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Une simple soirée d'hiver PV - Koyomi - Yuriko - Sora

Nara Hideo
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Pour l'instant, tout se passait comme prévu.

En cette soirée d'hiver, les deux Yurei s'étaient assez vite fait remarquer aux abords de Konoha, ne tentant pas particulièrement de masquer leur présence. Quoi de plus normal pour un village shinobi que d'être capable de détecter des intrus ? Deux shinobis de garde les avaient assez rapidement interpellés, alertés par l'imposante signature de chakra dégagée par les passants. Après des questions relativement anodines, les konohajins avaient très vite remarqué l'équipement des deux indésirables (kunai, parchemins explosif, armes blanches), et ainsi, malgré leur demande de rencontrer l'Hokage, les avaient escorté jusqu'à un lieu où il ne représenteraient aucune menace : La prison Konohajine.

Ainsi, chacun dans une cellule individuelle, ils attendaient. Kei se laissait tranquillement aller en se reposant, la tête contre le mur, confiant.

"C'était un gros coup de poker. Après tout, je pouvais très bien mourir ici. Ils avaient pris tout ce que j'avais, et ils n'avaient qu'a décider de me jeter dehors ou mettre fin à mes jours. Mais j'avais foi en mon plan. Ils ne le feraient pas, car j'avais de quoi les intriguer."


Après quelques heures d'attente, calme, une femme impressionnante se présenta devant les grilles de sa cellule, l'air décidé. Elle était accompagné d'un titan au regard dur. Kei eut un soupir, secouant légèrement la tête avant de se lever pour prendre appui contre la grille.

"Il n'était pas nécessaire de venir accompagnée d'un garde du corps, Hokage-sama. Je serai bien en peine de vous causer quelque tord dans cette position."

Il compléta sa déclaration d'un petit sourire qui se voulait sympathique, malgré tout l'aversion que lui provoquait cette femme. Elle était l'incarnation des valeurs qu'il avait appris à haïr, portant des oeillières sur la réalité du monde pour s'enfoncer dans son idéal utopique sans voir l'ombre des ravages qu'elle causait.

"Mais je ne pouvait pas trahir mes émotions. Je savais très bien que j'allais devoir passer sa vigilance pour entrer en Konoha, et je m'étais préparé. Il suffisait simplement, encore et toujours, de coller au plan."

"Je reste néanmoins sceptique sur la façon dont vous accueilliez des étrangers. Dois-je comprendre que notre présence n'était pas la bienvenue ?"

Il eut un mouvement de recul, comme pour marquer une déception cachée par une froide colère. Il jouait sa partition parfaitement.

Car tout ceci était tout à fait prévu. Kei savait qu'un shinobi senseur aurait immédiatement pris des mesures contre lui, et s'était laissé identifier à raison. L'arsenal, volontairement laissé visible, ainsi que leur histoire avait suffi à les envoyer directement ici. Pourtant, Kei savait qu'il attiserait la curiosité de la cheffe de Konoha. En effet...

"En effet, j'avais longuement réfléchi à notre "passé". Enfin, on avait longuement réfléchi. Mais il se trouve que, finalement, les rescapés d'un clan mystérieux était la meilleure des solutions. Enfin, ça, c'était ce que j'avais dit à Koyomi et que j'avais également dit aux gardes Konohajins. Car, bien que cela soit suffisant pour intriguer, j'avais également une botte secrète pour m'assurer de notre intégration.

Mais il fallait jouer finement."


Toujours est-il qu'il ne fallait dans tous les cas pas plus parler. Il avait suffisamment laisser échapper de paroles pour faire croire à un stress, mais il ne fallait pas non plus que cela soit trop flagrant.

Car tout se jouait maintenant.

Les yeux rivés sur le visage de la Konohajine, le cœur du stratège se mit à battre à peine plus vite. Tout allait dépendre des phrases qui sortiraient de cette bouche.

"Tout."
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Tadake Yurikô
Tadake Yurikô
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Une simple soirée d'hiver
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" Les gens qui nous donnent leur pleine confiance croient par là avoir un droit sur la nôtre. C'est une erreur de raisonnement ; des dons ne sauraient donner un droit. "


Les journées d'hiver se ressemblaient un peu à Konoha, mais le calme était un luxe que la Nidaime ne pouvait se permettre. En compagnie de son intendant, Sora, les deux jeunes gens échangeaient au sujet de quelques questions administratives et d'un autre côté, Yurikô tâchait de prendre la température auprès de son camarade pour savoir s'il s'accommodait de ses nouvelles tâches. Elle savait pertinemment que ce dernier faisait beaucoup d'effort pour entrer dans son rôle. S'il était libre de diriger son clan comme il le souhaitait, celui de l'intendance était d'un autre niveau qui l'obligeait à faire preuve de conciliante et d'avoir une vue plus généraliste du commandement. D'ailleurs, la nouvelle qu'ils allaient apprendre serait une nouvelle épreuve pour ce dernier. Un messager toqua dans le bureau de la dirigeante avant de la saluer solennellement.

" Hokage-sama. Inuwashi-sama. Nos gardes ont appréhendé deux individus suspects près des portes du village. Ces derniers ont révélé un chakra qui laisse à penser qu'ils s'agissent de shinobis. Ils étaient lourdement armés. Ils prétendent être venu pour parler à l'Hokage.  "

La jeune femme pencha légèrement la tête sur le côté à cette information. Voilà qui était aussi culotté que curieux. Le plus simple et le plus sage aurait été d'écrire à la jeune femme, de réclamer une rencontre officielle si toutefois elle en avait vu l'utilité. Cependant, un tel comportement était dangereux, pour eux, mais aussi pour leur requête. S'il y avait bien une chose que la jumelle des Tadake n'aimait pas, c'était les impolitesses et qu'on lui forçât la main.  

" Nous les avons fouillés, désarmés et placés en garde à vue dans la prison du village en attendant vos instructions. Ils ne se sont pas montrés hostiles jusqu'à présent. "

Le visage de la kunoichi se referma avant de faire un signe au messager pour qu'il puisse prendre congés. Naturellement, son attention se tourna vers son intendant.

" Et bien Sora-san, il semblerait que nous ayons à faire à un imprévu. Tâchons d'accueillir comme il se doit ces curieux shinobis. "

Sur ces paroles, la jeune femme quitta son siège et partit en compagnie de son intendant pour retrouver la cellule de ces mystérieux personnages. Le chemin ne fut pas bien long, mais le statut de Yuriko semblait rendre tout un peu plus compliqué. Elle salua les soldats avec politesse, remercia ces derniers de leur vigilance avant de demander dans quelle geôle avait été placé les imprudents personnages.

Silencieuse, cette dernière s'avança jusqu'à devant les barreaux de la cage qui renfermaient les fameux impudents. Là, elle découvrit un homme plutôt beau, plutôt intriguant qui semblaient ne pas avoir la langue dans sa poche à la vue et à la manière dont il s'adressa à la kunoichi. L'invité critiquait donc son hôte ? Voilà qui manquait cruellement de manière. Yuriko ne répondit pas, demeurant silencieuse. Son regard se ficha quelques instants dans celui de l'homme qui venait de parler, avant de lentement se détourner vers celui qui était plus muet.

" Votre outrecuidance semble être à la hauteur de votre langage. Elle manque de noblesse et se trouve être relativement inappropriée dans la situation actuelle. "

Les paroles pouvaient sonner cinglantes pourtant la voix qui les prononça était douce. Par contre, le regard noir de la kunoichi montrait clairement qu'elle ne croyait pas un traître mot des paroles de leurs nouveaux invités.

" Il est bien arrogant que d'imaginer que vous me causez quelque tort à cet instant, mais sans nul doute que vous en faites à l'intendant de Konoha par votre négligence. Voici votre première erreur. "

Yuriko leva la main pour designer Sora. Ce dernier ne se contiendra sans doute guère bien longtemps. Ne désirant pas encore mettre tout à fait le feu aux poudres, la Nidaime tenait à faire clairement passer un message.

" Quant à votre scepticisme, sachez que je le partage. Des étrangers ? Quel bien étrange hasard que de simples étrangers eurent trouvé le chemin d'un village caché ? L'accueil aurait pu être tout autre si ces derniers avaient daignés s'annoncer comme l'exige les convenances : par une invitation. Mais vous avez choisi de nous forcer la main. Voilà votre seconde erreur. "

Les prunelles obsidiennes de la jeune femme ne quittèrent pas son interlocuteur. Pour le reste de l'interrogatoire, elle s'en remettait à Sora.

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I believe I can fly!!!

Sora

I want to be strong.






La paperasse était une chose que l’Inuwashi n’appréciait pas forcément, mais cela permettait à la Hokage d’en avoir moins à faire. Il était posé sur un cas particulier, il voulait demander l’avis de celle qui présidait le village de la feuille. Alors qu’il s’amenait dans le bureau de celle-ci, ils se mirent à parler quelques temps d’affaires plus ou moins sérieuses, mais alors que l’intendant allait parler de ses préoccupations, un garde du village vint apparaître dans le bureau de la Hokage, cet homme venait rapporter un message concernant la présence de deux hommes à l’entrée du village qui furent amener en détention le temps qu’on puisse les rencontrer. 

La cheffe du village et sa supérieur vint lui dire qu’ils devaient aller à la rencontre de ces deux mystérieux shinobi. D’un autre côté, ça lui rappelait étrangement sa demande dans le passé auprès d’Akimichi Cho pour que le clan des aigles se réfugie au sein du village de la feuille. L’intendant attrapait son arc, sa bourse de poisons et son aigle vint se poser au niveau de son épaule, afin de pouvoir se diriger avec la dame vers cette étrange apparition.

Alors que le duo venait d’arriver un homme prit la parole en premier ce qui est assez étrange, alors que cet homme est un étranger, il ne se présente pas, il ne laisse pas la Hokage parler en premier et en plus de cela il insulte l’intendant. Un sourire démoniaque se creusait sur le visage du chef Inuwashi. Cet homme n’avait rien compris à la politique des villages et encore moins aux convenances. Parfois, les gens de la campagne ne comprennent pas la façon des villages de se comporter, mais quand même à ce point c’est limite prouver à son interlocuteur la faiblesse d’esprit de son utilisateur ou cela cache une certaine stratégie, dans tous les cas l’aiglier était énervé par cette désignation de garde du corps… Il ne disait pour le moment rien, laissant Yuriko entamé les premiers pas de la danse qu’allait être cette joute verbale.

C’était la première fois que l’intendant pouvait voir autant de réticence venant d’une femme qui s’avérait être la plupart du temps d’une douceur extrême… Il attendait qu’elle finisse de parler, de montrer les différentes erreurs de cet homme qui semblait être le plus âgé des deux personnes:

« - Bonjour, je suis Sora Inuwashi chef de clan Inuwashi et intendant du village caché de la feuille. En cet instant comme l’a montré notre Hokage, vous avez pris un peu trop vos aises. Avant de vouloir apparaître dans un village il est coutumier d’envoyer une missive, demander une audience. Si danger, de se présenter en posant les armes directement ou bien simplement de ne pas être malpoli. En cet instant vous avez tout effectué de travers, mais on vous écoute expliquer la raison de votre venue dans notre village ? Et il serait bien de vous présentez… »

Sora avait rongé son frein de manière à ne pas devenir violent, ce n’était que le début de la conversation et il devait garder pied surtout aux côtés de son cheffe.


Récapitulatif:





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Bingo, parfait, vingt sur vingt, rideau ! Vous pouvez remballer mesdames et messieurs, ça se passait encore mieux qu’espéré. Un seul doute, moindre, éphémère, presque illusoire, avait traversé mon regard quand mon frère avait pris la parole. Je ne savais pas trop s’il s’agissait là d’un subtile stratagème de sa part, ou d’un coup de sang à la vue de la situation, mais tout s’était passé comme prévu. Un dialogue qui présentait une absence de finesse agréable, ou devrais-je dire… de malice. Une chose était sûre, difficile de passer pour ce que nous étions après une telle introduction, une telle erreur de diplomatie de la part d’espion était juste parfaitement inimaginable. Effectivement, l’entrée en scène n’était pas parfaite du tout, mais qu’aurait apporté plus de soupçon que le fait qu’elle le soit, justement ? J’en jubilais presque intérieurement, même si je ne laissais apparaître qu’un air un peu las et fatigué. J’aurais espéré des gens plus… distingués, quelque chose de moins… facile.

La réponse de l’Hokage était des plus amusantes, et je ne compris pas trop ce à quoi faisait référence ses répliques. J’avais rarement vu quelqu’un aussi bêtement sur la défensive, on aurait dit qu’elle cherchait profondément à trouver la bonne façon d’interpréter les propos de mon frère de la mauvaise manière… il lui rappelait peut-être un ancien amant qui lui avait laissé un mauvais souvenir ? En tout cas, sa prise de position ne jouait pas en sa faveur. Un manque de tact et d’étude de la situation évident, et presque catastrophique si la situation avait été réelle, je comprenais un peu plus l’aversion de mon frère pour les villages ninja. “Manque de noblesse” ? Allons, venant de quelqu’un qui réagit de la sorte face à la première incursion un peu précipitée de ce qui apparaît comme deux personnes venant clairement sans se cacher, mais sans s’annoncer, c’en était presque risible. Une bonne déduction aurait rapidement mené à deviner notre faux passif sans même que nous ayons eu à l’expliquer. “Arrogance” dans le fait de penser pouvoir causer du tort ? Mais… La phrase de mon frère n’était même pas dite en ce sens, c’était une douce blague qui manifestement tentait de détendre l’atmosphère. Qui n’y aurait pas vu là la tentative d’un homme un peu trop stressé face à la situation, encore de quoi en déduire ce que nous avions prétendument vécu. Cette Hokage devait être nouvelle à son poste, c’est en tout cas ce que j’en supposais. Si elle se savait mauvaise analyste et mauvaise diplomate, elle aurait pu amener quelqu’un de plus doué avec elle que…

Sora Inuwashi, qui était… l’intendant, et bien c’était mal parti pour que j’en pense du bien de ce village. Quelqu’un pourrait-il avoir un minimum de talent social ou de tact dans les environs ? Un semblant de compréhension peut-être ? Je connaissais assez bien ma spécialité pour savoir qu’il y avait de quoi se laisser avoir par la performance agaçante de mon frère, mais tout de même, le côté grand cheveux aurait pu être épargné. Tout, absolument tout ce que nous avions fait trahissait la hâte, le premier novice aurait compris la situation, de quoi pouvait-il avoir aussi peur pour nous traiter de la sorte ? Ou alors nous étions vraiment tombés sur un village de paranoïaques.

Pourquoi grands dieux pourquoi, avait-il fallu que nous nous retrouvions face à de tels énergumènes à qui il fallait tout expliquer sans même être sûr qu’ils arriveraient à comprendre ? Je commençais à m’inquiéter qu’ils ne soient pas assez doués pour se laisser avoir, ce qui aurait été drôle ! Diablement embêtant, mais drôle ! Je soupirais un peu… il allait falloir calmer un peu les ardeurs, et bien heureusement le personnage que je jouais avait une symétrie parfaite avec mon état d’esprit, de quoi me faciliter la tâche. Il aurait été étrange que je développe la situation vu mon âge, aussi j’allais juste me présenter, et donner une petite version des faits ; mon frère se chargerait du reste. Si je mettais en avant mes talents sociaux maintenant, je ruinais toute l’introduction si bien amenée par mon frère.

« Allons, calmons-nous Homage-Sama. Nous aurions pensé que notre situation se devinerait, aussi nous avons diablement manqué de tact, et je vous en présente mes excuses. Mais je suppose que vous avez vos raisons de sauter ainsi à une figure aussi acerbe, nous nous présentons peut-être au mauvais moment pour être dans le besoin, surtout dans cette situation. J’espère cependant que vous comprendrez mieux et que vous reviendrez sur vos a priori après avoir entendu notre histoire. » Je marquais une petite pause dans mon discours, en toisant nos interlocuteurs « Enfin, je manque encore de tact dans ma façon de le présenter, bien sûr je ne vous exclut pas de ma précédente phrase Monsieur l’Intendant Inuwashi, et votre avis sera le bienvenu comme il nous sera de grande aide pour nous faire aux us et coutumes… chose qui dans notre situation, vous le comprendrez bien assez tôt… sera peut-être délicate. »

J’avais essayé d’expliquer le manque de forme de notre arrivée sans trop en dire. Je faisais confiance à mon frère pour souligner le reste. Après tout c’est lui qui apparaissait comme le meneur de notre petit duo, il fallait bien que je lui laisse la vedette, je n’étais pas vraiment fait pour briller au grand jour.
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Nara Hideo
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C'était... c'était un concentré de tout ce que le keshi aurait pu espérer obtenir, mais en une fraction de seconde. S'en était même presque déconcertant, tant les paroles des hautes instances konohajines venaient s'immiscer comme prévu dans la partition qui leur avait été destinée au sein du grand orchestre que les deux ombres avaient pour objectif de faire jouer.

"J'avais prévu beaucoup de scénarios possibles. J'y avais passé des heures et des heures, à tenter de me représenter tous les cas de figure. Mais nous venions tout simplement de nous retrouver dans l'un des plus simples... Il ne me restait alors qu'à profiter de la situation. "

Les traits du prisonnier se faisaient de plus en plus atterrés à chaque reproche qu'on lui adressait. Il croisa nerveusement les mains jusqu’à en faisant blanchir les jointures, pour finalement les relâcher une fois le torrent verbal passé. Sa confiance semblait fondre comme neige au soleil, et sa posture trahissait son stress manifeste.

Un vrai débutant.
"Un vrai débutant."

Kei fit mine de vouloir prendre la parole, mais son frère fut plus rapide. En l'écoutant parler, le visage du plus âgé commença à se décomposer, ses yeux roulant hors de leurs orbites après la toute dernière phrase du benjamin.

"Koyomi avait dit tout ce qu'il fallait, voire même mieux. La parfaite excuse pour commencer à paniquer."

Sentant les yeux du duo rivés sur lui après la phrase enigmatique de Koyomi, Kei se mordit nerveusement les lèvres.

"Euhm, je..."

Il marqua une pause, signe de grand trouble, avant de lever de nouveau les yeux vers le duo, déterminé. Tant pis, il était trop tard pour faire machine arrière.

"Je ne crois pas qu'une lettre annonçant notre arrivée aurait été bien perçue. Je ne crois pas qu'elle n'aurait eu de sens, non plus."

Nouvelle pause.

"Nous voulions... Je voulais vous rejoindre. Les villages, et surtout Konoha, sont l'avenir. Le promesse d'un monde meilleur, qui ne soit pas encore et toujours ravagé par la guerre entre petits clans shinobi. Mais je voulais que tout se passe calmement, comme si nous n'étions que des shinobis lambda."

Il marqua une pause infime, avant de reprendre une nouvelle fois.

"Mais je crois que, vu ce que mon frère vous a suggéré, ce ne soit plus possible... Alors, voilà. Nous sommes les deux uniques rescapés du clan Yurei."

La voix de l'homme se brisa malgré lui après cette déclaration, mais il mit de grand efforts pour se contrôler et garder de son sang froid.

"Alors, rien ne s'est passé comme je l'escomptais. Je n'ai pas envoyé de lettre car notre clan n'existe plus. Je ne me suis pas présenté car personne ne veux d'une étiquette aussi dérangeante que celle des Yurei, surtout pour essayer de s'intégrer. J'ai été maladroit, et je crois comprendre que, comme je le craignais, je ne suis plus le bienvenu ici."

Kei planta son regard bleuté droit dans celui de jais de l'Hokage.

"Mais, je vous en prie... Si je dois partir, alors gardez au moins Koyomi parmi vous. Que mes fautes ne lui causent pas de tord, et qu'il ait le droit à un futur au moins convenable."

Il ajouta, à mi-voix.

"Il est tout ce qu'il me reste."

"Il est un outil formidable."
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Tadake Yurikô
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" Les gens qui nous donnent leur pleine confiance croient par là avoir un droit sur la nôtre. C'est une erreur de raisonnement ; des dons ne sauraient donner un droit. "


La confiance n'était jamais quelque chose d'acquis, elle se méritait, elle se gagnait, parfois en fonction de ses actes, parfois simplement par la puissance de ses paroles. Mais dans un univers aussi martial que celui des ombres et des shinobis, c'était toute une épreuve de réussir à s'en emparer, tout comme de la conserver. Cela était d'autant plus vrai avec une femme comme Yuriko. Oh, elle ne savait que trop que bien des hommes, bien des femmes, bien des civils ou des shinobis, se devait de penser qu'elle n'avait peut-être pas les épaules pour son rôle à la tête du village caché. Il fallait dire qu'elle restait encore un peu dans l'ombre d'Akimichi Chô, illustre combattant qui avait pu prouver sa valeur par des faits d'armes connus de tous. Mais la Tadake, elle, était née véritablement dans l'obscurité. Ses talents, son expérience, ne se traçaient qu'au travers de documents dont on préservait le secret. En pleine lumière, elle n'apparaissait pas comme une guerrière, mais comme une eisei-nin qui avait su atteindre les cœurs. Bienveillante, on lui connaissait ses talents de guérisseuse et le dévouement dont elle était capable. On l'imaginait tout aussi bien comme une noble dame par ses manières et la façon dont elle se tenait, tout comme son visage de porcelaine pouvait aisément laisser croire qu'elle était aussi fragile qu'orgueilleuse. Peut-être était-elle d'ailleurs perçue ainsi devant les deux intrus.

La Nidaime retrouva alors quelques instants le silence, laissant alors Sora plussoyer ses paroles. Si les deux jeunes gens semblaient très différents, ils en étaient pas moins capable d'accorder leur violon. Il fallait après tout ne pas s'attendre à moins. Ce fut alors à ce moment que le plus jeune des prisonnier se décida à parler, sortant de l'ombre de son aîné pour s'adresser directement à la jeune femme. Naturellement, Yuriko se tourna vers lui et l'écouta avec attention. Voilà qu'il présentait des excuses pour leurs manières tout en maintenant un sous discours pour pousser les Konohajin à se sentir coupable de leur rudesse. Voilà qui était habile de la part d'un jeune homme qui se donnait des airs innocents. Mais elle comprit bien rapidement que le maître du duo était le dénommé Kei, le second ne faisait qu'appuyer les propos du premier comme pour légitimer chacune de ses paroles.

Contre toute attente, l'aîné des inconnus parut soudainement se décomposer, plus nerveux et perdant de sa superbe contrairement à ses premiers propos. Pour une raison obscure, Yuriko trouvait que quelque chose clochait, la radicalité du changement, mais surtout... les explications. Pourtant, la Nidaime resta muette tout au long du discours, portant son attention de l'un à l'autre, attentive, à l'écoute, le visage toujours peut-être un peu froid. Elle nota bien évidemment tous les signes de nervosités de son interlocuteur qui semblait s'accorder parfaitement à ce qui était déclaré. Il semblait bien avoir pris sa leçon, il semblait bien capable de trouver les mots pour flatter le village, mais en son for intérieur le terme de "shinobi lambda" lui parut étrangement inapproprié. Un shinobi n'était jamais vraiment "lambda", et encore moins ces deux-là dont les signatures de chakra avaient prouvé qu'ils étaient bien moins fragiles que les airs qu'ils se donnaient.

Cependant, le visage de la jeune femme semblait se détendre soudainement, curieuse lorsqu'il mentionna le nom du clan auxquels ces derniers semblaient appartenir.

" Le clan Yurei ? "

Le nom lui était inconnu mais ce dernier rajouta qu'il s'agissait d'un clan décimé, ce qui pouvait expliquer son ignorance. La jeune femme ne pouvait prétendre tout connaître et les clans indépendants étaient nombreux, tous ne partageaient pas l'envie de se retrouver sous un même drapeau et contrairement à ce que l'on imaginait, Yuriko le comprenait. Bien que non-clanique, elle connaissait la fierté de ces derniers. Beaucoup était effrayé à l'idée de perdre leur culture, mais le plus difficile était sans nul doute de faire preuve d'abnégation pour être capable de s'allier à d'autres clans avec qui on ne partageait pas toujours des ambitions communes.  Paradoxalement, c'était leur différence qui faisait aussi leur force et le devoir d'un Kage était d'être capable de maintenir la cohésion.

" Ainsi donc vous seriez les deux seuls survivants de votre clan ? Puis-je vous demandé de quelle région vous êtes originaire ? "

La jeune femme pencha la tête un peu curieuse... mais tout cela était feint. L'apparence fragilité, la présentation floue de leur situation, n'inspirait en rien Yuriko. Mais afin de se faire une meilleure opinion, il lui était nécessaire de tenter de rassembler le plus d'informations avant de prendre une réelle décision. Il fallait dire que si ce qu'elle attendait ne lui convenait pas, elle était prête à faire appel à quelques aides supplémentaires pour obtenir la vérité... par des méthodes plus... shinobi. Contrairement à ce que cela en donnait l'air, il n'était pas question de cruauté ou de sadisme, mais bel et bien de sécurité.... bien que les personnes auxquelles elles pensaient ne seraient sans doute pas les plus délicates du monde. Nombreux étaient les innocents qui vivaient sous sa coupe et l'intérêt général l'emportait définitivement.

" Veuillez me pardonner de réveiller vos douloureux souvenirs, mais pourriez-vous me dire dans quelles circonstances votre clan aurait ainsi disparu ? Quel a été l'ennemi qui a réussi à vous défaire ? "

La voix de la jeune femme semblait plus douce, moins tranchante, peut-être donnait-elle l'impression de prêter un peu plus attention à leur terrible destinée, cependant, elle n'avait pas répondu à la requête de Kei en ce qui concernait l'hypothétique possibilité d'accueillir uniquement le plus jeune. Volontairement ? Bien entendu. L'apparent apitoiement de son interlocuteur et le souhait de protéger son cadet aurait pu peut-être tromper bien des âmes sensibles mais quand on était un shinobi... après tout, n'étaient-ils pas les mieux placés pour tromper leur monde?

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Nara Hideo
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A vouloir trop s'amuser, Kei était en train de se tirer du plomb dans l'aile. Il était allé trop loin, et ça se voyait. Il sentait le regard de Koyomi sur lui, dubitatif, et celui de l'Hokage, réprobateur.

Il était temps de laisser tomber la fausse couverture.

"J'ai mal joué. Jouer sur les sentiments, c'était trop. Ça partait bien, mais c'était le premier revers. Mais je n'en avait pas pour autant fini : un bon joueur garde toujours un bon nombre de cartes dans sa manche."

L'expression du jeune homme changea du tout au tout. Sa nervosité disparut comme neige au soleil, et son visage devint plus calme, plus froid aussi. Plus vrai.

"Je crois qu'il est temps d'arrêter ce petit jeu."

En l'espace de quelques secondes, Kei avait changé du tout au tout. Son attitude de proscrit inquiet s'était envolée pour faire place à un calme surprenant. L'espace qu'il occupait semblait avoir doublé alors qu'il prenait de nouveau appui contre la grille, se rapprochant de l'Hokage.

"Je n'ai pas été honnête avec vous. Voyez-vous, avant de venir vous donner des informations sur mon clan, j'avais besoin de savoir à qui j'avais affaire. Les rumeurs vous concernant ne sont pas flatteuses, Hokage-sama. On vous dit faible, manipulable et sans caractère. Comprenez donc ma volonté de vouloir vérifier de mes propres yeux si la rumeur était fondée, quitte à utiliser des moyens... détournés afin de voir vos réactions."

Il marqua une légère pause, ôtant sa main de la grille pour prendre un peu de recul.

"Je ne crois plus cette rumeur fondée. Il est donc temps que je m'introduise de façon plus traditionnelle, et appropriée."

Il s'inclina légèrement.

"Mon nom est Yurei Kei, membre du clan Yurei."


Il releva la tête.

"J'ai occupé pendant 3 ans le poste d'intendant de mon clan, et je crois qu'au sein d'un village j'aurai obtenu le grade de jônin."

Son expression se fit légèrement plus dure.

"Il y a un an, les terribles évènements de Baransu ont provoqué la chute de la ville et la perte de nombreux shinobis. Notre clan n'a malheureusement pas réchappé à l'armée de Tetsu... Car, si notre nom ne vous est pas familier, les Tetsujin nous connaissent bien. Je n'irai pas jusqu’à dire que nous sommes des ennemis héréditaires, mais disons que nous avons mené un grand nombre d'opérations de renseignement au sein de l'Empire. De plus, nous sommes... étions limitrophes à la frontière sud de l'Empire. Ils nous ont donc attaqué en très grand nombre, et le clan a été annihilé."

Il ferma les yeux quelques secondes, laissant un silence s’installer avant de reprendre.  

"Si nous en avons réchappé, ce n'est que parce que nous étions en déplacement à ce moment là... à Baransu, si vous voulez tout savoir. Nous sommes rentrés du siège pour ne trouver qu'un cimetière à ciel ouvert."


Il se mordit la lèvre, marquant une nouvelle pause avant de reprendre, chassant l'étincelle de colère qui venait de s'allumer dans ses yeux.

"Ça avait une part de vérité. J'étais à Baransu, ce jour là. J'y ai vu l'horreur du siège, et l'impuissance de l'union des shinobis. Une telle attaque n'aurait jamais eu lieu sans la menace représentée par les villages... Ainsi, ma colère n'était pas jouée."

"Je viens donc vous proposer un marché. Je souhaite vous offrir mes services en échange d'un foyer. Les shinobis qui ne font ni partie d'un clan, ni d'un village ne peuvent survivre, mais je n'arrive pas les mains vides. Je suis prêt à coopérer et vous livrer toutes les informations que je possède sur Tetsu, sur certaines... opérations mises en place à Suna et Uzushio, et même sur Konoha. De plus... j'ai également des informations que je souhaiterais vous révéler sans que mon cadet ne les entende."

"J'avançait maintenant à visage découvert, ce qui était bien plus risqué que la couverture initiale."  

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Tadake Yurikô
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Une simple soirée d'hiver
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" Les gens qui nous donnent leur pleine confiance croient par là avoir un droit sur la nôtre. C'est une erreur de raisonnement ; des dons ne sauraient donner un droit. "


L'intendant demeurait silencieux, le jeune Koyomi également. Le dialogue ne semblait à cet instant ne se faire qu'uniquement entre la Nidaime et le dénommé Kei alors que la tension semblait monter étrangement entre les deux parties. Chacun essayait de jauger l'autre, voir jusqu'où ils pouvaient aller, jusqu'où ils pouvaient se dévoiler. Les petits yeux noirs de la kunoichi ne cessaient de passer entre les deux Yurei, de l'un à l'autre comme pour étudier leur comportement vis-à-vis de leurs propos.... jusqu'à ce que le rideau tomba.

Alors que la konohajin demeurait de marbre, l'aîné des prisonniers semblait à présent vouloir jouer franc-jeu. Ses doigts tremblants, son visage nerveux, tout disparut rapidement pour ne laisser apparaître qu'un homme plus distant à l'expression plus implacable. Il n'était plus question de jouer la carte de la timidité, mais bel et bien celui d'un individu qui savait pertinemment ce qu'il faisait. À présent, ce n'était plus l'heure de la comédie, Yuriko avait enfin l'impression de faire face à un véritable shinobi.

Reprenant de l'assurance, Kei s'approcha de la grille qui le séparait de la jeune femme, la regardant dans les yeux avant de lui fournir quelques explications sur ce comportement qui ne jouait pas en sa faveur. Il avoua de lui-même vouloir la tester, vérifier si les rumeurs qui courraient à son sujet pouvaient être fondées ou non. Voilà qui lui déclara que le monde semblait la percevoir d'une manière qui aurait pu mettre bien à mal son égo : faible, manipulable, sans caractère. Cela aurait pu trancher comme un couperet... mais cela ne l'effleura même pas. Lorsque Yuriko avait proposé sa candidature, elle s'était largement préparée et attendue à ne pas faire l'unanimité, surtout auprès des claniques. De plus, puisqu'elle eut toujours été une jonin relativement réservée, elle n'avait jamais réellement fait parler d'elle. Il était donc très aisé d'imaginer que derrière son doux visage se cachait une femme faible de caractère. Ces détracteurs s'en étaient donnés à cœur joie. Toutefois, elle avouerait sans mal qu'elle ne s'attendait pas à ce que ces rumeurs s'étendirent plus loin que leur village. Que l'on lui reprocha sa jeunesse et son manque d'expérience, elle en comprenait les arguments, mais le reste... ce n'était que du venin de la part de personnes malintentionnée... et qui ne la connaissait pas du tout.

En tout cas, son prisonnier semblait déclarer qu'elle avait réussi son test. Serait-elle donc jugée comme étant une hokage assez acceptable ? Bien qu'elle n'en fit pas mention, elle pensa avec un certain cynisme ce qu'il serait advenu le cas échéant. Aurait-il finalement décidé de s'être trompé pour se rendre dans un autre village ? Voilà une bien étrange attitude que de réclamer asile et de se permettre de se faire une opinion avant de véritablement la réclamer. Le désespoir ne devait pas être si grand si l'on se donnait la peine de faire autant la fine bouche....

Quoiqu'il en fut, Yuriko accueillit la nouvelle présentation de son "invité" avec plus de considération. Poliment, elle lui rendit son inclination et écouta son histoire comme elle le lui avait réclamé. Ainsi, il lui dépeint un clan qui vivait à la frontière de l'Empire et qui aurait eu des antécédents avec ces derniers. Parmi les nombreuses victimes de Tetsu, leur clan aurait visiblement fait partie du premier bastion tombé. La Nidaime n'avait actuellement pas les moyens de vérifier ces informations, ni en réalité des raisons d'en douter véritablement, mais cela n'était pas dans son caractère. Préférant écouter la suite des propos de cet homologue étranger, elle conserva néanmoins dans un coin de sa mémoire les détails de son histoire. Sans nul doute qu'elle demanderait à quelques-uns de ses agents de mener une enquête sur la véracité de ses propos.

" Je vois...  Si vous étiez en effet présent à Baransu, je n'ose imaginer le mal que vous avez dû ressentir en vivant une seconde fois la scène de désolation qui vous attendait chez vous. "

Malgré la froideur que l'on pouvait accorder à Yuriko, il y avait de la sincérité dans sa peine. Elle n'était pas feinte, elle se rappelait la multitude des corps qui jonchaient le sol de Baransu, de ces vies qu'elle avait tentées de sauver, civils comme shinobis, des choix qu'elle avait dû faire et son impuissance.

" Ne voyez pas dans mes paroles de la simple empathie de politesse. Je saisis tout à fait l'effroi qui a dû être le vôtre. J'étais également à Baransu. Mon frère a combattu pour repousser l'armée de Tetsu, moi je me suis battue pour sauver le plus de vie possible en m'occupant des blessés. Il semblerait que nous ayons donc un ennemi commun. "

Du moins, fallait-il le penser ainsi. Vint alors le moment de la requête, de la demande d'asile. Cette fois-ci, la proposition fut toute différente de la première qui ne comptait que sur la pitié de la jeune femme. Kei semblait disposer à vendre des informations à leur village en échange de leur protection et d'un toit. À l'écouter, il semblait posséder un assez large savoir sur l'Empire, mais aussi sur chacun des villages cachés. Si tel était le cas, cela signifiait qu'il y avait des fuites et peut-être des taupes au sein de chaque nation, marquant ainsi un véritable problème face auquel elle ne pouvait tourner le dos. Le Yurei semblait avoir réussi à véritablement piquer son attention.

" Ainsi, si je vous écoute, vous seriez prêt à vendre vos connaissances en échange de la protection de Konoha ? "

Voilà qui demandait un peu de réflexion. Yuriko finit toutefois par porter son attention sur le jeune Koyomi. Ce dernier était demeuré muet pendant que son aîné lui fournit ses explications, mais lui aussi était un shinobi.

" Et vous ? Quel a été votre rôle dans cette part de comédie ? Qu'attendez-vous de la part de notre village ? Si pour votre frère cela semble clair, j'aimerais entendre ce à quoi vous aspirer dans cette... nouvelle vie. "

Puisque Kei avait avoué vouloir tester la jeune femme, il lui semblait naturel d'imaginer que cela avait été aussi le cas de Koyomi lors de sa première présentation. Elle voulait donc savoir à quel genre de jeune homme, elle avait à faire, avant de revenir vers Kei.

" Sachez que je ne peux me permettre de prendre une décision à chaud, mais elle sera vite rendu. Mais avant cela, j'aimerais savoir exactement la nature des informations que vous possédez. Cela me permettra de mieux peser dans ma décision. Et si vous ne souhaitez que votre frère soit présent pour notre échange, mon intendant peut accompagner ce dernier temporairement dans une autre cellule afin que nous ayons un tête à tête. "

D'un signe de main, elle présenta à nouveau Sora qui se tint prêt à escorter l'adolescent autre part si Kei acceptait.

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Nara Hideo
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"Bien sur qu'elle était à Baransu. Le choix de cet évènement n'avait pas été laissé au hasard, jouer sur une corde sensible était bien entendu une bonne idée. Les circonstances faisaient que j'y étais, donc c'était un souvenir qu'il était très facile d'évoquer avec précision. Elle me paraissait marquée par l'évènement, et c'était donc une opportunité en or pour parler des auteurs de cet attaque : Tetsu.

Là non plus, le choix de l'empire de Fer n'était pas une pure invention. J'avais préparé mon coup depuis plus d'un an, mes justification se devaient de résister à toute interrogation. Il se trouve en effet que j'ai déjà du y intervenir, derrière le rideau de fer. Vous serez surpris du nombre de tetsujins qui essaient de quitter leur foyer, terrorisés par le commandement d'acier du shogun et bercés par les légendes du monde shinobi. L'herbe est toujours plus verte chez le voisin, hé ? Ça n'avait jamais bien fini pour eux, victimes de xénophobie et bien souvent obligés de vivre cachés, dans un monde qui les rejette. Mais ce n'était pas mon problème. Non, ce que je voulais souligner c'est que j'ai du franchir les lignes Tetsujin plusieurs fois, et que j'en avais acquis une connaissance assez précise.

