Plus vite que le vent ! [Entrainement: feat Honoka]

Il y avait des choses contre lesquelles on ne pouvait pas lutter. Mon antipathie à l'égard de mon chef d'équipe faisait partie de ces mystères de l'univers. Il n'y avait en soit rien qui aurait pu nous empêcher de nous entendre, même aurait-on pu se trouver bien des points communs, mais quand ça passait pas, cela ne servait à rien de forcer le destin. On ne pouvait pas avoir d'atomes crochus avec tout le monde. Est-ce que cela m'emmerdait ? Oui et non. Oui dans le sens où je devais bosser avec lui, et non dans le sens que je n'en avais rien à cirer. C'était peut-être là notre meilleur atout à tous les deux, notre maturité et notre capacité à rester professionnel. C'était juste chiant.

Pour que j'en arrivasse à ne pas apprécier quelqu'un, il aurait été logique qu'il m'eut fait quoique se soit. Ce n'était pourtant pas le cas et je n'étais même pas d'une nature rancunière. Je n'en voulais même pas à mes propres bourreaux, alors vous imaginez... Mais lui, lui dégageait quelque chose qui me dérangeait. Une impression, un regard, un aura. Je ne l'expliquais pas de façon rationnelle et quand je pensais à Ogawa - le peu de fois où cela pouvait arriver - je lui juxtaposais un souvenir qui me déplaisait : mon père et je parlais du modèle original. Je ne m'en rappelais que peu mais ma mémoire semblait associer cet homme à la violence, la colère, le mépris. Quand bien même l'Akayuki paraissait souriant et agréable, je n'arrivais à le voir ainsi. N'importe qui dirait que j'avais besoin d'un psy et c'était peut-être pas faux. Cependant, j'avais comme ce petit pincement dans le bas du dos qui me disait qu'un truc était pas net et pour une fois, je m'y fiais.

Mais voilà, c'était mon supérieur hiérarchique et il souffrait d'évidents problèmes de patriarcat. Il suffisait de voir comment il traitait les filles, que cela fut Ena ou bien Kyou. Peut-être même avec Yukio pour qui il avait de l'affection. Je supposais. Avec moi ? On avait assez bien établi que l'on n’aurait jamais ce genre de rapport, mais comme je l'avais dit, on était des professionnels.

Par contre, professionnel à moitié. Ce jour-là, je ne m'étais pas spécialement attendue de recevoir un message de monsieur qui m'invitait à me rendre sur le terrain d'entrainement. Comment savait-il que j'étais ici ? Aucune idée, mais j'avais été à deux doigts de lui poser un lapin. J'avais beau respecter mes supérieurs, il y avait des limites. J'avais une vie... enfin à peu près, même si elle était bancale. J'étais pas forcément à la disposition de ses sautes d'humeur... autant vous dire que ça commençait bien. J'étais de bonnes humeurs lorsque je finis par le retrouver sur place.

La mine blasée, la cigarette au bec que j'éteignis une fois arrivée, je me plaçais devant le vieux au chapeau de paille. Je levais la main, silencieuse, en guise de salut. Je pouvais être polie parfois. Par contre, la nouvelle qu'il me lançai à la figure provoqua un immanquable roulement d'yeux de ma part. Oh en soit, je n'avais strictement rien contre les entrainements, bien au contraire. Malgré ma gueule et ma nonchalance, je demeurais volontaire. C'était juste que... bah c'était lui quoi. Toujours muette - un état de fait qui allait pas changer ce jour-là - je fis le signe "ok" de la main.

Cependant, j'avais à peine eu le temps de "répondre" qu'il fit des mudras avec ses mains. Je vous avouerais que pendant un instant, j'avais cru qu'il parlait le langage des signes... sauf que c'était une technique de déplacement. Le vieux sagouin se retrouva derrière moi en quelques secondes.

" J'ai déjà vu des shinobis l'utiliser. Cela me faisait penser au kawarimi dans la manière de disparaître de sous les radars. "

Bien évidemment, c'était une technique d'un autre niveau. Je n’étais pas débile non plus.

" Ça se base sur quoi ? De la vitesse pure ou une illusion d'optique ? "

Si je voulais être capable de la refaire, j'avais besoin de l'appréhender sous un format plus intellectualisé. Qui l'eut cru. Mais cela me permettrait d'avoir une meilleure image en tête, une meilleure représentation pour tenter son exécution.

