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[Conquête diplomatique] Le sens des affaires

Meyo Tsuri
Meyo Tsuri
Senkage
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Meyo Tsuri


La fin justifie les moyens
Meyo Tsuri et Ōshanburazā Rinkusu




Shigeru Umebayashi – Tsushima Suite: I. Seion


« Ne rien dire, surtout en parlant, c'est la moitié de cet art qu'on appelle la diplomatie..»



« Ce n’est pas une bonne idée ! »

Sur le port du village caché d’Uzushio marchaient au milieu des passants allègres deux hommes à l’allure sombre. La premier, Sato Ryoma, plus communément appelé le Dragon, tentait en vain de convaincre le second, Meyo Tsuri, que l'on surnommerait bientôt la Chouette. Son unique stratégie consistait à répéter la même phrase à son camarade dans l’espoir qu’il l’entendrait, en vain. Sous ses fripes de pèlerin, le Shodaime Senkage avançait dissimulé par des tissus grisâtre, de la paille sur les épaules et un grand chapeau tressé masquant à demi son visage. Un sourire las au coin des lèvres, il releva la tête et croisa du regard son vieil ami.

« Je sais Ryoma, tu l’as déjà dit. Katsuo n’est pas loin et tu nous suivras de toute façon »

Encore une idée de dernière minute mise en œuvre à la hâte. La surprise est l’arme des dirigeants. Katsuo s’en était aller quérir Tokagi, second sur le navire Densetsu, plus tôt dans la journée. Le membre d’équipage s’était ensuite présenté à la tour pour une rencontre bien particulière. Voir le futur comme une arborescence infini pousser sous ses yeux était l’une des angoisses qui tenait éveillé le Shodaime. L’un de ces chemins commençait par Takagi, le plus sûr pour parvenir à ses fins.

« C’est un équipage d’imbécile, le Mizushi est plus apte à… » Commença Ryoma.
« Assez s’il te plait. » Coupa le Shodaime d’un ton péremptoire.

Tsuri dissimula son envie de rire devant l’expression boudeuse du vieux forban. Autour d’eux, la fraicheur nocturne poussait les uzujins à se rendre au port pour célébrer la belle saison loin des harassantes chaleurs journalières. Les discussions animées, les chanteurs itinérants et les « Kanpaï ! » rythmaient les pas des deux hommes. Ils bifurquèrent vers les quais où venait s’amarrer nombre de navires d’allures, de tailles et de formes diverses. Uzushio, depuis sa création, s’évertuait à devenir un point névralgique du commerce oriental, avec succès jusqu’ici. Depuis l’ouverture du QG de la Ligue Marchande, la fréquentation du port était en constante augmentation, obligeant l’administration à renforcer les effectifs de dockers pour éviter les fraudes et les débordements. La liesse des villageois était presque palpable tant la vie semblait simple et prospère au village. Tsuri regardait ses scènes de joies avec un sourire amer. Se doutaient-ils un seul instant qu’une conspiration de grande ampleur était à l’œuvre dans ce havre de paix ?

« C’est mon frère, il ne m’arrivera rien, Katsuo est avec moi de toute façon, nous arrivons. Tu te souviens, laisse passer quelques temps avant de lever l’encre et de nous suivre ».
« Oui, oui, ça fait trois fois que tu me le dis, j’ai compris ». Répondit le Dragon de mauvaise foi.

Tsuri le regarda s’éloigner de la bitte d'amarrage du Densetsu et grimpa sur le pont où Takagi l’attendait. Il le salua d’un signe de tête et se laissa guider vers la cabine du Capitaine. Autour d’eux s’agitaient les membres d’équipage pour venir à bout des derniers préparatifs du voyage. Il constata avec satisfaction que l’on avait exécuté ses ordres. Des vivres s’entassaient dans la cale sous ses pieds et l’on rangeait encore les cadeaux préparés pour les dignitaires des Tenro. Des pierres de jade de l’extrême orient, de la soie des Trois sœur, des bijoux d’argents des mines de Tetsu et nombres d’autres présents. « Ils ont déjà tout cela, mais nous avons quelque chose qu’ils n’ont pas ». Se dit Tsuri en enlevant son couvre-chef pour rentrer dans la cabine. Il repéra dans un coin de la pièce la male qu'il avait transmis à Takagi contenant ses robes de cérémonie.

Il abaissa le menton en direction du second et contempla son frère, assis sur une chaise derrière le bureau. Malgré les années, il lui paraissait difficile de croire en l'existence de Rinkusu. Il essayait désespérément de retrouver le petit garçon souriant qu’était Yatano. Mais devant lui se tenait un homme fait d’apparence adolescente, élevé en pirate, aujourd’hui intendant du village d’Uzushio. La tension accumulée ses derniers temps entre eux sembla se figer un instant dans l’air salé et comprimé de la cabine. Finalement, Tsuri plongea la main dans son kimono de pèlerin et en tira un parchemin cacheté.

Parchemin de mission:

Il le déposa sur le bureau du jeune Capitaine et fouilla ses vêtement en quête de tabac. Il bourra sa pipe et s'approcha d'une lanterne au mur. Il fit s'embraser les feuilles et tira une longue bouffée. Il souffla la fumée, enveloppant les deux hommes d'une brume odorante.

« Il est temps de partir Yata’ ».


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Ōshanburazā Rinkusu
Ōshanburazā Rinkusu
Uzushio no Chunin
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Ōshanburazā Rinkusu
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Rinkusu

La Légende du Lynx des Mers du Sud






« Tous Corses ennemis chez eux sont frères contre un étranger.»
Proverbe Corse






« Je ne comprends pas, pourquoi faisons nous tout ça alors que Rin' n'est pas là ? »

La jeunesse. Il était compliqué pour la jeune Erusa de comprendre les agissements de l'équipage. Elle qui pensait qu'en cet endroit, la seule voix qui comptait fut la mienne, pouvait s'apercevoir de la dure réalité des circonstances. Non. Même sur mon propre bateau je n'étais plus le maître. Plus depuis des années déjà, mais encore plus dès lors que j'eus dû endosser le fardeau de l'Intendance. Courant après ma propre vie, je n'avais même pas été mit au fait des agissements de mes hommes. Tous, avaient pourtant fait ce qu'ils devaient. Pour autant, je ne pouvais m'empêcher de ressentir une légère frustration. C'était comme si... Oui. Aussi bête que cela puisse être, c'était comme s'il me volait mes affaires. Dit comme ça, je ne pourrais cacher la honte d'écrire mes ressentis. Pourtant, c'était bien là ce que je vivais.

Ainsi, dans le plus grand secret, Tokagi fût quémander par mon frère, le chargeant de la lourde tâche de préparer notre future expédition. Comme à son habitude, Tsuri n'avait pas trouvé bon de me faire part des détails, préférant la jouer discrète pour se faufiler une fois de plus hors de son propre village. Un comble, pour l'homme par qui tout tenait. Mais alors que les différentes affaires du Kage se voyait transporter dans la plus grande discrétion, l'incompréhension, mais surtout la sensation de trahison qui brûlait dans le cœur d'Erusa la poussa à venir me voir.

Enfermé dans mon bureau à double tour, elle usa de nombreuses malices pour finalement réussir à m'atteindre. Après tout, malgré le fait qu'elle soit inscrite à l'académie, elle restait une étrangère pour Uzushio. Un fait qui, en plus d'être sous ma responsabilité, n'aidait en rien à la confiance de la population, ni même d'Hana soit dit en passant. Ce fut donc alors que je lisais à moitié concentré une énième plainte Miyamoto concernant mon manque d'attentions envers leurs demandes, que la jeune femme apparu. L'air brûlant de ce mois d'été s'était vu transformé, laissant place à un air des plus frais tandis que la serrure se brisait et qu'elle ouvrit les portes en grand.

« Avais-tu vraiment besoin de casser la serrure ? Je vais encore me faire engueuler pour ça... pfff... Bref... Que me vaux ta venue Erusa ? »

La réponse de la jeune femme provoqua comme une électrochoc. D'où le Densetsu se préparait à quitter le port sans que j'en sois avertis ? Ne connaissant alors, ni les tenants, ni les aboutissants de leurs actes, je me mis à presque paniquer. Se rebellaient-ils contre moi ? Les avait-on employé pour une mission sans que j'y prenne part ? C'était inconcevable, surtout au vu du mal que je me donnais pour agir sur tous les fronts. Si en plus, on m'enlevait la possibilité d'aller en mer...

Frappant du poing sur la table, je me releva, le regard sombre, ne regardant même plus la jeune femme qui se redressa et se contenta de partir à ma suite alors que nous quittions mon bureau. Les pensées fusèrent et la colère commençait à grandir tandis que nous parcourions les rues animés d'Uzushiogakure. Si en temps normal, ce spectacle avait pour moi quelques notions de douceurs, ici, les œillères que mon esprit m'imposait ne me permirent pas d'en contempler la beauté. Frappant le sol à chaque pas, la démarche lourde et déterminé, nous finîmes par atteindre le quai où était amarré le Densetsu. Qui, à ma moindre surprise, s'affairait en effet à lever l'ancre.

« Puis-je savoir où vous partez comme ça ?! »

Mes hommes se figèrent, ne sachant visiblement pas trop quoi répondre face à leur Capitaine qui était, plus qu'énervé. Rapidement, je montais sur le pont, demandant où se trouvait Tokagi. Mais nul ne su me répondre, prétextant qu'il avait une affaire de la plus haute importance à régler. Fermant les yeux, j'essayais de calmer ma rage tandis que Ko' s'avança vers moi, m'expliquant un peu la situation en me prenant à part. Visiblement, quelqu'un avait demandé à Tokagi de préparer une expédition. Toute la nuit de la veille, ils s'étaient évertués à faire rentrer en toute discrétion des caisses et des malles à l’abri des regards indiscrets.  Et plus la jeune femme m'expliquait ce qu'ils avaient fait et comment, plus je comprenais qui était derrière tout ceci.

« Très bien... Continuez donc... Ce n'est pas comme si j'avais mon mot à dire de toute manière. »

Clairement sur les nerfs, je rentrais dans ma cabine, claquant la porte à Erusa qui, face à ma colère, se laissa guider par Ko' vers d'autres affaires. Affalé dans mon fauteuil, les pieds sur mon bureau, j'attendais, faisant tourner mes pensées dans mon esprit alors que mon regard se perdit sur les quelques malles qui étaient apparu dans mes appartements. Je n'avais pas besoin de savoir ce qu'il se trouvait dedans. En fait. Je savais très bien ce qui nous attendait. Le seul problème restait que je n'avais pas été prévenu.

