabilisa sans mal, en ramenant ses poings l’un contre l’autre.

« Qu’est-ce que tu en dis ? »

Spoiler:

Lorsqu’il ne prenait pas la parole, Kuma écoutait son interlocuteur s’exprimer en l’écoutant attentivement. Les sujets qu’ils abordaient lui parlaient visiblement beaucoup, car il avait énormément à dire à ce propos. Il semblait bien plus philosophe qu’on n’aurait pu le croire, au premier abord et il essayait de trouver des justifications au tares de ses compatriotes. L’Akayuki aussi était passé par là, même s’il avait fini par se dire que ce n’était qu’une façon de valider silencieusement un comportement qui semblait impossible à modifier. Le bretteur avait d’ailleurs un ressenti particulier vis-à-vis de son clan et leurs dogmes rigides, même s’il continuait de lui porter de l’amour et espérait encore pouvoir changer les choses. Quelque part, cela n’était pas si éloigné de ce que ressentait l’Ours Blanc pour son charmant village, aux us et coutumes si différents des siens, mais qu’il ne pouvait que tenir dans son coeur. Un discours bien naïf, en définitive, si l’on écoutait les conformistes du Sekai, trop faibles et couards pour espérer un jour faire bouger les choses.

Pour le martialiste, les similitudes entre son interlocuteur et lui-même ne cessaient de s’accumuler, ce qui était assez rare, au milieu du désert. S’ils visaient tous les deux des échelles bien différentes, cela témoignait d’une volonté de ne pas laisser les choses stagner ou de laisser aux autres la tâche de se remettre en question. Le jeune homme lui demanda, après son long monologue, ce qu’il espérait changer, le brossant dans le sens du poil dans le même temps, comme pour lui signifier que ses projets n’étaient pas si fous, finalement.

« Oui. » Répondit-il sobrement en revenant à ses interrogations, avec une certitude perçante dans le regard. « C’est peut-être de la naïveté enfantine ou de l’arrogance, mais je ne peux pas rester les bras croisés, à espérer que quelqu’un fasse le travail à ma place pour corriger les choses. » Plantant ses yeux ambrés dans ceux de son invité, avec un air sérieux, affuté. « Cela dit, peu importe les ambitions ou les certitudes d’un individu, personne ne pourrait mener un tel projet à bien, seul. »

Laissant traîner ses propos sans trop insister dessus, il profita de sa distraction de Futon pour changer de sujet et passer naturellement à autre chose, si jamais Yukio n’avait rien d’autre à dire sur le sujet. Les rôles de maître et élève venaient de s’échanger, aussi vite qu’ils s’étaient instaurés pour la nuit, ce qui n’était pas forcément pour déplaire à Kuma. Apprendre et enseigner de nouvelles choses étaient parmi les choses qu’il préférait, alors si en plus il pouvait s’assurer d’être sur la même longueur d’onde qu’un Nozomo actif dans sa communauté et potentiellement loyal à ses idéaux…

« Oh, il faut bien commencer quelque part, pas vrai ? » Ironisa le pugiliste, dont les petites tornades ronronnaient calmement autour de ses poignets. « Si tu veux de la tempête… J’ai bien quelques cousins qui manient des lames, si tu veux que je leur en touche deux mots. »

En lui adressant un clin d'œil, il releva prestement les bras devant son visage, afin de se mettre en garde, en biais par rapport à l’épéiste afin qu’il puisse le voir de profil. Il avait souvent enseigné ses arcanes aux membres de sa famille, surtout les plus jeunes, mais c’était la première fois depuis bien longtemps qu’il donnait un cours particulier à quelqu’un d’autre. Ses lèvres se relevant en repensant à quelques bons souvenirs, il entama sa démonstration.

« Rien de bien sorcier : Tu génères une fine couche de chakra autour de tes mains et tu lui donnes un mouvement de rotation en y insufflant du Futon. En tournant, la technique va se maintenir et se stabiliser d’elle-même, jusqu’à ce que tu la recraches. » Expliqua-t-il, avant de lier la parole au geste. « Comme ça. »

Déroulant fluidement ses poings gantés de Futon l’un après l’autre, l’Ours Blanc envoya deux jabs secs qui s’étendirent sur plusieurs mètres avant de s’estomper, provoquant une rafale suffisante pour déplacer du sable sur leur passage. Se replaçant face à son camarade de boisson, il posa les poings sur les hanches en essayant de paraître engageant.

