Une fois mort, on ne peut pas revenir à la vie - Akira

Vous vous demandez sûrement ce que je fous ici ? Bah moi aussi ! On m’avait demandé de venir afin de soigner un chef de village qui avait contracté une maladie des plus rare.

Finalement, c'était juste un type avec des hémorroïdes de quatrième degré. Le pauvre avait de souffrir, mais n’importe qui aurait pu le soigner si ce dernier n’avait pas caché sa condition à sa femme. Sans déconner, j'étais venu de loin juste pour des hémorroïdes, vous imaginez ?

Bon clairement le type était tellement heureux que je le guérisse que j’étais traité comme un prince dans le village, mais des hémorroïdes quoi ! Bien entendu, j'avais réglé cette affaire assez vite et je n'avais plus rien à faire.

Je décidais donc de prolonger mon séjour au village. Le chef voulant cacher sa maladie, on avait conclu un accord sur le fait que dans son rapport, il me couvrait, m’offrant ainsi des vacances et moi, je continue à faire semblant de le soigner. Le climat n'était sympa ici, pas de vent glacial à vous donner des frissons alors que vous êtes bien habillé, pas de neige. J’avais la chance de loger dans l’auberge du village gratuitement et je pouvais boire et manger pratiquement à l'œil ! Que demande le peuple.

C’était plutôt calme, les gens n’étaient pas trop chiants et étaient reconnaissants envers moi ! Après tout, j'avais sauvé leur chef. Je n’étais pas trop pressé de rentrer me les cailler au domaine du clan et puis je pouvais bien me la couler douce un petit peu pour une fois.

Je levai la main pour appeler la serveuse et commandai une pinte de bière. La taverne était jolie et chaleureuse, tout comme la serveuse d’ailleurs, qui revient vite avec ma boisson.

-Merci. Lui dis-je en prenant la chope.

Il y avait une bonne ambiance de ce que j’ai pu voir en trois jours. On voyait souvent les mêmes têtes et des voyageurs passaient de temps en temps. Ce soir-là était particulièrement agité et un groupe de type que j’avais jamais vu, avait bien picolé.

Des gros lourds, au début, c'était des remarques déplacées sur Iori, la serveuse. Puis ils ont commencé des gestes déplacés et quand elle leur a demandé d’arrêter, il y en a un qui c’est levé et l’a frappé. Je vis le gérant paniquer et prendre un sabre qu’il avait caché sous le comptoir. Il les menaça avec en faisant quelques moulinets dans le vide, mais on voyait bien qu’il ne savait pas s’en servir. Le compagnon du mec debout se leva à son tour et s’approcha du tavernier. Posant ma chope violemment sur la table pour attirer leur attention, je me redressais poussant un gros soupir.

-Vous venez de saloper le goût de ma bière ? Dis-je en m’approchant de celui qui était en face du tavernier.

-Qu’est-ce que tu veux toi ? Rassieds-toi ou t’es le prochain. Dit-il entre deux hoquets.

Prenant mes appuis sur le sol en bois de la taverne, j'envoyai mon poing dans la tronche du premier qui partit voler contre la porte de la taverne, l’explosant en tombant à l’extérieur.

-Hein ? T’approches pas !

Celui-là, je lui réservais bien plus qu’un coup-de-poing, il se mangea en premier un coup de coude dans le bide et quelques baffes puis pour finir, j’enfonçais mon pied dans son estomac l’envoyant rejoindre son pote. J’approchais de leur table saisissant le sac qu’un des deux transportait et lui envoya dessus. Ils étaient là, devant moi à se tortiller de douleur.

-Frapper une femme, vous n’avez pas honte bande de barbares ? Cassez-vous et ne refoutez plus les pieds ici ou la prochaine fois je ne m'arrêterai pas aux coups de poings.

Je me retournais vers la pauvre Iori qui venait de se relever. Ce type de mecs me sortait par les yeux, parce qu’ils se sentent supérieurs, ils pensent qu’ils ont droit à tout, regardez ce qu’ils ont fait à ma petite Iori.

-Laisse-moi voir ça. Dis-je en soutenant son menton avec deux doigts. Ce n'est pas grand-chose, mais assit toi deux secondes.

J’utilisais ma technique d’Irou pour lui désinfecter la lèvre. Elle se laissait faire, c'était vraiment pas juste, il n'avait pas le droit de la frapper, elle qui était si gentille. Une fois mon affaire finie, je me levai pour aller poser quelques ryos sur le comptoir pour la porte et une autre chope, puis je partis poser mes fesses à ma place.

J’étais en train de discuter avec la serveuse lorsqu’un jeune homme rentra paniqué dans la taverne. Il posa ce qui me sembla être un gosse blessé sur une des tables et vociféra des ordres. Il tourna la tête regardant les personnes présentes dans la pièce et ce fut à ce moment que je le vis.

