Les chiens ne font pas des chats ( PV Nozomo-Family)

Résumé:

Les chiens ne font pas des chats

"Tu vois Hakubi, on est encore en avance. Tu sais ce que ça signifie?" demandais-je à Hakubi tout en m'asseyant sur un banc non loin de la statue centrale. Hakubi glissa sur le banc avant de lever sa tête comme pour renifler l'air, avant de me répondre d'un air enjoué, presque chantant "Tu penses qu'il est comment ce "Yukio"? Gentil et doux ou féroce et violent?". Je regardais mon ami en haussant les épaules, pour une raison assez simple : je ne l'avais jamais vu. Enfin si, mais de loin. Il avait l'air froid mais c'est tout, rien de bien méchant. Je sortis mon pinceau, un rouleau et je me mis à peindre Hakubi enroulé sur lui-même sur le banc. Il me demanda à plusieurs reprise d'arrêté, comme gêné, mais je continuais quand même, le sourire au lèvre.

Au bout de plusieurs minutes ce "Yukio" arriva sur la grande place. Mon regard s'arrêta sur lui et je le vis s'asseoir, sûrement pour nous attendre. Et j'avais pas décidé de le rejoindre seul, j'attendais donc tout en continuant ma peinture. Hakubi s'était assoupi et ne râlait plus, mon sourire c'était donc estompé (de toute manière il n'était pas visible, avec les bandages sur mon visage). Ma peinture fut finit au moment ou un jeune Nozomo rentra sur la place et se dirigeai vers Yukio "C'est donc Bunbei mon acolyte. Bunbei la terreur des bacs à sable!" remarquais-je d'un ton cynique à mon ami tout en sautant du banc pour rejoindre Bunbei. Tandis que je marchais en rangeant mes affaires dans mon sac puis en attachant mes katars j'entendis Hakubi crier, de sa petite voix fluette, "ATTENDS MOI!!!" tout en rampant le plus vite possible vers moi.

J'arrivais à la hauteur de Bunbei au moment où il arrivait devant Yukio. J'eu même pas le temps de dire bonjour qu'il empoigna le manche de son katana et de nous dire bonjour... à sa manière. Je sautai en arrière d'un coup sec, les armes en garde haute. Hakubi comprit tout de suite le problème et se leva devant moi, près à intercepter n'importe quel coup bas "Et c'est comme ça qu'il dit bonjour lui?!! Quel mal élevé!" s'énerva alors mon ami à écaille. J'étais prêt, pas serein mais déterminé à montrer ce que je sais faire à mon supérieur.

Résumé:

Mes muscles se tendent avec l'énervement et j'ai le palpitant dans les tempes, l'oeil stimulé et ma chaine tremble un peu, malgré son mouvement régulier en pendule.  C'est la faux qui pend, car c'est la faux que je sais utiliser, mais Yukio-senpai ne le sait pas.
Du moins, pas à ma connaissance.  C'est à mon avantage, car l'information est le nerf de la guerre.  Je dois rester calme et patienter ; une main qui tient l'arme, l'autre sur ma poitrine, je contrôle ma respiration et j'essaye de penser à cette neige de l'autre côté du monde, aussi blanche que les cheveux de notre Kazekage.  Je tente de faire le vide avec pour seul canvas ce tableau immaculé.  Ce n'est pas évident.

Yukio-senpai élabore le jeu d'aujourd'hui.  Je remarque alors le garçon en retrait et je suis subitement déconcentré.  Mon nez ne me trahit jamais, mais j'ai beau reniflé, je ne détecte pas Gueule d'Ange.  Ou plutôt, je suis surpris de ne sentir que la normalité émaner de lui.
Il doit être riche, pour se laver aussi souvent.  Un serpent menace l'instructeur de fortune et je ne détecte pas un parfum différent se détacher de ses écailles, cela doit être un animal de compagnie puisque je renifle un tout.   Après, les reptiles, ce n'est pas ce qui retient le plus les odeurs, que j'ai déduis plus jeune à me faire mordre entre deux chateaux de sable.
Puis Yukio-senpai évoque notre qualité de Nozomo.  Tss.  La pitié nous est innutile et ça me donne envie de la lui faire ravaler.
Pourtant, j'hésite encore, et un vrai Nozomo n'aurait pas attendu que l'on soit mené ailleurs pour attaquer.

Je vais corriger le tir.

