Disclaimer : Ce texte peut heurter la sensibilité de certaines personnes. /!\ -16 /!\ Ce RP est la suite directe de celui-ci
d e a t h w i l l c o m e...
Malheureusement pour le Tailleur et sa petite protégée, il y a des actes qui, dans la vie, mène à des conséquences. Bien entendu, au fond de leurs cœurs, ils savent qu'ils ont eu raison de faire payer l'ignominie de ces gens qui se pensent être une bonne famille. Tout avait été parfait et lorsqu'ils se sont enfuis main dans la main, ils ont cru pouvoir tourner une page aussi facilement. Mais, car il y a toujours et indéniablement un mais... Ce que Kirai, n'a pas pensé, en se jetant ainsi dans la bergerie, c'est que parmi les pauvres moutons qui n'ont aucun valeur si ce n'est leurs docilités. Il y a, un loup, qui est loin, très loin, d'avoir apprécié cette petite farce. Qu'importe, l'on pourrai dire ? Après tout, ils sont loin maintenant, et personne n'osera lancer une guerre ouverte au sein même d'une famille en plein Suna, cela serait...de la folie...
Pourtant, ce jour là, lorsque l'ombre à l'allure d'adolescent ouvre la porte pour voir les siens se couvrir de hontes par un vulgaire jeu puérile. Rien ne va plus. D'un geste, il claque la porte et ce simple mouvement suffit à mettre fin à l'illusion qui sévit dans l'atelier. L'horreur laisse place au soulagement, très vite reprit par une angoisse profonde qui saisit les cœurs en voyant le nouvel arrivé. Cela fait peut-être un an, voir deux, que Chishiya est parti en pèlerinage à la recherche de quelques merveilles pour le grand-maître et aujourd'hui, alors que personne n'attendait son retour, il est là. Son regard plonge dans celui de la première Dakuwanda qui passe, mais cette dernière, tétanisée de peur, ne sait quoi dire. La sentence est directe, elle se retrouve au sol, le visage marqué d'une large balafre. Pourtant, personne n'a rien vu, après tout, il n'a pas bougé, si ? Le doute et la peur se mélangent alors qu'un autre membre de la famille approche, présentant ses respects à son frère. Sans attendre, il lui explique la situation.
Erisa est partie avec Kirai. Deux noms, un verbe et l'assurance que tout ceci va très mal finir pour le duo. Car non, le jeune homme qui vient de rentré ne l'entends pas cette oreille, encore moins, concernant sa sœur, et surtout pas, si l'auteur de cette attaque, n'est autre que le grand-frère pour qui il n'a que haine et dégoût. Dépêchant un carnet de sous un atelier, il inscrit quelques mots sur une page vierge qu'il donne à son vis-à-vis. L'ordre est clair, il ne mérite pas plus d'information. D'un pas incertain mais pourtant déterminé, le messager s’exécute et disparaît, prenant la route de l'atelier du Tailleur de Suna, avec dans sa main, une nouvelle à laquelle il ne peut pas échapper.
De leurs côtés, le duo se laisse aller aux rires et à la joie, s'offrant un moment de répit bien mérité après cette réussite des plus mémorables ! Dansant sur le rythme de chanson qu'eux-mêmes improvisent, le frère et la sœur en oublie presque qu'ils viennent d'attaquer leurs propres familles. Enfin, comme dirait Kirai, de famille ils n'en avaient que le nom, car au fond, rien ne les lier les uns, les autres, si ce n'est bien évidemment cet art bafoué depuis la mort de l'ancêtre. C'est la raison qui l'a poussé à partir de cet atelier, il y a de ça des années. À l'époque, c'était bien passé car les aînés étaient en conflit pour savoir qui s'accaparerait la place de chef. Le départ de l'Epouvantail était une aubaine, un adversaire de moins à combattre le cas échéant. Mais concernant Erisa, c'est tout autre chose.
Cette dernière est, contrairement à la quasi-totalité des autres Dakuwanda, lié par le sang à un autre membre. Seulement, les particularités de ce dernier faisait qu'il était souvent absent, laissant la petite fille seule, sans personne pour qui jouer, si ce n'était Kirai, qui, peu à peu, prit de plus en plus d'importance, devenant ce frère qu'elle avait, mais n'avait jamais vraiment eu. Cette personne, voyant la prunelle de ses yeux partir dans les bras d'un inconnu, ne le prit pas spécialement bien et commença à vouer une haine pour l'homme qui, en plus d'être plus grand qu'il ne le sera jamais, a réussi à se faire aimer de sa tendre Erisa.