" C'était les mudras du tigre, c'est ça ? "

Il avait été assez rapide, donc je n'avais pas de certitude sur ce que j'avais vu. Abandonnant mes signes traditionnels, je tentais de mimer avec mes mains ce que j'avais cru apercevoir sans être certaine d'avoir le bon geste. Je levais simplement mes yeux vers le grand roux pour qu'il me confirmât ou infirmât de mes erreurs. Étant donné qu'on était pas de grand pote, je n'avais aucune idée sur la façon dont il comptait jouer les enseignants. Mais une chose était sûre, plus vite je comprendrais, plus vite il me lâcherait la grappe. Du coup, il fallait vraiment que je fasse un forcing de malade pour capter chaque détail. Et parmi les détails, je me contentais pas de m'amuser à réitérer les gestes et les mudras que j'avais crues apercevoir.

Dans mon petit crâne en puzzle, je me re-visualisais son déplacement, comment sa grosse dégaine d'empaillé était arrivée jusqu'à moi en quelques secondes. Les boules. Déjà que de loin, j'avais presque de l'urticaire alors imaginer de près. M'enfin bon, je jouais les gentilles petites étudiantes qui attendaient les recommandations de son "supérieur". Terrible.

Technique à apprendre:

J'écoutais les explications d'Ogawa, calmement et avec attention. Peut-être même un peu plus que d'habitude et si on se demandait pourquoi, la raison était simple : si je parvenais à maîtriser la technique rapidement, je me passerais de nos têtes à têtes. Cela valait un paquet de clopes, donc tout l'or du monde pour moi. Et ouais, j'en étais à un tel niveau d'irritabilité. On ne pouvait pas lutter contre notre absence manifeste d'atomes crochus. Pourtant, il me fallait laisser tout ça de côté pour me concentrer uniquement sur mon... entrainement.

Silencieuse, je me contentais de l'observer et de l'écouter. Dans un premier temps, il me présenta une nouvelle fois les bons mudras à exécuter. Ce qui me rassura, c'était que j'avais pas tapé à côté lorsque je l'avais entraperçu par contre niveau explication... Le shushin était donc une véritable technique de déplacement qui était propre à soi-même, et pas simplement une tromperie de l'œil pour son adversaire. C'était bien ma vaine. C'était pas que je n’étais pas rapide, je me défendais mais j'étais plutôt dans la moyenne. Ogawa me rajouta tout de même que c'était un peu plus complexe que kawarimi et que cela nécessitait de bien plus de chakra. Logique.

" Ok. "

Je lui un signe comme quoi j'avais compris sauf que monsieur commença à s'installer tranquillement, posant son postérieur par terre et sortit un carnet de croquis. Je ne pus m'empêcher de le regarder avec un air blasé. Il était donc de ce genre-là ? On balançait les ordres pendant qu'on s'amusait ? Tu parlais d'un enseignant.... Je me fis cependant violence pour pas soupirer et m'obliger à continuer à écouter ce qu'il avait à me raconter et visiblement, il voulait découper l'apprentissage par étape, sans doute à la hauteur de la difficulté. Encore une fois, logique. J'allais devoir encore bosser comme une dératée. Les boules.

Alors que monsieur se replongea dans ses coups de crayons, moi je devais me concentrer sur l'exercice qu'il m'avait filé. Il me fallait donc concentrer mon chakra dans mes jambes et courir aussi vite que je pouvais... et être capable de m'arrêter je supposais. L'indice de réussite ? Il fallait pas qu'un grain de sable se souleva. Bizarrement ça me fit sourire. Ça me rappelait un entrainement que j'avais eu avec Yukio il y avait des mois auparavant. Il m'avait fait faire quelque chose de similaire pour apprendre à gérer la rapidité de l'attaque pour générer une image réminescente dans la technique du sabre secret de l'ombre lunaire. Le type m'avait fait courir de partout.... mais c'était pas le moment de penser à lui.

Loin de me dégonfler, je me mis alors en position. Je commençais à concentrer en premier lieu une faible dose de chakra et je me mis à courir d'un point A à un point B. Bien évidemment, c'était pas rapide, je le savais, tout comme j'étais conscience que j'avais pas des réserves d'énergie assez grandes pour les gaspiller n'importe comment. Petit pas par petit pas. De toute façon, le vieux dessinait... donc qu'est-ce qu'il en avait à foutre, hein ?

