Jeux Dangereux. Acte Premier.

Le vent glisse sur la scène, faisant craqueler les branches des arbres dont la mélodie emplit l'air d'effrois. Depuis combien de temps court-elle en ces lieux ? Le temps semble l'avoir abandonné. Perdue sur cette colline, la poitrine en feu, la jeune femme ne sait par où aller pour échapper au monstre qui la poursuit. Pourtant, elle connaît les règles de ce jeu horrible, elle a même la capacité de tricher. Pourtant, plus la traque continu, plus elle peut ressentir qu'il lui échappe. Comme une ombre, elle ressent sa présence autour d'elle, sursautant à chaque bruissement de feuillage qui vient briser le silence pesant de la colline illuminé par une très faible lune.

« Je... Je sais que tu es là !...M-mo...Montre-toi ! »

Sa voix est brisé par la peur, alors que les pauvres restes de vêtements qui ne lui ont pas été arraché ne la préserve que difficilement de ce vent glacé qui s'insinue en elle. Ses os vibrent sous la morsure du froid, tandis que son cerveau commence doucement à paniquer. Telle un animal blessé en proie à la mort, la délicate fleur sans l'inéluctabilité de sa destiné se refermer sur elle. Mais alors qu'elle commence à vouloir courir, se retournant promptement vers ce qui lui semble être la bonne direction à prendre. La brune aux cheveux longs percute quelque chose. Allongé par terre, son haut ne cachant que trop peu ses jambes dénudés, la pauvre âme étouffe un hurlement tandis qu'elle perçoit l'ombre menaçante qui la regarde en contre lumière.

« Qu...qu...qui êtes-vous ?...C-...c'est vous le monstre ? »
« Monstre ? » commence à lui répondre l'ombre coiffé d'un haut de forme. « Allons très chère, les monstres n'existent pas. Et d'ailleurs, que faites-vous dans cette tenue, dehors, aussi tard ? » lui répond le Tailleur en lui prêtant sa main.

Le doute s'insinue dans le cœur de la demoiselle. Peut-elle lui faire confiance ? Lui qui est apparu du néant ? Que faites-t-il ici ? Pour elle, la réponse est claire, elle venait d'échapper à un odieux monstres dans les forêts endormis. Mais lui ? Que fait-il ici ? Malgré le flot de questions sans réponse, la jeune femme pèse vite le pour et le contre, se disant, qu'à défaut d'une ignoble créature, elle préfère avoir à faire avec un être humain. Récupérant la main de son sauveur, elle se relève difficilement, tentant de faire un minima bonne figure devant cet inconnu dont la présence lui apaise malgré tout l'esprit.

« Je... Je me suis fais attaquée... J'ai bien cru que c'était la fin pour moi... »
« Attaquée ?... J'en juge par vos vêtements que le but n'était point de vous détrousser... Allons, venez avec moi » lui dit-il en enlevant sa cap qu'il dépose sur les épaules de l'inconnue à la chevelure de jais. « Je connais un endroit où vous pourrez vous reposer... »

« Je vous remercie... Je m'appelle Mia. »
« Enchanté de vous connaître ma chère Mia. Je me nomme Kirai et ne vous en faites pas, vous êtes en sécurité...maintenant. »

« Ainsi vous êtes une shinobi et vous pouvez ressentir la présence des autres ? » répète amusé le Tailleur en claquant ses mains sur ses genoux.
« Exactement... Je ne maîtrise pas encore tout à fait la chose, mais c'est ce qui m'a permit d'échapper au monstre. » dit-elle en lui souriant, apportant le bol dont le liquide fumant rencontre ses lèvres, déliant son visage d'une expression de bonheur. « Ce que c'est bon... Je vous remercie d'avoir bien voulu m'inviter chez vous. » continu-t-elle en arrangeant l'épaisse fourrure donné par Kirai en rentrant dans « sa maison. »
« Mais enfin arrêtez de me remercier, c'est un plaisir pour moi... Quel homme aurais-je été en laissant une aussi charmante jeune femme à moitié nu en proie à un monstre des plus sordides ! Vous avez surtout eu de la chance que vos aptitudes marchent aussi bien sur lui ! »
« Vous croyez ? » demande-t-elle en se rapprochant du foyer de la cheminée où plusieurs bûches sont déjà entrain de s'embraser.
« Bien sûr ! Par exemple, vous seriez tombé sur quelqu'un comme moi, il aurait été bien plus difficile de vous échapper ! Voyez-vous, je suis également un peu porté sur les arts shinobis et notamment, la furtivité ! »
« Oh ! Les ennemis jurés des senseurs... »
« Très exactement. Mais attention, n'y voyait aucune animosité envers vous très chère ! »
« Ahah non... Je ne le prend pas ainsi... Mais il est vrai que j'ai eu de la chance... »
« Je ne crois pas vraiment en la chance... Enfin bon ! Vous devez être épuisé. Vous feriez mieux de dormir. Demain et un nouveau jour ! » dit le Tailleur en se levant de son fauteuil, laissant la jeune femme légèrement en désarroi tandis qu'elle commence à regarder autour d'elle, légèrement anxieuse.
« Vous...dormez où ? »
« Et bien dans ma chambre quelle question ! » répond-t-il en riant avant de s'arrêter, voyant la peur dans le regarde de Mia, dont les prunelles brun-orangés semblent flamboyer avec les flammes.
« Vous... pourriez rester avec moi ?... » demande-t-elle légèrement honteuse, enroulant une mèche de cheveux autour de son index.

