Balayette no Jutsu | Entraînement avec Akira le torturé (je crois)

Je n’étais plus que l’ombre du maître du Taijutsu que j’avais été, les années avaient peu à peu retiré mes réflexes et maîtrises et finalement, je n’avais plus qu’un niveau médiocre et passable. J’avais bien sûr mes deux oncles pour m’aider, mais je ne pouvais pas compter éternellement sur eux, il me fallait aussi faire mes preuves seuls !

Ça avait été là quelque chose de fort présomptueux, car je n’avançais pas et je restais toujours aussi mauvais que depuis que j’étais redevenu un shinobi. Au moins, ma maîtrise du Nintaijutsu devenait un peu plus fine et celle du Byakugan aussi, mais quant aux bases, c’était toujours un peu léger. Même mes capacités intellectuelles étaient arrivées à leur limite et je me lamentais un peu de ne pas progresser.

Mais, je n’avais pas tout abandonné, pas encore tout du moins, je m’étais alors dirigé vers une bibliothèque, espérant trouver je-ne-quel traité sur l’art du combat au corps à corps. Les figures sur le parchemin étaient étrangement familières et je tentais de retenir tout ce que je pouvais retenir. Je laissais un soupir s’échapper de ma gorge, redevenir shinobi après tant de temps, c’était rude et j’espérais un jour combler mes lacunes.

Après tout, je ne faisais pas ça pour moi, mais pour Ringo, c’était elle qui motivait mes actes, pensées, tout ce que je faisais, c’était pour elle. Et cela me poussait à ne pas abandonner, continuer encore et encore jusqu’à ce que le monde soit un endroit meilleur. Lorsqu’elle me regardait avec ces petits yeux, je sentais à chaque fois, une vague de mélancolie me traverser. Plus le temps passait, plus elle ressemblait à sa mère et cela ne faisait qu’envenimer mon deuil qui continuait de me hanter.
Vivre était dur et à cet instant précis, regardant un traité sur le Taijutsu, je me rendais compte que je n’avais pas pris la voie la plus simple, ni la plus douce, mais une voie douloureuse, amère et éprouvante ! On ne pouvait pas faire tout ce qu’on voulait dans la vie, certaines choses demandaient des sacrifices, de grands sacrifices. J’avais un certain sens du devoir qui me poussait à faire ce que je faisais. Le devoir et la collectivité étaient plus importants que ma simple petite et modeste existence. Évidemment, la vie et le bien-être de Ringo étaient bien supérieurs à tout. Elle justifiait tout, les actes les plus immoraux, les trahisons les plus violentes. Je priais le ciel de ne pas être obligé d’arrivée dans de telles extrémités.

Dans cette fraîche matinée où je m’étais aventuré dehors, désormais au chaud dans le bâtiment rempli de rouleau, assis sur un coussin, je me laissais tomber en arrière et soufflait, en regardant le plafond. Espérant trouver un quelconque message de toi pour réussir. Mais, malheureusement pour moi, Michiru, tu es morte et enterrée et je suis obligé de trouver bien des réponses seuls… Quelle souffrance ! Je ne suivais définitivement le chemin de l’ataraxie.

Ce fut alors, qu’une silhouette vaguement familière apparus à quelques mètres de moi. J’avais bien entendu enquêté un peu sur Yume avant d’aller la voir et je connaissais plus où moins les personnes qui lui étaient liés et ce frêle jeune homme aux cheveux blancs ne faisait pas exception. Il avait été nommé chuunin à la suite de l’examen en commun avec Uzushio. Il était membre d’un clan éminent que je détestais cordialement : Uchiha Akira. J’avais bien assez de raison pour haïr les Uchiha, en premier lieu, le fait qu’ils aient tué mon grand-père et mon petit frère. Mais, je ne pouvais pas haïr un enfant qui n’avait rien eu à faire avec la mort des miens. On ne pouvait pas blâmer un enfant pour les crimes de ses parents. Surtout que j’avais moi-même tué un ou deux membres de ce clan pendant les heurts avant la création de Konoha. Ils avaient tous autant de raison de nous en vouloir que moi de leur en vouloir. Cependant, les jeunes nés à l’époque de la création de Konoha n’avaient pas grandi avec cette haine et colère de l’autre qui me caractérisait… Je n’avais que trente ans et j’étais déjà vieux et en fracture avec les jeunes.