Au bout de plusieurs heures à ruminer, la porte finit par s'ouvrir sur Tokagi suivit de prêt par un homme que tous vénérait, mais dont la seule envie sur le moment fut de le passer à la baille. Gardant cependant mon calme, mon regard croisa celui de mon second qui comprit instantanément qu'il y aurait des répercussions à tout ceci. Sur cet échange, il nous laissa seul, tandis que le visage de mon frère apparu devant moi. Il était étrange de constater que, malgré les événements de l'Isthme et l'envie de présenter mes excuses, quelque chose m'y empêchait. De la fierté ? Plus de l'ego, si tant était qu'il y eut une différence alors que nous échangions des regards, juste avant qu'il ne finisse par glisser un rouleau de parchemin sur mon bureau.
Le laissant se promener à sa guise, je lu en diagonale les diverses explications de la mission. Que ne fut pas mon étonnement en voyant des noms du passé.

« C'est une blague... »

Non, ce n'en était pas une. La Flotte Rouge, les Danseurs des Vagues et la Guilde étaient bels et biens inscrits sur ce rouleau de parchemin. L'objectif était clair, pousser à la négociation les différents groupes pour asseoir notre pouvoir sur la région de l'île de Tenro. Cela expliquait pourquoi Tsuri avait mit en scène tout ceci et surtout, pourquoi il n'en avait parlé à personne. Les cales du Densetsu devaient être remplit d'objets de marchandage et ce genre de filon aurait trop vite attiré la convoitise des plus mal honnêtes. Pour autant, cela ne faisait que marquer le fait que l'homme qui se permit de me donner l'ordre de mettre les voiles, ne me faisait toujours pas pleinement confiance.

« Rin... » soufflais-je en me levant alors que j'enroulais le rouleau de mission, m'approchant de mon frère pour le lui tendre. « Tu aurais au moins pu avoir la décence de me prévenir... » Attendant qu'il s'en saisisse, je gardais mon regard plongé dans le sien. Par fierté ? Sans doute. « Je connais ces trois guildes. Les mettre dans notre poche ne sera pas facile. Qui plus est si tu ne me fais pas confiance... Installe-toi tranquillement, je viendrais te dire lorsque nous serons en pleine mer, hors d'Uzu... » Péniblement, sans attendre d'autres réponses, je sortis de la cabine, fermant la porte à clef tandis que j'avançais d'un pas lourd vers le haut-pont et la barre du navire. Croisant le regard de Tokagi, ce dernier semblait autant peiné que moi par la situation. Pour seul geste, je posa ma main sur son épaule, ce qui le fit sourire un peu. Non, je ne lui en voulais pas... Comment le pourrais-je ?

« ALLEZ LES GARS ! ON LÈVE L'ANCRE ! SAS' ! SORS LA PETITE VOILE ! TOB' À LA VIGIE ! PAN LARGUE LES AMMARES ! LES AUTRES TOUS À VOTRE POSTE ! ERUSA ! AU CONTROLE DE LA TRAJECTOIRE ! C'EST PARTIE ALLEZ ! »

« halloween »
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Le sens des affaires


Contempler l'animation d'Uzushio, sa richesse et sa diversité, ne pouvait que rasséréner le Senkage sur ses choix. Secondé par des clans illustres autant que par des individus talentueux, nul ne pouvait désormais douter de la puissance et de la prospérité du Village Caché des Tourbillons.
Mais il ne fallait jamais se reposer sur ses lauriers, surtout dans le monde shinobi. L'Empire du Fer, militariste et xénophobe, les mystérieux et surpuissant Bijuu, les milles et un clan de shinobi indépendant, les mystérieux barbares de Suna et leur "rivaux amicaux" de Konoha... Il restait moult menaces potentielle dans le Sekai.
Uzushio devait continuer de grandir, d'être le phare et le gardien de la civilisation en ce monde.

Mais il n'y avait point de croissance sans expansion.
Pour prouver que leur voie était la bonne, les ninjas des tourbillons souhaitaient que d'autres les rejoignent, sans nécessairement courber l'échine sous la botte d'un tyran. Ce n'était que semer les graines de révolutions et troubles ultérieur, l'Histoire l'avait amplement démontré. Curieux que tant de grands hommes et de puissantes nations l'oublient si facilement...

Uzushio avait décidé d'essayer de faire basculer les Îles de Tenro au service du Pays des Tourbillons. Cela serait difficile : ni le Daimyo, ni le redoutable clan Gurain n'étaient prêt à abandonner leur indépendance et leur fierté.
Néanmoins, ils y viendraient. Uzushio avait un plan.
Et sa première partie comptait s'appuyer sur l'une des plus grande réussite du Village Caché des Tourbillons : le commerce. L'argent, le si bien nommé nerf de la guerre.
Bien évidemment, offrir des tombereaux d'or aux nobles et autres puissants ne fonctionnerait pas et serait perçu comme une insulte, de la corruption.
Il fallait se montrer plus subtil et faire comprendre à ceux qui tenaient les rènes du commerce dans les Îles de Tenro qu'ils avaient tout à gagner à s'allier au Pays des Tourbillons, à être défendu et aider par Uzushio.

Mais il fallait encore localiser ces dirigeants, qui n'étaient pas forcement les nobles de la cours du Daimyo. La Ligue Someï, alliée d'Uzushio, avait amplement démontré que l'on pouvait acquérir une puissance et une importance se moquant des titres et du sang.
Et qui avait sa part d'ombre, aussi... Le Senkage savait que son plan risquait de comprendre menaces et violences. Certains puissants se montreraient trop indépendant ou peu sensibles à ses arguments, voire ouvertement hostile. Il faudrait peut-être les éliminer ou faire taire les voix des contradicteurs. En silence, dans l'ombre, pour que le Pays des Tourbillons conserve les mains propres...

Uzushio avait déjà dérobé d'importantes cartes maritimes aux pirates des Îles de Tenro.
Ces renseignement vitaux avaient parmi aux analystes du Village Caché des Tourbillons et à leur allié de la Ligue Someï de décortiquer les voies marchandes, les réseaux d'influence des plus grand ou plus influent commerçant du pays.
Assez pour que le Senkage lui-même prenne la tête d'une expédition pour asseoir leurs arguments. D'autres ninjas avaient été dépêché dans la région, pour infiltrer des réseau, répandre de la propagande pro-Pays des Tourbillons et préparer le terrain.

Il fallait à présent convaincre les trois principales guildes commerciales des Îles de Tenro de les soutenir. Au moins deux d'entre-elles en tout cas...
Une fois cela fait, les négociants des mer pourraient à leur tour faire pression sur le Daimyo, sur leur fournisseur ou leur client, répandant la bonne parole du Senkage et d'Uzushio.
Cependant, cela n'allait pas être simple. Si quelques mots et un peu d'or aurait pu accomplir pareille prodige, cela aurait déjà été fait. Il allait falloir tout le doigté de shinobi doublés de diplomates.

Maintenant, il fallait donner un cap. Par où commencer ?

La Guilde des Honorables Transports Maritimes de Tenro serait facile à trouver, ayant des comptoirs dans toutes les cités portuaires des Îles de Tenro et même ailleurs. La Ligue Someï travaillait souvent avec eux pour des sous-traitance locale. Et quelques-uns de ces honorables marchands avaient déjà fait appel aux services des ninjas d'Uzushio, du clan Gurain ou même à des shinobi indépendant pour éliminer un rival ou saboter une affaire. Les cartes dérobés aux pirates avaient bien vite permis de confirmer que cette guilde n'avait rien contre un peu de recel et de contrebande à l'occasion.
Il n'avait donc pas été difficile aux uzujin d'obtenir quelques noms d'importance et de comprendre l'organisation de la guilde.

Cette dernière restait plutôt traditionaliste, les mêmes familles et clan de marchands s'élevant ou chutant dans sa hiérarchie mais ne faisant guère de place aux petits nouveaux.
Elle était actuellement dirigée par Fuu Etsujirô, le vieux Maître de Guilde, riche marchands aux sources de revenue diverse et possédant sa propre flotte. La famille Fuu était fière, faisant remonter ses origines au peuplement des Îles Tenro. Moult de ses fils se retrouvaient à de haut poste dans l'administration du Daimyo ou le commerce.
Les contacts dans la Ligue Someï décrivirent Etsujirô comme "un dragon endormie, couvant son trésor mais ne faisant pas grand chose d'autre".

La Guilde des Honorables Transports Maritimes de Tenro comprenait également à sa tête 3 autres hommes (ou femmes) d'importance.
Le Maître de l'Eau, actuellement la belle mais rude Dame Hidechika Eirin, dirigeait et organisait le déploiement des flottes commerciale de la guilde. Maîtresse des navigateurs et experte en lecture du climat, sa famille était aussi responsable du commerce du vin et autre spiritueux, ainsi que de la gestion des stock d'eau sur les navires. Un poste d'une importance vitale (et épuisant) qui en faisait l'égale du Maître de Guilde, bien qu'aucun Hidechika n'ai jamais cherché à "fusionner" ces postes (ce qui est assez étonnant).

Venait ensuite le Maître de l'Or, actuellement Ikaku Arihiro, responsable de la gestion de la trésorerie, des contracts mais aussi des négociation avec le Daimyo et des soucis légaux éventuels. Il gérait aussi l'embauche du personnel. Il s'agissait d'un poste très convoité, vu l'accès aux finances de la guilde et parfois considérée comme maudit, vu le nombre de mort étrange ou suspecte (sans parler parfois d'exécution) ayant frappé ceux qui y avait accédé... Arihiro, jeune et arrogant, avait gagné le surnom ironique de "Loup de Mer", alors qu'il était connu pour ne quasiment jamais prendre la mer en personne. Une sage précaution, son prédécesseur ayant apparemment tragiquement disparu dans une tempête hors-saison.

Enfin venait le Maître des Epices, le très cultivé et posé Yachiru Takashi que l'on surnomme parfois (et dans son dos) "l'Huile". Comme son titre l'indiquait, il gérait le commerce prospère des épices et du sel pour la guilde.
Mais il était aussi connu pour "arranger" les choses, faisant la police dans la guilde. Et servant de liaison avec la pègre et son marché noir ou les shinobi. La famille Yachiru avait sale réputation dans les Îles de Tenro, ayant par le passé prospérait dans la traîte d'esclave. Cette pratique désormais interdite par le Daimyo, mais la richesse des Yachiru est restée et s'est même accru.

On pouvait aisément trouver ces gens à la capitale, au siège principal de la Guilde ou dans leur manoir familiaux. Tous, bien sûr, étroitement surveillé.

Les envoyés d'Uzushio pouvait également plutôt aller prospecter du coté de la guilde des Danseurs des Vagues.
Cette ancienne institutions se spécialisait dans les produits de luxe ou les objets rares et avait donc comme clientèle la noblesse. Ses membres étaient d'ailleurs souvent issus de famille noble ou de clan samouraï.
Leurs navires étaient bien équipés, leurs équipages bien formés, y compris au combat.
Vu leur position, Uzushio n'avait guère eut affaire avec eux (ou alors c'était pas des prêtes-noms). Les Danseurs des Vagues n'aimaient pas les ninja et s'il fallait vraiment en embauché, ils traitaient directement avec le clan Gurain, seuls shinobi trouvant grâce à ses yeux.

Le Sénéchal Suprème, l'antique Suzuno Murakami dirige en théorie cette guilde, soit depuis leur comptoir dans le quartier noble de la capitale, soit depuis son manoir d'été.
Il était connu pour sa sagesse, mais aussi pour son coté traditionaliste et patriote, avec une haine prononcé de tout ce qui était étranger aux Îles de Tenro. Son fils ainé a été assassiné par un ninja (affiliation inconnu), malgré le sacrifice de son garde du corps Gurain.
Sa femme Suzuno Kitako, ancienne calligraphe, s'occupe de la "paperasse" et de la rédaction des contrats. Il est a noté qu'il s'agit de la seconde épouse de Murakami, bien plus jeune que lui et qu'il a épousé en seconde noce après la mort (apparemment naturelle) de sa première femme, après un temps de veuvage tout à fait décent.
L'héritier de Murakami (et donc futur dirigeant de la guilde, il est fort rare que cela sorte de la famille) est Suzuno Ginjirô, un jeune homme issus du premier lit et cherchant pour l'instant une épouse depuis un peu trop longtemps au yeux de son père.
Viendrait ensuite son jeune (et nouveau) frère Suzuno Kôzô, à peine adolescent.

Il existait également une petit guilde qui monte dans les eaux des îles de Tenro : la Flotte Rouge du Levant.
Très libertaire, c'est une organisation un poil confuse et chaotique de capitaine plus ou moins indépendant qui se sont associés pour lutter contre les pirates et la suprématie commerciales des autres guildes.
Relativement nouvelle, elle n'a pas de quartier-général connus, mais il n'est pas difficile d'en trouver un membre dans les tavernes des ports, surtout ceux éloignés de la capitale.
Par contre, chacun semble avoir son avis sur qui et quoi écouter...  La Flotte Rouge du Levant est souvent organisé en petite cellule locale, groupe de capitaine et marin qui se connaissent déjà.

De temps en temps, ils se rassemble en "raout", de grand rassemblement festifs (plus ou moins important) où sont prises les décisions globales et ou s'échangent les informations. Et un membre de la guilde sait toujours où trouver un ou des collègues à appeler à l'aide.
Pas facile d'en ces conditions de découvrir le véritable "chef" de cette guilde (s'il existe). Néanmoins, les envoyés d'Uzushio ont déjà entendu parlé de "la Boss" ou du "Gueulard" ou du "P'tit Père", sans doute des figures d'autorités capables de fédérer ces marins, anciens pirates et autres aventuriers des mers farouchement indépendant et idéalistes.

L'envoi de ninja d'Uzushio pour préparer le terrain et nouer quelques contacts vous ont permis d'apprendre l'identité de celui surnommé "le Gueulard".
Son véritable nom est Chikara Hiroshi, un ancien capitaine corsaire. Musculeux, brutal, bon vivant, c'est un homme épris de liberté qui n'aime pas les contrainte et encore moins les taxes.
S'il fut pirate, tourmenter les faibles a fini par le lasser et après s'être amourachée d'Ichiyo Amasa, une simple aubergiste, il a décidé de se poser. Il reste rechercher par le Daimyo pour moult pillage et crime, même si sa carrière n'ai guère été sanglante.
Sa voix de stentor, ses manières négligées, son physique de brute et son absence de retenue quand il critique autrui (et notamment les autorités, les percepteurs d'impôts ou les commerçant affiliés par peur à d'autres Guildes) lui ont value le surnom de "Gueulard".
Mais s'il beugle fort, ce n'est généralement pas un homme violent et il reste fort apprécier des marins pour son franc parler (et pour sa puissance, il est préférable d'être derrière ses muscles).

Il a par contre l'alcool mauvais et quand il s'énerve, il devient difficile de le calmer. Il a une forte influence dans la guilde, de part son physique et sa façon de s'imposer en criant plus fort que tout le monde, tout en étant finalement plutôt un bon gars.
Pour lui, la parole donnée et la liberté d'expression sont des valeurs essentielles.
Les espions d'Uzushio ont noté qu'il avait un chakra digne d'un shinobi et préférait combattre au corps à corps, même s'il court une étrange légende comme quoi ses hurlements colériques pourraient déchainer la tempête...
Actuellement, il est le capitaine du Brise-écume, qui mouille généralement sur la petite île de Nigari. Il loge alors souvent à l'auberge des Quatre Vents, possédée par sa femme, même si parfois (notamment lors d'homérique disputes conjugales) il se permet d'aller voir ailleurs dans le cabaret Songe des Milles et une Voiles de la cité portuaire de l'île.

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Meyo Tsuri
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Shigeru Umebayashi – Tsushima Suite: I. Seion


« Ne rien dire, surtout en parlant, c'est la moitié de cet art qu'on appelle la diplomatie..»

Le vent dans les voiles, le Densetsu filait sur les flots hors du golf abritant le village d'Uzushio. Le Senkage s'autorisa un coup d’œil par le hublot rongé par le sel. Il reconnut le Mizushi à leur suite, l'équipage dansait avec autant de grâce que dans ses souvenirs. Son attention se reporta à l'intérieur de la cabine et il s'installa sur une banquette, adossé à la coque. Le navire grinçait par moment, donnant l'impression de respirer, au même titre que ses occupants. Tsuri faisait jouer ses doigts sur la paille entrelacée de son chapeau, la tête basculée en arrière, les yeux clos. Il se repassait les différents éléments de l'affaire en leur possession. Les guildes, leurs chefs, les lieux potentiels, les relations, les membres influents, les connexions entre eux et les leviers possibles. Au dehors, Yatano commandait son navire et donnait les directives à son équipage. Le Shodaime aurait bientôt besoin de l'un d'eux, mais patience est mère de sûreté comme on disait. De se frère longtemps disparu, il ne savait pas grand chose, hormis les légendes à son sujet. Leurs caractères respectifs entravaient toute confession et les années avaient joué leur rôle dans leur séparation. Le souvenir trop vif d’un petit garçon pour l’un, le grade trop honorifique pour l’autre.

Au bout d'un moment, les voix se turent et les corps s'agitèrent moins. Le gros de la manœuvre était passé et le navire tenait à présent son cap, le Mizushi dans son sillage. Des bruits de pas se rapprochèrent et Katsuo se raidit à ses côtés. La porte s'ouvrit et Yatano entra et après s'être servi un peu de saké, s'installa à son bureau. La mer n'étant pas spécialement agitée, ils n'étaient pas ballottés en tous sens. Tsuri en profita pour s'asseoir en face de son cadet. Il remonta du bout de l'index ses lunettes sur son nez et commença d'une voix calme.

« Je sais que tu as beaucoup de question et je vais tâcher d'y répondre. Voici déjà les principaux éléments de notre mission. »

Il exposa devant son frère stoïque l'ensemble des données récoltées par les shinobis et kunoichi du village. L'importance, le comportement et les prérogatives des trois guildes, les noms importants et le passif des différents protagonistes des négociations. Sans se presser, il exposait calmement les faits, appuyant sur certains détails qu'il jugeait importants. Il discouru pendant presque une demi heure, ne s'interrompant que pour tirer sur sa pipe, avant de marquer une pause. Les yeux plongés dans le vide, il semblait chercher ses mots.

« Écoutes, je sais que la situation entre nous est ce qu’elle est. C’est en partie de ma faute, je ne me voile pas la face sur ce point…  »

Un courant d’air balaya la pièce et emporta les derniers mots du Senkage.

« Toujours est-il que tu es à présent la Perle d’Uzushio et que j’ai besoin de toi. Étant donné l’ampleur de la tâche qui nous attend, voilà ce que je te propose. Je vais m’occuper des Danseurs des Vagues et de leur Sénéchal, Murakami. »

Il plongea la main dans son kimono et en tira un parchemin scellé. Il fit jouer son pouce sur le papier et désigna le sceau dans la cire rouge sang.

« Le clan Gurain, seul capable de converser en bonne intelligence avec Suzuno, nous a fourni une lettre de recommandation. Quant à toi, j’aimerais que tu t'occupes de la Flotte Rouge du Levant si tu es d’accord ? Je les connais seulement de réputation, mais ton passé joue en notre faveur. »

La proposition flotta dans l’air un moment, Tsuri tira une nouvelle fois sur le bec en bois de la pipe et souffla la fumée dans la cabine. Il rehaussera une nouvelle fois ses lunettes du bout des doigts et reprit.

« Si tu acceptes, Suzano s’est retranché sur une petite île privée, loin de l'activité des comptoirs. Une fois débarqué là-bas, l’équipage du Mizushi me servira d’escorte. Mais j’ai besoin d’une faveur. Je ne vais pas y aller par quatre chemins, j’ai besoin de Ko’. »

La nouvelle parut surprendre son frère, qui l’espace d’un instant, fronça les sourcils.

« Katsuo et elle doivent jouer un rôle pour un dessein plus large. Le fils de Suzuno est toujours célibataire et non, il ne s’agit pas de le marier à l’une de nos deux amies, ajouta t-il précipitamment pour calmer sa protectrice déjà debout le visage grave. Juste de faire naître l’envie. Je t’expliquerais plus tard Kat’, pas d’inquiétude. Conclut-il sur un ton rassurant. »

Il tourna la tête en direction du Capitaine.

« Yata… Rin, cette mission est capitale pour le village. Si nous contrôlons les Tenro, nous contrôlons toute l’embouchure, nous stabilisons notre position, nous développons le commerce et les relations avec les clans de l’Isthme et plus important ! En cas d’attaque, nous aurons une force d’opposition importante. Nous ne pouvons pas échouer. Tu n’es pas ici parce que tu es mon frère ou parce que tu es Capitaine du Densetsu, tu es ici parce que tu es la Perle d’Uzushio. »

Malgré la tournure maladroite, Tsuri se voulait encourageant. Conscient de son ton condescendant, il ne s’en excusa pas pour autant. Terminé le temps ou il prenait des pincettes pour ne pas brusquer, terminé le temps des excuses et des convenances, place au temps des complots, de l’action et l’engagement.


