- Encore pas rangé ?! Tu commences à me faire peur, la vie de ninja n'est pas assez active pour toi ? Pourquoi maintenant c'est le bordel ?
Le blond, encore assoupi, releva la tête de l'oreiller. Sanaë Kaminari était rentrée dans sa chambre et l'apostrophait sur l'état, calamiteux certes, de sa chambre. Pourquoi était-il négligent par rapport à la tenue de son espace personnel ? Tout simplement parce qu'il se faisait chier. Rien ne se passait : Pas de mission, pas de chef d'équipe... Le village ressemblait sans nuls doutes à une ville fantôme pour le jeune garçon qui ne trouvait rien d'intéressant à faire. Il ne voulait tout simplement pas ranger ou nettoyer quoi que ce soit... La vie était soporifique, tout était trop lent pour lui. Isasu voulait bouger, faire des missions, se battre, parler, apprendre... Tout était trop nul.
Alors Kaminari lisait, encore et encore, des rouleaux. Pas de ninjutsu dans l'enceinte de la maison, dans la chambre, le salon ou dans le jardin, alors il partait dans l'étrange monde mental qui lui avait servi pour le clone de Ranton et s'entrainait en pensée. Ces sessions pouvaient durer des heures, assis en méditation sur son lit. Les yeux clôt, seule la respiration cadencée de l'éphèbe troublait le silence tranquille de la chambre... Parfois, quelques pas trempés la surface de la quiétude par une écume tranquille, mais jamais bien proche de la porte de l'antre. Il était au fond du couloir, rien ne pouvait le troubler. Enfin, ici il dormait, sans doute un début de dépression...
- Je vais ranger, plus tard... Les ermites n'avaient pas une mère pour les engueuler, quelle chance ! - Tu dis toujours ça ! J'ai lu qu'a ton âge, les garçons doivent sortir pour se développer... Le fils adolescent scruta sa génitrice. "C'est encore une théorie fumeuse dans tes magazines ?" - Merde ! De l'aggressivité qui cachait un mal de vivre immense, une oisiveté qui était loin d'être agréable. Le garçon sentait couler le temps comme de l'acide sur sa peau.
Sanaë était amatrice des théories pédagogique sur l'éveil des gamins, pour une femme au foyer, elle faisait une belle puéricultrice. "Trois fils et un mari, faut s'appuyer sur du théorique pour tenir le coup".
Se relevant légèrement pour s'asseoir, un gros exploit vu l'apathie des derniers jours, il réfléchit quelques instants : Des trois, il était le plus calme. Le plus introverti, Eiji était le grand frère fort et fier, il était solide, mais surtout assez extravertie sur ses émotions. Parfois on pouvait se demander s’il connaissait la tristesse, la colère par contre ... Seya était plus nié, sans doute l'âge, mais il riait et jouait comme si demain n'existait pas. Ils avaient de la chance, en quelque sorte, le chemin était tracé : Le chantier, le travail manuel, récupérer l'affaire du père, Hiro. Un ouvrage rendant fier, utile au village, mais une routine terrible : Boulot, dodo.
N'importe quel accident et c'était la fin de leur part dans la profession... Ricanant, Isasu se dit que c'était un peu la même chose pour lui-même. Si demain il perdait un bras ou une jambe, finit le ninja et bonjour... le handicapé ? Un frisson le prit en pensant qu'à part le ninjutsu et les trucs de ninja, il n'avait rien d'autre. Un jour, deviendrait-il un poids pour ses frères, si tout cela tournait mal. "Je ne risque pas de me blesser en étant coincé dans ma chambre". On n'était bien pourtant là-dedans.
Il se recoucha.
Sanaë avait assisté à tout ça, horrifié. Ses fils étaient des gamins terribles et bruyants, sauf lui. Le garçon du milieu : Différent. Elle l'aimait comme on aimait un trésor, il ressemblait aux anciens du clan... C'était autant une bonne nouvelle qu'un terrible présage. "L'orage se calme, avant d'exploser". La mère voyait dans l'attitude de son adolescent une habitude issue des archipels, le mode de vie ancien des insulaires était porté vers l'action : Se nourrir, construire, survivre. Avec l'apport des villages, un nouveau mode de vie plus aisé était arrivé un peu partout. Uzushio avait son influence même dans les territoires non conquis, résultat ? Moins de survie, plus d'apathie. "En plein cœur de l'urbain, c'était obligé que l'on en souffre." La conjoncture faisait que le petit n'avait vraiment aucun travail, rien pour animer sa flamme... Elle-même devait se tenir active pour échapper à ce type de tragédie : Trois petits mecs, c'était bien pour rester active. Il n'avait pas la chance d'avoir des responsabilités ou des devoirs en tant que mère.
- Au fait, une missive est arrivée : Tu as une mission, avec ce fameux Fubuki et une certaine Hana. La matriarche du foyer avait lu en diagonale, déjà honteuse de lire le courrier de son shinobi de fils. Les magazines vantés la culture du jardin intime des enfants, surtout au jalon de l'adolescence, mais elle était curieuse. L'arrivée dans la chambre de Isasu, c'était surtout pour le prévenir... Elle avait peur de tomber au milieu d'un moment gênant.
Le fils, couché, se releva d'un coup : Une mission ?! Rejetant la couverture le plus loin possible de lui, il partit à la douche pour s'habiller et être paré ! La passivité des derniers jours ? Disparu, il avait un truc à faire. Une activité tangible, des gens à voir et du ninjutsu à faire ! La présence de Fubuki fut un régal aux oreilles du fils de l'orage qui espérait que sa mére ne se trompait sur la lecture. De quoi parlait cette mission, au fait ? Souriant alors que l'eau réchauffait son corps, comme son âme, il s'écria :
- Maman ! Tu peux me faire une omelette au saumon et une soupe miso ? Je dois aller vite ! Tu peux aussi me mettre le parchemin sur la table ? Celle-ci sourit, encore dans la chambre puisqu'elle refaisait le lit. "Encore du travail."
La disparition d'une jeune fille sur une île adjacente à Jukago ? Le blond s'en fichait, il voulait bouger et enfin il avait une raison ! Il allait trouver cette fille, enfin... Savoir où elle était et prévenir le kage. Pourquoi donc ? "Je m'en fiche."
L'excité sortit, se séchant à moitié pour enfiler des vêtements propres et s'élancer dans la cuisine ! Prenant un contenant et une bombilla, il se fit un maté. Pas question de laisser sa mère toucher au breuvage... Elle ne savait pas faire. Sanaë regardait son fils se servir en pensant que le maté était bien trop excitant pour le bien du jeune garçon, mais qu'importe... Tout était mieux que l'apathie.
Le petit déjeuner engouffré comme un requin agglomère les petits poissons dans son ventre, Isasu se releva pour débarrasser la table. Il était quand même un peu actif dans les activités de la maison. Prenant une veste, rapidement, il allait sortir, mais se ravisa pour aller encocher un bisou sur la joue de sa mère. Elle le comprenait, sans jugement. Les frères l'avaient ignoré, après des réflexions agressives sur la vie de ninja très tranquille.
Une fois sortit, il commença à courir pour rejoindre le point de rendez-vous pour le départ en mission : Le port. Secrètement, le blond espérait avoir enfin une équipe...
De l'activité !
Parchemin de mission:
Une piste à suivre...
Au large d'Uzushiogakure, se trouve l'île de Jukago dont les principales occupations se résument à la pêche ainsi qu'au commerce d'un fruit exotique qui ne pousse que sur cette île. Cependant, au cœur de la petite bourgade donnant son nom à l'île, l'ont nous a fait part de la disparition d'une jeune fille sur une île adjacente, ne nous donnant que très peu d'indication sur son physique, l'on sait qu'elle a atteint Jukago avant de continuer son chemin vers on ne sait où. Votre mission sera de retrouver la trace de la fugueuse. Cependant, et nous insistons sur ce point, en aucun cas, vous ne devez entrer en contacte avec la fillette. Dès lors que vous aurez retrouvé sa trace, il vous sera demandé d'en référer au Senkage le plus vite possible. Votre discrétion sera également fortement appréciée par le Conseil.
Une nouvelle mission attend Hana mais avec de nouveaux coéquipiers - ou presque. Une occasion pour la jeune femme d'éprouver ses talents autrement et de sortir de ses habitudes - ou presque.
feat Genins Uzujin
C'était une merveilleuse journée qui s'annonçait, ou plutôt une journée d'apparence merveilleuse et tout ce qu'il y avait de plus tranquille, un beau soleil, des températures agréables, pas une ombre à l'horizon... si ce n'était un mortel ennui pour l'Omura. Devant sa coiffeuse, la délicate genin aux yeux parme semblait la tête un peu ailleurs, le regard vide, soupirant lascivement à chaque geste de son peigne sur sa longue chevelure. Comme à son habitude, ses pensées ne pointaient que dans une unique direction, celle de son Capitaine qu'elle ne voyait plus. Trop pris, trop demandé, Rinkusu était devenu un homme très important du village, un homme à responsabilité dont les charges ne cessaient de se multiplier. Et Hana ne savait que penser. Autant elle se sentait particulièrement fière d'être éprise d'un shinobi aussi merveilleux - car c'était ainsi qu'elle le voyait - autant elle jalousait tous ceux qui accablaient son temps, car elle ne pouvait être en sa compagnie.
" Aaaaah.... il me manque tellement... "
Un nouveau soupir de désespoir pour une jouvencelle animée par un amour bien trop grand. Mais que faire lorsque l'on avait autant de temps à penser ? S'entraîner ? Elle suivait déjà son propre programme, entre les cours de médecine et de gymnastique, de danse et d'éventail, elle ne lésinait sur rien. Faire les boutiques ? Déjà fait. Sortir avec des amies ? Elle n'en avait pas. Se trouver une nouvelle occupation ? Elle avait essayé, mais rien ne l'intéressait vraiment. Elle avait déjà lu tous les romans qu'elle voulait. Une nouvelle mission ?
Et bien oui. Les dieux - en qui elle ne croyait pas spécialement - avaient sans doute entendu ses suppliques dans ses doux murmures soupirés, car à peine eut-elle le temps de s'ennuyer encore un peu plus devant son miroir, que l'un de ses domestiques déverrouilla la porte de sa chambre pour apporter un parchemin.
" Un message pour vous Mademoiselle. "
" Un message ? "
Hana se retourna d'un coup, posa assez brusquement sa brosse sur la commode pour se précipiter vers le vieillard qui travaillait pour sa famille depuis... depuis toujours ?
