J’avais réussi à me débarrasser de Hitagi et de cette ordure de Tsumi qui chialait parce qu’il voulait aller au cirque. Je pouvais enfin profiter un peu seul de ce que cette île avait de mieux à proposer. On était sur une île de moine alors normalement, il devrait y avoir à boire quelque part. Je fis le tour des stands, il y avait principalement de la bouffe. Il fallait se frayer un chemin à travers la foule à certains étales.
Je m’approchais d’un vendeur de masques, ils étaient beaux et représentaient des yokais et autres joyeusetés. Je pris celui en forme de tête de Kitsune que je m'empresserais d’attacher sur le côté de ma tête. Tout content de mon achat, je continuais à faire le tour des stands achetant des boulettes sucrées.
J’étais arrivé devant un autre proposant un jeu qui consistait à lancer un anneau autour d’un piqué en bois. Évidemment, c’était truqué, ça se voyait que l'anneau était plus petit que le piquet en bois, mais fallait avoir l'œil. Je continuais à avancer tout en dégustant mes boulettes jusqu’à arriver devant un stand vendant de l’alcool.
ENFIN ! Il y avait du monde à ce stand évidemment et j'ai dû faire un peu de queue pour choper une grosse bouteille de saké et une petite coupelle pour en boire. Tout content, je me dépêchais de trouver un endroit calme afin de déguster cette merveille, on dit que s’il y a bien quelque chose qu’ils savent faire les moines, c'est l’alcool, un truc du genre. Alors vous vous doutez bien que j’eusse hâte de goûter ça par moi-même.
J’avais trouvé un petit coin sympa avec pas trop de passage. Une petite murette où poser mon derrière et de la pelouse à côté pour faire ma sieste. Tout se déroulait parfaitement, j’étais assis, prêt à ouvrir ma bouteille lorsqu’un gosse s’étala violemment devant moi. Il venait de manger littéralement le sol. Je laissais un petit rire échappé parce que c’était drôle quand même, il ne faut pas déconner, puis, lorsque je le vis se relever en pleure avec le bras en sang, je ne pus m’empêcher un petit mouvement me redressant légèrement, mais j’avais décidé d’attendre de voir si les parents allaient débarquer.
Il pleurait, mais personne ne venait. Il se tourna vers moi tendant ses bras comme si je pouvais être d’une quelconque aide. Je n’avais pas envie, je vous jure, j’étais en vacances là et puis avec Hitagi qui a perdu son combat, je n’étais pas vraiment d’humeur et puis le gosse a des parents nan ? Après avoir poussé le plus gros soupir de ma vie, je posai la bouteille sur la petite murette et approchai le gamin.
-Tu ne t’es pas loupé gamin ! Fait voir ton bras ! Ils sont où tes parents.
Le gamin ne répondit pas et continuait à pleurer, soudain, je me rendis compte d’un truc, la blessure sur son bras, c’était du flan. Il avait rien, alors pourquoi il chialait ?
-Merci ! Hahahahahahah ! Dit un type qui passait derrière moi.
Ah, je viens de me faire avoir ! Le gamin se dégagea de ma prise et rejoint l’homme qui venait de chaparder ma bouteille. Honnêtement, si on ne devait pas être discret et tout je les aurais butés. Je me redressai attrapant ma chaussure et l’envoyant en pleins sur la bouteille que tenait l’homme. Cette dernière lui échappa des mains et tomba sur le sol sans se briser. Merci Kami-sama !!!!!! Un peu surpris, l’homme essaya de se baisser pour la prendre, mais j’étais plus rapide.
-Vous venez de commettre une sacrée erreur trou de balle. Dis-je en foutant mon poing dans sa tronche.
Je sentis un truc se briser, je pense que c’était son nez. J’y étais allé un peu fort en vrai. Il tomba sur le cul en se tenant le visage.
-Vous trouvez ça normal de prendre un truc qui ne vous appartiens pas ? Demandais-je sans grande conviction. Faites voir ! Lui dis-je en essayant de lui choper la tête.