« Pour commencer, tu peux t’aider de mouvements amples et réduire petit à petit. A force, tu pourras le faire même en restant immobile. » Affirma Kuma, en ponctuant ses propos d’un rire de bon vivant. « Si tu maîtrises déjà du Ninjutsu Futon, ça va être de la rigolade, pour toi ! »

Spoiler:

L’Akayuki confirma ses propos concernant les siens, sans s’arrêter sur le préjugé de Yukio. Après tout, il avait lui aussi bon nombre d'a priori sur les Nozomo, avant sa rencontre avec les deux frères.

« Bien sûr, on vient de beaucoup d’horizons et de passés différents. Certains sont très bons même avec le Kenjutsu, le Ninjutsu élémentaire. Il y en a même qui utilisent l’Irou, c’est dire ! » Railla-t-il, en haussant les épaules. « D’autres, comme mon oncle, n’utilisent que le Goken. Je devrais pouvoir arranger ça sans trop de problème. »

Se plongeant rapidement dans sa démonstration, Kuma essayait de découper et d’accentuer sa gestuelle pour la rendre plus lisible, sans pour autant l’adoucir. Il ne s’était pas encore confronté au bretteur mais avait eu l’occasion de le voir rapidement en action, ce qui attisait évidemment sa curiosité de combattant. En plus de lui donner une leçon en Nintaijutsu, il avait donc la possibilité de lui faire un rapide étalage de ses capacités. C’était une courtoisie qu’il lui devait bien, après avoir appris l’un de ses secrets les plus jalousement gardés. Après ses explications, il papillonna des yeux en écoutant le retour de son élève, qui butait sur l’une des bases de l’art de l’Ours Blanc. Bien évidemment, pour lui et ceux de son clan, cette pratique était couramment répandue mais il avait tendance à oublier que ce n’était pas le cas de tout le monde. Tout comme l’art du sabre ou tout autre particularité clanique, finalement. La leur, au moins, avait le mérite d’être plus accessible.

« Non non, tu vas voir, c’est plus simple que ça en a l’air. » Essaya-t-il de rassurer son camarade, en agitant les mains face à lui. «Tout est dans la sensation. Les mudras sont un outil pour t’aider à manipuler le chakra et nous, on utilise le Taijutsu et notre corps tout entier de la même manière. »

Même si le processus semblait étranger à son invité, celui-ci ne se découragea pas une seule seconde, préférant se mettre directement à la pratique plutôt que de se perdre éternellement dans la théorie. C’était exactement ce que recommandait le Triumvir et avant de donner davantage d’indice au Nozomo, il voulait voir de quoi il était réellement capable pour se faire son propre avis. Observant attentivement les gestes de son apprenti du jour, il essaya de trouver la meilleure façon d’aborder ses conseils sans trop le brusquer. Il voyait beaucoup de potentiel mais aussi une rigueur qui pouvait poser problème, surtout avec le Fûton. La mauvaise explication pouvait potentiellement le bloquer encore plus dans son apprentissage et lui compliquer la tâche. Répétant ses gestes un à un, en boucle, l’Ours Blanc s’utilisait en tant qu’exemple vivant pour illustrer ses propos, en se concentrant sur le maintien de sa technique plutôt que de la tirer.

« N’hésite pas à faire des mouvements plus amples et plus lents, tu n’essayes pas de décoller mais de ne faire qu’un avec ton élément. » Tenta l’instructeur, en variant un peu plus ses déplacements. « Tu n’as pas besoin d’être brutal, c’est comme une danse, pour apprivoiser le vent. »

Comme il l’avait déjà affirmé, c’était une question de sensation et d’habitude plus que de réelle technique. Toutefois, certains apprenaient mieux avec des exemples concrets et avaient besoin de suivre une routine différente pour s’habituer à quelque chose. Cessant de bouger, il dissipa sa technique en ramenant d’un coup les mains tendues, paumes vers le sol. Il croisa les bras en regardant Yukio, en réfléchissant à un moyen de le guider.

