À la frontière entre le massif de Guhiko et le haut-plateau d’Awa se trouvait un petit village connu principalement pour ses sources thermales naturelles. Sōsu, ne comptait alors qu’une petite trentaine d’habitants. Lieu isolé du monde, il apportait pourtant un confort certain aux locaux. Profitant d’une terre naturellement riche en minéraux, d’un accès aisé à l’eau potable et disposant de grandes étendues de prés vierges ; qui faisaient le bonheur des bergers aussi bien que des touristes. En effet, par sa position au pied des hautes montagnes du Pic des géants, il était une étape pour tout vagabond de passage vers le nord. De plus, il n’était pas rare de voir redescendre en direction des plaines fertiles, de longues caravanes chargées en minéraux de toutes sortes, extrait dans les montagnes environnantes.
En plein centre du petit village, une auberge trônait et dominait de son opulence affichée toutes les autres pauvres bâtisses de bois. Yumanaka, heureux tenancier de l’auberge avait en effet réalisé une bien belle affaire ! Prenant le contrôle des sources chaudes, par d’habiles manigances commerciales, il s’était assuré de ruiner toute concurrence possible. Seul lieu pouvant accueillir dignement tous voyageur, les richesses s’accumulaient et bien vite son bâtiment s’était fardé d’une couleur or des plus vulgaires. Mais que voulez-vous … un employeur restait un employeur…
Alors qu’au-dehors, la terre était recouverte d’un épais manteau blanc. Accoudé au bar, Hayato sirotait calmement un thé aux saveurs épicées. Lui et son frère avaient été chargés de la protection du susnommé Yumanaka. Une sombre histoire de bandit descendant des montagnes pour attaquer le village et le soumettre au pillage. Cela faisait maintenant plusieurs jours que les deux Nozomo attendaient avec impatience le venu des barbares… Mais rien n’avait point à l’horizon. Pas même un simple voyageur un peu suspect. Autant le dire simplement… Ils se faisaient royalement chier.
Alternant entre balade dans la neige, attente dans l’auberge et baignade dans les onsens. Ils auraient été pourtant difficiles de les plaindre. Mais un détail important rendait la mission plus que fastidieuse… Pas une goutte d’alcool à des kilomètres à la ronde. On pourrait penser qu’en bons montagnards, les locaux auraient à disposition quelques liqueurs bien dosées. Rien. Nada. Walou. De l’eau coupée avec de l’eau… Si d’ordinaire un shinobi ne devait pas consommer de substances alternant ses sens en plein cœur d’une mission. Lorsque l’attente s’éternisait… Un petit verre était le bienvenu.
Voilà seulement une année qu’Hayato, tout comme Yukio, avaient obtenu leur grade de Junin. Ils avaient naïvement pensé que dès lors toutes leurs missions seraient palpitantes et inoubliables… Que nenni. À bourse pleine, rien n’était impossible et les bourses de Yumanaka l’étaient fichtrement. Penchant la tête de côté Hayato lança un regard emplit de désespoir à l’intention de son frère. Que pouvaient-ils encore se raconter ? Les sujets de conversation avaient déjà tous été écumés. Quittant katana-man des yeux pour fouiller sa sacoche, le jeune archer en sortit quelques cartes à l’état miteux. Après une longue expiration… Il lâcha enfin.
"Une petite partie ?"
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Nozomo Yukio
Suna no Jonin
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Pour un garçon qui possédait un prénom lié à l'élément aqueux cristallisé, je n'aimais pas des masses la neige. Pourquoi ? Très simple : C'est froid, ça fait "couic" sous les pieds et surtout... C'est chiant pour marcher dedans. Vous allez me dire : Qu'est-ce que tu fous la ? Eh bien... Une mission pour protéger un gros bonnet, un nommé Yumanaka. Le duo Yukayato était demandé pour une histoire de bandit venant des montagnes pour attaquer et piller le patelin où nous nous trouvions, Sōsu, où justement...
Il neige. Il fait froid. C'est une montagne.