Ses yeux ressemblaient aux nôtres, mais ça ne l’était pas. La dernière fois que j’avais vu des yeux comme ça, j’avais perdu mes parents et la plupart des personnes de mon clan. Mon sang se glaça et mon cœur arrêta de battre une fraction de seconde. J’étais en train de revivre cette nuit horrible, les cris, les pleures, le sang, leurs yeux, la peur, la panique.

Un instant plus tard, j’étais revenu à moi devant cet Uchiwa et le gamin blessé. À dire vrai, je ne savais pas trop comment réagir. D’un côté, j’avais envie de lui arracher la tête et lui faire bouffer ses yeux et d’un autre, je voulais l’aider à sauver ce gamin. Cet Uchiwa avait l’air beaucoup trop jeune pour avoir participé au massacre et j’avais toujours trouvé ça injuste de tous les mettre dans le même panier. Pourquoi les plus jeunes devrais payer pour les erreurs des vieux cons ?

Mais en pratique, c’était différent, j’en avais un devant moi et je ne pouvais pas enlever cette image des Uchiwa venus massacrer notre clan et brûler nos maisons. Mon âme était en train de se déchirer en deux, hésitant entre céder à la haine ancestrale que vouait mon clan contre les Uchiwa et aider ce jeune homme.

Mais bon, il venait de faire les mudras pour soigner le garçon et s’il essayait de sauver une vie, c’était qu’il ne devait pas être bien méchant et que j’avais raison de penser qu’ils n’étaient pas tous pareils. Je desserrai mon poing et poussai un gros soupir.

Je passais au-dessus du bar dans le but de récupérer un chiffon propre que j’imbibais d’eau. Je m’approchais des deux garçons et posai le chiffon mouillé sur le front du gamin.

-Passe plus bas, ici avec ta technique. Dis-je à l’Uchiwa en n’arrivant pas à détacher mon regard de ses yeux. Je m’appelle Toshiro, je vais t’aider. Je ne savais pas que les Uchiwa avaient des médecins dans leur clan. Dis-je en rigolant avec dédain.

Activant moi aussi mes pupilles écarlate, je m’ouvris la main avec un de mes scalpels et utilisai mon sang pour panser une vilaine entaille qui saignait abondamment afin d’éviter qu’il ne se vide de son sang.

J’effectuais ensuite les mudras pour la paume mystique et passai sur les blessures du gamin. Il était dans un piteux état.

-Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Demandais-je en étant concentré sur la zone où je passais avec mes mains.

À première vue, on aurait pu croire que le gamin s’était fait piétiner par un cheval en rut, il avait pas mal de blessure interne, des bleus et avait de la fièvre.

-Rah ! Les animaux. Se mettre à trois sur un gosse…

Des lâches ! Il n'y avait pas d’autres mots pour décrire des adultes s’en prenant à un môme. L’Uchiwa se présenta et je pus ainsi mettre un prénom sur ses pupilles.

-Bien sûr. Répondis-je à sa requête.

C’est vrai que mine de rien, j’avais pas mal de question à lui poser. C’était ma toute première fois avec un Uchiwa. Toutes les informations que je connaissais sur eux me venaient de “on dit” et des différents bouquins que j’avais réussis à chopper à droite et à gauche. Il avait l’air plus jeune que moi et n’avais sûrement pas dû participer à la boucherie, mais il en avait sans doute déjà entendu parler. Quoique, je ne sais pas si à leur place je m’en vanterais.

Enfin bref, quoi qu’il se passe, hors de question de laisser ce gosse y passer, il en valait de ma réputation et sûrement celle d’Akira. Il avait l’air tout chamboulé et pas qu'à cause de ma présence.

-Essaye de te calmer. Lui dis-je. Si tu veux vraiment le sauver, reste maître de tes émotions.

Il proposa de le retourner, puisque le sang ne voulait pas s’arrêter de couler et qu’on avait réparé toutes les plus grosses plaies sur la face avant du corps. J’attrapai une partie du corps du gamin et le retourna tout doucement en même temps que mon collègue médecin.

Le gamin avait du sang partout, ça devenait difficile de repérer à quel endroit il était touché.

-Écoute, j’ai déjà vu pire. Dis-je pour essayer de rassurer Akira. On va faire un truc, je vais mettre autant de chakra que je peux, mais tu vas devoir m’indiquer où sont précisément les blessures à refermer. Et si tout se passe bien, on discutera autour d’un truc à manger ou à boire.

Penser à manger dans une situation pareille. Honnêtement, quand je suis allé faire de la médecine sur un champ de bataille accompagné de Zennosuke, j’avais vu assez de trucs pour m’immuniser à ça. Surtout que le gamin allait s’en sortir vu que je m’occupais des soins et qu’en plus j’étais accompagné par un autre médecin.

-Hésite pas à soigner les petites plaies quand tu vois que je reste un peu plus longtemps sur les grosses. Dis-je en effectuant les mudras de la paume mystique.

J’attaquais directement la plus grosse des plaies qui était assez visible et identifiable, ils ne l’avaient vraiment pas loupé. Sous les indications d’Akira, je passais de plaies en plaie me répétant.

“Ne me fais pas mentir, tiens le coup gamin.”

Technique utilisée: