Le Deal du moment :
Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur ...
Voir le deal
600 €

 :: Zone Rp - Le Sekai :: Pays du Tourbillon - Uzu no Kuni :: Uzushiogakure :: Hôpital Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

Dies iræ • ft. Tsuri

Myōshin Junko
Myōshin Junko
Uzushio no Jonin
Messages : 482
Date d'inscription : 18/05/2019

Fiche du Ninja
Grade & Rang: JOUNIN - RANG A - Arpenteur des Six Chemins du Cercle d'Argent
Ryos: 1704
Expérience:
Dies iræ • ft. Tsuri Left_bar_bleue2166/2000Dies iræ • ft. Tsuri Empty_bar_bleue  (2166/2000)
Dies iræ • ft. Tsuri Sam 8 Mai - 14:36
Myōshin Junko

Le Soleil se lève et enveloppe le village de sa douce chaleur. Peu à peu, le voile de brume se retire, comme la nuit s’est éclipsée avant lui. Pour les Hommes, aujourd’hui est un jour nouveau – leurs âmes sont sauves, ils vivront encore un peu. Pour elle, malheureusement, aujourd’hui est identique aux précédents, et la Lumière qui s’abat sur son monde, ce matin comme hier, est celle du Jugement.

Dies irae ; elle a vu la descente de ce Dieu sur Terre, et elle a été condamnée aux côtés des mortels. Elle aurait dû périr, dévorée par le feu de sa colère. Peut-être doit-elle se féliciter d’en avoir réchappé… mais chaque instant est un sursis dont elle ne peut jouir pleinement, car elle sait qu’il reviendra, fatalement. Lui, ou un autre, déchargera sur les hommes sa fureur inouïe. Il ne restera plus rien, pas même un témoin, à l’instar du temple d’Okkin disparu et, avec lui, une civilisation toute entière.

Elle pose son regard sur les toits d’Uzushio qu’elle aperçoit depuis la fenêtre de sa chambre. « Jusqu’à quand garderas-tu le culte vermoulu de ce dieu, insensible à tes prières ? » Ce sont les mots d’un messager qu’elle n’avait pas compris, à l’époque ; tout a changé, à présent. Les hommes admirent ceux qui les méprisent, ils sont aveuglés par leur toute puissance sans comprendre qu’ils n’auront pas de jugement équitable. Tout est corrompu – nulle prière, nulle supplication ne pourra les sauver. Et la race humaine disparaitra tôt ou tard de la terre, anéantie par la vengeance des dieux inexorables.

S’arrachant à sa contemplation silencieuse, elle pose le regard sur les reliques qui trônent, intactes, au côté du lit immaculé. Nul n’a le droit d’y toucher ; elle s’agrippe à elles comme à son Précieux, menaçant quiconque s’en approche – et si ses mains tremblent encore, son intention est réelle : elle tuera s’il le faut. Car le Salut de l’humanité – mais surtout de son âme à elle –, il est là, dans ces parchemins. Un sceau, pour enchaîner les Dieux qui se sont imposés à ce monde… Pour mettre un terme à leur ire, les soumettre à loi des mortels, et recouvrer une raison d’exister.

Quelqu’un entre alors, une infirmière ou un médecin. Se retournant lentement, elle pose son regard sur l’individu. Elle le regarde, mais ne le voit pas. Elle entend sa voix, mais ne l’écoute pas. Muette, elle attend simplement que l’autre se décourage et reparte, la laissant de nouveau seule avec ses pensées. Alors, elle s’assied doucement sur le bord de son lit et reporte ses yeux vers l’extérieur.

« Quand viendront-ils ? » se demande-t-elle, observant dans le ciel le ballet des nuages. Ce n’est pas de l’impatience, car elle redoute véritablement l’instant où elle croisera leur regard. L’instant où elle devra tout révéler ; ses secrets les plus sombres, son incompétence et sa folie, qui terniront à jamais la réussite de sa mission. Quel prix a-t-elle fait payer à sa patrie… Ses doigts agrippent le drap blanc et se crispent. Ils étaient six à être dans la confidence, et il n’en reste plus que la moitié déjà. Le monde est si cruel !

Alors, coite et tranquille, elle préfère encore se réfugier dans son mutisme et attendre leur venue, plutôt que d’entraîner une nouvelle âme innocente dans les tourments de cette affaire. Et s’ils ne viennent jamais, ces hommes qui partagent son secret, alors elle portera seule ce fardeau ; elle brûlera les écrits, à présent que tout est dans son esprit ; puis elle ira, résignée, affronter la colère des dieux.

Oro supplex et acclinis,
cor contritum quasi cinis,
gere curam mei finis.

Revenir en haut Aller en bas
Meyo Tsuri
Meyo Tsuri
Senkage
Messages : 181
Date d'inscription : 15/10/2019

Fiche du Ninja
Grade & Rang: Kage - rang A
Ryos: 620
Expérience:
Dies iræ • ft. Tsuri Left_bar_bleue986/2000Dies iræ • ft. Tsuri Empty_bar_bleue  (986/2000)
Re: Dies iræ • ft. Tsuri Dim 13 Juin - 20:18
Meyo Tsuri


Dies irae
Meyo Tsuri ft Myoshin Junko







Naviguer dans l’effervescence matinale de l'hôpital déclencha chez le Shodaime un malaise certain. Un mélange olfactif désagréable à base de décoction, de larme, de souillure et de mort. Assaillit d'un memento mori, il s’efforça de tenir le cap. Devant lui dansait l'ombre rousse d'une chevelure caressée par le vent, un regard bleuté malicieux saisi à la dérobé. Son cœur se serra. Il eut un moment d'hésitation et s'arrêta au milieu du couloir. Katsuo lui plaça dans le dos une main secourable et le pressa d’avancer. Il se laissa guider par son ombre jusqu'à la chambre,

Une fois encore, la rumeur avait précédé les rapports et l'histoire de la jonin s'était propagée dans le village à une vitesse alarmante. Un nouveau drame pour le village des tourbillons, de nouvelles disparitions, de nouvelles tombes à fleurir. La cérémonie avait réuni la hiérarchie au grand complet. Accompagné de la nouvelle Perle et des dignitaires du village, ils avaient honoré les disparus et, comme trop souvent, incinéré des cercueils vides. Le regard perdu dans l'étrange ballet des flammes, Tsuri avait laissé son esprit vagabonder. « Est-il bien normal de laisser des hommes mourir vainement en affrontant des dieux ? ». Zenjuro, Minato, Haruka, autrefois pétillants de vie, aujourd'hui des noms gravés sur des stelles.

Le Shodaime arriva enfin devant la porte indiquée par le jeune Omura chargé d’accueillir les visiteurs. Il marqua un temps d'arrêt, puis frappa. Sans attendre, de réponse, il enfonça la poignée et ouvrit la porte. Il le savait, s'il hésitait ne serait-ce qu'un instant, il sombrerait dans les pensées obscurs qui rongeaient ses nuits et hantaient ses cauchemars. La pièce immaculée l'aveugla l'espace d'une seconde et l'atmosphère aseptisée se fit étouffante.

« - Bonjour Junko ». lança t-il calmement.

En guise de réponse, la kunoichi tourna vers lui un regard vide. Elle ne semblait pas le voir et derrière le voile humide de ses yeux, il y discerna de vieux compagnons de route : l'affliction, le chagrin et le désespoir. À sa droite, Katsuo écarquilla les yeux, submergée par ce spectacle macabre. Pour une non-clanique, le nom de Miyoshi Junko rimait avec grandeur, pouvoir et respect. Difficile d'être témoin de l'état de profonde détresse de son héroïne.

« - Rapporte moi les missives du jour s'il te plaît, je travaillerais d'ici. » dit-il à sa gardienne.

Il laissa passer les minutes, les heures et finalement les jours. Installé derrière un bureau de fortune, il paraphait d'une signature élégante les missives journalières; des requêtes commerçantes portuaire, à l'accompagnement d'une caravane marchande dans le sud en passant par les noms des nouvelles recrues au sein de la Garde. À l'aube du troisième jour, il s'étira les membres ankylosés par l'immobilité et fit craquer quelques vertèbres. Il tira de sa poche intérieur une pipe à l'orifice noirci de suie, l'épousseta d'un revers de main et y inséra du tabac frais. Par les fenêtres ouvertes, on entendait la clameur matinale du village. Il embrasa le tabac et inspira quelques bouffés avant de lever les yeux sur la Jonin. Il croisa son regard, triste et profond, mais la vie reprenait doucement sa place derrière les iris noirs de la kunoichi. Il souffla la fumée en un nuage qui se dissipa, soufflé par la brise marine.

