Qu’il était bon de rentrer sur Uzushio. Les bourgeons se transformaient lentement en fruits dans nos îles, alors que j’avais vécu la fin de l’éclosion des fleurs de cerisier au Village caché des feuilles. Le voyage, tout comme ma mission là-bas, fut agréable et presque reposante. Je fus accueilli sans agressivité et j’avais pu porter à leur Kage la lettre qui leur était destinée. Je me doutais où voulais allez Meyo-Sama avec ces échanges diplomatique… Un rapprochement avec un village shinobi devenait nécessaire, afin de combler nos lacunes militaires mais aussi pour montrer au monde que nous ne sommes pas juste des soldats sanguinaires… Et puisque se rapprocher du Village des Sables semblait peu probable, il ne restait plus qu’un choix.
Konohagakure No sato, le village Shinobi du Pays du Feu. Un village polyvalent, composé de nombreux clans puissants et dont la diversité était leur force, mais aussi leur faiblesse. Premier voisin de l’Empire de Tetsu et de Sunagakure no Sato. Uzuamiki et Senju ont toujours eu de bonnes relations, tout comme le reste d’Uzushio envers Konoha. Les accidents sont trop rares pour être comptés, trop insignifiants pour être rappelés. Cependant, cela faisait longtemps qu’un émissaire n’avait pas été envoyé entre les deux villages, pour parler de leur futur potentiellement en commun. C’était maintenant chose faite. Héritier des Miyamoto, Chunin engagé pour le futur d’Uzushio, aimé par les clans Uchiha et Senju, je fus choisie dans mon clan pour servir de vitrine à mon village, de porte-parole de mon Kage.
Tout s’était passé comme convenu, et j’étais revenue avec une lettre pour le Senkage. Je lui avais transmise, lui passant la main. Je restais bien évidemment à disposition, mais ces affaires diplomatiques n’étaient pas de mon rang, ou du moins pas pour l’instant. Alors que le début d’après-midi approchait et tout cette mission derrière moi, je décidai de faire un tour au centre-ville, profiter du village et de la météo.
Les rues me semblaient bien vides comparées à celle de Konoha, mais l’on pouvait y croiser quelques shinobis au repos en plus de simple villageois. Je passai proche de l’académie pour saluer quelques anciens professeurs et autres relations. Finalement, je décidais de reprendre la route du domaine Miyamoto, accompagné par quelques gardes d’Uzushio me reconnaissant. Nous discutâmes sur le chemin ; selon eux, le village est toujours en pleine expansion, il n’est pas rare de recevoir des paysans migrants de leurs terres pour venir se loger ici. De plus, de nombreux bateaux continue de commercer entres les îles de l’archipels, notre village et le continent et l’ont pu voir de nombreuses entreprises se créer et prospérer… ou s’effondrer. Enfin, le nombre de Shinobi envoyés en mission avaient drastiquement augmenté ces dernières semaines, dans le but de solidifier notre position sur les environs et d’avertir nos ennemis que nous étions près à nous défendre. Une bonne chose.
La sécurité à Uzushio était toujours optimale, plus d’une vingtaine de Gardes, shinobi ou non, patrouillaient dans le village jour et nuit, sans compter ceux présents en stationnement à certains points stratégique ; portes, murailles, tours… Ajouté à ça que nous étions installés sur une île dont nous contrôlons totalement le territoire… Il serait, en effet, difficile d’attaquer Uzushio et encore plus de réussir… Et c’était tant mieux. J’avais pu voir la puissance de Konoha, elle faisait largement de l’ombre à la nôtre… Et ce n’est que la seconde puissance militaire…
Arrivé à mon domaine, je saluai les gardes et pris le chemin seul, pour réfléchir et être un peu plus au calme. Le calme, le domaine en était envahis. Très peu de bruits émanaient des bâtiments, où à cette heure-ci les jeunes pousses étaient en cours donnés par les plus gradés. Certains étaient cependant dans notre square de médiation où il pratiquait cette activité.
Je décidai d’aller faire un tour à la salle d’armes, où je devrais rencontrer Kirito. Miyamoto Kirito faisait partit de la caste des Bœufs, donc de l’école du Sabre. Il excellait en kenjutsu, matière dont il avait terminé dans les premiers pendant l’année de concours. J’appréciais marcher dans le Domaine Miyamoto ; les sentiers étaient bien entretenus, les personnes respectueuses et silencieuses, mais surtout les bâtiments étaient magnifiques. D’imposants bâtiments tout en bois longeaient les différents sentiers de notre domaine. Ornés de fenêtre à l’architecture complexe et de toits voulant défier le ciel, nos bâtiments rendaient une image de force et de noblesse. Force et noblesse, une des devises officieuses du clan. On voulait plus se définir comme « Equilibre, calme et juste »… Finalement, les habitations reflétaient aussi ces mots. Rien ne semblait pouvoir les perturber de leur secrète mission, de part leur fondation solide, il procurait ce pourquoi on les avait créées…
De longs fanions violet et rouge volaient au vent, vent qui faisait sonner les décorations métalliques et ornements musicaux de divers bâtiments. Leurs chants étaient agréables aux oreilles, rajoutant un soupçon de paradis dans un cadre idyllique. Finalement, j’arrivai enfin à la salle d’armes, où des bruits de combats se faisaient légèrement entendre de l’intérieur.