Il eut d’abord un mouvement de recul puis se laissa faire. Les passants nous dévisageaient et le gamin alla à côté de ce que je supposais être son père. Je lui remis le nez en place et lui passa un petit coup d’irou sur la tronche histoire de.
-C'est bon dégagez maintenant ! Dis-je en faisant un mouvement de la main.
J'étais beaucoup trop gentil, ça allait me perdre un jour. Il se sentait mieux s’excusa et partit. J’attrapai ma bouteille et retournai tranquillement à ma place dans le but de boire.
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Shirogane Honoka
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[AMANOGAWA] L’alcool est l’aspirine de l’âmeft. Chinoike Toshiro
Il y avait des jours avec et des jours sans comme on disait. J'avais passé toute ma matinée à mater les combats du tournoi en compagnie de Sabito et autant vous dire que c'était pas la grande joie. Lui qui d'habitude avait l'art et la manière de passer son temps à causer et à critiquer comme le bon Tomeï qu'il était, pas un mot. Un silence de mort. Si je n'étais pas muette, j'aurais pu aisément le titiller sur le sujet, mais je le supposais de mauvaise humeur et pour ne pas que cela ne déteignît sur moi, je préférais me tenir tranquille. Aucune question, juste le silence.
On passa ainsi des heures à observer les combattants, qui, comme j'avais déjà essayé de le lui faire comprendre, ne pouvaient rien m'apprendre. J'avais eu beau lui dire que son idée était vaine, il n'avait jamais lâché l'affaire jusqu'à peut-être maintenant. En le regardant en coin, même derrière le verre de ses lunettes, je pouvais lire de la déception. Une mémoire perdue, ça se récupérait pas de cette façon à moins d'un miracle, quand bien même il y avait quelque chose à retrouver. Même les médecins de l'époque m'avaient bien spécifié que la violence de mon trauma crânien avait été assez important pour ne pas trop à espérer. Mais lui... Il s'accrochait malgré les années, il voulait savoir. Peut-être était-il en train de comprendre qu'il n'aurait jamais de réponse.
Je fumais, crachais des ronds de fumée alors qu'il se restait muet, les yeux fixes sur l'arène. Je me demandais à quel point son amie avait été si importante pour lui pour qu'il s'accrochât tant à vouloir la vérité. Est-ce que c'était pour son deuil ou la vengeance ? Pour moi, c'était crétin si c'était pour une vendetta, mais Sabito était pas du genre à s'étendre. Trop fier le type.
" Je suppose qu'on obtiendra rien aujourd'hui non plus. "
J'arquais un sourcil de surprise de l'entendre ouvrir la bouche et me tournais vers lui.
" Je crois que ça sert à rien de rester plus longtemps sur cette île. Je pense rentrer. Si un bateau par demain, je le prendrais. T'as le choix de m'accompagner ou bien de continuer à picoler jusqu'à la fin du festival, mais tu te démerderais pour revenir par tes propres moyens. "
Quel enfoiré. Il m'avait forcé à venir ici et maintenant il sortait la carte du chantage et jugement. Je ne pus m'empêcher de le regarder avec un regard blasé et de lui faire un joli doigt d'honneur en guise de réponse alors que je tenais ma clope bien serrée entre les lèvres. Fallait bien évidemment comprendre que je comptais pas le suivre et que je ferais comme je l'entendrais. Il se contenta de se lever et se barra en me laissant en plan. Super.
