Les yeux fermés assis en tailleur au milieu d’un mini-lac juxtaposant le manoir Naïbu. Je reposai mon esprit en même temps que mon corps, tout en y joignant un exercice de contrôle. Je maintenais sous mon corps une fine couche de glace qui m’assurait de ne pas tomber dans l’eau rafraichie par les différents entrainements familiaux.
Vous me connaissez ! Toujours le sourire aux lèvres ! Prêt à rendre service ! Ne rechignant jamais face aux tâches ardues ! Mais là vraiment ! J’étais en rogne ! Depuis déjà quelque temps j’étais écarté des missions d’importance. MAIS là ! Faisant fi de tout sens de l’honneur et acceptant comme tout bon shinobi les tâches ingrates qu’on me confiait ! J’avais baissé la tête et avancé. MAIS là ! J’avais récuré des vieux, ramenés des caisses ! MAIS LÀ !
On me demandait de jouer les baby-sitters !? Sous couvert d’un accord entre ma famille et le clan Uzumaki, me voilà l’heureux enseignant d’une technique de notre crue envers l’une de mes écervelées camarades. Non pas que j’eusse quelque chose contre elle et sa tignasse rousse. Mais un Naïbu valait mieux que ça. Bien entendu mon père m’avait mis un dérouillé lorsque j’avais contesté son ordre. Le priant d’envoyer ma sœur, bien moins talentueuse que moi.
C’était donc le visage encore tuméfié et les nerfs à vif que j’attendis l’arrivée de la petite. Bon après… À bien y réfléchir, elle n’était pas vilaine non plus. On ne peut pas cumuler toutes les tares. Ses yeux verts ressortaient bien sûr son visage d’un blanc immaculé. Bon en revanche, elle ne payait pas de mine. Arrivait-elle à toucher le sol lorsqu’elle s’asseyait au cabinet ? Un corps plutôt fluet et manquant de muscle. Pas suffisamment d’entrainement, sans doute à l’image de son clan accordait-elle plus d’importance à ses dons héréditaires…
Voilà ce qui séparait l’adulte de l’enfant. Elle se contentait de performer dans ses forces, là où, conscient de mes faiblesses j’avais renforcé mon corps. Tsss… Au moins, ça sera moi le sensei ici… Elle me devra le respect qui m’est dû…
"Pour commencer je lui ferais faire 100 pompes !" C'était alors, que galvanisé par mon idée magistrale et sans une once de réflexion supplémentaire. Je m’étais jeté en arrière souhaitant un peu m'allonger. M’élançant donc dans un plongeon improvisé, tête dans l’eau, jambe encore sur mon morceau de glace. La stupeur m’empêcha de réagir immédiatement… Pris par surprise, le souffle commençait à me manquer ! J’allais m’étouffer ! Mourir noyé ! Mon instinct de survie au diapason, je projetai mon corps hors de l’eau en expulsant à la manière d’un canon !
L’idée était bonne, mais mon empressement et ma crainte, moteur puissant au demeurant, m’avaient poussé à surestimer la quantité nécessaire. Me voilà donc quelques mètres en l’air, bon pour un plongeon jusqu’au fond du lac… Mais le pire était à venir. En contrebas. Oui juste là. Ouais… Elle était là.
Foutu pour foutu, j’assumai l’outrage en me contentant d’un humiliant plat. Avec un peu de chance, je parviendrai à l’éclabousser au passage. Un espoir fou, celui de ne pas avoir été vu. Peut-être n’avait-elle vu que mon décollage sans le contexte !? Ressortant de l’eau en sa direction de manière quasiment naturelle, je m’étais alors accoudé au rebord avant de m’adresser à elle.
"Mitsuda ! T’es en retard !" C’était probablement faux, de toute façon je n’avais aucune idée de l’heure qu’il pouvait être. "Viens me rejoindre dans l’eau, qu’on puisse commencer à travailler…. Tu m’excuseras mais j’ai commencé sans toi, puisque je ne te voyais pas arriver."
Mitsuha ne disait jamais non quand il s’agissait d’apprendre de nouvelles choses. Appelez la naïve si vous le souhaitez, mais elle disait bien trop souvent oui. En l’occurrence, pour une fois, ce n’était guère de son initiative que vint le savoir, mais d’une bonne entente entre deux familles et quelques accords ici et là, des mariages arrangés et tout le patatrin qui pouvait entourer la création d’une forme d’alliance. Alors parfait, Mitsuha n’avait aucun problème avec cela … Seulement … Depuis quand la famille Naïbu était un clan ? genre … Vraiment … Quand son frère lui avait annoncé, le sourire aux lèvres, qu’elle allait apprendre une technique suiton avec un membre du clan Naïbu, Mitsuha en a fait tomber ses baguettes – gâchant du délicieux riz si je puis rajouter. Non vraiment.
Eux ? Un clan ? Bien évidemment, quand la rouquine pensait « Naïbu » elle pensait à Fubuki. Fubuki le rageux … Le garçon qui pouvait sortir plus de sottises à la seconde que Mitsuha ne pouvait faire de catastrophe en une journée ! Non vraiment, elle lâcha sa plus belle bouche tordue en s’imaginant sous les ordres de cet étrange garçon à la coupe de cheveux farfelus ! Certes, il avait une très jolie couleur de cheveux – et cela venait d’une Uzumaki ! ce compliment était unique – mais de là à devoir l’écouter lui donner des ordres, certainement les plus absurdes les uns que les autres … Nope, vraiment. Elle n’était pas du tout motivée. Zéro pointé. Et puis ils avaient un domaine les Naïbu, d’abord ? Non. Bien sûr que non. Mitsuha vint à se demander si cette famille avait simplement de l’argent. Peut-être que la rouquine se devait d’être plus gentille avec son compagnon d’arme et lui payer de temps à autres à manger ? Peut-être. Oui. Cela ne voulait pas dire qu’elle voulait entendre cette grande langue pendue se déifier un peu plus à chaque seconde. L’Uzumaki en vint même à se demander comment faisait leur maître, car de ce qu’elle savait, Isasu était du même bois.
Bien sûr, Mitsuha grogna pour la forme, se plaignant des conditions affreuses qu’elle allait devoir vivre.
Elle était prête à parier que le gringalet allait en profiler pour faire du zèle. Pire. Qu’elle allait devoir l’appeler maître. Elle en frissonnait d’horreur d’avance.
Ce fut donc entre la mauvaise foi et l’excitation que Mitsuha se rendit au terrain d’entrainement le jour j. Etait-elle en retard ? Un tantinet … Elle trainait les pieds et les guiboles, comme ça juste pour passer le temps. Et par tous les dieux, par le grand Sage en personne, par toutes les déités ayant jamais existé, elle ne remercierait jamais les cieux de ce timing parfait. Alors qu’elle arrivait, elle vit Fubuki, le Fubuki se jeter en arrière comme un sagouin, buvant certainement la tasse avant de se projeter en l’air tel un boulet de canon. Et Mitsuha le regardait, la bouche ronde, les yeux grands ouverts. C’était qu’il avait sauté haut le bougre ! Jusqu’à ce que leurs regards se croisent.
Il l’avait vu. Elle avait vu qu’il l’avait vu. Il avait vu qu’elle l’avait vu qu’il l’avait vu.
Et là ce fut le drame. Un plat, mais un plat, digne des plus grands échecs de la nuit des temps ! Un plat tellement bruyant qu’elle vit des oiseaux fuir au loin. Un plat tellement immense que cela ne l’étonnerait pas que l’intendant lui-même l’est entendu ! Certes, une vague d’eau l’éclaboussa. Mais Mitsuha garda la même position, ébahi, alors que l’eau commençait à gouter de ses cheveux.
Et puis, il sorti la tête de l’eau et s’accouda, tentant de prendre une attitude nonchalante, comme si rien ne s’était jamais passé.
« Mitsuha ! T’es en retard ! » c’était en soit totalement vraie, mais elle ne regrettait pas cette décision. « Viens me rejoindre dans l’eau, qu’on puisse commencer à travailler … Tu m’excuseras j’ai commencé sans toi, puisque je ne te voyais pas arriver. »
Oh. Mon. Dieu. Mitsuha n’avait jamais entendu pareil mensonge … Et puis soudain, elle pouffa de rire avant de se tordre de rire de façon tonitruante, se courbant alors qu’une main lui tenait les côtés et que l’autre pointait son index du jugement sur le garçon trempé, hurlant à s’en crever les poumons, ne pouvons contrôler son fou rire alors qu’elle semblait presque pleurer. Ses joues lui faisaient terriblement mal à force de sourire de la sorte avant qu’elle ne se frotte un œil en tentant de reprendre sa respiration.
« Oh par les dieux Fubuki ! Par les dieux ! Par le grand Sage ! J’y crois pas AH AH AH. »
Nope. Visiblement elle se devait encore de rire. Continuant ainsi pendant une bonne minute avant que son rire commence à se tarir, elle s’appuya sur ses genoux, reprenant son souffle, un immense sourire aux lèvres avant de lancer un petit rictus mesquin à son comparse genin.
« Meeeh ! Fubukiiii … je ne savais pas que tu savais faire de si joli plat … tu t’entraines pour un concours ? » puis elle agita la main de façon qui se voulait nonchalante en s’approchant. « A moins que ce soit pour réussir à battre quelqu’un d’autres que Isasu ? C’est une technique secrète de ton clan ? »
Elle le charriait de bon cœur avant de s’agenouiller au bord, main sur ses genoux pour le regarder de plus prêt, ses dents éclatantes bien présente sur son visage.
« En tout cas, c’était bien marrant à regarder ! Merci j’avais bien besoin de ça … Maintenant dis moi, c’quoi que j’vais apprendre ô grand Fubukit-du-majestueux-plat ! Et puis il t’est arrivé quoi ? Tu t’es battu contre un ours et il t’a battu à plate couture ? »
Naïbu Fubuki
Uzushio no Genin
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Merde ! Elle m’avait vu ! Et elle osait s’esclaffer par-dessus le marché ! Ignorant mon ordre de venir me rejoindre dans l’eau… Mon sang était en ébullition, emplissant mes pommettes d’une très prononcée couleur rosée. Comment osait-elle ?! Se moquer d’un Naïbu ? Elle se prenait pour qui hein, la miss poil de carotte ! Ne reconnaissait-elle pas là les facultés extraordinaires d’un ninja génie ? Oui j’avais eu un moment de faiblesse mais et alors ? ET PUIS D’AILLEUR ! C’était sa faute à elle si je m’étais retrouvé la tête sous l’eau ! C’était bien par sa faute que je m’étais retrouvé cloitré dehors à l’attendre ! Aussi sa faute si j’étais déconcentré ! En bref, elle était la coupable ! ET ELLE OSAIT RIRE ?
Une attitude digne de… ISASU ! Ce démon… Cette raclure ! Je savais pourtant bien que laisser un être démoniaque tel que lui évoluer dans le village était bien trop dangereux ! Et voilà les premiers symptômes de son mal sombre. Il rendait les gens mauvais, tout comme lui ! Mais la lumière triompherait… Elle triomphait toujours. Comment avait-il osé ? D’accord Mitsuha ne représentait pas grand-chose, un corps tout juste formé avec de la paille rousse sur la tête, mais elle ne méritait pas une telle fin… Au moins avant elle avait le mérite de reconnaitre ma supériorité et sans doute que comme tous mes camarades, elle observait à mon égard une parfaite adulation. Je suis presque sûr de l’avoir déjà vu se prosterner devant moi.
J’avais identifié le coupable. Oui, Isasu comme toujours. La pauvre minable devant moi n’y était pour rien finalement. C’était évident non ? Si j’étais tombé, c’était la faute d’Isasu. Voilà de la logique implacable.
Maintenant, il ne me restait plus qu’à remettre cette âme égarée dans le droit chemin. Face au déluge de réflexions de l’être possédé, je réfléchissais à une approche. Comment devais-je m’y prendre pour nettoyer une malédiction ? M’en prendre au créateur ? Il était bien trop loin… Je ne voulais pas non plus blesser la pauvre petite. Alors quoi ? L’idée m’apparut comme tombant du ciel. Les dieux étaient-ils donc de mon côté ? C’était le genre de révélation qui pouvait changer le destin d’une vie. Je me devais de purifier son âme et quoi de mieux que l’eau pour cela ?
J’aspirais alors de l’eau à grande bouchée et préparais mes mudras sous la couverture de l’eau… Relâchant ma technique alors que l’Uzumaki s’était rapprochée et continuait son déluge d’ineptie. Perdre contre un ours ? Non mais n’importe quoi elle ! Le jet était certes puissant, mais j’en avais atténué la puissance, ne cherchant ni plus ni moins qu’à la recouvrir d’eau. D’un bond, je bondis hors du lac main en avant afin d’établir un contact physique direct avec elle. La main posée à plat contre elle. Où est-ce que j’avais posé ma main au juste ?
"Silence ! Ne t’inquiète pas, je m’occupe de tout. Retiens ta respiration !"
Ni une ni deux, me voilà alors qui engageai la formation d’une bulle d’eau qui se referma rapidement autour de ma proie. Je ne maintins la technique que le temps de quelques secondes avant de la relâcher subitement en détachant ma main. Laissant ainsi ma camarade retomber au sol. Trempée. J’espérais de toutes mes forces avoir pus vaincre le mal qui la rongeait… Oui, ça devait avoir marché et bientôt je retrouverais son regard habituel. Celui d’un être inférieur ne souhaitant rien de plus qu’être remarqué par mes soins.