Et alors que les rires vont bon train, la porte se met à vibrer, figeant un instant le duo qui ne s'attendait pas à une visite aussi tôt. Même pas n'ont-ils eu le temps de se réjouir que déjà ils veulent jouer une autre partie ? La défaite ne semble pas avoir été assez lourde, et c'est plein de confiance que le Tailleur avance vers la porte, l'ouvrant avec fracas et théâtre avant que la déception ne se lise sur son visage en ne voyant qu'un seul Dakuwanda et en plus, loin d'être le plus fort, ni le plus intelligent. Lui demandant ce qu'il veut, le messager ne pipe mot et se contente de tendre le message, laissant Kirai dans l'étonnement et la curiosité de découvrir ce que peut bien receler ce morceau de papier. Dans son dos, sa petite sœur se glisse en dessous de son épaule, cherchant à voir elle aussi ce qui est écrit. Mais lorsque le battant de la lettre s'ouvre et qu'ils découvrent la calligraphie de l'expéditeur, leurs sourires s'effacent, provoquant celui du messager qui finit par disparaître sans rien dire de plus.
« Ce....ce n'est pas possible... Pas maintenant... » tremblote la voix d'Erisa alors qu'elle s'accroche à son frère dont le regard n'a pas quitté la lettre, la relisant, encore, et encore, et encore, cherchant la moindre faille qui peut prouver que tout ceci n'est qu'un leurre. Mais rien n'y fait, et il n'y a aucun doute sur la personne qui a écrit tout ceci. D'un geste, il la pousse à rentrer, vérifiant la rue avant de fermer la porte à double tour. Cela ne sert sans doute à rien, mais dans l'instant, les deux ont besoin de se sentir à l'abri, tandis que la jeune femme tombe dans le fauteuil en tremblant comme une feuille. Le visage fermé, le Tailleur lui s'installe à son établi, vérifiant une dernière fois le contenu de la lettre. Pendant un instant, il tente de retenir les mots posés au bord de ses lèvres, se disant que s'il finit par les prononcer, alors tout ça deviendrai réel. Pourtant, au bout de plusieurs longues minutes et après une grande inspiration, il finit par le dire.
« Chishiya est donc de retour... Voilà une surprise à laquelle je ne m'attendais pas... » Se tournant vers sa petite sœur apeuré comme jamais il n'a pu la voir, il arrive à capter son attention alors que leurs regards se croisent. La récréation est fini, ils le savent, et le retour de bâton risque d'être beaucoup plus dur que le crime qu'ils ont commit. Devant cette réalité, la jeune femme se jette dans les bras du Tailleur, lui demandant ce qu'ils vont bien pouvoir faire. Ce dernier passe sa main sur ses cheveux, la rassurant sur le fait que d'eux deux, seul lui doit subir les conséquences de tout ceci. Un fait que la demoiselle comprends mal, mais qui pourtant, fait sens pour Kirai. Après tout, pourquoi leur frère s'en prendrai à celle qu'il aime plus que n'importe qui sur cette terre ? Pointant la lettre du doigt, il lui fait remarquer qu'il est le seul à être invité. « Je t'attends au plus vite pour que nous ayons une petite discussion. Si d'ici trois jours tu n'es pas venu, je viendrai te chercher moi-même. Post-scriptum : Inutile de venir accompagné ou armé. »
Ce dernier point ne manque pas de le faire sourire. Chishiya qui veut parlementer. Si ce n'est pas d'un certain point de vue, très triste, cela ne manque pas de l'amuser. Bien évidemment, Erisa elle, ne voit pas la chose de cet œil là. Elle sait comment peut-être son frère, après tout, ils partagent le même sang et lorsqu'il s'agit d'elle, son frère n'est guère reconnu pour sa patience ou sa douceur. Et ça, Kirai le sait que trop bien. Pourtant, il se doit d'essayer de calmer les choses par la négociation, cependant, il ne peut pas non plus se permettre d'y aller, seul ou sans arme. Mais comment faire ? Comment va-t-il bien pouvoir se tirer de cette situation périlleuse ? En temps normal, personne n'est capable de lui faire vraiment peur. La plupart du temps, quelques bafouilles et un peu de jeu d'acteur suffit à se tirer d'un mauvais pas, mais là, il s'agit de...lui.