L’Uchiha était une figure assez intrigante, assez mal aimé et méprisé, de ce que j’avais compris. Vu que je connaissais Yume et si je voulais maintenir de bon rapport avec elle, alors je devais connaître un peu mieux les gens qu’elle côtoyait habituellement, ici un membre de son équipe, sous la tutelle du terrifiant Inuwashi Sora… une figure étrange que je n’arrivais pas à comprendre.

Je me décidais alors à mettre de côté mon apprentissage des sources pour aller saluer le jeune homme et le féliciter de sa promotion au grade de chuunin en toute cordialité. Cela me ferait un sujet de conversation avec Yume, une belle excuse pour aller la voir et apprendre à la connaître.
Je me levais alors, attrapais mon parchemin et mon imperméable marron sous le bras et je me dirigeais vers le jeune homme, que je saluais alors avec respect :

« Bonjour jeune homme, ne serais-tu Uchiha Akira ? Félicitation pour ta promotion à la suite de l’examen ! »

Je souriais légèrement, surtout par politesse, puis je m’inclinais légèrement et me présenta, malgré le fait qu’avec ma peau blafarde et mes yeux pâle, mon appartenance au clan Hyuga ne faisait que très peu de doute :

« Je suis Hyuga Kenzo, enchanté de te rencontrer. Yume m’a déjà parlé un peu de toi ! Je suis un ami. »

Cela me détournait de mon enseignement et me permettait de souffler un peu. Akira semblait être un garçon sérieux et propre, une bonne occasion de rencontrer quelqu’un, sans forcément penser à dix-mille choses derrières. Surtout savoir un peu plus sur ceux qui côtoyaient la cheffe de la secondaire.

Le jeune homme semblait un peu surpris, mais n’hésita pas à me rendre ma petite courbette : quel garçon bien éduqué, pensais-je. Il me confirma un instant plus tard que je n’avais pas fait erreur sur la personne, mais rétorqua aussi être assez étonné de ma démarche et ne pas savoir quoi en penser. Je ne pouvais pas vraiment lui rendre tort, parce qu’après tout, ce n’était pas anodin, ce n’était pas rien, cela pouvait être plein de chose. Mais dans ce cas-ci, c’était surtout l’envie d’un homme pas aussi doué qu’il le voudrait de fuir ses échecs.

Je restais immobile, les yeux fixés sur le jeune homme, me contentant d’aussi légèrement les épaules et plissant les lèvres dans un rictus de laisser couler. Je tentais de trouver une bonne excuse, après tout, je venais d’engager la conversation avec un jeune homme qui ne me connaissait pas et que moi, je connaissais très peu, simplement pour fuir quelques menues responsabilités, ce n’était pas très glorieux et je doutais de paraître pour un homme accompli en l’avouant. Par nos ascendances respectives, il devait s’attendre à je ne sais quelle proposition politique. Il était bien loin du compte, étant plus une distraction pour moi.

Il se hâta de reprendre pour me dire que ce n’était pas une provocation, juste qu’il ne me connaissait pas, ce à quoi, en haussant les épaules, je répondis que ce n’était rien, ce n’était pas bien grave. Après tout, j’étais plus proche de l’illustre inconnus que de la personne mondialement connue. C’était le prix à payer pour avoir laissé derrière soi, la vie de shinobi… un prix à payer que je ne regrettais pas, car j’avais donné la vie dans cet intervalle, fonder une famille. J’avais dû faire des choix, et je n’en regrettais aucun :

« Je mentirais aussi si je disais que je te connaissais bien aussi ! »

Autant être honnête, c’était aussi un inconnu pour moi et je doutais de le recroiser un peu, je ne voulais pas m’embêter avec le poids de l’honneur, ce genre de convention, je voulais juste me détendre, profiter d’un éphémère moment de détente, or de ces pensées qui m’assaillaient pour me dire que j’étais un incapable de progresser. Je portais sur mes épaules le poids des années, tout n’est plus aussi simple que quand j’étais jeune.