"J’espère que ça a permis de te remettre les idées en place ! Tu ferais mieux de ne pas trop trainer avec Isasu ! Je ne serais pas toujours là."
Heureusement qu’Uzu pouvait compter sur un héros qui combattait sans relâche les forces du mal. Oui il n’y avait pas à dire… J’étais vraiment un chic type.
Les techniques utilisées :
SUITON : MIZU RAPPA 【LA VAGUE DU CHAOS】
DOMAINE :
Ninjutsu Affinitaire
RANG :
D
PORTÉE :
Faible
CHAMP D'ACTION :
Faible
DESCRIPTION :
L'utilisateur crache un puissant jet d'eau par la bouche. On peut contrôler librement la puissance de cette technique avec la quantité de chakra libéré. Cette technique n'inflige que des dégâts très légers, mais elle repousse l'ennemi et peut le faire tomber. De plus, elle est assez rapide pour être utilisée au corps à corps. Elle peut aussi aussi être utilisée pour contrer des techniques Katon de rang équivalent ou éteindre des feux. L'eau générée peut également être ensuite utilisée pour d'autres techniques Suiton.
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Très faible
EVOLUTION DE LA TECHNIQUE
- RANG C :
L'utilisateur crache un jet d'eau plus important et plus puissant, repoussant et renversant l'ennemi. Les dégâts sont faibles. La portée devient Moyenne.
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Faible
- RANG B :
L'utilisateur crache un jet d'eau qui devient un jet à très forte pression et beaucoup plus imposant. La porté devient Moyenne et le champ d'action Moyen. Il repousse au loin l'ennemi, le renverse et lui infligé des dégâts modérés.
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Moyenne
SUITON : SUIRÔ 【PRISON AQUEUSE】.
DOMAINE :
Ninjutsu Affinitaire
RANG :
C
PORTÉE :
Faible
CHAMP D'ACTION :
Contact
DESCRIPTION :
Dans le cadre de la promotion sur les génins C'est une technique qui permet à l'utilisateur d'emprisonner son adversaire dans une prison d'eau et consiste à l'empêcher de respirer jusqu'à ce qu'il meure ou s'évanouisse (le temps durant lequel la cible peut survivre dans la bulle sans respirer dépend de son rang: il n'est que d'un round pour un personnage de rang D, et augmente d'un round par rang, jusqu'à un maximum de 5 au rang S. La capacité Apnée permet de tenir un tour de plus.) Nécessite d'avoir de l'eau (éventuellement issue d'autres techniques Suiton) à sa disposition. Une fois cette technique activée, l'utilisateur doit rester immobile et ne peut plus utiliser de technique sans la Capacité "Ninjutsu sans mudra" ou "Mudra à une main". Dans tous les cas, utiliser de techniques supérieures au rang C lui est impossible. L'ennemi emprisonné ne peut plus bouger, ni utiliser de technique. Il peut toutefois se libérer s'il est d'un rang supérieur à l'utilisateur, ou dispose de la capacité Force surhumaine en dépensant un coût de chakra très fort. Il est aussi possible de se libérer en faisant exploser un de ses propres parchemin explosifs (ou autres bombes), en se blessant au passage. Enfin, d'éventuels alliés peuvent libérer le prisonnier en forçant l'utilisateur de la technique à rompre le contact avec la bulle d'eau ou en la détruisant (infligeant alors des dégâts conséquents au prisonnier).
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Forte
EVOLUTION DE LA TECHNIQUE
- RANG B :
L'utilisateur peut enfermer non un mais plusieurs adversaires dans plusieurs prisons aqueuses à l'aide de Mizu Bunshin.
Plus précisément, dans le cas présent, elle doutait de comprendre un jour Fubuki. Fubuki qui semblait perdre la raison quand on le comparait à Isasu – et l’inverse était plus que vrai – alors qu’ils auraient pu être frère dans une autre vie. Les pommettes bien rouges, le Naïbu semblait fulminé en regardant sa comparse de même rang tout en marmonnant un discours incompréhensible à propos de son propre coéquipier. La rouquine venait à se demander s’ils avaient regardé à quel point ils étaient similaires. Au vu de sa réaction, la réponse était certainement non. Ah. Ces garçons … On pourrait leur prouver par A + B qu’ils ont tort ou bien leur mettre les faits sous le bout du nez qu’ils ne comprendraient rien à la situation. Mitsuha allait pour lui donner le fond de sa pensée quand elle se prit un geyser d’eau dans la face, la laissant pantois un instant.
Que. Qu’est-ce qu’il venait de faire ? ARGH. Elle avait bu la tasse ! Elle mit ses mains en avant pour se protéger de l’eau et cracher ses poumons avant de se préparer à lâcher une floppée d’insultes et autres jolis noms d’oiseaux. Enfin ça, c’était avant qu’il mette sa main.
Sa main. Sur sa poitrine. A plat.
Mitsuha se mit à rougir de mille feu, prêt à relâcher ses chaines en poussant un hurlement bestial alors que ses oreilles la brulaient quand Fubuki se mit à parler :
« Silence ! Ne t’inquiète pas, je m’occupe de tout. Retiens ta respiration ! »
Non mais quoi ? Il s’occupait de quoi ? Elle allait surtout lui apprendre à … Attendez, retenir sa respiration ? Mitsuha n’eut pas véritablement le temps de réagir (même pas du tout, c’était presque honteux pour une Uzumaki) alors que de l’eau semblait l’entourer, formant une boule qui se refermait sur elle. Mitsuha eut à peine le temps de gonfler ses joues d’airs pour éviter de reboire une seconde fois la tasse qu’elle se retrouvait à flotter dans une bulle d’eau le temps de quelques secondes … Et peut-être que c’était parce que l’eau n’était pas si chaude que cela, mais Mitsuha redescendit immédiatement sur terre, ses yeux s’ouvrant face à cette technique. Une bulle d’eau. Une prison d’eau. Oh mon dieu, c’était si cool. Cela ne dura que quelques secondes … quelques miraculeuses secondes où Mitsuha se sentit pousser des ailes alors que ses yeux brillaient de milles feux. Et puis.
POP.
L’eau tomba soudainement, faisant tomber Mitsuha sur son petit postérieur par même occasion dans un grand bruit sourd, suivit par une complainte bruyante de douleur. La rouquine était au sol, trempée jusqu’aux os, le visage rouge d’avoir retenue sa respiration et les poings serrés. Oh. Par. Les. Dieux.
« J’espère que ça a permis de te remettre les idées en place ! Tu ferais mieux de ne pas trop trainer avec Isasu ! Je ne serais pas toujours là. » « FUBUKI ! »
Mitsuha se leva précipitamment avant de lui prendre les mains et de les serrer entre les siennes, un immense sourire aux lèvres. Pour l’heure, il n’était pas question de parler de Isasu, même si vraiment, il devrait consulter. La petite Uzumaki avait vu quelque chose qui lui plaisait tout particulièrement et elle la voulait. Elle voulait cette technique.
« Fubuki ! C’était incroyable ! C’était ouf ! C’était quoi cette technique de malade ? » enchaina la rouquine en sautillant presque sur place, maintenant toujours ses mains en place. « Apprends la moi s’il te plait ! Je t’offrirai des dangos ! Je verrai si je peux t’apprendre aussi quelque chose ! Je dirais à tout le monde que tu es plus fort qu’Isasu ! Je soutiendrai tes suggestions au conseil ! Je te pardonnerai de m’avoir peloté la poitrine et je ne le dirai pas à mon frère ! Apprends la moiiii ! »
Mitsuha lui libéra, enfin, les mains pour mieux jeter sa veste de kimono et détacher ses cheveux trempés. Elle commença à essorer sa longue tignasse rousse avant de secouer la tête comme un chien fou avant de se remettre à sautiller, ne parvenant pas à contenir son excitation devant une telle technique. Elle voyait tant de possibilités … Et ajouté à certaines techniques de son hiden, elle pourrait peut-être venir à une combinaison de capture très intéressante.
Elle était tellement heureuse qu’elle se mit même à chantonner avant de frotter ses mains l’une contre l’autre en regardant le genin.
« C’est une technique de ton clan ? Tu l’as appris avec Sanada ? En tout cas, c’était tellement cool ! Je ne t’ai même pas vu faire les mudras ! D’ailleurs, c’est quoi comme mudras qu’il faut utiliser ? »
L’excitation de l’apprentissage était lâchée.
Naïbu Fubuki
Uzushio no Genin
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Tout s’était déroulé comme prévu, le jet d’eau en plein poire, la prison aqueuse. Tout avait parfaitement fonctionné ! Si dans les premiers temps les traits de la rouquine étaient imprégnés du mal isasien. Voilà que sortant de mon piège, celle-ci revint enfin à elle-même. Adulant mes capacités exceptionnelles qui avaient toujours fait de moi le meilleur de ma promo et probablement l’un des génin les plus puissants de l’histoire d’Uzushio. En bref, elle était redevenue une groupie…
Bon… Visiblement quelques effets secondaires persistaient, puisque celle-ci m’accusait d’avoir peloté sa poitrine. Ce qui était faux, puisqu’elle n’en possédait pas; C’était quand même un peu mou BREF, celle qui quelques secondes plus tôt ne montrait que dédain m’implorait désormais afin d’apprendre ma technique… Et doux. Mon père m’avait bien missionné pour lui apprendre un petit truc, mais je pensais plutôt au Suimen Hoko no gyo… Me disant que : sans doute une fille aussi faible n’était pas capable de marcher sur l’eau.
Mais cette technique-là était d’un tout autre niveau ! Mortelle, elle pouvait suffire à clore des combats dantesques en seulement un tour de main… Était-il bien raisonnable de donner pareilles armes entre les mains de miss poil de carotte ?
Oh puis merde, on s’en fout non ? J’étais parvenu à parfaire ma technique de nettoyage ! J’avais mis la main sur la manière définitive de contrer cet empaffé d’Isasu ! Tout revenait à une histoire de bulle… Oui, une sombre histoire de prison aqueuse… Comme cette journée où … BREF, j’avais découvert mon glaive et plus rien ne pouvait retenir ma vengeance. Partout, le démon répandait ses idées malsaines et propageait son dédain. Moi seul pouvait l’en empêcher… Malheureusement mes plans de reconquête du village avaient dû attendre, puisque la pipelette devant moi s’impatientait et me pressait de questions… Le revers de la célébrité… Poussant un léger soupir, je consentis à répondre en détail à ses questions. Après tout, il ne faut pas décevoir ses fans.
"Primo" J’accompagnai mon monologue d’un doigt levé pour chaque point. "Les Naïbu ne sont pas un clan à proprement parler, nous sommes une famille les plus influente du village, c’est sans doute pour cela que tu as confondu. Secondo, ma famille est spécialiste du hyôton, donc non, ça n’est pas eux. Tersio, Sanada… À part un tour interminable en bateau…" Qui me faisait encore frissonner rien qu’à l’idée "Je ne l’ai pas beaucoup vu, donc non ça n’est pas lui non plus. Quat…Quatro ? Quatrièmement ! J’ai fait mes mudras pendant que tu étais encore aveuglé par mon jet d’eau… Une fois que j’ai verrouillé ma technique, il ne me reste plus qu’à entrer en contact pour l’activer. Et les mudras sont simples c’est…" Attend elle essaie de me carotte la carotte ? C’est l’hôpital qui se fou de la charité ! D’un autre côté…
"Ok, Mitsuha… Mais d’abord je vais devoir te demander quelque chose… Fait 100 pompes et que ça saute !"
Profitant de l’avoir subtilement occupée, je partis converser avec moi-même un peu plus loin… D’un autre côté… Elle n’était pas bien forte, donc elle ne serait sans doute pas une menace. Puis, elle deviendrait ma première apprentie, tout bon héros à des apprentis… des apprentis ? MAIS OUI ! J’allais créer une armée ! Et ce serait elle la première ! Comme ça si je rate, bah je pourrais toujours trouver mieux au coin de la rue ! Une sorte d’apprentis crash-test mais version jetable ! Me retournant, j’affichai un sourire large et étiré.
"Bien… Mitsuha… J’accepte de t’apprendre ma technique mais il y a quelques conditions à cela…Déjà, tu devras également me prouver que tu en es digne. Ensuite, je veux que tu promettes de ne jamais retomber sous l’influence d’Isasu ! Même mieux ! De le combattre ! Et enfin…" Retirant le sourire qui obstruait mon visage, ma mine devint bien plus sérieuse et ma voix de plus en plus lointaine à mesure que les mots filaient entre mes lèvres… "Je veux que tu m’assures de ne pas t’en servir à mauvais escient. Cette technique permet bien entendu de capturer un adversaire, mais elle peut aussi tuer ou encore servir pour torturer une cible… J’ai moi-même vu les effets de cette technique si on la laisse trop longtemps en place sur quelqu’un… Crois-moi, je ne souhaite cela à personne. Tâche donc de toujours peser le pour et le contre avant de l’utiliser…" Mon regard se porta sur l’étendue d’eau me bordant, l’eau avait toujours réussi à m’apaiser. "Tu es une Uzumaki, vous comme ma famille… Nous possédons des capacités particulières et j’ignore comment cela fonctionne chez vous. Mais chez moi, nous n’utilisons pas nos compétences à la légère… C’est ce que me répète toujours mon père…"
Un reniflement sonore plus tard. Je me tournais vers la rouquine.
