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Sola gratia • ft. Yurikô

Myōshin Junko
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Sola gratia • ft. Yurikô Sam 26 Juin - 20:45
Myōshin Junko

« Puisse cette femme, qui s’est élevée d’entre les Hommes par sa seule volonté, sauver ton âme. »

Junko attendait patiemment qu’on vienne la chercher, immobile face à l’entrée, le port altier et le regard froid. N’étant guère une habituée des lieux, elle n’aurait su dire si elle se trouvait directement devant la porte de son bureau, ou si on l’avait conduite vers l’une ou l’autre pièce destinée à des entrevues moins « formelles ». Elle n’avait pas osé poser la question non plus. Cela n’avait guère d’importance, après tout, car seule son interlocutrice comptait. Tadake Yurikô, Nidaime Hokage.

La dame n’était guère amatrice de ragots, mais elle n’avait pu résister dans ce cas précis, prêtant l’oreille aux rumeurs circulant à son sujet. Les femmes vantaient sa beauté, les hommes sa force. C’était la première femme à accéder à un tel poste dans tout le Sekai, et elle avait été choisie à la loyale, avançant des arguments plus convaincants que ses opposants masculins. Elle aurait cumulé cet exploit avec celui d’être une non-clanique, si Uzushio n’avait pas été avant-gardiste en la matière – mais l’on devait reconnaître que s’imposer dans un Village abritant autant de clans puissants, dont le fameux clan Uchiha, restait suffisamment remarquable pour que Junko en soit impressionnée. On la disait également de plus de dix ans sa cadette, et elle semblait déjà avoir bien plus de faits d’armes à son actif.

Naturellement, l’Uzujin n’avait pas pu s’empêcher de faire la comparaison et d’éprouver une pointe d’envie. A bientôt quarante ans, elle voyait sa beauté ternir chaque jour un peu plus, son corps faiblir peu à peu, et si elle avait le respect de ses pairs, elle restait lucide sur sa condition : c’était un règne par la terreur, et non parce qu’elle le méritait réellement.
Elle exagérait peut-être, forçant un peu le trait – il aurait été absurde de dire qu’elle ne méritait pas son grade, par exemple –, mais elle avait toujours eu un complexe d’infériorité vis-à-vis de cette jeunesse surdouée qui poussait sans ménagement les plus anciens vers la sortie.

On ouvrit finalement la porte, l’invitant à pénétrer les lieux, ce qu’elle fit sans hésitation. Inutile de tergiverser plus longtemps, elle avait suffisamment réfléchi à cet instant, et ce avant-même de demander une entrevue. Aucun de ses mots, aucun de ses gestes ne seraient laissés au hasard. La vie d’un autre en dépendait.

Arriver jusque-là avait été une véritable épreuve, en réalité ; en d’autres circonstances – comprendre, si Haruka avait encore été de ce monde – peut-être que les choses auraient été plus simples. Elle serait allée la voir, se serait confiée à elle, sans ambages, et nul doute que la rouquine aurait compris l’importance de sa requête, jouant de son statut pour lui permettre cette entrevue. Mais sans Haruka, elle se rendait compte qu’elle était bien seule, à présent. Avec qui pouvait-elle partager ces secrets et alléger sa peine ?

Il lui avait fallu user de sa position d’examinatrice, et tordre légèrement la réalité, prétextant un besoin de l’entretenir d’un sujet personnel mais en relation avec l’examen Jûnin. Junko n’était pas bien certaine que son stratagème ait fonctionné, peut-être que la Nidaime avait simplement fait preuve de bienveillance à son égard – c’était un trait qui revenait souvent dans les discussions à son sujet. Il lui faudrait jouer la carte de l’honnêteté dès le départ, pour corriger le tir, elle en avait bien conscience. Mais sa requête méritait qu’elle prenne le risque.

Elle avait déjà vu la Hokage, lors de la cérémonie d’ouverture de l’examen, mais se retrouver face à elle, si près, avait un quelque chose d’intimidant, malgré tout. Elle s’inclina respectueusement, avant de lui tendre le petit coffret en bois de cèdre qu’elle avait apporté avec elle. Un peu de thé, qu’elle ramenait d’Uzushio – ça n’était pas grand-chose, mais Junko ne possédait guère que ça et des livres, et elle n’avait pas été jusqu’à se renseigner sur les goûts de la jeune femme en matière de présents. Elle n’avait simplement pas souhaité se présenter à elle les mains vides, alors qu’elle allait lui demander une faveur.

« Je suis Myōshin Junko. Je vous remercie d’avoir accepté cette entrevue… » commença-t-elle. « J’ai conscience que vous devez être occupée, surtout en cette période d’examen, aussi je ne serai pas longue. » Elle avait posé ses mains sur ses cuisses et s’était mise à lisser son habit nerveusement, malgré elle.

« Je ne sais pas si l’on vous a dit pourquoi je suis là… Mais, si je suis tout à fait honnête avec vous, sachez qu’il s’agit d’une requête personnelle, et que je ne suis pas là en tant qu’examinatrice d’Uzushio, comme j’ai pu le laisser entendre à vos subordonnés. Je suis désolée. » Elle baissa les yeux. Elle sentait son cœur battre furieusement dans sa poitrine, comme s’il allait en sortir à tout moment. Il fallait qu’elle respire, qu’elle ne perde pas de vue son objectif. Mais qui était-elle, ici, face à la femme la plus influente de Konoha ? Quels droits avait-elle pour agir ainsi ?

Elle attendit quelques instants, n’offrant alors que sa nuque raide au regard de la Tadake, avant de se reprendre et de relever la tête. Etait-ce réellement le statut de cette femme qui la faisait flancher, ou bien ce qu’elle avait à lui demander ?

« Je viens demander l’asile pour mon fils. »

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" Je remontais dans ma mémoire jusqu’à l’enfance, pour retrouver le sentiment d’une protection souveraine. "


Lorsque la demande d'entrevue de Myöshin Junko lui fut parvenue, Yuriko ne put difficilement cacher sa surprise, quand bien même on lui invoqua une requête expresse en relation avec l'organisation de l'examen jonin. Si la jeune femme ne pouvait prétendre connaître sa consœur, elle savait qu'elle était une des examinatrices du concours et qu'elle faisait partie de l'élite d'Uzushio, une femme d'expérience qui ne se permettrait sans nul doute pas d'adresser une sollicitation de l'Hokage pour quelques soucis administratifs. Toutefois, elle resta incapable d'en deviner les raisons et peut-être était-ce ce sentiment d'intrigue qui la poussa à accepter l'entretien réclamé.

D'ailleurs, la Nidaime ne fit pas attendre bien longtemps la quémandeuse du pays des tourbillons et on invita cette dernière à lui rendre visite directement dans son bureau. Là, la konohajin accueillit l'examinatrice avec toute la politesse du monde, un léger sourire au bord des lèvres, un port altier et une salutation digne des grands nobles - ironie quand on savait qu'elle n'en était pas une - avant de tendre une main et désigner un siège pour prendre place, bien qu'avant cela elle remercia Junko pour le cadeau qu'elle lui adressa. En tant qu'amatrice de thé, le présent lui fit plaisir bien au-delà des conventions.

" Je vous suis infiniment reconnaissante pour votre présent, Myōshin-san. "

Après s’être installée face à sa congénère, l’opaline konohajin porta ses deux yeux noirs sur la silhouette de l’examinatrice. Bien qu’elle ne sût que peu de chose à son encontre, elle crut déceler -  ou plutôt deviner - une force d’apparence tranquille… mais seulement d’apparence, car voilà que cette dernière la surprit par une requête à laquelle elle ne s'attendait pas : une demande d'asile.

" Voilà bien une requête à laquelle je ne m'attendais pas... "

La voix de la jeune femme était doux, ne se cachant pas de sa surprise.

" ... et à laquelle je ne peux demeurer sourde. "

Yuriko porta son regard sur son aînée alors qu'elle s'enfonçait un peu dans son fauteuil.

" Mais je ne peux cacher mon étonnement, tout comme la nécessité pour moi de mieux cerner la portée de votre demande. "

Demander l'asile n'était pas une chose anodine, d'autant plus lorsque cela était quémandé par une jonin d'un village allié. Cela pouvait être un aveu de problème interne d'Uzu ou bien de problème d'un ordre tout à fait personnel de la part de Junko....  et quelle que soit la raison, une source potentielle d'ennui pour Konoha.

" Vous venez me solliciter pour obtenir le droit d'asile pour votre fils et je suppose aisément que vous faites cela par devoir de mère. Je ne peux qu'être sensible à votre dévotion, mais vous me placez dans une situation qui pourrait être bien délicate. "

L'attention de la Nidaime se porta alors sur un objet que lui avait offert Meyo Tsuri en gage d'amitié entre leurs deux nations, un katana forgé par le clan Fûma qu'elle avait placé en décoration.