Tsuri fit glisser hors de la manche de son kimono de soie bleu un parchemin. Il était vieux, craquelé par endroit et jauni par le temps. Il rehaussa ses lunettes sur son nez et plongea son regard dans celui de la guerrière. Il déroula avec douceur le papier fatigué avant d'entonner d'une voix profonde et brisée par le mutisme forcé des derniers jours.

« - Vous ne devez pas vous en souvenir, mais cette lettre est la première description que l'on m'a faites de vous. L'humidité du village l'a rongé, mais les mots sont toujours gravés. »

Un sourire nostalgique s'étira légèrement sur son visage. Il laissa le soin à sa subordonnée d'apercevoir le sceau brisé quatre ans en arrière, celui du temple Myoshin-ji.



Revenir en haut Aller en bas
Myōshin Junko
Myōshin Junko
Uzushio no Jonin
Messages : 482
Date d'inscription : 18/05/2019

Fiche du Ninja
Grade & Rang: JOUNIN - RANG A - Arpenteur des Six Chemins du Cercle d'Argent
Ryos: 1704
Expérience:
Dies iræ • ft. Tsuri Left_bar_bleue2166/2000Dies iræ • ft. Tsuri Empty_bar_bleue  (2166/2000)
Re: Dies iræ • ft. Tsuri Sam 26 Juin - 10:59
Myōshin Junko

Elle ouvre les yeux, et c’est presque avec regret qu’elle voit les ténèbres se dissiper. Combien de temps s’est écoulé, depuis son retour de cette terre désolée ? Elle ne sait plus, à vrai dire. Elle a cessé de compter, confondant peu à peu les minutes avec les jours et les jours avec les années. Alors, elle a simplement attendu, imperturbable, tandis que ses pensées angoissantes la rongeaient lentement.

« Mais j’ai trop tardé, à présent. » Elle s’est levée brusquement, soudainement prise d’un élan ; tout ça n’a pas de sens, songe-t-elle, pourquoi attendre encore ? Elle soumettra ces Dieux, comme elle a soumis la Mort ! Mais son cœur se serre dans sa poitrine, comme emprisonné par des chaînes invisibles, et son regard se voile de nouveau. Les disparus la rappellent à eux, et le souvenir du Dieu cruel la hante toujours. Elle sent son souffle chaud sur sa nuque, menace à peine voilée. Un pli soucieux se forme sur son front, tandis que son visage se crispe dans une grimace indéchiffrable. Y arrivera-t-elle, seule ? Voilà que le cycle se répète ; aujourd’hui, hier, demain, tout se confond de nouveau.

C’est en cherchant un peu de réconfort dans le paysage d’Uzushio, par la fenêtre ouverte, qu’elle finit par croiser son regard cerclé d’argent. Son cœur rate un battement, et elle se sent tressaillir. C’est comme si le sol se dérobe sous ses pieds. Aucun doute quant à son identité – comment l’ignorer, alors qu’il gouverne toutes les âmes de ce Village ?
Elle ne se souvient pas de l’avoir entendu entrer, mais ce n’est pas sa présence ici qui la surprend, curieusement. C’est comme s’il avait toujours été à ses côtés, dans cette chambre immaculée, et ses affaires éparpillées çà et là, qu’elle semble découvrir pour la première fois, la confortent dans cette idée.
Alors quoi ? Elle l’observe silencieusement et, dans son esprit, tout se mélange de nouveau. Le moment qu’elle redoutait serait-il enfin arrivé ? Elle a tant de choses à dire, tant de questions à poser, mais elle ne sait plus par où commencer. Ou peut-être n’en a-t-elle plus le courage… Ce ne serait pas juste que de lui imposer ce fardeau, après tout. Il n’y est pour rien, lui, si les Hommes sont condamnés.

Sûrement qu’il a perçu sa détresse – voire même qu’il l’a endurée à ses côtés, mais elle n’a pas vraiment conscience du temps qu’il a passé dans cette chambre –, car il ne lui demande rien. Il déplie soigneusement un parchemin qui semble avoir vécu. Le sceau du Myōshin-ji… Ses sourcils se froncent un bref instant, et une lueur inquiète passe dans son regard ; elle ne comprend pas, une lettre ? Qui l’a écrite ? Elle ne se souvient pas, peut-être n’a-t-elle jamais su, et elle craint le pire à présent.

Elle aurait voulu fermer définitivement cette porte, rompre enfin avec le passé, avec ces hommes qu’elle aimait de tout son être et qu’elle a profondément haï aussi, malgré elle. Elle repense à Jirō, dont elle a appris la disparition l’an passé, à son fils, qu’elle ne reverra sûrement pas. Elle a tant donné à ces hommes, et ils l’ont trahie. C’est une blessure qui ne se refermera jamais, pense-t-elle. Pourtant, elle aimerait trouver la force de les pardonner, de s’accrocher à ce qu’ils partagent et non à ce qui les divise.
« Mais ces Dieux détruisent tout… » Son poing se serre et sa mâchoire se crispe, tandis qu’elle tente de retenir des larmes de rage. Ils lui prennent jusqu’à sa dernière chance de pardon, ils annihilent ses croyances comme ils ont englouti le temple d’Okkin.

Son regard se porte vers l’extérieur, ce village paisible, havre de paix dans un Sekai déchiré. « Parfois, il vaut mieux vivre dans l’ignorance… » Elle a la voix enrouée et les mots passent difficilement la barrière de ses lèvres. C’est tout de même une réponse un peu abrupte, alors qu’il avait sûrement l’intention de l’aider, et elle est sincèrement désolée de devoir réagir ainsi, au fond, mais elle ne souhaite pas s’infliger une nouvelle peine. Elle en sait trop, à présent, et il lui faudra encore du temps avant de s’en remettre totalement. Alors, si elle peut s’éviter des regrets supplémentaires, elle n’hésitera pas à faire preuve d’égoïsme.

Quelques secondes s’écoulent, avant qu’elle ne se décide à reprendre la parole. « Avant de partir, je pensais… » Elle marque une pause, hésite un instant, avant de poursuivre dans un souffle : « J’étais avide de connaissances, avide de responsabilités aussi… Fière d’avoir été choisie, parmi tous les maîtres en Fuinjutsu de cette nation… Sans vraiment comprendre ce que cela impliquait. » Elle a été stupide, et elle le regrette maintenant. Se tournant vers lui, elle plonge son regard dans le sien. Cet homme, elle l’a haï aussi, d’une certaine façon. Pas lui en tant qu’individu – il serait stupide de détester quelqu’un alors qu’elle ne le connaît pas véritablement –, sinon la fonction qu’il incarne et les décisions que cette fonction le pousse à prendre. Mais à présent, elle ne peut s’empêcher d’éprouver une certaine peine. « Avec le recul, je n’ose pas imaginer tout ce que vous avez dû sacrifier. Toutes les choses que vous auriez préféré ignorer… » Elle sourit tristement. Tout ça, pour que le peuple puisse vivre paisiblement, loin des tourments qu’abrite le Sekai. « Je m’en veux un peu, aussi, de vous causer de nouveaux soucis. Si j’en avais la force, je garderai ce secret pour moi, et j’irai les affronter seule... J’espère que vous saurez me pardonner. »

Elle est prête à se confier. Mais souhaite-t-il réellement l’entendre ?

Revenir en haut Aller en bas
Meyo Tsuri
Meyo Tsuri
Senkage
Messages : 181
Date d'inscription : 15/10/2019

Fiche du Ninja
Grade & Rang: Kage - rang A
Ryos: 620
Expérience:
Dies iræ • ft. Tsuri Left_bar_bleue986/2000Dies iræ • ft. Tsuri Empty_bar_bleue  (986/2000)
Re: Dies iræ • ft. Tsuri Jeu 2 Sep - 12:02
Meyo Tsuri