De mon côté, je restais encore quelques minutes, juste le temps de finir ma cigarette avant de prendre le pas pour me barrer de la zone. J'en avais un peu marre de mater des gens se mettre sur la trogne, même si j'arrivais à avoir un regain d'intérêt quand il y avait des manieurs de sabre. Bref, je décampais et toute la question était de savoir ce que j'allais foutre maintenant que le Tomeï me laissait en plan. Du coup, je me suis mise à trainer dans l'archipel. J'avais déjà fait quelques emplettes les jours précédents et plus trop les moyens de dépenser plus. Il me fallait conserver mes quelques ryos pour la bouffe et le voyage de retour, chose qui restreignit mes "loisirs". Mais voilà, au gré de mes pérégrinations, je fus le témoin d'une rixe assez ridicule entre un voleur de gnôle et un type qui se défendit sans trop de mal. Par contre, j'avais pas compris pourquoi il avait pris la peine de soigner son agresseur - et qui en passant me fit comprendre qu'il était un shinobi médecin.
L'histoire aurait pu s'arrêter là, mais était-ce la faute de mon ennui ou d'une soudaine curiosité - ou la présence d'une bouteille - je m'approchais de l'inconnu. Je sifflais pour attirer son attention avant de lui glisser sous le nez mon calepin de note. Si c'était un docteur, le bandage qui entourait ma gorge lui laisserait déduire mon mutisme.
" Je sais pas pourquoi vous avez soigné ce type, mais sachez que son gosse vous a fait les poches. "
Un petit malin qui avait visiblement bien appris de son père et qui avait pas froid aux yeux, même après l'avoir vu se faire exploser le nez.
" Vous êtes un ninja-médecin, n'est-ce pas ? Vous êtes là pour soigner les participants du tournoi ? "
Je rangeais brièvement mon carnet pour me rouler une clope. Je nierais pas que j'étais intriguée par le comportement contradictoire du bonhomme.
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Bien sûr, il fallait que ça m’arrive à moi. Il y a des centaines de personnes et je suis le seul couillon à qui ça arrive, en tout cas à ma connaissance. Forcément, ça me faisait chier, fallait qu’on évite de se faire remarquer et moi, je me fais tirer ma bouteille.
Après un gros soupir, je me tenais prêt à verser le saké dans ma petite coupelle, quand soudain, un sifflement attira mon attention. Une femme aux cheveux blanchis, une cicatrice sur le front et une autre sur l’œil s’approcha de moi. D'abord un peu méfiant, vu ce qui venait de m’arriver, j’avais un peu peur qu’elle me vole mon précieux.
Elle sortit un petit un calepin et gribouilla dessus avant de me le poser sous le nez. Je lui lançai un petit regard avant de me pencher sur son calepin, elle avait un bandage situé au niveau de la gorge et donc sûrement un problème de voix, une muette ?
Je me repenchai sur le calepin, le premier truc qui me frappa, c’était qu’elle avait une jolie écriture comparée à la mienne, c’était plutôt agréable à lire et en même temps valait mieux pour elle si elle voulait se faire comprendre correctement et ...
-Fait les poches… Dis-je en comprenant petit à petit ce qui venait de m’arriver.
Je tâtais mes poches à la recherche de ma bourse et poussai un gémissement de frustration ultime.
-Le petit …. Si je le revois, je te jure que … Dis-je incapable de desserrer ma mâchoire.
C’est ça d’être trop gentil aussi, j’aurais dû le laisser là avec son nez pété, ce n'est pas Hitagi qui aurait dit quoi que ce soit en plus ! Mais quel con. Je maudissais tous les dieux existant du sekaï. Il fallait que ça arrive là maintenant, moi qui rêvais de passer une bonne soirée tranquille sans embrouille. Est-ce que c’était un coup du karma ? Il ne me semble pas avoir brûlé des chatons pourtant !
Depuis le début du voyage ça n'allait pas en vrai, en y repensant, c’est depuis qu’Hitagi avait annoncé la présence de Tsumi ! Nan, ce n'est pas vraiment de sa faute pour le coup. Mais merde ce n'était pas juste ! Je lui ai même soigné la tronche ! Ok, c’était pour qu’il évite de rappliquer avec des moines en colère prétextant que je l’avais agressé, mais quand même quoi, putain, je rêve.
Je vérifiais dans une autre poche et tata les quelques pièces qui me restaient, de quoi acheter une autre bouteille. Après pour ce qui est du voyage du retour Tsumi paiera à ma place pas grave.
Je poussai un énorme soupir. Même si j'avais caché quelques pièces dans une autre poche, ma bourse était pas mal remplie ça me faisait chier.
-Bon ! Voyons le bon côté des choses, il me reste ça. Dis-je en agitant légèrement ma bouteille de saké.
Elle écrit autre chose sur son carnet.
-Ninja médecin ? Oui et je suis plutôt doué en plus, mais non je ne soigne pas les participants, j’étais venu accompagner une amie qui venait participer, mais elle s’est faite sortir au premier tour. Alors je me suis dit que c’était une bonne occasion pour picoler avant de rentrer.
Elle rangea son carnet et se roula une cigarette. Est-ce qu’elle était en train de squatter ? Oui, je pense, mais j’avais une bouteille et comme disait Buntaro, l’alcool tout seul, c’est bien, à plusieurs, c’est mieux. Est-ce qu’il disait ça pour boire avec moi ou pour me prendre de l’alcool, mystère. Je remplis la coupelle avant de la tendre à l’inconnue.
-Toshiro, enchanté. Dis-je en tendant la coupelle à la muette. Si vous voulez m’accompagner dans mon ivresse, je ne suis pas contre du tout. Vous étiez venu voir un de vos amis combattre ?
Je posais mon masque à côté de moi, c’était un peu plus confortable, la ficelle me gênait un peu.
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[AMANOGAWA] L’alcool est l’aspirine de l’âmeft. Chinoike Toshiro
Ce type avait décidément une drôle de dégaine et il me faisait tout aussi bien une drôle d'impression. Visiblement, même s'il avait ragé un peu, il avait l'air de préférer choisir une philosophie de vie plus... positive. Il agita la monnaie qui lui restait sous mon nez. Je haussais les épaules comme pour lui signifier que c'était déjà pas mal. J'avais l'impression que c'était toujours plus que moi et mes poches trouées.
Concernant ma question, je n'avais visiblement pas tapé dans le mille, ou plutôt juste à moitié. Médecin oui, mais pas pour les mecs du tournoi. Lorsqu'il m'indiqua que l'une de ses amies avait participé et avait été dégagé du tournoi, je me demandais si je l'avais vu. Il y a avait de fortes chances parce que j'avais passé toute ma sainte journée à mater des gens se foutre sur la gueule. Tandis que je réfléchissais, clope au bec, il se présenta modestement à moi en me tendant une coupelle de saké. Là, on parlait le même langage et un large sourire apparut sur mon visage.
Je me saisis du verre et le leva comme pour le remercier, avant de récupérer une nouvelle fois mon carnet. Boire ou écrire, il fallait choisir. Je posais ma coupelle sur la muraille et commençais à lui répondre.
" Moi, c'est Honoka. Merci pour le verre. "
Je lui mis le papier sous le nez et une fois qu'il eut temps de le lire, je repris mes écritures.
" Je vais pas être très originale, mais j'avais en effet quelques camarades qui participaient. Deux. Nozomo Yukio et son frère Nozomo Hayato. "
On remarquera que je citais pas Ogawa. Normal, c'était pas mon pote et qu'importait ce qui pouvait lui arriver, je m'en foutais un peu. Qu'il gagna ou perdit, c'était du pareil au même, bien qu'on pourrait sans doute jouer les fiers parce qu'il représentait le village. Mais j'étais pas chauvine. Je me foutais de tout tant qu'on m'emmerdait pas. C'était ça mon nindo.
Sur ces mots, je reposais mon carnet pour reprendre le verre. De mon autre main, je me libérais de ma clope avant de boire d'une traite ma coupelle. J'étais pas là pour faire de la dégustation, mais je refis un signe de tête pour montrer ma gratitude face à cette liqueur salvatrice.... et finir une nouvelle fois la cigarette en bouche. Un vice pour un autre. On me referait pas. Le verre posé, je repris mes notes.