" Quelle protection pourrait apporter Konoha à votre fils que ne saurait vous donner votre Senkage ? "

Yuriko ne pouvait se placer en porte-à-faux vis-à-vis de ces alliés, quand bien même elle était prête à aider. La raison l'emporterait sur le cœur.

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Elle aurait aimé que la réponse soit positive, d’emblée, qu’elle puisse enfin tourner la page, enfin respirer. Mais elle le savait, au fond, que rien n’était jamais aussi simple… Et si elle s’était préparée à ce que l’on émette des doutes quant à sa requête, l’entendre avait un quelque chose de terriblement blessant. Fut un temps où elle aurait préféré s’emporter et déverser son fiel sur cette pauvre femme, plutôt que d’admettre qu’elle était la seule responsable de cette situation. Mais si elle était présente face à elle, ce jour-là, c’était précisément parce que ce temps était révolu. Elle ne se cherchait plus d’excuses, et si les questions de la Nidaime seraient dures et parfois blessantes par la réponse qu’elles appelaient, Junko savait qu’elles resteraient justes. Elle ne pouvait résolument pas lui en vouloir de protéger son pays – car la dame avait bien compris le sens réel de son interrogation.

« Ce n’est pas d’une protection dont il a besoin, mais d’une famille. » Elle avait répondu avec la même douceur que son interlocutrice, sans précipitation, mais avec une certaine détermination dans la voix malgré tout. Seul son regard trahissait sa douleur et sa peine, à présent. Elle voulait se montrer forte pour son enfant, mais il incarnait sa plus grande honte et sa plus profonde tristesse, et son seul souvenir pouvait causer des ravages.

« Uzushio est un village formidable et je crois le Senkage tout à fait capable de recueillir mon fils, comme il m’a recueillie, il y a des années de cela. Sachez que je lui suis véritablement reconnaissante pour tout ce qu’il a fait. Mais… » Elle s’interrompit un instant, cherchant ses mots. « Nos chemins finiraient par se croiser, il finirait par connaitre la vérité et je… Je ne peux pas imposer ça à cet enfant. » finit-elle par souffler.

La Nidaime cherchait la raison qui poussait Junko à se tourner vers Konoha plutôt que son propre pays, le secret – voire les complications – derrière cette requête incongrue… « Le voilà, le problème : c’est moi. » songea-t-elle avec amertume. Elle détourna le regard. Il lui fallait s’expliquer, bien sûr, pour ne pas nuire à l’avenir de son fils. Mais comment résumer treize ans d’échec, de trahison et de fuite ? Comment traduire ce sentiment d’impuissance, d’incompréhension et de honte ? Elle sentit sa gorge se nouer et une bouffée d’émotions la saisit.

« J’ai commis des erreurs, en tant que mère, je l'ai abandonné et je suis impardonnable. Je l’aime de tout mon être, vous savez, mais je ne peux plus revenir en arrière. J’ai appris à vivre sans sa présence, et lui sans la mienne. Je préfère qu’il se trouve une véritable famille, loin de moi, et que je reste ce personnage imaginaire, ce mythe qu’il s’est construit… » La vérité ne serait que déception, pour cet enfant plein d’innocence. A Uzushio, elle n’était pas cette mère pleine de tendresse, elle ne pouvait pas se le permettre ; elle s’était forgé une réputation terrible. Elle était dure, froide, et parfois même cruelle et injuste. Il n’y avait pas de place dans sa vie pour cet enfant. Pire encore, pour celle qu’on disait ne pas avoir de cœur, ce serait une faiblesse, une façon de l’atteindre. Elle pouvait feindre de ne pas le connaitre, bien sûr, et peut-être pourraient-ils vivre leurs vies respectives chacun de leur côté, pendant un temps… Mais elle se connaissait assez pour savoir qu’elle ne résisterait pas à la tentation de le rencontrer, de lui parler, de le serrer dans ses bras… Pourquoi pas, après tout, il serait si proche ! Ainsi, il finirait par connaitre la triste vérité, tôt ou tard.

« Je comprends votre situation et votre réticence. » ajouta-t-elle finalement. « Vous n’avez rien à craindre… Uzushio ne connait même pas son existence, il est né loin d’ici et il n’a pas de nom. Quant à moi… Avec la fin de l’examen, je n’aurai pas de raison de revenir à Konoha. » Elle sentit son cœur se serrer dans sa poitrine. Qu’il était difficile de renoncer au bonheur ! Mais s’il y avait bien une chose, une seule, qui pourrait éventuellement racheter son âme, c’était certainement ce sacrifice…

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" Je remontais dans ma mémoire jusqu’à l’enfance, pour retrouver le sentiment d’une protection souveraine. "


La Nidaime écoutait sa congénère avec la plus grande attention, comprenant que cette discussion semblait beaucoup coûter à l'Uzujin. Son regard fuyant, son corps qui se raidissait, des émotions qui ne semblaient feintes. Le malaise était véritable et la requête de cette mère paraissait.... sincère, bien que cela ne résolvait en rien le cœur du problème. Il lui fallait en savoir davantage, comprendre la situation et les motivations véritables. L'altruisme pur et simple n'était pas un attrait de shinobi, et contrairement aux légendes, ce n'était pas celui de Yuriko non plus. La bienveillance de la jeune femme n'était pas naïve, elle n'était pas offerte à n'importe qui. Mais comment pèserait-elle dans la vie d'un enfant ?

Yuriko demeura silencieuse. Elle écoutait le petit bout d'histoire que sa congénère lui confiait. Visiblement, il ne s'agissait pas d'un problème de compétence d'état, mais d'éloignement. Voilà qui semblait subitement bien cruel en simplement quelques mots. À ces paroles, la kunoichi s'enfonça dans son fauteuil et ne put laisser s'échapper qu'un maigre constat.

" Je vois... "

Ce n'était pas là bien évidemment une réponse et le ton avec lequel elle employa ses termes montraient qu'elle compatissait. Véritablement.

" Le devoir d'une mère est bien plus difficile que celui d'un shinobi. "

C'était un fait. Beaucoup pensait qu'un ninja ne devait pas avoir de vie de famille, que c'était un fardeau bien lourd, un talon d'Achille, une faiblesse qui pouvait jouer en votre défaveur. C'était en effet une possibilité que malheureusement bien des shinobis avaient dû connaître. D'autres pensaient au contraire qu'une famille était une motivation, un moteur, une force. Qui pouvait prétendre avoir raison ou tort ?

" Je n'ose imaginer le poids qui pèse sur vos épaules. Vous êtes prête à consentir à un grand sacrifice pour le bonheur de votre enfant. Mais lui, qu'en penserait-il ? "

Bien entendu, Junko agissait avec raison, bien qu'indirectement elle se protégeait elle-même aussi. Elle ôtait de l'échiquier ce qui pourrait être utilisé contre elle. Bien que la Nidaime comprenait parfaitement le fondement de cette requête, elle ne pouvait s'empêcher de se demander pourquoi maintenant, pourquoi cette soudaine lucidité. Qu'avait-elle à craindre à Uzu ? Visiblement, tous les villages de shinobis avaient leurs lots de problème.

" Pouvez-vous me parler de lui ? Même si je suis certaine que la mère en vous m'en fera bien des éloges. "

La kunoichi émit un petit sourire, cherchant à détendre un peu cette tension qu'elle ressentait chez son homologue. Toutefois, c'était parfaitement compréhensif puisque l'avenir de son fils était en jeu.

" Quel âge a-t-il ? Désire-t-il devenir shinobi ? Quel avenir lui souhaitez-vous ? "

Yuriko n'était pas certaine que Konoha serait le lieu approprié, peut-être qu'une vie simple sur le territoire du Pays du Feu serait suffisant. Mais elle supposait que la sécurité d'un village de ninja devait aussi peser dans le choix de Junko. C'était accorder au village de la feuille une confiance surprenante.

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« Vous êtes prête à consentir à un grand sacrifice pour le bonheur de votre enfant. Mais lui, qu’en penserait-il ? » La voix de la Nidaime persistait un instant, dans l’esprit de la dame. Malheureusement, elle ne pouvait lui répondre. Que pouvait bien ressentir un enfant abandonné ? Elle-même n’avait pas connu ses parents, et c’était peut-être mieux ainsi. Elle n’avait pas eu à souffrir de ce désamour et n’avait jamais cherché à les retrouver. Elle s’était construite autrement, et avait certainement mieux vécu que si elle s’était accrochée à ces gens qui ne voulaient pas d’elle.
Son fils, lui, n’avait pas eu cette chance. Elle le voyait encore tendre ses menottes avec l’espoir de la toucher ; elle qui lui refusait la moindre chaleur humaine. Elle l’entendait encore pleurer, seul, dans le noir ; elle qui ne lui offrait que son dos insensible. Croire qu’un enfant avait besoin de ses parents biologiques, c’était fermer les yeux sur tous ceux, comme lui, qui s’étaient retrouvé abusés, maltraités, forcés ou abandonnés. « Il a besoin de quelqu’un, mais pas de moi. » songea-t-elle.

« Nous venons d’une toute petite communauté religieuse, qui vit isolée sur Hommachi, dans la Vallée des Nuages. Ce sont des hommes pacifistes, qui ne maîtrisent pas l’art shinobi, à l’exception de quelques  disciples. Ces derniers ont la charge de la protection de la communauté. Son père en fait... faisait partie, et lui aussi. » Elle sentit son cœur se contracter violemment. Faisait. Elle ne s’y ferait jamais vraiment. Essayant de ne rien laisser paraître, elle poursuivit cependant : « Malheureusement, c’est une communauté vieillissante. Mon fils est le seul de sa génération. Quant à ceux qu’il reste… Ce sont mes aînés, et il ne leur reste plus longtemps à vivre. »

Elle s’était rendue à Hommachi, quelques temps après la disparition de Jirō, encore sous le choc de la nouvelle. Elle avait voulu en avoir le cœur net. Ce qu’elle avait vu là-bas lui avait brisé le cœur. Neuf ans qu’elle n’y avait pas remis les pieds, et son souvenir était intact… Mais le monastère n’était plus qu’une ruine. Les hommes n’avaient plus la force de l’entretenir. Ils n’avaient plus la force de vivre non plus.
Seule lumière dans ces ténèbres grandissantes, un enfant d’à peine treize ans. Toute la peine du monde n’aurait su ternir son âme, disait-on. Il travaillait dur, mais il était bien seul à présent. « Prends-le, avant qu’il ne soit trop tard… » lui avait dit le doyen, ce même homme qui avait scellé leur séparation. « Prends-le… » La jûnin avait frôlé la mort à maintes reprises, mais c’était comme si elle s’en rendait compte pour la première fois : les hommes étaient mortels, et elle-même disparaitrait un jour.

« Il va avoir quatorze ans et il souhaite faire ce qu’il a toujours fait : protéger les siens. Mais vous l’aurez bien compris, là où il est, il n’aura bientôt plus personne à protéger. » Elle inspira profondément. La solitude était un bien lourd fardeau. « Je suis certaine qu’il a reçu une éducation de qualité et qu’il sait maîtriser correctement son chakra. Nous avons eu le même professeur, après tout. Il fera un shinobi loyal et défendra fièrement sa nation. » Elle l’avait dit : tout ce dont il avait besoin, c’était d’une famille. Quelqu’un pour le voir grandir, s’épanouir, et devenir un homme. C’était un enfant plein d’amour et d’innocence, qui se donnerait corps et âme pour défendre ses proches.

Joignant les mains sur ses genoux, la dame semblait bien plus sereine à présent. Elle s’était livrée avec beaucoup d’honnêteté et c’était comme si un poids s’était levé de sa poitrine. Son regard s’attarda un instant sur les toits de Konoha que l’on pouvait voir par la fenêtre. « J’ai longtemps réfléchi à ce moment… » commença-t-elle avec douceur. « Et même après avoir parcouru le Sekai, je n’aurais su dire vers qui me tourner pour une telle requête. Mais vous savez, il y a une chose qui m’a fait ouvrir les yeux. Ces examens communs, entre nos deux nations. Je ne vais pas vous le cacher, j’étais réticente à cette alliance, réticente à l’idée de vous accueillir à Uzushio et de vous confier l’avenir des nôtres. » Elle reporta son regard sur la Nidaime Hokage. Cet avis n’engageait qu’elle, bien sûr.

« Ce sont vos jeunes qui m’ont convaincue. » Elle avait vu une jeunesse talentueuse et solidaire. Une jeunesse au sens de l’honneur prononcé, et une réelle envie de faire bouger les choses. Ils pouvaient compter les uns sur les autres, et c’était peut-être la plus grande des qualités dans ce monde de sauvages.