Mais alors que son regard se perd, son attention se dérobe lorsqu'il glisse furtivement sur un objet pour le moins, familier. Une idée germe aussi soudainement qu'une épiphanie, alors qu'un large sourire se dessine sur son visage, provoquant l'incompréhension d'Erisa qui demande des réponses. Cependant, à part le rire du Tailleur et le fait de le voir s'extirper de ses bras, la demoiselle ne comprend pas vraiment. Pourquoi agit-il comme ça ? Et puis, pourquoi regarde-t-il ce chapeau ainsi ? Ce n'est pas comme s'il était beau. D'ailleurs, en le regardant bien, il s'agit là sans doute d'un des couvre-chef les plus moches qu'on lui a jamais commandé ! Un défaut de style qui fait divaguer la jeune fille, alors que l'esprit de l'Epouvantail tourne à plein régime, orchestrant des plans dans sa tête, avant de couper court au monologue de sa sœur.
« Je vais avoir besoin de tissus, de bois, mais surtout, d'acier... Tu saurais me trouver ça ? En toute discrétion bien sûr... » Sa petite sœur ne comprend pas vraiment, alors qu'elle le voit faire tournoyer l'objet comme si c'était un moulin à vent et se met à jouer avec, le faisant voltiger dans tous les sens, alors que son sourire s'est transformé en un profond rire. Encore une fois, il allait pouvoir s'en sortir avec une pirouette. Mais cette dernière, aller requérir du travail et surtout, l'éveil de son art.
« Senrigan... En voilà un magnifique prénom pour toi mon bel ami... J'ai hâte de te rencontrer... »
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« Pourquoi s'évertuer à gâcher ton talent, alors que tu pourrais faire de grandes choses ? »
Ces paroles tournent et retournent dans l'esprit du Tailleur, qui tente de les chasser en se concentrant d'avantage sur son art. Certes, à bien y repenser, tout ceci n'a rien à voir avec ce qu'il a l'habitude de faire, pourtant, les plus belles idées, ou les plus dangereuses, sont nées, de ce que le commun des mortels appelait la folie, avant qu'elle ne se transforme en génie. Aujourd'hui encore, il va démontrer que non, rien a été gâché, bien au contraire, que c'est grâce à son émancipation qu'il a pu atteindre des hauteurs encore inégalés. Pour autant, ce n'est pas parce que sa grandeur est sans équivoque qu'il se doit d'en oublier les principes les plus basiques. Après tout, même les plus grandes peintures naissent par un coup de pinceau.
Ici, tout commence, avec un morceau de bois, brute, sans âme ni profondeur. Une simple planche vierge qui ne demande qu'à être modelée. Pour cela, il faut qu'il pense à plusieurs choses et c'est pour quoi il ne tarde pas à récupérer un morceau de parchemin où il commence à griffonner quelques étapes. Il y a bien entendu, toute la partie ingénierie, la mécanique puis la partie esthétique avec bien entendu, le choix de la matière de finition et de sa couleur. Un long travail qui commence, avant toute chose, par une décision des plus cruciales. Car si le futur chef-d'oeuvre sera des plus, agressif, il n'en demeure pas moins qu'il restera un long moment comme étant un simple accessoire. Ainsi, la forme de ce dernier doit être parfaite. Et quoi de mieux, pour parfaire la tenue de Kirai qu'un magnifique Haut-de-forme ?
La première pierre de l'édifice étant posée, il lui faut maintenant créer la base de tout ceci à travers un premier jet en bois, qui permettra de voir les limites et les possibilités qui s'offrent à lui. Sortant ses ciseaux et sa scie, il commence à tailler, couper et créer l'esquisse que sera le futur chapeau. Il lui faudra plusieurs heures pour arriver à un résultat sommes toutes convenables. Après tout, ce n'est qu'une ébauche, le vrai travaille de finition viendra sur le projet finale. Ainsi le couvre-chef type Haut-de-forme né dans la sciure et l'odeur de bois fraîchement découpé. Une belle avancée qui laisse cependant songeur le Tailleur. En effet, si la forme est parfaite, il faudra cependant, sans doute revoir la forme de la bordure. Une casquette trop déformée rendra le mécanisme moins performant. Un fait qu'il se doit de penser immédiatement pour ne pas devoir revenir sur son travail.