" Je sais pas pour vous, mais moi j'ai jamais compris le plaisir qu'il y avait à se foutre sur la gueule. Bien que je suppose qu'en tant que médecin, la gratuité des coups, ça doit vous gonfler, non ? "
Cette phrase pouvait sans doute sonner étrange dans la bouche d'un shinobi, et peut-être encore plus pour un sunajin. M'enfin quand on y réfléchissait, j'étais une Shirogane, c'était ma marionnette qui prenait cher pour moi.... même si j'étais tout aussi apte à me battre au corps à corps. Le truc, c'était que même si je concédais facilement à la violence, que je me battais comme tout ninja que j'étais, j'étais pas habitée par l'adrénaline des combattants que j'avais vus se molester. Certains souriaient alors qu'ils pissaient le sang. Moi, à part pour énerver l'adversaire, je comprenais pas le délire.
Drôle de monde.
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Elle me donna son nom : Honoka. Elle était venue, elle aussi, afin de soutenir des amis à elle. Lorsque je vis le nom d’un de ses potes, je ne pus empêcher un fou rire de sortir.
-Yukio, hein ?! C’est très drôle parce que mon amie, c'est Noriko celle qu’il a éliminée.
Je repris une gorgée de saké avant de reposer la coupelle.
-Ils se sont bien battus, je pense qu’elle ne regrette pas d’être venue, mais j’aurais bien aimé la voir gagner.
Elle reposa le verre que je remplis à nouveau. Il est vrai que j’appréciais ne pas boire tout seul dans mon coin. En plus, elle était de bonne compagnie, elle ne parlait pas, ne me demandais pas de la soigner pour x ou y raison et surtout elle n'essayait pas de voler le reste de ma bourse, chose appréciable quand on regardait bien.
Honoka reprit son carnet pour y gribouiller des mots.
-Le plaisir de se foutre sur la gueule hein ?!
Je repris quelques gorgées de saké et après un soupir, je répondis à sa question.
-Le truc le plus emmerdant avec ça, c’est que c’est toujours pour n’importe quoi, ça va du “On s’amuse” à “il faut que je défende mon honneur”. J’appartiens à un clan de guerrier et je peux te dire que je dois souvent les soigner et pas parce qu’ils ont combattu un ennemi, donc oui je ne comprends pas trop non plus. D’un, ça m’embête parce que ça me rajoute du travail alors qu’il y a des gens blessés pour des choses plus sérieuses qui demandent mon attention et de deux, je trouve ça ridicule qu’ils règlent toujours tout comme ça. Y a des façons de faire plus drôle et moins dangereux comme un bon vieux pierre papier ciseaux. Mais non, ils préfèrent s’entailler les bras ou se mettre des coups sur la tronche. Je suis devenu médecin pour sauver et soigner les gens, s’ils commencent à se mettre dans le mal pour le plaisir, je ne suis pas sortie de l’auberge.
Je finis la coupelle avant de la reposer.
-Regarde ce tournoi ! C’est l’illustration même de ceux qui joue à qui a la quéquette la plus grosse. Alors, non, je ne comprends pas trop comment on peut prendre plaisir à se mettre sur la tronche. Déjà que dans notre profession, on y est la plupart du temps obligé… Si Noriko m’entendait parler. Dis-je en rigolant.
Et puis, que dire de cette pratique des Chinoike qui consistait à se taillader de toute part pour utiliser leur sang comme arme. Déjà, c'était dégueu et effrayant, et en plus à côté ça demande des soins. Si en plus ils font ça pour s’amuser, imaginer la quantité de boulot. Donc ouais, ça me gonflait !
Un ange passa.
-Mais bon, c'est le tempérament des gens et on ne le changera pas malheureusement. Si je puis me permettre une question totalement pas délicate du tout. Tu es muette de naissance ? Je ne m'y connais pas énormément sur le sujet, mais y a un moyen pour que tu récupères ta voix ? Si ça te gêne, ne réponds pas hein, c’est une déformation professionnelle. Dis-je en me frottant la tête. Sers-toi si t’en veux encore.
Humhumhum pas délicat du tout même, mais j’étais de nature curieux pour tout ce qui touche le domaine du médical.
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Mon nouveau camarade se mit à rire lorsque je fis allusion au Nozomo. Visiblement, c'était son amie qu'il avait combattu. Quelle ironie. On pouvait pas nier que le monde était petit. De ce que je me souvenais de la bataille, elle s'était rudement bien battue et maniait le sabre avec une certaine sauvagerie. La petite dame faisait pas dans la finesse, un style qui avait bien mis à mal Yukio d'ailleurs... même s'il avait remporté le combat.
" En effet, c'était un beau combat d'épéiste. "
Je lui glissais mon message sous le nez, même si au fond de moi, sans pour autant être chauvine, j'étais pas peu fière que le sunajin eut gagné. M'enfin, je devais avouer que je n'avais pas l'esprit guerrier de Yukio, ni même de cette jeune femme qu'il avait combattu. J'étais de celle qui aspirait à la tranquillité alors qu'on lui avait appris à fabriquer des armes de guerre. Ça aussi, c'était plutôt ironique. Finissant tranquillement ma clope, tout en écoutant la réponse de Toshiro, je me mis à contempler l'horizon dont on devinait la mer environnante. Depuis que j'étais sur l'île, c'était la première fois que je me prenais une pause pour mater l'océan. Curieusement, cela me fit presque regretter mon désert. Trop l'habitude de voir des dunes.
J'écrasais mon mégot sur le muret et le planqua dans ma poche une fois parfaitement éteint. Dans ce même mouvement, je pris mon carnet pour répondre au médecin, cherchant les bons mots à écrire.
" Je suppose qu'il y a des gens qui veulent se prouver des trucs à eux-mêmes. C'est le moyen le plus animal, le plus basique d'y parvenir. "
Un petit sourire en coin s'afficha sur mon visage au moment où je commençais à écrire sur une autre page.
" Y a pas plus égoïste que quelqu'un qui adore se prendre des coups de toute façon. "
C'était à se demander à qui je faisais véritablement référence. Sans doute à moi, mais pas sous la forme d'un tournoi. Quitte à prendre cher, je le faisais dans la règle de l'art et pour la cause comme on disait... ou bien parce que j'étais bien payée. En tout cas la réflexion nous laissa pensif tous les deux, avant que Toshiro nous ramena à la réalité pour satisfaire sa curiosité. Je laissais échapper un petit ricanement moqueur devant tant de manière. Fallait dire que j'étais plutôt habituée. Le fait que l'on ne me posa pas la question me paraissait aujourd'hui presque plus bizarre.
Sereine, j'amenais ma main vers le col de mes fingures et l'abaissa légèrement pour montrer des bandages qui entouraient ma gorge. D'un doigt habile, je desserrais légèrement l'un des tissus qui cachait la brûlure qui se trouvait en dessous, avant de me refagoter comme il faut.
" Blessure de guerre, on va dire. Brûlure directe avec en prime respiration d'un poison corrosif. La totale. "
Je lui tendis mon message.
" Sur le plan technique, c'est soignable. Mais à l'époque de mon accident, il y avait pas de ninja-médecin ayant les capacités de le gérer. Fallait déjà que je reste en vie. Et maintenant... on dira que j'ai pas les ronds pour payer le doc. "
Un nouveau papier lui glissa dans les mains, alors que de mon côté je pris la bouteille pour me servir à nouveau un verre. Mais au moment où je m'apprêtais à boire une gorgée, j'eus un nouveau petit sourire en coin, mes yeux droits sur l'horizon. Je poussais subitement ma voix à tenter de sortir un mot audible.
" Habituée. "
Ouais, c'était le mot. Habituée, comme on pouvait s'habituer de tout, du bon comme du pire.
Chinoike Toshiro
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-Une blessure de guerre hein ?! C’est vrai que les soins sont beaucoup trop chers.
J’ai toujours considéré que les médecins qui étaient payés une blinde pour soigner des gens étaient de purs escrocs. Ça m’était déjà arrivé de passer derrière un type qui avait payé un médecin pour une histoire de toux et qui s'était vu prescrire des plantes contre les démangeaisons. Donc c’est vrai que c’était compliqué de trouver un bon médecin abordable.
Je la regardais se servir à boire, quand soudain, elle réussit à sortir un mot.
"Habituée".
Pire mot, s’habituer, c’était baisser les bras quelque part. Je n'aimais pas trop ce mot. Je soupirai avant de me resservir un verre.
-Je ne m'y connais pas trop en soin de la gorge, mais je peux essayer de me renseigner à l’occasion si tu veux.
C’était peut-être un peu bizarre de dire ça à une inconnue, mais j’étais devenue médecin pour prendre soin de mon petit frère actuellement décédé. Je n'avais plus vraiment d’objectif à part survivre et aider mes camarades Chinoike à faire pareille.
Je me suis mis à rire.
-Après tout, je suis sûrement le meilleur médecin que t’ai pu croiser.
Avant qu’elle ne put écrire quoi que ce soit, je lui dis :
-Ne t'inquiète pas pour mes tarifs, pour des partenaires de boissons, je fais un prix réduit. Une bonne bouteille et un coup de main pour les recherches. À prendre ou à laisser.
Pourquoi demander à faire les recherches avec elle ? J’avais la flemme et vu que c’était pour elle, je ne voyais pas réellement pourquoi je devrais tout faire tout seul.
Cul-sec.
-Bien sûr, cette offre sera toujours valable. Il faudra juste que tu envoies une lettre ici.
Je pris son petit carnet et y notai le nom d’un village que nous utilisons afin de récupérer du courrier et de garder la localisation de notre terre terre secrète. Je me resservis un verre avant de reprendre.
-Je suppose qu’on va bientôt partir, les gamins voulaient s’amuser un peu avant, même si Noriko doit être dégoûtée d’avoir perdu. Si on enlève le côté tournoi, c’est quand même sympa ce qu’ils ont fait ces moines. Ça doit être une de leur manière de gagner de l’argent pendant que nous, on en perd. Dis-je en rigolant. On n'a pas vraiment de truc comme ça par chez nous.
Je bus mon verre laissant mes yeux vagabonder de passant en passant.
-Tu viens du coin ? Demandais-je à la muette. Le type qui nous a amenés, nous a dit qu’il y avait quelques pirates dans le coin. C’est pour ça que j’aime bien bouger, on découvre tout un tas de paysages ou de coutumes qui nous étaient jusque-là inconnues. Si je peux te conseiller un coin, la vallée des nuages. C’est super beau !
Je terminais mon verre avant de me lever brusquement pour tester si j’avais encore de l’équilibre.
-Je vais essayer de retrouver le petit con et son père, pour récupérer ma bourse. Tu veux venir ?
Je les avais vus s’éloigner un peu du marché et partir par le chemin là-bas. Ça ne me fera pas trop de mal de me dégourdir les jambes et de visiter un peu plus cet endroit.
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Étrange comme ce type que je connaissais pas me paraissait sympathique. Allez savoir si c'était l'alcool du fond de mon verre ou l'ambiance bon enfant de cette île, mais on avait l'impression d'avoir une conversation de vieux camarades. Mais tandis que je perdais toujours mon attention sur l'horizon, j'écoutais d'une oreille faussement distraite les paroles de Toshiro. Cela me fit sourire. L'idée qu'un gars que j'avais jamais croisé jusque là se proposa de m'aider de la sorte, c'était bizarre, à tous les points de vue. N'importe quelle âme sensée se méfierait, encore plus d'une femme dans mon état. Je parlais de blessure de guerre et lui voulait tenter de soigner ça. Je supposais que la médecine était une vocation. Je pris mon carnet.