Alors, Junko se leva et, se plaçant face à la Nidaime, s’agenouilla face contre terre. Un dogeza silencieux, qui voulait tout dire cependant.

« Je m’en remets à vous. »

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" Je remontais dans ma mémoire jusqu’à l’enfance, pour retrouver le sentiment d’une protection souveraine. "


Ce fut dans un silence presque cérémonial que Yuriko écouta sa congénère de l'autre rive. Elle était attentive à chacun de ses mots et de son histoire. Ainsi, elle s'imaginait étonnamment bien la vie monastique à laquelle se pliait cet enfant qu'elle ne connaissait pas. La rudesse d'une existence réduite au minimum, l'humilité, la foi, l'entraide... Que l'on crut dans les dieux ou non, il y avait quelques valeurs et attraits appréciables chez les moines, et cela semblait être autant de vertus qui furent enseignées au jeune garçon. Cependant, ce mode de vie semblait toucher à sa fin et Junko cherchait une terre d'asile pour l'accueillir. Voilà la digne attention d'une mère qui pourtant ne désirait pas s'impliquer de trop dans sa vie.

Ainsi, les pièces du puzzle commençaient à lentement se mettre en place. Toutefois, parmi toutes ces informations, il y en avait une qui avait frappé la Nidaime : l'enfant venait de la Vallée des nuages. Cela pouvait paraître anodin et pourtant, c'était ce qui lui retirait la plus grosse épine du pied. Si l'adolescent n'avait aucune affiliation avec Uzushio, elle s'évitait tout problème politique qui pourrait mettre à mal leur alliance. Il n'y avait donc pas de risque que cela devint une affaire d'État.

" Je comprends mieux vos inquiétudes. Si quelques malheurs devaient arriver à ses aînés, il se retrouverait bien seul, une solitude qu'il accepterait sans doute par devoir de mémoire envers sa communauté. Mais s'il part maintenant... "

Yuriko baissa la tête quelques instants, réfléchissant à la bonne décision à prendre. Elle comprenait mieux le choix de Junko, cette volonté qu'elle eut pour lui d'être adopté pour ne pas connaître le poids d'une perte trop lourde. Il allait perdre une famille, elle lui en cherchait une autre. Et si c'était cette même famille en perdition qu'il y poussait, l'adolescent y serait peut-être moins amer.

Lorsque l'uzujin commença à décrire ce garçon, la kunoichi ne put retenir un petit sourire en coin. Même éloignée de lui, la mère semblait avoir toujours eu un œil sur son fils. Loyal, consciencieux, protecteur. Des qualités remarquables pour un futur shinobi... de Konoha ? La décision n'était pas encore totalement prise. Relevant la tête pour observer une nouvelle fois sa congénère, celle-ci la surprit une nouvelle fois. Sa franchise pouvait presque paraître insolente à ce moment-là, elle qui réclamait l'aide de la Feuille, avouait sans détours que ses premières impressions furent mauvaises. Curieusement, cela fit rire la jeune femme.

" Il est vrai que nous avons une nouvelle génération... plutôt surprenante. Pleine de promesse aussi. "

Une esquisse chaleureuse sur le visage, Yuriko repensait à chacun des jeunes shinobis de l'académie. Elle n'avait malheureusement pas pu être présente lors des premiers examens, car à l'époque, elle n'était ni Nidaime, ni examinatrice. À vrai dire, même si elle l'avait désiré, sa présence n'aurait pu être requise puisque retenue par le devoir. Toutefois, on lui avait conté les exploits de chacun et Konoha n'avait pas à rougir de ses recrues, tout comme Uzushio d'ailleurs.

Tandis que la kunoichi aux yeux noirs se montra pensive, elle ne s'attendait pas à voir sa consœur se mettre à genou, nouvelle preuve de sa dévotion à l'égard de son enfant. Et pourtant, Junko le fit en toute humilité. Si l'acte était d'une grande noblesse, Yuriko se révélait en réalité un peu embarrassée. Malgré son statut, elle continuait à se considérer comme une simple kunoichi et ces attentions solennelles étaient plutôt dignes d'un grand Seigneur... ce qu'elle n'était pas. Quittant alors son siège pour venir à la rencontre de son homologue, la kunoichi s'accroupit et attrapa délicatement l'une des mains de l'uzujin, une façon de l'inviter à se relever.

" Je comprends toute l'importance de votre requête et je ne peux qu'être sensible à la dévotion que vous portez à votre fils. Mais je vous en prie, ne vous accablez pas plus que vous ne le faites déjà... "

Yuriko afficha un petit sourire.

" ... et dites-moi simplement comment s'appelle ce fils qui a la chance d'avoir une mère prête à un si grand sacrifice pour son bonheur ? "

Le regard de la Nidaime se posa à nouveau avec bienveillance.

" Je ne sais pas si Konoha sera une famille parfaite pour lui, mais nous tâcherons de lui offrir tout ce que vous espérez pour lui. "

La décision semblait avoir été prise.

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« Aujourd’hui, j’ai rencontré Kannon. »

La Nidaime, accroupie, venait de prendre la main de la dame, lorsque ce nom s’imposa à son esprit. Kannon, Seigneur qui nous observe, Grand Être de compassion ; celle qui fait preuve de la considération la plus pure et la plus véritable. Junko se souvenait distinctement de la statue à son effigie, au cœur du temple Myōshin-ji : Shō Kannon, une femme tenant un lotus dans sa main. Elle n’avait jamais vraiment cru qu’un tel être puisse exister, répondant à l’appel des malheureux, d’où qu’ils viennent, pour peu qu’ils osent l’invoquer. Mais à présent que la Hokage se tenait si près, son visage penché vers elle, il lui semblait que leurs traits se confondaient. Alors, dans un sursaut mystique, elle sut que ses tourments prenaient véritablement fin, et elle accepta du fond du cœur la main de la Nidaime et se releva.

Nous tâcherons de lui offrir tout ce que vous espérez pour lui.

Elle inclina la tête humblement, tandis que les paroles de la Tadake prenaient tout leur sens dans son esprit. En cet instant précis, il lui fallut déployer un effort surhumain pour lutter contre ses propres larmes.
C’était la conclusion de tout un chapitre de sa vie, croyait-elle. Quel souvenir conserverait-elle de cette époque tragique ? Tout. Elle ne souhaitait plus rien oublier. Ni les jours sombres, ni les jours heureux ; ni les sourires, ni les pleurs. Car au fond de toute eau, il y a un trésor.

« Il s’appelle Shin. » finit-elle par répondre, croisant de nouveau le regard de son interlocutrice. Prononcer son nom lui laissa une drôle d’impression. Elle l’avait elle-même baptisé, mais c’était comme si un autre avait fait ce choix, comme si ce prénom lui était étranger. A vrai dire, cela faisait une éternité qu’elle ne l’avait pas appelé ainsi. Elle disait toujours « mon fils », « mon enfant », sans jamais le nommer. Elle se fit d’ailleurs la réflexion que c’était peut-être la dernière fois qu’elle aurait à le faire. « Shin… » répéta-t-elle alors dans un murmure, comme pour profiter encore de ce privilège.

Réalisant cependant qu’elle était toujours en présence de la cheffe de Konoha, elle reprit contenance et s’inclina de nouveau. « Je ne sais comment vous remercier pour l’instant, mais sachez que vous avez mon éternelle reconnaissance. Et s’il y a quoi que ce soit que je puisse faire pour vous, n’hésitez pas à me le dire. Que ce soit aujourd’hui, demain, dans quelques mois ou même quelques années… J’y tiens, sincèrement. » Elle avait hésité à lui reprendre la main pour appuyer son propos, mais s’était retenue de justesse. Elle avait sur le visage un air résolu, à présent. Incapable d’être véritablement heureuse mais consciente de l’ampleur de la faveur qui lui était faite, sa gratitude était réelle.

Elle poursuivit, déterminée : « Pour ce qui est de mon enfant, vous avez ma parole que je ne chercherai pas à le revoir ou à lui écrire, ni à savoir où il est et ce qu’il fait. » C’était un peu étrange d’annoncer ça ainsi, alors que la Hokage avait déjà donné son aval, mais la dame avait ressenti le besoin de formuler cette promesse de vive voix. Comme pour sceller définitivement son destin. Elle ne ferait pas d’histoire, Konoha n’aurait rien à craindre d’elle. De toute évidence, le savoir sous l’égide de cette femme, que Junko apparentait à Kannon, lui suffisait. Elle était convaincue qu’il serait heureux. Quant à elle, elle pourrait affronter plus sereinement son avenir. Elle n’aurait plus de regrets.

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