Yukio-senpai est confiant, après qui ne le serait pas devant deux faibles genin.  Dans mon déplacement, j'ai gardé une position d'attente, d'observation.  Désormais, j'ai les idées plus claires : le katana a été mis de côté mais je ne dois pas me fier aux apparences, une arme cachée reste toujours une éventualité, car c'est ce que je ferais.  Il est décidément plus costaud que nos trois corps réunis (Gueule d'ange, son serpent et moi), le taijutsu sera compliqué.  Je ne connais pas les techniques que possède mon aîné, mais je pense qu'il est simple d'assumer que le sabreur de Yukayato ne prendra pas les devants.  Sa confiance est de mon côté.  Très bien.

Je n'ai pas cherché à me cacher.  Je n'ai pas cherché à planifier.  Non.  Quand Yukio ouvre les bras, c'est le seul moment où je perçois une faiblesse.  J'attaque.
Deux coups de poignets, la chaine tourne rapidement et la faucille crie avec le vent.

À vos mar-...

— AASHAAAAA !!

La lame part dans un tourbillon de poussière.

Résumé:

Les chiens ne font pas des chats

Très peu de temps après que je sois parti en arrière notre professeur du jour expliqua la situation : Il se savait bien plus puissant que nous, et à raison, et nous demandait de le forcer à utiliser son katana. Tout ça il l'expliquait après avoir ranger son sabre et de nous avoir scruté attentivement. Il partit alors vers une cour préparée à nous recevoir. J'avançais pour le rejoindre, Hakubi devant moi. D'un coup sec la voix de mon compagnon à écaille se fit entendre "Il à l'air fort. Très fort. Mon instinct me dit de faire très attention... Mais je suis là pour toi, d'accord? Dis moi quoi faire et je le ferrai, mais fais attention à toi, d'accord?" Hakubi avait l'air de s'inquiéter et je lui tapota légèrement sa tête pour lui faire comprendre que tout allait bien, avant de lui parler rapidement, tout en arrivant à cette cour "On fait la classique, pour voir. Et t'inquiète pas, ça va aller. Tu me connais, je suis plus coriace que j'en ai l'air!" Un sourire se dessina même sur mes yeux tandis que je regardais Yukio qui se tenait devant nous. Il ouvrit les bras avant de faire le décompte "A vos mar-"

A peine eut-il le temps de commencer sa phrase que le jeune à la chaîne lui envoya son arme, tournoyante, vers Yukio Mais quel tâche celui là! pensais-je en fronçant mes sourcils. Je ne devais pas laisser le temps de réagir à Yukio alors je fonça rapidement vers lui, suivant la lame de l'autre jeune d'assez près. J'élança ma lame droite vers son torse tandis que Hakubi glissa avec une rapidité impressionnante vers l'arrière des genoux de notre adversaire pour en mordre un. Je voulais sourire mais je devais pas lui laisser le temps de réagir : à peine mon premier coup achevé que ma lame gauche se chargea en chakra et mon poing s'élança vers l'aisselle de mon professeur temporaire avec une vitesse assez étonnante vu ma carrure. Pendant ce temps Hakubi lâcha son emprise et il glissa rapidement derrière moi. J'essayai rapidement de me dégager en sautant en arrière après cet assaut, lançant deux shurikens au passage (servant surtout à le menacer, histoire qu'il me suive, peut-être, plus difficilement).

Résumé:

Aussitôt lancée que je regrette déjà.  Yukio-senpai n'a aucun mal à intercepter ma technique et la confiance qui rayonne sur mes traits se décompose au moment où je sens la chaine me glisser d'entre les doigts.  Ça claque, je suis surpris et n'oppose aucune résistance à me faire trainer vers l'avant.  Mon corps est flasque, mais ma langue s'agite :

— HAHAHAHAHAHA !!  C'EST UNE ERRE-...

Fwoom.  Le poing de senpai s'embrase et m'enflamme.  Par réflexe, je croise les bras, rentre le menton et subit.  Les flammes me lèchent le corps, je suis repoussé dans une bulle de chaleur et je finis au sol, après deux-trois tonneaux fumants.  Aïe.
Je me relève difficilement, le visage noir de suie, tout juste pour voir les dernières lueurs dirigées vers Kazuki.  Ninjutsu, ka?
Quel salaud ce Yukio, me faire croire que j'ai eu ma chance.  C'est le sang bouillonnant que je reprends un peu de consistance, bien plus amoché et défaitiste qu'à mon début.  J'ai le sourcil roussi, les cheveux frisés et une moue qui en dit long sur mon intérêt.  Aux aguets toujours, j'écoute les « conseils » de l'instructeur et j'enroule ma chaine vers moi.  Je n'aime pas qu'on me dise quoi faire, encore moins comment le faire.  Même quand je sais que l'autre à raison.

Je jette un oeil à Kazuki, qui semble avoir utiliser mon précédent assaut pour attaquer.  Malheureusement illuminé par l'éblouissante riposte de Yukio, je n'ai rien pu admirer.  A-t-il fait mouche ?  S'est-il vautré à l'instar du Bunbei maigrichon et bon à rien ?  Tant de questions, trop peu de réponses, pas le temps d'élucider, le combat continue.  Mais s'il a une bonne tête sur les épaules, il comprendra mon signal.  De ma main libre, je frappe mon torse pour intimider.

— ENCORE !

Je n'hésite plus cette fois et deux coups de poignets, ma faucille tournoie et siffle.  Pour ce deuxième assaut, je suis moins stationnaire et je fonce vers Yukio.  Je n'ai aucune chance au corps à corps, je le sais.  Heureusement que je n'ai qu'un oeil, sinon j'aurais eu le réflexe de les fermer.

— AASHAAAA !!

Cette fois ce n'est plus Yukio que je vise mais l'un de ses biens précieux : son arme, laissé à son côté, si bêtement oublié — que je marmonne.
Ma faucille se plante, la chaîne claque et mon nez frémit ; depuis tantôt, j'ai les sinus bouchés de fumée, mais je parviens enfin à capter une odeur.

La peur.

J'en pus atrocement.  Ce sont des tourbillons qui me montent à la tête et qui agrandissent encore plus senpai et ses manières rustres de faire connaissance.  Teme.
J'en pus atrocement, mais.  Comparées à la brûlure à l'acide de Baba, les flammes de Yukio sont chaleureuses.  Je pus mais ça va toujours, j'ai encore de la force dans les jambes.

Ma faucille se plante, la chaîne claque et mon nez frémit.  Je tire un bon coup et je parviens à dégager le katana.  J'ai l'autre main dans la pochette et j'envoie une poignée de Makibishis, qui doit désormais séparer le sabreur de son arme.  Je n'ai pas le temps de vérifier car déjà je saute.

— BUNBEI SPECIAL ! DOROPPU KIKKU-SHAAAA !!

Résumé:

Les chiens ne font pas des chats

Mon attaque avait à moitié touché mais ça suffisait à me rendre assez fier de mon coup. A peine eus-je le temps de sourire que je vis Bunbei s'écraser au sol tandis que Yukio s'écrasa dessus, le poing enflammé. L'instant d'après une boule de feu vive me chargea à très grande vitesse. Je sautai sur le côté pour l'éviter, les bras devant moi pour amortir le choc, mais elle s'écrasa sur dans un son assez violent, aussi violent que le choc lui-même. Mon corps parti parti sur plusieurs mètres avant de finir en roulant sur le sol. Le choc me fit cracher dans un grognement de douleur. Je me releva assez vite cependant, en tout cas assez vite pour quelqu'un venant de se prendre ce choc quoi, pendant que Hakubi s'élança vers le cou de Yukio pour le mordre.

Rapidement je me mis à courir vers notre adversaire pendant que je vis le piège de Bunbei se créer devant moi. Alors comme ça tu veux qu'il aille dedans? Ok, je vais essayer! pensais-je pendant que j'envoyais ma lame dans le bas de son dos, non pas pour planter mais pour couper. Pourquoi donc? Pour arriver devant Yukio à la fin des mudras de ma technique en glissant sur le dos. Une roulade arrière plus tard et j'étais sur mes pieds, j'envoyais deux shurikens vers le torse de Yukio avant de me mettre en garde haute, tandis qu'un grand sourire se dessinait sur mon visage alors que Bunbei sautait sur Yukio, les pieds en avant "Tu croyais vraiment qu'une simple et petit boule de feu allait m'arrêter? Ah et essaye d'esquiver ça pour voir"" lançais-je, assez médisant, juste pour provoquer mon adversaire.

Pendant ce temps Habuki, lui, avait lâché l'affaire avec le haut du corps de Yukio et commençait maintenant à essayer de mordre les jambes de cet adversaire.

Résumé:

— BUNBEI SPECIAL ! DOROPPU KIKKU-SHAAAA !!

Mon corps fend l'air et ce sont mes pieds joints qui parviennent à repousser Yukio, qui titube vers l'arrière en même temps que je me contorsionne pour retrouver ma gravité propre.  J'atterris comme un chat, puis balance les bras pour m'éviter de m'écraser sur mes propres pointes d'aciers.  Kazuki s'est également élancé vers notre senpai et cette fois j'observe l'attaque.  Lame au poing, il blesse le jounin et me retrouve enfin, alors que je finis de me stabiliser et reprend ma position d'attente, kusarigama dans les mains.

Gueule d'ange m'apparaît plus jeune que moi, malgré les bandages et sa grandeur.  C'est quelque chose dans son oeil qui me l'indique, alors que nous nous les croisons en première salutation.  Yukio ne nous permet pas encore d'échanger, alors qu'il nous rebalance le serpent et ce moque de nos assauts risibles.  Ça me pique, évidemment, et je me mords la lèvre pour taire les injures qui se tassent dans ma gorge.  Quelle ordure ce Yukio : dent pour dent ? non, ici on parle brasier pour flamme.

Katon : Hibashiri.

Ce n'est pas une technique que je connais, mais dès que le cercle de feu se dresse, je m'assure de l'inscrire dans un coin de ma mémoire.  De mon oeil rougi, je scanne nos sorties et... Zut.  C'est fois, je me mords l'ongle et mon coeur s'affole.  Je dois rester calme, du moins pour les prochaines secondes, car sinon je dormirai ce soir au crématorium.  Je jette l'oeil à Kazuki et son serpent.  Il devait être occupé à rattraper son bien et lui non plus n'a pas pus réagir à temps...  Nous sommes pris au piège.

Je scanne nos sorties et je calcule.  Je ne sais pas exactement combien de temps j'ai avant de n'être plus qu'un tas de cendres, mais je peux encore parler.  Promptement, certes, mais à trop vouloir nous bousculer dans nos derniers retranchements, Yukio nous a peut-être donné la seule chance de nous coordonner.  Sourire narquois, j'explique brièvement :

— Tss.  Si on reste là, ça va brûler.  Je ne vois pas Yukio, il ne nous voit pas non plus.  Si on fonce, ça va brûler mais moins.

J'ai tant d'explications à partager, mais si nous avons un sursis, ce n'est pas non plus l'entracte.  Je dois choisir mes mots avec précaution, éviter les explications que seules moi comprend et...  Merde, je pense trop.

— Deux assauts et Yukio n'a pas bougé.  Y'a des chances qu'il patiente à nouveau.  Ou qu'il nous tende un piège dans un piège.  Fais c'que tu veux Gueule d'ange, y'a son katana que tu peux lui piquer, fais-je signe du pouce par-dessus mon épaule.  Moi, j'compte bien lui faire bouffer les dents !

Je suis sérieux !  Sourcil froncé, la chaleur des flammes se rapprochent et mes dents grincent.

— JE DEVIENDRAI LE ROI POURPRE-SHAAAA!!

Kazuki peut me suivre ou pas, mais moi c'est une larme de peur à l'oeil que je croise les bras et fonce en suicidaire, le nez protégé par mes mains et l'arme dans mon sillage.  Je saute, coince mon menton, prie ma bonne étoile et pénètre le rideau de flammes.  Je n'ai aucun commentaire sur la chaleur, elle est de la trempe des acides à Baba.  Je me réconforte dans le fait que j'assume de prendre cher par égo.  Puis aussi que c'est ma seule option viable.

Je traverse le rideau de flammes l'air contrit.  Je touche sol rapidement et j'esquisse une roulade pour étouffer le feu qui s'accroche à moi.  Mon écharpe est cramée et je laisse s'envoler dans les courants d'air chaud.  J'ai mal mais je fonce, la haine au ventre.
Mon nez repère facilement Yukio, une fois sorti de son piège katon.  Je ne capte plus les subtilités de son odeur mais le sucre de son parfum m'enivre de la furie nécessaire pour contre-attaquer, et j'espère sincèrement que je ne suis pas le seul imbécile à revenir à la charge.

— AASHAAAA!!

Plus le temps d'articuler.  Je projète deux kunais pour occuper ma charge.

— AASHAAAA!!

Je prépare à nouveau ma technique.  Tourne tourne ma faucille.

— AASHAAAA-TSOU!!

Je suis au corps à corps, je pense avoir l'avantage.  D'un habile mouvement de poignet, je balance mon arme vers le ciel.  Si senpai la veut, qu'il l'attrape !  Moi, c'est mon épaule que je veux lui foutre sur la gueule.

— BUNBEI SPECIAL! TOOOOKKEEEEEN !!

Récapitulatif combat:

Les chiens ne font pas des chats

J'aurai pas dû le provoquer! pensais-je alors que je m'écrasai par terre à cause du choc entre Hakubi, envoyé à grande vitesse sur moi par Yukio, et mon frêle corps. "Désolé, j'aurai dû m'accrocher un peu plus fort..." sifflait mon ami l'air désespéré. Je me releva difficilement, les coups rendant mon corps de plus en plus faible, mais tout de même assez rapidement... mais pas assez. Un mur de flamme de deux fois ma hauteur nous entourait, Bunbei et moi, laissant notre adversaire à l'extérieur de notre "pièce" de fortune. Je n'étais pas habitué à cette élément, en tout cas pas de cette façon "Du ninjutsu, chez les Nozomo? C'est pas normal ça..." lança Hakubi, l'air perplexe. Je l'enroula rapidement autour de mon coup avant de donner un coup d'oeil à Bunbei qui était lui aussi debout. Il me regarda et et prit la parole :

"Tss.  Si on reste là, ça va brûler.  Je ne vois pas Yukio, il ne nous voit pas non plus.  Si on fonce, ça va brûler mais moins." disait-il avant de continuer, assez rapidement "Deux assauts et Yukio n'a pas bougé.  Y'a des chances qu'il patiente à nouveau. Fais c'que tu veux Gueule d'ange, y'a son katana que tu peux lui piquer. Moi, j'compte bien lui faire bouffer les dents !"

J'eu à peine le temps d'ouvrir la bouche qu'il fonça tête baissée vers le feu. Gueule d'ange, moi? Ahah, s'il savait... pensais-je l'air triste. Je regardais rapidement les yeux de mon ami à écaille, une larme coulant sur ma joue droite avant de le prendre dans mes bras, le plus près possible de moi, et de courir vers les flammes. "Tu vas te brûler le visage!!!" hurlait Hakubi, paniqué, ce à quoi je répondis le plus calmement du monde "Au moins tu le sera pas, mon ami". Je m'élançais dans les flammes le plus rapidement possible et, à peine sorti, je lâcha Hakubi avant de faire une roulade par terre pour éteindre les flammes.

Mes yeux me faisait mal, ma vue était brouillée et mes bandages tirait la tronche, je les arracha donc d'un coup net avant de courir de plus bel, le corps un peu bas, Hakubi glissant juste derrière moi. J'arrivais au corps à corps de Yukio juste après Bunbei et j'essayai de lui planter mon katar droit tandis que Hakubi glissa derrière lui pour lui mordre la cheville gauche. Juste après ça mon katar gauche parti vers son ventre, l'air moins dangereux et pourtant, mon chakra était bien présent dans le coup mais juste déguisé. Après ça je m'écroula par terre avant de me relever avec un peu plus de difficulté qu'avant. Ça faisait longtemps que je n'avais pas senti l'air sur mes lèvres et cette sensation me déplaisait pas mal, surtout vu le nombre de personne autour de moi. Je pris une position de garde haute après avoir lancé des shurikens en direction de Yukio tandis que Hakubi reprit position devant moi, l'air inquiet pour moi.

Récapitulatif combat:

Mon épaule renforcée par du chakra percute et je sens la lourdeur de mon coup résonner dans ma frêle constitution.  Aussitôt je me redresse et tends les bras pour rattraper mon kusarigama.  Yukio se relève et alors qu'il charge son poing de feu, j'en fais de même avec ma chaîne.

Katon : Chakra nagashi.

Nous entrons dans l'assaut final.  En allégresse devant mon plan fructueux, je me sens emballé par l'énergie du dernier espoir et ma rage explose avec mon chakra qui s'allume.  Le feu courre sur la chaine et embrase la faucille.  N'étant pas encore adepte de l'utilisation du poids dans mes assauts, seule la faucille possède sa couverture de flammes.  Mon Kusarigama transmet rapidement la chaleur et c'est un peu désagréable d'en tenir les maillons.  Je serre les dents, fait tournoyer, grimace de colère et...

— AASHAAA... Huh ?

Yukio-senpai a soulevé sa jambe et j'ai tout juste le temps de capter l'ombre de son pied renforcé avant de me surprendre à le manger.
Véloce, la frappe m'est fatale et m'écrase la clavicule dans un craquement sinistre, avant de poursuivre sa course et de m'asseoir de force.
Sous l'impact, je rebondis même du sol avec cet air surpris de gamin berné.  Noir.

Perdre connaissance est une sensation que je déteste.

Mon oeil capte à nouveau des couleurs à mi-discours du sabreur.  Nani? Le combat est terminé ?  Il semblerait, puisque Yukio nous questionne sur nos impressions.  Je soulève borgne faciès et... Aïe !  J'ai un pincement violent au-niveau de l'épaule et c'est avec frayeur que je remarque qu'elle est enfoncée et que j'en souffre atrocement.  Au moins, ça me tient assez éveillé pour éprouver du ressentiment.
Mon kusarigama traîne lâchement devant moi, alors que j'ai adopté par défaut la position de l'enfant studieux ainsi assis.  J'ai mal mais ça va toujours, et je pense que la chaleur au bout de mes doigts du bras blessé est du sang.
Je n'écoute Yukio que d'une oreille, car l'autre bourdonne et me fait grincer des dents.  Comme je le pensais, senpai est plus du genre à frapper puis se présenter.

— Bunbei.  Nozomo Bunbei, dis-je les traits tirés de colère et de douleur : je n'aime pas perdre.  Tss.  Prochaine fois, peu importe si tu utilises ta lame ou pas, je gagnerai.

Pour certain, ça peut sembler étrange que le genin posté sagement au sol à écouter son instructeur, balance pareil omen ; je reste sage car je sais que le moindre mouvement me plongera dans un coma de douleur.  Je suis pris au piège, pour ainsi dire, à devoir communiquer avec quelqu'un dont je veux me venger.  De plus, je déteste la nonchalance des costauds.

— Nozomo Yukio... que j'ajoute avec mon regard de petite teigne ; je sens la tension montée en moi et tant pis pour la retenir. GARES À TES FESSES NOZOMO YUKI-... mon visage devient rouge.

À trop crier, j'ai tirer sur mon épaule et dans un choc électrique, elle me rappelle qu'elle n'est pas disponible pour le moindre mouvement.  Je me roule au sol de douleur, subitement plus agité.  Une fois calmé, j'halète atrocement et j'en bave même, d'un oeil téméraire vers le senpai.

— Prochaine...  FOIS JE T'EXPLO-ARGH!

Je roule à nouveau sur le sol.  J'ai ma leçon et je me tiendrai calme pour les prochaines secondes, minutes, heures...

— PROCHAIN FOIS JE T'EXPLOSE-ARGH!!! cries-je l'écume à la bouche, l'oeil rougit, la tempe pulsante.  Mais ça fait un mal de chien putain !  ...T'EXPLOSE MÊME SI J'DOIS EN CREVER-AAAAAAARGH!!! Non, je ne suis pas patient ; l'émotion monte avec la haine et mouille mon oeil.  Je plonge le front contre ma paume valide.  Putaaaaaain...

J'ai envie de chialer comme mon petit-frère rouquin.  Je me retiens juste parce que je déteste avoir mal quand je chiale.

Récapitulatif combat:

Les chiens ne font pas des chats

A peine eus-je le temps de me relever et de me mettre en position que je vis Yukio, en l'air, me foncer dessus, son bras enflammé. Mes bras se croisèrent devant moi par réflexe mais le coup m'envoya bouler ailleurs, sous le craquement des os de mon bras. J'entendais Hakubi paniquer mais je ne pu comprendre ce qu'il me disait. Après quelques roulades mon corps s'arrêta d'un coup sec. J'entendais toujours Hakubi aller vers moi et je compris qu'il s'inquiétait pour moi. Je levais mon corps avec la force de mes bras avant de le regarder en souriant malgré la douleur : "T'inquiète j'ai vécu pire, ça va aller". Je m'écrasai de nouveau au sol tout en regardant Yukio qui s'excusait pour mon serpent. Hakubi me regarda, l'air un poil saoulé, avant de réagir, l'air toujours aussi saoulé : "Je lui en veut pas. Mais la prochaine fois je le mordrai encore plus fort". Sa remarque me fit éclater de rire et, quelques secondes plus tard, je répondis à Yukio que tout allait bien.

Je me leva non sans mal avant de marcher vers Yukio, l'air souffrant mais j'essayais quand même de rester souriant et positif. "Vous voulez des soins ? C'est pas conseillé pour les brûlures ou les bleus. Comment vous avez senti le combat ? Des commentaires ?" Voilà ce que Yukio nous avait dit alors que je marchais, lentement, vers lui. Je plissais les yeux à cause de l'effort et de mon état et je le regardais pendant quelques secondes avant de lui répondre assez calmement mais pas de manière froid "J'ai de quoi me soigner chez moi, ne t'inquiète pas. Après pour le combat... j'ai pas l'habitude de me faire brûler à plusieurs reprises au domaine Nozomo quoi. Disons que j'ai plus l'habitude de la douleur des coupures, je crois que ça se voit à ma gueule de toute manière. C'était intéressant mais épuisant. Merci pour ce combat en tout cas."

Après ça je m'approchais de Bunbei alors que Yukio nous demandait nos noms. "Moi c'est Kazuki. Enchanté, Yukio!" répondis-je en le regardant en coin, toujours souriant. Arrivé près de Bunbei je lui tendis la main pour l'aider à se relever "Ravi de t'avoir rencontré Bunbei. Par contre évite de dire à un Jônin que tu vas l'exploser vu l'état dans lequel tu es car du coup c'est un peu ridicule. Mais faudrait qu'on s'entraîne pour le prochaine fois c'est sûr." Autant le début de ma réplique était amicale, autant le reste sonnait plus froid, plus rêche. Pas méchante non plus, juste ce qu'il faut pour essayer de faire réagir. Après ça je me tournai rapidement vers Yukio, toujours le bras tendu vers Bunbei pour l'aider, avant de parler de nouveau, tout en essayant de cacher mon visage en mettant ma main devant. "Merci de t'être ménagé, j'avais pas prévu de rester au lit toute la journée de demain car faut que je m'entraîne encore, vu le niveau que j'ai actuellement." Mon regard était moins souriant, voire même triste, et la haine que je portais à mon visage balafré était la seule raison à ça. Hakubi escalada mon corps afin de venir autour de mon cou et de me chuchoter gentiment mais quand même fermement "Personne te jugera ici, d'accord? Alors arrête de cacher ton visage"

Récapitulatif combat:

Je ne peux nier le lien de sang qui me lit aux jumeaux : j'ai la même moue que mon frère a tenter de ravaler ma peine et je réagis pareil lorsque Yukio me fait la morale, à l'instar de Rouquin qui renifle ses émotions lorsque sa soeurette lui demande de se calmer.  Je tente de jeter le même regard pleins de défis innocents à senpai, celui que me lance Blondinette après avoir réconforter son petit frère.  Mais je ne suis pas réconforter et Yukio a beau tenter de m'encourager comme le fait un grand frère, je n'ai que rancune envers ses mots.  Sa lame, non seulement il allait l'utiliser, mais je lui subtiliserai et lui planterai au travers de la gorge.
L'image violente apaise un peu mon épaule.  Si devenir le Roi pourpre est mon nindō, alors je n'ai plus le choix : je dois barrer Nozomo Yukio de ma liste.

Kazuki se veut plus aimable, à sa manière.  Je lui jette le mauvais oeil à la main tendue, et son discours m'écoeure — mais je ravale l'animosité.  Pas l'habitude de se faire brûler chez les Nozomo ?  Décidément, c'est un choyé.  Ses marques de bagarre qui lui auréolent la bouche, qu'il tente vainement de nous cacher d'une seule main, me laissent indifférent.  Je n'en suis plus à mes premiers bobos, Douleur est mon âme-soeur, et ça goûte un peu le vomi de regarder un protégé faire le martyr.
Gueule d'ange me tend toujours le bras.  J'ai un rictus et je le lui agrippe de ma main balafrée.  Je sers un peu de mes phalanges perdues avant de me soulever d'un grognement.
On a l'air un peu con tous les deux et bien amochés.  Je me redresse enfin, la mine piteuse et le cou coincé comme après une nuit exposée au froid du désert.  Douleur me caresse le cou en vague et compresse mon crâne.  Je lâche le bras de Kazumi et toujours de cette main aux doigts perdus, je lui agrippe le poignet et tente de le forcer à se démasquer la bouche.  Son serpent siffle et je le lâche aussitôt pour ne pas me prendre un revers de crochets.  Tss.

Tant pis, je lui montre mon oeil pour le convaincre.  Du pouce je soulève la cache et expose cet organe inutile, qui s'agite soudainement au contact de l'air à l'instar du petit animal surpris au fond de son nid.  La pupille est décolorée, la sclérose est toute rouge d'irritation et la paupière absente.  La brûlure semble encore vive et j'ai plusieurs petites cicatrices qui entourent l'orbite profonde, là où la flasque de Baba a explosé.
Je suis de profile et je ne cherche pas nécessairement à ce que Yukio voit.

— Et toi, évites de me dire comment agir... menace-je un peu plus clairement.  J'le sais bien que j'ai aucune chance, baaaaaaka, l'insulte-je le visage déformé d'une grimace.  T'façon, tu l'as entendu hein ?  Pas là pour nous tuer, ça veut dire qu'il peut, mais il ne l'fera pas.  Écoutes un peu.

Je me retourne mais je vois toujours ce serpent en coin qui me tire la langue.  Je suis énervé et retourne brusquement la tête pour la lui tirer aussi.  Argh! Je roule.

Yukio commande l'encas.  Je suis trop épuisé pour rester debout, et trop énervé aussi.  Je m'écrase en tailleur et plante ma joue contre mon poing libre.  De la pointe de ma botte (qui porte des sandales pour jouer dans le sable ?) je fais bouger mon kusarigama.  Je marmonne incompréhensible : mon serpent est bien moins amusant que le sien.

— Car c'est la nouvelle mode, être ninja, senpai... Ce n'est pas la véritable raison.  Puis ça paye bien... Ni celle-ci. Je suis le premier de la famille a avoir rejoint l'académie, je suis persuadé que c'est grâce à Jiji que j'ai pu m'y enrôler et-...  Qu'est-ce que je radote ?

Je me renfrogne un moment puis :

— JE SUIS NINJA CAR ÊTRE NINJA EST LE SEUL MOYEN D'ÊTRE RÉELLEMENT FORT !

On a partagé, Yukio nous questionne aussitôt.  Je prends soudainement conscience que les adultes ont toujours les mêmes propos : racontes-moi tes rêves, mais veille à ne pas trop t'endormir.  Ces questions que nous balance senpai, j'ai l'impression de les avoir toujours entendues.  Je fronce le sourcil et me frotte le menton avant de lui répondre.  Quoi faire lorsque je serai le plus fort ?  Et pourquoi veux-je devenir le maître zinzolin...

— Je hum... Difficile de faire court, senpai et Gueule d'ange auront la version semi-longue.  Jiji a affronté le Roi pourpre, mais il a perdu.  Quand je deviendrai le Roi pourpre, je serai alors bien plus puissant que tous et...  Je parle mais je ne suis pas convaincu ; mine subitement sombre, mes ongles se plantent dans mes paumes alors que la rage afflue ; je n'ai aucune idée pourquoi, peut-être est-ce dû à la fatigue et aux blessures.  Si t'es fort, tous veulent t'affronter.  Après être devenu Roi pourpre, je voyagerai.  On dit que nos ennemis de l'autre côté du désert possèdent aussi des guerriers puissants, mais j'en doute.  Avec la force, oui, je voyagerai.

Mon oeil brille et j'oublie la douleur que mes ongles creusent.  J'ai tant rêvé de ces contrées inconnues à l'académie, bien que la cartographie nous aie été enseignée par le plus blasé des professeurs.  Surtout de ces déserts blancs faits de gouttes d'eau glacée, au-delà de ces étendues perpétuelles d'eau salée !  On parle d'un village caché par des tourbillons...  J'ai du mal à m'imaginer autre chose que des sables mouvants et la représentation m'apparait absurde.
Je suis fâché de n'être encore qu'un gamin.  Je dois progresser plus vite.

L'encas arrive enfin et mon ventre l'accueille d'un bas grognement bien audible, j'en suis presque gêné.  J'ai l'impression que mes viscères s'auto-digèrent désormais.  Senpai nous passe nos tasses et je regarde à l'intérieur d'un oeil suspect.  Je ne suis pas habitué à accepter des breuvages colorés, mais les feuilles en tas ne sentent pas ce que je connais du poison.

— C'est quoi cette boule de feuilles ? questionne-je, mais Yukio est plus rapide encore pour hâbler sur le maté.  On dirait un speech marchand.  Senpai cultive le maté ?  

Le parfum n'est pas désagréable, ça pique un peu et mon nez s'agite aux effluves qui se dégage lorsque l'eau chaude active le maté.  Subtile, l'odeur se confond avec celle des boulettes et du riz.  Je goûte.

— Mmmh...  C'est bon mais...  Vraiment ?  Toutes ces propriétés dans une seule boisson ?  Je doute, ça pourrait être un placebo... dis-je entre deux gorgées, à réfléchir sur les saveurs que découvrent mon palais.  La couleur est étrange, on dirait le vase céladon dans lequel Père range ses épices...  Boire me dénoue l'appétit et j'attaque le plat principal, sans grande manières, ni sans attendre la politesse d'usage.  On nous a déposé des baguettes, mais je me contente très bien de mes doigts.  La bouche pleine, j'enchaîne : Ch'est chaud... puff puff... Ch'est bon... puff puff...  ch'est quoi ?  Du chameau ?  De la shala... shala... glurp...  salamandre ? dis-je d'un regard vers les gamins-serveurs qui sont restés plantés à côté, à nous observer déguster.  Ils doivent être un peu plus jeunes que Kazuki et moi, mais ils n'ont pas de bandeaux de Suna.  Hoy ?  Vous voulez quoi ?  Z'êtes pas gênés d'rester planter comme ça ? Hein ? Pourquoi tu m'tires c'te gueule là toi ?  Y'a un os p't'être ?  Tu veux mon poing dans la tronche t'être ?  HEIN, C'EST ÇA QU'TU VEUX ?

Pas besoin de plus pour les faire déguerpir.  Une chance, je ne suis plus d'attaque pour jouer les gros bras.  Je me recroqueville encore un peu pour manger, à l'instar de l'animal qui garde avec avidité son repas durement chassé.  Bon, j'ai pas chassé autre chose que l'humiliation de la défaite et des gamins qui doivent toujours faire au lit, mais ça suffira pour payer l'addition.