Je continuais sur cette ligne directive en augmentant d'un cran nouveau mon chakra dans mes jambes. Puis je courrais, courrais, courrais encore et toujours. Autant vous dire qu'il ne fallut pas longtemps pour voir apparaître des gouttes de sueurs perler sur mon front. L'athlétisme, c'était pas mon délire. Ni les courses. Pas pour rien que ça me plaisait d'être marionnettiste. J'avais besoin que de mes mains et mon crâne pour faire les choses. Mes jambes ne me servaient que pour... laisser tomber.

En tout cas, mes progrès pour l'exercice était plus rapide que ce que j'imaginais. Pas parce que j'étais un génie - loin de là - mais parce que le fameux entrainement avec Yukio me permettait de mieux appréhender ma course ici. Y avait que la tête du prof qui changeait et autant vous dire qu'il y en avait une qui m'était plus agréable que l'autre. Alors on n’allait pas se mentir en ce qui concernant la course à proprement parlée, je dus faire plusieurs petites pauses pour reprendre du poil de la bête. Y avait même eu plusieurs ratés, dont un qui failli m'envoyer clairement dans le décor. Mais à la fin, ces putains de grains de sable restaient figés sur le sol.... sur une faible distance cependant. Y avait pas de petites victoires.

" Recommence. Tu peux mieux faire. "

La voix de Ogawa raisonna alors que cet enfoiré leva même pas le nez de son carnet. Il était sérieux ?  J'étais déjà au bout de ma vie, mais il voulait que je continuasse ? Voyant que je bougeais pas d'un iota, il finit quand même par me regarder.

" Je vais être honnête. Je te pensais pas capable d'arriver à faire cet exercice dans la journée. Je comptais sur plusieurs jours. Mais puisque tu t'en sors pas mal et que tu tiens encore sur tes deux jambes, c'est que tu peux faire mieux. Recommence et sur une plus grande distance. "

Je fronçais du nez, clairement blasée par la situation. Je savais pas si je devais me réjouir ou être dégoûtée, mais je me retrouvais la victime de mes propres ambitions finalement. L'Akayuki devait le savoir, raison pour laquelle il m'en refoutait une couche. À vouloir faire rapidement les choses - et me mettant clairement un coup de pied au cul pour bien faire - voilà qu'il me pensait présentement plus capable que les aprioris qu'il avait. Du coup, ça signifiait que je pouvais en chier un peu plus. Super.

Je ne pus m'empêcher de cracher par terre, une façon un peu vulgaire de montrer ma désapprobation mais.... je m'exécutais quand même. J'aurais pu me casser, je voulais même me barrer. Cependant, il allait me casser les noix encore plus. Du coup, la raison l'emporta clairement sur le cœur. Le front toujours perlant de sueur suite à mes exercices précédents, je repris les choses où j'en avais été. Je concentrais le chakra qui me restait dans les jambes et je me boostais tout ça au maximum pour pouvoir me déplacer le plus vite possible. La reprise me confirma que je me débrouillais sur les courtes distances, mais les plus grandes.... il fallut que je m'écroulasse sur le sol pour que le vieux se décida d'arrêter les frais.

Tranquillement, il rangea ses affaires et comme pour me narguer, il arriva tout près de moi en effectuant un shushin comme si de rien n'était. J'avais un genou à terre et je le sentis me toiser de haut.

" Finalement je retire ce que j'ai dit. Il te faudra plusieurs jours. Je te laisse continuer à travailler. On se revoit dans trois jours. Même endroit, même heure. Sinon, je viens tambouriner chez toi. "

Quel chien.

Technique à apprendre:

Le fameux délai était atteint, les fameux trois jours. Je mentirais pas en disant que j'avais fait un excès de zèle. Oui, je voulais vraiment maîtriser le shushin, mais bordel que ça m'emmerdait de devoir obéir au vieux croûton. Du coup... j'avais décidé de faire la moitié du chemin pour être moins frustrée. J'avais vaqué tranquillement à ma petite vie de kunoichi - car contrairement aux rumeurs, je faisais pas que glander. Cependant, pendant que je bossais à l'atelier, je m'étais entraînée à l'abri des regards, dans ma petite cour, du genre, quelques heures dans l'après-midi pour peaufiner le truc. J'avais pas oublié son délire, de pas soulever le sable et je prenais ça comme référentiel.

Si au début c'était pas gagné, cela le devint encore moins quand je me bouffais de temps à autre les clôture de mon terrain. J'avais pas perdu le coup sur les courtes distances, j'arrivais à gérer le dosage de chakra pour aller assez vite sur ma... cible ? Mouais. Imaginaire bien sûr, mais vous compreniez l'idée. Tant que ce n'était que de quelques mètres, ça passait. J'avais été même à deux doigts de découvrir que j'avais finalement un égo. Sauf que lorsque je passais à l'étape au-dessus, je me rendais compte que je maîtrisais pas... l'arrêt ? Je venais trop vite, mon cerveau se débranchait.

La première fois que j'avais été généreuse, je m'étais éclatée le nez et mon vieux, mon père cette fois, m'avait trouvé allonger sur le sol, le pif en sang, alors qu'il était passé m'apporter du matos. Je pouvais vous dire qu'il s'était bien foutu de ma gueule et je n'étais qu'au premier jour. J'avais été tellement dégoûtée que j'avais laissé tomber. Le lendemain, je tentais une nouvelle fois de me montrer un peu plus téméraire. Plutôt que perdre mon temps dans ce que je gérais déjà, j'avais passé les quelques heures que j'avais décidées de consacrer à l'entrainement sur les longues distances.

De la merde. Les deux premières tentatives, je m'étais bouffée les murs - mais cette fois, j'avais pensé à foutre un rembourrage devant moi, j'avais piqué un vieux matelas. Forcément, ça piquait un peu moins, sauf que ça me bouffait en énergie. Je me rendais compte que je dépensais beaucoup trop, raison pour laquelle j'arrivais pas à m'arrêter et gérer mon chakra. Les autres fois ? Je pensais trop, et j'avais dégobillé. Je parvenais à me stopper, mais ça me demandait une telle concentration que j'avais le tournis, je voyais flou et je vomissais mon quatre heures.

Est-ce que la troisième était la bonne ? Bah, on allait dire à peu près. Le dernier jour avant de voir la tronche de l'Akayuki, je devais gérer mon approche... et sans vomir. Bien que, je trouverais ça drôle de lui cracher sur ses chaussures.... pas glamour, mais rigolo. L'acharnement dont je fis preuve me permit au moins de plus me taper la honte. Mes arrêts étaient pas totalement maîtrisés sur la fin, ça manquait de prestance, cependant, je me mangeais plus ni les murs, ni les potentielles cibles que je me fixais d'atteindre. Quant à mon déjeuner, il restait dans mon estomac.

Quand je revis Ogawa, il était exactement au même endroit que la dernière fois, à l'heure prévue et avec son calepin à dessin. Il avait pas tellement une mine réjouie sur le moment, jusqu'à ce qu'il affichât son sourire de commercial. Je crois que c'était ce que je supportais le moins. Je me contentais de lui faire un signe de main en guise de salut.

" J'espère que tu as eu l'occasion de t'entrainer un peu. Reprenons les choses où nous les avions laissé. Essaie d'atteindre le mannequin là-bas. Si tu arrives à l'atteindre sans soulever de sable, on passe à la suite. "

Je le regardais avec mes grands airs habituels, puis jeta un œil sur le mannequin installé. Il devait être à une distance... moyenne ? Plusieurs mètres, mais atteignables je dirais. Alors que monsieur posa son postérieur par terre et qu'il s'apprêtait à reprendre ses dessins, je jetais mes affaires à côté de lui. Dans la foulée, je fis les fameux signes du tigre, et refis exactement tout ce que j'avais appris ces derniers jours. Je concentrais mon chakra dans mes jambes et fonçait directement sur la figure de bois. À tous les coups, il avait dû penser que j'avais rien fichu.

Est-ce que c'était ma façon de faire un peu de transgression ? Sans doute. Même si je savais que j'avais strictement rien à lui prouver, même si je savais que je n'avais pas à atteindre le moindre compliment ou attention de sa part, même si je m'attendais pas à avoir la moindre reconnaissance.... et bah je voulais quand même lui prouver que j'étais pas uniquement une épave. Quand je vous disais que j'avais un égo qui me poussait... En tout cas, les trois jours qu'il m'avait "donné", je les avais mis à profit et je réussis... à peu près. Comme je l'avais dit, des petits soucis de prestance au niveau de l'arrivée, mais c'était clairement pas si important. Le but principal était atteint.

Là, le bougre leva les yeux, presque étonné avec son putain de sourire d'escroc.  

" On dirait que tu t'es entrainé ? Pas mal. Pas parfait, mais pas mal. "

Je ne pus m'empêcher de laisser échapper un "tsss" d'irritation. Je me saisis de mon carnet pour lui écrire une réponse puisqu'il ne pratiquait pas le langage des signes.

" Je passe pas ma vie le cul par terre. "

Une petite pique que le rouquin vint lire assez vite. Il me déboula avec un shunshin plus maîtrisé que le mien. Quel crâneur.

" Visiblement. Maintenant, tu vas essayer d'esquiver mes attaques. "

J'eus pas le temps de dire ouf que le gars leva son poing pour m'en foutre une. Mon premier réflexe fut d'utiliser un kawarimi, et non le shushin. Sans doute parce que je fus prise de vitesse et que dans la panique, bah.... j'avais pensé à un truc que je maîtrisais parfaitement.

" Utilise le shushin. Sinon ça n'a aucun sens. "

Bien sûr ma gueule. Facile de le dire quand on attaquait en traitre. Et là, vous vous demandez si je m'étais prise une mandale ? Et bien oui. Deux. Deux dans les côtes et je pouvais vous dire que j'avais craché du sang. Il était même à deux doigts de laisser tomber tant il estimait mes réflexes trop pourris, mais mon regard de défi lui prouva que je refusais d'en rester là. Puis... je voyais que ça l'amusait. Quel enfoiré.

Il m'attaqua à nouveau, lui-même en m'arrivait au corps à corps avec un shushin. Quelle ironie que de chercher à le feinter en faisant pareil. Cependant, sa méthode craignait, mais elle fonctionnait. Allez savoir si c'était la trouille de me prendre encore son poing unique dans les tripes, je réussis à esquiver de justesse la première fois. La seconde ? Une meilleure maîtrise... mais cela me bouffait mon énergie. Il le comprit.

" J'avais pas beacoup d'espérance, mais je t'ai visiblement un peu trop vite juger. En tout cas, tu as l'intelligence de te corriger à chaque erreur et tu as pu noté qu'on pouvait pas passer sa vie à esquiver un combat. Cette technique est pratique pour surprendre, mais on ne peut pas l'utiliser à voisin. Cela n'a pas de sens. "

Alors qu'il me fit tout un speech sur la manière de l'utiliser intelligemment, mes yeux roulèrent comme des billes. Il me prenait vraiment pour une enfant ou quoi ? J'avais trente balais bordel. J'étais pas plus conne qu'une autre, même si je supposais qu'il avait des doutes.

" T'as fini ? Tu me valides le machin ou pas ? "

Je me crispais sur mon crayon au moment où je lui écrivais.

" Je dirais pas que tu maîtrises parfaitement. Il y a encore des poins à corriger, mais je pense que t'es une grande fille pour t'en sortir toute seule. "

Son grand sourire de focu s'étira. C'était clairement une provocation, et fallait pas que je tombasse dedans. A la place, je m'allumais une clope. Il fit la grimace. Un point partout.

" Entraîne-toi encore. Si tu veux arrêter pour aujourd'hui, pas de probème... et je te conseille d'aller à l'hôpital. J'ai cru entendre un truc craqué en te frappant tout à l'heure. "

Mes yeux roulèrent une nouvelle fois, je lâchais ma fumée dans sa direction alors qu'il en chassa les nuages sans rien dire.... et il se cassa. Une fois assurée que ce fumier s'était bien barré, je pliais un genou à terre, posant ma main sur mes côtes. Il m'avait pété un truc. L'enfoiré m'avait pété une côte et ça me piquait bien plus qu'un mur dans le pif. Reprenant du poil de la bête, je réussis à me redresser un peu, me laissant enfin l'occassion de grimacer face à la douleur. Jusque-là, dans l'empressement du combat, pas le temps d'y penser, mais maintenant je pouvais chanter. Il y était pas allé de main morte, il avait pas fait semblant..... finalement, j'étais peut-être pas la seule à avoir un problème, hein ? Mais qu'importait. On était des putains de sunajins et on devait bosser ensemble comme deux petits soldats obéissants. Ouais. C'était ce qu'on attendait de nous. Rien de personnel. On disait toujours ça.

Technique à apprendre: