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Réapprendre • solo

Myōshin Junko
Myōshin Junko
Uzushio no Jonin
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Réapprendre • solo Lun 24 Mai - 16:37
Myōshin Junko


Animation Pentecôte
(inshallah, comme on dit)

Quelques jours se sont écoulés depuis le retour de l’expédition. Partie traquer une légende, celle-ci est revenue amoindrie, mutilée, mais victorieuse. Un mot difficile à admettre, tant les pertes sont lourdes, mais un mot nécessaire, pour ne pas perdre espoir, pour ne pas céder à la tentation d’admettre que cette folle entreprise était finalement vaine. La victoire sur qui ou sur quoi, alors ? Certainement pas sur le mythe qu’ils poursuivaient, car face à leurs yeux impuissants, il est devenu réalité. Ils traquaient le bruit du vent, ils ont découvert une tempête. C’est donc une victoire sur un ennemi qui n’existe pas. Une victoire pour se soulager la conscience. Mais, véritablement, une défaite cuisante.

Tout est calme à présent, l’orage est passé ; la nuit s’est emparée d’Uzushio et, avec elle, les hommes se sont tus. La fièvre qui embrase habituellement la ville a laissé place à une brise rassurante. Elle offre un peu de répit, dans ce monde sans cesse en mouvement.
Au loin, une sirène retentit, brisant la tranquillité apparente, comme un appel à l’aide, un hurlement disgracieux, qui résonne pourtant en harmonie avec la mélodie de la nuit.
Seul témoin de ce cri déchirant, alors que les âmes d’Uzushio semblent avoir trouvé le repos, elle est étendue sur un lit qu’elle n’a pas défait. Les yeux grands ouverts, elle fixe le plafond silencieusement, absorbée dans sa contemplation. La lumière de la rue filtre à travers les stores vénitiens, révélant des formes étranges, à peine visibles, renforcées par la Lune qui projette son spectre sur les murs immaculés.

Doucement, elle passe une main sur les draps lisses et constate leur mouillure. Se redressant subitement, elle sent le froid la saisir ; un froid humide, jusque dans ses os. Elle passe une main sur sa nuque, comme pour s’en assurer, mais elle connait déjà la réponse : elle est trempée. Un accès de fièvre…
Elle lève la tête vers le plafond, comme si elle s’attendait à y voir quelque chose. Mais il est blanc, constate-t-elle. Nulle trace de l’œil fantastique à l’iris électrique. Elle se sent soulagée : elle est vivante.

Quelqu’un entre, une aide-soignante, et elle devine derrière un sourire qui se veut rassurant une fatigue certaine. Depuis combien de temps cette jeune femme travaille-t-elle ? Celle-ci s’approche, lui parle avec douceur ; elle aurait appelé à l’aide, mais elle ne s’en souvient pas. Etait-ce ce cri dans la nuit ?
Cela fait longtemps qu’elle n’avait pas rêvé ainsi. Elle se croyait enfin guérie… Mais il a suffi d’un rien. Cela ne s’arrête jamais vraiment. « Quel enfer… » songe-t-elle.
La jeune femme se rend compte que les draps sont moites et que la dame est transpirante. Elle l’aide à se lever, sortir du lit dont il faudra changer les draps, et l’emmène jusqu’à la douche de la chambre. Chacun de ses gestes est très doux, et pourtant l’on peut sentir que sa poigne est ferme. Sans rien dire, la dame se laisse faire, comme si tout ceci était normal. Mais au fond, elle ressent une grande honte. Elle baisse la tête, détourne le regard. Elle a peur de regarder l’aide-soignante, car elle sait ce qu’elle verra dans ses yeux : « Vous avez abandonné. »

« Où est passée votre volonté inébranlable, qui vous poussait, chaque jour, un peu plus loin. Toujours plus loin. Où est passée cette rage de vivre, cette haine des chaînes, cette soif de vengeance. Où est passée celle qui disait : ce sont les actes qui font ce que nous sommes. Elle n’est pas morte, ce n’est pas vrai. Elle est là, devant moi. Mais vous… Vous avez baissé les bras. Vous l’avez abandonnée. »

C’est vrai, elle a abandonné. Mais elle est lasse, accablée, écœurée. Parce qu’elle plaçait trop d’espoirs en ce qu’elle a ramené de sa mission, elle s’est retrouvée complètement démunie face à son incompétence. Cinq jours à parcourir les symboles tracés à l’encre. Cinq jours perdus. Elle n’y arrive pas. Elle ne sait pas le lire. Elle ne comprend pas. Et maintenant, elle rêve de Lui. Elle rêve qu’il dévore ses entrailles et qu’il se repaît de son âme. Dieu effroyable et libre, car elle ne comprend pas comment l’enchaîner.

Entrebâillant la porte qui sépare la salle d’eau de la chambre, elle regarde discrètement la demoiselle s’affairer. Ses gestes sont précis. Il n’y a pas d’empressement, en dépit de l’heure, il n’y a pas d’envie de finir plus vite. Il n’y a que de la bonté et de l’amour, un dévouement sans faille qui transparait à chaque mouvement. Ouvrant un peu plus la porte, la dame lui demande :
« Quel âge as-tu ?
J’aurai vingt ans le mois prochain.
Pourquoi fais-tu tout ça ? »
Un sourire, qui plisse un peu plus les cernes sous ses yeux. Elle comprend ce que veut dire cette dame. Elles doivent avoir une vingtaine d’années d’écart. Vingt ans, c’est long. On a le temps de faire des erreurs, de douter, de regretter. On a le temps de voir le monde changer et de se sentir impuissant, dépassé.
« Parce que d’autres en ont besoin. »

Quand elle sort de la douche, un peu plus tard, la jeune femme est partie. Elle a laissé une petite lumière allumée dans la chambre, et les ombres sur les murs ont disparu. C’est mieux ainsi, songe la dame. Et son regard se pose sur les parchemins parsemant le bureau. Elle s’approche, claudiquant péniblement, et passe sa main sur les pages jaunies. Parce que d’autres en ont besoin… Cela ne veut pas dire qu’elle en a les moyens. Cela ne veut pas dire qu’elle n’a pas peur, elle aussi. Mais cela veut dire qu’elle le fera quand même, en dépit de la difficulté et des obstacles, non pas pour elle, mais pour les autres.

Inspirant longuement, la dame s’assied devant la table. « D’accord, murmure-t-elle, réessayons. »

C’est un rayon matinal qui vient chauffer sa joue et la sortir de son sommeil. Elle se redresse péniblement, massant sa nuque tendue. Elle a fini par s’endormir à son bureau, tard dans la nuit. Regardant l’encre sur ses doigts, elle essaie de se souvenir, en vain. Tout est flou dans son esprit, elle ne se souvient que des symboles dansant tout autour d’elle, sans qu’elle ne parvienne à les attraper. Elle se lève difficilement, ses membres engourdis reprenant vie, et essaie de ranger ses notes. Un bref coup d’œil confirme ses craintes : elle n’a pas avancé.

« Sur quoi travaillez-vous ? » lui demande la jeune femme, plus tard dans la journée.
Elle est revenue, surement après un sommeil réparateur, elle aussi. Elle a l’air de bonne humeur et la dame lui sourit doucement. Elle ne peut pas lui répondre, malheureusement. Elle n’a pas le droit – elle se l’est interdit. Lorsque l’infirmière s’avance pour regarder ce qui tracasse la dame, celle-ci se lève brusquement, manquant de perdre l’équilibre à cause de sa jambe immobilisée. Son regard est plus dur, comme un avertissement ; la plus jeune comprend. « Ce n’est pas grave… » Elle a dit ça avec un sourire, mais elle est blessée, cela se voit. Elle aurait aimé partager ce secret, alors qu’elle la voit s’arracher les cheveux depuis plusieurs jours. Elle aurait aimé pouvoir l’aider, d’une façon ou d’une autre. La dame ouvre la bouche, comme pour s’excuser, mais la referme sans avoir parlé. Elle ne peut pas la mêler à ça. Elle ne peut pas… « Vous savez, parfois cela ne sert à rien d’insister. Il faut prendre du recul, commencer plus petit, par ce qu’on sait faire de mieux, retrouver ses réflexes. Il n’y a pas de honte à ça… » Elle lui explique qu’au cours de ses études, lorsqu’elle n’arrivait pas à résoudre un exercice, elle ne s’attachait plus au sujet véritablement, mais plutôt à la typologie de problème. Il faut trouver un point commun entre ce que l’on essaie de résoudre, et le reste de nos connaissances.

La typologie… Voilà qui fait réfléchir la dame. Cela sonne comme une bonne idée, à vrai dire, car les techniques de Fuinjutsu peuvent facilement être catégorisées : les barrières que l’on peut elles-mêmes subdiviser selon le nombre de points d’ancrage, les sceaux de renforcement qui permettent de meilleures résistances, les sceaux d’affaiblissement qui ont le rôle inverse, les sceaux d’entrave également… Et certainement qu’il y en a d’autres, mais c’est cette dernière catégorie qui intéresse la dame, dans les faits.
Commencer plus petit … Peut-être qu’il y a effectivement une lecture particulière des sceaux d’entrave. Mais elle en connait déjà quelques-uns, à vrai dire, et celui-ci lui parait bien plus complexe. Quelque chose lui aurait échappé toutes ces années ? Cela vaut le coup d’essayer cependant, et de toute façon elle n’a pas d’autre solution sous la main. Alors elle range tout ce qui concerne le sceau indescriptible ; elle fait table rase des échecs.  

Cependant, si elle souhaite travailler dans de bonnes conditions, elle va manquer de matériel. Elle pense à un ouvrage en particulier, sur les sceaux d’immobilisation, de contrainte et d’enfermement – l’entrave au sens large, globalement. Un livre assez connu, car elle sait qu’il en existe plusieurs exemplaires à la bibliothèque de l’Académie – plus pour les professeurs et les jeunes gens fraichement diplômés que véritablement pour les apprentis shinobis, il faut l’avouer, mais cette bibliothèque œuvre également à la sauvegarde du patrimoine culturel shinobi et c’est la raison pour laquelle l’on peut y trouver de tout.
Alors qu’elle envisage de demander à l’une de ses connaissances de passer la voir avec ce dont elle a besoin, on vient l’ausculter. Son corps semble rétabli, dans l’ensemble, à l’exception du haut de sa jambe et de sa hanche, bien sûr. Il n’y a malheureusement rien à faire. Elle en a trop fait, elle a trop forcé. Seul le temps peut réparer ce qui a été brisé, à présent. Il accepte de la relâcher, mais il lui demande de se ménager, la prochaine fois. Elle sourit tristement. D’une certaine façon, il lui annonce qu’elle commence à vieillir. Son corps ne se régénère plus aussi rapidement qu’avant. Mais contrairement à d’autres – comme certains Omura –, elle est prête à l’accepter ; avoir une fin, ça lui convient.

Elle s’en va, donc, de nouveau libre.

Il lui faut du temps pour arriver jusqu’à son domicile. Elle se sent maladroite avec les béquilles qui lui ont été fournies et elle n’est pas mécontente de pouvoir s’en débarrasser, une fois arrivée. Elle a fait un détour par l’Académie, pour récupérer l’ouvrage dont elle aura besoin, et se laissant tomber sur un fauteuil, elle commence à le feuilleter.

C’est une sorte de grand répertoire de techniques, triées par ordre de complexité. La diversité des techniques présentées en fait un ouvrage somme tout assez générique, qui ne permet pas de rentrer dans le détail de toutes les méthodes qu’il présente, seulement l'une ou l'autre, mais ce n’est de toute façon pas son objectif. La généralité lui convient assez bien, puisqu’elle souhaite trouver ce qui unit tous ces Fuinjutsu.
A l’évidence, le sceau qu’elle a trouvé dans le temple d’Okkin n’y figure pas, tout comme ceux conçus par le clan Uzumaki – et jalousement conservés dans leurs archives. En revanche, elle tombe sur quelques pages intéressantes, dans la deuxième moitié du livre, au sujet du Zekka Konzetsu no In, ou encore du Jigô Jubaku no In, deux techniques qu’elle maîtrise plutôt bien.

C’est en le feuillant de la sorte qu’elle finit par faire tomber une feuille d’entre les pages du bouquin. Croyant tout d’abord à une dégradation de l’ouvrage, elle s’aperçoit en ramassant la feuille pliée qu’il s’agit en réalité de notes prises avec soin. L’écriture est appliquée, les lettres sont bien rondes : quelqu’un de jeune, certainement, et à en croire la façon dont tout est ordonné et surligné, elle parierait plutôt sur une jeune fille. « Kokuu… » lit-elle à voix haute.

Ninjutsu #3 : Kokuu


Mudrâ :

Réapprendre • solo 120px-Mudra-Naruto-Chevre.svgRéapprendre • solo 120px-Mudra-Naruto-Serpent.svgRéapprendre • solo 120px-Mudra-Naruto-Tigre.svg
Chèvre
(les doigts ne
sont pas croisés
➜ Tigre)
Serpent



Tigre
= Katon



Remarques :
- quelques mètres autour de l’utilisateur (~ 10m)
- visible pour tout le monde
- technique assez lente / pas instantanée
  => pas d'effet de surprise
- pas en intérieur (nuage)

/!\ pas forcément de Katon > parchemin explosif OK


Elle regarde les pages entre lesquelles étaient glissées les notes ; à l’évidence, l’élève les a oubliées là, ou il s’en est servi de marque-page, car cela porte sur un tout autre sujet. Posant le livre sur ses genoux, elle compose les trois mudrā – chèvre, serpent et tigre – avant de libérer un peu de chakra dans l’espace autour d’elle : il ne se passe rien.
Reportant son attention sur la note, elle se rend compte de son erreur. « Ah, c’était surligné… » Il lui aurait effectivement fallu tout lire avant d’essayer, car il est écrit noir sur blanc que cette technique ne s’utilise pas en intérieur. Un nuage… La « pluie noire ». Ce serait donc plutôt une technique Suiton ou Raiton ? Etrange, car comme l’a si bien noté l’élève, il n’y a aucun mudrā véritablement associé à l’eau. Le Serpent pourrait correspondre à l’élément Raiton, cela dit. Quant à celui du Tigre, qui achève la composition, il a l’air de jouer un rôle important, comme l’indique la dernière remarque, mais elle ne comprend pas bien lequel.

Délaissant totalement l’ouvrage qu’elle parcourait, elle s’enfonce un peu plus dans son fauteuil, pensive. C’est une énigme qui lui plait bien ; une technique dont elle ne connait pas totalement l’effet, et pas totalement la cause.
Ainsi, peu à peu, une autre théorie émerge : la pluie noire et le nuage ne font pas référence, respectivement, aux éléments d’eau et de foudre. Il s’agit plutôt d’une espèce de nuage de suie, provoqué par la combustion incomplète du bois. Car, maintenant qu’elle y pense, le Serpent, c’est aussi pour la Terre et le Bois. Tout d’un coup, l’enchaînement des mudrā parait beaucoup plus logique. Par contre, elle n’a aucune idée de ce qu’une telle production pourrait causer, dans les faits. Une gêne pour les adversaires, peut-être ? Et il reste encore le mystère de la dernière remarque… Doit-on utiliser un Katon ou un parchemin explosif sur le nuage de suie ? Là encore, elle n’est pas certaine que cela ait véritablement un effet intéressant. Finir de brûler de la suie, cela n’a pas tellement d’intérêt.

Pour être définitivement fixée, il lui suffirait certainement d’aller sur son balcon et d’exécuter proprement l’enchaînement de symboles, jusqu’à trouver le bon dosage de chakra et obtenir un résultat probant. Mais un rapide coup d’œil par la fenêtre lui apprend que le temps est toujours clair et que le Soleil se couche déjà. Un temps peu propice aux expérimentations impliquant des nuages. Alors elle reste-là, caressant doucement l’écriture, du bout des doigts. La journée est passée si vite…




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Myōshin Junko
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Re: Réapprendre • solo Lun 24 Mai - 16:39
Myōshin Junko

Le lendemain, le temps est à la grisaille – tout comme l’humeur de la dame. Elle a mal dormi, n’ayant pas eu le courage de se sortir de son fauteuil pour se trainer jusqu’à sa chambre. Ses muscles lui font mal et le manque de sommeil se fait sentir. Elle a commis l’erreur, la veille, de poser sa jambe sur la table basse, espérant ainsi la maintenir immobile, mais elle s’est mal positionnée et maintenant elle a l’impression de ne plus rien sentir, de sa hanche jusqu’à ses pieds.
Se redressant péniblement, elle essaie de masser les muscles en amont, en bas du dos, pour activer le flux sanguin. En dépit de toute la douceur dont elle fait preuve, elle a terriblement mal. Elle sent des myriades de petites piques sur sa peau, comme des morsures d’insectes.

Pour oublier cette sensation désagréable, elle essaie de se trouver une occupation immédiate. Son regard tombe sur le livre qu’elle lisait la veille, et la note de la kunoichi inconnue. C’est vrai qu’elle n’a finalement pas élucidé ce mystère. Mais elle n’est plus très certaine de son coup ; un parchemin explosif en plein village, ça risque d’alerter la garde pour pas grand-chose. Il lui faudrait se traîner jusqu’aux terrains d’entraînement… Elle soupire doucement. Dans cet état, et par ce temps ? Elle se sent un peu flemmarde ; elle a envie de s’emmitoufler dans une couverture et de profiter d’un thé chaud. Ne rien faire, regarder la pluie tomber dehors, dormir.
Mais en agissant ainsi, n’est-elle pas déjà en train de renoncer à l’autre mystère aussi ? N’est-elle pas en train de repousser l’ultimatum ? Rester chez elle pour travailler les sceaux, pourquoi pas. Mais pour ne rien faire… Voilà autre chose.

« Tu te cherches une excuse… » se murmure-t-elle à elle-même, comprenant finalement le piège que lui tendait son esprit. Sous couvert de ne pas vouloir sortir, elle en profite pour abandonner son étude. C’est lamentable de sa part. Finalement, la jeune aide-soignante avait raison. Peu importe la taille du mystère – une simple technique basique, ou un sceau pour enchaîner un Bijuu –, elle baisse les bras.
Elle s’approche de la fenêtre, regardant la rue en contre-bas. En dépit du temps, pas mal de gens sont de sortie. Elle relève les yeux, observant son reflet à peine visible sur la vitre. Elle y voit une femme au regard dur et aux traits figés, une femme qui juge et qui méprise. C’est elle, Myōshin Junko, ce personnage qu’elle a façonné au fil des années, comme un masque immuable. Et maintenant, elle en paie le prix. On s’attend à ce qu’elle agisse d’une certaine façon, et elle n’a plus le droit à l’erreur, au faux pas, à la flemmardise. Elle pouffe malgré elle. « C’est bien fait pour toi ! » pense-t-elle. Assez traîné, il faut sortir. Il faut montrer, sinon aux autres, à soi-même, que l’on est digne de porter ce masque.

Le chemin des terrains lui semble bien plus long qu’à l’ordinaire. Elle s’empêtre dans ses mouvements. Mais cette fois, contrairement à la veille, elle sent qu’elle prend de l’assurance au fur et à mesure – peut-être parce qu’elle a compris qu’elle n’aurait pas d’autre choix. Elle trouve finalement un rythme qui lui convient, et lorsqu’elle arrive à destination, c’est comme si les deux bâtons qui la soutiennent sont une extension de son corps. Deux jambes un peu rigides, mais qui font l’affaire. Cette aventure au cœur d’Uzushio lui a fait oublier le confort et la chaleur de sa maison. Elle ne regrette pas le déplacement, quand bien même elle n’a toujours pas testé la technique mystérieuse ; cela aura au moins eu le don de la remotiver.

Elle se trouve un coin tranquille non loin d’un bosquet, ignorant le regard curieux que lui lancent deux jeunes, alors qu’ils la voient passer en clopinant. Elle a pris avec elle quelques parchemins explosifs et le papier froissé. Elle n’a malheureusement aucune connaissance en Katon, elle n’a donc pas vraiment le choix. D’ailleurs, elle ne sait pas trop si elle va arriver à faire cette technique, finalement, parce que ses connaissances en Ninjutsu sont assez limitées et globalement elle n’a jamais utilisé que du Suiton. Elle repense brièvement aux deux shinobis qu’elle a vu s’entrainer un peu plus loin ; si elle n’y arrive pas, il faudra peut-être qu’elle leur demande, ils avaient l’air plus bercés dans ce genre de techniques. Mais pour l’heure, elle doit déjà essayer. Elle est venue pour ça, pour prouver qu’elle n’a pas abandonné.

Se tenant maladroitement debout, la jambe en équilibre, elle fait un premier essai. Chèvre, Serpent, Tigre. L’enchaînement est rapide, mais le malaxage du chakra est approximatif. Déconcentrée par son effort pour tenir droit, elle a été avare en chakra et l’a relâché un peu n’importe comment. Elle fronce les sourcils, tentant de trouver une meilleure position. Elle ne veut pas avoir à s’asseoir par terre, le sol est humide.
Elle réessaie alors, plus sereine. Chèvre, Serpent, Tigre. Le flux de chakra est maîtrisé cette fois. Suivant les indications qu’elle a, elle le libère autour d’elle, dans un espace assez large, puis le fait remonter, pour le concentrer d’avantage quelques mètres au-dessus de sa tête. S’il faut former un nuage, c’est peut-être la meilleure chose à faire. Ce n’est pas quelque chose de ciblé, il faut donc que ce soit uniformément dense. Elle lève les yeux vers le ciel. Au début, elle ne voit rien de particulier, mais peu à peu elle constate que quelque chose se forme. Le chakra, invisible à l’œil nu, mais pas à ses yeux de senseur, cède la place à de minuscules particules qui s’agrègent et forment effectivement un petit nuage. Elle sourit ; la première étape semble être un succès.

Après quelques instants, quelque chose se met à tomber du nuage ainsi formé. Alors ? Elle tend la main. Mais contrairement à ce qu’elle avait imaginé, ce n’est pas de la suie. C’est une sorte de liquide noirâtre, qui tombe sous forme de grosses gouttes. Aurait-elle échoué à reproduire la technique ? Elle frotte le liquide étrange entre ses doigts. C’est un peu plus visqueux que de l’eau et ça colle un peu aussi. Elle porte la mixture à son nez, instinctivement. Une sorte… d’huile ? Et alors qu’elle prend conscience de ce dont il pourrait s’agir, elle se rend également compte des effets que la présence d’une telle substance pourrait produire. Alors, sans demander son reste, elle récupère ses béquilles et file se mettre à l’abri sous les arbres le plus vite possible. Si c’est bien ce que l’odeur et l’aspect laissent supposer, la dernière remarque de la note prend tout son sens : l’huile est un excellent combustible.

Elle attend quelques instants que le nuage ait terminé de déverser sa pluie. Elle n’est pas certaine d’avoir bien compris ce que faisait la technique, ni si elle l’a correctement exécutée, mais avant de modifier sa façon de faire, elle souhaite faire un nouvel essai pour confirmer la nature du liquide. Pour cela, il faut qu’elle ne soit pas dans le champ d’action, cette fois, car elle compte bien faire exploser l’un des parchemins qu’elle a amené. Elle est suffisamment blessée comme ça, pour ne pas avoir envie de prendre feu.

Alors, elle place quelques parchemins sur plusieurs des arbres où elle s’est abritée, avant de ressortir du bosquet et de prendre un peu de distance, se plaçant à quelques mètres de là. Elle renouvelle ensuite l’exercice : les mudrā, le flux de chakra, le nuage… Tout se déroule comme la fois précédente, ce qui est tout de même rassurant. Elle voit alors les premières gouttes commencer à tomber. Elle attend encore ; dans les arbres, la pluie s’infiltre plus lentement. Il faut attendre que le liquide glisse le long des feuilles, rampe sur l’écorce des arbres, avant de toucher le sol.

« Katsu ! » Une exclamation, puis une détonation. Devant ses yeux émerveillés se déroule un spectacle magnifique. Le feu de l’explosion semble se propager, s’intensifier, et un souffle de chaleur vient chatouiller son visage. L’excitation la saisit, alors qu’elle réalise qu’elle connait enfin la réponse. Une pluie d’huile inflammable ! Une pluie en apparence inoffensive mais qui, couplée à un Katon ou une bonne explosion, en amplifie les effets. Voilà pourquoi il n’y avait pas de mudrā pour le Suiton ; voilà aussi pourquoi il y avait le Serpent –  l’huile étant  organique, c’est donc bien l’élément Bois – et le Tigre.

Elle sourit bêtement. Ce n’est sûrement pas grand-chose en apparence, mais cette petite parenthèse lui a fait du bien. Elle renoue avec le plaisir de chercher des réponses, de tâtonner dans le noir, et de finalement résoudre un mystère.




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Re: Réapprendre • solo Lun 24 Mai - 16:43
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C’est la pluie qui a finalement raison de son émerveillement et de sa félicité béate. S’abattant sans ménagement sur Uzushio, dans un vrombissement du tonnerre, elle met un terme au spectacle de flammes. Il ne reste bientôt plus que des arbres à moitié calcinés, parfois brisés par l’explosion, et l’eau se mélange peu à peu à la terre et au charbon de bois, formant une boue infâme. Pour la dame, il est temps de partir. Elle s’est prouvé à elle-même qu’elle en était capable, mais il ne serait pas raisonnable de rester sous cette pluie battante, qui semble gagner en force un peu plus chaque seconde. Tomber malade serait véritablement une emmerde dont elle se passerait bien.

Lorsqu’elle arrive chez elle, elle est trempée de la tête aux pieds. L’épisode orageux aura été d’une rare intensité, et il n’y a pas un carré de sa peau, pourtant protégée par ses habits, qui n’est pas mouillé. Elle regarde sa jambe immobilisée avec détresse, se demandant si cela va réussir à sécher correctement. Peut-être faudra-t-il qu’elle retourne à l’hôpital, car en touchant un peu la surface du plâtre, elle sent qu’il se délite déjà.
Une fois séchée et dans des habits secs, elle retrouve le confort de son fauteuil. Elle a préparé un thé amplement mérité, et a posé sa jambe sur une pile de serviettes, dans l’espoir que celles-ci absorbent l’humidité présente dans la matière – sans réellement savoir si cela sera efficace.
Elle s’accorde quelques instants pour souffler un peu, écoutant le bruit de la pluie qui frappe sa fenêtre. Quelle aventure, finalement ! Et, de nouveau, un sourire apparait sur son visage, comme elle repense à l’émotion qui l’a saisie, quand elle a enfin élucidé le mystère. Une si petite chose… Qu’est-ce que ce sera, quand elle comprendra le sceau qui a emprisonné la Chose !

Alors soudainement animée par un intérêt vorace, elle se saisit du bouquin sur les sceaux, prête à en extraire l’essence. Elle lit attentivement les premières pages ; il y a là quelques explications sur ce qui est considéré comme relevant de l’entrave, et les différentes nuances que l’on trouve dans ce terme. Des notions assez simples, à destination du débutant, mais elle s’efforce de ne pas sauter les paragraphes en question. Il est toujours bon de suivre le raisonnement de l’auteur, pour ne pas se trouver perdu plus loin, parce qu’une définition aura été formulée un peu différemment. Portant la tasse de thé à ses lèvres, elle réfléchit à tout ce qu’elle a déjà enseigné de ce domaine, à la façon dont elle a formulé les choses, et à la façon dont d’autres ont réalisé l’exercice. C’est un domaine qui lui plait bien, elle trouve que c’est assez instinctif. Tout est écrit, finalement, tout est sous nos yeux, pour peu que l’on sache décoder cette langue un peu particulière.

Elle connait bien le premier sceau qui est présenté par l’auteur : Funyu. Le principe est assez simple ; la technique permet d’en sceller d’autres, de type Ninjutsu, dans un parchemin, pour les libérer éventuellement à posteriori. A l’époque, c’était Haruka qui lui avait enseigné ce sceau, et si sa mémoire ne lui joue pas des tours, c’était certainement la première fois que les deux femmes se rencontraient. Le début d’une belle aventure, là aussi… A cette pensée, la dame eut un pincement au cœur. Perdre Haruka, c’était perdre une cheffe admirable, mais également une véritable confidente. Elles avaient tant de points communs – jusqu’à leurs domaines de prédilection, le Fuinjutsu, la Sensorialité, les techniques Suiton…

Elle tourne la page. Le problème du Funyu – comme du Fuuinka no Bousu qui figure à la page d’après –, c’est qu’il n’emprisonne que des choses inertes et tangibles, finalement. Des techniques, des armes… Rien qui ait un esprit, rien qui ait un corps. En revanche, il serait intéressant de comparer ces techniques-là à celles qui visent des êtres, pour se rendre compte des différences, comprendre ce qui change…
Elle passe plusieurs pages assez rapidement, cherchant une technique qui pourrait correspondre. Elle tombe finalement sur quelque chose d’intéressant. Ce n’est pas vraiment ce à quoi elle s’attendait, mais c’est tout de même un bon début. « Sceller les forces vitales » lit-t-elle. La cible est un être vivant, mais plutôt que de le sceller lui entièrement, c’est une partie de son être seulement qui est ciblée. La force vitale… Elle se demande ce que cela peut être, concrètement. En lisant le bref résumé qui accompagne le titre, elle comprend qu’il s’agit d’empêcher la cible de se mouvoir correctement. Elle a une moue un peu dubitative ; pour elle, le mouvement et la force vitale devraient être deux choses différentes. Tout dépend de la définition que l’on donne à « vivre », mais pour elle cela ne passe pas nécessairement par le mouvement. Cet amalgame la fait un peu tiquer.

Plus bas dans le descriptif, son œil est attiré par la mention de plusieurs autres techniques aux effets similaires, mais ciblant d’autres « parties » de l’être vivant. La sénescence mentale… Voilà qui est intéressant. Elle va à la page indiquée. La sénescence, c’est déjà plus concret que la force vitale. C’est un mécanisme biologique, quelque chose de palpable, et qui ne laisse pas place à l’interprétation. Elle lit attentivement.
Le but est de couper court à toute activité cérébrale. Enfin, pas complètement, mais une bonne partie. Sceller l’imagination, c’est sceller une partie du cerveau, bloquer certaines communications. Tout d’abord, le réseau du mode par défaut, qui joue un rôle dans tout ce qui relève de la mémoire, des souvenirs et de la projection dans le futur. Ensuite, le réseau responsable de l’organisation et jouant un rôle dans le processus de concentration. Et enfin, le réseau de saillance, qui fait un tri dans les stimuli, transmettant les plus pertinents.

C’est assez technique, finalement, à tel point qu’elle se demande si quelques connaissances en Iroujutsu ne seraient pas nécessaires. Mais les explications sont claires, l’auteur semble maîtriser le sujet. Elle poursuit sa lecture des effets, passé ce petit aparté médical. Comme mentionné un peu plus tôt, bloquer lesdites parties du cerveau, c’est contraindre l’imagination et perturber la concentration. Ainsi, la maitrise de certains domaines s’en trouve affectée : le Genjutsu, l’Iroujutsu, les capacités Sensorielles, notamment. Elle fronce légèrement les sourcils, comme elle poursuit sa lecture, mais cette fois ce n’est pas parce qu’elle est en désaccord avec l’auteur, c’est parce qu’elle est absorbée par ce qu’elle lit. Elle essaie de ne rien rater de la description des effets, en dépit du vocabulaire médical technique.
Pour le Genjutsu, cela coule de source effectivement : les illusions, c’est l’imagination à l’état pur. Pour l’Iroujutsu, elle comprend également. Il faut beaucoup de concentration, pour coordonner ses actions, et puiser allègrement dans sa mémoire, car c’est un domaine très pointilleux. Elle a un peu plus de mal à expliquer en quoi cela affecte les capacités sensorielles, par contre. En tant qu’utilisatrice, elle n’a pas particulièrement l’impression de devoir faire preuve d’imagination, ni d’avoir une bonne mémoire. La concentration, certainement, joue un rôle assez important… Mais maintenant qu’elle y pense, c’est certainement le réseau de saillance qui est directement impliqué. Les senseurs recevant simultanément de très nombreux signaux, puisque toute chose contient du chakra, il faut parvenir à faire le tri assez efficacement… Elle affiche une moue satisfaite. Cette technique lui plait bien, à vrai dire.




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Re: Réapprendre • solo Lun 24 Mai - 16:44
Myōshin Junko

Après toute cette description scientifique des effets, c’est au tour du sceau en lui-même d’être décortiqué. C’est là que le charabia précédent prend tout son sens. L’auteur a recopié le sceau en entier, pour le soumettre à une première expertise du lecteur. Il semble complexe, agrémenté de nombreux sinogrammes et autres symboles. La dame essaie de faire le parallèle avec quelque chose qu’elle connait, mais elle pèche par son ignorance.
Elle repense aux sceaux qu’elle maitrise et qui affectent l’être humain : ils se fondent tous sur la théorie des hexagrammes (ou trigrammes, selon la technique, mais ce sont les mêmes fondamentaux). Le seul qui fait un peu exception, c’est le Gogyo Fuin, mais il est si atypique qu’elle n’est pas certainement de le mettre dans la même catégorie. Ce serait-elle naturellement tournée vers de tels sceaux, parce qu’elle en maitrisait le langage ? C’est possible, effectivement. Elle aurait alors zappé tout un pan de ce domaine…

Heureusement, à la page suivante, le sceau est décomposé. Plusieurs morceaux sont encadrés ou entourés, signifiant qu’ils seront traités ensemble. On commence par le centre – le sceau final forme un disque –, où l’on trouve une forme complexe. Dans cette forme, il y a la vie au sens large : l’esprit et le corps. Pourquoi sont-ils tous deux représentés ? Parce que l’esprit seul n’aurait pas suffi à bloquer les communications au sein du cerveau, et que le corps seul n’aurait pas suffi à sceller quelque chose d’aussi intangible que l’imagination. Elle hoche la tête, d’un air satisfait. C’est la partie la plus simple à comprendre, mais qui sera peut-être la plus délicate à reproduire.
Viennent ensuite cinq cercles de symboles qui enferment la vie. Là encore, c’est assez imagé pour qu’il n’y ait pas de difficulté dans la compréhension. Le cercle est quelque chose d’assez basique dans le Fuinjutsu pour quiconque souhaite représenter l’emprisonnement. Communément, on place l’essence de ce qui doit être maîtrisé au centre, et tout autour on décrit le mécanisme d’enfermement. La lecture des symboles est un peu plus délicate, cela dit. Chaque cercle semble représenter un type de protection différent du précédent, mais plusieurs sinogrammes lui sont inconnus, relevant du domaine médical. C’est ici que le préambule est particulièrement utile : l’auteur fait d’abondants renvois à la première partie.

La dame prend des notes, essaie de faire des correspondances, de comprendre de quelle façon les éléments sont imbriqués. Mais certains mots lui restent obscurs, en dépit des précieuses explications fournies dans le livre. Légèrement agacée, elle repousse ses notes d’un côté, et se lève de son fauteuil pour se diriger vers une petite bibliothèque, dans un coin du salon. Tout est parfaitement organisé, par thématique, puis par auteurs au sein d’une même thématique, et par année si l’on retrouve plusieurs fois le même auteur. Appuyée sur sa béquille, elle parcourt rapidement un rayon du regard. Elle sait ce qu’elle cherche, aussi ne met-elle guère de temps à tomber sur l’ouvrage en question. D’un coup sec, elle l’attire à elle, et l’on peut lire son titre : « La Sémiotique, ou théorie du Sens ». C’est un ouvrage complexe, qu’elle n’a utilisé qu’en de rares occasions jusqu’à présent.
Rejoignant sa place, elle délaisse un peu le livre des sceaux, pour parcourir celui de la théorie du sens. Ce n’est d’ailleurs pas tellement pour la théorie en elle-même qu’elle l’utilise, mais pour quelques exemples très intéressants qui lui font penser à la situation dans laquelle elle se trouve présentement. La sémiotique, c’est l’étude des signes au sens large, et cela dépasse largement le langage tel que le commun des mortels le connait. Car les signes sont partout, ce ne sont pas seulement des mots – ou des gestes, dans le cas du langage utilisé par les muets, mais c’est déjà un premier exemple de ce que les signes transcendent le langage écrit et parlé –, c’est tout ce qui permet de communiquer, de transmettre une idée, un concept.
Elle en est alors certaine, ce qu’elle voit dans ce sceau, ce ne sont pas des mots réellement. Il y a tantôt des positions du corps, tantôt des lieux schématisés, tantôt des impressions… Et certainement que, parmi tous ces signes, certains ont donné ou donneront naissance à des mots tels qu’elle les connait dans la langue du Sekai, passant par un lent processus de déformation que les étymologistes se feront un plaisir d’étudier, mais pour l’heure ils sont à l’état brut, et il faut les prendre comme tel. C’est d’ailleurs certainement le cas du sceau emprisonnant le Bijuu, également : il est très ancien, datant peut-être de l’ère du Sage des Six Chemins lui-même, et elle aura commis l’erreur d’y chercher des mots, là où il n’y avait finalement que des signes.

Elle revient au premier ouvrage et reprend son étude des cinq cercles. C’est un travail long et éreintant, mais elle finit par comprendre, dans son essence, chaque élément qui les compose. Tout est là. De quelle façon les connexions neuronales sont coupées ou diminuées – et lesquelles précisément. De quelle façon le chakra s’infiltre dans la cible, où il agit, à quel rythme.
Il ne reste plus qu’un dernier groupement de symboles à étudier. Ils sont au nombre de quatre et se répartissent équitablement à l’extérieur du plus grand cercle. La mémoire, la concentration, la saillance… Mais quel est le dernier alors, que l’auteur ne nomme pas, comme s’il voulait laisser le plaisir de la compréhension finale à son lecteur ? « L’imagination. »

Tout prend son sens, finalement. La dame revient quelques pages en arrière et observe un instant le sceau complet. Elle a l’impression qu’il est différent, mais c’est son regard qui a changé. Elle comprend, maintenant.
Relevant les yeux, elle sent tout son sang affluer dans sa tête et elle a l’impression qu’elle se met à tourner. Cela fait des heures qu’elle est plongée dans son étude, mais elle sent qu’elle touche quelque chose du doigt.




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Re: Réapprendre • solo Lun 24 Mai - 16:46
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Il lui aura fallu une bonne nuit de sommeil pour se remettre de ses émotions de la veille. En une seule journée, elle a cumulé son aventure sous la pluie – à chacun son épique, après tout – et la compréhension du sceau de sénescence mentale, ce qui a drainé ses ressources aussi bien physiquement que mentalement. Mais bien décidée à aller jusqu’au bout des choses, elle se lève dès les premières lueurs du jour le lendemain.
Le programme de la journée est simple : la pratique du sceau. Il est hors de question d’être allée aussi loin dans la compréhension, pour ne pas l’essayer au moins une fois. A l’inverse du jutsu de la pluie noire, au moins, elle n’aura pas besoin de se sortir et de traverser la ville.

Récupérant les notes de la veille, elle fait un peu de tri, se séparant de ce qui ne lui est plus d’aucune utilité. La première étape, dans la réalisation d’un sceau, c’est évidemment sa reproduction. Ensuite viendront les mudrā, la maîtrise du chakra, l’apposition, etc. Elle fait donc un peu de place sur sa table et y dépose une grande feuille vierge, quelques pinceaux, une pierre à encre et un bâtonnet d’encre. Elle frotte alors le bâtonnet sur la pierre où se trouve déjà un peu d’eau, jusqu’à obtenir un mélange relativement épais. Se saisissant d’un premier pinceau, elle regarde de nouveau les différents symboles.
Il faut reproduire chaque signe le plus parfaitement possible, avec assurance, précision et rapidité. Elle voit cet exercice – très rébarbatif et répétitif, il faut l’avouer – comme une partie intégrante du processus de compréhension. Si l’on n’est pas capable de reproduire un signe, c’est que l’on ne l’a pas bien lu, pas bien observé, que quelque chose nous a échappé. Il faut à la fois un bon sens de l’observation, mais aussi une bonne motricité.
Elle trempe délicatement le pinceau humide dans le mélange d’encre et d’eau, sans le plonger entièrement, avant d’en retirer le surplus. Elle va commencer par celui au centre du disque, représentant le corps et l’esprit.

C’est un travail tout aussi long que celui de la veille. Mais à présent qu’elle sait ce que chaque chose signifie, elle en appréhende mieux la forme. Avec le recul, elle se demande comment elle a pu buter sur certains signes, d’ailleurs. Une chose est certaine, elle ne fera plus l’erreur.
Cet exercice lui prend quelques heures ; elle a commencé par le plus difficile, car elle sait qu’avec la fatigue son tracé sera moins précis et sa tenue du pinceau moins souple. Sa crainte se confirme lorsqu’elle s’y reprend à trois fois pour écrire un mot du langage courant : elle s’est complètement raidie, aussi bien au niveau du poignet que de la nuque.

Elle ne passera pas à la pratique – au sens de l’exécution du jutsu – avant l’après-midi. Elle est confiante, cependant. Elle a pris le temps de faire les choses correctement, ne bâclant aucune étape. En outre, puisqu’elle n’a pas de cobaye sous la main, c’est sur elle-même qu’elle exécutera le sceau. Il n’est pas fondamentalement dangereux, et puisqu’elle maîtrise assez bien le Genjutsu et les techniques de sensorialité, elle pourra facilement confirmer l’efficacité du sceau. Elle repense un instant à l’autre sceau, assez similaire, celui sur la force vitale. Il aurait été bien plus délicat de le tester, à vrai dire, dans l’état actuel des choses. Elle est déjà amputée de sa force vitale, en quelque sorte, et elle n’aurait guère pu utiliser de Taijutsu, par exemple.

La série de mudrā n’est pas très complexe à réaliser – à mémoriser peut-être plus, mais puisqu’elle s’y reprendra à plusieurs reprises avant de réussir l’exécution du sceau, ils finiront par rentrer naturellement. Le dosage du chakra est un peu plus délicat, en revanche. L’auteur a mentionné plusieurs façons de procéder, en fonction de l’apparence finale du sceau. Ça aussi, c’est nouveau pour elle. Elle a l’habitude que les sceaux soient nettement visibles, comme tracés à l’encre noire directement sur la peau. Or la description qu’en donne l’auteur est toute autre : il s’agit d’un sceau luisant, comme si le chakra qui le compose produisait une espèce de lueur.
Les premiers essais sont peu concluants. Elle n’arrive même pas à produire le moindre sceau. Mais ça n’est pas tellement une question d’exécution, en réalité. C’est simplement que puisqu’elle connait si bien le mécanisme d’attaque qui vient sceller une partie de son esprit, elle le fait échouer, presque inconsciemment. Comme si sa volonté s’exprimait d’elle-même – ou simplement son sale caractère, au choix. Il lui faut faire un effort supplémentaire pour accepter de se laisser emprisonner. Bien sûr, une telle défense n’est possible que parce qu’elle est encore peu sûre dans son application. Avec la pratique, cela sera certainement mieux, plus direct, impossible à contrer.

Elle finit alors par réussir à produire quelque chose. L’auteur n’a pas menti, le sceau luit d’une lueur assez douce, mais bien visible. Impossible de passer inaperçu avec ça. Quelle drôle d’idée… Mais plus elle pense à cette lueur, plus elle s’y sent attachée, plus elle est attirée, hypnotisée… Le sceau ! C’est le sceau ! Elle panique un peu, réalisant ce qui lui arrive. Il ne faut pas qu’elle se laisse avoir, il faut qu’elle se concentre. Mais entre le vouloir et le pouvoir, il semble y avoir un fossé, à présent. Que doit-elle faire ? Elle met un temps à réaliser, mais elle finit par se souvenir des étapes suivantes. Faire un Genjutsu… Impossible de faire quelque chose de trop complexe, trop évolué, dans ces conditions. Elle opte alors pour une technique basique, un simple Narakumi. Elle est certaine de l’exécution, elle l’a pratiquée des dizaines de fois, peut-être même des centaines. Et pourtant… Elle a l’impression de s’être trompée quelque part. Elle a laissé échapper un peu trop de chakra. Elle retient un juron. Il faut briser le sceau.




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Re: Réapprendre • solo Lun 24 Mai - 23:52
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Cela aura été une véritable libération, que de rompre le sceau, mais elle n’a aucun regret. Il fallait le faire, il fallait qu’elle essaie sur elle-même, pour achever la compréhension et la maîtrise du sceau. Cet apprentissage lui aura également permis de progresser sur la voie des sceaux d’entrave, à vrai dire. Il lui a fait comprendre qu’elle se limite trop dans son étude, elle se cantonne à ce qu’elle connait du monde moderne, et qu’elle oublie que le sceau qu’elle cherche à comprendre vient d’une autre époque. Une époque où le langage était différent, moins lisse, plus imagé.
Le soir, elle a continué sa lecture de « La Sémiotique, ou théorie du Sens », en préparation de la suite de son étude, prenant quelques notes, à la volée, avant de finalement céder à la fatigue.

Elle s’est réveillée en pleine nuit, soudainement saisie par l’envie de poursuivre ce qu’elle avait commencé la veille. Impossible de se rendormir dans ces conditions, malheureusement. Luttant quelques longues minutes cependant, elle est accablée par toute sorte de pensées. Elle revoit les signes qui composent le sceau ancien, essaie de faire un parallèle avec sa lecture, puis se retourne de l’autre côté du lit pour essayer de se rendormir. Le manège continue un certain temps, sans qu’elle ne sache combien exactement, et puis elle finit par laisser tomber. Si c’est pour perdre du temps à ressasser et tournebouler, autant se lever et travailler véritablement.

Elle finit donc par allumer une petite lumière au-dessus de sa table de travail et reprendre son étude comparative. Elle manque néanmoins d’informations. Comprendre qu’il ne s’agit pas de mots, c’est une chose, mais interpréter les signes au regard d’une époque lointaine, c’est autrement plus délicat. Elle retourne auprès de sa bibliothèque, sans vraiment savoir si elle a ce qu’il faut pour l’aider dans sa quête, cette fois. Elle n’est pas véritablement passionnée d’Histoire, à vrai dire. Elle aime les mythes et les légendes, elle s’intéresse naturellement aux religions du monde, elle ne refuse pas une petite anecdote sur les us et coutumes de quelques peuples isolés, mais l’Histoire ne l’a jamais vraiment intéressée. Elle aurait du mal à dire exactement pourquoi, cependant.
Sa bibliothèque est donc dépourvue d’ouvrages sur le sujet, ce qui risque de compliquer encore sa tâche. En revanche, elle possède quelques bouquins sur le Sage des Six Chemins en tant que divinité humaine, certaines religions s’étant totalement accaparées sa légende. Dans ces ouvrages, il y a souvent des reproductions complètes ou partielles de parchemins qui auraient été écrits de sa main. Le caractère authentique de ces écrits n’est pas tellement ce qui l’intéresse, sinon les reproductions d’écrits d’époque. Que le moine du coin se soit fait passer pour le Sage, grand bien lui fasse, tant qu’il a écrit – ou, plus précisément, transcrit sa pensée – avec le style de l’époque, c’est tout ce qu’elle demande.

De fait, elle trouve quelques reproductions qui attirent son attention. Il lui semble que certains signes sont très similaires, avec de légères variations parfois. D’après les traductions modernes, il est fait mention d’un lien, une sorte de promesse, ou de pacte. Elle creuse un peu plus du côté des religieux, sans succès. Pourtant, il lui semble aussi qu’elle a déjà vu ces symboles… Peut-être sous une autre forme, plus moderne.
Il lui faut revenir au livre sur les sceaux d’entrave pour finalement mettre le doigt sur ce qui lui procure cette impression de déjà-vu. C’est bien plus loin dans le livre, dans une toute autre section, qui comprend d’ailleurs majoritairement des sceaux sur des êtres vivants. Le symbole qui traduit le concept de contrat entre deux entités, elle le retrouve dans le Keiyaku Fuuin.

« Les Kuchiyose ! » s’exclame-t-elle. Mais que peut bien faire une histoire de pacte d’invocation au beau milieu d’un sceau d’emprisonnement pour une entité telle qu’un Bijuu ? Elle est un peu perdue, de nouveau. C’est comme si à chaque fois qu’elle a l’impression de toucher au but, elle s’en éloigne d’avantage.
Un peu dépitée, elle cherche dans les quelques pages dédiées aux Keiyaku Fuuin si elle ne peut pas trouver une explication. Mais à vrai dire les descriptions sont très succinctes, elle n’y trouve que très peu d’informations. Et elle est elle-même assez ignorante en ce qui concerne les pactes d’invocation. Elle connait leur existence – quoi que celle-ci soit souvent remise en question ou relayée au rang de légende –, elle sait qu’il y a, au sein d’Uzushio, quelques personnes qui se disent propriétaires d’un pacte, et puis c’est tout. Se lier avec un animal, c’est un peu comme une transformation Omura, pour elle. C’est quelque chose d’obscur et d’un peu contre-nature.

Il faut qu’elle comble cette lacune. Il faut qu’elle comprenne.

Se saisissant de ses meilleures amies de bois, elle ne perd pas une seconde et fonce au-dehors. Il est encore très tôt lorsqu’elle se présente chez Kyūta Ishikawa, fier détenteur d’un pacte quelconque impliquant un mollusque – pour ce qu’elle en sait, et ce dont il veut bien se vanter. Sa plus grande crainte est qu’il ne soit pas présent chez lui, mais quelque part en mission dans le Sekai. Cependant, les astres se sont visiblement alignés dans la nuit, et il finit par ouvrir sa porte, l’air à la fois contrarié et curieux. Elle lui explique brièvement qu’elle a besoin d’informations sur les pactes, et il semble pour le coup totalement ahuri, quoiqu’un peu perplexe également. Acceptant finalement qu’elle entre, compte tenu de son insistance, il la conduit jusque dans son salon où ils prennent le thé.

En chemin, elle a déjà préparé la plupart des questions qu’elle souhaite lui poser. Il avoue être vraiment étonné qu’on vienne le chercher si tôt pour ce genre de choses, mais il veut bien répondre. Elle apprend ainsi que ce que les gens appellent communément un pacte d’invocation est en fait une espèce de sceau – là, il accepte de lui montrer le sien, apposé sur son épaule, et elle découvre qu’il est vraiment à l’image de son vulgaire mollusque – qui permet à ceux liés de cette façon d’être invoqués et de pouvoir communiquer. Il a du mal à décrire la nature exacte du lien, cependant. Alors, elle lui demande ce qu’il a fait pour obtenir un tel sceau, car elle sait qu’il n’est pas maitre en Fuinjutsu. Là, le récit devient un peu plus brouillon. Il parle d’une sorte de démonstration… « Démonstration de force ? » demande-t-elle précipitamment. Il fait signe que non, puis parait hésitant, avant de répondre. D’après lui, c’est propre à l’espèce en question. Peut-être qu’il aurait mieux fait d’employer le terme « marché », plutôt que démonstration… Mais puisque le sien est une sorte de gastéropode… Elle lève la main, signifiant qu’elle croit avoir compris. Inutile d’être plus explicite. Une démonstration, donc, qui aurait conquis le cœur de la bête. Quelque chose qui l’aurait convaincue de se lier à lui… Un sacrifice, parfois-même.

La discussion se poursuit, la dame tentant vainement de rentrer dans les détails de la construction du sceau, mais comme il le répète lui-même plusieurs fois, il ne comprend pas vraiment cet art.

Elle finit par repartir, un peu sur sa faim. Sur le trajet du retour, elle fait un détour par la bibliothèque la plus proche. A son grand dam, il n’y a rien sur les Kuchiyose. « Je ne sais pas si vous trouverez de bouquins sur le sujet, vous savez… C’est tout de même assez mystérieux… » lui explique gentiment le responsable de l’édifice. Et est-elle vraiment prête à se lancer dans un nouveau mystère, alors qu’elle a peiné à résoudre les précédents ?




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Re: Réapprendre • solo Lun 24 Mai - 23:52
Myōshin Junko

Oui, bien sûr que oui. Si c’est la clef pour comprendre comment sceller un Dieu vivant, il n’y a pas à hésiter. Mais elle doit avouer qu’elle a un peu épuisé ses ressources. Hormis les quelques indications sur le Keiyaku Fuuin qui figurent dans l’ouvrage, et les quelques explications qu’a bien voulu lui donner Kyūta Ishikawa, elle n’a rien.
Pas le choix, elle va devoir faire avec, et puisque tout ce qu’elle a sous la main c’est le sceau qui brise le lien, elle compte bien s’acharner dessus jusqu’à ce qu’il lui révèle ses secrets. Elle applique donc la même méthodologie que pour le sceau de sénescence mentale : compréhension des effets, compréhension des signes, reproduction, exécution.

L’étude prend bien moins de temps, cette fois-ci. C’est néanmoins mauvais signe, car cela signifie qu’elle n’aura pas une maîtrise parfaite du phénomène. L’auteur explique qu’en raison de la rareté de tels pactes, il n’a lui-même jamais pu observer un tel sceau à l’œuvre, d’où la pauvreté des descriptions. Dans les faits, il s’agit simplement de rompre le contrat qui lie les deux entités – le shinobi et l’espèce animale. Là où ce n’est pas très clair, c’est sur la durée de l’effet. Elle a tantôt l’impression que c’est un sceau temporaire, tantôt que le lien est définitivement rompu.
De ce que lui a raconté Kyūta Ishikawa, le lien qui l’unit à l’animal n’est pas immuable, ni exclusif – dans le sens où une autre personne pourrait bien y avoir accès, si elle remplit les mêmes « conditions », et à l’inverse qu’il pourrait « perdre » son pacte. Peut-être que le pacte a une sorte de protection qui lui permettrait de reconstruire un lien détruit… Pour protéger à la fois le propriétaire humain et l’espèce animale, peut-être ? S’il s’agit bien d’un contrat, cela garantirait aux animaux que l’humain ne se débarrasse pas simplement d’eux de cette façon, en n’ayant pas respecté sa part du marché, ou quelque chose du genre.
Ne pas connaître la nature exacte du lien est un frein considérable, et elle rejoint l’impression de l’auteur sur ce point. Il va falloir tâtonner, expérimenter, jusqu’à arriver à un résultat et comprendre à posteriori le pourquoi et le comment.

Se saisissant de sa plus belle plume, elle reproduit les quelques symboles présentés dans l’ouvrage. Ils ne suffisent néanmoins pas à former le sceau définitif ; ils sont incomplets et l’auteur n’a pas réussi à mettre la main sur les parties manquantes. Sans se démonter, la dame fait le travail de décomposition. Ce dont elle est certaine, car elle l’a lu dans les légendes sur le Sage un peu plus tôt dans la journée, c’est que certains symboles sont bien la représentation du lien en lui-même. Elle isole ces derniers, jugeant qu’il n’est pas utile de s’attarder dessus.
En outre, elle imagine qu’il doit y avoir, quelque part, une représentation de l’animal, également. Reste à savoir s’il faut être spécifique et tracer un signe différent pour chaque espèce, ou si un simple signe assez générique englobant l’essence animale pourrait suffire. Le sceau que lui a présenté Kyūta est bel et bien à l’image de la bête, lui… Elle note l’idée, pour ne pas oublier.
Pour le reste, elle croit comprendre qu’il est fait mention de l’univers, ou peut-être d’un univers en particulier – mais, là encore, c’est très abstrait. A cela s’ajoute tout un lexique de la séparation, de l’emprisonnement et de la destruction assez classique dans les sceaux de ce genre. Elle comprend d’ailleurs un peu mieux comment un tel Fuinjutsu s’est retrouvé classé parmi ceux d’entrave.

Le temps passe et la dame ne progresse plus. Elle n’est pas certaine d’arriver à grand-chose avec ce qu’elle a déjà tracé. Les zones d’ombre sont trop grandes… Un sceau qui permet de rompre un tel pacte, alors que cette histoire d’invocation passe elle-même pour un mythe aux yeux de certains… Elle soupire longuement.
A vrai dire, elle a passé le stade du dépit, et elle se sent un peu agacée par la situation, à présent. Pourquoi fait-elle tout ça, exactement ? Cela fait des jours qu’elle travaille sans relâche, et elle avait bien pensé progresser, mais elle se rend compte maintenant que tout ceci est voué à l’échec. Et pourquoi ? « A cause d’un vulgaire mollusque ! » s’exclame-t-elle – et non, elle ne parle pas de l’animal, mais bien de son maître. Pourquoi la seule personne qui se vante ouvertement d’avoir un pacte, à Uzushio, c’est le pire imbécile qui ne comprend rien à rien ? Oh, bah voilà pourquoi son pacte est un putain de gastéropode ! Entre mous du bulbe, ils se sont forcément bien entendus !

Il faut qu’elle retourne le voir. Il faut qu’elle lui fasse cracher le morceau. Elle ne peut pas se contenter d’un échec, pas ici, pas maintenant. Elle croit dur comme fer que cette histoire de pacte a un lien avec le sceau qu’elle essaie de comprendre, et il est hors de question qu’elle laisse un animal à coquille gluant se mettre en travers de son chemin.
Mais y aller dans cet état serait de la folie ; elle finirait par s’énerver pour de bon, dire ou faire quelque chose de déplacé, Kyūta refuserait de coopérer, et qui sait quel geste malencontreux elle pourrait avoir. Elle doit se calmer, d’abord. Alors elle entreprend de tout ranger, méthodiquement, tranquillement. Elle referme les livres, roule les parchemins, jette les feuilles de brouillon, sèche ses pinceaux. Mais cela ne suffit pas. Elle tourne en rond, rumine, fulmine même. Demain, elle ira demain. C’est mieux comme ça… La nuit lui portera conseil.




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Re: Réapprendre • solo Lun 24 Mai - 23:52
Myōshin Junko

Le lendemain c’est une dame avec des cernes monstrueux qui débarque chez Kyūta Ishikawa. Elle a passé une nuit terrible, mais au moins la fatigue a eu raison de son énervement. Elle est presque résignée, à présent. Ce type, c’est tout ce qu’il lui reste pour y arriver. Alors tant pis s’il n’est pas assez futé pour comprendre quel genre de pacte il a passé avec son animal totem, elle doit faire avec, le ménager, jusqu’à trouver la solution. Il est gentil, après tout, de bien vouloir coopérer avec elle, alors qu’ils ne se connaissent ni d’Eve, ni d’Adam. Il fait ça gratuitement – peut-être parce qu’il aime l’attention qu’on lui porte soudainement, aussi.

Elle a longuement réfléchi à ce qui lui manque pour comprendre la façon dont tout est lié. Elle y a passé la nuit, pour être honnête. Il a l’air d’éprouver une certaine pitié pour elle, quand elle lui confie son désarroi. Il aimerait comprendre pourquoi elle s’acharne autant, mais elle refuse de répondre. Non, elle ne veut pas d’un pacte, certainement pas ! C’est pour autre chose, une quête bien plus grande. Mais inutile de lui expliquer, il ne comprendrait pas – et en réalité, ce serait une trahison.
« Pourriez-vous en invoquer un, maintenant ? » demande-t-elle alors. Elle veut le voir de ses propres yeux. Non pas l’animal – ça ne revêt que très peu d’intérêt – mais le processus qui permet l’invocation. Où est la bête actuellement, comment elle arrive jusqu’ici, qu’est-ce qui la retient, qu’est-ce qui fait que son essence est liée à cet homme ; toutes ces questions qui sont sans réponse pour l’heure.
Il hausse les épaules, comme si c’était une broutille pour lui, mais elle devine qui veut simplement avoir l’air détaché pour se donner un genre. Très bien, s’il veut qu’elle s’extasie devant lui, ça ne la dérange pas. Elle est prête à sacrifier un peu de sa dignité, si ça lui permet d’accéder au savoir.

Bientôt, elle se retrouve face au plus gros truc gluant qu’elle n’a jamais vu. S’il rentre tout de même dans le salon du gars, il reste énorme comparé à sa taille normale. Elle se fait la réflexion que si cette chose souhaitait, pour une raison ou pour une autre, prendre le contrôle du Sekai, même avec son cerveau de mollusque elle pourrait peut-être y arriver.
Le plus important, cela dit, c’est qu’elle a pu observer la façon dont ce gastéropode géant s’est retrouvé là. Il a répété ces gestes machinalement, mais pour un œil observateur comme le sien – et doté de capacités sensorielles – chaque mouvement a eu son importance. Elle se penche au sol, pointant un endroit du doigt. « Là, c’est un sceau, ça. » Sortant rapidement un carnet, elle prend des notes sur ce qu’elle peut voir. Il y a bien le symbole du lien, et elle reconnait également celui de l’univers. C’est incroyable la quantité d’information que contient ce simple tracé ! Elle griffonne à toute vitesse, essayant d’être la plus proche de la réalité possible – sans y passer trop de temps non plus.

« Dis Gae, t’es où quand t’es pas là ? » C’est ce gros bêta de shinobi qui parle à son gros mollusque à la peau luisante. Elle relève la tête d’un coup. Cette chose lui répond ? Ça, pour le coup, c’est incroyable. Et alors qu’il s’instaure un dialogue improbable entre l’homme et son invocation, la dame commence à glisser subtilement quelques phrases à Kyūta, pour orienter son discours et le préciser. Elle apprend alors que l’univers qu’elle voit dans les différents sceaux, ce n’est pas l’univers qu’elle connait, mais leur monde à eux, à ses animaux fantastiques. Elle en apprend également davantage sur la nature de ce qui les lie – et elle aurait bien creusé le sujet, mentionné la légende des Bijuus pour savoir s’il est possible de faire la même chose avec eux, mais elle ne veut pas se trahir devant l’Uzujin. Les informations qu’elle a réussi à grappiller sont déjà plus que satisfaisantes.

Elle repense au Keiyaku Fuuin qui était jusqu’alors incomplet, dans le livre. Elle peut arriver à le terminer, pense-t-elle. Car tout ce qui lui manque, c’est certainement dans la marque au sol. Alors, faisant fi des deux autres êtres présents, elle se lance dans une nouvelle étude.
Elle finit notamment par trouver les symboles relatifs à l’animal. Contrairement à ce qu’elle a pensé, ce ne sont pas des signes propres à chaque espèce, mais quelque chose de très générique, qui fait allusion à l’état de nature notamment.
Kyūta ne semble pas gêné par la scène qui se déroule chez lui, il est même assez amusé par cette dame qui s’acharne. Alors, au bout d’un moment, il lui demande si elle veut essayer sur lui. C’est une demande un peu folle, elle le sait, mais lui n’a pas l’air de s’en rendre compte. Si elle se rate, si elle exécute quelque chose de travers, elle pourrait bien rompre son pacte définitivement, non ? Ce n’est pas elle que cela dérangera, bien sûr, mais elle a quelques états d’âme. Cependant, l’invocation a l’air confiante, elle aussi, et elle se dit que l’hypothèse selon laquelle il existe une sorte de protection n’est pas si mauvaise. Elle finit alors par accepter.

Le caractère expérimental de la chose rend les premiers essais catastrophiques. Il semble encore manquer des morceaux au sceau final. Mais elle se rend compte qu’elle n’est pas seule dans cette entreprise. Kyūta et son invocation sont une aide précieuse, en réalité. Ils l’orientent assez facilement, en fonction de leur ressenti, en particulier. Finalement, elle parvient à quelque chose qui a l’air de tenir à peu près la route, en ce qu’il bloque bien l’invocation au moment où l’homme veut la faire, en revanche le sceau disparait immédiatement après.
Il faut encore de nombreux essais pour arriver à le faire tenir dans le temps et le faire perdurer en dépit des essais d’invocation successifs. Le sceau peut alors enfin tenir le coup, ce qui ne manque pas d’inquiéter un peu la dame qui a peur, sur le coup, d’avoir véritablement annulé leur contrat. Elle aura néanmoins des nouvelles de Kyūta, quelques jours plus tard, lui annonçant que Gae est de retour dans son salon.




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Re: Réapprendre • solo Lun 24 Mai - 23:53
Myōshin Junko

Si cette aventure au pays des Kuchiyose fut belle et enrichissante, elle n’aura pas tellement aidé la dame cependant. Déprimée, elle n’a pas eu le courage de ressortir ses notes, ni de reprendre ses lectures. Elle traîne un peu, reste avachie sur son fauteuil le regard dans le vide. Elle n’a plus la force de se battre…
Il lui faut attendre encore quatre jours, avant de se décider à reprendre là où elle s’était arrêtée, motivée par son seul regret : ne pas avoir terminé sa comparaison des techniques d’entrave. C’était ce qui l’avait incitée à se lancer dans ce grand projet, alors qu’elle sortait de l’hôpital et elle avait un peu perdu du vue cet objectif, au fil de ses découvertes, happée par sa soif de connaissance et son désir d’avancer, toujours plus. Elle avait voulu griller les étapes, en quelque sorte.

Elle avait bien fait un début d’observation, au départ, en opposant les sceaux relatifs à la matière inerte – Funyu, pour rappel – et ceux liés au monde du vivant. Le sceau de sénescence mentale était intéressant en ce qu’il démontrait parfaitement la façon dont on pouvait atteindre l’esprit, à travers le corps, en plus d’orienter la dame vers des écrits plus anciens. Dans l’ouvrage, plusieurs sceaux étaient assez similaires, axés sur l’entrave d’un aspect très précis de cette dualité. Elle avait vu celui sur la force vitale, notamment, qui réalisait en fait l’effet inverse : en passant par l’esprit pour atteindre le corps. Mais il y en avait bien d’autres, sur une portion du corps comme les yeux, notamment, pour empêcher l’utilisation d’un dôjutsu, ou sur la langue, pour empêcher l’utilisation de la parole. C’étaient autant d’exemples qui soulignaient l’importance de ne pas dissocier le corps et l’esprit.

Cette conclusion, elle n’y est en revanche pas parvenue à l’époque, s’étant détournée de son interprétation typologique des sceaux, pour apprendre à maîtriser ceux qui retenaient le plus son attention. La curiosité est un vilain défaut, et voilà de quelle façon cela s’applique à la dame.
Il faut donc attendre qu’elle reprenne l’étude pour qu’elle se rende compte que ses premières observations peuvent se généraliser de la sorte. Cette pause de plusieurs jours lui aura au moins permis de prendre un peu de recul sur son travail, preuve que ce n’est pas une perte de temps.

Forte de ces nouvelles conclusions, elle accepte de repartir dans ses lectures folles. Elle se dit que si elle peut trouver d’autres sceaux, non plus sur une partie de l’être, mais sur l’ensemble de la personne, qui confirment également cette théorie, alors elle sait exactement ce qu’il faut qu’elle fasse pour sceller un Bijuu.
De son côté, le sceau du contrat aura été une mauvaise piste. C’est malheureux, mais ça arrive, et il faut savoir tourner la page. Enfin, il ne s’agit pas fondamentalement d’une mauvaise piste, mais plutôt d’un chemin qui se réduit tellement qu’elle ne sait plus où il se poursuit et tourne en rond. Un jour, peut-être, elle pourra débroussailler tout ça et poursuivre cette piste, mais pour l’heure il faut faire demi-tour.

Elle se remet à feuilleter l’ouvrage des sceaux, de bout en bout. Et elle croit bien perdre espoir, quand elle arrive enfin à la note finale de l’auteur. Mais cette note est en réalité la plus belle des récompenses : il existe un Fuin, écrit-il, qui peut sceller l’âme d’un être vivant, son esprit, dans le corps d’un autre. Ce sceau s’appelle Shisho Fuin. Et si l’auteur le met en note finale, ce n’est pas parce qu’il n’a pas la capacité de le décrire et de le décortiquer, bien au contraire, mais c’est parce qu’il ne pense pas qu’un tel sceau devrait tomber entre les mains de n’importe qui, car il ouvre une porte vers des secrets bien plus sombres. La dame jubile. « Ah, mon petit auteur, si tu savais ce qu’on en a à faire de tes états d’âme ! » D’autant que s’il ne voulait vraiment pas renseigner n’importe qui, il ne fallait pas en donner le nom…
Shisho Fuin ! Elle n’a plus que ce nom à l’esprit.

Mais puisque l’auteur n’a pas daigné instruire ses lecteurs, il va falloir qu’elle trouve toute seule de quoi il retourne véritablement. Elle entreprend alors un long périple à travers Uzushio, et son exploration à un arrière-goût de déjà-vu. Des échecs, beaucoup d’échecs, parsèment son chemin, alors qu’elle va de librairie en librairie et de bibliothèques en bibliothèques. On lui conseille même d’aller fureter du côté du domaine Uzumaki, mais elle s’y refuse. Impossible, elle n’y mettra plus les pieds. C’est trop difficile… Si Haruka avait été là, peut-être… Mais… Non, elle ne peut plus. Elle veut garder intact le souvenir de l’intendante.

Elle finit par se tourner vers les lieux saints, sans vraiment savoir pourquoi. Peut-être pour espérer obtenir l’aide de quelques Dieux farfelus auxquels elle ne croit pas. Peut-être par désespoir, tout simplement. Elle se nourrit du bouche à oreille, finit par accepter de payer les renseignements, tant il lui est difficile de trouver ce qu’elle recherche. Et puis, comme un éclair de lucidité, elle repense à l’organisation. Les Arpenteurs des Six Chemins. Parce qu’il s’agit d’un sceau capital pour Uzushio, elle s’est tenue loin d’eux, de peur qu’ils finissent par comprendre ses intentions, lire entre les lignes, voire lui voler ce savoir inestimable – et obtenu si difficilement. Mais si ce n’est que pour Shisho Fuin… Cela ne devrait pas la mettre trop en danger.
Alors elle écrit à quelques collègues, expliquant qu’elle cherche des informations au sujet de cette technique de scellement, mais qu’elle ne trouve rien dans le domaine publique, ni auprès des groupes religieux d’Uzushio.

La réponse ne se fait pas attendre, quelques jours plus tard, elle reçoit un colis. Pas de message, pas de questions, un simple parchemin, rédigé sans bavures, d’une écriture nette et précise. Le sceau des quatre éléments.
Elle a le souffle coupé quand elle se rend compte qu’elle a peut-être entre les mains l’épreuve ultime, la dernière brique de ce gigantesque puzzle. Sans plus tarder, elle se met au travail.




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Re: Réapprendre • solo Lun 24 Mai - 23:53
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La théorie est d’une rare complexité, elle n’a pas vu cela depuis très longtemps. Par ailleurs, la personne qui lui a envoyé le parchemin ne fait pas vraiment preuve de pédagogie, prenant quelques raccourcis dans le raisonnement qui demandent du temps à la dame pour être traités et vérifiés. C’est comme si cette personne avait écrit « trivial » à côté d’un théorème, mais qu’il faudrait plusieurs décennies à l’humanité avant d’arriver à le prouver.
Elle en vient à se demander qui est son correspondant du côté des Arpenteurs. Le colis n’est pas signé, et il a été enveloppé dans un papier kraft sans aucune indication sur la provenance. D’un autre côté, elle ne peut qu’être époustouflée par la perfection de cet anonymat ; cette personne peut venir de Konoha ou de Suna, elle n’en saura jamais rien. C’est à la fois admirable et terriblement frustrant.
En revanche, peu importe d’où vient cette personne, la dame prend une leçon d’humilité. A moins qu’il ne s’agisse d’un Uzumaki, à la limite, elle était bien loin de se douter que quelqu’un possède une telle maitrise du Fuinjutsu. Il ne s’agit pas seulement de ce sceau en particulier, ce sont les explications qui l’accompagnent qui l’émerveillent et lui font dire que l’inconnu a une connaissance tout particulière de son domaine. Tout est là, tout est parfaitement imbriqué, jusqu’à la théorie de l’existence, tout est parfaitement justifié, parfaitement équilibré.

Là où elle s’étonne, c’est qu’il n’y a aucun schéma, aucun dessin du sceau tel qu’il doit être au terme de l’incantation. Mais si ça l’a choqué au départ, elle finit par comprendre la démarche et se laisser porter par les explications de son correspondant mystérieux : il lui demande de lui faire entièrement confiance. Ne pas chercher à maîtriser l’expérience par un entraînement préalable, mais la vivre. Ne pas vouloir la perfection au premier essai, mais travailler main dans la main avec l’imperfection. Façonner le sceau, comme on façonne l’argile. C’est une méthode que la dame n’apprécie guère, en temps normal, elle qui travaille toujours énormément la théorie avant de passer à la pratique, mais elle comprend tout à fait l’intérêt d’une telle façon de faire. C’est assez similaire à ce qu’elle fait vivre à Shun au cours de leurs entraînements au Genjutsu, en réalité. Vivre la technique avant de l’apprendre, pour en saisir toute la portée, pour comprendre ce que l’autre doit ressentir.

Alors, sous les indications précises du maître inconnu, elle prend son pinceau et commence à tracer. Le tourbillon, c’est pour l’esprit. C’est à cet endroit que sera recueilli l’esprit vagabond. Les autres symboles sont là pour l’équilibre ; mettre un esprit dans un autre corps ou dans un autre esprit déséquilibre ce qui était naturellement stable. Il faut donc compenser, rétablir l’ordre. Mais de ce qu’elle comprend, cet ordre n’est que partiel, dans le cas où l’on souhaite sceller un esprit dans un autre corps vivant, et les deux esprits qui cohabitent alors ne peuvent véritablement trouver le repos, luttant l’un contre l’autre pour la possession du corps. Il ne peut en être autrement, quand bien même les deux esprits étaient amis lorsqu’ils occupaient chacun leur corps ; mais il ne faut pas voir cela comme un combat entre deux ennemis, sinon comme un besoin d’exister.

Au fur et à mesure qu’elle dessine et qu’elle lit les explications, la dame comprend pourquoi l’auteur de l’ouvrage sur les sceaux d’entrave ne souhaitait pas voir cette technique entre les mains du premier venu. Les conséquences peuvent être graves. Néanmoins, si le ton qu’emploient ces deux maîtres du Fuinjutsu est dramatique, elle entrevoit une tout autre situation, nourrie par l’espoir qu’une telle technique n’est pas seulement là pour détruire, mais aussi pour sauver : lorsqu’un corps va pour mourir prématurément, cela peut être un moyen de faire subsister l’individu. Bien sûr, l’on peut toujours trouver des individus qui en détourneraient l’usage pour poursuivre une vie déjà bien trop longue… Mais elle préfère encore s’accrocher à cet espoir qu’elle peut en faire un usage salvateur.

Les conditions d’utilisation de la technique sont nombreuses et parfois assez contraignantes. La quantité de chakra qu’il faut déployer est également considérable, ce qui en fait une technique difficile à employer au quotidien. Elle n’est donc pas certaine de pouvoir s’exercer aussi facilement que pour les sceaux précédents… D’ailleurs, son correspondant ne le recommande pas. Il conseille de commencer par de petits animaux, qu’il faudra cependant correctement immobiliser. « Choisissez un animal auquel vous n’êtes pas attaché. » a-t-il écrit, précisément.
Intriguée, elle anticipe un peu la suite des événements et s’empresse de lire la suite, à la recherche d’une justification. Elle n’a pas d’animal domestique, donc elle est certaine de ne pas s’attacher, mais ce critère de sélection est tout de même peu commun. La réponse se trouve quelques lignes plus loin, après d’autres expériences avec le sceau : il faut tuer la cible.
Elle laisse échapper un hoquet de surprise. Eh bah ! Voilà quelqu’un qui ne s’embarrasse pas avec des questions morales. Ça a le mérite d’être clair, au moins. Cela dit, cette révélation entraîne une seconde interrogation : s’arrête-t-il aux animaux ? Après tout, hein… Mais en poursuivant sa lecture, elle a la confirmation que cet animal – et un second, un peu plus tard – seront les seules victimes. Ce qui est vrai pour un animal est vrai pour un homme.

Il faut donc qu’elle trouve un animal qu’elle pourra facilement maîtriser et dont elle pourra aisément se débarrasser ensuite. En revanche, les insectes ne sont pas vraiment conseillés, car étant doté d’une intelligence plus qu’approximative, il ne sera vraiment pas facile de vérifier que le transvasement s’est bien déroulé.
Son regard se tourne alors naturellement vers le rebord de sa fenêtre, où quelques nuisibles aiment s’abriter de temps à autre. Malheureusement pour eux, ils connaîtront un sort dramatique.




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Re: Réapprendre • solo Lun 24 Mai - 23:53
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Elle a posé un piège, juste de l’autre côté de sa fenêtre, là où les volatiles se posent habituellement, avec un peu de nourriture pour que les bêtes se laissent plus facilement tenter, puis elle est allée se coucher. Inutile de rester là à attendre que ses proies se fassent avoir.

Mais lorsqu’elle est allée relever son piège, le lendemain matin, ce n’est pas avec un moineau ou un pigeon qu’elle tombe nez-à-nez. C’est un écureuil. Epuisé, il semble avoir renoncé à sortir du piège après une nuit de lutte acharnée. Elle ne s’y attendait pas vraiment, n’ayant même pas remarqué que ces bestioles passaient par là parfois. Elle est tentée de le relâcher, à vrai dire, car elle ne croit pas que ces choses-là soient trop embêtantes pour le voisinage, mais force est de constater que c’est le seul animal qu’elle a attrapé… Et si elle ne veut pas perdre de temps, elle n’a d’autre choix que de faire avec. De fait, ce n’est pas avec sa jambe immobilisée qu’elle va prendre le risque de partir en chasse.

Lorsqu’elle s’approche pour l’attraper, il s’affole, se met à couiner comme s’il hurlait à la mort et essaie de se débattre de nouveau. A plusieurs reprises, elle échappe à une morsure qui serait certainement fatale pour l’un de ses doigts – sans compter sur le fait que ces bêtes-là, aussi mignonnes soient-elles, transportent bon nombre de maladies graves pour l’homme. Elle parvient néanmoins à trouver une prise qui lui permet d’éviter les coups de griffes et de dents et le ramène à l’intérieur. Là, elle dépose sur la table basse où elle a préparé de quoi le maintenir fermement attaché dans une espèce de cage bricolée avec quelques ustensiles de cuisine, des senbons et du fil. Les cris de l’animal sont insupportables et elle regrette de ne pas avoir quelques connaissances en Iroujutsu, cela lui aurait certainement permis de mettre la bête sous tranquillisants, le temps de faire son affaire. Il faudra malheureusement arriver à se concentrer, en dépit des bruits d’animal agonisant.

Avant d’aller chercher la bête, elle a tout organisé pour que l’expérience se déroule bien et maintenant qu’elle se tient au-dessus de l’écureuil, avec le recul, elle a l’impression d’avoir préparé la pièce pour un rituel sacrificiel obscur au nom de Jashin. Devant elle, placé un peu en hauteur, elle a déroulé le parchemin qui résume les prochaines étapes de la mise en application. A côté, elle a posé une représentation du sceau telle qu’elle s’est entraînée à le reproduire. Sur la table basse, l’animal est placé d’un côté, et un petit éventail de l’autre. Assise à moitié en tailleur – l’autre jambe ne pouvant être repliée –, elle prend une profonde inspiration. C’est l’heure de vérité.

« Sceller un esprit dans un autre corps, inerte ou vivant, c’est comme donner naissance à son premier enfant. Vous allez souffrir, vous allez transpirer de tout votre être, et forcer, forcer encore, pour sentir votre chakra vous quitter peu à peu.
Abandonnez tout espoir de dignité ; face à cette épreuve, nous sommes tous égaux. N’ayez pas honte de hurler, ou de pleurer. L’épreuve sera dure, peu importe le temps que aurez passé à vous préparer, car nous ne sommes jamais vraiment prêt pour ce genre d’événement. On ne nait pas parent, on le devient. Il en est de même pour le Shisho Fuin.
Lorsque vous sentirez vos forces vous abandonner, c’est là qu’il faudra tout donner, puiser dans vos dernières réserves et redoubler d’effort. Et alors seulement, sous vos yeux ébahis, vous verrez ce chakra que vous avez violemment expulsé de votre corps prendre forme. Vous verrez la plus pure des créations, vous verrez un esprit quitter son corps, et cet esprit sera votre. Vous en serez le maitre.
C’est l’une des épreuves les plus difficiles de la vie, mais la récompense est à la hauteur. Soyez-en assurée.
»

Elle sent comme si c’est son âme qui est aspirée. Comme si quelque chose draine son essence, son chakra, sa vie. Elle a mal, terriblement mal. Pourtant personne ne la poignarde. Tremblante, elle abat sa main sur la table. Il faut qu’elle s’accroche. Quelque part. A l’aide ! Elle sent que son cœur va exploser. C’est une douleur inouïe. Sa vue se brouille sous les larmes.
Et puis d’un coup, le soulagement. La douleur diminue, comme le drain semble s’arrêter. Elle se sent épuisée, vide d’énergie, mais elle est toujours vivante. Elle a encore du mal à respirer, et lorsqu’elle prend une inspiration profonde, elle a l’impression d’être traversée par une pointe, dans sa poitrine. Il lui faut un peu de temps avant d’arriver à se calmer. Et c’est seulement lorsqu’elle a réussi à calmer les battements de son cœur qu’elle pose le regard vers le petit animal étendu face à elle.

Il ne bouge plus. Il a cessé de se débattre, cessé de crier. Sur son corps, elle voit une marque significative de Fuinjutsu. Une chose est sûre, si elle n’a pas réussi à mettre son âme dans le petit éventail, elle l’a au moins tué sur le coup. Avec un peu de chance, il n’aura pas souffert comme elle vient de souffrir. Elle ouvre la cage, tout doucement, puis y glisse une main encore tremblante. Elle tâtonne un peu, mais elle finit par trouver ce qu’elle cherche : l’emplacement du cœur minuscule de ce petit animal. Elle retient sa respiration, pendant une seconde qui lui parait une éternité. Une seconde pendant laquelle elle cherche désespérément un pouls. Et elle en vient à se dire qu’elle l’a vraiment tué quand, tout à coup… un battement !

Elle souffle de soulagement, pleure presque de joie. Alors, retirant sa main de la cage, elle se relâche vers l’arrière, posant sa tête contre le fauteuil et s’endort, vaincue.




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Re: Réapprendre • solo Lun 24 Mai - 23:54
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Redécouvrir la scène d’emblée, le lendemain, sans se souvenir totalement de ce qu’il s’est passé, la fait un peu paniquer, alors qu’elle ouvre à peine les yeux. Prise d’un spasme vomitif à la vue du corps inanimé de l’écureuil, elle déverse sa bile sur le sol sans avoir le temps de se relever. C’est comme le lendemain d'une soirée qui aurait mal tournée. Elle se sent terriblement faible et la nuit n’a visiblement pas suffi à rétablir complètement ses réserves. Il lui faut manger, mais l’odeur du liquide qu’elle vient de régurgiter lui donne surtout envie de recommencer.
Elle se lève tant bien que mal, essayant de ne pas étaler son chef d’œuvre un peu plus en marchant dedans, et rejoint la salle de bain en trainant sa patte cassée. Dans le miroir, elle constate que son visage est d’une pâleur effroyable, témoignage de deux semaines de folie, au cours desquelles elle a poussé son corps et son esprit sans ménagement. Alors qu’elle sortait à peine de l’hôpital, elle s’est acharnée, quitte à sacrifier son sommeil, sous l’effet du stress et de la tension. Et maintenant… Maintenant elle a tout donné dans un ultime sacrifice. Elle ne s’attendait pas à ça. Peut-être que la fatigue a joué – certainement, même.

Mais ça n’est pas terminé. Elle le sait. Récupérant quelques serviettes propres, elle retourne sur les lieux du crime. D’abord, tout nettoyer, ensuite, se laver. Et puis… Elle sent de nouveau sa conscience la quitter, alors qu’elle sort de la salle de bain, et elle s’appuie contre le mur, tentant vaguement de lutter, avant de finalement s’écrouler au sol. Elle a trop donné ; les ténèbres la rappellent.

Lorsqu’elle émerge pour la seconde fois, le soleil est en train de se coucher. Cette fois-ci, elle se souvient de tout. Elle n’a pas oublié le corps étendu sur la table et elle n’est plus surprise. Ses mains ne tremblent plus et son corps semble avoir un peu recouvré de ses forces. Lentement, elle reprend sa place sur le coussin devant la table basse. Alors, méthodiquement, elle procède aux vérifications mentionnées dans le parchemin et qu’elle n’a pas eu la force de faire la veille. Par acquis de conscience, elle revérifie le pouls de la petite bestiole. Elle semble bien vivante. En outre, pas de signe de vie depuis la dernière fois ; le corps est toujours étendu de la même façon, et si elle ne venait pas tout juste de s’assurer que son cœur bat, elle croirait vraiment qu’il est mort.
Il faut maintenant vérifier que l’esprit est bien scellé dans l’éventail. Un moyen assez simple pour cela consiste à briser l’objet. Mais elle a autre chose à faire, avant. Prenant délicatement l’objet entre ses mains, elle ferme les yeux et se concentre. Elle projette tout son être vers l’objet, focalisant ses sens sur lui. Le toucher, tandis que l’éventail passe entre ses doigts ; la vue, comme elle le visualise très nettement dans son esprit ; l’ouïe, alors qu’elle tend l’oreille, à l’affut. Et finalement, il lui semble entendre quelque chose.

C’est un son très ténu, presque inaudible. Elle le reconnait, cependant. C’est un petit couinement, l’écureuil qui gémit ! Il est là, quelque part dans cet objet insignifiant et elle peut l’entendre. Alors elle prend l’éventail à deux mains et d’un coup sec le brise en deux.
Si son œil nu ne peut rien voir, ses yeux de senseurs, eux, peuvent observer un drôle de phénomène. Quelque chose s’échappe de l’objet cassé, et le sceau qui orne le corps de l’animal se met à luire avant de se déliter et de disparaitre dans l’air. Alors les couinements reprennent, cette fois bien plus audibles, bien plus réels. L’écureuil est vivant, son esprit et son corps de nouveau réunis.

Il lui faut un certain temps pour digérer ce qu’il s’est passé, du premier transvasement de l’esprit, jusqu’au retour à la normale, et elle réalise que l’avertissement de l’Arpenteur n’est pas si évident. « Ne pas s’attacher… » Comment ne pas s’attacher quand on a l’impression de revivre la naissance de son enfant ? Comment ne pas s’attacher quand on peut manipuler la vie ainsi ?
Elle se sent un peu perdue. Pourtant, il va falloir reprendre ses esprits, car ce n’est pas la dernière épreuve avant une maitrise parfaite et complète, et elle le sait… Elle a déjà la deuxième cage de prête. A cette pensée, elle va jusqu’à la fenêtre, vérifier son piège. Deux oiseaux sont pris dedans. Elle choisit le moins vif, celui qui lui semble être le plus mal en point, et relâche l’autre.

Le principe est le même, mais au lieu d’un animal et d’un objet, elle a deux animaux. Cette fois, elle sait à quoi s’attendre. Elle sait que ce qui fait le plus mal, c’est la brutalité avec laquelle son énergie est absorbée dans le processus. Il faut tenir le coup, voilà tout. Pour éviter de se retrouver dans le même état que précédemment, cependant, elle va chercher une petite pilule qu’elle garde dans sa pharmacie. C’est un médicament vraiment infect, mais qui lui donnera l’énergie suffisante pour passer cette épreuve sans s’évanouir d’épuisement. Du reste, tout est identique. Elle inspire profondément et débute le rituel.

C’est l’âme de l’écureuil, encore, qui se détache de son corps pour rejoindre celui de l’oiseau. Cette fois, elle ne s’attarde pas à contempler le spectacle étrange qui se déroule sous ses yeux – l’oiseau semble parcouru de spasmes en tout genre, le résultat de la lutte entre les esprits, surement. Elle vérifie rapidement que le corps du rongeur est toujours bien vivant. Puis, prenant un kunai fermement dans sa main, elle attrape l’oiseau et d’un coup sec le sectionne à la base du cou. Son corps décapité est agité de spasmes encore quelques instants, puis tout s’arrête. Elle a agi rapidement, pour ne pas avoir de remords.

Plus tard, lorsqu’elle relâche le pauvre animal qui a fait par deux fois l’expérience du transvasement, elle reste un moment accoudée à la fenêtre.
« Tout est calme à présent, l’orage est passé. La nuit s’est emparée d’Uzushio... Et, avec elle, les hommes se sont tus. » Le monde n’a pas changé, finalement. Mais elle, si. Car elle a enfin compris.

Les Dieux n’ont qu’à bien se tenir.




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Acte II -  Infestation