Je rentrai discrètement, sans faire de bruit et observai Kirito au travail. Maintenant Senseï du deuxième cercle, tout comme moi, il était en train de donner des cours à des élèves pré-concours, les seuls dont nous avons la légitimité d’entraîner. Je m’adossai silencieusement sur un des murs du Dojo, en regardant les jeunes pousses miyamoto. Il y en avait qu’une poignée, cinq je crois, tous aux alentours d’une douzaine d’années
**Hum, ils passeront alors bientôt l’année d’examen !** D’ailleurs, cela me fis rappeler que la Cérémonie d’acceptation aura lieu dans moins d’un mois ! Nous verrons alors qui de nouveaux rejoins les castes, mais surtout si un nouveau Dragons sera nominé. J’étais le dernier élu, sur plus de vingt ans… Peut-être qu’un heureux, ou heureuse, élu se démarquera assez pour avoir la chance d’y être.
Les combattants se débrouillaient bien. Peut-être un peu trop léger sur leurs appuis, ou une prise trop ferme sur la garde de leur boken, mais rien qui ne pourrait pas être changé par de l’entraînement, toujours et encore de l’entraînement. On retrouvait le style typique des Miyamoto, ce qui était plutôt logique. Agile et vif, on ne tapait pas souvent ni trop fort, mais on visait juste. Et souvent, il ne fallait qu’un seul coup pour mettre fin au combat. Pendant que je rêvassais, un pré-ado mit en action mes pensées et fit tomber par terre, d’un coup vif mais non puissant au niveau de la tête, son partenaire. Je ne pus m’abstenir de lâcher un sifflement d’amusement, qui fut répondis par une dizaine de pairs d’yeux fixé sur ma personne.
-MATTE, on salue son partenaire et cinq minutes de pause.
Les enfants s’exécutèrent sans hésitation, rompus à la discipline Miyamoto et s’en allèrent un peu plus loin, tout en regardant leur Senseï s’approcher de moi.
▬Kirito-Kun, ça faisait longtemps ! Heureux de te revoir
-Et moi donc ! Akrillo-Kun. Alors quel bon vent t’amène dans notre Dojo, tu poses enfin tes valises ?
▬Hélas, je crains que notre Kage ait besoin de moi assez tôt, j’ai entendu dire qu’on allait envoyer une délégation, comme les deux autres villages, dans une ville commerçante…
Kirito acquiesça, puis d’un œil espiègle mais d’une voix plus sérieuse qu’à l’accoutumé, il lança
-Nous aussi, nous avons besoin de notre Akrillo ! Cela fait une éternité que tu n’es pas resté plus d’une semaine au domaine, sans partir en missions je ne sais où ! Puis tu sais, matsuoka-dono…
Je réprimai son début de phrase par un raclement de gorge
▬Non, ne parlons pas de ça, ce n’est ni le moment ni l’endroit. Puis, il est encore gaillard ! Je l’ai vue la semaine dernière, il méditait seul en haut de la colline. Il s’y est bien rendus à pieds, alors bon !
Je changeais de sujet directement, ne lançai pas de choix à mon interlocuteur.
▬Je vois que tu as de fameux guerriers ici, certains coups étaient pas mal du tout !
-Hum, tu parles… Ils sont sensés être les meilleurs de leur catégorie d’âges, mais ils me semblent bien moins doués que nous au même âge… Je suis peut-être trop dur avec eux, mais ce sont mes premiers élèves, j’aimerais les pousser au maximum…
Je comprenais mon collègue, la peur de décevoir le clan, ou soi-même, étais souvent présente chez les Miyamoto, mais il ne fallait pas se laisser submerger.
▬Ne les pousses pas trop et toi non plus, ne t’en demande pas trop, tu fais déjà du très bon boulot, la preuve.
Je repris avec une voix plus forte, en avançant vers les élèves.
▬Qui pensez-vous être le meilleur ?
Une simple question. Leurs têtes se tournèrent vers moi, la surprise se lisait dans leurs yeux. Nous n’étions pas friands de la compétition à outrances et sans but et il était rare qu’un Miyamoto cherchât à devenir le meilleur pour battre les autres plutôt que pour se battre. C’était pourquoi, lorsque l’ont posé ce genre de question, les réponses fusaient naturellement, sans jalousie ou gêne. Une jeune femme s’avança, alors que les autres acquièrent.
-Je pense que c’est moi, Akrillo-dono.
Dono, rien que ça. Je pris un air amusé, alors que j’allais chercher un boken, accroché au mur.
▬Aujourd’hui, ça sera Akrillo-Senseï. Puis-je, Kirito-kun ?
D’un geste de la main, il m’invita à continuer
-Je me nomme Asuna, Akirllo-do… Senseï. Quel exercice voulez-vous faire ?
Et alors que mon visage respirait la bonne humeur un second avant, il se transforma en un masque impassible, neutre, calme. Ma posture était équilibrée et j’étais prêt à lui apprendre une juste leçon.
▬Je vais te tuer, Asuna-San. Défends-toi.
A peine j’eu fini ma sentence et laisser le temps à mon adversaire de comprendre, je lui bondissais dessus. Il était temps qu’ils comprennent, tous ceux dans la salle, leurs véritables forces.
Après avoir lu brièvement la peur et l’incompréhension dans son regard, la jeune Asuna se mit en garde. Son Boken vient taper le mien et la fit reculer de quelques centimètres. Je ne lui laissai pas le temps de riposter. Je fis deux petits pas et j’attaquai d’estoc, avant de laisser remonter mon sabre vers le haut. D’un coup je redescendis en voulant lui taper l’épaule, mais elle arriva de justesse à se protéger, par un jeu de jambes habile et rapide.
**Bien**. Elle aurait pu lire la fierté dans mon regard si elle l’avait regardé.
Le combat continua en sens unique une dizaine de minutes. Et alors qu’il touchait à sa fin, je ralentis mon rythme habituel et attaquai grossièrement, mais pas trop, sur le côté gauche, laissant mon flanc droit non protégé. Elle avança alors dans mon espace et vint frapper mer côté de toutes ces forces. J’eu à peine le temps de freiner sa frappe avec mon avant-bras, afin d’éviter d’avoir des blessures trop graves, mais j’encaissais quand même le choc. Ceci signa la fin du combat.
Elle me regarda, avec un sourire jusqu’aux oreilles, n’en croyant pas ses yeux ! Elle avait réussi à toucher l’héritier, elle avait battu le Jeune Dragon… Je lui laissai savourer sa victoire avec ses jeunes amis, tandis que je ramassais nos deux boken et les réinstallaient sur le mur, là où m’attendais Kirito. Celui-ci me lança, pas trop fort mais agacé :
-Les laisser croire qu’elle ta vaincue ne les aidera en rien, Akrillo !
▬Et c’est là que tu te trompes, mon ami… La pression est grande pour chaque Miyamoto, et la confiance en soit de chacun d’entre nous est plutôt faible, même pour moi. J’ai rencontré un très grand épéiste à konoha, il m’a ouvert les yeux là-dessus…
Je laissai quelques secondes de silences avant de venir me placer proche de mon ami, en me massant les côtes douloureuses.
▬Aujourd’hui, une fille et ses amis viennent de rendre compte de leur force. Ils vont maintenant croire en eux et savoir que tout est possible. C'est une grave erreur de croire que la Voie des Miyamoto ne consiste qu'en un déploiement de force… Un Miyamoto bien entraînée est redoutable. S’il a confiance en soit, il est inarretable…
Kirito me regarda avec une moue approbatrice et étonné.
-Eh bien, ta nomination en Dragon t’a rendu bien sage, à moins que se soient tes responsabilités au sein du village. Tu as peut-être appris quelques choses à ces enfants, mais à moi aussi.
▬Crois-moi, ils nous restent tellement de choses à voir, à apprendre, j’aimerais les découvrir avec vous, tous ensemble. Nous mènerons le clan au summum, il sera tellement resplendissant que même de l’au-delà, nos ancêtres seront éblouis ! Mais je sais que le chemin sera long et difficile… La victoire est comme la lune reflétée dans un lac. Si l'on saute impulsivement pour l'attraper, l'on risque la noyade. Je ne noyerais pas le clan.
C’était la première fois. La première fois où j’envisageais mon avenir à la tête du clan. J’avais toujours évité cette vision, mais quelque chose en moi était en train de changer, de grandir et je l’acceptais, laissant me changer petit à petit. Kirito semblait amusé, mais il acquiesça, avant de me tendre son poing, comme au bon vieux temps et lança qu’une seule phrase. Une phrase lourde de sens, de sous-entendu et d’émotion, pour un Miyamoto.
-La pierre et le sabre…
Je lui rendis un regarde charger d’émotion… puis, tel un murmure, je lui répondis en venant plaqué mon poing au siens…
▬Et la parfaite lumière…
Au plus profond de moi, un homme , un esprit, réajuste son kimono et souriait. Il était fier de ce qu'était entrain de devenir son hôte...- Récapitulatif combat:
Techniques utilisées (les AC):
Rang :
Portée :
Description :