Vint alors la partie ingénierie. Le bois laisse ainsi sa place à l'acier. Une belle plaque, ainsi que divers éléments qui se retrouvent étalés sur l'établi. Récupérant ses lunettes loupes, Kirai se plonge à corps perdu dans l'élaboration d'un mécanisme qui, en soit, n'a rien de bien compliqué, mais qui, dans l'état et surtout au vu de l'objet dans lequel il va être incorporé, n'est guère une mince affaire de confection. Aussi, pour se guider, il se créé une zone de travail, ne devait pas dépasser une certaine épaisseur. Tout devient alors plus complexe lorsque les rouages et axes se mêlent, créant malgré ses efforts un surplus en terme de charge. À quoi bon ! Tout ceci ne mène à rien et ne saura être à la hauteur de ses attentes. Peut-être, doit-il revoir sa méthode ?
Récupérant une tasse de thé, il se laisse guider par le fin arôme de sa boisson, tandis qu'il observe le dessous de tasse. D'un mouvement du doigt, il la fait tourner sur elle-même, créant un frottement dont le son, caractéristique, vient lui étirer un sourire. Pourquoi aurait-il besoin d'un système de rotation, quand tout ce qui lui faut, c'est un simple va et vient ? Après tout, ce qui importe c'est le fait de pouvoir rentrer et sortir la lame. Le reste peut être engendré par une simple mouvement énergétique porté à distance ou au corps à corps. L'idée est très plaisante. Mais du coup, lame de scie, ou au contraire, quelque chose de plus rectiligne ? En y réfléchissant bien, une lame régulière n'aurait pas le même effet en cas de blocage. L'attaque de l'opposant glisserait au lieu d'être stopper dans sa course. C'est donc guidé par cette nécessité de polyvalence qu'il se décide à créer la lame de son futur chapeau. Cependant, au lieux de créer un cercle parfait, il décide de faire une entaille et de créer un vérin, permettant à la lame de perdre en circonférence, pour pouvoir se glisser sous la membrane du chapeau. Ce dernier, moins coûteux en espace, permet un contrôle optimale de la sortie et entrée de scie.
Bien content d'en avoir fini avec cette phase quelque peu pointilleuse, Kirai se lance désormais sur ce qui sera l'armature du chapeau. En effet, construire un simple chapeau et y mettre une lame serait des plus bêtes et surtout, très contraignant. Il serait obligé de le rafistoler à chaque utilisation et clairement, l'idée ne lui plaît guère. Alors comment faire ? L'idée est assez simple et lui vient de sa douce Erisa qui, s'ennuyant ferme, lui a confectionné quelques macarons. Certes, ils n'ont de la pâtisserie que la forme, mais l'enchevêtrement de deux surfaces recouvrant une partie intermédiaire a permit au Tailleur de penser à ce système. Deux plaques, recouvrant la scie, s'ouvrant sous la force de passage de cette dernière. Ainsi, pendant l'utilisation, les tissus ne sont pas touchés, et lorsqu'elle rentre, la fente se retrouve cachée par un coup d'aiguille des plus optimisés. L'idée lui plaît, fortement même et c'est sans attendre qu'il confectionne ce double plateau métallique, cherchant à réduire au maximum l'épaisseur du métaux. Après tout, il va le porter sur la tête, autant que ça ne soit pas trop lourd !
Maintenant que la partie mécanique et ingénierie sont terminés, Kirai comme une série de test. En effet, il faut qu'il sache dès à présent si son travail porte ses fruits ou si tout ceci n'a été qu'une perte de temps. Se liant à cette ébauche de chapeau, il commence à le contrôler, cherchant à prendre en main le poids mais aussi les particularités de l'objet. Ce n'est pas chose facile, car bien trop peu habitué à jouer avec des choses aussi fines ou petites, le Tailleur met du temps à se faire à tous ces nouveaux paramètres. Mais au bout de plusieurs minutes d’appréhension il sent que doucement, le contrôle se fait plus fluide. Réajustant quelques notes à cette nouvelle partition, ses doigts se calibrent à l'orientation de l'assiette mais aussi aux variations de mouvements. C'est un nouveau monde qui s'ouvre devant ses yeux ébahit alors tout reste encore à faire.
