Réunion parent prof - Rinkusu

Personne ne pourrait comprendre, ce que ce genre de duel signifiait pour moi. Pourtant, ils étaient tous là, présent autour de moi, hurlant à mes oreilles et à ceux de mon opposant quelques soutiens qui allaient pour un camps ou pour l'autre. Pourtant, au-delà de ce brouhaha terrible, à mes yeux, il n'y avait plus que lui. Mon rival de toujours. Celui qui avait fait mordre la poussière à chacun des membres de cette équipage dont j'étais le Capitaine. Je ne pouvais décemment pas perdre contre lui. Le pauvre fou, ils iraient manger ses dents une fois que je l'aurais évincé de cette place autoproclamé de roi. Oh bien sûr, j'aurais pu tricher, essayer de manigancer quelques petits tours de passe-passe qu'il n'aurait sans doute même pas vu. Mais il en était hors de question. Je voulais le battre à la royal. Après tout ces combats, il serait sans doute fatigué ? C'était ce que je pensais, mais lorsque mon regard plongea dans le sien, je vis cette lueur si particulière. Il était certain de me battre, j'allais lui prouver le contraire.

Sas' s'avança parmi la foule, posant sa main entre mon adversaire et moi, rappelant rapidement les règles de ce duel à mort où aucune pitié ne serait toléré. J'aurais aimé faire ça différemment, voir ne pas avoir jouer le jeu de ce vil personnage dont le visage ne témoignait pourtant, aucune forme de violence ni de velléité. Mais c'était mon devoir. Celui du Capitaine, de rappeler ce membre d'équipage à la place qui était sienne.

Mais alors que le coup d'envoi s'apprêtait à être donné, une voix familière vint briser la tension insoutenable. C'était le jeune Gintaro qui vraisemblablement, ramenait quelqu'un avec lui. Cependant, il n'eut pour réponse que « Chut » général de l'équipage alors que je vis Ko' le rejoindre pour leurs demander de garder le silence et surtout, que le moment était for mal choisi. En effet, ils venaient d'arriver au début d'un duel à mort. Je devais me concentrer, la défaite n'était pas une option. Sans regarder mon élève, je lui fis un signe de la main. Puis, l'arbitre se remit en place prêt à donner le coup d'envoi... Et lorsque ce fut fait... Non... Je ne peux décemment pas écrire l'horrible combat qui s'en suivit. Il n'y aurait pas de mot pour en décrire la violence, mais surtout la facilité avec laquelle mon opposant avait réussi à me mettre immédiatement dans les cordes. De toutes les guerres que j'ai vécu, nul combat aussi épique et brutale n'avait encore apposé sa marque sur ma Légende... Pourtant, je devais l'avouer... La défaite était de mon côté.

Sous les acclamations de tout le monde, vint le coup de grâce. Il était trop rapide, trop robuste, aucune de mes tentatives d'attaques ne l'avait fait tressaillir. Et je devais me rendre à l'évidence, sa puissance me surpassait. Si bien que dans une dernière tentative, je finis par flancher, m'écroulant sur la table qui nous faisait face, alors que les cris s'élevaient, tant de joies que de contestation.

« RIN' ABANDONNE ! JE DECLARE PAN-PAN LE LAPIN VAINQUEUR DE CE TOURNOI DE MANGE-CAROTTES ! »

Très vite, un relent s'invita à la partie, me faisant basculer la tête la première dans un sceau où je régurgita un mélange de carotte et de rhum brun qui, à l'odeur, et peut-être sans les liquides gastriques, aurait pu faire un Rhum arrangé de folie ! Pourtant, dans la minute, je ne repensais qu'à ma défaite, voyant le petit animal bondir dans les bras de Hid' comme si de rien était. Très vite, Ko' se pencha vers moi, me tapotant le dos amicalement.

« C'est rien Rin', tu feras mieux la prochaine fois... En attendant, tu devrais te nettoyer la bouche, je crois que Gintaro est venu... » elle s'approcha de mon oreille pour me murmurer ce qui fut à mes oreilles bien pire que l'ignoble défaite que je venais de subir. « et il y a sa mère avec lui. Je pense qu'elle est venue te rencontrer... »

Redescente subite, depuis quand les shinobi faisaient des réunion parents-prof sans prévenir les senseï ! J'étais clairement pas prêt à ça ! Non mais, rencontrer un parent ! Des gouttes de sueurs se mirent à couler de mon visage alors que je me tournais vers mon amie. « Ko' opération anémone ! » lui murmurais-je. « Compris ! » me dit-elle d'un clin d'oeil, se retournant vers les nouveaux venus en créant un Genjutsu de zone me faisant disparaître, ce qui me permit de disparaître jusqu'à ma cabine. J'avais en tout et pour tout, trois minutes, c'était le temps que le speetch de Ko' pouvait durer au maximum ! Très vite, je me rinça la bouche, me recoiffait et me retrouvant devant ma garde robe, j'eus dû faire un choix cornélien.

« ...et c'est comme ça qu'on bourre une peluche ! C'est pas aussi simple qu'on peut le croire mais ...OH ! Voilà Rinkusu-sensei ! »

Spoiler:

D'une démarche assuré, je m'approcha de la maman de Gintaro, lui prenant la main pour y déposer un léger baiser en arborant une voix des plus... pas moi.

« Oh très cher Gintaro, tu aurais dû me prévenir que tu venais avec ta maman, je me serais apprêté pour cette rencontre ! Madame Ennosuke, permettez-moi de me présenter. Capitaine Oshanburaza Rinkusu, pour vous servir ! » dis-je en faisant la révérence, ce qui ne manqua pas de faire pouffer de rire quelques membres de l'équipage...

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Cependant, ce que je n'avais pas prévu, c'était que la mère de Gintaro soit aussi peu crédule concernant les Genjutsu de Ko'. Une malchance qui me fit me racler durement la gorge lorsque je compris que derrière le sourire de la jeune femme, s'annonçait un ouragan que je n'étais pas prêt à subir ! Asako, de son prénom, sembla alors vouloir parler en privée. Là, je vous le dis, sur l'échelle du malaise, j'étais pas loin de l'échec critique ! Avalant ma salive en faisant un pas en arrière, je montrais en tremblant légèrement le chemin jusqu'à ma cabine, laissant perler quelques gouttes de sueur quand je vis le regard désapprobateur de la jeune femme, suivit par son fils, qui semblait vraiment désolé pour le moment que je m'apprêtais à vivre.

Jetant un coup d'oeil à l'équipage, je les vis se foutre littéralement de moi alors que j'avançais vers ma mort prochaine. D'un pas incertain, je franchissais le pas de la porte, refermant l'épais morceau de bois derrière moi alors qu'Asako venait de se trouver une place par elle-même. Regardant autour de moi, la honte commença à monter au vu de bordel qu'il régnait ici. Cela faisait plusieurs jours que je n'avais pas ranger mes appartements, si bien que dans l'état, j'allais devoir faire avec. Priant tous les dieux de la création, je m'approchais de mon bureau, me posant sur son rebord lorsque la voix de la femme finit par se délier.

Là, sur l'échelle de la honte et du malaise, on était sur du K.O technique. J'étais mal, très mal. Le Genjutsu de Ko' n'avait absolument pas marché sur elle. Elle m'avait vu vomir et faire un concours contre un lapin et en plus j'avais perdu ! Je sentais mes jambes devenir flagada alors qu'elle commença à me demander des comptes. Et bien que Gintaro chercha à ne pas trop m'enfoncer, je ne pouvais que m'écraser sous le poids de toutes ces questions, mais surtout, sous le charisme de sa mère qui m'impressionnait plus qu'elle n'aurait dû.

« Euh...je... »

Bégayer pour un prof, c'était pas le top, mais ça se comprenait. Par contre, bégayer pour un Capitaine Pirate, shinobi de son état ayant fait face à des créatures légendaires, là, vous pouvez tourner la chose comme vous voulez, le seul mot qui me vient à l'esprit c'est : Pitié. J'étais pitoyable, me liquéfiant littéralement devant cette maman à qui je devais rendre des comptes. Si bien qu'au bout d'un moment à réfléchir, ne me vint plus qu'une seule idée en tête. La seule et unique, qui dans cette situation, était capable de me sauver...

« Très bien... »

D'un geste las, un épais nuage de fumée jaillit, mettant fin à la pauvre technique de déguisement foireuse. Je me présentais donc en l'état, torse nu, un gros pantalon bouffant s'engouffrant dans des bottes de cuirs. D'un geste, je remettais ma crinière en place, soufflant une dernière fois bruyamment pour évacuer le stresse alors que je m'approchais de la jeune femme.

« Pardonnez-moi. Je voulais simplement faire meilleure impression, mon intention n'était pas de vous tromper... Très bien. Je me nomme Oshanburaza Rinkusu, Capitaine du Densetsu, fils d'Oshanburaza Tora plus communément appelé le Tigre des Mers du Sud. Anciennement pirate, je me suis reconverti il y a plus d'un an au métier de Shinobi. Major de l'académie, j'ai mis six mois à passer Chunin, à défaut de pouvoir être Jonin par manque d'expérience sur le terrain selon mon frère, Meyo Tsuri, qui de ce fait uniquement, a refusé ma candidature. Si vous le désirez je dois avoir mes résultats d'examen quelque part. Suite à ça, j'ai réalisé quelques missions, principalement sur les mers, dont une avec votre fils qui a su, malgré les dangers » Je lui fis un clin d'oeil. « être un soutiens des plus importants durant cette mission. J'ai également participé aux événements ayant causés la mort de l'ancienne Intendante et tant d'autres qui ne me viennent pas sur le moment. » durant ma logorrhée je m'étais retourné vers mon bureau, m'asseyant à nous sur le rebord de celui-ci en croisant les bras, cherchant dans ma mémoire des éléments qui pourrait être utile à la jeune femme pour la détendre un peu, bien que j'eus plus l'impression de m'enfoncer qu'autre chose. Mais ce fut à ce moment que Hid' ouvrit la porte.

« Capitaine, on est bon. »
« Oh, très bien allons-y alors ! » Disais-je alors que la porte se refermait.

« Pour le reste, si vous avez des questions je serais ravis d'y répondre, comme je vous ai dis, j'ai mes diplômes et quelques rapports de missions qui doivent traîner quelque part... » ce fut alors que l'on pu sentir le bateau bouger. « Oh et je suis aussi convoyeur durant mon temps libre ! D'ailleurs, nous devons partir en livraison, ce ne sera le temps que de quelques heures vous en faites pas, on sera de retour à Uzushio d'ici la fin de la journée... »

Semblais-je confiant ? Oui. Donnais-je l'impression de maîtriser totalement la situation ? Complêtement ! Etait-ce réellement le cas ? NON, je me chiais littéralement dessus !

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Et j'avais bien raison d'être aussi peu confiant ! Car malgré la tornade de justificatifs administratifs divers et variés, ainsi que l'énonciation de mon lien fraternel avec le Senkage en personne, la tempête Asako était littéralement entrain d'ébranler mes convictions les plus profondes. Avec le recul, je me demande bien si tout ça ne prend pas naissance avec les rapports que j'entretenais avec ma mère ? Quoi qu'il en soit, la figure de femme autoritaire me faisait toujours le même effet, celui de revenir à l'époque de la tendre enfance quand Ko' me martyrisait.

« C'est pas bien grave Gin... »

J'étais blasé alors que je voyais la jeune femme partir en trombe, bien décidé à mettre à l'épreuve mon équipage ainsi que tout ce qui constituait mon existence. J'aurais pu en rire, si l'épée de Damoclès de la perte de mon petit Gintaro ne venait pas ternir la situation. Après, je savais bien que Tsuri n'aurait jamais plié devant les plaintes d'une mère. Après tout, une fois Shinobi, les enfants n'en étaient plus vraiment. Mais voilà, ce dragon avait décidé de me faire passer un test pour savoir si j'étais apte à enseigner à son fils et, peut-être par envie, mais sans doute par fierté, j'étais bien décidé, malgré ma blasitude, de lui prouver que j'étais le meilleur !

« Bon... C'est pas le tout, mais j'ai une maman enragé à me mettre dans la poche moi... »

Gintaro venait de sortir de la cabine, me laissant seul avec mes pensées. Mécaniquement, je me fis craquer les épaules et la nuque, faisant rouler mes bras avant d'enfiler mon manteau et de me rendre sur le pont, où la jeune femme s'adonnait à quelques discussions avec Ko' et Hid'. Bien évidemment, je savais bien que mon équipage n'irait jamais à dire quoi que ce soit de mal à mon encontre et, que dans un soucis de compréhension des plus totales, ils auraient tendance à faire plus d'éloges que nécessaire auprès d'Asako.

« Comment j'ai rencontré le Capitaine ? Oh nous sommes tous deux enfants de Pirate vous savez ! Il nous est arrivé de partir à l'abordage de plusieurs bateaux ensemble, c'était un peu nos sorties pic-nic à nous vous savez ahahhah ! »

Facepalm immédiat alors que des gouttes de sueurs commençaient à se former sur mon front. Etant de dos à la mer de Gintaro, je faisais des grands gestes à Ko', lui intimant de fermer sa grande gueule sur cette partie là de ma vie. Clairement, c'était loin de ce qu'une mère voulait entendre comme histoire concernant le sensei de son enfant ! Mais ma pauvre Cambusière ne voyait rien à mes actes, préférant enfoncer le couteau un peu plus profondément dans la plaie, alors que Hid' commençait à se marrer, voulant alors raconter l'histoire de comment nous nous étions rencontré.

« AHHHHH ! Il fait beau aujourd'hui ! Mais allons madame Ennosuke, si je vous faisais visiter le navire plutôt ? »

Prenant la femme par l'épaule en l'éloignant des deux gus, j'essayais de sauver les meubles autant que je le pus. Mais c'était sans compter la ténacité de cette dernière...

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Ma première esquive intempestive avait pour le moins fonctionné. J'avais évité la grande catastrophe alors que je me dirigeais tranquillement sur le pont avec la jeune femme qui n'avait clairement pas l'intention de s'arrêter là. Toute ma vie, j'avais été jugé, que ça soit à l'époque par mon demi-frère, où lorsque je suis arrivé à Uzu par absolument tout le gratin tournoyant autour de mon frère. Il n'était clairement pas rare que l'on me remette en question sur nombres de sujets. Mais je devais l'avouer, sur ce coup là, ça m'embêtait pas mal. Car outre la conséquence directe envers moi, il y avait surtout la possibilité de perdre un de mes élèves, celui qui avait partagé avec moi, un moment des plus forts concernant Irbisu et qui détenait aujourd'hui la rapière de mon père. En sommes, pas n'importe qui. Et savoir que mes déboires pouvaient jouer en ma défaveur me remettait face à quelques réalités parfois oublié.

« Akrillo ? Sympathique ? » Je fus des plus surpris par la remarque d'Asako, bien que l'énonciation du pedigree du bras droit de mon frère n'était clairement pas anodin. « Moui... Après il est assez militaire sur les bords... Mais j'ai un profond respect pour lui car... » Et elle me coupa pour m'expliquer ce que je savais déjà. Oui, il avait apprit les bases du Kenjutsu à Gintaro et oui, si j'avais son fils avec moi c'était uniquement parce qu'il avait arrêté de prendre des Genins sous son aile... Plus elle parlait, plus je me retrouvais face au fait que selon elle, je ne valais absolument pas son fils. Ca m'enrageait car sur le fond, elle avait complètement raison. Je ne lui apprenais pas grand chose sur le maniement du sabre, j'étais une bille en ninjutsu devant demander de l'aide à Sanada pour cela, et concernant l'aspect Senseur, disons que j'étais pas des plus empathiques sur le sujet. Une réalité qui commença à me foutre le bourdon, alors que mon bourreau remuait d'avantage le couteau en parlant de mon passé.

« Je... c'est...eux... » J'étais cuit ! J'avais survécu aux batailles les plus sanguinaires de notre temps, et j'allais me faire k.o technique par la maman d'un de mes élèves. J'étais au bout, et ce fut pire lorsqu'elle me demanda si mes autres Genin me donnaient du fils à retord, avant de renchaîner sur mon apprentissage et ce que je pouvais bien leurs apprendre, tout en rappelant, non sans une certaine fierté sur son visage, la scène qu'elle avait vu en arrivant. Là, à cet instant, je ne sus plus quoi dire, cherchant par où commencer alors que son regard inquisiteur plongeait au fin fond de mon âme pour m'en retirer tout espoir.

Finalement je lâcha un profond soupire, m'appuyant sur un des rebords sur bateau, la tête baissé vers le pont. « Bon, clairement je comprends bien que vous m'aimez pas et que ça vous pose problème que je sois le Senseï de votre fils... » Je plongeai mon regard dans celui de la jeune femme. « Vous savez, entre nous, depuis que je suis arrivé à Uzu, on m'a beaucoup jugé, comme vous le faites actuellement. Je conçois que de savoir que le professeur de son fils unique soit un pirate, n'est pas la chose que l'on aimerait entendre... Alors non, je ne suis pas capable de lui enseigner comment se battre avec un katana, mais une rapière oui, je ne suis pas doué avec les ninjutsu élémentaire, c'est pourquoi on a vu avec Sanada, un maître en la matière pour qu'il aide Gin a évolué de ce côté là... Pour les autres au final, c'est un peu pareille. Je suis clairement pas le prof qu'ils mériteraient, je ne suis pas bien capable de leurs apporter une maîtrise comme d'autres sur leurs arts shinobis... Mais vous savez... Moi j'ai pas vécu ma vie derrière des murs. J'ai vu la vie comme elle, douce et clémente, comme dur et sans pitié... C'est ce que j'essaie d'inculquer à mon équipe. Je m'en fous qu'ils soient les meilleurs dans leurs disciplines... Je veux qu'à chaque fois qu'ils sortiront de ce village, qu'ils soient prêt à toutes les éventualités, des plus folles aux plus morbides, comme ça, le jour où ils feront face à une situation, ils sauront comment y répondre... » Je plongeais mon regard dans celui de la jeune femme. « Alors oui, je sais, je suis pas le Dragon d'Uzushio, je ne suis pas chef d'un Clan de sabreur, ni un maître comme on pourrait l'entendre. Moi, je suis Rinkusu, le Lynx des Mers du Sud, celui qui a survécu à un combat avec les pires monstres du Sekai et je m'en fou de ne pas être couvert de gloire... La gloire n'a jamais ramené personne en vie madame... »

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Sa réponse me rappela un détail qui avait pourtant son importance. J'étais devant la mère de Gintaro, le seul de mes trois élèves à ne pas avoir ses deux parents encore en vie. Je me mordis la joue face à la bêtise que je venais de dire, voyant la jeune femme se renfermer, n'osant même pas présenter mes excuses pour l'immonde remarque que j'avais fait. Mieux valait le silence, et pourtant, elle continua à vouloir comprendre. Elle désirait quelque chose que malheureusement, dans l'état, je ne pouvais lui offrir. Toute mère veut le meilleur pour son enfant, ou du moins, c'était ce que j'avais pu entendre de la plupart des gens que j'avais rencontré. Au fond, n'était-ce pas la raison pour laquelle je n'arrivais pas à vraiment communiquer avec elle ? Elle voulait que je lui certifia être le meilleur pour l'avenir de son fils.

Me tournant vers la mer, je posais mes mains sur le rebord du bateau, plongeant mon regard dans l'océan et vers Uzu qui s'échappait peu à peu.

« Pensez-vous que l'on obtient ce genre de titre à la va-vite ?... Ce surnom, de Lynx, il vient de mon père, Tora Oshanburaza. Un homme comme on en fait plus aujourd'hui. C'est lui qui m'a tout apprit, que ce soit de me battre, des arts shinobis ou la navigation. Tout ce que j'ai pu apprendre de ce monde, provient de lui. Pourtant, il était pirate, il se saoulait la gueule assez régulièrement, était capable des pires choses que l'on peut faire sur les mers... Est-ce que cela le caractérisait pour autant ? Pour certains oui, pas pour moi. J'ai eu l'honneur d'être adopté par l'un des plus grands Pirates du Sekai et aujourd'hui, votre fils, détiens une de ses lames et je lui transmet tout ce que cet homme a pu m'offrir de son vivant. Mais vous savez, ce n'est pas parce que j'ai mes vices, que Gin' va les avoir. Votre fils est un battant, toujours prêt à aider son prochain, jamais un mot plus haut que l'autre. Il fait ce qu'on lui demande et le fait bien. Un jour, je lui ai confié ma vie sur une mission alors que nous nous connaissions à peine. De ce jour, il fait partie de mon équipage, de ma famille. Et en tant que Capitaine, jamais je ne laisserai tomber un seul d'entre eux. »

Je me repoussais en arrière, laissant ballotter mes bras d'avant en arrière, me dirigeant vers la grande table prêt de la barre du navire. Récupérant ma pipe ainsi que deux verres que j'eus rempli d'un rhum arrangé juste avant de me diriger vers Asako et de le lui tendre.

« Mais si cela ne vous convient toujours pas, qu'à cela ne tienne... J'avais prévu de faire demi-tour avant de rentrer dans les eaux profondes, mais... Je pense qu'il serait bon que vous me voyiez, moi, et votre fils, en actions... »

Je trinquais avec son verre avant de me retourner et de hurler à l'équipage.

« Messieurs, dames ! Gintaro et Madame Asako seront de la partie pour notre périple jusqu'aux îles Ténébreuses ! Qu'on leur prépare le nécessaire ainsi que des vêtements plus appropriés ! »

Je me retournais vers la jeune femme, le sourire aux lèvres.

« Alors ? Prête à partir à l'aventure ? »

Et engloutit mon verre cul-sec.

Parchemin de mission:

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Les choses avançaient avec une certaine légèreté dorénavant. Loin d'être mécontent, je me dirigeais vers la table où se trouvaient les cartes et autres instruments de navigations. Etait-ce une bonne idée que de me rendre jusqu'aux Îles Ténébreuses avec une civile ? Nulle doute que Tsuri m'aurait mit la misère s'il savait ce que je faisais, pourtant, je sentais que sa présence ne serait qu'un plus pour cette mission. Une tâche à accomplir qui semblait pour le moins simple dans l'état, mais qui pourtant, n'avait eu de cesse de me faire me poser des questions.

« Tu es sûr que c'est une bonne idée ? » me demanda Tokagi, visiblement aussi soucieux que je pouvais l'être.

« J'en sais rien, le fait étant que je suis bloqué de tous les côtés et puis... J'ai la sensation qu'elle pourrait nous être utile. »
« Une civile ? »
« Ahah...Tu l'as bien vu ? Elle n'a rien d'une civile Tokagi... J'espère juste ne pas faire une énorme bêtise... »

Le temps finit par s'écouler. Plongé dans mes réflexions, je me remémore tout ce que m'avait dit Tsuri sur ce qui nous attendait. Mais alors que je commençais à douter de ma décision, l'équipage se mit à crier et à siffler. Curieux de voir ce qui pouvait créer cette agitation, je fus des plus surprit en voyant Asako arriver en tenue de pirate. Visiblement quelque peu troublé, je ne pus m'empêcher de sourire alors que je lui fis une révérence, ne manquant pas de faire sourire également la dame qui lui demanda ce qu'elle devait faire dorénavant.

« Et bien vous, vous allez rester avec moi. Je vais vous expliquer ce qu'on doit faire. »

Attendant qu'elle arrive à mes côtés je préparais les différents éléments de missions pour qu'elle ait une vue d'ensemble sur ce qui nous attendait.

« Nous nous rendons sur les îles ténébreuses au sud d'Uzushio, juste ici. Nous devrions en avoir pour quelques jours de navigations selon les conditions météorologiques. Quant à notre mission... Voici le parchemin. En résumé, il y a sur une des cinq îles, un manoir où habite une haute famille influente qui est en relation avec Uzushiogakure. Cependant, depuis plusieurs semaines, nous n'avons plus aucun contacte avec eux. Nous avons envoyé une équipe en reconnaissance mais elle n'est pas revenue. Du coup, on a décidé d'envoyer un groupe d'éclaireur ayant l'interdiction de trop s'approcher de l'île. Ils auraient vu un bateau Uzujin échoué au large. Etant à bonne distance, ils sont allés sur le navire... sur les dix, seul un a survécu... Mais il est devenu complètement fou, prétextant que ses camarades étaient devenus des monstres et ont commencé à se dévorer entre eux. Tsuri et le Conseil pense à un Genjutsu de zone. Aussi, lorsque nous arriverons, je vous demanderai de rester prêt de Ko' qui est notre spécialiste... Je ne veux rien laisser au hasard et votre sécurité est ma priorité... Vous vous sentez d'attaque ? »

Parchemin de mission:

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« Il n'y aura pas de soucis avec ça, Gin et l'équipage sera là pour vous aider en cas de pépin. Nous ne sommes pas là pour nous mettre en danger, vous et l'équipage êtes ma priorité. Mais effectivement, si Genjutsu il y a, il se pourrait que vous nous soyez d'une grande aide, même si je n'escompte pas vous présenter au moindre danger. »

Sur ces mots, l'équipage entraîna Asako vers le pont pour qu'elle offre un coup de main. En y repensant, était-ce une bonne idée que de l'embarquer elle et Gintaro dans un tel périple ? Je n'en savais trop rien, préférant me plonger la tête dans le parchemin de mission, discutant avec Tokagi de la meilleure route à suivre pour se rendre à l'île ténébreuse. De tous les courants et autres passages dans les archipels du Sud, nous étions parmi les plus expérimentés. Cependant, l'inquiétude se lisait sur nos visages. Nous connaissions bien le coin, et il n'était pas rare d'y entendre des histoires plus qu'étrange sur des disparitions et autres bizarreries surnaturelles. J'espérais de tout mon cœur ne pas faire une bêtise en emmenant mère et fils dans un voyage sans retour.

Une fois l'itinéraire décidé, je me mis à la barre, laissant mon second s'affairer à ses tâches. Plongeant mon regard dans l'horizon, mon esprit divaguait à tous les scénarios possibles. Quoi qu'il arrivait, nous devions rester ensemble et ne pas se jeter tête la première dans un piège. Monstre ou non, le danger devait être évité à tout prix. J'avais déjà assez de fantôme sur la conscience pour me rajouter une âme de plus à mon palmarès.

Ce fut au bout de plusieurs heures qu'Asako fit son grand retour, énumérant tous mes surnoms à la suite, ce qui ne me fit bien rire alors qu'elle se proposa à la barre. La jeune femme voulait essayer de conduire un navire, une opération qui requérait une certaine habilité, mais aussi une bonne compréhension des différents éléments présents. Cependant, comme nous nous trouvions en pleine mer dans une partie plutôt simple, je l'invita à se saisir du gouvernail, restant à ses côtés pour lui expliquer les points importants à suivre. La force et la direction du vent, les différents courants, la force des vagues, mais aussi comment s'orienter. Un cours sommes toutes assez sommaire, mais avec lequel elle finit par plutôt bien s'en sortir.

« Vous vous en sortez bien... » lui glissais-je tout en la gratifiant d'une tape sur l'épaule amicale. La laissant s'affairer à son nouveau poste, je me plongeai dans les cartes, calculant à la va-vite le temps qu'il nous faudrait pour atteindre l'île ténébreuse. Et bien que j'avais calculé trois jours dans le pire des cas, ce ne fut qu'au bout de quatre que nous finîmes par atteindre le large de notre destination.

Laissant la barre à Tokagi, je m'approcha du pont où Gintaro et Asako se trouvaient.

« Nous sommes donc bien d'accord. Gin, tu restes ta mère quoi qu'il arrive ! Si jamais danger il y a, vous prenez vos jambes à votre cou et vous remontez sur le navire. Je me suis bien fais comprendre ? Quant à vous Asako, sachez une chose. Bien que vous n'ayez pas subit l'illusion de Ko' à Uzushio, il se peut que quelques uns d'entre nous se retrouvent prit dans un Genjutsu... Dans ce cas là, je vous demanderai de fuir. Et si ce n'est pas possible... » Je sortis une longue dague, que je lui mis dans les mains. « N'hésitez pas à frapper. La douleur peut extirper quelqu'un d'une illusion, alors n'ayez aucun remords. C'est bien compris ?... Bon, vous serez en milieu de cortège accompagné de Dei, Hid' et Tobi. Je serais à l'avant avec Sas' et Ko'. Pan et Tokagi fermeront la marche. Au moindre problème, vous vous cachez ou vous fuyez on est bien d'accord... Bien... Allons-y... »

Vociférant mes ordres, le Densetsu finit par accoster dans une crique où se trouvait peut-être jadis un port au vu des bouts de bois brisés qui gisaient de par et d'autres. Vu l'état de ce qui nous servait de pont, il était plus aisé de croire que l'endroit était à l'abandon qu'habiter par quelques nobles. Descendant dans le silence, l'équipage, guidé par moi-même avancions à pas de loup parmi les débris. Prenant attention à ne pas arpenter les chemins les plus compliqués pour Asako et Gintaro, nous arrivions à l'orée d'une forêt dense où un frêle passage semblait guider jusqu'à la demeure située dans les hauteurs sur un pan d'une montagne dont le pic semblait se perdre dans la marée de nuage.

« Ko', tu prends la tête du convoi... Sas', tu viens avec moi on part en éclaireur. » tournant ma tête vers l'arrière du convoi, je fis un signe à Tobi qui hocha la tête. Les ordres étaient clairs. Usant de ses dons de senseur, il devait prévenir Ko' au moindre problème. Quant à Sas et moi-même, nous partions dans les ombres, prévenant le moindre soucis qui pourrait se poser sur le chemin. Et alors que nous avions fait à peine deux kilomètres, le premier problème se posa devant nous de la pire des manières.

« Hey merde... »

Le reste du groupe finit par nous rejoindre alors que nous faisions face à un immense ravin tombant sur des dizaines de mètres jusqu'à une rivière parsemée de roches et de rapides. Il était clair que pour des shinobi comme nous, l'entreprise ne serait pas bien violente. Mais pour Asako ?

« Hm... Pan, tu t'occupes d'Asako pour la traversée. Tokagi, tu prends Gin'. Je passe en premier. »

Me projetant dans un bon, j'arrivais à l'autre extrémité très vite rejoins par Sas' déjà aux aguets de la moindre menace. Attendant quelques instants, nous fîmes signe au reste du groupe de nous suivre. Une fois fait, nous reprîmes notre chemin vers les hauteurs, espérant que les seuls obstacles sur notre route seraient aussi simple à gérer...

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Pourtant, plus nous avancions, plus je sentais que quelque chose n'allait pas, sans pour autant mettre le doigt dessus. C'était éreintant, de percevoir chacun de ses pas, s'enfonçant de la même manière, sous le même rythmé saccadé, avec la même impression d'enfoncement dans le sol à certains endroits. La terre et les feuilles mortes collaient au même moment, au même endroit. Non, quelque chose n'allait pas. Pour autant, même en jetant un regard à mes camarades, je ne vis aucun d'eux faire une moue plus étrange que d'habitude. Etais-je le seul à avoir cette sensation ?

« Hey merde... »

Le reste du groupe finit par nous rejoindre alors que nous faisions face à un immense ravin tombant sur des dizaines de mètres jusqu'à une rivière parsemée de roches et de rapides. Il était clair que pour des shinobi comme nous, l'entreprise ne serait pas bien violente. Mais pour Asako ?

« Hm... Pan' tu AIE ! »

Je ne l'avais pas vu venir. Et pour dire vrai, je n'avais rien vu du tout. Une chance que la mère de Gintaro soit doué du don de perception. Une aubaine qui lui permit de m'entailler à vif. Pas assez profond pour qu'il s'agisse d'une vraie plaie, mais assez pour que la douleur mette fin à l'illusion dans laquelle nous nous trouvions. Depuis quand marchions nous ? Des heures ? Et pourtant, nous revoilà au pied du Densetsu, tous en proie à des hallucinations. Très vite, je fis un signe à Ko' qui usa d'un Kai d'environnement pour extirper tout le monde de ce mal. Il nous fallut tous un temps pour remettre les choses en ordre. Quant à moi, je regardais Asako, hochant la tête pour la remercier de son acte qui, sans doute, nous avait tiré de belles emmerdes.

Mais ce fut un moment de courte durée alors que, face à nous, se trouvait un groupe de personne. Qui étaient-ils ? Des autochtones à en juger sur leurs accoutrements, même si, à bien y regarder, leurs vêtements ressemblaient plus à des aillons qu'à autre chose. D'un mouvement de main, je fis signe à tout le monde de reculer, me laissant approcher, seul, main en l'air, tentant de saisir si nous faisions face à des ennemis potentielles ou non.

« Bonjour, je m'appelle Rinkusu, je suis Capitaine de ce navire... Êtes-vous les habitants de l'île ?... On m'a fait part de disparitions dans le coin... On peut vous aider si vous le désirez ? »

Les planches du ponton craquaient sous chacun de mes pas, tandis que des vagues se brisaient sur les pilotis le soutenant. Et à mesure que j'avançais, je pouvais mieux percevoir le visage de ces gens. Je dus cacher ma surprise en voyant la terre qui jonchaient leurs visages aussi pâles que le clair de lune. Ils semblaient malade, ouvrant la bouche, découvrant des dents jaunis, tandis que leurs yeux semblaient vitreux et surplombaient des cernes qui leurs donnait l'aspect de cadavre. Qu'est ce qu'il se passait ici ? Je n'y comprenais rien, mais ça ne sentait pas bon. Dans leurs mains, se trouvaient des pioches, des haches, des marteaux, des faucilles. Ils étaient fermiers ? Ca expliquait une partie de leur condition mais pas tout. Doucement, je m'arrêtais à bonne distance. Ils étaient très nombreux... Trop nombreux... De plus, la conjoncture actuelle ne nous donnait pas la possibilité de nous battre convenablement.

Ce fut lorsque je tenta d'approcher que je vis l'un d'eux serrer des dents. La situation n'était pas à notre avantage et les personnes qui nous faisaient face étaient clairement hostiles à notre présence. Délicatement, je fis un pas en arrière, les rassurant que nous allions partir, faisant un geste à Tokagi qui commença à mener tout le monde à remonter doucement sur le navire. Cherchant à gagner du temps, je laissais un espace entre les villageois, moi-même et l'équipage. Coûte que coûte, Gintaro et sa mère devaient être mit en sécurité. Mais alors que je fis un dernier pas en arrière, qu'une planche céda, me poussant à aller vers l'avant, ce qui marqua le départ des autochtones qui me chargèrent.

Promptement, je saisis mes crocs, commençant à me battre contre chacun d'eux alors que j'entendais l'équipage crier mon nom. Mes ordres furent clairs, ils devaient partir dès maintenant ! Et bien que cela aurait pu poser problème à beaucoup, mes hommes savaient pourquoi je faisais cela. Bien sûr, je m'attendais à ce que Gintaro saute dans la mêlée. C'est pourquoi un simple regard entre deux parades à Ko' la poussa à aller le voir et à le plonger dans un profond sommeil. Malgré cela, je pus entendre la voix de Tokagi, me sommant de sauter à bord.

« APPLIQUE LE CODE ! »

Les ordres étaient clairs, mais le second n'arrivait pas à se mouvoir. Tirailler entre son devoir et son envie, il commença à vouloir se jeter par dessus bord mais fut arrêté par Dei qui le balança par terre tandis que le Densetsu se mit à bouger. Pan s'était saisit du gouvernail et poussait le navire à prendre le large.

« PREVENEZ MON FRÈRE ! ET QUOI QU'IL ARRIVE NE VOUS RETOURNEZ PAS ! »

Au loin, la bataille qui faisait rage sur le ponton ne ressemblait plus qu'à un amas de membre s'entrechoquant dans des hurlements bestiales. S'ils s'étaient battus, auraient-ils pu faire quelque chose ? Peut-être. Mais quelque chose dans leurs comportements avait fait tiquer le Lynx. Quelque chose de plus grave était en train de se produire sur cette île. Et il était hors de question de risquer la vie de sa famille... Quitte à y laisser la sienne...

Objets et Techniques Utilisés:

« halloween »