" Oui Mademoiselle. Il semblerait que cela provienne de l'administration shinobi. Une mission où vous seriez nécessaire. "
" Oh. "
Toute la déception du monde semblait se lire dans le regard de la jeune femme, qui, de toute évidence, aurait préféré qu'il s'agît d'une missive plus personnelle et plus passionnée.
" Attendiez-vous autre chose Mademoiselle ? "
" Mmm... non, non. Merci Mao-san. "
Bien évidemment qu'elle attendait autre chose ! Mais elle devait conserver le silence et le vieillard, indirectement complice de sa jeune maîtresse, en faisait tout autant pour la protéger à sa façon... bien qu'il n'approuvait en rien ses fréquentations. Toutefois, il se satisfaisait de la voir heureuse. Laissant l'Omura seule avec son document, cette dernière ne se pressa pas pour connaître l'objet de sa mission. Il fallait qu'elle digéra qu'elle devrait sans doute travailler sans son senseï... encore...
Quand elle se décida enfin, elle s'étonna de découvrir qu'elle devrait quitter le village et qu'elle serait accompagné de deux jeunes garçons avec qui elle n'avait jamais collaboré... et Aya. Si la nouveauté l'excitait assez et qu'elle avait hâte de rencontrer ces deux cadets - car elle serait "l'aînée" de cette mission - elle se montrait moins enthousiasmé à l'idée de retrouver sa coéquipière Miyamoto. Bien qu'elle avait toujours, un peu, la volonté d'être son amie, elle ne lui avait pas pardonné son mensonge, celui-là même qui l'avait écarté de la mission de Noël. Si Hana acceptait les critiques de sa camarade malgré toute la volonté du monde qu'elle mettait à se faire apprécier d'elle, il lui était paru impardonnable de l'empêcher de passer du temps avec Rinkusu, car elle était à peu près certaine que cela avait un rapport. Même si elle n'avait pas les preuves, elle se fiait à son instinct. Quant les autres femmes ne l'aimaient pas, c'était qu'il y avait une histoire d'homme derrière... ou qu'elle était bien plus jolie. Et si elle devait travailler avec Aya, et bien elle ne lui adresserait pas la parole de toute la mission. Une juste punition... non ? Une puérile attitude que l'on devait à la douce Hana, mais n'était-ce pas le mieux que l'on pouvait souhaiter à la kunoichi ? Car s'il s'agissait de l'Autre...
Prenant donc attache de toutes les informations nécessaires à sa mission, Hana se prépara conformément aux instructions données pour retrouver ses camarades près du port pour embarquer. Un bateau les attendait pour l'île de Jukago. Une nouvelle aventure et peut-être de nouvelles amitiés ? Ou pas.
Tout au nord du domaine Miyamoto se dressaient fièrement deux tours de guet dont les impressionnantes structures boisées semblaient ne pas avoir de fin. Un escalier en colimaçon permettait aux gardes d'en faire l'ascension, et par jour de tempête on allait y allumer un grand feu afin de guider les bateaux à la dérive. Magnifiques, puissantes, elle étaient à l'image de leurs bâtisseurs, inflexibles.
On nommait la tour la plus éloignée la tour des embruns, et celle proche du mur d'enceinte la tour brulée, comme héritage d'un passé oublié de tous. Et c'est précisément au sommet de cette dernière qu'une jeune femme s'était réfugiée, une jeune femme aux cheveux en bataille et au regard espiègle, visiblement inconsciente du vide qui l'entourait.
Allongée sur le toit d'ardoise, les jambes pendant vers la cour, la jeune femme laissait son regard se perdre dans les nuages qui passaient au dessus d'elle. Il faisait un temps magnifique, le genre de temps qui faisait sourire les marins et leur famille, se frotter les mains les paysans ravis et piailler les enfants qui se défoulaient dans les rues labyrinthiques du joyau de la Mer du Sud, la grande cité prospère d'uzushio.
Elle dégaina son sabre, le tendant d'une main au dessus d'elle, comme pour examiner son tranchant, avant de le poser contre son torse. L'acier froid vint la faire frisonner, contrastant avec sa peau chaude et gorgée de soleil. Elle eut un petit rire, roulant sur le coté pour laisser choir sa main gauche dans le vide. Oh, si seulement ce moment pouvait durer une éternité... "Le guerrier des lilas. Non, le guerrier des lotus. Ça, ça claque. Après, j'ai pas vraiment de lotus, quoi... Mais peut être si je m'en met dans les cheveux ? Ouais, peut-être. La guerrière des lotus, alors. Mais après... y'a que des grands guerriers. L'empereur des lames. Le samouraï aveugle. L'épée du matin. Le hardi. La hardie... ça marche pas la hardie..." "AYA !"
Le cri tonitruant de seiren vint faire vibrer la structure, manquant de précipiter sa fille 15 mètres plus bas. Elle se raccrocha in-extremis à la tour, et souffla d'exaspération. "DESCENDS DE LA TOUT DE SUITE !!" "FLEMME. PAS ENVIE !"
"TU DESCENDS OU JE VAIS TE CHERCHER !!"
"BAH VIENS, POUR VOIR !"
Ogodai secoua la tête d'un air réprobateur, tandis que le vieux Momushi fit son plus beau sourire envers Irina, qui ne put retenir un petit rire, calmé bien vite par le regard assassin de Seiren. Ce genre de petites scènes arrivaient de plus en plus fréquemment depuis que la jeune femme se sentait de plus en plus indépendante, et si la plupart des Miyamoto trouvaient ce comportement inadmissible, beaucoup ne pouvaient s'empêcher de rire devant le spectacle que le père et sa fille proposaient.
Le visage de Seiren devint de marbre, et il disparut de la cour intérieure pour escalader la tour. On n'entendit plus rien pendant quelques minutes, avant d'entendre des cris aigus ainsi que des bruits de lutte. Finalement, c'est un seiren à la coupe tout aussi démise que celle de sa fille qui redescendit, l'air digne, et suivi d'une Aya manifestement bougonne.
Sans un mot, il partit vaquer à ses occupation, et la jeune Miyamoto dont les yeux pourpres lançaient des éclairs réajusta le fourreau de son katana, avant de se mettre en route les mains dans les poches. Non pas qu'elle rechignait à aller faire une mission, mais elle détestait aller dans le sens de son père.
Toujours est-il que, bien vite, la colère noire de la Miyamoto s'envola pour faire place à son optimisme habituel. Les occasions de quitter le village et le domaine étaient rares, et malgré tout l'aventure qui les attendait allait être intéressante. Elle n'avait jamais traqué quelqu'un, mais elle avait souvent été la fugitive et connaissait donc un paquet d'astuces pour ne pas être trouvée. Et puis, malgré Hana (berk), il y avait Isasu ! A tous les coups, les frères et sœurs de non-sang allaient trouver un moyen de faire un truc amusant. Il n'y aurait pas l'ennuyant Sanada pour leur dire quoi faire, ou le si droit et si juste Gintaro.
C'est donc avec un grand sourire que la Genin arriva finalement sur les lieux du crime de rassemblement au port pour n'y trouver personne. Enfin, si, il y avait plein de marins de bateaux et tout, mais pas de signe de son équipe. Ça valait bien le coup de l'avoir pressée, hein ?!
Elle s'assit donc sur une caisse au milieu de port, et sortit son katana pour s'admirer dedans. Elle tenta de remettre de l'ordre dans ses cheveux, mais la tache était définitivement impossible.
Naïbu Fubuki
Uzushio no Genin
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Fiche du Ninja Grade & Rang: GENIN - RANG C Ryos: 27 Expérience: (285/500)
Le deuil de mon père accaparait toute mon énergie. Voilà des semaines et pourtant j’avançais avec cette impression tenace d’en rester bloqué au même point. J’étais en colère. J’étais triste. J’étais mal. Les semaines qui avaient suivi l’enterrement n’avaient pourtant été qu’une succession de changement auquel j’assistais, parfaitement impuissant. Tout d’abord ma mère, elle n’avait pas su rester en place, bien que ses errances parussent plus proches d’un vol d’âme en peine, qu’une réelle activité. Tout juste était elle parvenu à se déjouer des pleurs, qu’elle s’était élancée dans une grande restructuration du manoir. Réaménagement des jardins, déplacement de sa chambre à coucher vers l’un des cabinets se trouvant au rez de chaussé, installation d’une terrasse abritée qui juxtaposée la grande cuisine et surtout, réaménagement de la serre de mon père en un espace de vie coquet, dévoué aux soirées mondaines. En bref, elle avait visé là à effacer toutes traces de mon paternel dans la demeure, en profitant au passage pour s’en réattribuer l’espace. Je n’étais pas dupe et j’avais bien vite compris que cette réaction atypique n’était motivée que pas son sentiment amer de revanche. Tout comme moi, elle en voulait à l’homme qui avait abandonné sa famille pour le confort de sa pierre tombale.
Ma sœur avait mis fin à toutes ses jérémiades habituelles et je devais bien avouer que jamais, jusqu’à ses derniers jours, nous ne nous étions si bien entendu. Pour s’occuper l’esprit, comme elle le disait elle-même, elle avait trouvé refuge dans les entrainements pour occuper son esprit. Tous les jours j’assistai à sa représentation. Elle se levait à l’aurore et quittait la maison après un bref brin de toilette, puis elle passait toute sa journée dans le jardin et le terrain d’entraînement, pour ne revenir que le soir, exténuée et blessée de tous côtés.
Nozomu lui, passait le plus clair de son temps à se morfondre dans le canapé. Depuis peu, il s’était mis à participer aux réaménagements prévus par ma mère et il aurait semblerait-il, un certain don pour l’alliage des couleurs. Loin derrière lui semblait être les heures d’entraînements partagées avec notre père, lorsqu’il se promenait dans son surcot bleu ciel et sa chemise pourpre de liserée d’or. Un petit nobliau, voilà tout ce qu’était devenu le second de notre famille.
L’ainé en revanche, était sans aucun doute resté le moins bouleversé par les évènements. Sans doute était-ce le résultat de son éloignement progressif lors des derniers mois. Il n’habitait plus au domaine et s’évertuait à fonder sa propre famille. Toujours en compagnie de sa compagne, il n’avait fait l’honneur à nos cœurs endeuillé que d’un nombre très limité de visite. Pour autant, je devais reconnaitre que son étreinte avait le don de me rassurer sur cet avenir incertain qui semblait s’étendre devant moi. Le chef de famille Naïbu maintenant six pieds sous terre, c’était à lui d’en endosser le rôle. Pourtant, il refusa de revenir au domaine et confia les affaires courantes à notre mère. Avait-il peur de ne pas être à la hauteur ? Ou bien était-ce là le dernier hommage que rendait un fils pour son père ? Laissant sa compagne maitresse de ses affaires et ceux jusqu’à sa mort ?
De mon côté, j’avais, sans doute sous l’influence de ma famille, décidé de changer du tout au tout. Fini le Fubuki docile et effacé qui n’avait en tête que le plaisir de rendre fier ses supérieurs. Le village m’avait trahi en me traitant injustement. Lorsque j’avais demandé des réponses, les adultes s’étaient embourbés dans des explications sans queues ni têtes. Finalement personne ne savait vraiment, mais aucun n’avait le courage d’admettre pleinement l’injustice de la faute. Pire, certains l’acceptaient, la reconnaissaient, mais jugeaient que c’était là un apanage de la vie. Une vie d’injustice, c’était donc ça, être ninja ?
Pour vider mon esprit, j’accompagnais ma sœur dans certains de ses entrainements. J’avais en tête un but bien précis. Une nouveauté qui changerait à jamais mon rapport au ninjutsu. Jusqu’ici j’étais capable de malaxer et d’employer le vent, l’eau et la glace. Des puissances douces qui réclamaient le plus souvent un certain doigté pour être efficace. Le nouveau Fubuki avait besoin d’une étincelle de plus, d’un pouvoir tout tourné vers la puissance et pouvant entrainer le chaos. La plupart du temps j’en terminais extenué et ne m’attardai que très peu lors des repas, préférant retrouver le confort de mon lit. Mon changement de rythme devint peu à peu une habitude et les jours s’égrenèrent jusqu’au jour fatidique.
Une missive portant le sceau officiel du village, simple parchemin enroulé à la hâte et n’excédant pas les quelques centimètres. Il était inutile pour moi de le dénouer, je savais déjà pertinemment ce que cela voulait dire : Une nouvelle mission. Parcourant les lignes tracer avec grâce, je découvrais donc l’objet de ma convocation. Il allait devoir retrouver une enfant fugueuse qui s’aventurait seule dans les archipels alentours ? Jusqu’ici rien d’anormal, la suite en revanche était surprenante. Il fallait que les ninjas restent discrets et n’entrent en aucun cas en contact avec la cible. Arquant un sourcil, mes méninges s’essayèrent à l’activité sans résultat probant. J’avais donc finalement conclu que cela n’avait pas d’importance. Au moins, nous n’aurions pas à l’escorter jusqu’au village. Autrement dit, nous serions rentrés bien plus vite !
La composition de mon équipe restait inconnue, en revanche des instructions avaient été glissé en bas de page. Un bateau partirait le lendemain matin et les mèneraient jusqu’à Jukado. Dernier lieu dans lequel la cible avait été aperçue. Sans l’once d’un doute, je pouvais compter sur la présence d’Isasu. Des forces supérieures semblaient être à l’œuvre pour perpétuellement remettre la tête d’ampoule sur mon chemin. À vrai dire, je n’avais plus grand-chose à y redire. Cela ferait au moins une personne de bon sens dans mon groupe.
La journée qui suivit s’effilocha aussi vite que les précédentes et finalement au lendemain matin, je m’étais rendu au lieu de rendez-vous. Un peu d’exercice ne me ferait pas de mal après tout. Puis qui sait, j’aurais pu rencontrer de nouvelles têtes dignes d’intérêts.
Tranquillement, le blond arriva dans les odeurs habituelles du port de Uzushio : Du commercial, de l’industriel et de la plaisance. Un conglomérat un peu hasardeux de petits et grands bateaux : C’était aussi ça le village des tourbillons ! Le pied sûr, un peu excité par l’aventure qui s'affairait devant lui, le fils de l’orage atterrit rapidement devant la caisse et sa propriétaire passagère : Aya !
Se plantant devant elle et son katana qui lui avait laissé une sale marque sur le corps, le genin opéra un petit signe de la main pour attirer l’attention de la demoiselle. C’était une adolescente alors qu’il était un enfant, mais le garçon l’aimait bien pour sa manière… Peut-être aussi qu’elle avait un comportement un peu immature, ce qui la rapprochait de son âge.
- Heho ! Comment tu vas ? On dirait qu’on va travailler ensemble aujourd’hui… La jeune fille était dans l’équipe de Rinkusu, l’intendant, alors que j’étais dans l’équipe de… De qui au fait ? Je ne savais pas. Je n’avais plus le compte, en fait. Trop de senseï pour si peu d’attention. On est avec deux autres personnes, tu les as rencontré ? Je connais assez bien l’un et…
Comme un signe, ce fut Fubuki qui débarqua. Tout le monde arrivait, en fait. Un nouveau signe discret, pour qu’il vienne vers nous. L’activité du port empêchait de clairement se distinguer, même si Isasu se confondait difficilement avec les marins, au vue de ses cheveux, sa taille et sa corpulence plus proche de l’enfance que de la maturité. Il avait l’air… Différent. Un peu bougon, un peu triste… Une colère froide, distante, prête à exploser comme un orage. “Ton truc c’est la glace normalement.” Le genin comprenait un peu cet état d’esprit, cette rébellion proche et pourtant si inquiétante. Une grande respiration, pour débloquer un peu son esprit de cette observation, le garçon affubla son camarade “de toujours” avec un…
- Bonjour. Rien de plus, rien de moins. Étaient-ils amis ? Sans doute un peu, possiblement pas du tout. Sans un mot, les bras croisés, il laissa les gens faire connaissance alors qu’il attendait le quatrième larron de la troupe, le cul sur une caisse. Vous la connaissez ?
Une question qui amena une réponse, presque immédiate, sous la forme de l’apparition doucereuse de Hana dans le champ de vision commun. Comme Isasu, elle faisait tâche dans le cadre, un peu comme tous les genins en fait. Peu sûr de la provenance de la donzelle, le fils de Hiro et Sanaë laissa les autres alerter la fille… Au cas où. Plus prompt à se présenter, l’impétueux se leva pour faire bonne figure.
- Bonj… De près, il la reconnut, puisqu’elle avait été dans l'entraînement du flux de chakra de l’intendant, à cette période simple pirate. Donc, de vue, elle ne lui était pas inconnue ! On se connait non ? Dans la bouche d’un garçon plus vieux, cela pouvait ressembler à une technique de drague, mais à treize ans Isasu était bien loin de ce type de considération, surtout avec l’âge affiché de la nouvelle arrivante. Donc, on doit retrouver une fille… Mais sans la ramener. Juste la repérer et prévenir les autorités, c’est louche vous trouvez pas ?
Le genin montrait un petit peu sa méfiance envers le village : C’était une mission de merde ! Il ne comprenait rien, mais devait suivre sans rien dire. Aucune information pour mieux encadrer la question, c’était le minimum vital.
- Donc… Il faut trouver le plus de pistes possible. Sans doute que quatre genin, c’est plus discret que des chuunins ou des juunins. Se grattant la tête, un peu gêné de son observation, il continua. Pas de vague alors… On ne sait pas sur qui on va tomber et puis on ne doit pas s’opposer à quiconque. Il se prenait pour le chef d’équipe ? Non, pas vraiment… Il fallait juste quelqu’un pour lancer la discussion.
Sans plus discuter, il laissa les autres s’exprimer avant de faire signe à ses camarades de continuer la conversation sur le bateau qui débarquait à peine, laissant des gens sortir avec leurs gros sacs et leurs caisses. Les quatres adolescents entrèrent sur le pont avec d’autres civils et marins : C’était une ligne fréquente, c’était choquant d'avoir un groupe de jeunes comme ça dessus ? Aucune réflexion des moussaillons du ferry. Le bruit des pas emplit le bois des lattes et tous se mirent en position alors que le petit pont entre le dock et le navire s’affaissa pour informer que c’était l’heure du départ.
Une sortie de Uzushio sans senseï… Une bonne mission alors ? “La nouvelle génération est moins hypocrite… ou pas encore.”
Omura Hana
Uzushio no Genin
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Fiche du Ninja Grade & Rang: GENIN - RANG C Ryos: 620 Expérience: (695/500)
Une nouvelle mission attend Hana mais avec de nouveaux coéquipiers - ou presque. Une occasion pour la jeune femme d'éprouver ses talents autrement et de sortir de ses habitudes - ou presque.
feat Genins Uzujin
S'il existait bien un chemin que la belle Hana connaissait sur le bout des doigts, c'était bien évidemment celui qui menait près du port. Si généralement ses pas la guidaient vers le Densetsu, ce fut un tout autre navire qui l'attendait et surtout, un tout autre équipage. Effrayée ? Pas le moins du monde. L'Omura avait l'art et la manière de se faire aimer des matelots, ou tout du moins, d'attirer leur sympathie. Et puis, la vie n'était-elle pas faite d'aventure ? La seule chose qui l'embêtait réellement était la présence d'Aya. Elle avait décidé qu'elle lui ferait la tête et qu'elle ne lui adresserait pas un seul mot - ou le moins possible si elle en avait la ténacité, Hana adorait parler après tout. Mais alors, qu'elle serait les deux nouveaux visages qu'elle aurait le plaisir de rencontrer ?
Tandis que sur son chemin quelques regards se portèrent sur elle - il fallait dire qu'elle passait difficilement inaperçue - et quelques sifflements de badauds mal léchés, elle aperçut sa toute nouvelle équipe amassée autour de quelques caisses. Bien évidemment, la première personne qu'elle reconnut n'était autre que sa coéquipière pour qui elle n'adressa ni un regard, ni un sourire. Son attention ne se portait que sur les deux adorables garçons présents, passant de l'un à l'autre avec une esquisse cachant difficilement son enthousiasme.
" Bonjour ! Je suis... Oh ? "
Penchant de manière ingénue la tête sur le côté, elle observa Isasu un peu plus longuement avant que la révélation frappa sa mémoire.
" Oh oui ! Je me souviens ! Tu es cet adorable garçon que j'ai vu lors de la représentation de Rinkusu-senseï ! Les yeux bleus comme l'Océan. Je me souviens. Ce cours était très amusant. "
Le sourire de l'Omura s'étira alors qu'elle se retourna vers le seul qu'elle ne connaissait pas encore. Sûre d'elle, elle se pencha un peu vers lui et le regarda directement dans les yeux.
" Toi, je ne te connais pas encore, mais tu as aussi des yeux magnifiques. Vert comme les grandes forêts ancestrales. "
Toujours le sourire aux lèvres, elle se redressa fièrement.
" Je suis Hana Omura, mais vous pouvez m'appeler juste Hana. Je suis enchantée de faire votre connaissance. "
Son visage ne mentait pas et elle ne boudait pas son plaisir à vrai dire. Les deux garçons semblaient avoir à peu près l'âge de sa sœur cadette, peut-être même la connaissaient-ils. Même si Nanako ne lui ressemblait en rien, elle n'en demeurait pas moins une jeune fille particulièrement intelligente et une digne représentante de la famille, si ce n'était l'espoir même de cette dernière d'après les propres mots de son père. Mais n'ayant aucunement le plaisir de la fréquenter, Nanako demeurait une inconnue aux yeux d'Hana au même titre que Fubuki ou Isasu.
Une fois les présentations de rigueur faites, ce fut le sujet du cœur même de la mission qui fut abordée : retrouver les traces d'une jeune fugueuse. Visiblement, cela paraissait éveiller quelques soupçons chez le jeune Kaminari, soupçons qui n'existaient absolument pas chez l'Omura qui avait toute confiance en l'administration... ou simplement parce qu'elle ne voyait pas où se trouvait le problème.
" Louche ? Mmmm... Pourquoi ? Notre Senkage n'enverrait pas de simples genins sur une mission trop dangereuse pour eux, non ? Ou bien parles-tu du principe de la mission ? Il me semble qu'à l'acédémie il nous avait indiqué que la récolte d'informations était la principale tâche d'un shinobi ? Mmmm... ou bien était-ce l'assassinat ? Nous verrons bien ! Une aventure est une aventure ! "
Haussant simplement les épaules, la jeune femme ne se fit pas prier pour monter sur le navire, et fut même aidée par un matelot présent qui eut l'élégance de lui tendre la main. Le remerciant avec élégance, elle salua chaque marin y comprit le capitaine de leur embarcation pour lui montrer sa gratitude et faire en sorte de les amener à bon port. Elle n'avait pas lu sur l'ordre de mission le temps qui leur faudrait pour traverser, mais cela ne semblait en rien la déranger. Voyager en mer lui plaisait beaucoup. L'air océanique avait un goût de liberté et elle chérissait cela avec beaucoup d'avidité.
" Comme j'ai hâte de découvrir une nouvelle île ! C'est excitant ! "
Gloussant de joie, l'Omura ne put tenir en place, tout en cherchant à éviter Aya le plus possible. Il fallait dire que sur un petit navire, la tâche n'était pas aisée et puis... il fallait l'avouer, elle voulait aussi savoir comme la mission avec Rinkusu s'était passée, tout comme elle craignait de connaître la vérité.
"De toute façon, ça sera forcément facile. Ils t'auraient pas envoyé toi, sinon."
La jeune Miyamoto ne put retenir son venin face à l'Omura. Elle lui en voulait encore terriblement pour leur mission au mariage, et malgré les nombreux tours qu'elle avait pu jouer à Hana elle nourrissait encore envers la kunoichi une rancœur tenace. Allait-elle seulement s'apaiser un jour ?
Sur ces entrefaites, Isasu prit la direction du groupe, ce qui suffit pour détourner l'attention de la tempétueuse jeune femme. Il prenait décidément de l'assurance ! Et c'était, elle en était sure, en grande partie à cause d'elle. Encore un peu d'exercice et il deviendrait un shinobi d'exception, digne de marcher dans les traces de la guerrière aux lotus.
Fubuki, par contre... Bin la genin ne le connaissait pas. Il avait l'air quelconque. Un genre de gintaro, peut-être. Un type super rangé et droit, qui voulait toujours faire le bien, la justice, blablabla. A tous les coups, elle et Isasu allaient devoir faire tous le travail pendant que Mr et Mme propre restaient au port à manger des gâteaux au citron.
Ah, haine, quand tu nous tiens...
Le voyage en ferry se passa confortablement, le trajet étant assez fréquent entre l'île et uzushio. Si le navire ne payait pas de mine, on y trouvait malgré tout de nombreux sièges rembourrés, un pont extérieur large et bien lavé, ainsi qu'un étage pour passagers dédié au confort de ses derniers avec de larges banquettes. Le groupe de genin se dispersa bien vite, résultat des tensions entre les deux femmes du groupe, ce qui amena la Miyamoto à aller s'installer sur la proue du navire avant de s'en faire chasser, avant de finalement s'assoir sur le pont.
Après ce qui sembla être une heure à la jeune femme, l'île de jengoku entra dans le champ de vision de la sabreuse, et cette dernière se releva pour s'étirer.
L'île était d'une taille modeste, mais semblait relativement bien apprivoisée. Des installations portuaires entouraient celle-ci partout où la mer le permettait, évitant ainsi à l'est comme l'ouest ce que la Miyamoto soupçonnait être des récifs. On y voyait distinctement de petites habitations en bois clair, et la clarté de la végétation laissait entendre que l'homme avait pris la place sur la jungle, du moins sur la partie méridionale de l'île.
Le ferry vint se coller contre un ponton ample avec un léger craquement, et l'ancre fut lâchée après le jappement du capitaine. La genin bondit alors hors du navire, afin d'être la toute première à poser le pied sur cette nouvelle terre. Au contact de son pied avec le bois, elle se sentit soudainement inspirée, et l'appel de l'aventure vint la faucher tout d'un coup.
Elle était comme un explorateur illustre, un de ses héros légendaires. Nulle doute que sa quête serait épique ! Elle se tourna vers le reste des passagers, cherchant son équipe du regard pour leur décocher un sourire carnassier.
"HEY !! ON DOIT TROUVER QUELQU'UN SUR L'ÎLE, NAN ?"
Elle marqua une pause, alors que tous l'équipage lui décochait un regard rond. Elle racontait quoi, la folle ?
Il aurait été sage de définir un plan, d'agir en équipe et d'imaginer les tenants et aboutissants de la mission. Bien coordonnés, les genin auraient probablement retrouvé la piste après quelques efforts. Mais, mais.
C'est un cache-cache.
Dans un cache-cache, il y a un caché, et une personne qui trouve le caché. Pas une équipe qui trouve le caché. Et cette idée avait trotté dans la tête de la genin dès qu'elle avait lu l'ordre de mission.
Qui n'a jamais rêvé de faire un cache-cache dans un lieu inconnu, avec de total inconnus ? Qui n'a jamais rêvé de faire un cache-cache dans un manoir, dans un château, dans un domaine... Alors dans une ville ?
C'était trop beau. "ON FAIT LA COURSE ! PREMIER QUI TROUVE LA FILLE GAGNE !"
Et la genin s'en fût en un éclair.
Elle avait déjà de l'avance.
Naïbu Fubuki
Uzushio no Genin
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Avec très peu de surprise, je découvris qu’Isasu ferait partie de l’équipe. Bouarf, une mission de plus ou de moins en compagnie de la tête d’ampoule ne me dérangerait pas outre mesure. De toute façon, j’étais passé au-dessus de cet enfantillage. Après tout, il avait été là quand…
En revanche, je ne connaissais absolument pas les autres participants. La première attendait sur une caisse, elle paraissait bien plus âgée que nous et son attitude désinvolte ne collait absolument pas avec son nom de famille ! Une Miyamoto ? Moi qui pensais qu’ils étaient tous à la frontière du monde samouraï, toujours leur code d’honneur en poche, je devais bien reconnaitre que celle-ci paraissait bien plus cool. Un peu plus tard nous avions été rejoints par le dernier membre de la troupe. Une certaine Hana Omoura. Mon sang se glaça sur place. Hana ? La sorcière ?! Pendant quelques secondes, j’étais resté le regard livide en contemplant les traits fins de la jeune fille. C’était donc elle qui avait ravi le cœur de l’intendant jusqu’à en faire sa marionnette ?! Je n’arrivais vraiment pas à l’imaginer ! Tout en douceur et frivolité, elle me paraissait plus proche d’une danseuse de cabaret que d’une kunoichi. Comment le puissant intendant de notre village avait pu se laisser duper par un être qui transpirait de manière aussi abjecte la cruauté. Je ne la sentais pas du tout cette femme. Je vous jure ! En plus il s’était avéré qu’elle connaissait déjà Isasu. Un instant j’eus l’impression d’entrevoir un plan machiavélique qui allierait tous les plus grands méchants d’Uzu. Est-ce qu’ils se réunissaient en secret comme la LAH ?
Je luttais intérieurement pour combattre les battements de mon cœur qui s’affolaient. Une ligue qui chercherait à renverser le pouvoir en place ? Un souffle, un doute, puis la révélation. Et pourquoi pas ? Après tout, le village était gouverné par des adultes imbéciles ! Pas capable de structurer convenablement leurs troupes et encore moins de gérer leurs jeunes recrues. Finalement, était-ce bien Isasu et Hana les méchants de l’affaire ?
Je revins à moi et au fil de la conversation alors que la tête d’ampoule présentait un peu plus la mission. Parfait, j’avais besoin de temps pour statuer sur la question. Pour l’heure, je me devais une concentration maximale sur l’objectif du jour : La mission. Retrouver une femme sur une île, sans se faire repérer. Je devais bien reconnaitre que l’intitulé était étrange. Alors qu’Hana de son côté semblait vouloir noyer le poisson, j’avais relancé sur l’idée de mon camarade.
"Isasu a raison. C’est bizarre comme mission. Si elle était vraiment perdue alors pourquoi est-ce qu’on ne la ramènerait pas chez elle ? Puis ils envoient des génins… Donc ça peut vouloir dire deux choses. Soit que la mission est simple, soit que le risque était trop grand et qu’ils préfèrent envoyer au casse-pipe des gamins…"
Ça ne m’aurait nullement étonné que le village se débarrasse ainsi des mauvaises graines. Peut-être que Rinkusu s’étai rendu compte qu’Hana le manipulait et voulait maintenant s’en débarrasser. Ouais, c’était sans doute ça ! Toujours était-il que nous avions finalement pris le ferry en direction de la petite île. Par curiosité j’avais projeté de me renseigner davantage sur cette Aya, je ne la connaissais ni d’Eve ni d’Adam après tout. Malheureusement celle-ci semblait s’amuser dans une partie de cache cache géant. Je l’avais entrevu sur la proue, puis l’instant d’après elle avait disparu !
Un peu déçu, j’avais donc jeté mon dévolu sur mes deux autres camarades. Il fallait que je fasse la lumière sur toute cette histoire. Puis, peut-être que je pourrais rejoindre leur organisation ?
"Alors comme ça vous vous connaissiez déjà ? Faut croire que le village est petit !"
Eh toc ! Ils ne l’avaient pas vu venir celle-là ! J’étais sûr qu’ils devaient trembler intérieurement. Sans doute craignaient-ils que je découvre leur petit secret, mais ils pouvaient se rassurer c’était leur jour de chance.
"M’enfin qu’importe. Oh d’ailleurs, j’ai oublié de me présenter. Je suis Naïbu Fubuki génin d’Uzushio. Enchanté mademoiselle Omoura."
Affichant fièrement un sourire, je continuais.
"Je dois avouer que si je ne vous ai encore jamais rencontré. J’avais déjà beaucoup entendu parler de vous. Votre réputation vous précède !"
À nouveau un sourire. Saurait-elle comprendre le sous-entendu de ma phrase ? Comme pour chercher un peu de soutien, j’avais esquissé un regard vers Isasu. Ne pouvait-il pas intercéder en ma faveur ? Nous avions vécu les mêmes injustices ! Pourquoi faudrait-il que je sois écarté de la révolution ? Puis de conversation anodine en conversation anodine, nous arrivèrent finalement dans le petit port de plaisance.
L’ile n’avait rien d’impressionnant. Si ce n’était quelques maisonnettes en bord de plage et la forte odeur de poisson, qui laissait entendre de l’activité principale du lieu, elle ressemblait en tout point à une tripotée d’autres îles locales. Peut-être les habitants vivaient-ils du tourisme ? En tout cas, alors que nous nous réunissions pour organiser notre recherche, Aya était réapparue. Se plantant devant nous, elle avait commencé à beugler qu’on allait faire une course et avant même que nous puissions y redire quoi que ce soit elle s’était, de nouveau, envolée. Un peu sidéré j’avais alors regardé mes camarades du jour.
"Elle vient vraiment de hurler qu’on cherchait quelqu’un ? On ne devait pas rester discret ?"
Mon cœur balançait et je n’avais pas réussi me retenir de pousser un petit rire nerveux. Hors de question d’échouer une nouvelle mission, j’avais déjà donné ! Pourquoi fallait-il que toutes les filles de notre village soit aussi bruyante ? C’était une sorte de prérequis à l’académie pour les kunoichis ? Pas étonnant que Mitsuha ait sa place au conseil alors ! Elle devait passer pour une génie dans son domaine.
"Bon… J’imagine qu’on peut quand même se séparer, pour couvrir plus de terrain ! On se donne rendez-vous dans une heure au port ? Sinon on peut agir en équipe mais… Faudrait que quelqu’un la rattrape."
Levant mon index je pointais en direction de la jeune fille. Celle-ci s’éloignait encore au pas de course, poussant à demi les passants pour se frayer un chemin. Ouais, visiblement pour la discrétion, on repassera.
- Hana... Laissant tourner ce prénom dans sa bouche, le genin tourna les yeux vers les eaux des docks plutôt que montrer son malaise aussi clairement... Selon la dirigeante de cette réunion curieuse de masque, la Omura avait charmé par quelques maléfices le cœur de l'intendant Rinkusu. "Est-ce bien vrai ?" Tout cela pouvait aussi être une diablerie, car la demoiselle devant lui n'était en rien une sorcière. Une seconde plus tard, Isasu revint poser ses yeux sur sa partenaire du jour. Enchanté. Oui, je me rappelle maintenant ! Un sourire franc, avec les réminiscences de cette séance assez amusante à jouer avec un bâton... Celui du genin était devenu tout mou sous l'effet de l'affinité Suiton.
C'était le moment de surveiller un peu les troupes, pour voir si la représentante du clan médecin était vraiment aussi maléfique qu'on lui avait dit. Tranquillement, le garçon laissa les gens faire les présentations, appréciant le point de cette "sorcière" sur les yeux, à la fois de lui et de la tête de glaçon. Pour autant, pas d'échanges entre les deux filles... Pire, même, Aya ne parla pas. Ni sur le quai, ni sur le bateau. L'utilisateur de Hyoton s'étonna que le genin et l'Omura se connaissaient déjà avant la mission, le regard sérieux du blond se posa sur son camarade qui était légèrement plus grand que lui.
- Un entraînement commun, on était à quelques mètres l'un de l'autre, mais c'est la première fois que je lui parle... Lui-même s'interrogea sur la fameuse réputation que citait Fubuki. "Il était aussi à la réunion ?" Avec tous ces masques, la possibilité était réelle. Il avait déjà pu définir la présence de cette petite rousse de Mitsuha dans le lot. Le regard que lui jeta le Naïbu fut sans équivoque, il savait et il voulait savoir si l'utilisateur de Raton le savait aussi. Une réputation, c'est une rumeur qui se base sur des faits ou des racontars... Seules des preuves peuvent affirmer cela. Fermant cette parenthèse, le fils de Sanaë et Hiro changea de sujet.
Concernant les interrogations du blond sur la mission, Hana tenta rapidement de contre-dire le tout : Elle ne trouvait nullement louche cette virgule dans le protocole concernant la fille. La main sous le menton, il chercha à répondre, mais son partenaire de toujours fut plus rapide : Pour lui, il avait raison, ce qui le gonfla un peu de fierté et d'ego, étrangement. De son côté, le Naïbu soutenait que normalement retrouver la fille et la ramener était logique, s'arrêter à la première étape était la partie qui clochait et je ne pouvais qu'être d'accord... Pour le danger, je ne voulais pas trop m'avancer là-dessus.
- Effectivement, dans ce genre d'affaire, les ninjas doivent récupérer la cible... là, on doit juste la retrouver et indiquer sa position au Senkage. Cela veut dire qu'une partie de nous va devoir rester pour mettre à jour ses faits et gestes, car le temps de rentrer et d'en référer à qui le droit, elle peut bien avoir bougé. Personnellement, je ne sais pour le danger, mais le fait qu'on n'est aucun nom et une description physique assez peu claire de celle-ci n'aide en rien. Tirant le parchemin, Isasu relu à ses partenaires, prenant garde de ne pas trop lever la voix pour leurs voisins... La discrétion était de mise. La fugueuse est donc blonde, les yeux marron... Pas de vêtements recensés, pas de traits physiques particuliers. Cela peut être n'importe qui... Vaguement frustré, le genin remit le rouleau dans son sac, tranquillement. Il fallait voir les choses d'un autre point de vue, ils avaient des éléments de pistes. Pas la peine de partir perdant. Bon, on sait déjà quoi demander aux marchands ou aux gardes du port : Une jeune fille, disons entre l'âge de Fubuki et moi et celui d'Aya ou Hana. À treize ans tout frais, il ne savait pas bien définir les âges des gens... Ainsi, entre ses deux camarades, il ignorait qui était l'aîné. Blonde, sans doute l'air stressé par sa fuite... C'est déjà ça.
Levant les épaules dans un geste un peu vain de "je ne sais pas quoi faire d'autres", il laissa la main à la tête de glaçon qui partit sur des futilités de bon aloi vu le cheminement du bateau un peu long. Finalement, l'embarcation tapa dans le quai de l'île, permettant aux passagers de descendre assez habilement. Les shinobis furent assez rapides, vu le poids léger de leur paquetage, mais ils firent bien vite de la place sur les docs pour les gros porteurs et leurs caisses.
Des caisses pour qui ? Pour quoi ? Il y avait assez peu de services en vérité sur ce port... Sans doute que ce n'était qu'une interface de transport pour une commune plus loin dans les terres, mais c'était déjà surprenant que cette espace littorale ne fut pas plus développée. Surtout avec Uzushio si proche. Laissant son esprit flâner sur ces questions géographiques, le pauvre garçon fut vite coupé par l'une des grandes filles du groupe, Aya, qui se planta devant eux pour définir un plan...
Ou justement le nier.
Ils cherchaient quelqu'un, alors ils allaient faire la course... Le premier qui trouvait la petite blonde gagnait. Quoi ? Qui sait ? Sans attendre le moindre argument ou refus de l'un des membres du trio encore assez capable avec ses neurones, elle décampa entre les habitations. Fubuki, tout de suite, enfonça une porte ouverte en rappelant qu'il fallait rester discret. Soupirant, Isasu, se gratta la tête, alors que la tête de glaçon présenta deux options : La laisser tomber et continuer la mission en se séparant également, ou faire des équipes, mais quelqu'un allait devoir la rattraper.
- Faut pas se faire repérer, avec ses cris et son manque de subtilité, elle pourrait bien tout faire capoter. Je vais la rattraper, vous, vous restez ensemble et... Enfin, vous faites ce que vous voulez, vous n'êtes pas la fille qui vint de beugler la raison de notre présence içi... Soufflant d'amertume, le genin se sentit comme l'un de ces senseïs qui désespèrent devant la nouvelle génération. Disons deux heures, au cas où je n'arrive pas à la rattraper et la contenir. Pour ce dernier point, le genin avait peut-être une solution, surtout si loin de Uzushio et de...
Zhang.
Ricanant un peu, le blond se mit à courir à la suite de la jolie Miyamoto, guettant les insultes et les cris scandalisés des marins et des locaux pour remonter la piste de la demoiselle. "Une mission tranquille..."
Omura Hana
Uzushio no Genin
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Une nouvelle mission attend Hana mais avec de nouveaux coéquipiers - ou presque. Une occasion pour la jeune femme d'éprouver ses talents autrement et de sortir de ses habitudes - ou presque.
feat Genins Uzujin
Quelle était donc cette étrange impression ? Ce vent glacial qui venait de soudainement se lever ? Hana, toujours le sourire aux lèvres, semblait faire fi de la remarque de sa coéquipière sur les raisons de l'apparente facilité de la mission. Ni un regard, ni un commentaire à ses propos, car toute l'attention de la jeune femme était tournée vers les deux visages poupins de nouveaux compagnons d'infortune. Et de toute façon, l'aurait-elle réellement rabrouer pour si peu ? Pas Hana voyons, pas Hana...
En parlant du principe de rester soi-même, il n'était pas question pour la kunoichi ne manquer à cette règle, conservant ainsi son humeur constante et optimiste. Elle se montra particulièrement heureuse de voir que le jeune Isasu se rappelait d'elle - bien qu'à ses yeux, c'était une évidence. Elle était beaucoup trop jolie pour que l'on ne la remarquât pas. Quant au jeune Fubuki, son sourire se fit encore plus radieux quand il expliqua qu'il avait déjà entendu parler d'elle...
" Oh ? Ma réputation ? Vraiment ? Hahaha ! Je ne savais pas que j'avais déjà une réputation. J'espère qu'elle est bonne et qu'on dit de moi que je suis aussi jolie que travailleuse ! Je m'y emploie en tout cas. "
Hana ne put s'empêcher de minauder un peu avec un immense sourire, fière à l'idée que l'on puisse, en toute logique, parler d'elle en bien puisqu'elle cherchait à faire le meilleur travail possible. Bien cruel serait pour elle d'apprendre qu'en réalité, les rumeurs lancées à son sujet n'étaient que là pour salir tout le poids de ses efforts. Mais l'ignorait-elle réellement ? Elle semblait le laisser paraître.
En attendant, contrairement à l'Omura qui ne se posait guère de questions sur l'objectif de la mission, les deux garçons se montraient beaucoup plus suspicieux. Ils paraissaient plutôt d'accord entre eux, tandis qu'Hana... ne comprenait pas les raisons de tous leurs doutes. À vrai dire, elle ne saisissait pas en quoi cela semblait si gênant de ne pas ramener la jeune fille mystérieuse chez elle, il ne lui venait même guère à l'esprit de remettre en cause le choix du Senkage. D'ailleurs, elle ne dissimulait pas son incompréhension.
" Vous êtes vraiment deux garçons aussi mignons que bizarres tous les deux. Est-ce si important de pas savoir pourquoi ne nous devons pas la ramener ? Il nous suffit de faire ce que l'on attend de nous, non ? Haha! Je suis sûre que cela sera quand même amusant ainsi. "
Dans un geste affectueux, Hana leur tapota gentiment la tête comme une mère qui caresserait les cheveux de ses enfants, une façon pour elle de se montrer amicale et de les rassurer... même si ce n'était pas forcément nécessaire. Après tout, c'était l'occasion de se faire apprécier par de nouvelles personnes et peut-être participer à la construction de sa "réputation". Et puis n'était-ce pas ainsi devait agir une grande sœur ?
Par contre, s'il y avait bien une jeune femme qui ne semblait pas se soucier de ce que l'on pensait de la qualité de son travail, c'était bien Aya. Donnant l'impression qu'elle ne prenait pas au sérieux sa charge, la fougueuse Miyamoto lança un défi à ses camarades, à peine eut-elle mis le pied à terre. Le premier qui trouvait la cible avait gagné… mais Hana n'avait pas écouté un traître mot du challenge de sa consœur... puisqu'elle avait décidé de l'ignorer. Par contre, pour les deux adolescents qui les accompagnaient et qui ne connaissaient pas encore Aya... cela devait leur paraître bien étrange.
Laissant Isasu et Fubuki s'interroger sur la marche à suivre, l'Omura se contenta d'observer l'île avec des yeux émerveillés. Il fallait dire que la plupart des missions la cantonnaient à Uzushio et les uniques fois où elle avait pu s'éloigner de son village, ce fut à longeant les côtes sur le navire de Rinkusu. Comment ne pas s'enivrer en découvrant des horizons si pittoresques quand on avait passé sa vie à ne regarder que les murs de ses quartiers ? Par contre, si tout lui semblait adorable, l'odeur du poisson la poussa à froncer du nez.
" Cela sent vraiment très mauvais. Il me faudra prendre un bain en rentrant et brûler ces vêtements. "
Elle avait un standing à tenir et il était hors de question de garder une tenue imprégnée d'un fumet aussi désagréable. Revenant vers le petit groupe, elle aperçut Isasu s'éloigner, sans doute pour tenter de rattraper Aya.... ce qui la laissait seule en compagnie du petit bonhomme aux yeux verts à qui elle adressa un grand sourire.
" Je suppose que nous faisons équipe tous les deux ? J'espère que nous ferons un superbe travail Fubuki-san. Et s'il y a le moindre problème, tu peux compter sur moi ! Je suis ton aînée, je te protègerais. "
L'Omura semblait s'être investie d'une mission secondaire, rêvant de tenir un rôle qu'elle n'avait jamais eu le loisir d'effectuer. Mais, cela ne l'empêcherait pas de tenter de faire de son mieux. Et d'ailleurs...
" Mmmmm.... nous devrions... partir par là ! "
Tendant son index dans la direction opposée à Isasu et Aya, la kunoichi tenta de prendre l'initiative des recherches bien qu'elle n'avait strictement aucune idée de comment procéder. Il ne fallait pas se mentir, elle comptait un peu beaucoup sur la chance et comme les genins n'avaient de toute façon aucune indication de ce que pouvait aimer leur cible ou non...
" Bien, bien, bien... où pourrait se cacher une jeune fille fugueuse... c'est dommage que l'on ne nous ait pas donné une idée des raisons de sa fuite, cela nous aurait sans doute bien aider. "
Sur ces paroles, Hana se tourna brusquement vers le garçon.
" Dis-moi, Fubuki-san, si tu devais fuir quelque part, tu irais où ? "
Il fallait bien faire un peu la conversation après tout.
Un sourire crispé sur le visage, j’avais bien du mal à parfaitement me détendre en compagnie de la belle Omura. Celle-ci m’avait été dépeinte comme une cruelle sorcière usant de ses charmes sur l’intendant et je devais bien avouer que son apparence pouvait le laisser penser ! Mièvre et presque transpirante de miellerie, elle devait bien cacher quelque chose non ? Devenir shinobi était un travail de longue haleine, demandant un entraînement régulier qui ne manquait pas d’apposer sur le corps quelques balafres. Je pouvais aisément prendre pour exemple mon propre corps et les multiples hématomes qui en tâches bleuâtres s’étalés sur ma peau. Isasu aussi affichait de belles cicatrices et sans doute qu’Aya également, bien que je n’eusse pas eu le luxe de le voir. Celle-ci préférant jouer à cache-cache. Alors comment faisait-elle hein ? L’Omura. Pour conserver une peau de bébé parfaitement soignée ? Puis combien de temps avait-elle perdu à se coiffer, s’affairer, se parfumer ? Un shinobi pouvait-il s’offrir le luxe de tel soin ? J’en doutais fortement ! Elle cachait un truc, c’était sûr ! J’étais donc resté sur mes gardes en la voyant tentant de nous séduire par ses caresses pernicieuses. Elle ne reculait donc devant rien ? Même les enfants pouvait-être victime de ses charmes ?!
Arrivé sur le port j’avais espéré pouvoir m’éclipser en me lançant à la poursuite de la Miyamoto. Malheureusement, Isasu avait été encore plus prompte que moi et s’était élancé à sa suite en me laissant là. Tout seul. Face à cette créature potentiellement dangereuse… En le voyant s’éloigner, je n’avais pu que soupirer par appréhension de cette longue journée. Les choses ne pouvaient-elles jamais se passer normalement ? Fallait-il toujours qu’un grain de sable vînt bloquer les rouages du temps heureux ? Me tournant, j’avais donc dévisagé mon binôme du jour. Plus grande que moi, elle devait me dépasser d’une tête, sensation renforcée par son maintien. Cette posture et cette manière de déplacer son corps dans l’espace, je ne les connaissais que trop bien. Ma sœur avait été entrainée à cette attitude durant de longues années. Malheureusement pour ma mère, et ceux malgré l’appel de multiples professionnels pour redresser son maintien, elle n’était jamais parvenue à un résultat aussi époustouflant que la jeune fille aux yeux mauve. Une aristocrate donc ? Ou du moins la fille d’une bonne famille. Les Omura étaient connus dans le village bien entendu, mais ces multiples branches n’étaient pas toutes égales en importance, Hana elle devait appartenir à la haute du clan.
Bien vite la sorcière présumée avait pris le contrôle de la situation. Toujours aussi douce et aimable, elle avait proposé de poursuivre notre route vers… "là-bas", tout en pointant une direction qui me semblait parfaitement hasardeuse. Avec une once de mauvaise volonté, je lui avais néanmoins emboité le pas, découvrant à mesure de nos pas que nous pénétrions dans le cœur commercial de la bourgade. Les quelques boutiques proposaient en devanture des achalandages divers et variés. Ici des poissons, là d’autres poissons... AH ! Des coquillages. Une boutique plus petite que la moyenne proposait des livres et une autre encore des vêtements. Laissant promener mon regard à la recherche de… Bah d’une jeune fille. Ce qui était plus courant qu’on ne pourrait le penser et m’obligeait donc à m’arrêter régulièrement. Hana de son côté, entreprit de me faire la conversation.
D’abord prudent, j’avais vite compris la manœuvre. Elle cherchait à établir les points importants dans lequel notre fille aurait pu se réfugier. Une approche méthodique qui serait sans doute plus efficace qu’une erre hasardeuse. Précieuse mais pas complétement dénuée d’intelligence donc… Portant la main à mon menton, j’avais pris très au sérieux la question. Notre groupe avait été divisé et bien que je ne me sentisse pas particulièrement à l’aise en compagnie d’une sorcière, je ne pouvais tout de même pas perdre face à Isasu.
"Ou même un rapide portrait… On cherche littéralement une petite fille. On connait son nom mais on ne doit pas entrer en contact avec elle… ça risque d’être plus coton que je pensais cette histoire."
Mes méninges turbinaient à plein régime et c’était à ce moment qu’Hana décida de m’interroger. Que ferais-je si je devais fuir quelque part ? Savait-elle seulement que j’y avais déjà pensé ? Était-ce une manière détournée de me dire qu’elle le savait ? J’étais peut-être surveillé… Avant d’être une potentielle sorcière, elle était aussi une potentielle amante de l’intendant. Il lui avait peut-être parlé de moi ?! J’étais vu comme un criminel en devenir ?! Les questions tourbillonnaient dans ma tête alors que mon visage devenait livide à mesure des secondes. Contraint au silence j’avais affiché une mine soucieuse et de grands yeux ronds, chargés de surprise. Patiente, elle n’avait pas pipé mot et comprenant qu’elle attendait réellement une réponse je m’étais donc éclairci la gorge tout en répondant fautivement. Mes yeux papillonnaient partout, sauf sur son visage. J’avais pris grand soin de ne pas répondre à sa question.
"Euh… hm.. Elle a forcément dû manger, boire et dormir… Il y a peut-être une auberge dans le coin ? Puis si c’est une fille, c’est plutôt de ton expérience qu’on devrait se servir… Tu irais où toi ?"
La jeune fille avait profité de son avance pour essayer de mettre un maximum de distance entre elle et ses adversaires. Elle courut pendant quelques minutes, s'attirant les regards étonnés des locaux, avant d'aller s'assoir au coté d'une maison de bois afin de reprendre son souffle. Elle s’essuya le front, tout sourire.
C'était quand même bien plus fun de faire un cache-cache de simplement "ratisser la zone".
Surtout qu'il était clair pour la jeune femme qu'il n'y avait qu'une seule marche à suivre. L'ordre de mission le précisais bien : "l'ont nous a fait part de la disparition d'une jeune fille sur une île adjacente, ne nous donnant que très peu d'indication sur son physique, l'on sait qu'elle a atteint Jukago avant de continuer son chemin vers on ne sait où"
Elle n'était pas à Jukago même, mais avait bien disparu sur une île adjacente. Ratisser la ville n'avait donc aucun sens, et elle n'était pas sure que ce détail ait bien été compris par ses coéquipiers.
Ça lui donnait une longueur d'avance.
Ainsi, elle avait fui vers le centre de la ville afin de leur faire croire que c'était son plan, mais elle attendis quelques minutes afin de s'assurer que les autres genin s'étaient répartis dans la ville avant de retourner au port.
Eh oui. Comment fait-on pour aller d'une île à une autre ? On prends le bateau. CQFD. (quelle peste)
D'un pas tranquille, elle prit quelques ruelles en direction du port afin d'éviter d'être repérée par ses éventuels adversaires et finalement arriva de nouveau au port, ou elle adressa un grand sourire aux marins dubitatifs.
"Bonjour, c'est encore moi !"
Il y avait tout de même pas mal de navires, et sans doute pas mal de gens à interroger, mais rien d’insurmontable pour la jeune fille. Un sourire carnassier se dessina sur les lèvres de la jeune fille imaginant Hana ratissant désespéramment la ville en vain, et commença ses investigations... avant d'être interrompue au bout de 5 minutes par une voix bien trop familière dont le cri vint la faire sursauter.
"Isasu..."
Elle se retourna pour lui faire face, déjà ennuyée par la présence de son cadet mais malgré tout assez fière de lui. Bien sur que si l'un de ses adversaires ne se laisserait pas avoir si facilement, ça allait être Isasu. Il était fait d'un autre bois que les autres.
"Alors, toi aussi t'as compris la même chose que moi, hein ?"
Leurs yeux se croisèrent, et la Miyamoto dégaina son sabre d'un geste sec, ce qui fit reculer les marins que la jeune femme interrogeait à peine une minute plus tôt.
"Mais si tu crois que je vais te laisser passer, tu te fourres le doigt dans l’œil. Fais demi-tour maintenant, ou alors on devra finir un petit duel qu'on avait commencé, il y a quelques temps... Tu te souviens ?
Elle vint placer la lame sur son épaule, et lança un regard de défi au jeune homme. Aurait-il le cran de continuer ?
Kaminari Isasu
Uzushio no Genin
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- Non. Les yeux dans ceux d'Aya, devant lui, le jeune genin resta de marbre devant le défi de son ainé... Dans une autre période de sa vie, il aurait été très excité à l'idée de se mesurer ainsi à quelqu'un d'autre et pouvoir étaler son pouvoir.
Sauf qu'il avait changé.
Pour lui, contenir la Miyamoto n'était pas de la combattre en plein port, au mieux c'était la bloquer avec un Raiton ou sa nouvelle attaque Suiton qu'il avait apprise récemment pour compléter son panel. Un duel, c'étaient des blessures et des dégâts. Il n'avait pas suivi la jeune fille pour créer encore plus de chaos... Il l'avait suivi car elle était bruyante et pouvait tout foutre en l'air, quelqu'un devait la surveiller comme on surveillait le lait sur le feu. "Bon sang, pourquoi moi ?"
Il n'avait aucune obligation d'agir comme un chef d'équipe, peut-être même qu'il n'en avait pas le droit officiel ou moral... Mais quelqu'un devait faire quelque chose et comme toujours il voulait briller, alors pourquoi pas en étant un peu le médiateur du groupe ? Surtout que la fille devant lui avait l'air agitée, autant physiquement que mentalement.
Seulement, elle avait avancé quelque chose : Une info qui aurait échappé aux trois autres ? Isasu n'avait pas pensé à ça, mais sur le coup, en encadrant le port, il eut un élément de réponse.
- Tu voulais questionner les marins ? Pourquoi ne pas l'avoir fait directement ? On doit faire équipe... C'est pas une course, autant coopérer pour finir cette mission et... Le sabre de la Miyamoto finit sur son épaule, comme une preuve de plus de son envie de se bagarrer. Tu sais que le combat a été fini, la dernière fois, hein ? Tu te souviens ?
Un air du passé ressurgit, un peu méprisant, un peu arrogant... Follement provocateur. L'envie de sourire, l'envie d'accepter et de gagner, encore une fois. Durement, le genin se contint pour essayer de trouver des arguments.
- En plus, on va se blesser mutuellement ou casser des trucs... Pour la discrétion, on repassera, surtout avec ton spectacle de tout à l'heure. Est-ce que ça avait la moindre importance pour la jeune fille ? Si elle avait ce discours, c'était que de base la mission n'était qu'un jeu et qu'elle voulait trouver de l'amusement autre part. Écoute, on fait un marché, tu coopères avec moi et les autres pour trouver la fille fissa et... Tout de suite après, on pourra se faire le duel. C'est ni le lieu, ni l'endroit... Ok ? Mais ne t'inquiète pas, si tu veux prendre ta part, je vais t'arranger le coup. Claquant des doigts, l'insolent créa une petite étincelle qu'il laissa mourir dans l'air. Une preuve qu'elle pouvait avoir ce qu'elle voulait si... Elle faisait ce que lui voulait.
Un clin d'œil plus tard, qu'importe la réponse d'Aya, il se dirigea vers le marin le plus proche pour demander quelques informations : Des trucs assez banal, surtout avec le peu d'informations autour de la cible. Résumant grossièrement la description physique, Isasu justifia le tout en disant que c'était sa sœur et qu'il l'a cherché, ajoutant qu'il était très inquiet ! On lui avait dit, dans son histoire fictive, que celle-ci avait quitté le port pour l'île voisine, mais quand ? Pour quelle raison ? Le garçon qui s'apitoyait ne le savait pas.
- Je... Heu... Non, j'ai vu une jeune fille brune, mais pas blonde. Mais je crois qu'elle était assez vieille, enfin plus que toi en tout cas ! "Bah oui, connard." Je l'ai vu de dos alors je ne peux pas vraiment vous dire... Le quadragénaire recula pour porter une caisse, laissant le blondinet regarder le public en présence pour chercher une autre personne à interroger.
En se tournant, pourtant, le fils de l'orage embrassa du regard la silhouette de la Miyamoto : Ils faisaient ce qu'elle voulait faire depuis le début, autant qu'elle aide !
- Tu peux poser des questions aussi ? Genre... Discrètement, sans crier, comme... Une fille normale ?
C'était une vraie question.
Omura Hana
Uzushio no Genin
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Une nouvelle mission attend Hana mais avec de nouveaux coéquipiers - ou presque. Une occasion pour la jeune femme d'éprouver ses talents autrement et de sortir de ses habitudes - ou presque.
feat Genins Uzujin
Hana, toujours le sourire aux lèvres, ne semblait nullement se rendre compte de l'étrange malaise qu'elle provoquait chez son tout jeune partenaire. Il fallait dire qu'elle était à cent mille lieu d'imaginer qu'elle l'effrayait. À ses yeux, dans le pire des cas, elle pouvait imaginer qu'elle le subjuguait par sa beauté et qu'elle le mettait en émoi parce qu'elle était une belle femme. Mais lui faire peur ? Quelle absurde idée !
Prenant ainsi la route avec insouciance en direction de la ville portuaire, la kunoichi flânait comme si elle était venue faire un peu de tourisme, donnant l'impression qu'elle n'avait déjà plus l'objectif de la mission en tête. Mais lorsqu'elle se tourna vers le jeune Fubuki, elle prouva que son attitude ne reflétait en rien ses réflexions et qu'elle était plus sérieuse qu'elle en avait l'air. Toujours avec une large esquisse sympathique sur le visage, elle écouta le genin aux yeux émeraudes avec une grande attention.
" Coton ? Tu trouves ? Mmmm... n'est-ce pas une banale mission d'espionnage ? Oh! Nous sommes comme des détectives privés ! J'ai déjà lu cela dans certains romans. Après, si nous nous trompons de personne, ce sera leur faute. "
Voilà quelque chose bien éloigné de l'image du ninja assassin que les civils pouvaient avoir en tête.
" L'ordre de mission aurait dû donner une description plus précise ou au moins, un signe distinctif qui nous permettrait d'être sûr de nous. "
Et oui, parfois dans ces grands moments, Hana était tout à fait capable de faire preuve de rationalité... ou bien ne prenait-elle pas les choses aussi sérieusement que cela ? L'idée d'un échec ne paraissait pas lui traverser l'esprit. Un excès de confiance ? Peut-être. En tout cas, ce fut toujours avec sa bonne humeur qu'elle attendit patiemment l'avis de Fubuki concernant l'endroit où pourrait se cacher la fugueuse. Cependant, le garçonnet fit une drôle de tête lorsqu'elle requerra son avis. À coup sûr, il devait être impressionné par la demoiselle ! Mais pourquoi ses yeux papillonnaient autant ? Tout en l'écoutant, sa moue devint subitement plus suspicieuse jusqu'à....
" Ne bouge surtout pas ! "
Soudainement, Hana bloqua le visage du garçon entre ses deux mains, plantant ses yeux mauves dans les siens, comme si elle cherchait quelque chose. Puis, d'un geste très délicat, elle ôta... un cil.
" Tu avais un cil sur la joue ! Regarde ! Il devait t'embêter, tu n'arrêtais pas de battre des paupières. "
Sur le bout de son index, un cil prônait en effet. Elle finit par souffler dessus pour le chasser, avant de se mettre à réfléchir à la question posée par son jeune ami.
" Mmmm.... Oh moi, si j'avais pu fuguer à son âge, je crois que je serais partie à l'aventure sur le premier bateau venu et qu'importait la destination. Il y a tellement de chose à voir de par le monde que je n'aurais pas su quoi choisir. Mais tu as raison sur une chose, une jeune fille doit se nourrir. Mais... "
Hana fit une petite moue avant de poser ses mains sur ses hanches.
" ... si elle a fugué volontairement, elle a sans doute préparé son voyage. Elle a dû prendre de quoi se nourrir avec elle. Par contre, peut-être n'aurait-elle pas abandonné le confort et la chaleur d'un lit confortable. Nous devrions demander s'il existe une auberge pas trop chère et tout de même à quelques marchands de vivres. Si elle est partie sur un coup de tête.. "
Fière de son analyse, la kunoichi fit un petit mouvement de tête convaincue et reprit le chemin vers le centre-ville. Il était temps de poser des questions aux passants... mais il n'y avait pas grand monde. Les premières personnes rencontrées furent deux vieux pêcheurs qu'elle ne manqua pas de questionner, mais les deux grands-pères n'avaient aucunement vue ou croisée une jeune fille non issue du village. Mais elle ne manqua pas de leur demander s'il y avait bien une auberge à Jukago : l'auberge des poissons-volants. Cette dernière se trouvait de l'autre côté de la ville, mais accessible en une quinzaine de minutes à pied. De quoi pouvoir papoter encore en chemin pour en apprendre un peu plus sur l'adolescent aux cheveux de neige.
" Dis-moi Fubuki-san, pourquoi tu es devenu ninja ? Tu es mignon comme tout, tu aurais pu faire tellement de chose. J'espère que ce n'est pas pour impressionner une fille ? "
La kunoichi se mit à rire, avant de passer devant un petit étale de brochettes. Finalement, il y avait un peu de vie dans la ville.
Comme des détectives privés ? Un instant je ne sus que dire. Bien entendu la réponse d’Hana était pleine d’innocence et de candeur, bien indigne d’un shinobi, mais je devais tout de même admettre qu’à l’instant « t » je m’étais alors imaginé tel un grand enquêteur remontant la piste encore chaude d’un truand mondialement recherché. La petite fille devenait alors Don Baloschi, un homme qui tenait d’une main de fer les îles locales. Le nombres de ses exactions était plus longue encore que la liste de mes équipes officielles et il ne reculait devant aucune vilainie pour imposer sa loi sur les honnêtes gens. En désespoir de cause, Tsuri , car je l’appelais alors de son prénom, n’avait eut d’autre choix que de faire appel au meilleur des meilleurs. Moi. Partant donc sur les traces de l’horrible homme, en compagnie de ma secrétaire personnelle, j’allais et en un temps record, résoudre énigme, piège et autres difficultés.
Sans même m’en rendre compte, j’avais erré dans mes pensées tout en m’efforçant de donner le change et je ne fus réveillé que lorsque qu’Hana me demanda de ne plus bouger. Bizarrement et sans que je pusse réellement comprendre pourquoi, je m’étais alors parfaitement exécuté. Peut-être un peu paralysé par le regard mauve de la kunoichi qui s’était retrouvé d’un coup d’un seul plongé dans le miens. Elle m’avait pris la tête entre les mains et s’était approché bien TROP PRES de mon visage. Tellement près que je pouvais sentir l’odeur de son souffle, étonnamment fruité et que mes yeux purent même remarquer la parfaite uniformité de sa peau. Un milliard de questions s’étaient entrechoquées dans mon esprit, laissant mon corps en proie aux horribles maléfices qu’allait me réserver la sorcière aux yeux charmeurs.
Dégageant l’une de ses mains douces qui étreignait mon visage, elle l’avança lentement vers mon œil et je crus qu’elle allait pour me l’arracher. Peut-être était-ce un rituel issu des enfers ? Sorte de cure de jouvence qui assurait beauté et jeunesse éternelle à qui mangera tous les jours un œil d’enfant ?! Puis avec une délicatesse infinie, deux de ses doigts vinrent me pincer légèrement la joue. Dans ma stupeur j’avais légèrement entrouvert la bouche, en état de choc, je l’avais vu me présenter le cil qui avait été l’objet de son attention.
"Je…euh..c’est… Oui. "
Laissant de côté ma répartie légendaire, je me contentais d’écouter Hana, alors qu’une chaleur étrange envahissait mes joues. Celle-ci dissertait en réponse à mon interrogation passée. Où se rendrait une jeune fille en fugue selon elle ? Avec, je devais bien le reconnaitre, un brin d’intelligence, elle supposa que la jeune fille avait préparé son affaire et avait donc prévu de quoi se nourrir. En revanche, elle supposée que celle-ci avait peut-être préféré le confort d’une auberge plutôt que l’aventure d’une nuit à la belle étoile. Reprenant peu à peu substance, j’avais réussi à bredouiller quelques mots.
"Si on a été envoyé pour la retrouver... C'est qu'elle doit être importante... Ou au moins ses parents, elle est sans doute riche.
Manière bien mal formulée de dire que l’auberge pouvait tout aussi bien être du dernier luxe. Payer des shinobis n’était pas une chose qu’une personne du commun pouvait se permettre de faire. Seul les plus fortunés ou certaines associations, parvenaient à réunir la somme nécessaire. Laissant la belle sorcière reprendre en main la situation, je l’avais suivi dans les rues peu animées du centre urbain. Sur notre route, nous avions croisé deux petits vieux qui tuaient le temps en dormant plus qu’en pêchant. Ils se montrèrent très vite cordiaux, sans doute honoré qu’une jeune femme telle que l’Omura pusse leur adresser la parole. Cependant et ceux malgré tout leur bon soin, ils ne parvinrent qu’à éclairer partiellement nos lanternes. Il n’avait pas remarqué le passage d’une jeune fille, en revanche il existait bel et bien une petite auberge dans le village. Avec un peu d’appréhension j’apprenais que celle-ci se trouvait à l’autre bout de la ville. Cela faisait quelques minutes que je me sentais particulièrement bizarre, comme plongé dans un rêve. J’avais peut-être mangé un truc pas frais ? Ou alors c’était un genjutsu ? Non… Peu de chance.
Sur la route, Hana voulut raviver la conversation en me questionnant sur les raisons m’ayant poussé à devenir shinobi. Rassuré par cette question somme toute habituelle, j’allais pour répondre quand elle enchaina en disant que j’étais "mignon comme tout" et me demandant si ce n’était pas pour impressionner une fille. Elle… Je… Je l’intéresse où quoi ?! Pourquoi elle veut savoir ça ?! En plus d’être une sorcière ce serait alors une croqueuse d’homme ? Qu’est-ce que je raconte ! Une croqueuse d’enfant ! Elle avait quel âge sous le maquillage ? Mille ans ? Peut-être même dix-mille ! Un peu pris de court, mais pas encore totalement hébété j’avais donc utilisé mon ton pointu, résultat de mon éducation noble pour lui répondre.
"C’est simplement mon devoir. Les Naïbu ont toujours entretenu un rapport particulier avec le chakra. C’était naturel que je devienne un ninja. Qu’est ce que j’aurais pu faire d'autres de toute manière ? "
Comme pour imager ma réflexion, j’avais fait se cristalliser un semblant de glace sur la paume de ma main.
"Pour ce qui est des… des filles. Non. Ce n’est pas pour une fille que je souhaite devenir ninja ! C’est la dernière de mes préoccupations ! L’honneur de ma famille doit passer avant ce genre d’idées farfelues. "
Voilà, comme ça au moins j’espérais avoir mis les choses au clair. Je ne serais pas une proie de plus à ajouter à son tableau de chasse ! Non mais oh ! Puis c'était presque totalement la vérité ! Je n'avais pas COMMENCE à être un ninja pour les filles. Continuant sur ma lancé, j’avais orienté la conversation pour me laisser un instant de répit.
"Et toi ? Pourquoi devenir kunoichi ? Puis… Tu es plus âgé que moi, comment ça s’fait que tu sois toujours génin ?"
Je n’avais pas vraiment en tête que ma question pouvait paraitre brutale et hautaine, sur l’instant, tout ceci n’était que le résultat d’une curiosité réelle. Continuant donc de discutailler, nous avions dépassé quelques étals dont une en particulier avait attiré mon regard. Des brochettes de porc caramélisé crépitaient sur une immense poêle et ramenaient vers moi ses odeurs alléchantes. Hypnotisé, je n’avais pas détaché les yeux du récipient volumineux et apetissant. J’ignore encore si Hana c’était rendu compte de mon envie ou si elle partagée mon amour des brochettes, mais toujours était-il que celle-ci proposa de nous y arrêter. Pire, elle proposait même de me les offrir ! Alors là ! Comme si on pouvait acheter un Naïbu !
Le son de mon ventre se fit alors tonitruant, criant au monde alentour son désespoir et sa volonté de faire siens tous les délicieux bout de viande sucré… Maudite constitution. Me contentant donc d’hocher la tête, j’avais finalement accepté l’offrande bienvenue. Qui aurait pu imaginer pareille merveille dans un endroit aussi reculé ! Les brochettes étaient savoureuses. Exquise. Et leurs jus avait vite fais de dégouter de mon menton. Telle une créature vorace je m’étais jeté sur la pitance jusqu’à la réduire au simple bâtonnet qui en assurait le lien. Une fois mon repas terminé, j’avais sorti un petit mouchoir pour essuyer ma trogne. J’étais tout de même un enfant civilisé ! Du coin de l’œil j’avais lorgné sur les brochettes de ma camarade. Peut-être n’avait-elle plus faim ? Puis si elle voulait vraiment m’acheter… Elle pouvait bien me donner le reste de ses brochettes ? Non ?
Les repas définitivement terminés, nous avions repris la route et comble de ma gentillesse, j’avais gratifié ma bienheureuse camarade.
"Merci pour le repas !"
Je devais bien reconnaître que sa proposition spontanée était parvenue à me détendre partiellement. Quelqu’un qui propose des brochettes et qui les partages avec un autre ne pouvait pas être foncièrement mauvais non ? Après tout, la dernière personne avec qui j’avais pu partager un repas comme celui-ci c’était… Choko. Le souvenir se faisait de plus en plus diffus à mesure des jours. Quand allais-je bien pouvoir recroiser la curieuse Hyûga ? Une promesse avait suivi notre dernière entrevue. Celle de se recroiser lors de l’examen commun d’accession au grade de Chunin. Alors je devais tout mettre en œuvre pour y parvenir !
Continuant nos pérégrinations, nous finîmes enfin par débouler devant l’auberge des poissons volants. Ce ne fut guère difficile de repérer l’édifice, puisque celui-ci dépassé d’un étage tous les bâtiments alentours en plus de comporter un écriteau à la taille remarquable qui, comble de la surprise, présentait un poisson aux deux ailes déployées.
"Bon ! Avec un peu de chance elle aura passé une nuit ici…"
Me gratouillant les cheveux, je posais un regard expert sur l’habitation me faisant face.