Vérifiant d'un coup de poignet que le mécanisme marche correctement, il perçoit un léger frottement de la lame sur la structure. Un défaut vite réglé alors qu'il se lance dans une autre batterie de tests, ne manquant pas de taillader quelques meubles au passage. Pendant ce temps, Erisa regarde son grand-frère jouer avec son nouveau jouet, le faisant voltiger partout dans la pièce, devant parfois l'esquiver pour ne pas finir en charpie alors que le sifflement du métal passe souvent à ras de son jolie visage. Pour autant, elle ne bouge pas. Pourquoi ? Parce qu'elle a confiance en son grand-frère, bien évidemment !
Finalement, après plusieurs réglages, Kirai est prêt à passer à l'avant dernière étape : l'esthétique. On pourrait croire que cette partie n'a rien à voir avec le but du projet final et pourtant, tout réside dans ce dernier. Après tout, cette arme n'est pas supposée en être une. Comment bien réagir face à un homme qui, visiblement et de manière ostentatoire, porte sur la tête une lame de scie capable de trancher la tête ? Non, certains talents du Tailleur requiert que chacun de ses accessoires soient parfaitement camouflé. Ainsi, après avoir regardé plusieurs types de tissus, son regard se penche vers cette fameuse peau venu d'Uzushio dont il a fait l'acquisition il y a peu. La couleur sombre de cette dernière et l'aspect légèrement mat sera des plus à propos. Quelques coups de ciseaux et la voilà se modelant à la forme métallique, prenant bien soin de ne laisser aucune marge de manœuvre au cuir au niveau de la sortie de lame. Au prix qu'il a coûté, une erreur n'est guère envisageable.
Et ce n'est qu'en début de soirée que le dernier coup d'aiguille est donné. Heureux du résultat, Kirai s'étant dans son fauteuil, laissant sa petite sœur vérifier son travail, tournant dans tous les sens le chapeau pour voir s'il n'y a pas de défaut qu'il faut corriger. Mais d'un premier coup d'oeil, rien n'apparaît. C'est une belle réussite, qui mérite cependant quelques ajustements en terme de contrôle. En effet, la prise au vent du Haut-de-Forme, même si elle n'est pas si prononcé que ça, nécessite des essais dont il se réserve le droit de reporter au lendemain. Car après tout ce lourd travail, une pause est largement méritée.
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Le lendemain, le Tailleur reprit son office avec le corps et l'esprit plus reposés. S'installant comme à son habitude à son établit, il regarda l'artefact, se demandant ce qu'il peut bien apporter de plus à la magnificence qui en ressort déjà. Et au plus il le contemple, au plus il se rend compte qu'en effet, il manque cette petite touche personnelle propre à son art et qui, en plus d'être esthétiquement très agréable à regarder, lui permettrait le cas échéant, une utilisation bien pratique. Fouillant dans la cave sous l'atelier, son attention passe sur différents bocaux contenant bon nombre de parties d'animaux dans du chloroforme ou encore, quelques autres contenants au contenu qui, pour des raisons évidentes, resteront secrets. Mais ce que cherche Kirai finit par apparaître devant lui, enfermé dans un récipient en verre, luisant d'une lueur ambrée à la lumière de la torche à la flamme vacillante.
Remontant avec son précieux contenu, Erisa ne peut s'empêcher de marquer son étonnement. N'avait-il pas dit qu'il gardait cela pour une autre occasion ? Un simple regard de ce dernier suffit à lui faire garder le silence. Bien consciente d'où provenait ces deux biles ambrés, la jeune femme se pose dans un coin, observant dans le silence l'homme s'affairer à une partie des plus délicates de la confection. En effet, l'implantation d'un œil humain n'a rien de simple. Car si l'esthétique doit être présente, les nerfs optiques doivent rester intactes et surtout, être lié au point d'ancrage principale du chapeau. Un chantier qui demande beaucoup de temps ainsi que de minutie que l'Epouvantail est prêt à offrir pour obtenir ce qu'il souhaite.
Finalement, au bout de trois heures, un soupire de soulagement brise le silence pesant de l'atelier. Il semble qu'il en ait terminé avec la greffe. Ne manque plus qu'à rendre tout ça plus agréable à l'oeil et l'arme Senrigan sera prêt. Pour ça, il se décide à enrouler un morceau de cuir doublé autour de la calotte du chapeau, créant une légère résistance au niveau de l'oeil, lui permettant de garder une certaine stabilité tout en le camouflant légèrement à la manière d'un pure accessoire de décoration. Quelques touches de couleurs très ombres et voilà que le Haut-de-Forme du Tailleur de Suna est fin prêt ! Une beauté aussi bien technique qu'esthétique, alliant la beauté mortel d'une arme avec l'élégance d'un Haut-de-Forme. Un chef-d'oeuvre de plus à rajouter à la longue liste de prouesse de Kirai qui, pendant un instant, plonge son regard vers l'oeil restant.