Bref... Que du bonheur. Cela faisait maintenant plusieurs jours que nous attendions le moindre signe de barbares… Mais rien. Encore et toujours. Rien. Le désert commençait à me manquer et je devenais assez agressif. L'ennui me bouffait comme un cancer. Les types du coin avaient même pas de maté. "Si à Suna c'est rare, dans ce patelin, c'est pire". Triste vie que celle d'un juunin, et la compagnie de mon frère n'arrangeait rien. Il était chiant comme la pluie... Enfin, comme la neige.
Yumanaka avait une auberge, bien plus grande et riche que les autres bâtiments du coin. Il avait pris le contrôle des sources chaudes, proches, par quelques jeux et pots de vins. Les voisins ne pouvaient rien faire : Un monopole était né. Je m'en tapais bien des manigances des gens... On me payait pour faire un travail, je le réalisais. Un constructeur de bateau ne s'intéresse pas quel usage sera fait de son office, j'avais la même idée. Des limites ? Oui, sans doute, pas touche aux gosses. Les vrais monstres touchent aux gosses. Pourtant, dans le sekaï les Sunajins se trainaient une image de monstre... Ils étaient beaux les cauchemars ambulants, réduits à faire des balades digestives des grands banquets de l'aubergiste. "Les bandits vont venir, ils ne vont pas réussir à nous taper avec notre grosse pellicule de graisse". On suait dans des onsens, mais rien n'était assez pour atténuer ma soif d'action... On était bien, trop bien même.
- J'ai l'impression de m'encrouter. Avais-je confié à mon frère, un soir, avant de me coucher repu. Une vie douillette... "Non, ce n'est pas pour nous." ______________________________________________
Au bar, Hayato buvait un thé ignoble aux épices. Je refusai de boire tout autre infusion que le maté, alors je buvais de l'eau... De la neige fondue quoi, et encore j'avais en tête une image assez sale à base de neige jaune. Alors je poussais mon verre du bout des doigts. Personne à l'horizon dans l'auberge, quelques bucherons qui venaient se rincer la gorge, mais rien d'intéressant... Enfin, je me voyais mal défier au bras de fer un de ces types rugueux, ça ferait mauvais genre en mission. Quoi que... "Non Yukio, te battre contre des maitres de la hache, c'est drôle uniquement dans tes fantasmes". D'un soupir, je laissai entendre que j'avais envie de prendre une flèche du carquois de mon frère pour me l'enfiler dans la glotte, à la mode cracheur de feu, en tout cas, c'est ce que je voulais faire passer comme idée. Le grand dadais avait peut-être compris, car il fouilla dans ses affaires pour sortir un paquet de carte... Voilà à quoi nous étions réduits. Jouer aux cartes comme des vieux, avec des cartes quasiment antique. "Comment il a eu ces antiquités ?" Pour parfaire le tableau pitoyable, il me dit d'une voix enjouée : "Une petite partie ?"
"La mort me semble si douce..."
- Eh bien, oui... Tant qu'à faire, j'allais bouger, mais si tu me retiens comme ça... Une boutade, bien sûr, ce qui me retenait dans ce monde était juste mon corps. Le jeu de carte allait aspirer mon âme. On fait quoi ? Un président ? Un poker ? Un rami ? Je posai ma main contre mon coude. Ou alors tu veux me tirer les cartes et on imagine que les figures ont un pouvoir quelconque ou une signification pour notre avenir. Je ricanai.
Quelle connerie de croire en l'âme des cartes, qui pouvait penser que tirer une figure au lieu d'une autre pouvait faire preuve dans notre monde ? Comme si le destin existait. "Si c'est mon destin de devenir obèse dans la montagne, alors c'est un destin de chiotte." Tapotant la table du bout de mes doigts, je laissai courir mes yeux sur la salle : Ses piliers en bois brut, ses piliers de bar, son comptoir et... Des tables, des chaises, des bois de cerfs accrochés aux murs. Rien, toujours rien. Le néant.
"Si le destin existe, qu'un gros dur arrive par cette porte !" Et je scrutai la porte.
Sphinx. Yukio 021
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