"Ah et je prendrais aussi tes dangos ! Alors… Tu acceptes mes conditions ? Sinon… Je peux toujours t’enseigner la marche sur l’eau, c’est ce que j’avais prévu à la base. Mais tu devras faire un choix."
Pourquoi ? Eh bien c’est pourtant évident : Parce que.
Mon dieu … et les gens osaient dire que Mitsuha était une grande bavarde. Avaient-ils seulement rencontré Fubuki ? Après la presque supplication de l’Uzumaki pour apprendre cette ô combien incroyable technique, Fubuki s’était mis à parler … Longuement … Sur beaucoup de choses. Et Mitsuha ne l’écouta que d’une oreille, se retenant de bailler et acquiessant seulement vaguement pour simuler qu’elle écoutait. Ce n’était pas contre lui ! C’était juste qu’il était compliqué pour la demoiselle de se concentrer sur ce genre de discours. Une chose était sûr : Fubuki s’aimait. Meh. Son clan était même pas un clan ninja. Et puis … une des familles les plus influentes ? Mitsuha se retint de lui faire remarquer que les Uzumaki étaient et seraient toujours la famille la plus influente de Uzu. Mais c’était des chamailleries de clan tout ça et son père lui avait bien fait comprendre – à comprendre lui avait bourré le crâne – qu’il ne fallait pas répondre à ce genre de phrase. Pour le citer : cela ne servait à rien de chercher le conflit sauf de nous donner des migraines et des réunions interminables pour régler les problèmes.
Mitsuha aimait les réunions. Son père – et l’ensemble de son clan visiblement – beaucoup moins.
« Ok, Mitsuha … Mais d’abord je vais devoir te demander quelque chose … Fait 100 pompes et que ça saute ! »
Hin ?! Il se prenait pour Junko maintenant, le petit garnement ? Perdant son sourire et tordant sa bouche dans une mine particulièrement agacé, Mitsuha pesa ses choix. Si elle voulait cette technique, et elle l’a voulait, il fallait qu’elle se plie à cette égocentrisme incroyable. Soupirant, la rousse se mit donc en position de planche et commença en comptant. Qu’il ne tente pas de l’arnaquer où elle lui faisait boire la tasse. Dieux, qu’elle détestait les pompes ! Toujours le même exercice, redondant, pas passionnant pour deux sous … Peuh. Le blanc s’éloigna, évitant par la même occasion l’aura fumeuse qui commençait à émettre la demoiselle. Non mais quel gougeât ! Elle retirait tous les compliments qu’elle avait dit jusqu’alors ! En plus il n’était même pas si beau que ça, non mais oh. Terminant ses interminable pompes, Mitsuha s’assied sur ses genoux et repris tranquillement son souffle. Bon sang, elle n’avait même pas séché après tout ça. Et Fubuki se retourna.
Mon dieu, mais on leur donnait quoi à manger dans ce clan ?
« Tu sais que tu as une drôle d’obsession avec Isasu » grommela la jeune fille en se relevant « vous pourriez être frère, tu le sais ça ? Vous avez le même fichu caractère … »
Vraiment. C’en était terrifiant. Elle le laissa continuer à parler … Est-ce qu’il savait qu’ils avaient assistés aux mêmes cours à l’académie sur l’éthique des techniques ? Ok, ils n’étaient pas assis l’un à côté de l’autre mais tout de même … Et puis … Marcher sur l’eau ? Mitsuha leva les bras d’exaspération avant de former un mudra et de se diriger sur l’eau. Sans le moindre problème, la rouquine se déplaça sur la surface liquide avant de se retourner et d’hausser un sourcil, les mains sur les hanches.
« Je suis une Uzumaki, future cheffe de mon clan, en plus de ça. T’crois vraiment que j’connais pas mes bases ? » Non mais oh. Ok, elle n’était pas l’Uzumaki la plus offensive. Mais tout de même. « Je serai ton élève, je respecterai tes ordres et je te donnerai mes dangos ! » elle le pointa du doigt, le visage accusateur. « Mais si t’essaie de m’entourloupé, la totalité d’mon clan saura que t’as peloté ma poitrine … Puis faudra qu’on parle d’Isasu aussi. »
Non parce que, cela ne pouvait plus durer ainsi ! Cela lui en coutait de l’admettre – et elle ne l’admettrait certainement que sous la torture à l’heure d’aujourd’hui – mais elle tenait à ces deux idiots et il était hors de questions qu’ils se tuent à cause de leur stupidité respective.
Technique utilisée:
SUIMEN HOKO NO GYO 【TECHNIQUE POUR MARCHER SUR L'EAU】
DOMAINE :
Ninjutsu
RANG :
D
PORTÉE :
Personnel
CHAMP D'ACTION :
Personnelle
DESCRIPTION :
L'utilisateur concentre une partie de son chakra dans ses pieds (ou ailleurs) et le module pour pouvoir marcher sur l'eau ou sur une autre surface liquide ou glissante/instable ou fragile (boue, glace fine, neige, sol poudreux, sables mouvants...). Il n'est nécessaire d'activer cette technique qu'une seule fois par combat, peu importe le nombre de fois qu'une étendue d'eau (ou autre) doit être traversée. Elle ne fonctionne cependant pas contre certaines « glu » ou des techniques utilisées par d’autres ninjas et rendant le sol glissant.
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Très faible
Naïbu Fubuki
Uzushio no Genin
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Fiche du Ninja Grade & Rang: GENIN - RANG C Ryos: 27 Expérience: (285/500)
Malgré ses quelques remarques ridicules, comme par exemple, ma soi-disant ressemblance avec l’autre tête d’empaffé. Je devais au moins reconnaitre qu’elle savait obéir promptement. C’était une bonne chose, il était hors de question que j’entraine une incapable. Si elle devait servir mes desseins, alors il lui fallait devenir une kunoichi puissante, implacable. Finies les gamineries, elle devait rejoindre le monde des adultes.
J’avais donc continué confiant mon laïus, mais voilà que la gamine se mit à raconter des âneries plus grosses que l’égo de Sanada-sensei. Elle comptait sérieusement devenir cheffe de son clan ? Au moins elle voyait les choses en grand, l’ambition était une chose, la réalité en était une autre. Je détestais les personnes qui se voilaient ainsi la face ! En plus elle avait eu le toupet de se montrer fière de sa capacité à marcher sur l’eau… Sans s’arrêter une seconde pour respirer elle avait enchainé, approuvant mes règles et se jugeant prête pour mon enseignement. Il fallait la faire redescendre d’un étage, pour son propre bien. Pour la peine, je m’étais fendu de mon regard froid et de mon expression maussade que je réservais d’ordinaire à ma famille.
"Devenir cheffe des Uzumaki ? Et de quel droit ? Tu ne m’as pas l’air particulièrement puissante, ni même exceptionnelle. Des Uzumaki dans ton style… J’ai bien dû en croiser déjà des dizaines dans la rue sans même les remarquer. Alors pourquoi ta destinée serait différente ? Tu penses connaître tes bases… Il me semblait pourtant que tu ne savais vraiment comment fonctionnait le Henge…"
Je laissais un petit moment de vide, autant pour choisir avec précaution mes prochains mots que pour lui laisser de temps d’encaisser l’attaque… J’y étais peut-être allé un peu fort et je devais bien avouer que je m’en sentais coupable. Elle ne m’avait rien fait, elle était même plutôt gentille avec moi. Pourquoi j’avais été si méchant alors ? Heureusement, je venais d’avoir une idée de génie pour rattraper le coup. En plus si je me débrouillais bien, je pourrais même l’impressionner au passage par mon intellect supérieur ! Ouais, ça allait être trop classe !
"Mitsuha !"
J’avais pris la voix la plus ferme qu’il m’était possible, il fallait que je gagne un peu de temps et l’empêche de réagir immédiatement. Plantant mon regard dans le sien, j’avais commencé à avancer, Malaxant mon chakra afin d’en recouvrir la plante de mes pieds. Sous mes pas, une légère aura bleuté se répandait avec harmonie dans le clapotis sans vague du lac. J’avais pris la vilaine habitude de mélanger un peu de mon chakra hyoton à la technique. Je me sentais plus confortable comme ça…
Arrivé en face d’elle. Je m’étais arrêté et l’avais regardé droit dans les pupilles pendant quelques secondes. Autour de nous le temps s’était comme arrêté, j’entendais le vent souffler et voyais du coin de l’œil les feuilles qui se balançaient en tout sens. C’ETAIT TROP CLASSE !
"Au final, je pense que tu n’es qu’une incapable bouffie d’orgueil… Je ne suis pas sûr que tu sois digne de ma technique." Bim ! Directement dans l’égo et maintenant : Le final. "Regarde-toi, tu es ridicule… tu veux devenir une cheffe ? Tu ne serais même pas capable de me blesser…" Si avec ça, elle ne m’attaquait pas, c’était finalement que je n’avais pas tellement tort… Elle n’avait pas la trempe d’un meneur… "Pas vrai ?"
J'avais beau le faire exprès... Franchement... Je me sentais un peu coupable. J'espérais de toutes mes forces qu'elle allait réagir. J'étais pas un de ses enfoiré qui rabaissé les gens... Et j'étais pas un sauveur non plus... Du mieux que je le pouvais, je maintenais ma position de défie. Face à face et le regard placide. Enfin... Du moins j'essayais.
La rousse serra les poings à s’en faire blanchir les articulations. Elle n’en pouvait plus de ces remarques, de ce mépris, de ce rejet constant … Vraiment, Isasu et Fubuki avaient été conçu dans le même bois. La même arrogance, ce sentiment de supériorité, d’être au-dessus de tous les autres. N’étaient-ils donc pas des genin tous les deux ? Le clan Uzumaki lui avait toujours enseigné de rester lié à ses camarades, qu’ensemble ils formeraient une chaine incassable qui arriverait à vaincre les plus puissants des ennemis. Mais elle se demandait à l’heure d’aujourd’hui qui pouvait bien être ses ennemis … Yuuhi n’était pas là. Elle n’était pas là pour jouer tampon, pour apaiser les complexes de sa sœur et empêcher une colère noire d’exploser. Elle bouillonnait.
Non, elle explosait. C’en était assez de se faire marcher dessus avec un sourire aimable.
Quand il finit son énième diatribe haineuse, Mitsuha craqua et son regard s’embruma de rage alors que ses traits se déformaient. Rapidement, elle lui attrapa le visage entre ses mains.
« TU COMMENCES A SERIEUSEMENT ME SAOULER FUBUKI » hurla-t-elle en claquant de toutes ses forces son front contre le sien, sans prendre la peine d’y insérer une goutte de chakra. Elle avait la tête dure, elle survivrait. « Tu te prends pour qui ?! Hin ? Tu te crois tellement supérieur à tout le monde que t’en oublie même les bases, ABRUTi ! »
Et elle lui assemi un deuxième coup. Encore. Peut-être encore plus puissant. Elle laissait sa rage s’exprimer, toute la rancœur qu’elle avait accumulée et tentait de faire disparaitre.
« Qui es-tu ? Hin ? Qui es-tu pour seulement prétendre à vouloir écraser mes rêves ? ça te semble irréalisable ? Mais qu’est-ce que j’m’en branle de ton avis ! Si j’écoutais les avis des autres, j’s’rai tranquillement restée chez moi ! Tu crois qu’t’es le premier à m’dire quoi faire ! AH ! » encore un coup, plus fort, enragée, déchainée. « Tu crois que t’es le seul à pas te prendre pour une merde ? MAIS REGARDE TOI T’ES QU’UN GENIN ! »
Elle le relâcha et le repoussa de toutes ses forces avant de se frotter le front, tremblante de rage.
« Gna gna gna t’es une simplette gna gna gna t’es faible gna gna gna j’suis le plus fort bouhoubou ! » sa voix tremblée sous les émotions qui l’envahissaient alors qu’elle commençait à faire craquer ses articulations sous la tension de ses muscles. « Tu crois que tu vas être vénéré ? Adoré ? Mais regarde toi ! Tu es seul et tu le resteras ! Tu mourras dans la solitude sans personne pour venir honorer ta mémoire et ton nom se perdra dans l’histoire ! Voilà ce que tu vas gagner à être aussi putain de con ! »
Elle se tint la tête, exaspérée, furieuse et se frotta la tignasse rousse. Mais quel con. Quel con. Quel con. Quel con. Elle fulminait, elle enrageait, elle n’en pouvait plus. Qu’ils aillent tous au diable.
« Et puis ton délire avec Isasu là hin … » elle commença à imiter sa posture, singeant sa voix. « Hiiiin j’suis plus fort que lui, c’est un miséracle hinnn, MAIS LA PLAISANTERIE ! Tu. Es. Une. Vaste. Blague. » fit-elle en s’approchant d’un pas brusque avant de pointer son index dans sa poitrine. « Tu le défends dès qu’on parle mal de lui ! Tu estimes son niveau ! Vous avez le même tempérament pourri et le même entrain à me rabaisser ! Quand est-ce que tu vas comprendre qu’il peut être ton meilleur ami et non ton pire ennemi ? Quand est-ce que tu vas comprendre que votre mésentente cordiale ne vous conduira qu’à une mort certaine alors que vous pouvez devenir l’un des duos les plus puissants de Uzushio ?! »
Elle en avait assez. Assez qu’on la traite de gamine, de personnes stupides, alors que la stupidité pouvait prendre bien des formes et qu’elle s’était développée sous celle de leur stupide rivalité. Quel gâchis. Quelle frustration. Elle commençait à les détester. Et la colère commença à faire naitre une nouvelle émotion, plus amère, encore plus douloureuse.
« Moi … Moi tout ce que je voulais c’était être votre amie. » sa voix commençait à s’affaiblir. « Je suis une kunoichi de Uzushio. Tu peux me voir comme faible, stupide, débile, un handicap pour l’équipe, une Uzumaki lambda parmi les autres … Mais je suis une kunoichi de Uzushio. J’aime mon village et j’aime les valeurs de mon clan … Et même si vous me détestez … Vous êtes mes camarades et je mettrai ma vie en danger pour la vôtre. » Mitsuha se frotta vaguement l’œil. Elle avait une poussière dans celui-ci. Rien de plus. « Je ferai mon devoir et je réaliserai mes ambitions, je m’en fou du temps que ça me prendra et je m’en fou de vos avis. Il est hors de question que j’assiste à nouveau aux funérailles de quelqu’un que je connais. »
D’un geste rapide, comme pour finir de se calmer, elle se rattacha ses cheveux écarlates dans un chignon rapide, encore trempée et elle croisa les bras, fermement.
« Je voulais être votre amie. Vous ne le voulez pas, je l’ai compris. Mais tu m’as dit que tu m’enseignerais cette technique si je faisais tout ce que tu disais, alors j’attends. »
Naïbu Fubuki
Uzushio no Genin
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Moi qui voulais la faire réagir, j’avais réussi au-delà de mes espérances ! Elle était littéralement devenue cramoisie et j’ai bien cru que sa tête allait exploser avant que je termine de m’approcher. Pour le coup, je m’attendais à la voir réagir en ninja et à engager un combat opposant nos techniques de ninjutsu mais… Elle m’avait simplement pris la tête pour m’offrir un bon gros coup de boule. C’était réglementaire comme technique ça ? Ce n’était pas plutôt digne d’un pilier de bar ?
Bon j’avais visiblement tapé là où il fallait mais… Elle était vraiment très énervée là non ? Genre vraiment ? J’avais énoncé que quelques vérités, alors certes mon ton était dur mais… Merde, je me sentais coupable. Je la laissais me taper et me brailler mes quatre vérités sans arriver à réagir. Mon plan génialissime s’éloignait à grands pas, laissant la place à un fiasco monumental. Je me tenais là, le regard dans le vide à me prendre des coups de tête à répétition, mélangeant mon sang aux postillons de ma camarade qui hurlait des phrases sans aucun sens…
Aucun sens vraiment ? Elle disait que j’étais seul… Tsss comme si le grand Fubuki, toujours entouré de ses fans, était seul une seule seconde ! J’avais plein d’amis sur qui compter ! Il y avait… Puis j’avais mes frères, ma sœur, mes parents ! Et… Et puis mes servantes aussi ! Ouais ! J’étais loin d’être seul ! Je ne risquais certainement pas de mourir seul… Aucun risque ! Ma famille ferait le nécessaire de toute façon ! J’avais un godai… Les prétendantes seraient nombreuses pour profiter de mes gènes ! J’aurais plein d’enfants et une femme aimante ouais ! Je devrais organiser une petite fête tient ! J’inviterais tout le monde chez moi et comme ça elle verrait bien que je n’étais pas seul ! Ça serait la plus grosse fête de l’histoire du Sekai ! Ouais !
Puis elle continua… Voilà maintenant qu’elle parlait d’Isasu. Bien sûr que j’estimais son niveau ! Il était costaud le bougre, ce n’était pas n’importe qui. Et j’étais plus fort que lui, c’était tout aussi vrai ! Mais c’était tout. Rien de plus. Nous étions amenés à combattre côte à côte et nous nous respections pour cela… On se respectait ? Je ne pouvais pour autant pas passer outre son caractère maléfique ! Être ami avec lui… Quelle vaste blague ! Comme si je pouvais être pote avec ce mec… Après… Elle n’avait pas tort… On pourrait être sacrément fort si on s’entendait un peu mieux…
Puis vinrent les pleurs. Elle continuait à me tenir par le col, mon sang gouttant jusqu’à colorer l’eau à nos pieds. Je l’avais traité d’Uzumaki comme les autres… J’avais raison non ? Elle nous voyait comme ses camarades… Elle voulait juste être mon amie… Merde. Je reniflai bruyamment, et je sentis mes yeux qui commençaient à me piquer. Merde, merde, merde !
Je me dégageais de son emprise pour détourner la tête, feignant de contempler l’eau calme. Je me rendis compte que je tremblais. C’était bizarre, je ne comprenais pas pourquoi ce qu’elle disait avait trouvé un tel écho en moi. Elle venait juste de raconter n’importe quoi non … ? Nettoyant mon visage du revers de ma manche, je gardais encore le visage baissé. J’avais essayé de conserver une voix claire, mais ma voix était agitée par quelques trémolos. Sans doute à cause des coups que j’avais reçus, pourquoi d’autre ?
"Ouais je ne m’étais pas trompé… T’es bien digne d’apprendre ma technique…"
Redressant mon visage dans un sourire pathétique tonitruant. "J’allais quand même pas être le professeur d’un banal génin, fallait au moins que tu sois capable de réagir…" J’avais levé mon pousse en l’air et me lançai dans ce que j’avais prévu un peu plus tot. Bon, c’était loin de l’image que j’avais en tête à l’origine… "Tu as passé mon test avec brio, félicitation !" Me détournant à nouveau, sentant que mes yeux piqués (qu’est-ce qu’il y avait comme poussière par ici) et me frottant la tête, j’avais continué. "Tu sais… Je ne pensais pas ce que j’ai dit, c’était juste pour te provoquer. On peut être am..."
Avant qu’elle ne pût réagir, je m’étirai un grand coup et m’apprêtai à reprendre la parole. J’avais géré l’imprévu… il était temps de passer aux choses sérieuses. "Bon donc… Cette technique…", me plantant devant elle, j’avais exécuté lentement les mudras nécessaires qui terminaient en un signe de la main bloqué. Un signe classique du ninpo, il faisait office d’interrupteur. "Une fois que tu as bien effectué les mudras, tu bloques la technique comme ça. Tant que tu gardes la main dans cette position, tu peux déclencher ta technique à tout moment…. De l’autre main, tu dois parvenir en entrer en contact avec ton adversaire. Qu’importe sur quelle partie du corps. L’important c’est de verrouiller ta cible."
Je faisais de mon mieux pour être parfaitement clair. Mais malgré moi, je reniflai régulièrement et sentais mon corps comme… insensibilisé. Pourquoi j’étais tellement vidé ? L’entrainement n’avait même pas encore commencé …
"Une fois que tous les éléments sont réunis. Tu peux relâcher ta technique… Je pense que tu as déjà bien compris les effets…" Je ressentais un soudain besoin de m’isoler, de quitter cet endroit et de réfléchir… "Je te laisse exercer l’exécution des mudras. Quand tu penses avoir réussi viens me montrer." Partant en direction du domaine, je m’étais finalement arrêté quelques mètres plus loin. Je m’assis à même et pris une pose méditative.
Il venait de se passer quoi bordel ?
Technique:
SUITON : SUIRÔ 【PRISON AQUEUSE】.
DOMAINE :
Ninjutsu Affinitaire
RANG :
C
PORTÉE :
Faible
CHAMP D'ACTION :
Contact
DESCRIPTION :
Dans le cadre de la promotion sur les génins C'est une technique qui permet à l'utilisateur d'emprisonner son adversaire dans une prison d'eau et consiste à l'empêcher de respirer jusqu'à ce qu'il meure ou s'évanouisse (le temps durant lequel la cible peut survivre dans la bulle sans respirer dépend de son rang: il n'est que d'un round pour un personnage de rang D, et augmente d'un round par rang, jusqu'à un maximum de 5 au rang S. La capacité Apnée permet de tenir un tour de plus.) Nécessite d'avoir de l'eau (éventuellement issue d'autres techniques Suiton) à sa disposition. Une fois cette technique activée, l'utilisateur doit rester immobile et ne peut plus utiliser de technique sans la Capacité "Ninjutsu sans mudra" ou "Mudra à une main". Dans tous les cas, utiliser de techniques supérieures au rang C lui est impossible. L'ennemi emprisonné ne peut plus bouger, ni utiliser de technique. Il peut toutefois se libérer s'il est d'un rang supérieur à l'utilisateur, ou dispose de la capacité Force surhumaine en dépensant un coût de chakra très fort. Il est aussi possible de se libérer en faisant exploser un de ses propres parchemin explosifs (ou autres bombes), en se blessant au passage. Enfin, d'éventuels alliés peuvent libérer le prisonnier en forçant l'utilisateur de la technique à rompre le contact avec la bulle d'eau ou en la détruisant (infligeant alors des dégâts conséquents au prisonnier).
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Forte
EVOLUTION DE LA TECHNIQUE
- RANG B :
L'utilisateur peut enfermer non un mais plusieurs adversaires dans plusieurs prisons aqueuses à l'aide de Mizu Bunshin.
La colère était un sentiment éphémère : qu’importe les secondes ou les heures, ce sentiment finirait toujours par se dissiper pour laisser place presque constamment au même constat, un fort sentiment de honte. La rousse ouvrit grand les yeux en voyant le visage du garçon en face d’elle. Ce fut comme si le visage du jeune Naïbu fut un écho au sien, et la culpabilité lui serra les entrailles alors qu’elle libérait le pauvre garçon. Après tout, c’était ce qu’il était : un garçon. Mettant un pied dans l’adolescence, dans le monde des adultes, porteur d’un godai. Et Mitsuha serra ses mains contre sa poitrine en se rappelant les mots de Yuuhi qui résonnaient de temps à autre dans sa tête … Qu’il était dur d’être l’héritier de quelque chose dans le monde des shinobis. Quand Fubuki affirma d’une voix presque tremblante qu’elle était digne de sa technique, la rouquine rentra sa tête dans ses épaules, mal à l’aise, baissant le regard … Ce monstre grondant, cette culpabilité, cette honte commençait à remonter de son ventre pour lui serrer la poitrine. Elle aurait voulu lui dire qu’elle était désolée. Que peut-être, surement, elle avait été trop loin. Et puis, quel genre de ninja attaquait ainsi un compagnon d’arme ?
Ah. Elle était ridicule.
Il leva le pouce en l’air, affirmant à sa manière qu’elle n’était pas qu’une banale genin. Ce fut une vision qui attrista profondément l’Uzumaki. Et puis, il le dit. Du moins, elle croyait, elle n’en était pas sûre. Il venait de lui proposer d’être ami. Mitsuha ouvrit grand ses yeux, voulant répondre à cela, s’excuser immédiatement et accepter la proposition. Elle voulait être son amie, elle voulait se battre à ses côtés et non contre lui. Mais déjà le blanc s’était lancé dans l’explication de la technique. Et peut-être parce qu’elle était un peu lâche à cet instant présent, mais elle se tût et regarda son instructeur. Mitsuha copia plus lentement ses mouvements de mains, analysant avant de terminé par le signe de main bloquée.
Verrouillée sa cible hin … La rousse releva la tête un instant.
« Fubuki, je » « Je te laisse exercer l’exécution des mudras. Quand tu penses avoir réussi viens me montrer. »
Et sur ces mots, le garçon s’éloigna avant de s’installer quelques mètres plus loin. La rousse hésita. Aller le rejoindre ou non ? Non. Pas tout de suite. Mitsuha regarda ses mains avant de les serrer, poings fermés. Elle ferma ses yeux et respira profondément. Ils étaient tous les deux des shinobis. Fubuki avait accepté de lui apprendre cette technique. Fubuki avait accepté de partager son savoir. Elle se devait de le respecter en suivant ses consignes, ses enseignements … Et quand elle aurait fini, elle s’excuserait, lui payerait à manger et lui proposera d’être ami, pour le meilleur et pour le pire. Comme l’avait dit Junko, elle confierait sa vie entre ses mains. La rousse roula des épaules pour se libérer de la tension qui était née suite à cette petite aventure.
Elle devait se concentrer, lui faire honneur
Elle rouvrit les yeux, se concentrant, tentant de faire danser son chakra alors qu’elle répétait les mudras. Laissant l’élément de l’eau être emporté par son chakra.
Neuf mudras, neuf concentrations de chakra, neuf émanations de son propre chakra. Et puis l’interrupteur, bloquant. Elle leva sa paume et la lança devant elle. Non. Elle ne le sentait pas. Il n’y avait pas assez de chakra pour créer une potentielle prison aqueuse, pas comme ça. Elle s’y était mal prise cette fois-ci. Mais où ? Avait-elle été trop lente dans ses mudras ? Son chakra ? Mitsuha brisa la ligne de chakra pour se reconcentrer : il était évident que le but de la procédure était de créer un loquet de chakra dans sa paume pour emprisonner l’ennemi et que les mudras étaient avant tout présent pour lié son chakra à celui de l’élément suiton.
Créer un pont.
C’était peut-être ça la clé ?
Elle recommença, encore une fois : Serpent. Chèvre. Cheval. Lièvre. Chèvre. Cheval. Lièvre. Serpent. Bœuf. Plus rapidement, plus précisément, malaxant son chakra, se connectant à l’eau qui l’entourait. Avoir une grande étendue d’eau l’aidait particulièrement. Cette technique devait être quasi-impossible dans un milieu désertique. Du moins, à son niveau, il lui était impossible de seulement s’imaginer réussir dans un milieu aussi hostile. Mais cette fois-ci, elle le senti, le changement. Cette sensation dans sa paume. Humide et brûlante en même temps, il lui suffisait juste de déclencher la technique en ouvrant son interrupteur et elle sentait que la technique se déclencherait.
Ok. Elle avait les bases. Maintenant était-elle seulement capable de créer une prison aqueuse ? Elle regarda Fubuki du coin de l’œil. Il lui fallait savoir maintenant comment doser pour que la technique se réalise, pour qu’elle réussisse à l’emprisonner dans une prison aqueuse. Et elle allait devoir affronter ce qu’il s’était passée. Elle récita encore une fois les mudras. Pour être sûre, pour qu’ils s’imprègnent en elle. Et puis encore une fois. Mitsuha se devait de les retenir, ne pas se tromper. Une erreur de mudras en pleine action, et tout cela pouvait avoir un tout autre effet.
Lentement, elle se dirigea vers le garçon aux cheveux blancs avant de s’arrêter à quelques mètres de lui, les mains dans le dos. Comment est-ce qu’on s’adressait à quelqu’un qu’on avait blessé déjà ?
« Fubuki. Je crois que je suis prête pour la suite de la leçon. »
Sa voix était hésitante, maladroite. La si fière Uzumaki fuyait son regard et s’inclina doucement, face à lui.
« Et je suis terriblement désolée. J’ai été odieuse avec toi … Je n’aurai jamais dû te dire ce genre de choses … Je voulais juste … enfin … » Elle se mordit la lèvre et soupira. « Je suis désolée. Je veux être ton amie. Je veux qu’on puisse se battre côte à côte en toute confiance et qu’on atteigne tous ensemble les sommets … Et ce que j’ai fais … quelqu’un qui voudrait devenir l’ami de quelqu’un d’autre n’aurait jamais dû le faire. »
Honte sur elle, honte sur son nom.
Naïbu Fubuki
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Les jambes croisées et les avant-bras reposant sur mes genoux en position de méditation. J’avais pris une profonde inspiration et entendais, dans un fluet délicat, le clapot de l’eau se trouvant proche de moi. La journée était radieuse, les oiseaux chataient à tue-tête et j’étais l’élément d’un tout qui dépassait toutes les frontières. Dans cette position, apaisé, j’avais cherché les réponses à mon unique question : IL C’ÉTAIT PASSÉ QUOI LÀ BORDEL DE MERDE ?
Je m’étais fait rouster par mon père ! Je m’étais fait rouster par Mitsuha ?! Et en plus j’avais dit que je voulais être son ami ? J’ai pété les plombs ou quoi !? C’était elle qui venait me demander une technique ! J’avais pas besoin de faire dans l’humanitaire non plus ! En plus elle n’avait même pas répondu… Sans doute parce qu’elle était trop intimidée… Ouais… Bref, je l’avais laissé à son entrainement. Je ne suis pas une baby-sitter après tout. Elle avait les signes, maintenant qu’elle prouve un peu qu’elle méritait la considération que je lui avais portée. Pour l’heure, moi, j’avais aussi à faire ! Un Naïbu ne dormait pas sur ses acquis et j’avais en tête une idée bien particulière.
Vous savez quelle technique mon grand frère n’a pas réussie à maitriser avant ses 14 ans ? Le Kori Bunshin ! Pourquoi ? Eh bien… Outre le fait que cette technique pompait une quantité impressionnante de chakra. Elle était, comme toutes techniques Bunshin, particulièrement délicate à manier. Créer des clones c’était déjà pas de la tarte alors fusionner ça avec le chakra au combien capricieux qui était l’apanage de ma famille ? Mais bon, j’étais confiant. Du coup le matin même, je m’étais introduit dans notre bibliothèque… Dans le plus grand secret bien entendu. Mon père n’aimait pas me voir trainer trop près de nos "plus précieux secret". Bon… Je m’étais fait griller et corriger (c’était en parti pour ça que j’avais des ecchymoses) MAIS ! J’avais eu le temps de jeter un œil… Puis mince ! Mon père était trop… trop… Vieux ! Il voulait toujours prendre une éternité pour chaque chose ! "Tu n’es pas prêt pour ça" , "Tu devras d’abord faire tes preuves" blablabla… Si je devais attendre son aval, je n’aurais jamais pu progresser ! Puis de toute façon je n’avais plus besoin d’aide ! J’étais devenu un Shinobi accompli et cette technique en serait la preuve. Si j’étais capable de la maitriser seul. Il ne pourrait plus se cacher derrière ses faux-semblants !
En bref, j’avais donc profité de mon petit moment assis pour calmer un peu mes nerfs. Franchement, j’étais retourné ! Or il fallait être parfaitement concentré pour s’entrainer. Tel était mon nindo. Puis si je parvenais à maitriser une technique aussi cool. Mitsuha serait bien contrainte de reconnaitre à nouveau ma supériorité totale. Ouais ! Je me relevai donc pour faire face au monde. J’allais y arriver !
Dans ma tête, je repassais en boucle les signes que j’avais lus sur le parchemin délavé. Lentement je les avais exécuté en m’interrogeant sur leurs fonctions. Décortiquer la technique c’était la faire sienne. Tout d’abord le chien. Paume de la main posée sur le dos de la seconde. Là, c’était facile ! Le plus court chemin vers la canalisation du chakra hyoton… Ensuite, venait le tigre. Les deux mains jointes et le majeur et l’index en l’air. La puissance ? Oui sans doute… il indiquait la grande quantité de chakra nécessaire. La suite donc… Le buffle. Doigts croisés avec seulement le petit doigt et l’index relevé. Là, ce devait être la maîtrise. Concentrer le chakra c’était bien beau, mais encore fallait-il le comprimer dans ma création… Un peu comme pour mon épée finalement ! Puis le dernier… À nouveau, le chien. Mais cette fois, le but n’était plus de comprimer le chakra hyoton… Je devais faire prendre forme à ma création, la magnifier à mon image !
DING DING DING ! Félicitation Naïbu Fubuki vous obtenez la note maximale ! Voici donc en récompense : Une superbe technique interdite et secrète ! Un Katana ayant appartenu à Tensho le sabreur légendaire et le titre de Kage d’Uzushio ! "Merci… Merci… C’est trop d’honneurs !" Avais-je réellement exécuté quelques saluts en direction d’une foule imaginaire ? Eh bien oui, mais cela faisait partie de l’entrainement. Il fallait bien que je m’y habitue !
Confiant quant à ma connaissance des mudras, j’avais exécuté les gestes à plusieurs reprises essayant d’en fluidifier l’enchainement. Rapidement le tout devint plus intuitif et j’allais m’attaquer à la phase suivante quand Mitsuha s’était plantée devant moi. Galvanisé par mon entrainement, j’en avais presque oublié sa présence. Elle semblait se considérer prête, avait-elle essayé une première fois de déployer son chakra ? Je regrettais un peu de ne pas avoir prêté plus attention à sa progression. D’un autre côté cette petite pause m’avait permis de remettre mes idées en place. J’allais pour lui demander de s’exercer devant moi quand je réalisai enfin qu’elle était… bizarre. Genre, les joues un peu rosies et elle baladait son pied sur le sol dans une attitude hésitante. Elle allait me faire une déclaration ? J’étais trop jeune pour me marier ! Est-ce qu’elle m’aimait depuis longtemps ? C’était pour ça qu’elle était toujours souriante ? Elle avait l’air d’être toujours super attentive à ce que je disais. Puis elle prenait la mouche pour un rien… Elle s’excuse ? Odieuse ? Chose ? Elle voulait juste !?
Si en apparence je n’avais rien laissé paraitre (je crois), je ressentis comme un jet d’eau digne des meilleurs techniques suiton a ses mots. Elle voulait être mon amie ? Je n’arrivais pas à savoir si j’étais déçu ou… content ? Non pas que j’aie besoin de l’amitié d’une fille comme elle hein ! Mais bon… En tout cas, je l’avais laissé terminer et j’avais laissé quelques secondes s’écouler pour retrouver un rythme cardiaque normal le côté dramatique.
"N’en parlons plus d’accord" Une main tendue vers elle, j’arborais un large sourire… Et quand sa paume vint entrer en contact de la mienne… Je raffermis mon emprise. "Bon… On passe à l’étape suivante ?" Soudainement et de toutes mes forces je l’avais balancé en direction du lac avant de me jeter à mon tour dans l’eau… Fraiche. Oui c’était le mot juste. "Rien de tel que de l’eau pour maitriser du suiton ! Ah j’oubliais ! Montre-moi un peu comment tu exécutes tes mudras." J’avais alors étudié son enchainement. Mouais, pas trop mal, mais loin d’être parfait. "Pour ton serpent tu dois resserrer plus tes mains et tes deux paumes doivent se toucher ! On dirait presque un singe raté là ! Puis tu as enchainé trop vite entre ton premier signe du lièvre et ta chèvre. Ton mouvement n’était pas parfaitement terminé !" Toujours tout sourire, je m’étais approché d’elle, l’eau ne m’arrivait certes qu’à la taille mais se déplacer n’était pas commode. "Je te remontre regarde attentivement." Cette fois-ci, j’avais montré l’enchainement sans ralentir ma cadence normale. Une fois terminée, je bloquai la technique le temps d’expliquer la suite. "Comme pour toutes techniques suiton, il est préférable d’avoir un stock d’eau à proximité, à moins que tu ne veuilles pomper salement dans tes réserves de chakra. Pour le moment, contente-toi d’agir en osmose avec l’eau qui t’entoure. Le lac fait déjà la moitié du travail pour toi, il te reste plus qu’à réussir l’autre moitié ! Tu vas essayer sur moi… Cependant… Si tu y arrives, je te ferai un signe et tu pourras retirer ta main. N’oublie pas de l’enlever ! Je pourrais me noyer… Ok ?" Et mon entrainement dans tout ça ? Eh bien il devait attendre que miss cheveux rouges ait terminé… Je n’allais pas pouvoir faire grand-chose en jouant les cobayes. Du moins physiquement…
J’étais dans mon élément ! Dans l’eau je me sentais toujours… bien. Comme apaisé. Ma mère disait que c’était en rapport avec ses ancêtres. (Elle n’est pas une Naïbu et ne peut pas maitriser le hyoton) En revanche elle était fortiche pour le suiton ! C’était avec elle que j’avais le plus appris sur la question… Je me rappelle encore ses entrainements… On était à la mer, les pieds dans l’eau et on passait des heures à enchainer les mêmes techniques. Elle disait toujours que l’eau était la plus précieuse allié des hommes, tout comme sa pire ennemie. Créatrice et destructrice… Comme ma glace. Bref… Là j’étais dans l’eau et donc j’étais bien. Mitsuha elle aussi ressentait-elle l’appel de l’élément ? Sentait-elle ses pouvoirs augmenter une fois les pieds dans l’eau ?
Cette fois-ci, j’épiai sans vergogne chacun de ses gestes. Bien que ma tête fût ailleurs, il ne fallait pas que je rate le moindre détail si je voulais pouvoir lui venir en aide… En attendant, je me remémorai la suite du parchemin familial. J’avais les signes et je savais les exécuter (je crois). C’était quoi la suite ? Je devais créer un double à mon image en partant d’eau et en y insufflant du futon. Mais comment est-ce que celui-ci allait pouvoir se mouvoir ? Je ne comprenais pas bien le truc… De la glace qui bouge c’était… bizarre. Non ? Fallait que je puisse passer à la pratique pour juger… Tant pis, j’allais devoir attendre. Pas bien longtemps puisque, devant moi, la petite rousse amorçait son essai.
Le garçon semblait comme reprendre vie à ses yeux. Etait-ce la naissance d’un sourire à la commissure de ses lèvres ? Ses yeux se mirent-ils à pétiller ? Si ce fut le cas, Mitsuha se contenta de lui sourire en ne faisant rien remarquer. Elle commençait à comprendre : il avait sa pudeur, sa fierté. La rousse resterait à observer dans l’ombre le garçon s’esclaffait et profiterait en silence de ses marques d’amitié. Ne pas lui montrer qu’il était humain lui aussi. La plus vieille des deux se contenta de prendre la main tendue et de la serrer alors que ses joues commençaient à lui faire mal à force de sourire. Sa poigne était solide, Mitsuha fit en sorte d’en faire autant … A partir d’aujourd’hui et jusqu’à ce que la mort les emporte, ils seraient alliés et amis. L’Uzumaki veillerait sur le Naïbu de loin, s’assurant de le voir réaliser ses rêves et en le gardant du mieux qu’elle pouvait sur le droit chemin.
C’était la promesse qu’elle pouvait silencieusement faire en tant qu’amie et kunoichi du village d’Uzu.
« Bon … On passe à l’étape suivante ? »
La rousse allait répondre quand ce fils de femmes de petites vertus l’attrapa de toutes ses forces pour la balancer dans l’eau. La tête la première. Autant vous dire que Mitsuha n’eut guère le temps de se boucher le nez. Non mais ! La rousse remonta à la surface en prenant une immense bouffée d’air, prête à lui envoyer sa meilleure insulte juvénile quand elle se fit arroser par une vague immense la recouvrant. La petite cligna des yeux. Une fois, puis deux, avant de réaliser que Fubuki avait plongé aussi. Et il souriait. Mitsuha le copia et lâcha même un léger rire … Ah les garçons. Ils étaient vraiment compliqués. Mais si ce petit drame était derrière eux et que le garçon se sentait assez à l’aise à ses côtés pour agir ainsi, elle était heureuse. Elle sortie de l’eau avant de secouer sa longue tignasse rousse comme un chien mouillé avant de s’installer au bord.
Et elle l’écouta.
Il voulait voir ses mudras. Rectification : il voulait jouer au jeune apprenti professeur en la reprenant sur presque tous ses mudras. Son serpent qui n’était pas assez serré – d’où on dirait un singe ? c’était lui le singe d’abord – et soi-disant qu’elle aurait enchainé trop vite entre le lièvre et la chèvre. En même temps, elle n’allait pas le faire au ralenti. La rousse écouta néanmoins, retenant son agacement enfantin en se mordant la joue et en faisant la moue. Oui oui. Elle allait faire comme il voulait.
« Je te remontre, regarde attentivement. »
Ah. Il était vraiment de très bonne humeur. Cela chassa l’agacement naissant de la rousse qui se contenta d’un léger pouffement.
« D’accord, montre-moi. »
Comme on disait chez elle : on ne contredisait pas les fous. Et Mitsuha, assise sur le rebord de l’eau devait avouer que ses mouvements étaient particulièrement fluides, là où elle était une brute sans grâce qui enchainait pour envoyer la patate. Si cela se trouvait, Fubuki ferait un excellent jounin plus tard ? L’Uzumaki se concentra sur ses explications, tentant d’apporter ce raisonnement à ce qu’elle avait déjà ressenti lors de la première phase. Se servir de l’eau autour d’elle, cela ne devrait pas être compliqué. Bien qu’elle soit une Uzumaki, ses ressources de chakra n’étaient en aucun cas inépuisable et elle n’avait pas vraiment envie de se retrouver au sol, face contre terre, comme un gros ver de terre. La rousse acquiesça au fur à mesure, faisant une moue.
« Tu vas essayer sur moi … » Oh ? Vraiment. La rousse claqua des mains d’excitation. « Cependant … Si tu y arrives, je te ferai un signe et tu pourras retirer ta main. N’oublie pas de l’enlever ! Je pourrai me noyer … Ok ? » « Hey t’inquiète pas, va ! » Elle n’allait tout de même pas le tuer. Elle agita la main devant elle avant de resauter dans l’eau. Il y en avait plus que nécessaire pour que cela se passe sans encombre. « Au fait ? Tu as déjà subi la technique ? Perso j’ai bien aimé être enfermée. »
Si on oubliait le manque d’oxygène. Ça c’est pas très cool. Moyen bof.
Mitsuha inspira longuement avant de se focaliser sur son chakra et l’eau qui l’entourait. Elle ferma les yeux un instant, juste pour mieux ressentir son environnement, se l’approprier totalement avant de rouvrir brutalement les yeux.
Et elle commença ses mudras, gardant un rythme, marquant comme un tempo chaque signe.
Ah. Elle commençait à les connaitre par cœur ceux là. Son chakra dans la main, la rousse posa sa main sur le torse de l’albinos avant d’ouvrir son interrupteur d’un coup, créant soudainement comme une bulle d’eau qui submergea le garçon aux yeux verts pour l’emprisonner dans une prison d’eau.
Suiton : Suiro
Et alors que la technique enfermait le garçon, Mitsuha ouvrit grand les yeux, totalement hypnotisé par le spectacle devant elle : les gouttes s’unissant, l’eau se mouvant, affrontant la gravité. L’eau était un si bel élément.
« J’ai réussi … » souffla-t-elle, presque surprise d’elle-même avant de faire un plus grand sourire. « Fubuki ! J’ai réussi ! J’ai réussi, tu as réussi à me l’enseigner ! J’ai »
Et elle allait continuer ainsi avant de voir un signe qui voulait certainement dire : j’ai besoin de respirer, libère-moi la rousse. Mitsuha grimaça de gêne et retira sa main, l’eau tombant presque immédiatement pour libérer le garçon. Mais Mitsuha était encore dans son petit monde, sautillant sur place avant de taper des mains.
« Je peux le refaire ?! Encore une fois ? En dehors de l’eau. »
C’était tellement exaltant
Technique en apprentissage:
SUITON : SUIRÔ 【PRISON AQUEUSE】.
DOMAINE :
Ninjutsu Affinitaire
RANG :
C
PORTÉE :
Faible
CHAMP D'ACTION :
Contact
DESCRIPTION :
Dans le cadre de la promotion sur les génins C'est une technique qui permet à l'utilisateur d'emprisonner son adversaire dans une prison d'eau et consiste à l'empêcher de respirer jusqu'à ce qu'il meure ou s'évanouisse (le temps durant lequel la cible peut survivre dans la bulle sans respirer dépend de son rang: il n'est que d'un round pour un personnage de rang D, et augmente d'un round par rang, jusqu'à un maximum de 5 au rang S. La capacité Apnée permet de tenir un tour de plus.) Nécessite d'avoir de l'eau (éventuellement issue d'autres techniques Suiton) à sa disposition. Une fois cette technique activée, l'utilisateur doit rester immobile et ne peut plus utiliser de technique sans la Capacité "Ninjutsu sans mudra" ou "Mudra à une main". Dans tous les cas, utiliser de techniques supérieures au rang C lui est impossible. L'ennemi emprisonné ne peut plus bouger, ni utiliser de technique. Il peut toutefois se libérer s'il est d'un rang supérieur à l'utilisateur, ou dispose de la capacité Force surhumaine en dépensant un coût de chakra très fort. Il est aussi possible de se libérer en faisant exploser un de ses propres parchemin explosifs (ou autres bombes), en se blessant au passage. Enfin, d'éventuels alliés peuvent libérer le prisonnier en forçant l'utilisateur de la technique à rompre le contact avec la bulle d'eau ou en la détruisant (infligeant alors des dégâts conséquents au prisonnier).
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Forte
EVOLUTION DE LA TECHNIQUE
- RANG B :
L'utilisateur peut enfermer non un mais plusieurs adversaires dans plusieurs prisons aqueuses à l'aide de Mizu Bunshin.
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Très forte
Naïbu Fubuki
Uzushio no Genin
Messages : 116
Date d'inscription : 02/03/2021
Age : 28
Localisation : France
Fiche du Ninja Grade & Rang: GENIN - RANG C Ryos: 27 Expérience: (285/500)
La question de ma camarade avait en un instant fait remonter en moins de douloureux souvenirs. C’était auprès de mon père que j’avais appris à manier la technique. Malheureusement, il était impossible de dresser une bulle convaincante sans entrer en contact avec un corps. Autrement dit, le moi de huit ans avait du rapidement apprendre à retenir sa respiration ! Il m’avait fallu plusieurs jours avant de comprendre le truc… Il fallait dire que ça dépassait largement le niveau demandé à l’académie… J’en frissonnai encore rien qu’au souvenir. Aussi, je n’avais pas pu m’empêcher de lever un sourcil face à la déclaration de la rousse. Elle avait aimé ça ? C’était carrément bizarre… Quel genre de personne peut apprécier de s’asphyxier tout en flottant dans l’eau ? Une déglutition pour la réponse évidente… Quelqu’un d’un peu déviant…
"Euh… Non… vraiment pas…"
Avait-elle seulement remarqué le petit malaise qui s’ensuivit ? En tout cas, la petite Uzumaki semblait maintenant remontée comme une pile électrique ! Revenu dans l’eau et me faisant face, elle exécuta les signes nécessaires. Elle était un peu hésitante et son geste me parut gauche, mais sans erreur cette fois ! La voyant approcher sa main, j’avalai une très large bouffée d’air. Sa main entra en contact avec mon buste, de manière suffisamment violente pour faire vibrer mon torse. Il faudrait qu’elle prenne garde à ne pas taper aussi franchement. Seul le contact était nécessaire ! Si elle appuyait comme une ânesse, elle risquait de faire reculer sa cible et d’annuler sa technique.
Les joues gonflées pour retenir mon souffle, j’avais donc observé calmement la formation de la cage aqueuse. Elle devait avoir un sacré bon contrôle de son chakra pour arriver aussi vite à un résultat aussi satisfaisant. Même avec l’aide du lac, ça restait normalement difficile de trouver l’équilibre parfait. Content de voir mon élève aussi studieuse, j’avais pointé un pouce en l’air. Marquant donc en même temps la fin de l’exercice. MAIS CETTE IMBÉCILE, extasiait devant le spectacle de l’eau flottante et l’improbabilité de sa réussite ! De rage, j’avais relâché mon souffle et allait donc très vite me retrouver à court d’air. Je connaissais le moyen de parer à la technique, mais je n’avais aucune envie de me blesser aussi bêtement ! Portant une main à ma bouche et remuant l’autre pour attirer son attention, je finis par y parvenir et retombai libre, dans les eaux du lac.
Reprenant bruyamment mon souffle, j’entendis la survoltée réclamer un nouvel essai. Tendant la main vers son visage, je lui intimai de me laisser le temps de me remettre. "Je t’avais…dis… pfouuu" Me redressant, une légère colère embrasa mes pupilles. Une chance pour elle que sa béatitude parvint à me calmer. Autrement, je pense que je l’aurais noyé à mon tour.
"Bon… Au moins tu as réussi…" Sortant de l’eau, j’attendis qu’elle me rejoignît avant de continuer. "Tu vas essayer de nouveau mais d’abord. Laisse-moi expérimenter quelque chose… Puis je pourrais reprendre mon souffle comme ça." Était-ce bien une pointe d’amertume qui pointait de ma voix ? Tout à fait. Ignorant la mine boudeuse de ma camarade, qui devait être impatiente de manquer à nouveau de me tuer. Je me refocalisai entièrement sur mon apprentissage… Je n’avais pas particulièrement besoin de son aide et elle aurait été de toute manière incapable de me conseiller. Mais je n’étais jamais aussi bon, que sous le regard d’un fan.
Prenant de large inspiration, j’essayai de visualiser ma technique et me lançai dans un premier essai. Radieux, je constatai mon œuvre. Une réplique parfaite de ma personne ! Au moindre détail près ! Mon visage devait être complexe à dessiner… Mais si la copie était parfaite… Elle resta parfaitement immobile. Simple statue de glace, sans une once de vie. L’échec était cuisant, mais je pouvais au moins me targuer d’avoir accompli une décoration de très bon goût. Je m’imaginai la ramener jusqu’à ma chambre quand elle éclata soudainement. Manquant au passage de me givrer les avants bras. L’idée ne m’était pas venue un instant à l’esprit, mais je compris très vite tout l’intérêt de la chose ! Si mon adversaire faisait éclater mon double… Alors, il subirait un hiver digne des monts enneigés ! Mi-figue, mi-raisin, je résumai mon avancement. Un point m’échappait encore : comment donner vie à la sculpture ? J’avais peut-être mal interprété les signes en fin de compte…
J’allais pour renchainer aussi sec quand je remarquai du coin de l’œil que la jeune fille s’impatientait. Non mais je vous jure ! Elle ne pouvait pas attendre deux minutes ?! Poussant un soupir, je me tournis vers elle.
"Bon… À ton tour j’imagine… Pas de blague cette fois ! Tu relâches la technique dès que tu es sûre d’avoir réussi ! Gaffe à toi ! Sinon je t’assure que tu le regretteras !"
Est-ce que Mitsuha avait failli accidentellement tuer un camarade genin ? Meh. Bien sûr que non. Fubuki aurait parfaitement réussi à retenir son souffle quelques minutes de plus, elle en était persuadée ! Elle le regarda grogner comme un vieil homme – Fubuki avait l’âge mental des vieux croulants de son clan, elle en était persuadée – et s’éloigna pour qu’il puisse expérimenter ce qu’il souhaitait en reprenant son souffle. Ah ces garçons … Aucune énergie vraiment. Légèrement boudeuse, elle croisa les bras en attendant. C’est qu’elle devait briller la damoiselle, et pour cela elle avait encore du chemin à parcourir, elle le savait. Mais ses petites pensées s’envolèrent bien vite en voyant une réplique exacte du garçon apparaitre à coté de lui. A la différence qu’il était fait de glace. Hey ? C’était quoi ça encore ? Se penchant en avant, le visage abasourdi, Mitsuha allait pour toucher la création et félicité Fubuki de cette copie parfaite quand celle-ci explosa, littéralement, au visage des deux genins.
Ah.
Oups.
Ce n’était quand même pas elle qui avait fait ça ? Riant nerveusement, elle jeta un regard à son comparse à la chevelure argenté pour tâter l’eau. Oui. Non. Visiblement, ce n’était pas de son fait. Tant mieux. Par contre, l’air c’était grandement refroidi, non ? Mitsuha n’avait aucune envie de finir comme cette statue, alors elle tapa dans ses mains, plusieurs fois, tentant d’attirer l’attention du garçon du mieux qu’elle pouvait, avec un brin d’impatience. Non pas qu’elle s’ennuyait, mais tout de même, hin, oh. A la base c’était à elle d’apprendre une technique. Alors aussi incroyable et stylée que pouvait l’être un clone de glace, elle voulait apprendre correctement la prison aqueuse. Et lui payer des dangos, parce que vraiment ils le méritaient.
« Bon … A ton tour j’imagine … Pas de blague cette fois ! Tu relâches la technique dès que tu es sûre d’avoir réussi ! Gaffe à toi ! Sinon je t’assure que tu le regretteras. » « Roh … tu es vraiment dans l’excès ! »
Mitsuha roula des yeux en faisant la moue. Ce n’était pas comme si elle avait volontairement ignoré ses signaux. Et puis, il était mignon le petit Fubuki en train de d’enrager dans une prison aqueuse. La rousse sortie de l’eau en poussant sur ses bras avant d’aller sur la terre ferme. Elle voulait essayer sans être dans l’eau. La facilité de manier une zone d’eau en étant dedans était indéniable, mais en combat, elle ne serait pas toujours entourée d’une immensité d’eau, elle ne pouvait donc pas se reposer uniquement sur un et si. L’eau était proche néanmoins. Suffisamment pour lui apporter matière à travailler sans pour autant que cela tombe dans la facilité. Elle leva le pouce, faisant signe à son comparse qu’elle était prête.
Et enfin, Mitsuha retomba dans sa concentration, laissant l’énergie, le chakra gagner ses membres, ses mains, avant de se mettre à malaxer ces derniers en usant des signes. Chaque signe avait un sens, chaque signe apportait quelque chose à la technique, elle le sentait. C’était néanmoins à elle de doser ce qu’il fallait, d’user de son chakra pour le mêler à celui de l’élément de l’eau pour créer son suiton, pour accompagner sa volonté et ses gestes. Se lier à l’eau comme les maillons d’une chaine. Elle devait ressentir le chakra à chaque mouvement, le malaxer à chaque signe quand enfin elle posa sa main sur le torse du Naïbu. Mais quelque chose n’allait pas.
L’eau commença à doucement monter, formant le début d’une sphère … avant de retomber platement sur le sol.
Ah.
Mitsuha hurla en se tenant les cheveux et en se mettant à taper le sol de son pied.
« J’AI PAS MIS ASSEZ DE CHAKRA ! J’AI PAS MIS ASSEZ DE FOUTU CHAKRA ! AAAAH ! JE LE SENTAIS EN PLUS » hurla-t-elle de plein poumon avant de s’asseoir en tailleur sur le sol en faisant la moue. « Bien sûr, c’est évident, quelle crétine que je fais … Quand t’es dans l’eau t’as pas besoin de la même intensité de chakra pour faire mumuse. C’est pas le même délire quand t’es sur la terre ferme. Mais quelle con ! »
Elle se frappa la tête pour la forme avant de se redresser et d’attraper les épaules de Fubuki, le regard brûlant d’une énergie flamboyante.
«Laisse moi réessayer ! »
Ce n’était pas comme si elle lui laissait vraiment le choix en soit.
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J’étais encore passablement éprouvé par mon immersion précédente, d’autant plus que je venais de malaxer inutilement mon chakra dans l’espoir de cristalliser un clone de glace. Que déjà, sautillant sur place, Mitsuha souhaitait réessayer de m’enfermer. On avait quitté le bain pour retrouver une terre plus ferme. Planté l’un en face de l’autre, je pris brusquement ma respiration quand je vis celle-ci composer ses mudras.
J’avais fermé les yeux et me tenais dans une attitude défensive en attendant la sensation de l’eau cerclant ma peau. Une seconde, deux secondes… Puis les cris de Mitsuha me firent entrouvrir prudemment un œil. Elle gesticulait dans tous les sens en hurlant au soleil son désespoir, avant de s’effondrer au sol pour bouder. Sérieusement ? J’étais… pantois. Passe encore qu’elle échoue après une première réussite pourtant encourageante, mais cette réaction… Elle avait quel âge sérieux !? On n’était pas des gamins ! Enfin en tout cas, moi, je ne l’étais plus !
Me plantant devant elle, j’allais la reprendre sur sa soudaine perte de concentration. Plutôt que de s’apitoyer sur son sort elle aurait mieux fait de rebondir ! Un échec n’était pas si grave dans l’apprentissage d’une technique… L’important était de garder la tête froide et de réessayer ! J’avais un peu de peine pour elle, son échec avait dû lui couter… Avant même que je ne puisse ouvrir la bouche, celle-ci se redressa d’un bond pour venir m’agripper par les épaules, suppliant au passage pour réessayer. Elle ne pouvait pas tenir en place deux secondes la pile électrique ? Je n’avais même pas le temps d’en caser une ! Puis c’était quoi ce lunatisme là ?! Des deux mains je la repoussais donc gentiment en lui disant simplement.
"Stop !"
Une fois sûr d’avoir captivé son attention pendant au moins les quatre secondes qui suivirent, j’avais essayé de lui apporter quelques conseils.
"Je n’ai pas vraiment pu voir ce que tu as raté, mais de toute évidence tu n’as pas réussi à faire prendre forme à ton chakra. Plutôt que de te relancer tout de suite dans un essai et vider tes réserves, prend deux minutes pour y réfléchir ! Visualiser avant d’agir… c’est la base pour un shinobi."
Est-ce que ma dernière phrase pouvait paraitre pédante ? Peut-être un petit peu, mais tout de même ! Ce n’étaient pas des manières ! On ne pouvait pas faire quoi que ce soit de bon en fonçant tête baissée ! Non mais je vous jure… les Uzumaki et leur réserve de chakra aussi imposante que leur arbre généalogique. Soupirant, je l’encourageais tout de même.
"Ok. Compose tes mudras et garde la technique bloquée." J’attendis qu’elle s’exécute puis je m’emparai d’une de ses mains pour la placer sur mon bras. "Maintenant visualise la forme de la prison, imagine l’eau, sens la se fondre avec ton chakra… Puis dès que tu le sens, tu débloques ta technique, prends ton temps. On n’est pas pressé."
Je ne pus me retenir de sourire, non pas pour encourager ma partenaire, bien que cela pût être interprété ainsi. Mais bien parce que je devais avoir des aires de grand professeur ! Regardez un peu la classe du mec ! Bon, pour le coup, je n’inventais rien. Je ne faisais qu’appliquer la pédagogie de ma mère. La classe à la Naïbu dans toute sa splendeur ! Toujours était-il que j’avais donc attendu, inspirant et aspirant longuement pour oxygéner au maximum mon corps. Dès qu’elle activerait, il allait falloir que je me dépêche de reprendre une grande bouffée d’air ! Non mais je vous jure… Ce qu’il ne fallait pas faire pour son élève… J’avais même pas eu le temps de réessayer ma technique.
Mitsuha désirait maitriser cette technique, la faire sienne, la rajouter à son répertoire ; la rousse n’était pas naïve, bien loin de là, elle avait conscience d’être en retard par rapport aux autres élèves de sa promotion. Bien trop d’indécision, un mauvais tempérament et une discipline presque absente … L’Uzumaki savait en réalité qu’elle était bien loin de ses rêves de grandeur, du conseil des grands, mais ça, elle refusait de l’admettre. Du moins à voix haute. Alors quand Fubuki commença à donner son avis sur son échec, la rouquine acquiesça vivement presque à chaque seconde, avalant ses phrases et avis. C’était sa technique, il ne pouvait que mieux savoir que l’effronté à la chevelure de feu. Il lui disait de visualiser avant d’agir … En étant tout à fait honnête, cela n’avait jamais été son fort non plus. Elle avait toujours visualisé le chakra comme une immense chaine sans fin dont on changeait les maillons selon les possibilités : c’était un exercice qui demandait quelque seconde, qui ne lui était pas encore instinctif.
Et elle savait que ces quelques secondes pouvaient être essentielles à la survie d’un shinobi. Mitsuha apprenait. Elle apprenait à être plus humble. Alors elle acquiesça. Ok. Prenant une moue concentrée, pinçant les lèvres, la rousse se concentra sur son chakra : c’était un entrainement, cela ne servait à rien de se presser. Elle devait apprendre la patience. La patience de forger ses propres chaines, de sentir le flux. Elle composa les mudras qu’elle commençait à si bien connaître, comme des amis lointains que l’on voyait, marquant un tempo, un rythme, malaxant son chakra avant de bloquer.
Clic. Ce petit son qu’elle fit dans sa tête, comme un moyen mnémotechnique alors qu’elle prenait conscience de son environnement. La rousse inspira et expira, lentement, sentant la chaleur vrombissante si caractéristique de son chakra, ce chakra qui se mêlait à celui de l’eau environnant, se connectant
Formant la chaine que visualisait chaque Uzumaki ayant suivi les enseignements du clan.
Elle rouvrit les yeux. Maintenant.
«Suiton. Suiro. »
Des mots tranchés, rapide, fluide comme l’eau alors qu’elle débloquait en même temps, gardant sa paume sur le bras du garçon. Il lui avait dit : cela ne servait à rien de donner de la force, au risque de briser soit même la technique. Obéir, écouter, se discipliner tout en restant flexible … Et rapidement, elle vit avec émerveillement l’eau s’élever, défiant à nouveau la gravité pour se refermer telle une bulle sur le garçon Naïbu qui avait eut l’heureuse idée de prendre une grande respiration. La plus vieille regarda un instant, ses yeux brillants face aux reflets de l’eau alors que la technique était complète.
«J’ai réussi … » souffla-t-elle avant de libérer le garçon prestement – évitons de le noyer à nouveau « FUBUKI ! » Elle lui sauta dessus, un sourire immense se dessinant sur son visage alors qu’elle l’écrasait de tout son poids « J’AI REUSSI ! T’ES GENIAL COMME PROF ! TU MERITES TOUS LES DANGOS DE LA TERRE ! »
Mitsuha se redressa et tourna sur elle-même, sautillant en poussant des petits cris de joies avant de sauter en lançant son poing en l’air.
«J’AI UNE NOUVELLE TECHNIQUE SUITON ! »
Et Fubuki méritait bien qu’elle raque toutes ses dernières payes pour des dangos
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CONSOMMATION DE CHAKRA :
Forte
EVOLUTION DE LA TECHNIQUE
- RANG B :
L'utilisateur peut enfermer non un mais plusieurs adversaires dans plusieurs prisons aqueuses à l'aide de Mizu Bunshin.
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Très forte
Naïbu Fubuki
Uzushio no Genin
Messages : 116
Date d'inscription : 02/03/2021
Age : 28
Localisation : France
Fiche du Ninja Grade & Rang: GENIN - RANG C Ryos: 27 Expérience: (285/500)
À ma grande surprise Mitsuha décida de suivre mes conseils et je la vis donc ronger son frein en fermant les paupières. Le ninjutsu élémentaire, plus que tout autre, demandait cette connexion que je serais bien incapable d’expliquer concrètement. Car si le ninpo reposait sur les signes et la parfaite maîtrise de son chakra. Les techniques de ninjutsu affinitaires, requéraient une marche supplémentaire. C’était pour me le faire comprendre que ma mère m’avait souvent immergé entièrement sous l’eau pendant nos entraînements au suiton. Comprendre son élément, ne faire qu’un avec lui, pour enfin, pouvoir le manier tout en respectant ses caractéristiques types.
Si j’étais plus à l’aise dans l’eau, je n’en restais pas moins le manipulateur d’un autre élément, en sus de mon godai. Le futon, bien plus volatil, intangible et invisible… Il était selon moi bien plus difficile de le maîtriser. Ainsi, je l’avais boudé et m’évertuais à reposer mes compétences sur le fluide et sa forme solide. Pourtant je savais bien que cet élément qui faisait tout autant partie de moi, mériterait que je m’attèle à sa maîtrise… Mais qui pourrait m’entrainer maintenant ?
Écartant cette pensée néfaste, je m’étais concentré sur mon élève du jour. La petite Uzumaki d’ordinaire si criarde se tenait parfaitement immobile devant moi. Les yeux clos et les mains figées dans un signe incantatoire, je pouvais discerner la force de son souffle soulever par intermittence sa poitrine. Je n’avais pas réalisé à quel point nous étions proches à cet instant – l’entraînement oblige ! – j’étais même capable de renifler les effluves de sa transpiration et de sentir son souffle apaisé. Sans y réfléchir, un sourire étira mon visage alors que je m’attardais à l’étude de ses traits. Ainsi donc, elle était mon amie ? Qui l’eût cru ? Tempétueuse, sa chevelure rougeoyante représentait parfaitement son caractère et ses boucles qui encadraient son visage la rendait plutôt jolie. Bon, elle était loin d’être parfaite, clairement, mais bon c’était un défi intéressant pour un héros comme moi ! J’allais la tirer vers le haut ! Elle voulait devenir cheffe de son clan non ?
Puis elle ouvrit les yeux, l’espace d’un instant j’ai craint qu’elle ne s’offusquât de mon étude attentive de son visage. Mais dans le vert limpide de ses yeux, je pus lire toute sa détermination. Sa main entra en contact avec mon bras alors que je reprenais bruyamment mon souffle. Autours le moi, la cage aqueuse se referma et me fit léviter de quelques centimètres. À ce moment, bon certes c’était clairement idiot, mais je n’avais pas réussi à contenir mon rire triomphal ! Qui dans l’eau ne fit qu’exploser une série de grosses bulles qui durent cacher mon visage et me faisant avaler quelques gorgées d’eau… Comble du moment, j’avais levé un pouce en l’air - un peu ringard – pour souligner sa réussite.