« Tu vois, je n'ai rien gâché du tout... » murmure-t-il en récupérant le récipient et en caressant le verre avant de le remettre à sa place, tout en emportant l'artefact avec lui. D'un signe, il demande à Erisa de le rejoindre en bas et ce, avec son ombrelle. Vraisemblablement, il est l'heure des essais et la jeune femme est réquisitionné pour jouer les mannequins d'entraînements. Ou du moins, quelque chose s'en rapprochant légèrement.
Refermant la trappe derrière eux, le duo se met à bonne distance l'un de l'autre, se mettant en garde, alors que le Tailleur lui, se contente de faire glisser son pouce et son index sur le rebord du chapeau. Une manière amusante de provoquer son opposante qui se saisit de son ombrelle, prête à en découdre avec son grand-frère. Ce qui ne tarde pas quand ce dernier, créant un lien invisible avec l'objet, le propulse vers la jeune femme. On pourrait croire qu'Erisa est du tendance à avoir peur dans des situations comme celle-ci, pourtant, la demoiselle n'a rien à envier à ses deux frères et d'un simples mouvements, elle bloque le chapeau qui, étonnement, n'est pas en rotation, alors que même la lame n'est pas sortie.
Lui faisant la remarque, le Tailleur doit bien avouer que de contrôler un objet aussi complexe n'a décidément rien à voir avec quelque chose de plus...humain. Tentant de se rappeler de la configuration lors de ses premiers tests, Kirai récupère son chapeau, non sans un petit effet théâtrale avant de pivoter sur lui-même et de le lancer à nouveau. Cette-fois encore, l'oeil a guéri de la Dakuwanda remarque qu'il n'y a pas de rotation réelle ni de larme sortit, ce qui la pousse à un léger rictus, pensant simplement éviter d'un geste le projectile. Mais alors que ce dernier arrive au niveau de sa poitrine, un cliquetis caractéristique se fait entendre. La surprise est totale lorsque Senrigan déploie en une fraction de seconde sa lame et profite du momentum pour prendre en vitesse de rotation. Elle n'a qu'à peine le temps de mettre son ombrelle entre elle et l'objet qu'elle voit la lame lui déchirer son haut.
Durant un instant, elle se demande si son grand-frère contrôle vraiment son arme, et surtout, s'il avait prévu de s'arrêter avant de la transformer en morceau de viande hachée. Une crainte qui s'envole avec le bas de son haut, laissant une partie de sa poitrine à découvert, ce qui ne manque pas de lui décocher un léger sourire taquin, jouant de quelques postures pour taquiner son frère. « Si tu voulais me voir moins habillé il fallait le demander tu sais... » Mais le sérieux de Kirai la stoppe instantanément dans son petit jeu alors qu'elle se met à comprendre pourquoi, cette fois-ci, il ne joue pas. Car le but de tout ceci, est qu'il puisse se défendre face à Chishiya, et ce qui est sûr c'est que ce dernier ne s'amusera pas à donner la moindre chance à son grand-frère. Reprenant donc son sérieux, la jeune femme n'attends pas que l'Epouvantail attaque pour lancer l'offensive. De son ombrelle, jaillissent des dizaines de bras prêt à le frapper.
C'est alors qu'il rappelle à lui son chapeau, le dirigeant en opposition de la myriade de coups qui s'enchaînent sur le pauvre artefact qui finit par céder, provoquant la fin de l'attaque d'Erisa. Visiblement soucieux et fortement agacé de voir son dernier projet prendre la poussière, le Tailleur prend une grande inspiration et note dans son esprit que certaines attaques sont beaucoup trop puissante pour Senrigan et que sa capacité de protection n'est pas illimité. Un fait qu'il ne manquera pas de mettre à l'épreuve une nouvelle fois, avec des attaques moins puissantes qui, cette fois-ci, se voit contré par la lame tournoyante du Haut-de-Forme qui remplit magnifiquement bien son rôle.