Pour revenir à la personne devant moi, je lisais dans son regard, une grande mélancolie, en même temps qu’il avouait que personne n’était vraiment gentil avec lui. Je pensais alors furtivement qu’il n’avait pas de chance, chaque être méritait d’être aimé et chéris intensément. J’éprouvais un soupçon de tristesse pour lui, dans le gouffre que représentait mon cœur en mille morceaux, c’était beaucoup, surtout pour un inconnu. J’avais du mal avec les enfants, probablement mon instinct paternel et le fait que le mien n’avait pas été à la hauteur. Il me demanda donc s’il pouvait m’être utile, ajoutant furtivement qu’il trouvait juste ça étrange.

Je plissais alors les yeux, un demi-sourire franc sur le visage et commença alors :

« Ne te dérange donc pas à t’excuser avec moi, je ne suis pas du genre susceptible. »

Puis, dardant un léger regard sur les rouleaux dans mes mains, je repris d’un ton coupable :

« En fait, si je suis venu te voir, c’était juste pour m’aérer l’esprit quelques instants. Tu m’as semblé être un partenaire de discussion intéressant. Il se trouve que j’ai cessé d’être shinobi quelques années et que je ne suis plus aussi bon qu’avant, j’essaye de retrouver mon niveau d’antan, mais c’est plutôt dur. »

J’avais une petite grimace sur mon visage et commença à me frotter le menton et me raclant ma gorge, j’empêchai mon esprit de partir dans le vague et me concentra :

« En te voyant, je me suis dit que discuter quelques instants avec toi pourrait me donner une petite pause pour pouvoir reprendre. »

J’haussai les épaules avant de lâcher un petit rire :

« Malheureusement, sauf si tu m’apprends avoir quelques talents pour le Taijutsu, je doute que tu puisses m’être utile, outre que de me tenir compagnie durant cette courte pause dans mes études. »

J’avais fait attention à chacun de mes mots, pour que cela ne sonne pas trop… intéressé, après tout, sortir qu’il n’était qu’une distraction était méchant, gratuitement, il y avait des sens dans les mots, chacun avait une importante et j’avais utilisé les plus agréables possible pour présenter la chose. Je n’avais aucun intérêt à blesser par mes paroles, ce jeune homme aux airs si graciles. En plus, vu toutes les rumeurs peu élogieuses à son égard, ce n’était pas la peine, je n’étais pas cruel et tout ce que je voyais, c’était un enfant, j’étais pareil au même âge.

J’aimais définitivement beaucoup les enfants.

L’Uchiha ne sembla pas me croire, je restais alors quelques instants, les sourcils froncés à l’écouter ne pas me croire. Je n’appréciais pas trop la manière dont-il me parlait. Mais, ce que je n’appréciais pas, c’était que personne ne me croyait jamais et j’en avais plus qu’assez, c’était quelque chose qui m’agaçait et le freinait dans la vie de tous les jours. Je plissais les yeux et expulsait l’air de mes poumons, de toute évidence, je gênais plus qu’autre chose en restant ici avec le jeune homme. Cette discussion tourna en rond bien rapidement et je fus persuadé que le jeune homme s’était mépris de mes intentions, mais que pouvais-je répondre à ça ? Personne ne me croyait, ni Choko, ni Chiyo, personne : j’étais à chaque fois pris pour un bonimenteur et c’était tel un poison, qui s’insinuait en moi : je décidais de ne pas rester plus longtemps en présence du jeune homme, vu que ma présence lui était pénible et que ce que je comprenais de moi-même l’était tout autant.

Je m’inclinais devant lui et tourna les talons :

« De toute évidence, tu m’es mépris sur mes intentions et je vois que je ne te cause que du souci, c’est pour cela que je vais prendre congé et espérer que nous nous rencontrions un jour dans de meilleures conditions : Au revoir, jeune Akira et ne désespère pas, tu n’as pas à t’appeler toi-même honte, personne ne devrait avoir honte de soi ! »

C’étaient peut-être des paroles dans le vide, j’étais bien incapable de savoir si j’allais toucher le jeune homme, mais peu importait, j’espérais que ces quelques mots lui feraient du bien, la douleur que je lisais en lui me rappelait un peu trop cette propre douleur dans mon propre cœur. Personne ne méritait de souffrir, fusse un Uchiha, ces gens que je haïssais du fond de mon cœur. Je souffrais et me retrouver face à quelqu’un qui souffrait pareillement était pénible. Je hâtais le pas pour retrouver ma petite Ringo, elle au moins, saurait dissiper la douleur de mon cœur !