Le Tailleur reste là un moment, plongeant ses yeux dans ceux de la pauvre âme qui lui demande de rester avec elle. Depuis combien de temps, cela ne lui est pas arrivé ? Peut-être, non, sans doute jamais. Son visage se terne d'une certaine malaisance qui ne tarde pas de faire naître un sourire chez Mia. « Enfin... laissez tomber... C'est déjà très aimable à vous je ne vais pas en plus... »
« Très bien. » coupe l'homme tout en se rasseyant tranquillement, ne manquant pas de surprendre la jeune femme qui pourtant, lui offre un magnifique sourire avant de se relever, laissant son corps à moitié dévêtu de femme se dévoiler au regard du pauvre Tailleur qui ne sait plus trop où regarder. Doucement, elle avance, s'asseyant de travers sur les genoux de Kirai, se lovant contre lui en déposant la couverture sur eux.

« Merci infiniment Kirai... Je me sens plus en sécurité maintenant... »

« Vous voudriez que l'on joue à cache-cache ? » demande la belle Mia à moitié endormie, sa chevelure en bataille et le corps toujours à moitié dévêtu.
« Exactement. » lui répond Kirai déjà habillé alors qu'il lui sert le thé avec quelques gâteaux pour le petit déjeune. « Voyez-vous, j'ai beaucoup réfléchi cette nuit. »
« Oh ? Vous n'avez pas dormi ? » demande-t-elle innocemment. « C'est ma faute ? »
« Et bien... Oui... Je n'ai guère l'habitude de m'endormir accompagné et disons que... Vous avez peut-être troublé mon sommeil mais passons ! » continu-t-il en tendant la tasse vers la jeune femme. « J'ai repensé à notre discussion d'hier soir et à ce qu'il vous est arrivé. Nous pourrions peut-être... possiblement, profiter de nos différences pour améliorer chacun nos capacités. »
« C'est à dire ? » demande-t-elle en se redressant, laissant tomber plus bas la couverture en dévoilant quelques bouts de son corps.
« Et bien... » continu le shinobi en étant visiblement gêné par cette vision. « Vous pourriez tenter de me retrouver pendant que moi-même j'essaie de me soustraire à votre attention... Cela vous ferez un bon entraînement et... à moi aussi... »
« Très bien ! » répond-t-elle dans un immense sourire, récupérant la tasse avant de porté le liquide à ses lèvres, laissant glisser un râle de plaisir dont la sonorité trouble fortement le Tailleur qui en frémit avant de sourire à Mia.
« Oh, et j'allais oublier. Tenez. »
« C'est quoi ? »
« Et bien, voyez-vous, je suis Tailleur de profession, et je me voyais mal vous laissez à moitié dévêtue de la sorte pendant notre entraînement. »
« Oh ? Cela veut dire que je dois l'enlever après ? » dit-elle dans un sourire taquin.
« NON ! Hum..non. Bien sûr que non, c'est.... c'est un cadeau. » lui dit-il alors qu'elle lui saute au cou, collant son corps de jeune femme au sien, ne manquant pas de le troubler un instant.

Le temps s'écoule, la shinobi senseur se change alors, ne manquant pas de teindre de rouge le visage de son hôte qui très vite détourne son attention, se laissant aller à quelques rapides coups d'oeil sur la beauté de ce corps dont la peau semble si douce. Mais ses rêveries s'arrête lorsqu'il sent une certaine tension se mettre en place.

« Un...Deux...Trois... »

Amusé, Kirai sait ce qui lui reste à faire et part en trombe dans la maison, trouvant la meilleure cachette qu'il soit avant de se concentrer sur lui-même, cherchant à préserver son chakra en le canalisant au plus profond de lui-même. Une action qui met du temps, alors qu'il entend au loin la jeune femme qui a fini de compter jusqu'à dix et qui annonce alors son arrivée. Va t-elle le trouver ? Il retient sa respiration et sa concentration, voyant dans l'interstice de deux meubles le corps parfait de cette beauté qui le cherche en se mordillant la lèvre. Cela l'amuse-t-elle ? Très vite, les pensées divaguent vers d'autres rivages et lorsqu'il revient enfin à la raison, elle a disparu de son champs de vision. Troublé d'avoir peut-être si savamment réussi, il est se fait surprendre alors qu'il dépose un pied hors de sa cachette. Une surprise qui le fait tressaillir et ne manque pas de lui faire manquer un battement de cœur.

« BOUH ! » s'écrit la jeune femme avant de rire à gorge déployé en voyant la peur transformer le visage de son sauveur. « Et bien. Il semblerait que cela ne soit pas au point ! » commence-t-elle en posant sa main sur le torse de l'homme qui, gêné, recule d'un pas.
« En effet... Mais j'ai une question, vous m'avez senti, avant, ou après que je bouge ? »
« Hum... Un peu avant je dois l'avouer. Ca manquait de régularité déjà, mais lorsque vous avez bouger, c'était comme si vous veniez de me mettre une lumière en pleine tête ! » ria-t-elle en s'étirant.
« Je vois... Cela vous dérangerait-il que nous recommencions ? »
« Bien sûr que non. Mais cette fois-ci on va pimenter un peu les choses ! »
« Ah ? »
« Si je vous trouve... Vous dormez avec moi cette nuit encore ! »

Troublé par la demande, il accepte malgré qu'il ne comprenne pas vraiment l'intérêt de la jeune femme à vouloir dormir avec lui. Pourtant, alors qu'un léger sourire se dessine sur le visage de la kunoichi, une étrange sensation parcours le cœur de Kira...

« Huit...Neuf... Et dix ! Prêt ou pas, j'arrive ! » cri la jeune femme en se retournant vers le reste de la maison qui semble vide de toute existence. Puisant dans sa force intérieure, elle use de ses talents pour tenter de percevoir la présence du Tailleur qui, cette fois-ci, semble belle et bien impossible à trouver. Contrairement aux autres tentatives, elle ne ressent pas de variation dans le flux d'énergie présent dans la maison. C'est comme si, il avait disparu, la laissant seul dans cette maison à moitié dans la pénombre, dont les couloirs sont simplement illuminés par la flamme de quelques candélabres, offrant une ambiance des plus angoissantes qui, peu à peu, commence à mettre mal à l'aise Mia. « Kirai ?... » murmurre-t-elle en s'approchant d'une porte, peu certaine de vouloir l'ouvrir.

« Kirai tu es là ?... S'il te plaît arrête, j'ai peur maintenant... Je ne veux pas être toute seule... » dit-elle, tournant sur elle-même tandis que les murs semblent de plus en plus s'assombrirent. La peur s'implante en elle comme un poison, glissant dans ses veines, corrompant la moindre parcelle de son être qui ne voit plus que des monstres invisibles à chaque angle. Une angoisse qui perturbe ses talents de shinobi. « Kirai ! Ca ne me fait plus rire ! Montre toi ! » s'écrit Mia, commençant à marcher vers la chambre de son hôte. Doucement, elle approche sa main de la poignet, les doigts tremblant à l'idée de découvrir un monstre derrière le bout de bois monté sur pivot. Et alors que la pulpe de sa peau touche le morceau de métal, une sensation des plus étrange lui parcours l'échine, provoquant un soupire d'apaisement tandis qu'un large sourire se dessine sur son visage. D'un seul coup elle se retourne.

« BOUH ! » hurle-t-elle à la face du Tailleur qui sursaute et jure en frappant du pied sur le sol.
« Ah ! J'étais persuadé que j'y arriverai ce coup-ci ! » fulmine-t-il en faisant les cent pas.
« Ahah... Pas aussi évident que cela, n'est-ce pas monsieur l'ombre ? » dit-elle en voulant cacher la crainte qu'elle avait ressenti à l'idée de n'être plus en la présence de son hôte.
« Hm... Je me demande ce qui a cloché cette fois-ci... Peut-être l'inquiétude... »
« Tu étais inquiet ?... Pour moi ? » souffle la jeune femme, s'approchant du grand homme en récupérant sa main dans la sienne alors qu'elle laisse sa tête basculé sur le côté, plongeant ses yeux ambré dans ceux du Tailleur. Très vite, il récupère sa main, croisant les bras en pivotant sur le côté, marquant une moue des plus indignés. « Inquiet pour toi ? Que vas-tu t'imaginer là ! » Aussitôt, il repars vers l'escalier menant au salon, laissant dans son sillage la belle Mia, arborant un léger sourire à l'idée que son sauveur soit aussi attentif envers elle...

« Tu as de la famille Kirai ? » demande la jeune femme à moitié dévêtue emmitouflé dans sa peau de bête, assit tout contre son hôte qui sans vraiment s'en rendre compte, lui caresse l'épaule depuis des heures déjà.
« Oui... » souffle-t-il, affichant un léger sourire en repensant au petit démon. « Je viens d'une famille où nous étions beaucoup d'enfants. Tous adoptés à une ou deux exceptions... »
« Tu t'entends bien avec eux ? »
« Non... Je ne m'entends qu'avec une seule d'entre eux. »
« Une petite sœur je paris. » dit-elle en troublant le Tailleur qui la regarde interloqué.
« Ca se voit autant que ça ? » demande-t-il amusé.
« J'ai senti l'affection et l'envie de protection dans ta voix... J'en ai simplement déduis qu'il s'agissait d'une fille plus petite que toi... Elle se nomme comment ? »
« Erisa... »
« Tu la vois souvent ? »
« Pas assez à mon goût... Mais tu sais ce que c'est... les histoires de familles. »
« Oui ça n'est jamais évident... »

Le silence s'installe alors que Mia se glisse tout contre Kirai, replaçant la fourrure sur eux tandis que le Tailleur ne cesse de lui caresser l'épaule, plongeant son regard dans les flammes vacillantes. Pensant à sa sœur, Erisa, à ce qu'elle est entrain de devenir. Que penserait-elle en voyant son frère dans les bras de Mia ? Etrange question. Qui ne trouve pas de réponse tandis que son attention revient vers la jeune femme qui s'est endormie. Une nouvelle nuit à ces côtés et étrangement, il commence à y prendre goût.
Mais alors que ses pensées commencent à divaguer vers les limbes oniriques, il sent la demoiselle bouger, ne tardant pas à déposer ses lèvres sur sa joue avant de reprendre sa position.

« Bonne nuit Kirai... Et encore merci d'être là pour moi... » souffle-t-elle avant de plonger son visage dans la couverture.

« Merci à toi... De me faire vivre tout cela... » murmure-t-il en caressant le visage de la douce qui lui sourit, relevant la tête vers ce sauveur à l'allure si particulière et qui, pourtant, lui inspire la confiance la plus pure et la plus incroyable. Plongeant son regard de braise dans le sien, elle s'approche doucement, essayant de ne pas faire mal à l'homme en prenant appuie sur lui, tandis que dans un ultime moment d'incertitude, leurs lèvres se touchent. Timidement, dans un premier temps. Mais la promiscuité de leurs corps et la tension palpable depuis un bon moment les pousses à devenir de plus en plus voraces, plongeant sans restreintes dans cet élan de passion qui finit par les submerger. Le temps s'écoule et laisse pour seul témoin, les flammes vacillantes de cette passion charnelle qui les embrasent le temps d'une nuit, mélangeant au crépitement du feu les râles de plaisirs des deux êtres qui ne font plus qu'un...

« Prêt ou pas j'arrive ! »

Une fois de plus, le petit jeu continu entre les deux amants, mais cette fois-ci, Kirai n'est pas d'humeur à jouer convenablement. Si bien qu'aussitôt qu'elle se retourne, il apparaît pour la prendre dans ses bras, l'embrassant avec fougue tandis que son rire lézarde le long des murs, les poussant à l'étreinte.

« Ce n'est pas ça le jeu tu sais ? » dit-elle d'un air espiègle.
[b][i]« Je sais... Mais être loin de toi me semble bien plus difficile qu'user de mes talents pour disparaître. » lui avoue-t-il en l'embrassant alors que doucement elle le repousse.
« Oui...mais ! On a dit que tu devais encore t'entraîner un peu. »
« Mais j'ai tellement envie de ces lèvres ! » souffle-t-il en s'approchant tandis que Mia le repousse gentiment.
« Non !...Pas maintenant... Voilà ce que je te propose... Si tu arrives à me surprendre cette fois-ci, je te promet, que tu pourras faire ce, que, tu, veux, de moi pour le reste de la journée. » lui glisse-t-elle en mordillant sa lèvre inférieur en se rapprochant de l'homme qui ne désire que céder à la tension alors qu'elle effleure son corps du sien. « Mais si tu échoues... Tu n'auras rien. du. Tout. » ponctue-t-elle en glissant sa main sur son ventre après quoi elle finit par se retourner en lui souriant, recommençant à compter.

« Un... »

Le Tailleur disparaît alors, cherchant une nouvelle cachette, se concentrant à nouveau pour ne pas que la belle ne le retrouve. Motivé par le moment de luxure qu'il peut passer s'il réussit, sa motivation est décuplé tandis que son chakra, peu à peu, s'estompe ne laissant place qu'à un néant énergétique qui finit par s'engouffrer dans la maison.

« Dix ! Prêt ou pas... Kirai ? »

D'habitude, elle arrive à ressentir sa présence malgré le fait qu'il soit invisible pour ses sens. Mais cette fois-ci, c'est comme s'il avait vraiment disparu. Regardant inquiète autour d'elle, elle hoche la tête, chassant ses craintes alors qu'elle s'avance dans les couloirs, vérifiant toutes les anciennes cachettes de son compagnon qui n'a eu de cesse d'user d'originalité. Après plusieurs minutes, les angoisses reviennent peu à peu, une nouvelle fois, les murs lui donnent l'impression de vouloir s'écrouler sur elle, alors que les longs corridors paraissent interminables. La peur envahit son esprit. « Kirai ?!...Kirai répond moi...J'ai peur... » murmure-t-elle, espérant que son amant l'entende et veuille bien cesser ce jeu qu'elle n'apprécie plus vraiment. « Ecoute, je retire ce que j'ai dis, si tu apparais maintenant on fera ce que tu veux, mais là j'ai peur... Kirai ? » Le silence pour seule réponse, la jeune femme commence à paniquer, ouvrant frénétiquement toutes les portes en hurlant de plus en plus fort le prénom de son hôte, qui pourtant, n'apparaît toujours pas.

À deux doigts de la crise de panique, elle accourt vers le salon, mais alors qu'elle s'apprête à descendre les escaliers, elle sent quelque chose la retenir, la soulevant derrière elle dans les airs. La peur la submerge, elle commence à se débattre frappant dans tous les sens alors qu'elle finit par se libérer, ne cherchant même pas à voir son attaquant. Elle dévale les marches, et manque de tomber, alors qu'elle perçoit au loin la lumière de la cheminée. Là-bas, elle sera sauve. Mais alors qu'elle commence à courir, elle ressent une nouvelle fois quelqu'un la retenir. Cette fois-ci elle se retourne et cherche à frapper la chose qui la retient, mais se ravise lorsqu'elle perçoit les yeux azur de son amant qui la regarde avec inquiétude.

« Mia ça va ?... » lui demande-t-elle alors qu'elle le frappe à la poitrine, tandis que les larmes montent à ses yeux.
« Je t'ai appelé ! Pourquoi tu m'as fait peur comme ça ! J'ai eu peur Kirai ! » hurle-t-elle en tapant de moins en moins fort alors que des sanglots s'échappent. Immédiatement, le Tailleur la saisit fort dans ses bras, lui caressant l'arrière du crâne. « Allez, c'est rien Mia... Je suis là... On ne jouera plus à ce jeu c'est promis. » lui murmure-t-il.

« Promets-moi que tu ne me laisseras plus jamais toute seule. » demande la jeune femme en étouffant un sanglot.
« Jamais. Je te le promet. » répond-t-il en la serrant fort contre elle, fermant les yeux pour mieux la ressentir.


Lorsqu'il les ouvre à nouveau, Kirai est dans son atelier, avachit sur son fauteuil, tenant dans sa main un bocal. Le visage visiblement agacé, son regard n'a pas quitté le sol. C'est alors que sa sœur passe devant lui, et, voyant son frère dans un état étrange, lui demande ce qu'il ne va pas. « Rien. » lui répond le squelette. « Des souvenirs qui reviennent... » dit-il en posant le bocal sur l'atelier, que la lumière du soleil vient à frapper, illuminant le contenant d'où se trouve deux yeux, dont la lueur brun-orangé flamboie dans les ténèbres.