D'autres tests sont ainsi menés. Car bien que le mécanisme marche à merveille et que la vitesse de rotation de l'arme soit facilement réglable, il manque cependant une certaine aisance dans son utilisation que seule la pratique permet d'obtenir. C'est donc ainsi qu'il enchaîne les heures d'entraînement, brisant, coupant, pourfendant tout ce qui peut lui servir de punching-ball. Très vite, la cave finit dans un état déplorable alors que la lame de scie continue à chanter en sifflant sa présence dans tous les coins et recoins. Et à chaque fois qu'il relance une attaque, une question se pose dans son esprit : « Cela sera-t-il suffisant ? »
~
L'heure a sonné pour Kirai. Vérifiant une dernière fois ses vêtements, il n'oublie pas de passer en revus son nouvel accessoire de mort, n'hésitant pas à polir la lame de scie avant de la faire rentrer et de visser ce dernier sur sa tête. Se retournant face à Erisa les bras grands ouverts, cette dernière lui répond par un simple pouce d'approbation. Visiblement, la jeune femme n'a pas le cœur à une quelconque effusion de joie aujourd'hui, ce qui ne manque pas de pousser son grand-frère à la prendre dans ses bras. Un contact qui pousse sa sœur a se lover avec plus de force contre lui, ne voulant pas le voir partir. Pourtant, il se doit de faire face. Récupérant le visage de la belle en pinçant son menton, il plonge son regard dans le sien qui commence à scintiller de contemplation. Un simple baiser sur le front suffit à calmer ses doutes. Après tout, il s'agit de Kirai et même si Chishiya est redoutable, elle ne peut douter de la finalité de tout ceci.
Laissant son grand-frère partir, la jeune femme s'enferme dans l'atelier, regardant son pauvre haut qui ne ressemble plus à rien avant d'aller se confectionner un nouveau vêtement, repensant au toucher délicat de sa peau contre celle de Kirai, qui ne manque pas de lui donner quelques idées des plus prohibés, la faisant rougir avant qu'elle ne chasse tout ceci pour se concentrer sur son office.
Devant l'atelier Dakuwanda, nulle âme ne passe et tous attendent patiemment que, celui qui a fui, revienne faire face à la conséquence de ses actes. Attaquer la famille est une chose, mais enlever un membre aussi important qu'Erisa en est une autre. Et ça, Chishiya ne peut le laisser passer. Paisiblement, il attends dehors l'arrivée de son grand-frère, tenant dans sa main une ombrelle le cachant du soleil brûlant de Suna. Finalement, un léger rictus finit par apparaître sur le visage impassible du garçonnet lorsqu'il voit arrivé celui qu'il déteste tant.
La tension est palpable entre les deux hommes qui se font face. Enfin, ils vont pouvoir se mesurer l'un à l'autre, sans cadre ni contrainte. Certes, ils étaient en pleine ville où les combats sont normalement interdits pour éviter les dégâts collatéraux. Mais il n'y a aucune crainte à avoir les concernant. Car si mort il y a, elle sera donné avec justesse et précision. Gardant le silence, le benjamin fait signe à l'Epouvantail d'avancer vers lui, chose que ce dernier fait tout en gardant une certaine distance.
« Tu voulais qu'on parle alors me voici. » annonce Kirai en ouvrant les bras, affichant un large sourire condescendant alors qu'il laisse retomber ses membres en voyant nulles réactions de la part de son vis-à-vis. « Juste parler hein ?... On dirait que les choses vont être beaucoup plus complexe qu'annoncés... » souffle-t-il alors que Chishiya affiche un léger rictus, avant qu'un cliquetis se fasse entendre. D'un mouvement, le Tailleur se baisse, esquivant le tranchant d'une lame qui avait pour but de lui trancher la gorge. Une bassesse de son petit frère dans laquelle il le reconnaît bien là, ne pouvant s'empêcher de faire une remarque sur les capacités de ce dernier avant de lui filer un uppercut qu'il évite sans problème. Après un ou deux salto, le voilà à bonne distance, prêt à orchestrer un nouvel assaut. Vraisemblablement, il n'en sortira qu'un seul vivant de cette confrontation.
Mais alors que le bourreau s'apprête à réaliser une attaque, il se voit troublé par un geste du Tailleur. Ce dernier, s'incline ? Il vient de retirer son chapeau et lui présente ses excuses, avant de se relever et de jeter de manière théâtrale le pauvre Haut-de-Forme qui virevolte dans l'air et pour lequel, Chishiya n'a aucune attention. Une grossière erreur, car alors que l'artefact se trouve à hauteur de son poitrail, Kirai lance le lien, provoquant le déchaînement de la lame ainsi que le tournoiement de cette dernière qui part en trombe pour se repaître de la chair de son adversaire. Mais c'est sans compté la vivacité de ce dernier qui bloque la lame avec son sabre court, se protégeant d'une mort plus que désagréable. Repoussant l'attaque, le visage de son adversaire se ternit d'une certaine colère alors que celui du Tailleur est des plus amusés. « Quoi ? Tu me pensais aussi bête pour venir sans arme ? Tu devrais te souvenir que le cerveau de la famille c'est moi... Morveux. »
Il a insisté sur les deux derniers mots, sachant très bien que ces derniers provoquent la colère de son adversaire qui, sans sommation, se jette à corps perdu dans la bataille. Un combat qui s'enchaîne entre coups de sabre et de lame de scie, dont les chocs créent des étincelles bien visibles malgré la luminosité ambiante.
Mais alors que le Tailleur test, encore et encore, ses compétences dans le maniement du chapeau mortel, une voix vient perturber l'affrontement, provoquant l'arrêt sur image des deux hommes tandis que le regard de Chishiya se teinte d'étonnement et que ses joues deviennent rouge écarlate. Car derrière l'Epouvantail, il perçoit celle pour qui son amour n'a pas de limite, la fleur de son âme, le sang de sa chair, à peine vêtu d'un soutien gorge en dentelle qui laisse entrevoir beaucoup trop de chair pour ne pas le troubler. D'un geste rapide, il s'empresse vers elle, enlevant son manteau pour le mettre sur ses épaules, alors qu'Erisa le rejette, troublant le garçon qui se retourne vers Kirai. Car si sa sœur ne veut plus de lui, c'est forcément de sa faute. Mais alors qu'il s'apprête à partir à l'assaut, la jeune femme le tire vers lui et lui décoche une gifle des plus bruyantes. Sous le choc, Chishiya ne comprend pas comment un tel acte est possible. Mais avant qu'il ne puisse réagir, la demoiselle le récupère dans ses bras.
« J'en ai marre que vous vous battiez tous les deux. En plus, tu ne m'as même pas prévenu que tu rentrais et tu n'as même pas cherché à me voir... Tu es ma famille Chishiya, mais Kirai aussi et lui, il est toujours là pour moi... Alors s'il te plaît arrêtez vous de vous battre ! Je refuse que les deux personnes que j'aime plus que tout s'entre-tue... Tu veux bien faire ça pour moi ?... Chishiya ? »
Regardant le visage de son petit-frère, ce dernier n'avait pas prévu de finir la tête dans la poitrine de sa sœur, ce qui, évidemment, ne manque pas de le mettre dans un état de transe profonde alors qu'il a l'impression de vivre un doux rêve. Non loin, Kirai fini par lâcher un rictus en récupérant son chapeau, s'avançant doucement vers les deux jeunes gens, passant à côté d'eux avant de lâcher à son adversaire : « Au lieu de t'en prendre à moi, tu devrais demander à Erisa pourquoi je m'en suis prit à la famille... Tu te rendras vite compte que ceux que tu sers et protège n'ont rien d'une famille... » Sans d'autre mot, si ce n'est un baiser sur le front de sa petite soeur, le Tailleur de Suna repart vers son atelier, laissant le duo discuter des raisons de tout ceci.
Le lendemain, le calme est revenu dans Suna. Une paix plus ou moins durable alors qu'un jeune homme s'avance dans les rues de la ville, jusqu'à un petit atelier à l'enseigne vieilli par le temps. D'un geste, il ouvre la grande porte, provoquant la surprise chez les deux personnes déjà présentent dans l'établit qui prenne le thé. Refermant derrière lui Chishiya les observe alors que la tension monte d'un cran. Pourquoi est-il venu ? La réponse vient d'elle-même lorsque, sans un mot, il s'assit à la table du Tailleur, récupérant la théière brûlante avant de s'en servir une tasse.
« On entend des rumeurs sur la famille Dakuwanda... Apparemment, l'un de ses plus éminents membres l'aurait quitté après avoir « trancher » sur quelques décisions importantes... » Le regard des deux homme se croisent, alors que la malice et une certaine complicité se lit malgré tout dans l'échange silencieux. Un simple rictus et les deux hommes se mettent à rire, très vite rejoins par la jeune fille, bien heureuse de voir sa famille réunit.