Dies irae
Meyo Tsuri ft Myoshin Junko






“... Prenez garde, cette femme représente un danger.” Les derniers mots de la lettre. Quatre ans déjà et ses signes tracés à l’encre noire d’une main élégante avaient conditionné toute une relation. Dire que Tsuri était quelqu’un d'influençable est une bêtise, mais dire qu’il existe des êtres qui ne sont pas soumis à l’influence est également sottise. Tous autant que nous sommes, nous subissons, à différents degrés, à différentes échelles, une poussée qui oriente, conditionne et influe sur nos pensées, nos actions ou nos dires. Le message alarmant des moines du temple, fut interprété par le Senkage comme une détresse réelle. Bien entendu, leur positionnement non violent fut pris en compte, bien sûr, leur tendance à diaboliser le “péché” fut envisagée, mais il n’empêche, Myōshin Junko était comparée à un démon, un être touché par le malin. Loin de prendre au pied de la lettre les références théologiques, Tsuri avait imposé une distance respectueuse dès la première rencontre avec la kunoichi.

Le temps et les prouesses de la femme firent d’elles un pilier dans le village et à présent, nul n’était capable d’ignorer son nom. Suivant de loin ses exploits, Tsuri s’était laissé une nouvelle fois influencer par les constatations évidentes d’un talent rare pour l'art des sceaux. Plusieurs semaines plus tard, le voilà assis derrière un petit bureau de fortune, contemplant d’un regard triste une femme brisée par la violence, la haine et la détresse. Katsuo se raidit lorsqu’elle entendit le mince filet de voix enrouée de la Jonin. Meyo arborait un masque neutre sur le visage.

Junko balaya la perche laissée en suspens et le Senkage rangea dans sa manche le parchemin accusateur. Après tant de journée passée à végéter, elle prononçait ses premiers mots, il n’allait ni la presser, ni la couper. Il laissa la fumée de sa pipe virevolter au gré des courants d'air. Elle se plongeait dans ses souvenirs et en tirait à présent des regrets. Lorsqu’elle plongea ses yeux dans les siens, il soutint son regard. Derrière ses iris envoûtants, il sembla distinguer une fenêtre craquelée. Elle se livrait à lui pour la première fois, pas à la manière d’un être éploré ayant besoin d’une oreille attentive, mais comme une confession profonde sur ses espoirs et ses fêlures. Il laissa échapper un sourire amer. “Les sacrifices hein ? dit une voix dans sa tête” Les visages d’Haruka, de sa mère et de son cadet se dessinaient aux côtés du faciès fatiguée de Junko. Finalement, il se racla la gorge et d’une voix profonde, répondit simplement.

« Vous n’avez rien à vous faire pardonner, c’est plutôt à moi de m’excuser. Ce sont mes décisions qui nous ont conduit ici, qui ont conduit des êtres chers à la tombe. »

Il inspira machinalement sur sa pipe et raviva le foyer. Il souffla la fumée en direction de la fenêtre ouverte avant de reprendre.

« Je n’ai pas la prétention de pouvoir partager votre expérience, mais soyez assurée que je ferais tout pour vous aider. De fait, je suis celui par qui tout commence, par qui tout finit. Je suis à l’origine des maux du village. C’est mon devoir de vous aider. »

Sa voix se voulait gracieuse et douce, mais il était difficile de ne pas percevoir l’impuissance et le chagrin. Il renoua le contact avec le regard de la jeune femme, et ses yeux, derrière deux carreaux impeccables se firent rassurants et déterminés.

« Vous pouvez compter sur moi. »


Revenir en haut Aller en bas
Myōshin Junko
Myōshin Junko
Uzushio no Jonin
Messages : 482
Date d'inscription : 18/05/2019

Fiche du Ninja
Grade & Rang: JOUNIN - RANG A - Arpenteur des Six Chemins du Cercle d'Argent
Ryos: 1704
Expérience:
Dies iræ • ft. Tsuri Left_bar_bleue2166/2000Dies iræ • ft. Tsuri Empty_bar_bleue  (2166/2000)
Re: Dies iræ • ft. Tsuri Dim 12 Sep - 12:52
Myōshin Junko

« Vous pouvez compter sur moi. » Des mots qui résonnent un instant, trouvent un écho en elle et font vibrer son être. Elle doit admettre, au fond, qu’elle lui en est reconnaissante, soulagée de pouvoir partager ce fardeau. Elle ne souhaitait pas qu’il lui soit imposé, aussi son geste ne la laisse pas indifférente. Elle hoche doucement la tête, et s’incline pour l’en remercier.

« J’ai appris ce qui est arrivé à Haruka… » commence-t-elle alors, comme pour annoncer la couleur. Elle marque une première pause et s’assoit sur le rebord de son lit, tandis que ce simple souvenir lui brise le cœur. Cette jeune femme était un phare pour beaucoup d’Uzujins, une lueur d’espoir dans un monde impitoyable, et Junko n’y faisait pas exception. Mais il ne faut pas céder, ce n’est pas le moment ; elle reporte son regard sur Tsuri. « On dit que sa route a croisé celle d’un Dieu vivant, un Démon à neuf queues. Certains restent sceptiques, bien sûr, mais je le crois… Non, j’en suis certaine même : j’en ai rencontré un semblable. » Peu à peu, sa voix retrouve de sa force. Elle est triste, bien sûr, brisée physiquement et mentalement, accablée par ce qu’elle a vu et vécu… Mais il subsiste une flamme qui ne demande qu’à être attisée, nourrie par la rage de vivre dans un monde injuste et cruel, mue par la colère d’avoir tout perdu et d’être restée impuissante face à cette tragédie.

« J’ai eu plus de chance cependant, l’Être était affaibli, et c’est la raison pour laquelle je suis encore en vie certainement. » Elle lui raconte alors, succinctement, ce qu’elle a découvert dans les profondeurs du temple d’Okkin : une Chose inhumaine, à mi-chemin entre ce monde et celui des Dieux, enchaînée par un sceau très ancien. « Ce n’était qu’un fragment d’un tout plus grand… Le fragment d’un de ces Dieux vivants. » Elle aurait pu s’échapper dès l’instant de leur rencontre, probablement. Elle aurait pu laisser cette Chose prisonnière du temple ; le sceau, bien qu’antique, aurait certainement tenu plusieurs décennies encore, voire même des centenaires. Elle poursuit : « C’était peut-être une erreur… Mais je l’ai libérée. » Alors, elle baisse les yeux et marque une pause, interrompant son discours pour la première fois depuis sa mention de la Chose. Elle a la gorge nouée et les lèvres sèches. Les raisons qui ont motivé son acte ne sont guère louables. Un moment d’égarement, une foi brisée, la possibilité de comprendre et de soumettre ces Dieux de la Destruction… Elle ne dit mot sur ce qui l’a poussée à l’acte, car elle se sent un peu honteuse, avec le recul. La rage l’a aveuglée ; meurtrie par les techniques des hommes qui avaient maitrisé ce Dieu avant elle, meurtrie par l’existence-même de ces êtres divins, jalouse de leur puissance et désireuse d’y mettre un terme. Elle a agi pour elle-même, et non pour son pays. Elle ferme les yeux, et ses sourcils se froncent sous l’effet d’un mal de tête soudain. Aurait-elle pu faire les choses différemment ?

« Je suis désolée. » murmure-t-elle, avant de se redresser. Prenant appui sur le rebord, elle se relève et se dirige vers la petite table qui borde son lit. « Sitôt libérée, la Chose a recouvré sa forme véritable. » reprend-elle. Elle décrit alors le corps de nacre, la gueule allongée… Et les cinq queues.  « Du moins, je pensais que c’était sa véritable forme. Il dégageait une telle puissance ! Du chakra à l’état pur, annihilant tout sur son passage… Mais ça n’était même pas l’original. Ce n’était qu’un fragment. » Elle a un frisson et l’on peut voir dans ses yeux que le souvenir de Gobi la terrifie véritablement.

Elle prend dans ses mains les trois parchemins qui sont posés face à elle et se retourne vers son assistance. Elle est arrivée à la conclusion de son récit, le dénouement de toute cette affaire, sa seule lueur d’espoir et ce pour quoi elle a réchappé à une mort certaine. « Voilà tout ce que j’ai pu sauver de ce temple : le sceau qui le retenait captif. » Elle se tait alors tout à fait. Elle n’a pas besoin de le dire, car son regard parle pour elle : qu’il le veuille ou non, elle ira les affronter. Reste donc à savoir si cet homme l’y aidera, comme il le lui affirmait quelques minutes auparavant.



Revenir en haut Aller en bas
Meyo Tsuri
Meyo Tsuri
Senkage
Messages : 181
Date d'inscription : 15/10/2019

Fiche du Ninja
Grade & Rang: Kage - rang A
Ryos: 620
Expérience:
Dies iræ • ft. Tsuri Left_bar_bleue986/2000Dies iræ • ft. Tsuri Empty_bar_bleue  (986/2000)
Re: Dies iræ • ft. Tsuri Jeu 16 Sep - 9:59
Meyo Tsuri


Dies irae
Meyo Tsuri ft Myoshin Junko






“Il n’était donc pas un cas isolé. Ces monstres sont multiples et rivalisent de dangerosité et de pouvoir destructeurs.” L’intuition du Senkage née durant ces dernières semaines se révélait fondée. Jusqu’à maintenant, les monstres gigantesques n'étaient que légendes populaires, des histoires grossières pour effrayer les enfants remuants. Nous venions d’entrer dans une ère où les plus puissants guerriers du continent n’étaient rien face au chaos incarné, les contes se confrontaient aux hommes et les hommes mouraient.

Tsuri contemplait Junko silencieusement. Elle hésitait dans son récit, marqué par la sauvagerie et l’impuissance. “Deux démons avec un nombre différent d’appendice, pourquoi ? Ces entités se multiplient ? Sont-elles différentes ou issues d’une même bête ?” Il fit taire son esprit pour se concentrer, il aurait tout le loisir de débattre des hypothèses plus tard. “Libéré” L’espace d’un instant, une ombre meurtrière passa sur le visage du Senkage. "La fierté des shinobis causerait leur perte", avait un jour dit son maitre. La description de la Jonin lui glaçait le sang. Un tel état de détresse chez une artiste martiale de si haut niveau. Elle déroula devant lui les parchemins tandis qu’il répétait lentement les derniers mots de Junko: “le sceau qui le retenait captif.” Il expira par le nez et inspira une longue bouffée de tabac.

Il posa les yeux sur la fenêtre et contempla le ciel à travers les vitres transparentes. Contre son gré, son esprit passait à la loupe chaque bribes d’explications données. Les démons existaient. Le monstre rencontré par Haruka n’était pas une simple invocation malfaisante issue d'arcanes de quelques tordus, mais bien une créature physique. Toutes les deux se trouvaient dotées de “queue”, mais d’un nombre différent. Capable de manier le chakra, leur pouvoir de destruction dépassait l’entendement et enfin, il existait un sceau capable de les capturer.

Une fois qu’il eut froidement listé les événements, son intellect passa aux déductions. S’il existait un moyen d’entraver les créatures, il devait le connaître, le village entier devait le connaître. Ils devaient identifier le nombre d’individus et continuer les recherches, mais avec plus de prudence, plus question d’approcher les bêtes. Plus question également d’envoyer quelqu’un d’autre aux trousses de ses légendes destructrices, la prochaine fois, il irait en personne.

Son regard revint dans le pan de leur réalité et tomba sur celui de Junko. Il inspira une nouvelle bouffée et reprit d’une voix calme et encourageante.

- Ce qui est fait est fait. Ceux qui ne sont plus nous ont montré la voie, ces Dieux du chaos ne sont pas infaillibles. Pour la première fois depuis des mois, nous avons enfin un espoir et c’est grâce à vous ! Il est maintenant l’heure de rendre les coups. Rétablissez-vous vite, vous allez devoir m'instruire.

Il se leva avec assurance. Katsuo récupéra les parchemins sur la couette de la kunoichi et lui adressa une signe de tête compatissant. Tsuri s'arrêta sur le seuil de la porte et sembla hésiter. La dame n'avait jamais été une alliée politique et encore moins une amie. Malgré cela, quelque chose venait de naitre entre eux.

- Merci.



Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Dawn of Ninja :: Zone Rp - Le Sekai :: Pays du Tourbillon - Uzu no Kuni :: Uzushiogakure :: Hôpital-
Sauter vers:

Cliquez sur une technique de la Bibliothèque pour obtenir son code !
Il ne vous restera plus qu'à le copier-coller ailleurs.

Acte II -  Infestation