Que l'entraînement commence

Technique à apprendre:

Il ne faut pas désespérer des imbéciles.
Avec un peu d'entraînement,
on peut arriver à en faire des militaires.*”

[ Mars de l'an 17 ] ( thème musical )

Je ne compris pas tout de suite l’ampleur de la situation dans laquelle je me trouvais. Jusqu’au moment où un homme débarqua devant notre maison pour nous informer, ma mère et moi, que j’étais convoquée à un Dojo bien précis et par celle qu’on surnommait plus communément la princesse de la branche secondaire. Cet homme, qui s’était présenté comme un certain Ichigo, me conseilla d’enfiler une tenue confortable et adaptée au combat, avant de lui emboiter le pas. J’hochais la tête et allais me changer dans ma chambre, troquant mon kimono pour une tunique plus ample. Puis je quittais la maison en le suivant dans les rues du domaine Hyûga.

Nous fûmes arrivés au Dojo en moins de dix minutes et Ichigo me faussa compagnie en me pointant du doigt une aile du bâtiment. Je fis de mon mieux pour ignorer le stress qui montait en moi à petit flot, puis me dirigeais vers l’endroit qu’il m’avait désigné. Lorsque j’eu poussé la porte de la salle d’entraînement, ladite princesse de la Bunke m’accueillit. Son regard pesa sur moi comme un poids qui me fit marquer une pause sur le palier. Puis Hyûga Yume m’invita à entrer et à m’échauffer. Sans avoir desserré les lèvres, j’hochais la tête, aussi bas que je le pu en signe de respect. Puis je me déchaussais et me mis à courir le long des panneaux en bois qui délimitaient l’espace. Quelques minutes s’écoulèrent ainsi, avant que je ne commence à m’étirer comme j’avais l’habitude de le faire avant chacun de mes entraînements. J’essayais de n’oublier aucun muscle, en prenant bien le temps de chauffer mes doigts – parce que je n’étais pas assez bête pour ne pas avoir compris ce qui se tramait aujourd’hui. Était-ce à cause de mon altercation avec Hiro, un garçon de la Sōke, que je me retrouvais ici aujourd’hui ? Pourtant cet épisode malheureux remontait à des mois en arrière maintenant. Je ne vais quand même pas en payer le prix toute ma vie… Surtout qu’au final je lui ai sauvé les miches, que je sache.
Je ruminais dans mon coin et ne pris conscience du caractère nocif de mon état d’esprit que lorsque mes mains commencèrent à trembler légèrement, sous le coup de l’émotion. J’inspirais une grande goulée d’air pour m’intimer au calme, puis Yume-sama me héla à nouveau. Je me rapprochais à petit trot mesuré, sur mes gardes.

« — Je te présente Nyuuwa, ma petite sœur. Elle connaît déjà toutes les bases du Jûken, elle sera ton adversaire. »

La princesse de la branche secondaire avait sa main fermement ancrée sur l’épaule d’une enfant. Peut-être âgée d’une dizaine d’années, pas beaucoup plus. Je compris la raison pour laquelle je leur trouvais des points communs, physiquement, lorsqu’elle m’annonça être son aînée. Génial… Voilà que j’allais devoir faire étalage de mon incompétence notoire devant une gamine de quatre ans ma cadette, et de la branche secondaire tout comme moi, qui plus est. Je me mordis la joue pour ne pas laisser échapper un mot de trop, que j’aurais pu regretter par la suite. Après un grand sourire à mon attention, que je ne réussis pas à lui rendre, la petite se plaça au milieu de la salle d’entraînement. Dans une position que je reconnaissais vaguement comme étant celle de la technique des poings souples. Par mimétisme j’en fis de même.

« — Allez-y. »

Un frisson me parcourra l’échine tandis que nous nous jaugeâmes de nos yeux laiteux. Nyuuwa activa son Byakugan, j’en fis autant avec une seconde de décalage. Une fine couche de chakra recouvrait nos mains respectives. Je fis craquer mon cou pour me détendre un peu, puis attendis que ma cadette amorce le premier coup pour réagir en conséquence. Evidemment sa petite taille passe partout, doublée de sa rapidité, me prirent de court. Ses doigts vinrent méchamment chatouiller un point bien précis sous mes côtes, je dû reculer pour ne pas avoir à me faire surmenée par le flot des autres coups qu’elle tenta de me porter aussitôt que le premier fit mouche. Je retins une exclamation en grimaçant. Je serrais mes orteils par-dessus les tatamis pour essayer d’ignorer la douleur lancinante. Puis j’attendis que Nyuuwa revienne à la charge pour balayer son bras à l'aide du mien et pour utiliser mon autre main pour la toucher à la cuisse. Certes, mes doigts rencontrèrent bien son survêtement, mais pas à l’endroit précis où il aurait fallu pour la blesser. Je venais de rater mon coup, mais au moins la surprise avait fait reculer mon adversaire. J’en profitais pour prendre l’ascendant et retenter mon coup.

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L’échange se poursuivit de la même manière pendant un bon moment. Nous ne marquions des pauses que pour nous reculer afin d’avoir une meilleure vue d’ensemble sur la situation, ou lorsque l’une de nous deux – surtout moi, il est vrai – ressentais le besoin de courber l’échine ou de cracher du sang… Oui, du sang. La première fois, cela m’avait totalement catastrophé, mais Nyuuwa ne m’avait pas laissé le temps de me reposer sur mes lauriers et au fil du combat, c’était presque devenue une routine… Au bout d’un moment, sans doute lorsque Nyuuwa eut quasiment touché tous les points possibles et imaginables présents sur mon corps ; je finis par m’écrouler au sol à bout de souffle.
Néanmoins, je trouvais quand même la force nécessaire pour lever le bras, l’air de dire : « laissez-moi faire une pause, je vais crever la bouche ouverte sinon ». Mon adversaire s’arrêta, s’éloigna de quelques pas vers la princesse, et adopta une stature plus relaxée. Quant à moi, je gémis en me recroquevillant par-dessus les tatamis et en espérant que la douleur s’en aille d’elle-même.

« — Je…crois…que j’ai c-compris la leçon. On peut s’arrêter là, s’il-vous-plais ? »

Tentais-je en roulant sur le dos pour scruter les sœurs Hyûga dans les yeux à tour de rôle. Aller, par pitié, libérez-moi.

* Citation de Pierre Desproges.

Technique à apprendre:

[ Mars de l'an 17 ] ( thème musical )

Lorsque Dame Yume s’avança vers moi, je ne pu rien faire d’autre que de détourner les yeux dans le sens opposé. Comme si, jouer à l’autruche, allait me permettre de disparaître du dojo. Si je ne la voit pas, elle ne me verra pas en retour, dans les grandes lignes. La douce caresse de ses doigts fins, vint chatouiller mon bras, ce qui me poussa aussitôt à retourner mon attention vers elle malgré mes précédentes convictions. Mes yeux laiteux la dévisagèrent pendant qu’elle s’échinait à remettre mon corps en état. J’avais presque l’impression de sentir son chakra se diffuser dans mon corps aux endroits où elle me frôlait du bout des doigts. C’était étrangement apaisant. Lorsque la princesse de la Bunke fit mine de s’éloigner, je commençais à me hisser sur mes coudes pour me relever. Aussitôt, sa voix claire raisonna dans l’air de la salle d’entraînement pour m’intimer à rester tranquille. Je me rallongeais sur le dos et de tout mon long en montrant patte blanche et en l’écoutant scrupuleusement. Elle avait beau m’assurer que la douleur finirait par s’estomper, j’avais un mal de chien à la croire… Mes muscles m’élançaient toujours malgré les gestes, semblables à des caresses, qu’elle avait eu à mon égard à l’instant. J’avais même l’intime conviction que mes organes étaient en feu, prêts à imploser au moindre faux mouvement de ma part. Je grimaçais en fermant les yeux dans l’espoir que cela m’apporte un peu de calme et de sérénité.
Un bruissement sur ma gauche, puis je rouvris les yeux. Yume-sama me tendait une gourde, plus remplie que ce à quoi je m’attendais. Lorsque celle-ci termina dans ma main, mon bras retomba mollement sous son poids, jusqu’à rencontrer le tatami sur lequel j’étais vautrée sans aucune grâce. La princesse m’aida à me rasseoir. La chaleur de sa main, passée dans mon dos, aurait pu très certainement suffire à m’arracher un trémolo à cet instant. Est-ce ça, que d’avoir une sœur ? Etant enfant unique, j’avais toujours été curieuse de savoir ce qu’un lien fraternel pouvait procurer. Et lorsque je voyais Nyuuwa et Yume ensembles, je me disais que ça devait apporter plus de bon que de mauvais.