« A mon avis, ce n’est pas moi qui vais t’apprendre les mudras du Fûton, hein. » Estima le martialiste, avec un léger sourire. « Tu peux aussi le faire en plusieurs étapes, que tu vas mélanger au fur et à mesure. Tu inspires, tu malaxes le chakra et tu réalises les signes basiques pour modeler ton chakra selon et tu le stabilises comme ça. Quand tu auras réussi à le maintenir, tu essayeras de l’éjecter d’un coup de poing. » Expliqua-t-il, en prenant une grande inspiration. « Pendant que tu le fais, concentre-toi sur ton chakra et ses changements et de le retrouver sans te reposer sur les signes. Tu peux aussi les exécuter dans une série de mouvements simples, pour que ce soit plus simple. »

Avant de plonger dans quelque chose de plus poussé ou de totalement différent, il voulait déjà voir si ses exemples pouvaient réellement aider le pauvre élève à dépasser son blocage. Il avait l’avantage de l’expérience et d’une maîtrise plus poussée du Ninjutsu mais c’était également ce qui pouvait se mettre en travers de son chemin pour cet exercice précis. Si jamais il l’avait poussé sur le mauvais chemin, il faudrait qu’il corrige le tir très vite, pour éviter de le perdre totalement. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas eu l’occasion de transmettre son savoir à qui que ce soit et il espérait ne pas être trop rouillé, pour le bien de celui qu’il essayait de guider.

Spoiler:

Contrairement à ce qu’il avait pu penser, l’exercice basique semblait poser bien plus de problèmes que prévu au jeune sabreur, au moins du point de vue de celui-ci. Pour l’Akayuki, le Nintaijutsu était évidemment une formalité et il avait toujours trouvé bien plus complexe la maîtrise délicate des éléments purs à haut-niveau, il n’avait donc jamais envisagé que quelqu’un capable de s’adonner au Ninjutsu puisse avoir de réel problème avec un art que les siens apprenaient dès le plus jeune âge. Malgré les conseils qu’il avait pu dispenser à son camarade, celui-ci ne semblait pas réellement satisfait de sa performance et le martialiste ignorait comment réussir à lui provoquer un déclic convenable, étant donné qu’il n’avait jamais été confronté à ce genre de problème.

Toutefois, pour un premier essai, le résultat aurait pu être bien plus catastrophique. Les mouvements de son élève étaient certes un peu maladroits et rigides, mais il y avait tout de même une base assez correcte, qui montrait que celui-ci avait bien écouté et observé son senseï et ce qu’il essayait de lui transmettre. Plus on apprenait quelque chose tard dans sa vie, plus il était dur de s’y habituer, surtout quand on avait passé toute sa vie à se faire dire que ce n’était pas comme ça que les choses fonctionnaient voire que ce type de tentative était tout bonnement impossible. L’approche du Nozomo était correcte mais sans doute un peu trop scolaire, plutôt que de se concentrer sur ses sensations et laisser les choses venir à leur rythme, il tentait de les forcer, trop impatient de faire sienne la technique de Nintaijutsu.

Kuma continuait d’observer l’élève avec attention pour essayer de voir ce qu’il pouvait corriger ou s’il pouvait trouver de nouveaux moyens de l’aiguiller. Le jeune homme semblait rapidement s’impatienter et se frustrer de ses propres lacunes, même si celles-ci restaient totalement compréhensibles à ce stade de l’enseignement. Malheureusement, il n’y avait pas de recette miracle ou de raccourci, surtout lorsqu’on était pas ou peu habitué aux arcanes du Taijutsu. L’enseignant aurait aimé pouvoir faire un parallèle entre l’art du sabre et celui de poings, mais ignorait totalement la mesure dans laquelle il pouvait le faire sans passer totalement à côté de la plaque. Donner de mauvais conseils risquait de faire plus de mal que de bien et l’envoyer sur une fausse piste posait le risque de le bloquer encore plus qu’il ne semblait déjà l’être.

« Attention, savoir faire du Nintaijutsu ne veut pas dire réussir à exécuter des jutsus sans mudra. Il y en a même assez peu d’entre nous capables d’y arriver. » Précisa Kuma en secouant doucement la tête, en réponse aux propos tenus par son invité. « Même si tu savais faire du sans mudra, tu pourrais ne pas réussir cet exercice : C’est un tout autre feeling. Je sais que c’est dur, mais il faut que tu te détaches de ce que tu as appris. »

Pour affiner le résultat, il n’y avait pas trente-six solutions et même s’il tenait de beaux airs, même l’Ours Blanc avait mis un certain temps à maitriser cette technique, tout vétéran qu’il pouvait être. Il aurait bien aimé pouvoir faire un lien direct avec la façon dont lui-même avait pris le Coup de Main, mais les problèmes rencontrés par Yukio n’avaient rien à voir avec les siens car l’approche de base était également assez différente. Pour l’Akayuki, le souci avait surtout reposé dans le dosage d’énergie à octroyer à une technique basique, sans se blesser dans la procédure. Il avait commencé par essayer de convertir son armure de vent, mais cela avait été un échec complet… Toutefois, il y avait peut-être quelque chose qu’il pouvait tenter, pour essayer d’augmenter la concentration de l’épéiste.

« Le Katon..? » Demanda-t-il, en papillonnant des paupières, les yeux ouverts comme d’immenses billes pleines de surprises. « Mais j’y connais vraiment rien, moi ! Souvent, on se limite à notre affinité primaire dans le clan, justement parce qu’on ne se concentre pas vraiment sur les mêmes choses, d’un élément à l’autre. Il est même possible que ça t’empêche encore plus de visualiser ce qu’il te faut, pour du Fûton… Et en parlant de ça… Attends-moi ici. »

L’hôte s’éclipsa l’espace de quelque instant, le temps d’aller fouiner dans sa chambre pour dénicher quelque chose en laissant le pauvre homme perdu seul, quelques instants, au cours de ses entraînements.

« Tu sais, j’ai appris cette technique il n’y a pas si longtemps et ça m’a pris trois bons jours pour la maîtriser correctement. Pas besoin de te mettre la pression, comme ça ! » Lui cria-t-il au travers des murs, tandis qu’il fouillait dans ses propres affaires. « Aha ! Je savais que tu étais dans le coin ! »

Triomphant, il revint avec un bout de tissu entre les mains, qu’il avait lui-même utilisé lors de son propre entraînement. Revenant au niveau de son camarade, il lui tendit son poing d’où dépassait l’objet, ouvrant finalement sa paume après l’avoir tournée vers le ciel, pour dévoiler ce qu’il avait ramené.

« Tada, un bandeau ! » Annonça-t-il, fièrement. « Je te l’ai dit : Tout est dans le feeling. Pour me concentrer plus facilement dessus, je me suis volontairement privé de la vue avec ce bandeau, pendant mes exercices. Visualise, génère le chakra avec tes signes et laisse le se dissiper. Concentre-toi sur ce que ça te fait. Ce que tu sens. Mais surtout, oublie le Ninjutsu un petit peu ! »

Le blocage paraissait avant tout être mental plus que technique. Yukio pensait être incapable d’y arriver naturellement et ne se sentait pas assez doué pour mettre en application ce que lui avait dit le pugiliste. Malheureusement, il n’y avait personne d’autre que lui qui pouvait s’aider à outrepasser cette barrière qu’il avait érigée et il n’y avait aucun autre remède que le travail acharné, pour mettre au point une nouvelle technique.

« Tu ne t’en sors pas si mal que ça, fais-toi un peu confiance. Une fois que tu auras affiné ta sensation, il ne te restera plus qu'à travailler et ensuite, tu verras, ça viendra tout seul. » Affirma-t-il, en hochant la tête. « On en a assez fait pour ce soir, rentre chez toi et reprends tout ça demain, à tête reposée. Tu peux revenir ici, si tu veux, si ça te met à l’aise. Je pourrais éventuellement corriger ta forme, mais je n’ai plus vraiment de conseil à te donner, ce qu’il te faut, c’est de la pratique. En attendant, je te donne ce bandeau puisque je sais qu’à ta place, je serais incapable de m’arrêter jusqu’à tomber de sommeil. »

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