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La Légende du Lynx des Mers du Sud






« Tous Corses ennemis chez eux sont frères contre un étranger.»
Proverbe Corse


Doucement, le Densetsu avec le Mizuchi à sa suite s'extirpèrent du port d'Uzushio. Il était rare de voir les deux navires naviguer ensemble. Une particularité qui me poussa même à saluer l'ancien camarade de mon père. Depuis combien de temps n'avais-je pas parlé au Dragon ? Tant de temps s'était écoulé depuis que j'avais rejoins le village de mon frère. Mais étrangement, j'avais aussi l'impression que tout ne faisait que commencer. Appuyé sur le garde-fou du pont, je regardais l'horizon, me demandant bien ce que pouvait penser mon père de tout ceci. Au fond de moi, je savais ce que je faisais, ou du moins, je n'en doutais pas trop, cependant, je n'arrivais pas à me défaire de l'idée que tout ceci, un jour, serait bien trop problématique à gérer...

Mettant mes idées sombres de côtés, je fus rappelé à la réalité par la voix délicate d'Erusa qui, à l'image de l'enfant qu'elle était, s'approcha de moi avec crainte. Lui en voulais-je ? Non. Mais je devais reconnaître que mon comportement n'avait pas été très tendre envers la jeune femme que j'accueillis en lui prenant la main. « Pardonne ma colère... Une telle loyauté ne méritait pas d'être reçu de la sorte... J'espère que tu sauras me pardonner. » De simples mots qui suffirent à la demoiselle à la chevelure blanche pour afficher un large sourire et hocher la tête. Lâchant ma prise, mon regard pointa vers ma cabine, bien peu motiver à de nouveau faire face à mon frère. Ce fut alors que la main de la petite corsaire en devenir se posa sur mon épaule. « Ca va aller. » De simples mots qui firent naître un doux sourire alors que je tapotais sa main de la mienne, comme pour lui dire que je le savais. « Va voir Tokagi à la barre et reste avec lui pour le moment, tu as bien mérité une petite leçon de pilotage. » lui disais-je alors que je me rendais vers mes appartements, fermant la porte à clé derrière moi.

Et si la jeune Uzujin venant de l'Isthme avait su me redonner confiance, la simple vu de Tsuri suffit à tout faire disparaître. Directement, je m'assis à mon bureau, servant le saké à mon frère et à moi-même, écoutant paisiblement tout ce qu'il avait à me dire. Et ce fut en l'écoutant que je me rendis compte d'une chose assez marrante. Lui comme moi aimions nous entendre parler, à la différence que mon frère avait quelques lacunes à ne pas toiser les gens avec qui il parlait. Ou peut-être n'était-ce dû qu'à moi-même ? L'un dans l'autre, il m'expliqua tout ce que les espions du village avait récupéré comme informations, proposant un plan des plus simples, qui, bizarrement, me fit sourire. Du moins, si on oubliait son envie de vouloir me coller un titre aussi peu viril et abjecte que celui de « Perle d'Uzushio ».

Ce fut la suite qui ne plus en revanche pas du tout. Mettant en place notre stratégie, le binoclard se décida à me faire une demande, sans trop me laisser le choix. C'était ce genre de moment où je le détestais le plus. Car au lieu de simplement demander comme il aurait pu le faire envers n'importe quel membre de sa famille, il avait fallu qu'il usa d'explications saugrenus pour au final, pas vraiment me laisser le choix. Il voulait que Ko' aille avec lui. Une situation qui ne me plaisait absolument pas alors qu'il voulait se servir d'elle pour appâter le seigneur. Une manipulation des plus tordus qui me laissait songeur sur la finalité de tout ceci. Qui plus était qu'en cas de pépin, personne du Densetsu n'était là pour veiller sur elle. Une conjoncture qui marqua le manque de confiance que je pouvais avoir en mon frère et sa suite, qui, pour moi, ne valait pas grand chose.

Mais alors que je commençais à vouloir répondre, Tsuri m'arrêta, et finit sa longue logorrhée par l'importance pour le village d'une telle mission. Au-delà du patriotisme, il mettait en avant le fait que si j'étais présent aujourd'hui, c'était non pas parce que j'étais son frère, ou le Capitaine d'un navire, mais encore une fois « La Perle d'Uzushio ». Et tout cela, avec une petite condescendance de premier de la classe qui m'aurait bien eu donné envie de le claquer. Tapotant de mes doigts sur le bureau, je laissa un instant le silence prendre le pas sur les paroles alors que mon esprit commençait à mettre en place le plan de bataille que désirait mon frère. Dans les faits, rien d'illogique ne venait me sauter aux yeux, cependant, il fallait que l'on règle une affaire avant de commencer tout ça.

« Charmant discours. Bon, je t'ai écouté patiemment, à ton tour. Deux choses. Primo. Tu arrêtes avec ta perle de mes deux. J'ai une gueule à sortir du trou du cul d'une moule sérieusement ? Non. Ca sera le Lynx d'Uzushio et rien d'autre ! Deuzio, je veux bien que tu prennes Ko' avec toi, cependant, si il lui arrive quoi que ce soit, où que ta petite équipe la laisse en arrière, je te jure par les tourments de la mer qu'aucun Renard à neuf queue ne sera assez grand pour te protéger de ma colère. J'ai bien été clair ? Et tertio... T'es qu'un trou du cul... Aussi bien parce que tu t'es permis de me cacher des trucs par rapport à MON équipage et MON bâteau que... que... » Je me mordais la lèvre, hésitant face à la phrase que je m'apprêtais à sortir. « Que j'aurais préféré que tu me considères plus en tant que frère que ta perle de merde... » Une légère larme commença à humidifier mon regard, ce qui me fit aussitôt me lever pour me rendre à la fenêtre. « Bref. On va faire comme tu l'entends. J'te dépose donc chez les Danseurs des Vagues avec Ko', et après j'irais voir ce fameux Chikara Hoshi à Nigari en espérant le trouver chez sa femme... »

Les dès étaient maintenant jetés.

« halloween »
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Le sens des affaires

Dans une joyeuse entente fraternelle, le duo d'Uzusjin avait décidé (de manière unilatérale de la part du Senkage) de la division des tâche concernant cette mission de première importance pour le Pays des Tourbillons.
Le dirigeant suprême d'Uzushio irait user de ses talents de diplomate auprès de la riche guilde marchande des Danseurs des Vagues dirigée d'une main de fer (mais vieillissante) par Suzuno Murakami, tandis que Rinkusu renouerait avec ses racines de corsaire en allant s'engueuler avec la Flotte Rouge du Levant et plus particulièrement l'un de ses capitaine les plus coloré et colérique mais écouté, Chikara Hiroshi.

Prudent et déterminé, le Senkage d'Uzushio avait déjà fait préparer le terrain par ses troupes d'élites.
Il avait ainsi obtenu un précieux sésame : un lettre de recommandation du clan Gurain pour rencontrer Suzuno Murakami sous un prétexte plus que vague.
Le vieux xénophobe avait la fibre patriotique et il n'aimait guère les shinobis. Mais s'il fallait en employer, autant que ce soit des locaux, à même de comprendre les idéaux et la culture de leur nation insulaire et de la défendre à tout prix.
Hélas, même l'élite des Gardiens Gurain n'avaient point empêché l'assassinat de son fils aînés, son héritier. Depuis, Murakami était encore plus méfiant et aigri envers les ninjas et les étrangers... Cependant, il restait après tout le dirigeant suprême d'un guilde marchande spécialisée dans le commerce d'objets rares, de ressources de luxe ou d'art précieux. Dans cette branche, l'exotisme était inévitable, voire plus que souhaitable... Il y avait peut-être là matière à creuser.

Les shinobi d'Uzushio envoyés en enquête préliminaire avait aussi obtenu l'identité et quelques informations sur l'un des chef "officiel/officieux" de la Flotte Rouge du Levant.
Sous le pseudonyme du Gueulard se cachait un (ex ?)contrebandier particulièrement fort en gueule et charismatique, désormais marié (avec des haut et des bas) à une simple aubergiste.
De ce qu'en savait les uzujin, les primes sur sa tête n'avaient jamais été abrogée et maintenant qu'il s'était plus ou moins "posé", nul doute qu'il serait dans les ennuis jusqu'au cou si son identité réelle parvenait aux oreilles des forces du Daimyo.
Si les shinobi des Tourbillons avaient été des samouraï, ils auraient le dénoncer pour gagner les faveurs de celui-ci. C'était peut-être une chose à faire  (ou menacer de le faire)  pour affaiblir la Flotte Rouge du Levant... Ce serait à Rinkusu de juger.

La navire affrété par Uzushio commença par débarquer le Senkage sur l'île privée des Suzuno, don du Daimyo en personne à l'un de leurs ancêtres. Elle était située à moins d'une journée de mer de la capitale, ce qui permettait une retraite discrète pour échapper aux clameurs de la ville et prendre un peu de repos ou surveiller les affaires à distance. Ou pour organiser des rendez-vous plus discret, comme celui auquel s'était conviait le Senkage.
Prudent, les ninjas du Pays des Tourbillons firent un petit tour de l'île par la mer, en toute discrétion bien sûr. Il purent ainsi noté son état de forteresse naturelle : point de plage accueillante ici, mais de hautes falaises de pierre noire d'origine volcanique, aux contours déchiquetés battus par des flots impétueux (qui cachaient sans doute en plus de vicieux récifs).

Ils découvrirent ensuite que l'île était quasiment fendue en deux d'un coté, un sinistre corridor de pierre sombre étonnamment lisse encadrant une voie navigable (pas assez large aux yeux des marins inexpérimentés mais qui s'avéra tout à fait praticable) qui menait à une petite crique quasiment au centre de l’îlot, hébergeant un petit port splendidement agencé et un bourg qui prenait d'assaut les pentes interne de l'île, plus douce et verdoyante. On y découvrait des rizières et autres cultures en terrasses. Adossé à une colline et dominant la ville portuaire se trouvait un impressionnant manoir de bois noir qui semblait veillait jalousement sur les flots calmes du port en contrebas.  

En accostant, les uzujin ne purent qu'admirer l'efficacité et le professionnalisme des marins du port, qui guidèrent le navire à quai avec un savoir faire confirmé.
L'endroit n'était pas un port grouillant d'activité, mais on notait des débarcadères splendidement entretenus, avec des palans imposant et autres équipements fort bien conçus. Point ici de grossier débardeurs ou de marins avinés à la gueule cassé : les rares dockers à l’œuvre étaient tous d'apparence plutôt soigné et prenait un soin visible des cargaison. Un officier de port portant une armure de samouraï légère aux couleurs du clan Suzuno et du Daimyo mêlée (avec bon goût) accueillait et s'occupait personnellement de chaque capitaine ou personne d'importance qui débarquait, attentif au moindre de ses desiderata. Le port respirait le professionnalisme, le commerce discret mais profitable.
Et il ne s'agissait même pas réellement d'un port commercial de la guilde des Danseur des Vagues mais juste des embarcadères personnels des Suzuno.

Ayant son sauf conduit, Meiyo Tsuri n'eut pas à subir la moindre attente, ni le moindre désagrément. Il ne fut pas fouillé, mais on lui attribua quand même quelques "guides" qui ressemblaient fort à des soldats expérimentés.
Tsuri trouva qu'on le conduisait au luxueux manoir des Suzuno par des voies un brin détournés et si on lui présenta cela comme un itinéraire plus "touristique", le Senkage n'était pas dupe : on atermoyait, sans doute pour permettre au Suzuno de renforcer discrètement la sécurité de leur fief et pour l'observer. A plusieurs reprise, son œil aiguisé de shinobi nota des mouvements furtifs de part et d'autres des maisons et des champs. On l'épiait. On se méfiait de lui.

Et d'ailleurs, on en le reçut pas en grande pompe, le faisant passé par une porte dérobée sur un flan du manoir plutôt que par la porte principale.
La justification étant que cette itinéraire à l'ombre était plus rapide et moins chaud en cette saison.
On l'introduisait dans un petit salon discrètement meublé, mais avec fort bon goût. Calligraphies somptueuses et éventails ornés d'estampe de grands artistes apportaient une touche de luxe cultivé à la pièce.
Avec amusement, le Senkage nota que les coussins étaient en soie brodée du clan Kamiko de Konoha et qu'on lui proposa un vin blanc fin et désaltérant conservée dans une étonnante et splendide bouteille de verre du clan Tomeï de Suna.
Pour des gens qui haïssaient les shinobi, c'était un étonnant effort... A moins qu'il s'agisse là d'une certaine vantardise, pour afficher la richesse et la puissance du clan Suzuno, ainsi que l'importance de ses connexions, même dans le monde des ombres.
Ou il s'agissait peut-être aussi d'une insulte déguisée : aucune des œuvres d'art présent, mets fins, rafraîchissements délicats ou pièces d'ameublement luxueuses ne provenaient d'Uzushio ou même du Pays des Tourbillons...

L'escorte de Tsuri s'inclina et le laissa dans ce salon, allant monter la garde derrière une porte coulissante.
A peine celle-ci renfermée qu'une autre s'ouvrit, révélant trois servantes en kimono. L'une d'entre elle proposa met et boisson à Tsuri et l'informa qu'elle serait à sa totale disposition durant la durée de son séjour. Une autre s'installa dans un coin avec un shamisen tandis que la dernière s’affairait à préparer le thé.
Puis, après une attente juste un poil trop longue, la porte se rouvrit, laissant le passage à deux samouraï en armure complète du clan Suzuno qui se placèrent dans les coins droit et gauche de la pièce et essayèrent de se faire oublier.
Il escortait un vieil homme, le puissant Suzuno Murakami, qui s'appuyait (visiblement à contrecœur) sur sa femme, elle encore jeune et belle malgré des cheveux de nacre, Suzuno Kitako. Après avoir installer son époux, elle se plaça sur un coussin à coté de lui avec une grâce et une élégance parfaite, sourire indéchiffrable aux lèvres.

Kitako s'inclina poliment devant Tsuri ses yeux perçant luisant d'une curiosité contenue. Son mari ne se donnant même pas cette peine, se contenant de jauger le Senkage d'un regard torve. Il était néanmoins trop polis pour cracher directement au visage d'un shinobi étranger.
Cependant, le vieux Sénéchal des Danseurs des Vagues n'était visiblement pas homme à faire des ronds de jambes et à discourir inutilement. Il traité quasiment en égal avec le Daimyo, les nobles et les plus riches guildes maritimes des Îles de Tenro. S'il connaissait la valeur du décorum et savait quand feindre l'obséquiosité, il n'était pas forcé d'aimer ça.
"Soyez le bienvenue ici." salua-t-il, sa voix grave se teintant d'une certaine ironie. "Je dois avouer que votre visite ici est... surprenante. Et malgré vos lettres de crédits d'ancien... partenaire commerciaux inhabituel, le sujet de cette entrevue semble bien flou. Vous avez donc quelque-chose à y gagner. Nous, je ne vois pas encore quoi."
Le ton était sec, mais pas cassant : Murakami savait se maîtriser. Et en tant que chef d'une des plus puissantes guilde marchandes des Îles Tenro, il ne pouvait nier une certaine curiosité à propos de la visite surprise du Senkage.
Par contre, il était déjà visible qu'il ne l'appréciait pas et qu'à la moindre incartade, l'entrevue tournerait court.


De son coté, Rinkusu avait repris la mer aussitôt Tsuri déposé sur l'île des Suzuko. L'ancien pirate fit mettre les voiles vers la petite île de Nigari.
Il s'agissait d'un îlot plutôt discret et banal. Une ville (plutôt un village) portuaire servant d'étape aux flottes marchandes, qui ne s'y attardait guère. Un endroit ni prospère, ni sordide, facilement oubliable et ou tout le monde se connaissait. Il devait y faire bon vivre, du moins pour ceux qui n'était pas paresseux à la tâche. La mer restait la source principale des revenue et des vivres de l'îlot et elle pouvait se montrer cruelle.
Le navire de la Première Perle d'Uzushio accosta presque dans un indifférence générale, sur des quais un peu branlant mais bien plus vivants que les débarcadères taillés au cordeau et aux procédures portuaires millimétrée de l'île des Suzuno.
Rinkusu s'y sentit immédiatement à l'aise, au milieu des vents chargés d'iodes, des cris des poissonniers et des pêcheurs qui s'invectivaient bruyamment.

L'ex-pirate nota toutefois deux choses intéressante à Nigari. Le première étaient un navire qui mouillait un peu à l'écart et qui semblait plus taillé pour la vitesse et le combat en mer que pour le transport d'une imposante cargaison.
La seconde c'est qu'en déambulant sur les quais et dans le village, le ninja ne vit aucun milicien, aucun garde, aucun samouraï au couleur du Daimyo ou de quelque noble famille.
Il y avait bien ça et là des gens portant l'épée, mais vu leurs cicatrices et leurs gueules de soudard, ils avaient plus la gueule d'écumeur des mers que de respectables officiers...
Le débarquement et l'ambiance du port semblait aussi un poil trop chaotique, comme manquant de supervision. Rinkusu nota que les querelles entre marins ou marchands pouvait tourner au pugilat et qu'on n'hésitait pas à se dire les quatre vérités, quitte à asseoir ses arguments d'un bourre-pif ou en agitant son couteau à écailler le poisson.
Toutefois, la violence n'allait pas plus loin et reposait surtout sur l’esbroufe et force gesticulations bruyantes.

Rinkusu ne fut pas long à trouver l'auberge des Quatre Vents mentionnée par leurs contacts. L'établissement, plutôt massif, était situé sur le front de mer et sans payer de mine, ce n'était pas un bouge.
Il était le début de l'après-midi et donc encore relativement tôt, aussi l'établissement n'était guère fréquenté.
A l'extérieur se trouvait adossée à l'ombre un homme longiligne, à la peau sombre et qui jouait à faire sauter en l'air une pièce. Il portait un peu trop de couteau et autres lames au goût de l'uzujin, qu'il dévisagea plus ou moins discrètement, semblant le jauger.

L'auberge en elle-même se composait d'une grande salle commune, sombre et aux odeur lourdes de bière et de mâle sueur, qui dégueulait le soir venue quelques tables sur le parvis afin de profiter d'une brise marine plus rafraîchissante. Rinkusu nota un étage, où il était sans doute possible de se loger (ou cuver). Peut-être lever des filles, même si n'avait pas trop l'air d'être le genre de l'établissement. Ce devait aussi être là que loger les propriétaires des lieux, voire aussi les employés (il devait pas y en avoir beaucoup : peut-être un commis et une ou deux serveuses).
Il nota du coin de l’œil une salle privée au rez-de-chaussée, donnant sur une cuisine qui semblait être partagée avec la poissonnerie d'à coté. Question fraîcheur de la poiscaille, on ne pouvait pas faire mieux.

Pour l'instant, le shinobi ne découvrit à l'intérieur de l'établissement qu'un groupe de trois vieux qui prenaient racine en jouant aux cartes et en buvant dans de tout petits verres le contenu d'une bouteille louche et opaque. Un homme obèse cuvait dans un coin, ronflant bruyamment. Vu son accoutrement défait et son odeur, il était là au moins depuis hier soir.
Une fillette de six ou sept ans à la longue (et emmêlée) chevelure de feu lavait le comptoir, soufflant lourdement. Elle aurait visiblement aimée être ailleurs à jouer plutôt que d'être de corvée.
Des voix et des odeurs de nourriture qu'on imaginait plus roborative que goutue montait de la cuisine et l'uzujin cru y apercevoir celle qu'on lui avait décrite comme la tenancière de l'établissement : la rousse Ichiyo Amasa, qui aurait réussit à passer la corde au cou du célèbre gueulard.
De ce dernier, nulle trace pour l'instant...



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Si je pouvais bien apprécier une chose, c'était de voir mon frère dégager de mon bateau en lui faisant un petit « au revoir » de la main depuis le pont. Il fallait dire que même si nos postes faisaient que nous nous retrouvions souvent à discuter, ce n'était pas pour autant que la fraternité était de mise entre nous. Ce fut d'ailleurs la raison pour laquelle j'eus du mal à concéder à sa demande concernant Ko'. Pour être tout à fait honnête, je la considérais plus comme une sœur que mon propre frère. Pour autant, je savais que de toutes les personnes présentes, la seule à même de vraiment se débrouiller seule ou de protéger Tsuri au besoin, serait elle. Il n'y avait qu'à espérer que tout se passa bien et mettre les voiles loin de l'île des Suzuko.

« Tu es soucieux pour Tsuri ? » me demanda Hid' en arrivant à mon niveau avec Pan-pan le lapin albinos, grand champion du manger de carotte, ainsi que grand guerrier de la toison blanche.
« Non. C'est pour Ko' que je m'inquiète... J'aime pas la savoir loin... »
« Il lui arrivera rien. Tu sais très bien de quoi elle est capable et j'ai vérifié. Il n'y a pas l'air d'avoir de grandes menaces. C'est de la diplomatie après tout. »
« Hm... Je sais, mais ça m'agace de le voir s'approprier des personnes qui me sont chers pour ses sales desseins... »
« C'est pour Uzushio qu'on fait ça... Rappelle-toi ce que t'as dit ton père... »
« Je sais Hid'... Je le sais... »


Accoudé au bastingage, je laissais mon esprit divaguer le long des vagues, appréciant la houle paisible qui faisait danser le navire jusqu'à sa prochaine destination. De ce que m'avait dit Tsuri, ma « cible » n'était autre que la « Flotte Rouge du Levant ». Une joyeuse organisation faites de mercenaires et autres anarchistes désireux de se faire un peu d'or tout en faisant un gros doigt aux institutions présentes. En quelques mots ? Des gens que j'apprécierai sans aucun doute ! Le plan de mon frère était bien calé et il avait su jouer les bonnes cartes au bon moment. Lui se tapait les emmerdes protocolaires et les discussions profondes, quant à moi, ça allait se jouer sur mon passif et ma capacité à comprendre toute la chienlit de ce monde et d'en connaître les plus beaux codes. Quelque part, cela m'enrageait de voir comment, sans me demander mon avis, ni mon consentement, il avait encore réussi à mener son petit monde par le bout du nez.

« Capitaine ? » murmura Erusa en apparaissant à côté de moi.
« Hm ? »
« Dites moi... J'aurais une faveur à vous demander... »
« Oh... Pour une fois qu'on me fait l'honneur d'un vrai choix aujourd'hui je ne vais pas dire non. »
« Euh... D'accord... En fait, je me demandais s'il serait possible que je vienne à terre avec vous ? »

Je me mis à rire, amusée par la force de caractère de la jeune femme, mais surtout par sa curiosité qui n'avait de cesse d'en vouloir toujours plus.
« Malheureusement, tu ne pourras pas venir avec moi là où je vais. » La déception se lit sur son visage, alors que je lui relevais la tête en relevant son menton.
« Mais rien ne t'empêche d'aller explorer un peu l'île toute seule une fois arrivée. » Un grand sourire se dessina sur son visage puis elle hocha la tête, retournant à ses attributions.

De tout le voyage, rien ni personne ne vint embêter mes réflexions.

Nous n'arrivâmes que beaucoup plus tard sur le petit îlot où devait se trouver notre homme. De loin, rien ne laissait entendre que la moindre organisation du genre était présente en ces lieux. Un détail qui fit sourire tous mes camarades. Car aussi loin que notre mémoire pouvait remonter, il n'y eut jamais mieux qu'une petite bourgade sans prétention pour cacher la pire chienlit des sept mers ! Allez savoir pourquoi, peut-être le fait d'être loin de Tsuri ? Ou cet impression de déjà-vu qui me prenait aux tripes ? Quoi qu'il en fut, je me mis à sourire, appréciant le paysage qui se dessinait devant moi.

« Tu as vu Rin ? » me demanda Tobi en surgissant derrière moi.
« Tu parles du bateau ? Oui... »
« Tu sais ce que ça veut dire ? »
« Oui... Je vais aller seul à notre destination. »


La surprise pour mon camarde fut totale alors qu'il fut coupé dans sa réponse par ma main. En temps normal, il se serait indigné de ma réaction, pourtant, ce coup-ci, il n'en fit rien, d'avantage surprit de me voir ainsi sourire alors que l'air marin remplissait mes narines.

Doucement mais sûrement, nous arrivâmes à destination, accostant sans grands égards sur un ponton branlant, comme à la vieille époque. Seul sur le quai de débarquement, je me mis à respirer une grande bouffée d'air, avant de me tourner vers l'équipage qui s'était regroupé. Je leur donnais l'ordre de nous ravitailler et de prendre quelques congés, mais surtout, d'abandonner tout signe qui pourrait nous lier à Uzushio. D'une certaine manière, je leur donnais une permission bien méritée dans un endroit que tous apprécieraient par sa simplicité. Un dernier regard sur tout le monde, puis je fixa Erusa, lui faisant signe de la tête qu'elle pouvait y aller la première, ce a quoi elle ne se fit pas prier.

Tranquillement, nous visitâmes tous à notre manière propre la petite bourgade bruyante qui s'adonnait à nous. C'était comme revenir au temps de l'Oshanburaza, arpentant les endroits les plus pittoresque à la recherche de quelques nouvelles quêtes promettant richesses et gloires. Bien souvent, cela finissait simplement par une grosse beuverie en bonne et due forme ! Mais cette fois-ci, j'avais en tête une cible et le nom d'une auberge. Serait-ce plus facile pour autant ? Ca, j'en doutais. Car s'il y avait bien une chose que je savais, c'était que ces lieux, aussi riches de vies soient-ils, n'étaient guère pauvres en problèmes.
Ce ne fut qu'au bout d'une bonne demi-heure, évitant quelques lames de couteaux et autres marchands étranges que je finis par arriver à ma destination.

« L'auberge des Quatre Vents... C'est plutôt joli... »

Il n'y avait pas à dire, j'aimais ce genre d'endroit. Sans parler de l'ambiance qui en ressortait. Qu'importait si je ne trouvais pas mon homme ici, au moins j'aurais eu le plaisir de renouer un instant avec ce passé qui me semblait alors, si lointain. Néanmoins, pas aussi éloigné pour ne pas remarquer le joueur de pièce dont les nombreux couteaux lui donnaient une allure de méchant à la sauvette. Plus sérieusement, en terme de cliché, j'avais rarement vu pire, cependant, cela me fit sourire et ce ne fut sans aucune discrétion, ni animosité que je le saluais. Je rentra calmement dans l'édifice qui semblait aussi grand de l'intérieur que de l'extérieur, ce qui provoqua un sifflement d'admiration de ma personne alors que je regardais les lieux plus en détail. Y'avait pas à dire, ça avait son petit charme, entre l'odeur d'iode du front de mer passant par les fenêtres, et le parfum de la pêche du poissonnier d'à côté, ce lieu respirait un truc particulier... Le faisan peut-être ?

Mon regard se posa alors sur une fillette aux cheveux rougeoyants, dont l'air renfrogné, ne manquant pas de me rappeler la plus tumultueuse de mes petites Uzujins. Un léger sourire se dessina sur mon visage tandis que je m'approchais du comptoir, m'asseyant sur un des tabourets avant de regarder la jeune fille pour capter son attention.

« Mes excuses jeune dame, » commençais-je en la saluant. « est-il possible de boire quelque chose ?  Je viens tout juste d'arriver à terre et j'aurais bien besoin d'un grand verre ! » continuais-je en me privant de m'accouder sur le comptoir. « Mais finissez donc ce que vous avez à faire, rien ne presse... » disais-je en finissant par laisser courir mon regard sur l'intérieur de la bâtisse. « C'est un bien bel endroit... J'avais pour habitude il y a longtemps de m'arrêter dans ce genre d'auberge avec mon père... C'était un autre temps. » mon regard se reposait sur la fillette. « Je m'appelle Rinkusu... Capitaine, Rinkusu, pour vous servir ! » je lui tendais la main, lui souriant gentiment, attendant de voir si son caractère était aussi brûlant que sa crinière. « Quant à ma boisson, une bière devrait étancher ma soif. »

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Meyo Tsuri
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La fin justifie les moyens
Meyo Tsuri et Ōshanburazā Rinkusu




Johann Strauss ~ Blue Danube


« Dans toute négociation, mieux vaut être la solution que le problème.»


"C’est un honneur d’être en votre compagnie," répondit Tsuri en se redressant.

La pièce spacieuse répercutait l'écho de sa voix profonde. Des volutes d’encens courbaient l’air par endroit, répandant une odeur de bois frais détrempé par les averses d’été. Parfaitement immobile, le visage figé dans une expression bienveillante, le Shodaime observait avec attention son interlocuteur. Richement vêtu, le vieil homme était drapé dans des soieries aussi rares qu'élégantes. Malgré l'extrême soin apporté à sa tenue par les artisans Uzujins, Tsuri faisait pâle figure. Sans osé y répondre, il sentait le regard pressant de la femme de son hôte assis derrière lui. Tout aussi richement habillée que son mari, elle dégageait une aura moins nébuleuse que ce dernier, teintée d’une tristesse profonde.

Derrière le couple dirigeant, deux gardes au visage qui lui semblait familier, sûrement l’un des rats des champs aperçus durant le trajet. Espionner un espion est une tâche difficile et tromper la vigilance de Katsuo n’était pas à la portée de n’importe qui. Son kagemusha, placé à sa droite, était inclinée le front sur le tapis, imitée par Ko’ à sa gauche. Les deux femmes, aussi belles que létales, resplendissaient au-delà des espérances du Shodaime. La grâce et le charme, les mots d’ordres de la journée. Ils devaient délaisser l’image peu glorieuse des shinobis, au moins le temps de leur séjour sur l’île. Le vieux Suzuno, intransigeant de nature, leur vouait une haine profonde et viscérale.

"J’aimerais vous présenter Katsuo et Ko’, deux jeunes femmes du village," lança Tsuri en les désignant d’un geste gracieux de la main, les libérant de l'inconfort de la position.

“Seigneur”, chantèrent de concert les deux kunoichis avant de se redresser.

Pâles, les cheveux plus sombres que de l’obsidienne, les traits fins, savamment organisés sur un visage d’ange, elles dégageaient une beauté sobre et picturale, sans pour autant faire de l’ombre à la chaleureuse dame Suzuno.

Le regard de Katsuo croisa celui de son maître et il retint un sourire moqueur. Elle abhorrait ce genre d'exercice et n’y avait consenti que sur les supplications de Tsuri. Ko’, quant à elle, s’était débarrassée de ses piercings et semblait à l’aise dans ce rôle de Geisha muette. Tsuri reporta son attention sur Murakami qui fit honneur à sa réputation.

"Passons dans ce cas à la raison de notre visite, seigneur. Uzushioest à la recherche de nouveaux partenaires dans les îles Tenro et parmi eux, la guilde des Danseurs des Vagues est la plus honorable," répondit-il.

“Et non pas la plus puissante”, ajouta t-il pour lui même. Nul besoin de flagornerie avec celui-ci, trop habitué à négocier des contrats à plusieurs dizaines de milliers de ryos. Il ne mentirait pas sur les raisons de l’accord si on le lui demandait, il en omettrait simplement les touches les plus dramatiques.

"Pour nous, un nouveau marché via votre guilde,  un accès au golfe de l’Isthme et ses ressources minières, pour vous, une relation privilégiée avec la Ligue Marchande installée depuis peu à Uzushio et l’ensemble de nos partenaires commerciaux, ainsi qu’un tout nouveau panel d’acheteur, l’aristocratie du Pays du feu, par exemple."

Et sous entendu, les shinobis, mais mieux valait ne pas dire de gros mots devant le vieil homme. Il espérait que sa stratégie basée sur la franchise lui vaudrait au moins le respect du Seigneur. Inutile de préciser pour l’instant que le village mettrait en place des bases opérationnelles permanentes dans les îles. Il gardait également sous le coude le sujet des taxes, de l’autonomie et du mariage pour plus tard, au cas où Murakami mordrait à l’hameçon.  

Malgré sa haine palpable, le marchand était avant tout un marchand et dans le commerce très fermé des objets de luxe, les débouchés, quoi que juteux, étaient rares. La valse commençait à peine et la danse promettait d’être longue.


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Auberge des Quatre Vents


L'arrivée de Rinkusu dans l'auberge passa relativement inaperçu. Cela le changeait un peu de ces endroits louches où le silence se faisait soudain et où les regards suspicieux se braquaient sur l'étranger passant le pas de la porte.
Mais il faut dire qu'il était tôt et que la clientèle était rare. La majorité des habitués devaient être encore en mer (ou en train de cuver ailleurs).
La demande au comptoir du capitaine-ninja interrompit la gamine dans son nettoyage. La rouquine battit des paupières deux-trois fois, visiblement surprise par les salutations très polie et la faconde de l'intendant d'Uzushio.
Elle réagit par contre machinalement au mot "bière", en bonne fille d'aubergiste, attrayant une chope relativement propre pour la remplir de liquide ambrée, trouble et moussu. En large quantité.
La voir soulever sans problème le bock bien remplit démontra qu'elle avait l'habitude et qu'elle était plus musclée qu'il n'y paraissait.

"'Lut. Moi c'est Anzu. V'là votre pinte." lança pour toute réponse la gamine revêche, avant d'écrire quelque chose sur une ardoise sous le comptoir. Elle hésita un instant avant de poursuivre, visiblement un brin impressionné par l'étranger mais prenant sur elle. "C'est tôt."
Probablement que la petite tenancière trouvait qu'il était tôt pour commander à l'auberge (bien que rien n'indique qu'elle soit fermée) ou pour boire de l'alcool, allez savoir.
Elle se dépêcha de se décharger de la responsabilité de l'adulte inconnu en criant vers les cuisines.
"Maaaaam ! Y'a un client et c'est un 'pitaine !"

Un bruit de casserole (et Rinkusu cru percevoir quelques jurons) monta aussitôt des cuisines. Peu de temps après une jeune femme pénétra dans la salle commune, remplaçant la gamine derrière le comptoir.
Portant une longue tresse écarlate, sa silhouette athlétique, son pas dynamique et sa moue un brin agacée trahissait sa parenté avec l'enfant. Elle darda des yeux jaune-vert inquisiteurs sur le pirate, avant de lui offrir un sourire mi-cynique, mi-taquin.
"Un peu tôt pour la bibine non, capitaine ?" lança la tenancière, plus pour plaisanter et démarrer la conversation qu'autre chose. "Mais j'vous ai jamais vu ici et donc vous venez de débarquer. Je comprends qu'après des jours en mer, on est envie d'une bonne mousse ! Bienvenue à l'auberge des Quatre Vents. Hélas, pour la pitance, vous nous prenez un peu d'cours ! Mais tout sera prêt au coucher du soleil et notre bouillabaisse vaut l'attente... Si vous y tenez, j'peux allé voir pour vous dégotter un p'tit frichti, mais vous attendez pas à du grand luxe."

Un vague mouvement attira l'attention de la Perle d'Uzushio : le rondouillard en train de cuver venait de se réveillait, sans doute à cause de la voix perçante de la gamine.
Il dévisagea sans coup férir Rinkusu, les yeux encore dans le vague et la bouche pâteuse, se passant une mains poilue dans ses épais favoris sombres et sales.
"C'qui le gonze ? Il t'embête pas au moins Amasa ? Sinon, j'pui...j'poierai, j'pourrais lui apprendre !"
Visiblement, le colosse dodue était encore fort aviné ou à moitié dans les vapes.

"Ta gueule et rendors-toi, l'charpentier !" caqueta un des vieillards jouant aux cartes, sans même lever les yeux de ses plis. "La diablesse a pas b'soin toi."
"Et c'est un capitaine, l'jeunot. Capitaine Rinkusu. Va pas perdre encore un client, gros soiffard." compléta son collègue. Au moins l'Intendant d'Uzushio n'aurait pas à refaire les présentations.
"J'vous emmerde, les croutons ! J'peux me la jouer preux chevalier si j'veux !" rouspéta l'obèse, boudeur mais n'insistant pas.
"Rinkusu, hein... ça m'dit rien..." marmonna le dernier ancêtre en s'envoyant une petite goulée d'un liquide du plus haut suspect et sûrement bien plus alcoolisé que la chope du pirate.
"C'pas le fils de la Girafe ?"
"Naaan, c'est Jin et la vieille à pas cannée, elle reste la capitaine."
"Moi ça dit rien non plus !"
"Non, mais avec tout ces jeunots... Y s'dégotte un navire, font deux-trois voyages et ce croit devenu de vrai loup d'mer... D'mon temps..."
"Ouais on sait, fallait construire son rafiot soit même, faire l'tour de toutes les îles, braver la tempête nu et bourré pour être un vrai marin !"
"Tu crois qu'j'mens ?! Tu me cherche, vieille baderne ? T'as qu'du sang de pêcheurs !"
"C'pas le fils du Tigre Bleu ? Ou un gars de la flottes des épines ?"
"La ferme et joue."

La tenancière rousse roula des yeux et s'excusa d'un sourire à Rinkusu avant de baisser la voix et de faire un geste conciliant à l'obèse.
"Ne prêtez pas attention à eux. Toujours à moitiés saouls ou séniles, accrochés à leurs cartes et leurs dès comme des bernicles à un rocher. Un peu chiant, mais adorable. Et Kisaburô, le charpentier, est pas vraiment méchant. Mais il a l'beguin pour moi depuis qu'on est gosse et même si j'suis mariée, il se pose toujours en videur pour mon auberge... C'est un peu mignon, un peu pathétique et ça déclenche parfois des bastons à la con, mais au moins les gars du port s'tiennent tranquilles. Et j'ai pas à le payer."


Fief des Danseurs des Vagues


Malgré son hostilité évidente, Suzuno Murakami écouta poliment le Senkage, son visage ridé ne trahissant aucune de ses pensées. Il était clair qu'il avait reçu une éducation soignée, digne de la noblesse et qu'il ne chasserait pas le shinobi sans l'avoir écouté, vu ses lettres de créances.
Sa femme, Suzuno Kitako n'avait pas un masque aussi ferme que celui de son vieil époux. Le Senkage pouvait voir ses pupilles luire d’intérêt, sans doute à l'idée de mettre la main sur une partie des richesses et des clients d'Uzushio.
Cependant, elle restait tout aussi méfiante que son mari et afficha bien vite un air plus froid et calculateur.
D'un geste courtois mais impérieux, la femme du Sénéchal renvoya les servantes pour obtenir un peu plus d'intimité.
Signe que les négociations pouvaient commencer... Mais peut-être également un ordre discret pour aller rapporter à d'autre le début des offres d'Uzushio.

Après un moment de silence un rien pesant, ce fut Murakami qui attaqua.
"Pour être franc, vous vous êtes déplacé pour rien, Senkage-dono." affirma tout de go le vieillard d'un ton ferme et convaincu, presque fanatique s'il n'avait pas été d'une politesse exquise. "Nul partenariat nous intéresse avec votre... Village Caché."
Un pur non-recevoir, que sa femme tenta d'expliquer d'une voix plus mielleuse.
"Comprenez bien qu'en tant que marchands, nous n'avons évidement rien contre de nouveaux marchés. Hélas, par votre existence même, vous ne pouvez pas nous les offrir. Les Danseurs des Vagues ont une clientèle très particulière, élitiste à très à cheval sur certains principes... Un partenariat ouvert avec des shinobis risquerait fort de nous attirer l'ire de clients fidèles et influents. Et s'il est vrai qu'il semble désormais régner une certain entente entre le Pays du Feu et le Pays des Tourbillons, certaines rancœurs et histoires anciennes ont la peau dure. Mettre nos ressources et notre savoir faire au service de l'étranger, même épaulés par autrui, risque de mécontenter certains de nos estimés clients les plus patriotes. Enfin, si nous envisagions une.... extension de nos activités vers d'autre pays et d'autres marchés, nuls doutes que notre personnel pourrait se charger lui-même de ces tâches..."

Le sénéchal approuva d'un hochement de tête, soutenant sans faille l'intervention de sa femme. Son opinion à lui était encore plus tranché, mais dans un vague effort de faire comprendre leur situation à Tsuri, il l'explicita sèchement, mais toujours poliment.
"La Ligue Somei, ces parasites parvenus qui font feu de tout bois sans penser aux moindres conséquences sont venus chercher refuge dans votre giron sanglant. Ils s'en mordront peut-être les doigts... Ou vous, par ailleurs. Mais si nous apprécions votre offre et votre déplacement dans un effort qui vous honore, comprenez bien que toutes marchandises transitant par Uzushio ou ses prête-noms est, pour nous et nos clients, souillées. Notre clientèle raffinée exige des produit de luxe, mais aussi des garantis. Le commerce de ces objets rares et coûteux fait appel à des réseaux complexes et nos partenaires doivent être d'une probité irréprochable. Un objet en provenance de vos... sources pourraient avoir été acquis illégalement, voire au prix du sang. Ce qui pourrait entraîner rétorsions et vendetta ou juste jeter un voile de suspicion sur nos affaires parfaitement légales et sûres."

Il était clair que Murakami ne voyait les ninja que comme des assassins, et leur partenaires commerciaux comme des voleurs ou des contrebandier. Un engeance qu'il méprisait visiblement.
Le vieux Sénéchal était parfaitement conscient qu'Uzushio et la Ligue Someï pourraient lui ouvrir les portes de marchés particulièrement juteux ou démultiplier son offre.
Mais sa haine des shinobi, qui avait assassiné son fils aîné et héritier lui interdisait de succomber à cette tentation. Il s'agissait pour lui d'une affaire d'honneur. Le sien et celui de sa guilde marchande.

Toutefois, tout n'était pas perdu : si les Danseurs des Vagues se drapaient dans leur soi-disant probité inébranlable, le Senkage connaissait les marchands : tout n'était certainement pas aussi pur et honorable que l'affirmait le vieillard.
Si sa guilde n'avait pas la réputation plus douteuse voire corrompue de la Guilde des Honorables Transports Maritimes de Tenro, sa probité n'était sans doute pas nous plus sans faille.
C'était un monde de compromis et d'entorse à la loi ou à la morale. Bien sûr, Murakami ne l'admettrait jamais.
Le vieux paraissait inflexible, mais sa femme, qui tenait désormais apparemment les ficelles de la bourse de Danseurs des Vagues pourraient peut-être se montrer plus arrangeante. Hélas, bien que rouée et plus subtile elle semblait plutôt traditionaliste dans son rôle d'épouse, soutenant sans faillir son mari aux opinions tranchés. Sans doute aussi en raison de son plus jeune âge et pour asseoir le futur de son fils, le nouvel héritier du clan.
Si la diplomatie échouait avec le Sénéchal Suprême échouait, Tsuri savait qu'il existait une voie plus sombre... L'obstacle vieillissant pouvait être... lever et remplacer par quelqu'un plus à l'écoute.

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Ōshanburazā Rinkusu
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Rinkusu

La Légende du Lynx des Mers du Sud






« Tous Corses ennemis chez eux sont frères contre un étranger.»
Proverbe Corse


La rapidité de la demoiselle me laissa quelque peu sans voix. Une telle dextérité avec une chope à son âge, ça forçait le respect de l'alcoolique que je pouvais être ! Sans sourciller, elle posa le lourd contenant mousseux devant moi, me jetant un regard ou deux avant de marquer quelque chose sur une ardoise. Visiblement, elle avait l'habitude de tenir la maison pendant l'absence de ses parents et son minois n'arrêtait pas de me faire penser à ma petite Mitsuha. Lui souriant chaleureusement, je portais la pinte jusqu'à mes lèvres quand j'entendis deux mots qui me firent me stopper. Regardant amusé la jeune fille, j'arquais un sourcil, avant de prendre une grande gorgée et de reposer mon verre.

« Tout dépend l'heure à laquelle tu t'es levé ma chère Anzu. »

Je lui adressais un clin d'oeil alors que la voix de la fillette perça jusqu'à l'autre bout de l'auberge, où de sombres paroles ainsi que le tintamarre de quelques ustensiles finirent par lui répondre. J'eu juste le temps de me saisir d'une gorgée ou deux que je vis apparaître la tenancière de l'auberge qui, peut-être au vu de la chevelure de feu, devait sans nulle doute être la mère de ma serveuse. Et si la beauté de la dame n'était pas niable, son caractère lui, m'explosa très vite au visage alors, qu'une fois de plus, on me reprenait en pleine goulée que je buvais un peu trop tôt.

Cette fois-ci je me mis à rire, séchant d'un revers de manche la mousse qui s'était logé sur ma lèvre supérieur avant de plonger mon regard dans celui de la patronne, affichant une fois de plus un large sourire.

« Comme j'ai dis à votre fille, tout dépend de l'heure à laquelle vous vous êtes levé ma dame. »

Sans rebondir sur mes paroles, elle commença à parler, mettant en avant quelques faits indéniables et pourtant assez simpliste de la situation. Mais je ne pus m'empêcher de lui sourire en voyant l'esprit avisée qui sommeillait derrière ses yeux envoûtant. Deux perles jaunes-vertes qui ne manquaient pas de cette lueur propre à ce genre de femme.

« Je vous remercie pour l'accueil et en effet, je viens juste de débarquer avec mon navire. Quant au repas, ne vous en faites pas, je saurais patienter le temps qu'il faut pour une bonne bouillabaisse ! »

Ce fut à cet instant que le soiffard qui était écroulé sur la table commença à s'animer. La gueule en vrac et un sérieux soucis de locution plus tard le voilà qu'il commençait à se faire enchaîner par les deux vieux du fond de la salle. Une scène des plus burlesques qui ne manqua pas de me faire sourire. « Comme au bon vieux temps. » C'était si bon de se rendre compte qu'au final, rien n'avait tellement changer dans le monde. Les shinobis pouvaient se mettre en action et fomenter complot et assassinats que le commun des mortels continueraient leurs existences dans la plus pure des simplicités. Tout cela me manquait affreusement et vivre cette situation me réchauffait le cœur.

« Une joyeuse bande de sacré lurons que vous avez là en effet. » Lui répondis-je avec le sourire au lèvre en les regardant avant de retourner mon attention vers elle. « C'est une chance dont trop peu se rendent compte... La vie simple et douce... Comme au bon vieux temps... » Une phrase agrémenté d'un rictus presque mélancolique alors que je portais ma pinte vers mes lèvres, appréciant une fois de plus la bonne bière qu'elle servait dans son auberge. « Mais du coup, vous êtes marié ? Laissez moi deviner... Monsieur est marin je me trompe ? » Affichant un petit air taquin, je me prêtais au jeu qu'avait commencer la tenancière. « Je le devine à votre caractère. Une femme de votre trempe n'apprécierait pas d'avoir un gredin mal léché dans les pattes toute la journée. Et je vous imagine mal avec un homme incapable de vous tenir tête... Hm... Monsieur serait-il capitaine lui aussi de son navire ? Peut-être même dans l'armée du Damyo lui-même ? » Je lui souriais, affichant un air de mystère autour de mes allégations avant de reprendre une gorgée et de poser mon verre. « Pardonnez ma curiosité, ça fait beaucoup trop longtemps que je n'ai pas discuté avec quelqu'un d'autre que mon équipage. D'ailleurs, vous devez sans doute bien connaître le coin ainsi que les matelots qui mouillent au port je me trompe ? »

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Auberge des Quatre Vents


Pour le moment, l'accueil à l'Auberge des Quatre Vents avait été plutôt bon enfant. Rinkusu c'était fait servir une bière bien fraîche (mais plutôt médiocre niveau goût, sans être imbuvable) par une gamine, avant que celle-ci n'appelle la propriétaire des lieux, Ichiyo Amasa, supposément la femme de Chikara Hiroshi, dit "le Gueulard".
L'arrivée relativement tôt de la Perle d'Uzushio anima un instant la petite auberge et ses rares clients.
On commenta beaucoup mais sans rien faire de particulier ou de menaçant.
Aussi, l'uzujin commença à tailler gentiment la bavette avec la tenancière, sous-entendant qu'il resterait sans doute manger ce soir la célèbre bouillabaisse du troquet.

Le bref sourire de l'aubergiste prouva au chuunin qu'elle était fière de sa cuisine et de la bonne tenue de son établissement.
"Oh, j'irais pas dire que la vie est simple ou douce. On trime et on lui arrache ces petits moments à la force du poignet." rétorqua Amasa dans un haussement d'épaules avant de s’accouder au comptoir et se mettre à essuyer un verre pendant qu'elle écoutait le ninja. "Et j'parlerais pas exactement de bon vieux temps... Les gens ont tendance à oublier comment c'était avant, avec ces guerres incessantes, ces mers regorgeant de pirates... Ah ! V'là que j'commence à radoter comme mes vieux parieurs !"

Il y avait quelque-chose d'un poil machinal dans ses paroles : visiblement Asama était passé en mode automatique pour écouter discourir et répondre à l'Intendant d'Uzushio. Un truc de barman, pour faire semblant d'être attentif aux clients qui aimaient s'épancher sans pour autant réellement s'intéresser à ce qu'ils pouvaient bien raconter. Elle relançait la conversation, mais c'était surtout pour que Rinkusu vide son sac et parlotte. Et ai soif à nouveau.
Ne jamais interrompre un client disert et potentiellement en frai, sauf pour lui tendre une nouvelle mousse.

"Et oui, j'ai convolé avec un marin et niveau mal léché, mon homme se défend ! Et z'avez vu ma p'tite puce de mer... Désolé de gâcher vos espoirs après tant de jours passer en mer ! D'ailleurs la maison n'offre pas ce genre de service, pas avec la p'tite dans les parages..."
Certains propos néanmoins parvinrent à percer l'indifférence professionnelle de l'aubergiste. Son regard se fit plus sombre, plus précis, plus calculateur et plus méfiant.
"Capitaine, ça s'pourrait. Ou pas. Mais pas dans l'armée du Daimyo ou de quelque autre. Jamais." continua-t-elle d'une voix acide. "Ici, on est pas grand fan de ceux qui veulent régenter les mers par le poids des armes, le cul vissé à terre, sur un trône bien ouvragé payé par nos impôts. Z'êtes bien curieux d'ailleurs, mon gaillard..."

Rinkusu s'excusa derechef, prétextant n'avoir guère eut de conversation avec autrui depuis un moment, vu le temps qu'il avait passé en mer.
Amasa eut un haussement d'épaule et lui fit signe de la main que ce n'était pas bien grave. Néanmoins, les questions suivantes de la Perle d'Uzushio ravivèrent la suspicion de la tenancière.
"Bien sûr que j'connais l'coin et les matelots du bled ! C'est chez moi et j'tiens une taverne et y'en a qu'deux en ville !" ricana-t-elle, un brin trop fort car elle masquait sa nervosité et sa méfiance sous un ton faussement enjoué. "Mais... Pourquoi ce genre de questions, m'sieur le fauteur de trouble en puissance ? Vous cherchez quelqu'un d'particulier ?"

Sa voix était trop aïgue sur certains mots... Un signal. Derrière lui, Rinkusu sentit se dresser dans l'ombre une grosse masse. Kisaburô, le charpentier, faisait jouer ses muscles, n'attendant visiblement qu'un ordre de la patronne pour éjecter manu militari le visiteur trop curieux.
Un ordre qu'elle n'avait pas encore donné, mais qui viendrait si le ninja se montrait trop pressent ou inquisiteur dans ses questions.
Rinkusu n'avait pas eut le temps de se faire une idée exacte du caractère de l'aubergiste pour savoir si un pot-de-vin était attendu pour avoir des informations ou s'il serait prit comme une insulte. Instinctivement, il aurait tendance à parier sur le second choix...

Résumé:


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Acte II -  Infestation