Je la remerciais d’un bref hochement de tête, avant de baragouiner un « merci » un peu gêné. Lorsque le rouge commença à réchauffer mes pommettes, je fis en sorte de le cacher derrière la gourde, à laquelle je bus plusieurs grandes goulées. J’écoutais les explications de Yume-sama dans un religieux silence, mais aussitôt qu’elle plaça « Kenjustu » et « Raiton » dans sa phrase, mes yeux s’illuminèrent d’une flamme nouvelle. Enfantine, un peu fière -beaucoup- et surtout enjouée. J’aurais pu déblatérer pendant des heures sur ces deux sujets, et ce, avec n’importe qui. Même elle. Mais je me doutais fort qu’elle devait être bien informée. Je n’aurais sans doute rien à lui apprendre quant à ma technique de combat habituelle. Aussi fis-je un effort pour me taire, même si l’envie de babiller ne me manquait pas. Je me mordis la lèvre inférieure et la main de Yume-sama quitta mon dos juste avant qu’elle ne se remette sur ses jambes.

« — J’aimerais que tu viennes tous les jours t’entraîner avec moi ou Nyuuwa pour progresser. Aujourd’hui, je vais t’apprendre les bases du jûken. Cela va te sembler barbant, peut-être, mais c’est essentiel pour bien le maîtriser et devenir plus fort. »

Je l’étudiais encore un peu avant de prendre exemple sur elle. Ma main glissa dans celle qu’elle me tendait. Avec un peu de réserve tout d’abord, avant que mes doigts ne se referment autour des siens de façon plus assurée. En prenant appui sur le sol de mon autre main, je me redressais tant bien que mal. J’avais l’impression d’avoir prit cinquante ans d’un coup, et d’être une vieille mamie souffrant d’arthrose sévère. La douleur va passer…tu parles.

« — C’est d’accord… Je viendrais tous les jours où je ne serais pas retenue en mission. »

A travers le voile de ma frange inégale, mes yeux jaugèrent sa réaction, mais aussi celle de sa cadette, face à mes paroles. Je lâchais un soupire.

« — … Pendant longtemps je me suis cantonnée à tirer un trait sur l’art Hyuga. En partie par égo mal placé. Pour ne pas leur dévouer d’intérêt là où eux ne semblaient pas aptes à m’en donner… Mais depuis peu, j’ai bien compris à quel point mon caprice finirait par me coûter plus que l’inverse. Même avec le kenjutsu et le raiton pour moi… Ce serait suicidaire de ma part de ne pas accepter un cadeau qui m’est si gracieusement offert par Mère Nature… C’est comme ça que je le vois à présent. »

Tais-toi Chōko, elles ne sont pas là aujourd’hui pour écouter tes repentirs…

Mes joues me démangeaient autant que la marque qui me barrait le front. Je me passais une main sur ce dernier, en espérant y chasser cette sale impression. Puis j’esquissais quelques pas en arrière pour me remettre dans la position adaptée au Jûken, au centre de la pièce.

« — Par quoi on commence ? Le dosage du chakra ? Le bon rythme des mouvements ? Le bon placement ? Ou la minutie du mouvement parfait ? »

Mon entrain m’était revenu, c’était déjà ça de gagné.

« — Quels sont les gestes de bases et comment dois-je les utiliser ? »

Poursuivais-je en rebondissant sur les défauts, dans ma technique, que Yume-sama m’avait exposé un peu plus tôt. Il me tardait vraiment de pouvoir progresser.

Technique à apprendre:

[ Mars de l'an 17 ] ( thème musical )

Dame Yume donna le ton de la séance et j’opinais de la tête, l’air de dire que j’étais prête à me plier en quatre, pour le bien de cet entraînement… Si ce dernier pouvait m’offrir l’opportunité de frôler l’art du Jûken, ne serait-ce que du bout des doigts, j’étais disposée à en chier comme jamais, si besoin. Après tout, ne serait-ce pas là aussi – en maîtrisant l’art Hyuga – la clé pour ne plus être considérée telle un paria, aux yeux des autres membres du clan ? Et si cela devenait une réalité ; ça n’aurait pas de prix.

« — Suis mes mouvements. »

Je jetais un petit regard en coin à Nyuuwa, pour m’enquérir de ses faits et gestes, de ses habitudes vis-à-vis des directives données par sa sœur. Pour voir comment elle réagissait, et pour pouvoir adapter mon comportement en fonction de ça. Yume se plaça en face de nous, Nyuuwa se mit en position, j’en fis de même. Puis la séance de mimétisme démarra. Yume nous montrait les bons gestes à exécuter, nous faisions de notre mieux pour les recopier, et elle ne manquait pas de nous rappeler à l’ordre lorsque nos actions étaient trop lentes, ou trop désaxées. A un moment justement, notre cadette me fit remarquer que le positionnement de ma jambe n’était pas adéquat ; aussitôt je fis en sorte de rattraper le tir. Mon pied nu glissa sur la surface rugueuse du tatami, jusqu’à esquisser ce que j’espérais être trois degrés sur la gauche.

Je n’avais de cesse de jauger les réactions de Yume, pour m’enquérir de son opinion.

A un moment cette dernière mit fin à la position du Jûken, pour demander à Nyuuwa de nous faire une démonstration. Je fis de mon mieux pour retenir l’essentiel des mouvements que ma cadette réalisait, même si je doutais fort de réussir à tout retenir du premier coup.

« — À toi. »

Sa demande ne me surprit pas outre mesure et la façon dont elle avait analysé et corrigé sa sœur, sans un mot trop haut, me mit suffisamment en confiance pour que j’accepte de bon coeur. J’attendis que Nyuuwa se replace un peu en retrait pour prendre place au centre de la pièce. J’inspirais un grand coup, essayais de revisualiser les gestes qui avaient été les leurs, y puisait ce qui me semblait être le plus adapté, tout en tenant compte des précédents commentaires de Yume.

Evidemment, j’eu beau y mettre toute la bonne volonté du monde… Entre la rouste que je venais d’encaisser physiquement grâce à la dextérité de Nyuuwa, et à cause de ma maladresse pure… Mes gestes étaient loin d’être parfaits. Gauches, plutôt. Par deux fois, je ressentais le besoin de marquer une pause, pour réfléchir avant de demander à pouvoir recommencer l’enchainement du début. De toute manière, tant que ça ne deviendra pas une habitude, ça ne pourra pas être parfait. Lorsque j’eu esquissé le dernier mouvement, mes yeux allèrent trouver ceux de mon aînée, Yume, en quête de son avis. Et ce dernier ne se fit pas désirer très longtemps.
Contre toute attente, ses mots n’étaient pas durs…ni même aussi intransigeants, que ce qu’elle pouvait affirmer elle-même. Sa sollicitude me bouleversa plus que ce que j’aurais pu imaginer. Je n’osais plus rien dire et me contentais d’hocher vivement la tête, profondément reconnaissante.
Puis Yume-sama héla son cousin qui s’approcha. Son bras passa au-dessus des épaules de la princesse de la Bunke et ce contact physique assumé me prit un peu au dépourvu. Je me serais plutôt attendue à ce que Yume se libère aussitôt, mais il n’en fut rien. Ainsi, il subsistait entre eux une forme d’osmose, que je ne m’expliquais pas.

« — On leur fait une petite démo. »

Décidément, il est beaucoup trop à l’aise, celui-là, pensais-je en rougissant un peu et en esquissant une marche arrière jusqu’à rejoindre Nyuuwa, prostrée un peu plus loin. Le ballet que nous offrit nos aînés, bien loin de ce que je m’imaginais du Jûken jusqu’ici ; ressemblait plutôt à une sorte de danse poétique, quoiqu’un peu trop destinée – ou décidée – à blesser l’autre. Ils réussissaient tout de même à suspendre leurs gestes avant que ne survienne une blessure, de ce que je croyais discerner. Mais j’imaginais sans mal que ces deux là devaient se connaître par cœur ; pour qu’il puisse en ressortir une telle forme d'harmonie.

Peut-être que cela fut à cause du scepticisme, qui devait se lire aisément dans le creux de mes pupilles, mais Yume se décida soudainement à stopper son échange avec son cousin pour m’interpeler :

« — Tu t’habitueras à la douleur des entraînements. Ne t’en fais pas. »

Je grimaçais et mes mains allèrent frictionner mes membres, là où les coups de Nyuuwa avaient fait mouche un peu plus tôt. Puis Yume nous demanda, à Nyuuma et moi, de recommencer notre enchaînement. On se mit aussitôt en place. Bien que moins tendue, je n’en restais pas moins sur mes gardes. Cet essai se passa, fort heureusement, bien mieux que le précédent. Peut-être parce que je commençais à m’habituer aux coups utilisés, mais aussi au fait de lire les gestes de Nyuuwa pour m’en inspirer. Certes, nous n’en étions pas au niveau du garçon et de Yume-sama, mais pour autant nos enchaînements à toutes les deux, me paraissaient nettement moins brouillons qu’au début.

Lorsque notre démonstration toucha à sa fin, j’osais me retourner vers nos aînés pour demander d’une petite voix :

« — Est-ce que… On pourrait recommencer un échange, Nyuuwa et moi ? J’aimerais bien pouvoir confronter ce que je pense avoir appris aujourd’hui, à la réalité du combat. »

Technique à apprendre:

[ Mars de l'an 17 ] ( thème musical )

Quoiqu’appréhendant la réponse de Yume-sama, j’osais tout de même lui demander si un nouveau combat contre sa sœur cadette serait envisageable. Contre toute attente la princesse de la branche secondaire accepta mon idée, d’un léger haussement d’épaules. Elle nous demanda de nous repositionner au centre de l’espace d’entraînement, puis nous donna le top départ. Cette fois je n’attendais pas que Nyuuwa ait prit l’avantage pour me lancer moi-même dans l’offensive. Evidemment tout n’était pas parfait, ma maitrise ne pouvait pas s’améliorer, en passant du rien au tout d’un seul coup… Mais je me sentais déjà plus à l’aise, plus légitime même, vis-à-vis du Jûken. J’avais aussi la vague impression de mieux appréhender le style de Nyuuwa. J’arrivais maintenant à jauger ses tics et manies, pour en déduire la suite logique de ses actions. La légèreté de ses mouvements doublée de sa vivacité naturelle, ne me prenaient plus autant au dépourvu qu’avant. Certes, il y avait encore des ratés, qui pour la plupart se soldaient surtout par ses doigts qui allaient percuter mon épiderme, avec la rudesse requise par la technique que nous étudions. Mais, globalement, mon radeau réussissait mieux à batailler contre le flux déchainé de la rivière de ses coups… un truc comme ça.

Bientôt Yume nous rappela à elle et nous stoppâmes notre échange. J’en profitais pour souffler un peu en m’installant le cul par terre. Le garçon alla discuter avec Nyuuwa un peu plus loin, tandis que Yume venait vers moi. Elle m’aida à me relever, réharmonisa mon chakra là où les coups de sa cadette avaient laissés des dégâts, puis m’expliqua les erreurs que j’avais faite durant mon dernier combat. Ainsi que tout ce qu’il me restait à améliorer. J’écoutais attentivement en essayant d’emmagasiner un maximum d’information ; malgré la fatigue qui tiraillait chaque centimètre carré de ma peau. Yume m’invita à revenir les jours suivants, j’hochais la tête pour lui faire comprendre que c’était bien mon attention. Mais lorsqu’elle cita le nom d’Ichigo, je ne pu que glisser un regard dans la direction de ce dernier, en faisant une petite moue dubitative. Pas sûr que je sois autant à mon aise avec lui qu’avec Yume-sama. Cela mise à part, les mots de Yume me soulagèrent autant qu’ils me firent miroiter une plausible future maîtrise de l’art du Jûken, qu’il me tardait déjà de domestiquer tout à fait.

Puis Nyuuwa apparue de nulle part pour sauter sur sa sœur… Pendant un court instant j’en avais presque oublié leur lien de sang.

« — Pense à prendre une bonne douche et de te reposer un peu. Ça te fera du bien.
— Comptez sur moi pour ça ! »

Dis-je tout en mimant le geste de décoller mes vêtements de mon corps, comme si ma transpiration les gardait prisonniers. Puis j’esquissais une courbette avant de rejoindre l’entrée du Dojo. Enfin, je m’éclipsais dans les derniers rayons du soleil couchant. Et évidemment, Dame Yume avait raison : une bonne nuit de sommeil, pour réparer mes sens endoloris ; voilà ce qu’il me fallait à présent !

[RP CLOS]