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Mais qui a perdu Kenta ? - Entrainement

Kamiko Raion
Kamiko Raion
Konoha no Chunin
Messages : 221
Date d'inscription : 16/10/2019

Fiche du Ninja
Grade & Rang: Chûnin - rang A
Ryos: 2300
Expérience:
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Kamiko Raion


 
Mais qui a perdu Kenta ?
entrainements solo

 
« Encore. »

La pièce, jusqu’à présent silencieuse, se met à résonner des pas familiers d’un homme. Il tourne, une poignée de seconde, autour de la voix qui l’avait intimée à rompre son attente paisible, plongée dans l’épais volume qu’il tient encore ouvert dans sa main droite, à hauteur de son visage. Le bruit des pages répond bientôt aux pas, alors qu’il circule autour d’un gigantesque cercle délimité au Fuinjutsu, déplaçant de petits objets, de temps à autre, dans son sillage. Cubes, balles, rouleaux … tout change de place pour pas moins de la quarantième fois aujourd’hui, sous la houlette de plus en plus remontée de la jeune femme assise au centre du cercle qui orne la salle souterraine.

Assise en lotus, sa robe ouverte en corolle autour d’elle, la silhouette de la brune fait dos à l’entrée, les bras immobilisés dans une position de mudra inconfortable et dont l’orientation des coudes, vaguement visibles à travers la masse de sa chevelure, indique l’identité. Chose assez rare pour être soulignée, ses gants sont posés à côté de leur propriétaire, découvrant sa peau pâle et parcourue de cicatrices, prolongeant les tatouages de fils qui ornent ses épaules dans un patchwork dont le motif  ne rendait que vaguement plus éduqué la mutilation mais dont le passage avait durablement traumatisé la chair. Un soupir, profond, las, soulève sa poitrine alors que la voix de son acolyte trouble le silence presque parfait des lieux, avant de retomber, ne laissant plus à la kunoichi et son spectateur qu’un calme olympien, concentré, pour seule musique
« Une minute, retrouve ton père. »

L’homme se rassoit au sol, s’adossant à l’un des murs pour reprendre la lecture du volume à la couverture rouge vive qu’il avait apporté pour la session d’entrainement. Il aurait aimé une chaise, peut-être même bien quelque chose à grignoter, pour peu que ça puisse briser sa routine agaçante de ses derniers jours. Il avait pensé, hier, environ à la même heure, à un panier d’orange et il l’avait, malheureusement, oublié sur sa table ce matin en partant. Peut-être aurait-il dû demander à sa femme de le lui apporter, au cas où, mais, là encore, tête en l’air comme il l’était, il n’y avait pas pensé.
« Sept cubes, onze boules, dix-neuf rouleaux. »

Tansei sursaute, puis soupire. Le compte est bon, une fois de plus, ce qui lui indique que sa tortionnaire - et supérieure hiérarchique - est encore suffisamment en forme pour continuer son exercice pour les prochaines heures. Cela lui arrache un sourire en coin désabusé : il serait en retard pour le diner, pour la dixième fois consécutive ce mois-ci. De quoi donner de grain à moudre à sa chère et tendre qui le pressait, chaque jour un peu plus, de changer de poste pour pouvoir passer davantage de temps avec leur enfant à venir. Il n’avait, à vrai dire, pas réellement d’avis là-dessus si ce n’est une compréhension infinie pour le petit bout de femme hyperactive et enceinte jusqu’aux yeux qu’il aimait infiniment. Son job, aussi envahissant qu’il était, le gratifiait volontiers. Toute aussi insupportable qu’était Raion, il ne s’ennuyait jamais et était même payé, de rare fois, à simplement veiller sur elle comme il le faisait aujourd’hui. Pas de papier à remplir, pas de gens à éjecter poliment sans davantage les froisser, pas de gestion de colère suite à un énième courrier tout en rond de jambe.
« La génération quatre se trouve sur le terrain d’entrainement. »

Un sourire éclaire le visage calme du secrétaire. Il était, effectivement, l’heure pour les genins du clan de réviser s’il se fiait à l’emploi du temps strict qu’il rédigeait chaque semaine. Le jeune homme le faisait, non pas pour son acariâtre employeuse, mais pour lui-même. Il aime l’ordre et, plus que tout, la ponctualité. C’était sans doute ça qui lui avait valu de finir étranglé entre les différentes responsabilités que portait la jeune femme assise non loin de là. Une implication maniaque et, avant tout, le plaisir du travail bien accompli. Deux choses que Raion louait chez lui quand elle le voulait bien et dont il tirait une fierté certaine. Il ne comptait pas ses heures et, peut-être qu’il arriverait aujourd’hui avant que son repas n’ait eu le temps de refroidir, à la vitesse où elle allait. Un regard vers le sablier lui apprend qu’il est sans doute trop optimiste, alors que les derniers grains s’engouffrent dans le goulot d’étranglement en verre.
« Où est ton père ? »

Raion grogne, suffisamment frustrée par son échec pour juger qu’un énième « encore » est inutile. Cette fois-ci, le Kamiko se redresse et, comme les fois précédentes, il lui repose la même question, modifiant le nombre d’objets et leur emplacement. Quarante et un, compte-t-il pour lui-même, son esprit mathématique ravi de retomber sur un nombre premier.
« Quelle est la dernière chose que tu as vu ?
- La porte du domaine. Trois gardes, sans doute la relève. »

Les yeux bandés, l’intendante ne peut pas voir le sourire de son assistant s’élargir. De là où ils étaient, il fallait deux bon kilomètres – un nouveau nombre premier pour satisfaire son vice arithmétique –pour rejoindre la sortie, soit un kilomètre de plus que sa prestation de ce matin. Elle progressait à vue d’œil et, un instant, Tansei regretta de ne pas lui-même être ninja pour pouvoir, à son tour, scruter l’état de la lionne. Il lui faudrait encore quelques temps avant de se rendre compte que son géniteur, farceur comme il l’était, se trouvait en réalité à l’extrême limite de ce qu’il avait calculé comme étant la progression maximale possible de sa fille en fonction de sa tendance naturelle à s’entêter pour réussir un exercice. Une semaine était donc la limite théorique où les efforts de Raion rejoindraient enfin la fin de sa patience naturelle, ainsi que le retour honni au milieu des dizaines de papiers qui s’accumulaient, attendant sagement son retour.  

La persévérance de la chef de clan la poussait donc, depuis trois jours, à percer le mystère de son incapacité crasse à repérer de manière grossière les signatures de chakra sur une large zone, là où elle n’avait aucun mal à les déterminer avec précision dans son champ de vision. En théorie, les gens avaient tendance à évoluer à l’inverse mais, pour une raison obscure, Raion avait décidé de déroger à la règle et luttait férocement contre son besoin absurde d’exactitude dans les silhouettes de chakra bleues qui dansaient derrière ses paupières closes.

Je n’ai pas besoin de connaitre sa forme ni sa nature, se répétait-elle en mantra, juste sa présence. Pourtant il fallait bien l’avouer : le temps commençait à user sa patience et ses essais répétés auraient bientôt raison de sa réserve de chakra. Cette fois-ci, c’est la brune qui soupire à plein poumon, lasse. Elle en a marre. Marre de cet exercice stupide, marre de ne pas réussir à trouver le vieux renard qui lui sert de père, marre de se lever à l’aurore pour rentrer à la nuit tombée, marre de ne pas avoir le droit de rectifier l’imperfection de sa vision pour les besoins de la portée. Marre de chez marre, à en envoyer un dragon manger les pissenlits par la racine plutôt que de revenir pour recommencer.
« Dernière fois. »

La brune ne peut pas retenir le soulèvement amusé de ses lèvres en entendant l’inspiration presque joyeuse de Tansei. Il en avait visiblement presque autant ras le bol qu’elle, pour toute maigre consolation que ça lui procurait. Inspirant profondément, la jeune femme laisse sa vision décroitre, quittant les silhouettes un peu brouillonnes des trois personnes à l’entrée du clan, abandonnant les mouvements rythmés de ses jeunes cousins, sous la houlette sévère d’une Fugu pressée de rentrer, elle aussi. Raion regrettait de ne pouvoir exactement deviner l’objet des classes supplémentaires de ce soir mais elle devait s’y résoudre : portée contre précision, sinon elle continuerait à passer ses journées dans ce sous-sol poussiéreux et glacial jusqu’à la fin de sa vie.

Un. Deux. Trois. Le nombre de pas importe peu, mais l’encrage qu’ils procurent à la grande brune, lui, est essentiel. Elle sent vaguement l’une des boules rouler jusqu’à elle et heurter son genou. Visiblement, elle n’aurait pas à décompter celle-ci. Un os de moins sur lequel se casser les dents, qui la laisse vouer l’intégralité de sa concentration à son ultime exercice. Plus large, moins précis. Trouve le vieux. Trois consignes simples qui donnait à son cerveau rompu aux routines, de méchantes déconvenues. Pourtant, la Kamiko insiste, persiste. Jusqu’à s’en donner la migraine.

La vue du Kanchi Taipu, cachée derrière son étrange allure fantomatique tout en nuance froide, avait quelque chose de stressant, presque inquiétant. Les ondulations, trompeuses, détournaient l’intendante de son objectif et parfois, semblait la supplier de leur rendre leur forme originelle dans un crépitement mécontent et autoritaire. Peut-être même que, si la projection mentale de Raion s’arrêtait plus de quelques secondes à proximité, elle pourrait entendre la douce chanson du chakra qui se malaxe avant de se libérer dans une technique quelconque, ronronnant d’un plaisir singulier. Jamais personne n’avait théoriser si, oui ou non, le chakra avait un son mais, d’expérience, la kunoichi ne pouvait pas vraiment répondre à la question. Est-ce que ses sensations lui étaient propre ? Oui, surement. Mais comment le savoir, sans confronter d’autres senseurs aux faits ?

Sans même y songer, elle revint se poser à l’entrée du domaine, près des trois silhouettes qu’elle avait déjà vu. Deux autres s’étaient rajoutées, formant maintenant un joyeux groupe de cinq dont la jeune femme doutait de la relation réelle avec leur travail de garde. Mais là encore, l’inspection des travaux fini ne faisait pas parti de l’exercice, aussi tendit-elle son esprit au-delà de sa limite précédente. Pas à pas, elle dépasse le porche, englobant la rue dans son sixième sens, découvrant de nouvelles signatures de chakra à ajouter à son périmètre de recherche.
« Tensha. »

Le nom de l’établissement résonne dans le silence ambiant, tirant un haussement de sourcil à Tensai. Cinq cent mètre de plus, qui faisait perler de sueur la jeune femme dont les oreilles commençaient à siffler. Il n’y avait toujours pas de trace de son père mais elle avait réussi à toucher mentalement l’entrée de son salon de thé préféré. Un nouveau progrès à ajouter aux précédents, qui conforte la brune à forcer encore un peu. Ses sens tremblent, ternissant l’image déjà peu précise, mais elle franchit la devanture pour retrouver les clients de l’autre côté, qu’elle se met à passer en revue, tranquillement. Trente-et-un au total, venu savourer le matcha importé de Suna et réputé médicinal. La pensée vint tinter la vision presque omni-bleu du mode senseur, arrachant un sourire amusé à Raion. Peut-être bien que sa perception influait totalement sur sa façon de voir cet « autre » monde.

La trentaine de personne, soudainement devenue aussi verte que le goût frais d’herbe du thé qu’ils étaient sans doute en train de consommer, évolue légèrement. Les gens se massent, s’éloignent et, parfois, sans crier gare, s’aventurent au-delà de la nouvelle limite que la lionne vient de se fixer mais de son père, elle n’en trouvait aucune trace. Grand amateur qu’il était des pâtisseries de leur voisin commerçant, elle avait bêtement pensé le trouver là, à savourer son péché mignon prescrit par sa petite sœur, dans l’espoir de préserver une fois qu’il attaquait bien trop souvent au saké. Une dose de vitamine qui illuminait certes son teint un peu trop pâle mais qui avait la fâcheuse tendance de le rendre si énergique qu’il en devenait épuisant. Alors qu’elle réfléchit, le nombre évolue à nouveau et, petit à petit, à mesure qu’elle se reconcentre sur son exercice, les signatures de chakra retrouvent leur couleur bleu sinistre initiale. Où est-ce que ce vieux chameau de Kenta avait-il bien pu planquer sa carcasse ?

La trentaine devient quarante, à mesure que l’influence augmente dans la boutique et, alors que Raion songe à abandonner, l’impensable se réalise. Vive, d’un violet lavande si familier qu’il en deviendrait presque criard, la signature de chakra de l’ancien chef désigné des Kamiko franchit le seuil d’une des portes derrière lesquelles les gens disparaissent, pour le plus grand plaisir de sa fille unique qui se met à soupirer en secouant la tête.
« Il est au Tensha. Sans doute en train d’essayer de voler la cuisine, le connaissant. »

Elle allait devoir, en plus de trainer son corps épuisé jusque chez elle, avoir assez de courage pour aller payer l’ardoise du vieux roublard et de son addiction au thé vert médicinal en poudre. Satisfaite et épuisée, Raion s’empare des gants qu’elle avait jetés près d’elle et s’essuie le visage d’un geste infiniment las avant de retirer le bandeau qui lui cachait la vue. Clignant des yeux pour s’habituer à la faible lumière qui règne dans la pièce souterraine, elle finit par fixer son regard sur le visage amusé de son secrétaire.
« Il y a été tout l’après-midi, n’est-ce pas ? » Le hochement de tête de Tansei tire un soupir éreinté à la brune qui s’avance vers lui, posant l’une de ses mains sur l’épaule du brave homme. « Plus que deux. Demande à père ou Fugu de te relayer demain, tu as bien mérité un peu de vacances. J'ai cru comprendre que l'accouchement arrivait à grand pas. »

Le secrétaire ne dit rien mais l’éclat, reconnaissant, qu’elle voit briller dans son regard lui suffit. Homme de peu de mot, plongé dans les chiffres, elle ne lui avait jamais demandé de déroger à sa nature et, il fallait l’avouer, l’avait presque exclusivement choisi pour ça. Calme et composé, il était rare de le voir surpris, peu importe l’état dans lequel il affrontait Raion et cette constance avait quelque chose d’appréciable, de presque relaxant. Il était probable que, peu importe la situation aux alentours immédiats de Tansei, ce dernier affiche toujours le même visage impassible. Une année de maltraitance n’avait pas réussi à le dérider, ni dans un sens positif, ni dans un sens négatif et l’idée, un peu naïve, qu’il ne changerait jamais rassurait sa cousine. Elle en avait plus que besoin ces derniers temps, au milieu des nouvelles de mauvaises augures qui s’accumulaient en petit tas, doucement mais surement, sous la forme de petits rouleaux vert céladon bien ordonnés, inoffensifs.

Technique à apprendre:
Lutèce Factory, Copyright
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