Quand enfin elle me relâcha, je la vis sautiller un peu partout et notamment sur moi. Un peu bousculé, je parvins à conserver mon équilibre alors que je me laissais aller à son enthousiasme.
"Éhéh, félicitation ! Tu as compris le truc !"
Une sensation bizarre m’avait envahie. Genre j’étais clairement heureux de la réussite de ma partenaire. Presque autant que si j’avais moi-même réussi le parachèvement d’une technique. C’était normal ça ? Je veux dire, j’étais fier de moi. Parce que j’étais un bon professeur, mais ça, je n’en avais jamais douté. Alors pourquoi j’étais content de la voir aussi enchantée ? Rapidement, je me surpris à rester un peu planté comme un piquet alors qu’elle continuait ses acrobaties en tout genre. Quand son attention retomba sur moi, je lui tendis une main tout en souriant pleinement.
"À charge de revanche ?"
Encore aujourd’hui je ne comprends pas bien pourquoi j’avais été si… Aimable ? Je veux dire, la gamine surexcitée avait perturbé mon entrainement, m’avait frappé et ne montrait qu’un respect nuancé pour mes enseignements. En temps normal, j’aurais été plus prompt à utiliser la technique d’emprisonnement aqueux sur elle, plutôt qu’à lui enseigner. C’était ça être adulte ? Est-ce que je murissais vraiment ?
"Bon c’est pas tout de ponctionner mon temps et mes techniques, mais j’ai un entraînement aussi ! Puisque tu es là, tu voudrais bien m’aider ? Enfin… je veux dire… me servir de cobaye ?"
Avec toutes ses bêtises j’en serais presque arrivé à oublier mon apprentissage ! Le clonage de givre, j’avais réussi un peu plus tôt à former un double plutôt convaincant de ma personne. Il restait donc à lui insuffler la vie. FACLE NON ? Je devais forcément avoir raté un truc quelque part. Tout au fond de mes souvenirs, me revint tout à coup une image fugace. En entrainement lointain et pour le moins fatiguant. Dans lequel mon père s’était évertué à m’enseigner l’invocation d’une glace animée… Je me rappelai toute la complexité que la chose avait représentée pour moi, mais je ne me souvenais plus vraiment de la solution… Mine soucieuse inscrite sur le visage, j’avais machinalement enchaîné les mudras et invoqué ladite technique. De mes paumes glacées, vinrent alors s’envoler une série d’oiseaux givrés, qui tournoyèrent gaiement au-dessus de nos têtes. Du coin de l’œil, je vis Mitsuha qui étudiait les objets volants, avec un soupir je partageai mon fardeau.
"Quand j’étais encore qu’un gamin, mon père m’avait appris cette technique… Il disait que c’était une étape importante dans la maîtrise du hyoton… Je comprends mieux pourquoi maintenant… Avec notre don, former des objets inanimés c’est facile, mais les faire bouger…"
Prononcer à haute voix mon problème et le partager avec un tiers… quelle drôle d’idée… M’enfin, toujours était-il qu’en observant mes petits oiseaux virevoltants et peut-être avec l’aide de Mitsuha, une nouvelle idée me vint en tête. Comme une illumination, je fus convaincu de la pertinence de mon "invention" (c’était plutôt un souvenir à vrai dire). Le futon ! Un rapport d’équilibre entre les deux éléments à l’origine de ma glace ! Rendre moins lourd la structure en diminuant la quantité de suiton ! L’évidence même ! (Non.)
Me plantant face à la rousse, j’activai de nouveau mes mains dans la série que je commençai à connaître sur le bout des doigts. Prenant garde cette fois, de favoriser cet élément malaimé. Croyez-moi, croyez-moi pas. J’ai réussi ! Mais genre, bien ! Un double parfait ! ALORS PAPA TU AS VU CA ? Sans ton aide ! Sans l’aide de personne (À part peut-être Mitsuha) ! J’étais médusé de voir cette sculpture de moi-même s’animer et… sortir un kunaï de sa poche ?
À partir de là, je n’ai pas bien compris ce qui s’était passé. Genre, j’étais planté là, tout content. Quand mon double nouvellement armé d’un kunaï s’élança sans un mot sur ma camarade. Il avait clairement envie de l’embrocher ! Il n’avait pas décroché le moindre mot et restait parfaitement placide ! Son visage ne dépeignait pas la moindre expression ! Il voulait juste… La tuer. Comme ça, sans raison.
"Eh attend !"
Voilà toute l’énergie que je pus mettre à retenir mon moi assassin. Impuissant je regardai Mitsuha.
Mitsuha frappa dans la main tendue, un immense sourire aux lèvres, soulagée, heureuse de ce développement. La petite Uzumaki aimait le fait qu’elle s’était fait un ami, un vrai, et qu’il avait eut assez de patience pour lui enseigner une technique qu’elle avait peiné à apprendre. Elle était passée par tant d’émotions en si peu de temps, user tant de chakra qu’elle remarqua à peine sa fatigue physique et mentale, amoindrie par le soulagement profond de son âme face à cette situation. La rouquine commençait déjà à humer un air de son enfance en sortant sa petite bourse pour compter ses ryos : elle avait promis un repas au jeune Naïbu après tout. Elle haussa un sourcil et se stoppa quand il lui demanda d’être son cobaye pour une de ses techniques. Ce qu’elle accepta immédiatement dans un hochement de tête et un sourire, rangeant sa besace : il l’avait aidé, elle pouvait bien en faire de même. Est-ce qu’il voulait recommencer à faire un clone de glace ? Les mains derrière le dos, la demoiselle aux cheveux de feu attendit en fixant les mudras être réaliser. Un clone de glace devait forcément être solide, par définition. Tangible et se mouvoir … C’était étrange d’imaginer la glace prendre l’apparence de quelqu’un et de pouvoir se mouvoir. Et, quand Fubuki termina ses mudras, des oiseaux gelés commencèrent à s’élancer. La plus petite se stoppa et fixa ces merveilles d’un œil émerveillé, fixant la lumière se refléter dans ces créations … Ces oiseaux tournaient autour d’eux, se mouvaient malgré leur être fait de glace.
«Fubuki … Tes techniques sont incroyables … » fit elle en levant une main vers un de ces oiseaux, un léger sourire, presque timide et émerveillé sur le visage. « Le hyoton est incroyable … » « Quand j’étais encore qu’un gamin, mon père m’avait appris cette technique… Il disait que c’était une étape importante dans la maîtrise du hyoton… Je comprends mieux pourquoi ma intenant… Avec notre don, former des objets inanimés c’est facile, mais les faire bouger…»
La rousse l’écouta attentivement, le regardant avant de regarder à nouveau les petits oiseaux de givres. Qui aurait cru que des jutsu pouvaient être si gracieux, si beau et si délicat …
«Je ne connais pas grand-chose au hyoton … » avoua-t-elle à demi-mot, en même temps, elle ne savait pas grand-chose. « Mais si tu es capable d’utiliser cette technique à base de suiton, c’est quand même une preuve d’un orfèvre. Est-ce qu’ils arrivent à voler seul grâce au futon que tu insuffles dedans ? »
A peine que la petite rousse eut fini sa phrase que le garçon se planta face à elle, commençant une série de mudra. Mitsuha haussa les sourcils surpris et fixa le Naïbu faire avant de sursauter en voyant se former à ses côtés un autre Fubuki. Un autre, parfait, reprenant les traits de son visage, la finesse de sa tignasse, son allure … La rousse tapa dans ses mains, impressionnée, admirative et alla pour pousser un petit cri de stupéfaction quand le double se mit à sortir vivement un kunaï de sa poche avant de se jeter sur elle. Il se passa quelque secondes, quelques secondes où Mitsuha observa l’être de glace, scintiller de la même manière qu’un de ces petits oiseaux de givre. La réflexion de lumière créa comme un prisme … Ah. C’était beau. Alors que le kunaï approchait dangereusement de sa nuque, la rousse leva les bras dans une posture défensive. Merde !
Bloquant le kunaï qui lui perça l’avant bras, la petite grimaça avant de mettre un puissant coup de pied dans l’abdomen du clone qui se dissipa, alors qu’une légère couche de glace commençait à se répandre autour de la blessure. Mitsuha resta un instant figé avant de commencer à agiter le bras.
« C’est froid ! C’est froiiiiid ! » elle tenta de retirer la glace avec son propre kunaï en râlant de bon cœur avant de lancer un sourire à Fubuki, derrière toutes ces plaintes. « Ca, pas de doute, il était bel et bien solide, ton clone ! Mais pas commode ! Si je choppe pas une engelure avec ça … »
Elle fit la moue, elle ne connaissait aucune technique katon, elle. Plus important, elle regarda la gravité de sa blessure … Eh. Plus de peur que de mal, elle allait tout de même devoir user d’un jutsu de soin de son clan pour éviter que cela ne la handicape trop sur le long terme. S’installant sur le sol, elle commença à se faire un bandage de fortune en retirant le reste de glace du mieux qu’elle pouvait.
« Fubuki … tu peux tellement devenir un des monstres du village … Je suis presque jalouse. » elle rie légèrement en se frottant la tête avant de lever les yeux vers lui. « Je suis contente. S’il te plait, prends soin de notre village pour moi en attendant que je devienne aussi forte. »
Naïbu Fubuki
Uzushio no Genin
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Mon clone avait totalement outrepassé mon contrôle sur lui. Sans doute était-ce aussi dut à ma surprise, je ne m’attendais pas à parvenir aussi bien à cristalliser mon double. Pour le coup, cet aspect-là était parfait ! Pendant quelques secondes j’avais cru me tenir devant un miroir, mais non, l’autre moi était parfaitement indépendant… Peut-être même un peu trop. Sans attendre et avec une froideur extrême il s’était rué sur ma camarade d’entraînement, kunaï en avant.
J’avais assisté quasiment impuissant à la scène. La main tendue vers Mitsuha comme pour lui apporter au moins mon aide symbolique, je n’étais pas suffisamment rapide pour m’interposer. J’aurais bien entendu pus annuler la technique, mais sur le coup je n’y ai absolument pas pensé ! Je ne pouvais pas m’attendre à ça ! Ce n’était pas ma faute ! Bref… Voilà donc ma comparse avec un kunaï dans l’avant-bras qui assenait un coup de pied à la mode spartiate dans l’abdomen de mon autre moi. Comme un être revanchard, mon clone refusa de disparaitre sans un dernier coup d’éclat. Explosant en un nuage de givre, il vint recouvrir toute la jambe ainsi que les bras de Mitsuha. Est-ce que j’ignorais cet aspect-là de la technique ? Oui. Enfin, je l’avais un peu entrevue plus tôt, mais maintenant j’en avais la preuve parfaite !
Il fallait croire que le hyôton me réservait bien des surprises ! Encore plus maintenant que je réalisais mes entrainements en solo. Si c’était mon père qui me l’avait appris j’aurais sans doute pu éviter cette catastrophe… Atterré autant que peiné, je regardais ma nouvelle amie Uzumaki qui remuait dans tous les sens pour contrer le givre. Une moue désolée se forma sur mes lèvres, en même temps que mon regard s’embrumait. Jamais ça ne serait arrivé si j’avais eu un chaperon. Cette réalité m’avait assaillie de toute part. J’étais seul désormais, plus jamais mon père n’accepterait de me former, ma mère continuerait dans son absence et…
"Ne t’agite pas dans tous les sens ! Tu risques de te détacher la peau !"
Approchant, j’apportai mon soutien à la pauvre blessée. Utilisant mes dons pour diminuer les engelures et réparer mes bêtises. Je me sentais un peu minable de l’avoir blessé. Certes elle avait manqué de me noyer, mais en tant que professeur je devais montrer l’exemple ! Disons que c’était un juste retour des choses, comme si le karma avait tourné ou quelque chose du genre !
"Ouais… On dirait bien qu’il est un peu… froid, comme type. Ça va mieux ?"
Alors que toute ma concentration était centrée sur mes soins - relatif, j’étais clairement meilleur pour créer le gel que pour l’endiguer – Mitsuha s’élança dans un éloge qui me fit ouvrir la bouche et relever les sourcils. Elle vantait ma puissance et me décrivait comme un des futurs monstres du village, me demandant de protéger le village en attendant qu’elle rejoigne mon niveau. Je devais dire quoi à ça moi ? Elle recommence à me draguer ?! Je commençais sincèrement à m’imaginer des choses ! Déjà tout à l’heure et maintenant ça ?! Mes joues s’empourprèrent et je crois que j’étais resté comme un abruti à la regarder dans le blanc des yeux. J’aurais dû être habitué aux compliments du type non ? C’était juste une groupie de plus… Ouais voilà !
"Je… euh… M-merci. "
J’avais détourné les yeux. Un peu de dignité mince ! J’étais simplement fatigué c’était tout ! Mes larmes ne devaient être que le résultat de mon drain de chakra ! Je n’avais clairement pas lésiné fallait dire ! Ravalant cette honte sous forme liquide, j’arborai mon plus beau sourire (du moins le pensais-je).
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