" J'ai aucune compétence médicale et tu me dois rien. T'emmerdes pas pour quelqu'un comme moi. "
La stricte vérité. Je m'étais habituée à mon mutisme, parfois il m'arrangeait bien. Cela m'évitait d'épiloguer ou de me barrer de conversation trop chiante. Il me permettait de ne pas avoir m'expliquer aussi. J'en étais même venue à un point que je me souvenais à peine de la tonalité de ma propre voix. Quel était le vrai son de mon rire ? Est-ce que je savais chanter ? Comment je braillais quand je m'énervais ? J'avais de toute façon personne auprès de qui la faire raisonner. Cela n'avait clairement pas d'importance.
Je finis par sortir de mes pensées, principalement parce que mon comparse semblait rire de ses propres blagues. Le coin de mes lèvres s'étira naturellement alors que je haussais les épaules. Il était exact que je connaissais pas beaucoup de médecin, même si Suna avait sa petite réputation avec le clan Kurasibe. Cependant, ces nanas étaient vraiment bizarres et je n'en fréquentais aucune.
Le buveur aux cheveux de nuage me précisa quand même ces tarifs, mais je devais dire que je m'attendais clairement pas à ce genre d'échange. Le type était pas un vénal, il marquait clairement des points. Je n'eus même pas le temps d'agiter mon crayon qu'il me faucha mon calepin pour y noter une adresse. Sans déconner, en d'autres circonstances, ça sonnait presque comme un plan de drague ringard. Quand il me le rendit, je regardais le lieu où je pourrais éventuellement lui écrire : l'isthme de gel. L'autre bout du monde, on pouvait pas faire pire pour une sunajin. Cela restait néanmoins ironiquement drôle.
Je finis le fond de mon verre et me ralluma une nouvelle cigarette après avoir fini la dernière. Le temps passait vite quand on s'amusait... ou qu'on buvait. Le ciel commençait à virer orange, les passants se pressaient un peu, sans doute pour se rendre au festival. Il y avait toujours plus de monde le soir, surtout maintenant que les compétiteurs de la journée avait fini leur combat de catch. Je me levais péniblement du muret sur lequel j'étais assise et tendit mes bras en avant pour m'étirer. C'était à ce moment-là que Toshiro me demanda d'où je venais, je savais pas pourquoi ça me fit sourire une nouvelle fois. Je pris mon carnet et le notait simplement.
" L'autre bout du monde : le pays du vent. "
Il comprendait peut-être mieux pourquoi il devait pas se prendre la tête pour soigner une femme comme moi. La distance, l'infime probabilité que je revins dans le coin, et tout simplement le métier. Mais j'étais pas sourde à sa proposition.
" Si un jour je suis amenée à traîner dans ta région, j'oublierais pas que je te dois une bouteille. "
Je lui montrais mon message, avant de regarder tout autour de moi. Maintenant qu'on avait bien bu, il voulait se lancer dans la quête de son voleur ; Est-ce que moi je voulais en être ? On allait pas se mentir, j'avais carrément la flemme et j'avais pas oublié que l'autre tocard de Tomeï m'avait planté en me disant que je devais me démerder. Je savais pas trop comment j'allais me démerder. Le plus intelligent serait sans doute de trouver les frères Nozomo et Ogawa. Mais qui avait dit que j'étais une femme qui se laissait guider par les décisions raisonnables.
" En tant normal, je te mentirais pas en te disant que je me contenterais d'aller grailler ailleurs, mais je t'en dois une. "
Je lui montrais à nouveau mon carnet et désignais également sa bouteille de saké vide. J'avais la flemme facile, mais pas l'ingratitude. En général. Prenant une bonne bouffée de ma clope, j'enjambais le muret pour suivre les traces de nos fugitifs et une fois de l'autre côté, je repris mon crayon, une question à la con me pendait aux lèvres.
" On doit se peler le jonc là d'où tu viens, non ? "
Quitte à chasser le voleur, autant taper la conversation, et qui savait, peut-être que de mieux le connaître me servirait un jour.