Quand aux divers complots, quoi de plus simple que de créer des ennemis imaginaires ? La Nidaime n'était probablement pas plus au courant des tension au sein de Suna que n'importe quel autre shinobi, et elle aurait sans doute bien grand mal à vérifier les révélation que je m’apprêtais à lui faire."


Kei hocha la tête. De la protection contre des information, c'était exactement ça. Léphèbe prisonnier recula légèrement de la grille pour repartir dans l'ombre alors que l'attention de la Hokage se reportait sur son jeune frère. Il s'assit sur sa couchette, croisant les mains derrière sa tête pour prendre appui sur le mur en écoutant Koyomi parler.

"J'ai une confiance totale en Koyomi. Il est de mon sang, et nous partageons les mêmes réflexions. Aucun risque qu'il ne compromette notre situation de quelque manière que ce soit."

Le jeune homme se releva une fois le monologue de son cadet terminé pour écouter la nouvelle proposition de la konohajine. Il se pinça les lèvres, mais alla quand même dans son sens.

"Très bien. Continuons cette discussion en tête à tête, si vous le voulez bien."


Une fois Koyomi et l’irascible intendant parti, l'ambiance déjà pesante de la cellule sembla s'alourdir encore plus. Malgré toute l'aversion que Kei éprouvait pour Yuriko, il ne pouvait occulter la position de la femme qu'il avait en face de lui. Elle était l'une des 3 grands kage de ce monde, une shinobi hors pair et capable de décider, d'une seule de ses paroles, du destin d'un grand nombre de vies. Malgré tous ses rêves de grandeur, l'ex-jonin n'était qu'un simple idéaliste face à quelqu'un dont les rêves étaient devenus concrets.

Le respect factice du keshi serait il teinté d'un fond de vérité ?

Enfin bref. l'heure n'était plus à la réflexion, ni au complot. Le plus dur était déjà passé, car Kei était certain que les informations qu'il possédait seraient capables de convaincre la Hokage. Non ! Ce n'était pas une histoire de conviction, mais de faits.

"Si j'ai demandé à ce que Koyomi n'entende pas ce que j'ai à vous révéler, c'est car je lui ai volontairement caché."


Le Yurei marqua une courte pause, cherchant ses mots avec soin, avant de rependre.

"Il est... possible que d'autres membres de mon clan aient survécu."


Nouvelle pause, le temps que l'information qu'il venait de lâcher résonne au sein de la pièce.

"Depuis le début, je n'attendais qu'une seule chose : arriver à cet instant précis. Et on y était."


"Je vous l'ai moi même dit plus tôt, notre clan était spécialisé dans le renseignement. Mais Koyomi était encore un peu jeune pour se rendre compte des diverses tensions qui régnaient au sein du clan peu avant son... anéantissement. Nous avions tellement effacé nos traces, érigé de barrières... Pour moi, un ou plusieurs de mes collaborateurs nous on trahis."


Ils ne méritaient même plus d'être appelés frères, ou claniques. Des traitres de la pire espèce.

"Il manquait certains visages dans le charnier. C'était tellement... C'était trop simple, trop expéditif."


Kei marqua une nouvelle pause, et ses yeux devinrent plus glacés que jamais.

"Pendant l'année qui a séparé notre venue ici, j'ai essayé de trouver leur traces. Mais je n'ai rien trouvé de vraiment déterminant sur ces traitres, comme sur de potentiels rescapés. Cependant, je reste persuadé que certains de mes claniques en ont réchappé, tout comme Koyomi et moi. Quand à ce qui me fait dire ça... Ils ne m'ont pas trouvé non plus, ça veut tout dire."


A devenir trop bons dans la dissimulation et la discrétion, il était même devenu difficile pour un Yurei d'en retrouver un.

"Ce qui m'amène donc à un nouveau point qui pourrait vous intéresser encore plus que toutes informations que j'aurai à vous amener."


"Ca y est. On y était."


"Je connais parfaitement les méthodes de mes cousins. Ainsi, en plus des informations que j'ai promis de vous amener, je peux vous garantir une vigilance accrue sur toute activités qui peut leur être liée. Si d'autres Yurei ont rejoint des villages shinobis différents de Konoha, ou même Tetsu, cela pourrait être extrêmement dangereux pour votre propre village."


Le jeune homme croisa les mains et redescendit légèrement en pression. Ça y est, tout était dit. Il ajouta néanmoins, pour revenir sur les informations que la Nidaime lui avait spécifiquement demandé.

"Quand aux informations que je peux vous donner sur Tetsu, par exemple, ce sont les emplacement de certaines garnisons de réserve, les mouvements de troupes récents ainsi que les failles de certaines parties du rideau de fer qui leur sert de frontière. Je peux également vous donner quelques informations sur les tensions internes qui sévissent au sein du shogunat."


"Et pour le coup, elles étaient pour la plupart véridiques. Après tout, quel mal pouvait-il y avoir à donner les faiblesses de Tetsu à l'un de ses antagonistes ? Je suis contre le système des villages, mais je n'aime pas non plus l'empire de fer. Si les deux peuvent s'entre déchirer, pourquoi pas."
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Et bien et bien, quel jeu d'acteur mon très cher frère. C'est vrai que l'on ne pouvait pas vraiment lui enlever le fait qu'il était doué pour ça, au moins un petit peu. Pour ma part je me contentais d'observer et d'écouter ce qui ce passait. J'étais toujours diablement perplexe par rapport à... presque tout, en fait. Je n'irai pas jusqu'à dire que j'étais perdu, mais je n'étais pas très à l'aise quand je ne menais pas la conversation.

J'avais donc choisi de me tenir au rôle du gentil petit frère et de souscrire à la version qu'avait donné Kei, c'en était pour le mieux. Mes manies me rattrapaient vite, et j'étais déjà en train de réfléchir à moult façon de faire autrement ou mieux, mais ça aurait été peine perdue. La phrase maîtresse dans ma tête se résumait à "allez, qu'on en finisse, et vite...".

Ce n'en était pas plus du stress que de la frustration de voir le temps passer sans rien faire. Que l'on nous laisse rentrer ou que l'on nous mette dehors m'importait peu, mais j'avais besoin qu'il se passe quelque chose, un peu d'action physique ou sociale m'aurait remis de bonne humeur.

Je gardais donc simplement mon petit air peu rassuré mais qui se voulait sympathique. Même si les regards que je lançais à mon frère signifiaient clairement mon agacement devant cette discussion qui commençait diablement à trop durer.

Mais le voila qui abordait les détails techniques de son petit plan, et donc les longues explications qui allaient avec. Pour passer le temps, j'avais décidé de chantonner un peu dans ma tête. Chantonnements qui commençaient d'ailleurs à se faire un peu plus audibles à mesure que le temps passait. Mais heureusement, j'avais l'impression que la discussion était sur sa fin. J'avais rarement était aussi heureux pour une si petite chose.
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Tadake Yurikô
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" Les gens qui nous donnent leur pleine confiance croient par là avoir un droit sur la nôtre. C'est une erreur de raisonnement ; des dons ne sauraient donner un droit. "


Un tête à tête. Telle avait été la promesse de Yuriko afin de pouvoir converser avec l'étranger qui souhaitait négocier ses futurs conditions de vie au sein du village. Ils n'étaient ainsi plus que tous les deux, avec pour seule séparation les barreaux de la prison de Kei. Mais quand bien même son intendant n'était plus présent, emportant avec lui le plus jeune de cet entretien, l'atmosphère semblait toujours aussi tendue. La méfiance de la Tadake ou les appréhensions du Yurei - et peut-être les lieux lugubres - semblaient maintenir un voile obscur sur les intentions des deux protagonistes. Il était assez évident que la confiance ne serait pas gagnée par l'un ou l'autre des parties.

En attendant, la kunoichi se tenait toujours devant la cellule de son "invité", guettant qu'il respecta la part de son marché en lui révélant quelques informations qui pourraient lui être utile. Ce fut ainsi que le shinobi lui dévoila contre toute attente qu'il n'avait dit qu'une partie de la vérité dans son premier monologue, avouant ainsi qu'il jouait à un jeu dangereux. Les mensonges semblaient curieusement se cumuler par couche, jouant  sur les non-dits et les soupçons, et se retiraient au fur et à mesure de ses interrogations. La justification première de Kei était sa volonté de protéger son frère d'une vérité dont il n'était pas certain : le clan Yurei ne serait probablement pas aussi éteint qu'il semblait l'affirmer. Sans détour, il expliqua avec aplomb qu'il suspectait une trahison au sein même de sa famille et qu'il préservait son cadet de ses suspicions puisqu'il n'était certain de rien. Il appuya ses affirmations sur des preuves invérifiables pour Yuriko, de la présence de cadavres aux visages sans traits dans le charnier qui l'avait attendu lors de son retour parmi les siens. Ces faits seraient le témoignage d'une tentative de dissimulation des responsables du génocide des Yurei et une preuve de potentiels survivants.

Kei paraissait assuré de ses interprétations, appuyant ses arguments par un regard glacé et résolu. Face à lui, la Nidaime demeurait impassible et à l'écoute, lui laissant l'opportunité de librement s'exprimer. Elle pesait chacune de ses paroles avec méfiance afin d'en déterminer le vrai du faux bien qu'en réalité, il lui était impossible d'opposer un avis sur des faits invérifiables, tout comme elle ne pouvait pas y apporter caution. Convaincue ? Elle ne pouvait l'être. Comment le pouvait-elle à moins d'être une femme parfaitement naïve ? Après tout, si l'on devait résumer ce qu'elle était en train d'apprendre, tout reposait sur les simples propos de l'étranger à l'attitude énigmatique. Elle venait à la fois de prendre connaissance de l'existence d'un clan d'informateurs inconnu de Konoha - ce qui pouvait néanmoins être plausible - tout comme leur disparition. De plus, Kei laissait entendre - ce qui était presque d'autant plus suspicieux - qu'il lui serait impossible de trouver la moindre trace au sujet de leur existence puisqu'il était de la prérogative de leur clan de savoir s'effacer aux yeux du monde. Puisque lui, membre des Yurei, n'avait pas réussi à retrouver la trace des potentiels survivants ou traitres depuis plus d'un an - encore fallait-il que cela fut vrai - en connaissant leurs méthodes, la tâche se devait d'être impossible malgré toutes les volontés pour son village d'y parvenir. Voilà qui était très... arrangeant pour Kei... et incommodant pour Yuriko.

Courir après des fantômes. Croire ou ne pas croire. C'était tout ce que lui laissait le jeune homme, soit un véritable pari pour la konohajin qui la plaçait dans une fâcheuse position. D'un autre côté, le shinobi errant lui proposait de vendre les informations qu'il possédait ainsi qu'un savoir-faire et cela était plus aisément vérifiables que l'histoire qu'il venait de raconter. Que son clan eut été réel ou non, qu'elle y apporta du crédit ou pas, ce dernier n'avait pu prendre le risque de se présenter sans avoir concrètement quelque chose à fournir et Yuriko tâcha de simplement s'attacher à ce fait.

Elle finit par briser son silence.

" Je comprends votre volonté de ne pas dévoiler la vérité à votre cadet. Je suis navrée d'apprendre que la déchéance de votre clan eut été causé par des traitres au sein de votre famille. Cela a dû être une déchirure pour vous. Il n'y a rien de plus douloureux que d'être trahi par les siens. "

Une preuve de compassion qu'elle ne feignait pas. Si l'ombre de la vérité se trouvait derrière le précédent discours de Kei, ses paroles étaient sincères.

" Quant à ce que vous semblez prêt à nous apporter, je ne peux nier que votre savoir-faire ainsi que les informations que vous avez pu cumuler seraient un atout précieux pour nous. Même si la bataille de Baransu est derrière nous et que nous sommes parvenus à repousser les forces du Shogun, nous ne sommes pas à l'abri d'une contre-offensive. La prudence ne peut être que mère de sûreté. "

Les informations et les secrets pouvaient se révéler les pierres angulaires de bien des victoires. N'était-ce pas le cheval de bataille des ninjas après tout ? Lentement, Yuriko finit par porter son regard sur Kei qui, sans nul doute, guettait sa décision finale.

" Comme j'ai pu vous l'indiquer tout à l'heure, je ne peux prendre la décision de vous relâcher immédiatement. Il me faut prendre attache de votre présence avec le conseil du village ainsi que des informations que vous êtes prêts à nous dévoiler ou non. "

Le regard de la Nidaime semblait se faire un peu plus perçant.

" Trois jours. C'est le temps que prendra notre réflexion pour votre devenir et celui de votre frère. En attendant, vous serez convenablement nourri et une cellule aménagée vous sera préparée. À échéance, soit nous vous accueillerons officiellement parmi nous, soit nous vous restituerons vos affaires. "

Sur ces paroles, la jeune femme salua humblement le shinobi. Tenant sa promesse, Yuriko reviendrait annoncer la décision commune prise par le conseil du village au bout du délai qu'elle avait annoncé. Konoha allait accueillir deux nouveaux ninjas.


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