Cette ruelle [PV mes agresseurs]

Les Trois Rois

Mes derniers progrès et mes quelques efforts avait fait que désormais, plus de gens savaient de quoi j’étais capable, j’avais montré l’étendu de mes talents, assez pour pouvoir au moins ne plus me faire marcher sur les pieds par tous ! On ne me reprochait plus ma crainte du combat, on me laissait un peu plus tranquille, j’avais démontré à tous que sous le feu ennemi, je n’étais pas un couard et que je me battais avec tout ce que j’avais. J’étais toujours une froussarde, cela ne changeait pas, l’idée même de pouvoir me battre dans un combat à mort me terrifiait et liquéfiait mes organes à chaque fois… J’arrivais cependant à maîtriser chaque jour, un peu plus ce qui me trouait le ventre. Puis, le nombre de gens qui me parlaient de force ne cessait d’augmenter, c’était à se demander ce qu’ils me trouvaient tous. J’étais certes une chasseuse douée, mais de là à me prendre pour une guerrière, il y avait un monde de différence, monde que je ne traversais pas.

On ne me respectait pas pour autant, loin de là, je voyais toujours les regards retors de la part des shinobis plus haut placé, mais au moins, j’avais fait taire les doutes immédiats dans la mémoire des gens et parce qu’il fallait être bien sûr, on m’avait filé une mission, probablement pour tester et ma force et celles des personnes que j’allais devoir affronter : parce que oui, on m’avait confié la responsabilité de voir ce que valait deux genin fraîchement promus du clan Nozomo, je ne pus que penser de manière échauffée au bel Hayato, se collant contre moi, tendant la corde de mon arc, je secouais la tête pour me retirer cette image de la tête. Je me forçais plutôt à penser à Yukio, avec sa barbe mal rasée et son sabre, il avait l’air d’un sauvage, cela refroidit mes ardeurs.

Je n’avais pas trop le choix si je voulais espérer passer Chunin et qu’on puisse me laisser vivre ma vie, je devais les affronter, au risque de me faire battre à plate couture parce que j’étais plus faible qu’eux, je me forçais à ne pas y penser, mais j’avais peur d’être juste complètement pitoyable et me faire ridiculiser : une fois de plus.

J’avais donc demandé à Hayato, mon bel intendant, enfin, il ne m’appartenait pas, malgré ce que j’aurais aimé, de les convoqués au terrain d’entraînement. Je me pointais à l’heure, toute propre et surtout prête à me battre, chevauchant Marengo jusqu’au terrain d’entraînement, ou je ne fus rejoint que part un jeune homme avec un serpent, je me présentais :

« Bonjour, moi c’est Kyou, heureuse de te rencontrer ! C’est moi qui vais tester tes forces !»

Plus hypocrite que moi, il n’y avait pas, je ne voulais pas de ce travail, je le faisais de mauvaise grâce parce que je n’avais pas le choix. Je n’étais pas heureuse de rencontrer le jeune homme, ni d’être là, cela m’ennuyait au plus au point, je n’avais point le temps de tous. Surtout quand l’autre ne se pointait pas. Je restais là à attendre encore une demi-heure, avant de me tourner de nouveau vers Kazuki et son serpent puis de demander, un peu moins de bonne humeur :

« Sais-tu ce que fait ton cousin ? Il a déjà du retard ! »

Au bout de ma vie, fatiguée déjà de devoir me battre, je n’avais pas que ça à faire de courir après un gosse capricieux qui ne venait pas ! Espérant que le rechercher me ferait perdre un temps précieux et que je n’ai pas le temps de les combattre, je partis en expédition, suivis de l’autre Nozomo. Notre première destination fut le domaine du clan, parce que c’était le lieu le plus logique pour chercher, mais en secret, je croisais les doigts espérant qu’il ne se montre pas.

Et alors que nous arpentions les ruelles, finalement, un jeune garçon tomba du ciel, en hurlant qu’on était tombé dans son piège. Je le regardais, déconfite et encore plus fatiguée, j’avais juste l’impression de me sentir vieille, tant je trouvais son comportement puéril et ridicule. Une moue sur le visage, je tentais ma chance :

« Nozomo Bunbei par hasard ? »

Je priais pour que ce ne soit pas lui, pour que ma fuite de mes responsabilités dure encore longtemps ! Je devais croire dans ma bonne étoile maintenant, je ne voulais pas me battre contre deux gosses !