Des côtes cassées, à deux doigts de trouer mes poumons... Un bras cassé tout sec par la pression de la poigne de Nôka... Des lombaires déplacés par les impacts contre le sol quand celui-ci m'avait pris pour une serpillère...
Une journée normale pour moi.
Ogawa m'avait trainé depuis les vallées fertiles, un voyage bien moins sympa qu'à l'aller puisque je me retrouvais pris comme un sac, pressé contre l'épaule de l'Akayuki alors que je le répète, mes côtes pointaient dangereusement contre mon organe du souffle. J'avais dû m'évanouir quelques fois sous la douleur, pour me réveiller sous la douleur. Un cycle infernal, mais on l'avait tué le bougre...
Un combat mémorable ? Les Shinobis ne laissent pas de souvenirs, tout est fait dans l'ombre de la morale... Nous avions tué un homme qui avait voulu protéger sa fille. Un monde existait où je me retrouvais traqué pour avoir voulu protéger mon frère. On devait se réjouir d'avoir survécu, pas d'avoir mis fin à une vie aussi digne. J'avais honte, au fond, d'avoir apprécié sa mort. "Sa vie contre la mienne ?" Finalement, c'était l'histoire du monde, un cycle éternel de lutte. Tout était plus facilité par le chakra, mais sans ça nous étions toujours en train de vouloir nous déchirer mutuellement.
On a du temps pour réfléchir quand on est un sac à patate.
Arrivé au village, le roux me livrait aux mains compétentes des quelques médecins de Suna : Il n'y avait que très peu de ninjas spécialisés dans le soin au sein du village, à part les Kusaribe qui étaient cloitrés dans leur domaine, et de toute manière les ninjas de Suna n'y allaient que s'ils étaient sérieusement blessés ou dans un état critique. Je ne savais pas où me situer : J'avais réussi à survivre quelques jours, donc je n'étais pas dans un état critique, mais je ne me sentais pas QUE sérieusement blessé...
Une fois par an, les médecins convoquaient tous les ninjas pour leur faire passer un bilan de santé : Une manière de se tenir au courant de l'état des troupes, si besoin. On ne voulait pas notre bien, juste notre force de travail.
"Ninjas prolétaires unis !"
J'étais donc passé sur une table pour voir toutes mes blessures, nu sous une lumière aveuglante pour mettre en lumière mes plaies... Très désagréable, mais il le fallait. Ils cherchaient les infections, tout en mobilisant des techniques de iroujutsu dans l'objectif de trouver les os cassés. Une fois l'analyse faites, les docteurs me firent passer dans une salle où ils essayèrent tant bien que mal de réparer tout ce bordel... "Yukio, le puzzle." Le dos n'avait rien pris, par chance. Je n'allais pas devenir un ninja en fauteuil roulant...
"Déjà qu'on gagne peu, si un revenu saute à cause de mes conneries... Il y a un fond d'aide pour les blessés en mission ?"
L'iroujutsu ne faisait pas disparaitre la douleur, surtout dans le processus de déplacement des os et leur réparation. Je sentais grouiller un chakra inconnu dans mon corps et je détestais ça. En redressant un peu ma nuque, je vis mon torse avoir des petits déplacements sous la peau : Il n'y avait pas que le chakra qui grouillait, les os faisaient leur vie. Enfin... Ils étaient guidés par une main extérieure, le type au-dessus de moi qui faisais des petits signes avec sa main.
"Je suis sa marionnette".
Heureusement que les bouts de bois des Shirogane n'avaient pas d'âme ni de sensations. Se faire bouger comme ça, si facilement, c'était outrageant. Je suis libre de mon corps, d'abord ! Même si là, c'était pour mon bien... "Tout neuf ?" Peut-être pas, mon corps était une ruine auquel on rebâtissait dessus une belle maison, pour que je puisse repartir la démolir. Un cimetière ? Pendant l'opération, avec ces sensations, je grognai... Les docteurs me regardaient à peine : L'habitude ? Voulant lever la main pour me faire voir, ils me plaquèrent le bras. "Pas cool."
- Vous savez que j'ai des droits, hein ? Ils rigolèrent, moi aussi, vaguement. Après la douleur et le déconfort, vint une chaleur agréable et je m'endormis bien vite... C'était voulu ? Je ne le sus jamais. ______________
Le réveil fut en douceur : Une chambre ensoleillée, avec vu sur Suna.
"J'ai une meilleure vue en me blessant que dans mon appartement."
J'émergeai de la couverture, la tête sous l'oreiller. Ils m'avaient mis sur le ventre, pour aider un peu mes lombaires, mais ma tête s'était retrouvé durant mon sommeil sous la petite masse de plume. Un moyen de me cacher du soleil qui tapait ? Sans doute. Je ne voulus pas me lever, je devais sûrement rester quelque temps en convalescence... Je connaissais assez les blessures et les médecins pour voir une certaine habitude émerger. Ne pas trop tirer sur mon corps pour le laisser se reposer, un truc que je ne faisais que rarement... Des bandages entouraient mes membres, je devais avoir une drôle de dégaine. Amenant ma main contre ma joue, je sentis le contact de ma peau : Mon visage était sauvé, j'avais été nettoyé du sang et de la poussière, du combat et du voyage. En un seul morceau et propre... Une nouvelle vie !
Un jour, je n'aurai plus cette chance.
Soupirant, je me mis sur le côté pour apprécier un peu les hauteurs du village et le ciel : Un beau temps pour rester à l'hôpital à cuire, les rideaux étaient trop loin pour que je puisse les attraper de ma position.
Un bruit de porte dans mon dos, quelqu'un pour m'aider ? D'une voix mitigée je demandai :
- Vous pouvez me tirer le rideau ? J'ai le soleil dans la gueule, je vais devenir aveugle si ça continue ! Je ne pus me retenir, j'avais trop longtemps gardé ma bouche close : L'opération puis le sommeil. Je devais parler ! Aller à l'hôpital pour être atteint de cécité, ça ferait mauvais genre !
En plus j'avais chaud, et faim...
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Nozomo Hayato
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Une missive gribouillée en toute hâte, c’était tout ce qu’Hayato eut comme information concernant la "mission urgente" de son frère. Parti avec Ogawa pour faire il ne savait quoi, déjà 2 jours qu’il n’avait plus la moindre nouvelle.
Encore un coup tordu…
Avait-il été surpris d’apprendre que son retour s’était fait en bon sac à patates sur les épaules d’un Ogawa lui aussi mal en point ? Aussi surprenant que cela puisse paraître… Non. Pas le moins du monde. En réalité, il en était plutôt soulagé. Certes il revenait en mauvais état, mais au moins il revenait en vie. Pourquoi diable avait-il pensé bon de partir sans lui ? Il l’ignorait et cela le foutait en rogne. Outre leurs liens fraternels induits par leur sang commun. Ils étaient aussi un duo, habitué à fonctionner comme tel. Yukio avait progressé oui, mais pour certaines missions dangereuses comme celle-ci semblait l’être, le duo vaudrait toujours mieux que lui seul.
Arrivé à l’accueil de l’hôpital, il se retrouva bien vite devant Sanaë. L’une des rares kunoichi du village spécialisé dans l’irujutsu. Quelles avaient été les chances pour que Hayato parvienne à tisser un quelconque lien d'amitié avec ladite femme ? Sans les interventions répétées de son frère, sans doute aucune. Mais ici, dans ce bâtiment au mur, plafond et sol blancs, Hayato s’aventurait en habitué. Combien de fois était-il déjà venu rendre visite à son frère après une bagarre ? Une mission ? Une baignade … Une randonnée… Une sortie aux courses…
"Ah! Hayato tu tombes bien. L’intervention sur ton frère est terminée. Multiples fractures, principalement au niveau des côtes et du bras. Il y a de nombreuses ecchymoses et autres joyeusetés. En bref, rien d’inhabituel. Tu pourrais prévenir ton frère qu’à force nous ne pourrons plus rien faire pour lui ? On répare comme on peut, mais arrivera un moment où nous ne pourrons plus rien faire." Une main posée sur sa hanche, la jeune femme aux traits tirés par l’effort semblait particulièrement préoccupée. Était-ce l’état de Yukio qui était inquiétant ? Une peur que le jeune homme n’eût jamais réussi à maîtriser… Celle de perdre son frère ou de le voir blessé gravement. Que devrait Yukio sans combat ? Sans Katana ? Ne lui resterait alors plus que le poids de ses remords et de son passé. Non, il fallait l’éviter à tout prix… La mine soucieuse, il s’enquit de son état, prenant les mains de la jeune femme.
"Il va bien ? Rien d’irréversible ?"
Après un rapide soupir et un regard roulant vers le plafond, elle répondit cette fois avec plus d’agacement que d’inquiétude. "Oui il va bien. Mais il devra se tenir tranquille un moment. Nous avons fait du mieux que nous le pouvions mais son état était grave. Très grave. Même nos compétences n’ont pas pu ressouder seules ses os."
Rassuré et impatient, Hayato partit la direction du couloir, tout en remerciant d’un geste de la main le médecin. "Je reviens… Merci encore." Il hésitait encore sur la marche à suivre. Devait-il lui tomber dessus avant ou après s’être assuré de son état ? Tout en y réfléchissant, il entendit Sanaë qui ajoutait quelques précisions. "Son corps doit encore le faire souffrir… Chambre 7... Comme d'habitude…"
Arrivé devant la porte, l’archer prit le temps d’une respiration… Du calme et de la patience… Ingrédients essentiels avec son jeune frère. Ouvrant sans toquet, il fut accueilli par le dos de l’empaffé qui, directement, commença à se plaindre. Marchant calmement vers le pauvre alité. Hayato leva doucement la main pour la faire retomber sur l’arrière crâne du "patient". Contournant le lit, Hayato se rendit vers la fenêtre et d’une voix empreinte d’agacement répondit au dire de son frère. "Les infirmières ne sont pas tes bonniches. Tu devrais te montrer un peu plus reconnaissant. Tu serais déjà mort depuis longtemps sans elles." D’un geste, il refermait les rideaux, plongeant la pièce dans une relative obscurité.
Se rapprochant à nouveau du lit, Hayato se tira une chaise et s’assit là quelques instants, jaugeant l’état global de son frère, avant de continuer. "Tu es un crétin. Pas le genre de crétin qu’on aime inviter en soirée. Un crétin dangereux pour ses proches mais surtout pour lui-même." Lui laissant le temps d’appréhender la mise en bouche, il se contenta de le fixer. "Tes blessures vont te tenir sur le lit pendant plusieurs jours. Tu sais comment tout cela aurait pu être évité ? En me demandant de venir… Depuis quand tu fais tes missions en solo ?" Sous l’agacement se cachait-il une pointe de jalousie ? Difficile de le déterminer dans l’immédiat, mais une chose était sûre, Hayato était en rogne. "Sanaë a été catégorique, les prochaines fois pourraient être désastreuses. Tu veux finir tétraplégique avant tes trente ans ?" Accompagnant cette dernière sentence, le jeune junin laissa s’échapper un bruyant souffle aux teintes stridentes.
Regardant à nouveau les nombreux plâtres, il finit néanmoins par s’apaiser quelques secondes. "Tu vas bien ? Elle m’a dit que tu pourrais avoir des douleurs…"
Le choix semblait avoir été fait. Les remontrances avaient précédé l’inquiétude…
Le dernier combat avait été l’un des plus difficiles jamais menés par Ogawa. Il était passé à deux doigts de casser sa pipe. Quant à son compagnon, s’il n’avait pas été là, il serait tout bonnement mort. D’un autre côté, sans lui, jamais Yukio ne serait parti chassé un monstre tel que Nôka. La confiance que le Nozomo portait en son ainé avait failli lui coûté la vie. Le triumvir s’en voulait profondément. Les informations qu’il avait eu minimisait grandement la force du vagabond borgne mais la faute lui incombait. Il aurait dû recouper plus de sources pour s’assurer de sa véritable puissance. Si Yukio gisait à présent dans un lit d’hôpital, c’était forcément la faute de l’Akayuki. La chose était bien sûr loin d’égaler son crime contre sa femme défunte, mais il avait une pierre de plus à rajouter dans le lourd sac que représentait déjà son fardeau. Par chance, son jeune ami était un petit gars sympathique et Ogawa était persuadé qu’il ne lui en voudrait pas. Il serait le seul à se jeter la pierre. Du moins le pensait-il, occultant de fait son ainé Hayato.
Contrairement à son collègue, le manchot n’était pas en bien mauvais état. Il souffrait simplement de quelques ecchymoses et son corps endolori le faisait légèrement souffrir. Malgré la difficulté du combat, il s’en tirait étonnement bien. Sortant de son lit avec un mal de tête prononcé, il passa sa matinée de manière on ne pouvait plus classique. Ce ne fut qu’à l’issu que l’homme décida de rendre visite à son protégé. Sur le chemin, comme cela était de coutume, il s’arrêta pour lui trouver un cadeau. Ses pas le menèrent vers le seul et unique primeur de luxe du village. Il y acheta une grande pastèque carrée. Aussi original que cela pouvait être, le prix qu’elle coûtait l’était plus encore. Heureusement, s’il y avait bien une chose dont le triumvir ne manquai pas, c’était bien les ryos. Avant de se rendre à l’hôpital, il prépara cependant une autre petite surprise.
Quand il arriva à destination, il chercha l’accueil. Après avoir décliné son identité, il insista pour payer les frais d’hospitalisation du jeune Nozomo. Il demanda cependant que son identité reste secrète et que cela passe simplement pour une aide du village après cette mission difficile. L’infirmière accepta de transmettre la demande en expliquant que cela ne poserait pas de problème. Ogawa la remercia d’un large sourire avant de prendre congé. Lentement mais sûrement, ses pas le menèrent vers la chambre de Yukio. Se trouver dans un tel endroit ne lui plaisait guère mais c’était pour voir un ami alors il pouvait bien faire un effort. Pénétrant dans la pièce, il fut surpris de voir que le jônin n’était pas seul. Détaillant rapidement l’autre personne, il n’eut aucun mal à la reconnaitre.
« Le duo Nozomo au complet ! Content de te voir Hayato. Comment ça va les frangins ? »
Son éternel sourire placardé sur le visage, l’Akayuki s’invita sans qu’on le lui permette et n’attendit pas d’avoir une réponse. Regardant autour de lui, il ferma la porte. De sa main unique, il vint poser le panier contenant la pastèque sur la table de chevet du shinobi alité.
« J’ai pensé qu’un bon fruit te ferait le plus grand bien. »
Jetant de rapides regards autour de lui, le jônin semblait sur le point de commettre un larcin. Délicatement, il souleva le fruit pour laissa apparaitre un double fond. De cette cachette, il sortit six canettes de bières fraiches attachées entre elles par un ingénieux système fait de fils et de bois.
« D’un autre côté, un peu de houblon ne pourra pas te faire beaucoup plus de mal Hahahahahaha ! »
D’un geste habile, rapide et d’une précision chirurgicale, le triumvir ouvrit trois des canettes qu’il posa sur la table roulante, qu’il avait préalablement rapprochée du lit. Prenant celle qu’il se destinait entre les mains, il avala une grande gorgée de bière en souriant.
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Mon instinct me criait de m'enfuir, mais mon corps ne pouvait pas... Alors je subissais. Quand la porte s'ouvrit et que personne ne répondit à ma demande, il était sûr que c'était des ennuis. Qui ? Quoi ? Comment ?
Hayato.
Il m'avait retrouvé, me faisant subir sa fameuse claque derrière la tête comme si on avait cinq ans. Pour quoi ? Car je prenais les infirmières pour des bonniches... N'importe quoi, Sanaë était un ange tombé du ciel et chaque jour je pensais avoir réussis à vivre un jour de plus grâce à ses soins. J'étais juste de mauvais poil au réveil, comme lui après avoir bu... On n’en faisait pas tout un plat ! D'une moue, j'accusai le coup sans même répondre.
Heureusement, il avait fermé les rideaux. Un désagrément de moins, mais un autre plus gros s'était rajouté. Il m'asséna alors un laïus sur les blessures et l'état de mon corps, comme quoi tout pouvait être irréversible au bout d'un moment, et surtout m'accusant d'être parti en solo... Soupirant, je répondais.
- Je suis parti avec Ogawa, il m'a demandé de l'accompagner. On devait s'occuper d'un mec, mais on ne s'attendait pas à ce qu'il soit si fort. Les yeux dans les yeux avec mon frère, je lâchai du lest. C'était vraiment un monstre. Puis-je me mis à contempler la toile du rideau, un peu honteux. Non, Hayato, je ne veux pas finir tétraplégique avant ma trentaine. La mission a dérapé, j'ai fait de mon mieux pour ne pas trop me blesser.
Un odieux mensonge, je n’aurai pas me mettre à distance après le premier coup qui m'avait fêlé les côtes, mais je voulais encore me frotter à la bête. Une insolence et une imprudence que je payais aujourd'hui, bien moins cher que je n'aurai dû. Une leçon ? Sans doute. Faire attention quand on veut tacler un manchot borgne d'une taille considérable.
Petit malaise dans la pièce, mon aîné soupiré alors que moi je boudai un peu : Regrettant la situation, d'avoir inquiété les gens et de passer à deux doigts de la mort ou d'un handicap fatal. Plus doucement, le grand dadais me demanda si j'allais bien : J'étais bardé de bandage et de plâtre, c'était pas beau à voir.
- Ils ont sauvé ce qu'ils ont pu, mais je vais devoir attendre quelques jours pour ressouder ce qui reste, on m'a dit qu'il y aurait peut-être d'autres interventions, selon l'avancement de ma guérison. C'est pas aujourd'hui que tu vas te débarrasser de moi. Ricanant, je lâchai cependant un mot trop bref et trop rarement prononcé. Désolé.
Depuis ma petite discussion avec Honoka, j'avais décidé de parler un peu plus à Hayato. D'avancer ce qu'on appelait dans le langage courant la sincérité : Ébranler la carapace pour éviter de me retrouver sous un fardeau trop lourd. Si ce n'était pas aujourd'hui, je pouvais quand même essayer de faire preuve d'un peu de reconnaissance et de tristesse pour les sentiments contraires que je provoquais chez cette tête de con.
Soupirant de plus belle du malaise provoqué, je fus presque content quand la porte s'ouvrit sur un autre personnage. De dos, je ne pus le reconnaitre, mais la voix ne laissait personne dans l'ignorance : C'était Ogawa. Celui-ci salua ce qu'il appelait le Duo Nozomo, avant de nous demander si ça allait. Du bout des lèvres, je lâchai quelques mots hilares :
- Toujours pas mort, c'est pas faute d'essayer. Je me remis sur le ventre pour essayer de faire face au rouquin, mais je ne pus malheureusement pas puisque l'autre côté était celui de mon bras brisé. Mauvaise idée de m'appuyer dessus.
Je demandais alors à Hayato de m'aider à me lever pour m'asseoir, même si c'était sans doute une mauvaise idée vu mon état.
"Je me sens bien bordel ! C'est juste les os qui savent pas se re-solidariser tout seul !"
Me relevant sur les genoux, à même le lit, je passais une jambe au-delà du matelas, puis l'autre. Me tirant un grognement, je faisais rapidement fi de la douleur pour me concentrer SUR LA PASTÈQUE que mon partenaire de meurtre avait amené. Posée sur ma table de chevet, elle ne demandait qu'à être dé boulotté.
- Excellent ! Merci beaucoup ! Quel ne fut pas ma surprise lorsque le manchot soulevait la pastèque, qui contenait un double fond, auquel était posté comme dans un cheval de Troie, des bières. D'un grand rire, rejoignant celui de l'Akayuki, je prononçai : Bière pastèque, meilleure combinaison !
Une utilisation pas très médicale de la table roulante plus tard, nous avions chacun une boisson dans les mains. Avalant une grande gorgée, je la stoppai en lâchant un grand soupire de contentement.
- C'est pas bon pour ce que j'ai, mais mon corps y voit que du feu ! Pourtant, cette bière n'avait pas le même gout de victoire que la flasque partagée après la victoire contre Nôka. On échangeait le goût de la victoire avec le gout de la convalescence et de l'amitié.
Pourtant, je sentais bien que Hayato avait encore des questions, et je n'étais pas en condition pour répondre convenablement à toutes celles portant sur la mission, alors d'une voix aimable je demandai à Ogawa :
- Mon frère à quelques questions à te poser sur la mission, j'imagine. Il venait s'enquérir de ma situation et me mettre des claques pour m'être mis dans cet état. Laissant les deux autres juunin s'expliquer, je laissai courir ma main vers la pastèque pour me couper une tranche. De la pulpe dans la bouche, je pus articuler quelques avertissements. J'ai accepté de moi-même de participer et Ogawa a fait tout ce qu'il pouvait pour m'éviter des blessures trop importantes, il a fait un boulot monstre surtout face au type qu'on a affronté.
Je ne voulais pas les entendre s'engueuler à cause de moi, doubler mon état avec une ambiance délétère... Quel ennui ! J'étais content d'être vivant, ce qui c'est passé ou ce qu'il aurait dû se passer ne m'intéressait pas.
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Hayato s’était laissé emporter par son empressement… Il avait pourtant l’habitude de le retrouver là, couché sur son lit d’hôpital. Mais cette fois-ci lui avait semblé particulière. Peut-être était-ce l’état de Yukio ? L’accumulation ? Ou simplement ce sentiment de jalousie ? Chargé d’incompréhension… Il ne parvenait pas a se l’expliquer, comment son frère avait-il pu penser partir sans lui ? Depuis déjà quelque temps il semblait prendre son envol, s’éloignant petit à petit de son frère, à la recherche de nouvelles expériences et de nouvelles personnes.
Peut-être en avait-il besoin ? Le besoin de s’affirmer seul, en tant qu’individus et non plus en tant que duo ? Peut-être souhaitait-il se prouver des choses ? Il avait après tout enchaîné les échecs durant les derniers jours… Qu'il souhaite son indépendance était une chose plutôt prévisible en réalité, mais Hayato aurait espéré que cela n’arrive pas trop vite.
Toujours était-il que Yukio avait accepté la baffe et c’était ensuite justifié. La mission avait été décidée à la hâte et une erreur d’appréciation les avaient poussés à affronter un adversaire terriblement puissant. Lorsque enfin, il le questionna sur ses blessures, il s’attendait à voir son frère nier son état. Pourtant, celui-ci semblait en avoir pris la pleine conscience. De multiples opérations, une convalescence plus ou moins longue… Rien de bien jojo.
Un son inattendu tira les deux frères de leur intimité et dépassant le cadre de la porte, un homme solide à la tignasse de feu. Un Akayuki ? Oui, Ogawa en personne. Le "père de famille" venait s’enquérir de l’état de Yukio. Une petite attention certes, mais qui plus à Hayato. Il n’était pas totalement inconscient au moins… Entre ses mains, un petit panier dans lequel dépassé les angles d’une pastèque cubique.
Drôle de fruit ?
Soulevant le cube fruité, le manchot dévoila la présence de quelques bières. Hayato avait eu vent des penchants alcooliques du triumvir... Mais de là à ramener de l’alcool à un malade… D’un autre côté… Une bière n’avait jamais tué personne. Si ?
Voilà donc nos 3 compères discutant autour d’une bière et de quelques tranches de pastèque. L’atmosphère délétère des premières minutes semblait désormais oubliée. Sans doute explicable par l’intervention de leur ainé, qui rayonnait de sympathie. Yukio avait cependant ramené Hayato au sujet initial, en lui proposant de questionner Ogawa. Ne se faisant pas prier, il s’enquît de quelques précisions.
"Si j’ai bien compris, vous êtes partis à la recherche d’un type ? Pour quelle raison ? C’était une mission du village ? J’étais disponible… Le Kaze aurait pu me faire vous accompagner… Quand bien même vous aviez mésestimé ses forces." Yukio était finalement venu couper les questionnements du jeune Junin, assurant qu’Ogawa avait parfaitement remplie son rôle de meneur…
À en juger par ton état… Laisse moi en douter.. À moins que votre adversaire ait été un vrai monstre…
Même si la chose n’était clairement pas jouée d’avance, Hayato ne fit aucune remarque en voyant le manchot dévoiler l’alcool. Bien vite, les trois hommes étanchèrent leur soif en accompagnant le tout de ce fruit étrange mais au goût subtilement savoureux. Ogawa avait eu peur que l’ainé ne lui en veuille pour l’état dans lequel son frère était revenu. Comment aurait-il pu lui en vouloir ? Yukio était rentré à moitié mort. Sans l’aide du rouquin il le serait bel et bien. Même aujourd’hui, plusieurs jours après le combat, cette sombre pensée faisait frémir le triumvir. Il avait pêché par orgueil et manque de préparation. Si tout était bien qui finissait bien, un drame avait été évité de peu. Ce n’était pourtant pas le genre d’Ogawa d’avoir une trop haute estime de lui, ni e présumer outre mesure de ses capacités. Comment expliquer alors une telle chose ? Son âge le rendait-il moins apte à prendre de bonne décisions ? Se pouvait-il qu’il soit à présent déconnecté de la réalité ? Pour l’heure, il n’aurait su le dire.
« On traquait un type nommé Nôka. Un ninja indépendant, de ce que nous savons de lui il était membre du clan Kumayuki, exterminé il y a longtemps par les forces de Tetsu. Il y a quelques années de cela, il a été payé pour assassiner le haut conseiller Kayaba Akihiko. Il a presque réussi son coup mais a terminé dans les geôles du village. Suite à un accord passé en secret, il a été mis au service des Kishos pour sauver sa peau. Nous cherchions à ce moment-là à nous attirer leurs faveurs, même si cela n’a pas été concluant comme tu le sais déjà. Lors d’une mission avec eux, il a tué son équipe pour sauver sa fille, une simple criminelle notoire. Les Kishos nous ont demandé réparation, le village a accepté de régler le problème. »
Ogawa termina sa bière d’une traite et posa la bouteille vide sur la table où se trouvaient les morceaux découpés de pastèque. Il avait l’air plus sérieux que d’habitude mais ne se séparait pas de son sourire légendaire.
« C’est là que nous sommes intervenus. J’ai été chargé de lui régler son cas. Vu ce que nous savions de son style de combat, il a semblé que j’étais tout désigné. Comme j’avais la possibilité d’emmener quelqu’un avec moi et que j’étais particulièrement pressé, j’ai pensé à ton frère, mon ami l’estropié ici présent, dit-il en le pointant d’un coup de menton. Malheureusement, il était bien plus fort que moi et on a pris une raclée. Ton frère, bien malgré, a servi de bouclier humain et j’ai pu poser un sceau pour affaiblir ce monstre, ce qui nous a permis à terme de l’abattre. Si Yukio est dans cet état, c’est entièrement de mon fait. J’en suis désolé Hayato. »
Son regard droit dans celui du Nozomo, le triumvir était sincère. Il avait eu très peur pour la vie de son ami et plus jamais il ne le mettrait en danger de la sorte. Considérant qu’il avait présenté ses excuses en bonne et due forme, Ogawa s’ouvrit une seconde bière d’un geste vif. Il n’aimait pas particulièrement s’étendre sur ce genre de choses et espérait que le malaise disparaisse rapidement. D’un autre côté, il savait que le jeune homme était en droit de lui en vouloir, ce pour quoi il ne lui tiendrait pas rigueur s’il décidait d’en faire le choix.
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J'écoutai doucement les questions de Hayato à Ogawa, sirotant ma bière et lâchant un petit rot discret sous l'effet des bulles. Je devais avouer que la boisson faisait du bien... Des jours qu'on ne mangeait pas grand-chose arrosé de rien, essayant d'aller le plus vite possible pour que je ne meure pas en route. Ma présence en ces lieux montrait que c'était un succès... Mais en attendant, j'avais faim et soif.
Associant jus de pastèque avec ma bière, je repris une part : La pastèque était un aliment qui se caractérisait par sa haute teneur en eau et sa faible quantité de calories. Diurétique, elle facilitait l’élimination des liquides et des déchets dans l’organisme. Hypocalorique, elle ne contenait que peu de calories, alors que c'était une source d'eau puisque composée en grande partie de flotte. Idéal pour hydrater le corps tout en procurant un sentiment de satiété. Sur le long terme ? Sans doute pas. Détoxifiante, elle était riche en antioxydants, mais aussi composée de fibres, elle permettait de maintenir une bonne fonction digestive.
Que du bon quoi ! Avec du maté, c'était vraiment extra !
Relevant les yeux, je me dis que je pouvais les couper pour leur parler de maté... Mais Ogawa embrayait sur une description de l'animal qu'était Nôka. Termina sa bière d’une traite et la posant sur la table. Moi, je me demandais d'où provenaient les pastèques de cette forme. "Des cubes..."
J'eus envie de poser la question, mais le roux finissait son speech concernant le combat : C'était sa faute, et il s'excusait auprès de mon frère. Soupirant, je me mis dans la conversation :
- J'ai bien accepté de venir, non ? Te bile pas. J'ai eu mon lot de connerie dans ce combat... Autant rester sur le "sac à patate" plutôt que le bouclier humain. Il était plus fort que moi, j'ai fait ce que j'ai pu pour te donner des ouvertures... Je t'ai permis d'attaquer, tu m'as défendu. J'aurais pu faire autrement ? Sans doute. Balayant les questions d'un revers de la main, je dispensai. C'est fait, c'est fait. Je suis vivant, toi aussi. Hayato est chiant. Tout est dans l'ordre.
Ricanant, je finis ma bière qui rejoint les vestiges de celle de mon ami manchot. Me tournant, difficilement puisque mes côtes me faisaient mal, vers mon aîné, je demandai :
- Rassuré ? Voyant Ogawa s'ouvrir une autre bière, j'hésitai à le suivre, mais mon estomac me disait que cela irait pour le moment. Les pontes sont satisfaits de notre prestation ? La cible éliminée, pas de vague... Je soupirai. On aurait pu faire pire qu'enflammer une partie de la forêt et pulvériser un fleuve…
Je pris quand même une part de pastèque, c'était quand même bon ces merdes... Croquant vigoureusement dans la chair rouge, je sentis le jus couler sur mes babines. Je fis passer délicatement la langue pour récolter le nectar sucré.
- Vous savez où on peut en trouver d'autres, des pastèques en cubes ?
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Une mission d’assassinat en prime d’une petite traque… Ogawa avait pris le temps de répondre pleinement aux interrogations du jeune homme qui, bière en main se questionnait sur la possibilité de fumer ou non dans un hôpital…
Je devrais peut-être éviter ça à notre cher rescapé
La personne traquée était donc un ancien… Partenaire ? Du village. Effacer les preuves compromettantes en même temps que la vie d’un guerrier remarquable, une mission brûlante sur bien des aspects. Le caractère urgent de la chose, bien que sans doute discutable fut suffisant pour convaincre Hayato. De plus, le paternel au chapeau de paille avait fini son monologue par quelques excuses. Était-ce bien nécessaire ? Après tout c’était leur métier que de se confronter à la mort. Mais le jeune archer aurait-il pu pardonner si au lieu d’un estropié c’était un cadavre qui avait franchi les portes du village ?
Là se trouvait la frontière entre une amitié partagée autour d’une bière et une vengeance froide. Le regard perdu sur le pauvre homme alité, Hayato en prenait la pleine conscience. Si son frère venait à mourir, son bourreau le paierait de sa vie. Relevant la tête après avoir laissé son frère intervenir en quelques réflexions inutiles dont lui seul avait le secret. Le jeune homme, tout en faisant de nouveau claquer sa main sur l’arrière crâne de Yukio répondit au manchot.
"Je le comprends bien et ne t’inquiète pas tout était déjà oublié. Tâche juste de ne pas m’oublier pour la prochaine fois ! Vous êtes tous les deux costauds au corps-à-corps c’est sûr. Mais je pourrais me charger de vous couvrir à distance. Peut-être que l’autre imbécile de service aurait pu épargner quelques-unes de ses côtes."
Levant sa bière en l’air, il continua ses remerciements. "Je te remercie de ta sincérité et encore davantage d’avoir veillé sur mon frère…. Puis… Pour les bières aussi !" Levant bien haut le talon de sa bouteille Hayato fit cul sec du reste de sa bière. Les bulles lui grattaient la gorge et le geste un peu abrupt avait créé de la mousse directement à l’intérieur de sa bouche. Manquant d’avaler de travers, il avait néanmoins réussi à la terminer. Posant la bouteille vide sur la petite table médicale de son frère, il s’adressa finalement à Yukio. "Oui, rassuré. Mais ne fais pas le comique non plus, tu n’es clairement pas en état de te la péter…" Pour ponctuer sa phrase, une énième petite claque sur le crâne de son imbécile de frère. Celui-ci ne sembla pas particulièrement affecté puisqu’il renchérit immédiatement à propos des pastèques…
Insouciance ou idiotie des fois mon cœur chavire…
"Je dois reconnaître n’avoir jamais vu de pastèque comme celle-ci auparavant. Elle vient du marché ? " La question l’intéressait-elle vraiment ? Pas le moins du monde puisqu’il avait en réalité un autre objectif en tête. Boire une bière et grignoter de la pastèque c’était bien certes. Mais pouvoir fumer une cigarette… C’était mieux !
"Bon ! Messieurs, dames" Avait-il laché en regardant Yukio du coin de l’œil. "Je vous laisse pour l’instant. Yukio, ne fais pas trop l’idiot, je vais essayer de voir avec Sanaë pour te faire sortir plus vite. "
Quittant la chambre, cigarette déjà en main, le jeune homme traversa le couloir en gratifiant Sanaë d’un geste amical de la main avant de venir se poster devant l’hôpital aspirant goulument quelques bouffées d’air frais…
Le triumvir se trouva soulagé de voir qu’Hayato ne lui tenait pas rigueur outre mesure de l’état piteux de son frère. C’était déjà une bonne chose et il s’en satisfaisait. Comme cela était à prévoir, la pastèque intrigua ensuite bien plus que la présence de bières dans un hôpital. Un sourire en coin, Ogawa rigola doucement face aux suppositions des deux frères. Après avoir vidé la moitié de sa seconde bouteille, il étouffa un rot en gonflant ses joues.
« Pas au marché non. Et mon cher Yukio, je doute que tu aies les moyens de t’en payer une. »
Satisfait de son petit effet, le jônin, bière en main, s’approcha du ninja alité.
« Ces fruits viennent des terres fertiles et sont importés par un riche marchand du centre-ville. Il tient la petite boutique discrète en face du restaurant de brochettes Kouhana. Les jeunes pastèques sont placées dans de boites en bois avant de devenir grosses. En mûrissant, elles sont piégées et prennent cette forme si particulière. Et laissez-moi vous dire que ça coûte un bras les frangins. » dit-il en pointant vers eux son moignon depuis longtemps cicatrisé.
Depuis toujours, il aimait se moquer de sa propre infirmité. Cela valait mieux que d’en pleurer après tout. Même si cela n’avait pas toujours été le cas. Voyant le futur intendant du village prendre congé, en manquant au passage de s’étouffer avec son reste d’alcool, Ogawa lui fit un signe de tête. Il ne resta finalement plus que lui et l’estropié. Un air espiègle, il s’approcha de Yukio.
« Dis-moi, tu ne serais pas chatouilleux par hasard ? »
Terminant sa bière d’un cul sec, le manchot la posa sur la table de chevet et approcha ses doigts des côtes du blessé avec un air faussement sadique. Bien sûr, il n’alla pas jusqu’au bout de la blague. Avec soin, il rangea les bières vides dans le fond du panier qu’il recouvrit. Ni vu ni connu, après tout, n’était-il pas un shinobi ? Comme une dernière bouteille restait pleine, le rouquin la rangea dans sa besace.
« Bon allez, je te laisse te reposer grand fou. Essaie de pas te péter le nez en ronflant. »
Tandis qu’il prenait congé, le triumvir entendit quelqu’un frapper à la porte. Interrogateur, il jeta un œil vers le Nozomo toujours allongé sur le ventre. Décidant d’ouvrir la porte, Ogawa vit avec amusement que la nouvelle venue n’était autre qu’une de ses élèves, à savoir Honoka.
« Ah bah tiens, toi ici, dit-il en se retournant lentement vers Yukio. Je vois, je vois, faites pas attention à moi les amoureux, je vous laisse en privé. »
Le jônin avait-il quatre ans d’âge mental ? Il aurait été légitime de se poser la question. Quoiqu’il en soit, il laissa derrière lui les deux sunajins et quitta l’hôpital. Pour le moment, il n’avait qu’une envie : retourner chez lui s’allonger dans son fauteuil fétiche pour savourer sa dernière délicieuse bière. Qui sait, peut-être ferait-il une petite sieste ensuite. Après tout, que pouvait-il y avoir de mal à ça, n’était-il pas en repos ?
.JENAA
Shirogane Honoka
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S'il existait un endroit que je ne connaissais que trop, c'était bien ce foutu hôpital. Je dirais bien que c'était une dégueulasserie, mais je ne pouvais pas nier non plus que ces gens avaient pris soin de mon corps larvaire pendant près de deux ans. Avec tout ce que je m'avais pris dans la tronche, ma survie avait été miraculeuse et mon père - je le savais - n'avait pas hésité à les remercier d'avoir tenté d'aller jusqu'au bout des choses... même si j'étais restée planquée dans le coma. Lui, il n’avait jamais abandonné espoir aussi bizarre que cela pu paraître. Il avait fait réparer ma marionnette, mon katana, il avait même veillé sur mon atelier comme si je pouvais y débarquer à tout moment... deux ans... jusqu'à ce que mes yeux s'ouvrirent sur leur satané plafond moisi. N'allez pas croire que j'étais ingrate envers le personnel soignant - à part deux ou trois qui étaient de vrais abrutis - mais ce lieu était un amas de vide, l'incarnation de mon vide à moi. Y revenir, c'était revivre cette sensation.
Manque de bol, j'avais beau être sorti de cet endroit depuis l'an 15, on me demandait encore de venir de temps à autre à quelques rendez-vous débiles pour faire le point sur mon trauma. Je vous mentirais pas que généralement, soit je sautais les rendez-vous, soit je les expédiais en cinq minutes. J'étais donc là, assise, les jambes croisées devant le bureau du bon docteur qui lisait un listing de questions. Toujours les mêmes et ennuyeuses questions où ils notaient toujours inlassablement les mêmes réponses. Aucun changement.
" Il est interdit de fumer dans l'enceinte de l'hôpital. "
Derrière ses lunettes, le médecin me lança un regard réprobateur alors que j'étais en train de me rouler une clope. Je continuais comme si je n'avais pas entendu, et finit de faire ce que j'étais en train de faire. Néanmoins, je ne l'allumais pas.
" Je vois.... Je pense que nous en avons fini. Nous nous reverrons dans six mois. "
Mes yeux roulèrent comme des billes et je soupirais. Je repoussais ma chaise qui grinça mais au moment où j'allais passer la porte, le type ne put s'empêcher de m'alpaguer une dernière fois.
" Je ne suis pas votre ennemi. Il faudra bien qu'un jour, vous vous décidiez à parler. "
Je haussais les épaules, sans un regard puis quitta la pièce pour me retrouver dans un long couloir. Machinalement, je bloquais ma clope dans la bouche et contrairement à toutes les directives, je l'allumais. Il n'y avait aucun patient dans le couloir, ils allaient pas me faire chier. Mais alors que je me dirigeais vers la sortie, je croisais deux infirmières dont une qui portait sur sa blouse le nom de Sanaë. Ne me demandez pas pourquoi je l'avais retenu, mais ce qui m'interpela, c'était plutôt la conversation qu'elle avait avec sa consœur. Il était question d'un certain "Yukio" qui avait été "encore" amené à l'hôpital. Visiblement le type s'était pas passé à tabac et c'était d'une dramatique constance. L'autre semblait plaisanter sur le fait de lui faire payer le loyer de sa chambre. Fallait pas être d'une grande intelligence pour comprendre de qui elle parlait. Le Nozomo. À tous les coups, c'était lui.
Puisque j'étais sur place, je me décidais d'aller lui rendre une petite visite - en espérant ne pas me tromper. Mais sur ma route, j'eus le malheur de croiser un des fameux cons du personnel soignant.
" HEY! C'est interdit de fumer ici! "
Je m'arrêtais et regardais le type.
" Oh putain, mais c'est la comateuse ! "
Je lui laissais pas le temps d'en dire plus que je lui lançais mon mégot dans la chemise. Allumée bien entendu. Il commença à gesticuler comme un singe pour éviter de se cramer et à m'insulter. Bien évidemment, je continuais ma route en lui faisait un magnifique doigt d'honneur. Je comprenais toujours pas qu'un type pareil pouvait bosser dans un hôpital. Ça se voyait que Suna manquait de mains. Bref. J'arrivais devant la porte de la possible chambre de Yukio et je toquais avant d'entrer. Je m'attendais à voir le type allongé à moitié cuit, voilà que je le voyais en compagnie de Ogawa. Il était partout ce vieux roux. Il semblait aussi surpris que moi de se croiser ici. Bien évidemment, je ne fis aucun commentaire, ni même à son insinuation. J'attendis simplement qu'il se soit barrer pour venir m'assoir aux côtés de mon camarade.
" T'as pas trouvé mieux pour draguer les infirmières ? "
Je lui adressais un petit sourire.
" J'ai entendu des bruits de couloir qui disait que tu étais ici. Si je l'avais su avant, je t'aurais apporté quelque chose. "
Les bruits de couloir étaient à prendre dans un sens totalement littéral pour le coup.
" Alors ? Dans quel genre de problème tu t'es mis ? "
Tous les sunajins avaient l'art et la manière d'en attirer après tout.
Nozomo Yukio
Suna no Jonin
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Tout était en ordre : Hayato qui chialait, car on ne l'avait pas amené, comme un enfant grognon qui voyait les gens jouer sans lui... Son seul réflexe était de me taper, alors qu'il s'en voulait à lui-même, sans doute. J'accueillais cette tape sans rien dire, c'était marrant et je la méritais sans doute : la vie, c'était profiter des minutes précieuses. Mon incursion dans la limite entre vivant et mort m'avait fait prendre conscience de certaines choses...
Déjà, ne plus me jeter dans la bataille comme un dératé... Chose que j'allais oublier si tôt sorti de cet hôpital, mais surtout que si je restai sur le carreau, des gens allaient mal le vivre. L'égoïsme qui me caractérisait passait par ce genre de pensée : On vivait pour nous, mais dans notre sillage il y avait des gens. "Mourir est de mon fait, mais je vais causer bien des dommages si je fais le con..."
Tout en réfléchissant à ça, j'écoutais distraitement l'explication du roux concernant les pastèques... "C'est dingue comme on se fait chier pour diriger la nature comme on veut, et le vendre comme un trésor." La blague du manchot sur son absence de bras me surpris et m'amena un sourire hilare sur le visage, chose peu difficile à faire.
- Heureusement qu'on a un ami qui donne du sien pour nous nourrir alors !
Peu après, Hayato s'éclipsa... Ogawa, désormais seul invité dans ma chambre, me menaça de me chatouiller mes côtes en morceaux. D'un mouvement de recul, j'essayai de m'écarter, mais ma position ne permettait pas ce genre de folie... Heureusement, le roux avait un cœur et ne voulait pas me faire mal, juste rigoler un coup. Je l'accompagnais dans son rire. "Il vaut mieux en rire qu'en pleurer !" Voulant partir aussi, l'Akayuki fut coupé par des bruits à la perte. Il ouvrit pour découvrir quelqu'un qui le fit sourire et annoncer fièrement "les amoureux".
"Eh merde..."
La vie de ninja recélait des dangers, la preuve était mon séjour à l'hôpital actuellement, et les relations amicales ou amoureuses étaient donc coincées dans la tension de la profession : Toute mission pouvait conduire à la mort, s'attacher était donc un drame ? Avant de partir pour tuer Noka, j'avais ficelé avec la muette une bien étrange relation qui restait encore à définir... Une discussion qui n'avait pas été faite. C'était le moment ?
Entrant alors que Ogawa sortait, la Shirogane vint s'asseoir rapidement à côté de moi. Signant une blague qui me fit sourire :
- Je suis pas en état pour draguer quoi que ce soit, à part si ces filles ont un truc pour les puzzles... Ricanant de ma propre faiblesse, je vis rapidement le reste de sin discours : Elle ne savait pas que j'étais là, elle venait pour autre chose. Son coma ? Un check-up ? Bien vite, une question légitime. Qu'est-ce que je foutais là ? Ogawa était venu me chercher pour une mission... Je devais l'aider à tuer un homme, mais pour le coup il a bien failli nous buter. Enfin, surtout moi... Mon ricanement, de nouveau, saisit plutôt la gêne que l'amusement.
La tête posée sur le coussin, je regardai d'en bas la dame qui se tenait proche : Amicale ? Inquiète ? Je faisais peine à voir et je ne voulais pas vraiment me voir de l'extérieur... Une loque, un shinobi qui avait presque échoué dans le premier devoir de son existence : Survivre.
- On aurait eu l'air con si j'étais mort avant que l'on puisse parler... Si vite ? Si tôt ? Apprécier chaque minute j'avais dit ! J'avais failli mourir, merde, autant prendre le temps que j'avais économisé en ne mourant pas pour avancer un peu les affaires du cœur... Le corps était en morceau, je ne pouvais faire que peu de chose. Je... Tu en penses quoi de ce qui c'est passé la dernière fois ?
Pas mort, mais ennuyant, je l'étais.
Sphinx. Yukio 021
Shirogane Honoka
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Si vous pensiez que l'ambiance dans cette chambre était particulière, je n'aurais qu'une chose à vous dire : vous gagneriez le pompon. Assise nonchalamment à côté de Yukio, je me permis de le charrier un peu sur ses visibles et douloureux déboires, mais peut-être pas aussi innocemment que j'en avais l'air. Plaisanter avait au moins l'avantage d'alléger l'atmosphère, mais sa réponse à ma question nous renvoya directement aux raisons qui nous causaient notre petit "malaise", même si le mot pouvait paraître un peu fort au vu de la situation. Personnellement, je ne m'en sentais pas plus perturbée, mais peut-être fallait-il se rappeler du dossier : j'avais couché avec Yukio, faisant de moi officiellement la cougar de Suna. Enfin officieux plutôt, bien que le bandit manchot semblait soupçonner notre rapprochement. Balancer de la sorte, il était aisé de penser qu'il s'agissait là d'un énième de mes bons choix, me plaçant dans une situation à la con en y entrainant mon jeune camarade.
Comment nous en étions arrivé là ? Bonne question. C'était peut-être tout le débat que souhaitait soulever l'épéiste. De prime à bord, je pouvais aisément me contenter de penser que nous l'avions voulu, que nous en avions eu envie et que cela s'était produit sans que l'on en fasse la moindre histoire. C'était la solution la plus facile. Cela s'était produit et on passait à autre chose comme si de rien était. Généralement, c'était ainsi que je traitais ce genre d'affaire. Je les réduisais à n'être banalement qu'un plaisir égoïste, une satisfaction momentanée, une façon de couper sa solitude dans une relation charnelle. Pas de sentiment, juste du sexe. Je n'avais pas honte de clairement poser les mots. Toutefois, restreindre notre partie de jambe en l'air à uniquement un moment de faiblesse, c'était balayer toutes nos conversations précédentes. On avait joué la carte de la confidence et de base, même ce qui nous avait amené à nous ouvrir sur notre manière de percevoir le monde, c'était en soit pas commun à notre façon de fonctionner. Ça, c'était notre réalité. Mais est-ce que cela signifiait quelque chose de moins trivial que la forme que cela avait pris ?
On avait pas eu le temps de causer, de faire le point, ou peut-être tout simplement de profiter de l'instant d'après. Cela aurait pu être bien plus révélateur que le blanc de notre conversation actuelle. On avait dû laisser la situation en stand-by parce que Ogawa avait besoin de lui pour qu'il aille se faire casser la tronche en mission. Mais est-ce qu'il avait raison ? Est-ce que cela aurait été con qu'il lui arrivât le pire sans savoir ? Je me mis à avoir un petit sourire en coin alors que je le voyais clairement en galère pour aborder le sujet.
" Tu sais, c'est pas un gros mot ni une affaire d'État. Tu peux le dire. On a baisé. "
Je posais mes yeux sur lui sans les détourner.
" Je regrette pas si c'est ce que tu veux savoir. C'était pas mal après tout. Surprenant, mais pas mal. On aurait pu en profiter un peu plus, mais comme c'était pas prémédité... "
Mon sourire s'étira alors que je haussais les épaules comme si je fus déçue du manque de temps que nous avions eu. Les actes étaient toujours plus parlants que le blabla, foi de muette.
" Tu veux savoir s’il y a une suite à donner ? "
Je signais tandis que j'affichais une petite moue pleine de réflexion, je me jouais du silence avant de m'avancer vers lui. Dans mon attitude sans gêne, je m'étais naturellement penchée vers lui, lui volant de ma propre initiative un simple baiser assez furtif. Je me rassis naturellement avant de commencer mon speech.
" Ce baiser-là, ça peut être la conclusion de notre agréable sauterie. On peut se contenter de ce qu'on a, de nos déconnades, nos entrainements et nos soirées beuveries. Je suis pas une femme très contrariante à vrai dire, mais je sais aussi que je suis pas une personne facile. "
Je laissais échapper un petit rire jaune.
" J'ai pas vingt ans et je peux comprendre que tu veuilles pas de complications. Moi non plus d'ailleurs. T'as ta vie devant si tu parviens à rester entier et je suis plus une midinette. Dois y avoir largement plus passionnant qu'une Shirogane muette. "
Autant rire de notre différence d'âge parce qu'après tout, ça laissait clairement entendre qu'on avait pas les mêmes aspirations. J'étais une vieille fille comme on disait. Qu'est-ce que j'avais horreur de ce terme.
" Je peux me contenter de ce qu'il s'est passé sans en faire une montagne parce qu'à vrai dire... je sais même pas si j'ai droit à attendre autre chose... ou si simplement je veux autre chose. "
Une relation suivie ? Une situation rangée ? Me mettre à nourrir de vrais sentiments à l'égard de Yukio? Ça sonnait un peu réchauffer le scénario de la vieille qui s'amourachait du jeune éphèbe, non ? J'étais pas foutue de trouver un équilibre dans ma vie alors dans ce que je pouvais ressentir.... Si pour le Nozomo, c'était son corps qui était un puzzle, moi c'était clairement ce qui se battait dans mon crâne.
" La seule certitude ou le seul avis que je peux te donner, c'est que si c'était à refaire, je le referais. J'ai pas de regret. "
Et c'était vrai. Que le ressenti eut été réciproque ou non, notre écart m'avait fait du bien. Au corps, au cœur et à l'âme. Autant profiter tant que j'avais encore tout ça.
Nozomo Yukio
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Un terme cru, pour détendre l'ambiance, surtout que j'étais un peu gêné... Moins maintenant que la bombe était lâchée. Oui, j'avais couché avec Honoka et j'étais parti après car Ogawa m'avait demandé de venir... Une mission plus tard, nous voila devant le fait accompli et surtout : Qu'est-ce qu'on faisait ? J'écoutai sagement la dame dire qu'elle ne regrettait pas et pour couronner le tout, elle se pencha pour m'embrasser à nouveau. Je soutins le geste comme je pouvais avec mon dos en miette, mais l'action me tira une grimace de douleur comme un léger plaisir. Elle sentait bon, un mélange de clope froide et de parfum qui allaient bien ensemble... Vraiment ? Ou bien était-ce l'action de mes hormones qui rendaient tout plus beau et bon ?
Qui sait ?
En tout cas, elle continua en gesticulant ses mains pour continuer : Avec ce baiser, un choix. Laisser tomber et mettre tout cela derrière nous ou... Ou ? Elle évacua aussitôt le "ou" en se concentrant sur le pourquoi je pourrais me défiler, une question d'âge et de motivation dans la vie. D'une moue, j'accueillais ses paroles.
"C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes, non ?"
Ricanant à ma propre blague, je répondais également à ses craintes :
- J'ai même pas pensé à ça, tiens. Elle continua malgré tout, expliquant qu'elle-même ne savait vraiment pas ce qu'elle voulait... Je l'arrêtais tout de suite en lui attrapant la main. Cela fait un peu midinette, une fois, tu m'embrasses, une fois, tu me dis que tu ne sais pas ce que tu veux... Ma prise était assez faible, avec mes blessures, mais je voulais juste arrêter son flot de geste. Je ne regrette pas non plus.
Elle me confia alors que si c'était à refaire, elle le referait : Pourquoi ? Sans doute que le jeu continuait, derrière, après que l'on avait tiré... Les rideaux sur notre affaire. Les oscillations du cœur n'avait que peu de scrupules à se faire sentir : Qu'est-ce qu'elle pensait vraiment ? Je regardai fixement ses yeux, essayant de passer un message que je savais incompréhensible... Il fallait parler ? C'était le bon moment, de toute façon, je n'allais pas bouger, cette fois.
- A vrai dire, pour les complications, c'est surtout la vie de shinobi qui met des limites : Tu fais des missions, moi aussi... À tout moment, on peut ne pas revenir. J'ai eu de la chance aujourd'hui, peut-être que demain, non. Pour autant, je ne cherche pas à repousser qui que ce soit ou quoi que ce soit... Il y a un truc. Je récitai une évidence ? Oui, sans doute... Même si je te disais qu'on oubliait tout ça, tant qu'on se verra on aura ce truc. On est foutu ? Peut-être.
Je rigolai franchement, mes côtes me lançaient, mais il fallait rire pour désamorcer cette situation digne des plus grandes comédies romantiques. On avait l'air con, franchement, à jouer les patauds jeunots alors que nous étions des ninjas rompus à donner la mort... Et donner la vie ? La vivre ? Exercer ce qui faisait de nous les plus vivants sur cette terre ? Une lassitude me prit... J'avais failli mourir, autant ne pas se lancer dans des réflexions trop philosophiques...
- On peut... Vivre ce truc. Baiser autant qu'on le veut et profiter, de toute façon, il vaut mieux vivre que regretter et puis voir comment ça évolue. Une vie rangée ? Habiter ensemble ? N'importe quoi... J'en étais loin, très loin. Se placer dans ce type de carcans ne promettait rien de bon quand on était un shinobi. Vivre ensemble, c'était ressentir un vide quand l'autre est parti. En tout cas, tu as le droit. C'est pas à moi de te le dire... Et puis c'est passionnant de te voir faire des signes avec tes mains, je n’aurai pas appris la langue des signes si je ne te trouvai pas passionnante... Alors, ça fait chier si je te perds de vue, mais ça n'empêche rien.
J'essayai de me tourner, arrachant un petit grognement à mon pauvre être. Me plaçant sur le côté, je tapotai le matelas de mes phalanges, pensif :
- Alors, rassurée ? Et puis, je ne vais pas te passer la bague au doigt, je ne suis pas un garçon facile... En plus, Hayato sera jaloux
Si ?
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Lorsqu'il m'empêcha de "parler" en me bloquant la main, je ne pus m'empêcher de froncer du nez. Ce n'était pas le geste qui me contrariait un peu, c'était la phrase qui avait suivi. Je venais de clairement annoncer que j'étais pas quelqu'un de fleur bleue et finalement, c'était à la limite de mon comportement. C'était ce qu'on appelait se faire autopiéger. Clair que finalement, il y avait une potentielle contradiction dans mon attitude, mais c'était surtout que j'aimais apporter des conclusions aux choses... mais là, cela risquait d'être visiblement un peu plus compliqué, d'autant que je me rendis compte qu'un étrange sentiment rassurant me saisit la poitrine quand je l'entendis clairement me dire qu'il ne regrettait pas non plus. Bizarrement, cela me donna l'impression de lever un poids alors que je ne m'étais même pas imaginée qu'il était là.
Est-ce que ça signifiait que j'éprouvais quelque chose pour lui ? Moi ? La meuf qui en avait tellement rien à branler du monde ? Un truc. Voilà comment Yukio semblait résumer les choses en un simple mot. Un truc. Bizarrement, cela me fit sourire. Il y avait donc un truc. Indéfinissable pour le moment, à moins que cela ne soit qu'une bête attirance. Seulement, je supposais que si cela n'avait été que ça, on s'emmerderait même pas à avoir une telle discussion et on se regarderait pas dans le blanc des yeux pour chercher la réponse dans le regard de l'autre.
Comme à ce moment-là il me tenait encore la main, je ne pouvais pas lui répondre. Est-ce que j'aurais su quoi lui rétorquer ? Je n'en étais pas certaine. Et puis je me mis à pencher légèrement la tête sur le côté lorsqu'il indiqua "on peut vivre ce truc". Voilà qu'il me faisait sourire encore. C'était peut-être ce que j'appréciais chez lui, il ne se prenait pas la tête, il faisait avec ce qui lui tombait dessus, il avançait. Pas de plan sur la comète, inutile dans une vie comme la nôtre. Ma propre expérience le prouvait après tout. Les plans sur l'avenir et les promesses, c'était du chiqué. J'avais mené une vie où j'avais sans doute eu des espérances, et je n'avais récolté que du néant au réveil. Du coup, la simple réponse "on verrait bien" était sans doute la plus sensée de toute et celle qui nous correspondait le mieux.
Je finis par récupérer ma main alors qu'il se tourna difficilement dans son lit. Moi, je me contentais de rester assise sur mon tabouret avant de laisser échapper un petit rire, alors qu'il me parla de mariage et de Hayato. Finalement, j'approchais ma main de son visage et lui donna une pichenette sur le front. C'était pour sa connerie.
" La bague au doigt, hein ? Pense dans ce cas à éviter de refaire ce genre de blague à mon vieux. Il me casse encore un peu les noix à ce sujet. "
Mon vieux n'avait aucun humour ou bien avait-il vu quelque chose que je n'avais pas vu moi-même ? Y avait-il eu cet instinct protecteur et patriarcal qui le poussait à se méfier d'un homme pour qui je portais de l'intérêt ? En y réfléchissant, c'était intéressant... bien que particulièrement déprimant pour moi. Le problème d'avoir été élevée par un père célibataire sans doute.
" En tout cas, faisons comme ça. Si on veut se voir, on se voit. C'était pas comme si c'était pas déjà le cas. Tu peux passer chez moi quand tu veux, vu que maintenant j'ai du maté pour recevoir. "
Mais alors que je finis ma phrase signée et que je supposais que les choses avaient été clarifiées, le fait de penser à mon vieux me fit soulever un autre problème.
" Au fait. Même si ça nous regarde que nous, tu souhaites gérer ce "truc" comment ? Je veux dire... ton frère est loin d'être con, il va capter. "
Personnellement, je me sentais tout à fait capable de faire comme dans mes habitudes. Je n'avais pas un entourage spécifiquement développé, je n'étais pas trop du genre à être dans la confidence et il était évidemment très clair que je ne foutrais jamais mon paternel au courant de mes affaires personnelles - comme d'habitude en fait. Mais pour Yukio, je supposais que c'était un poil différent. Déjà parce qu'il vivait avec son frère. Il se ferait forcément gauler à moins de s'amuser à se doucher à chaque fois qu'il pourrait passer du temps en ma compagnie. Mon parfum ou mon tabac, il pourrait pas toujours mettre ça sur le dos de l'entrainement... quoique. Bon après, j'avouais que je ne connaissais pas toute l'étendue de leur relation. Entre type, je supposais que ça devait forcément parler filles, mais avec la discussion qu'on avait eu avec Yukio, j'avais aussi compris qu'il y avait des choses dont il préférait ne pas parler avec lui.
Et si nous devions soulever un autre problème potentiel, sans doute que ça serait en relation avec nos clans. Faire des folies avec un civil, c'était pas grand-chose à moins que ce soit un nobliau et là, ça pouvait potentiellement être source d'ennui. Mais avec un shinobi d'un autre clan ? Il était toujours préférable que ce genre de relation ne soit pas exposée. Mais entendons-nous bien... je m'en foutais... sauf que ça pouvait arriver aux oreilles de mon vieux et là.... la chienlit.
Mais pourquoi penser aussi vite aux problèmes hein ? Je finis par porter un regard malicieux en direction du grand blessé du jour, un petit sourire en coin alors que je tournais et rapprochais mon tabouret vers lui.
" À propos, Monsieur "le garçon pas facile", tu disais vivre notre truc et baiser autant que l'on veut, hein ? T'es sûr que tu t'es choisi le bon surnom ? "
Un large sourire mesquin se profila sur mon visage alors que je m'accoudais sur le matelas de son lit. Finalement, c'était un coquin. La réputation des Nozomo en prenait un coup.
Nozomo Yukio
Suna no Jonin
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Devant l'énonciation du père de Honoka, je rigolai rapidement : Une sacrée expérience que la rencontre avec ce Yukio marionnettiste. Un combat tout en fil et en fuite où j'avais pourchassé sur un terrain d'entrainement le futur beau-père, jusqu'à me faire enfermer dans un sarcophage. Une explosion plus tard, je revenais dans la partie en faisant remarquer que j'allais demander la main de sa fille. Une blague de mauvais goût, qui m'avait fait rire sur le moment.
Pas lui.
En tout cas, les traits de la belle venaient de s'adoucir : La peur ? Le stress ? En tout cas, j'avais sauvé la situation... Une bonne réaction ? Quelle autre façon j'aurai pu mobiliser ? Une petite sauterie et quelques bisous n'amenaient pas un couple, la vie de ninja ne permettait peut-être même pas ce type de douceur. J'étais terrifié, au fond, de créer quelque chose pour le détruire ensuite... Pas une question de temps perdu, mais de résistance à la perte. "S'attacher aux gens, c'est compliqué..." Évidemment que je n'allais pas m'interdire de vivre, mais au fond il y aurait toujours cette petite voix qui me dirait dans l'action : Si tu meurs, qu'elle sera la réaction de tes proches ?
Un bon ninja, c'était celui qui n'avait rien à perdre ? Ou bien sa force venait aussi d'un idéal et de gens à défendre ? Soupirant, je lisais les mouvements de Honoka : On faisait comme ça, vivre au jour le jour ! La question suivante me décontenança un peu. Le dire à Hayato ? Lui cacher ?
- Je vais surement lui dire, ça sera une bonne façon de commencer à lui... Parler. Il doit sans doute déjà s'imaginer des trucs, dans ces fantasmes sur son frère à marier... Le plus dur ne sera pas de lui dire, mais de le supporter ensuite. Je ricanai, plus pour moi que pour la situation. La situation à l'appartement allait devenir délétère... Tout l'aspect "voir ce qu'il se passe", peut-être qu'il ne pigera pas. Il se dit comme un papillon, à voleter, mais au final je ne l'ai pas vu avec beaucoup de filles... Enfin, comme d'habitude, on verra bien. Il faut improviser parfois... Ma main vint se cramponner à la sienne, elle l'enleva au bout d'un moment pour s'amuser de ma phrase concernant le "garçon facile.
Un garçon facile... Oui, bon, je n'étais pas le plus courtois des hommes et si je voyais que le sentiment était partagé, pourquoi me limiter par la décence ou quoi ? C'est la vie, la nature...
- On peut être les deux ! Je ne suis pas facile, je n'ai pas baisé au premier rendez-vous... On compte les entrainements comme des rendez-vous, hein ? Je rigolai vaillamment, bien sûr que non ce n'était pas des rendez-vous... Rien ne destinait à cette tournure de la relation, ou peut-être que si ? En tout cas, je me pointerai dès que possible, mais pour l'instant, je suis condamné à quelques jours au pieu, et pas de la manière que j'aime.
J'essayai tant bien que mal de garder une posture correcte pour mes blessures, mais je ne voulais pas faire faux bond à la muette, elle était là alors autant ne pas lui tourner le dos ou adopter une position où je ne la voyais pas complétement... Une attitude bien peu simple ? Oui, je l'aimais bien cette dame. Elle ne se prenait pas la tête, et même si elle avait ses étapes midinette, on voyait qu'elle avait de la bouteille et qu'elle ne voulait pas créer de problèmes.
- Maintenant que la situation est apaisée, tu fous quoi ici ? Tu es venu à l'hôpital pour quelle raison ? Vu que tu ne savais pas que j'étais là !
Sphinx. Yukio 021
Shirogane Honoka
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Savoir qu'on était sur la même longueur d'onde avec Yukio facilitait grandement notre relation et c'était peut-être aussi inconsciemment ce qui faisait qu'on s'était naturellement rapproché. Au-delà de notre différence d'âge, au-delà de notre situation clanique, on ne se laissait pas bouffer par ce genre de considération. Savoir qu'il s'en foutait autant que moi était... rassurant. Cependant, il me fallait quand même soulever le point qui concernait les potentiels futurs commérages et la manière dont on y fera face. Quitte à être complice, autant qu'on eut les mêmes excuses, hein ? Bien évidemment, s'il y avait une personne qui se devait d'être au courant - hormis les suspicions que Ogawa avaient déjà - c'était bien Hayato. Personnellement, je nous voyais mal lui cacher la chose, pas d'intérêt non plus. C'était sans compter que je le savais assez protecteur à l'égard de son cadet, s'il le voyait découcher, il aurait sans doute essayé de savoir pourquoi ou l'aurait interrogé. Et puis il était tout simplement un ami. J'étais à peu près sûre que le concept voulait qu'on évitait les mensonges entre camarade.
Yukio m'assura alors qu'il en causerait avec son aîné, une manière de reprendre le dialogue avec lui pour parler de ce qu'il avait sans doute jamais osé aborder. La situation était assez ironique. C'était en le poussant à discuter qu'on avait fini à l'horizontal et c'était le sujet qu'il allait mettre sur la table pour pouvoir s'ouvrir à son frère. On bouclait la boucle en une façon. En tout cas, je ne pus retenir un petit sourire en coin en imaginant la tête de Hayato. Surpris sans l'être vraiment. Embêté sans l'être tout à fait non plus. Sans doute qu'il ferait la morale à Yukio ou bien qu'il lui exposerait les points qui pourraient faire que ça risquait de tout compliquer.
" Ton frère un papillon ? J'aurais pas parié sur cette carte. Comme quoi. "
Fallait pas se fier aux apparences après tout. Il apparaissait propre sur lui, mais rien ne disait que ce n'était pas un fieffé coquin. Bon après, j'étais pas certaine qu'à Suna, on était du genre connu pour notre haut niveau de romantisme. Il y avait plus de chance de croiser des queutards qu'autre chose, un fait avéré par mes calculs savants au vu du nombre de bar que j'avais pu écumer. De vraies statistiques de professionnelle.
Alors que je me tenais toujours sur mon tabouret, il s'amusa de ma boutade et je soupirais en souriant un peu à l'idée que nos entrainements puissent être considéré comme des sortes de préliminaires à notre relation. Ce n'était bien évidemment pas le cas, même si le fait que l'on se tourna si aisément vers l'autre montrait qu'on avait quelques affinités. Nous dirons que le hasard faisait bien les choses. Il me promettait de passer dès qu'il le pourrait, chose à laquelle je répondis par un simple hochement de tête jusqu'à ce que je le visse galérer pour se positionner. Bouger devait lui faire un mal de chien et je ne pouvais m'empêcher de le regarder avec compassion.
Pour arrêter les frais, alors qu'il m'interrogea sur les raisons de ma présence, je me redressais de mon siège pour l'aider à se rallonger convenablement dans son pieu. Telle une vraie petite infirmière, j'arrangeais le coussin qu'il avait derrière la tête pour plus de confort alors que moi je posais mon postérieur directement sur le lit. Il pouvait m'avoir de face sans la galère de se courber.
" Je suis venue voir un doc. "
Alors que je signais cette phrase, je finis par tapoter de mon index l'une de mes tempes pour lui signifier que cela avait un lien avec ma mémoire.
" Depuis que je suis sortie d'ici, je suis sensée y revenir régulièrement pour faire le point. Ils tiennent à savoir encore aujourd'hui si je me souviens de quelque chose. Comme ça me gave, je viens pas souvent, mais si je le fais pas, ils viennent me casser les noix. "
Je me mis à hausser des épaules. Mon manque de bol était que j'avais aussi croisé l'autre abruti d'infirmier.
" En sortant de ma séance, j'ai entendu une infirmière parler d'un Yukio qui s'était encore fait amener ici. Mon petit doigt m'a dit que ça devait être toi. "
On pouvait dire que j'avais tenté ma chance. Si cela avait été un homonyme, j'imaginais la gueule du type en me voyant débarquer dans la chambre. Drôle.
" Les docs t'ont indiqué à partir de quand tu pourrais te remettre à gambader ? "
Même si je portais pas tout le personnel dans mon cœur, je savais qu'il y en avait parmi eux des compétents. Je m'inquiétais moyennement pour lui et d'un autre côté, ça m'emmerdait de le savoir ici aussi. Mais toute la question était de savoir pourquoi : parce qu'inconsciemment je voulais reprendre nos entrainements ou je ne voulais pas qu'il croisât l'autre bouffon qui s'était occupé de moi ? Peut-être les deux.
Nozomo Yukio
Suna no Jonin
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Essayant de me replacer correctement, j'avais rigolé à la remarque de Honoka sur mon frère, comme quoi elle ne l'imaginait pas comme ça... "On imagine peu de choses sur Hayato, mais en vérité, il est vraiment différent."
- Un vrai petit papillon, comme il dit... Il va un peu partout sans s'attacher, mais comme je te dis, c'est surtout un genre qu'il se donne. "Pour le coup, même pour moi, c'est mystérieux."
En voulant me replacer, je la vis se déplacer pour m'aider : Se lever, changer le coussin, ... Je ne dis rien, mais cela me touchait beaucoup. Ce n'était pas l'autre tête de gland qui allait me faire ce type d'honneurs, lui il avait d'office mis une tarte dans ma tête. "Et ça se dit frangin !" Arrivant à un équilibre précaire concernant ma position, je pus écouter sans broncher Honoka m'expliquer sa présence ici : Voir un doc, le signe de l'index contre sa tempe m'alerta que cela représentait un rendez-vous pour sa mémoire... Obligatoire ? Elle le voulait ? Bien vite, la réponse vint, c'était obligatoire et elle faisait tout pour l'esquiver.
La belle avait fait une croix sur ses souvenirs ? La discussion chez elle avait montré que sa fuite en avant était actée et qu'elle le vivait bien. À quoi bon se rattacher à un passé qui n'était pas plaisant du tout en vu des blessures ? Silencieusement, je l'entendis me dire qu'elle avait entendu mon nom et était venu pour vérifier si c'était moi ou bien un autre Yukio du village du sable.
- Je ne sais pas s'il y a un autre Yukio, à part ton père, déjà un nom en rapport avec la neige dans un village entouré par le désert... Il y a des parents qui ont le sens de l'humour assez étrange. Pour le coup, moi, c'était vraiment une vanne. Passer de Yukhan à Yukio rendait les choses un peu liées, mais je n'avais su mon prénom de naissance que récemment alors j'avais toujours été Yukio Nozomo. Tu as le flair pour trouver les garçons de la neige ! Je rigolais, avant d'essayer de prendre une mine plus sérieuse. Ils posent juste des questions ou tu as des séances d'iroujutsu ? Je veux dire, il y aurait un moyen de te faire retrouver tout ça ?
Suite à ma question, elle me demanda quand est-ce que j'allais pouvoir sortir de l'hôpital, moi-même je ne savais pas trop : C'était l'état de mes os et leur soudage qui allait jouer dans le constat. Je ne voulais pas vraiment m'avancer, mais on pouvait tabler sur quelques jours.
- Je pense que d'ici à la fin de la semaine, je pourrais sortir, mais il me faudra un petit moment avant de faire une quelconque mission. Pour les entrainements physiques ou... Je stoppai ma phrase, amusé. Il va falloir un peu de temps. J'adoptai une mine un peu plus adaptée à la situation présente : J'ai failli toucher la catastrophe, je ne suis pas passé loin de la fin totale de mes activités. Je secouai la tête pour sortir ces idées. Enfin, je suis vivant et encore bon pour le service ! On ne va pas se plaindre !
Il ne fallait pas non plus trop dramatiser ma situation, Hayato le faisait très bien pour deux... Je devais être le phare dans la nuit, voila tout !
- Je te manque trop, que tu sois aussi impatiente que je sorte ?
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Shirogane Honoka
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Tandis qu'on "causait", je me mettais à cogiter sur sa réflexion au sujet du prénom de mon père - et du sien du coup. À y penser, c'était vrai que c'était assez ridicule, d'autant que je savais pertinemment que mon vieux était un vrai type du terroir, même si la légende faisait des Shirogane des gens potentiellement venus de tout le Sekaï. J'avais jamais eu l'idée d'interroger mon père sur ses propres parents.
" J'avais jamais fait attention, mais je connais pas d'autres Yukio. "
À dire vrai, je supposais que j'avais jamais fait attention au prénom de qui que ce soit. Fallait déjà que je m'en souvins de base alors si en plus je m'amusais à faire de l'étymologie... Mais je ne pus m'empêcher d'avoir un petit sourire en coin à l'évocation de mon talent à tomber sur des types "de la neige". Si j'y croyais, je dirais bien que c'était peut-être le karma... peut-être que c'était le cas d'ailleurs. Ironie du destin, hein ? Ma vie en était parsemée après tout. D'ironie.
Laissant de côté cette partie de la conversation, nous en revenions à mon problème de "tête". Généralement, j'aimais pas en causer. Cela me gonflait et me donnait toujours l'impression de ressasser les mêmes choses. Toutefois, je supposais que moi et Yukio avions dépassé une certaine frontière dans l'ordre de l'intimité. Mais bien au-delà de ça, il était aussi devenu un camarade, tout comme son frère. Je vous cacherais pas que je ne pus retenir un certain soupir avant de réfléchir à comment lui signer l'explication.
" L'iroujutsu ne pourrait pas réparer ce problème-là. Mais il me questionne pour stimuler naturellement ma mémoire. Mais bon, ils ne le font pas par altruisme et certainement pas pour ma gueule. Raison pour laquelle ça me fait toujours chier de venir. "
Je regardais brièvement par la fenêtre de sa chambre, marquant une pause avant de me tourner à nouveau vers lui.
" Ce qui les intéresse, c'est de connaître les aboutissants de la mission dans laquelle j'étais, savoir qui était l'ennemi et comment ils ont pu massacrer notre équipe. D'après mon vieux, on était de bons shinobis, j'avais un niveau bien supérieur que celui que j'ai aujourd'hui. Nos pontes comprennent pas pourquoi j'ai survécu. On avait forcément affaire à des pros, ils auraient jamais laissé quelqu'un volontairement "survivre". Du coup, ça leur file des boutons et comme je me rappelle de rien... "
Je me mis à hausser les épaules avec désinvolture.
" ... soit je bluffe sur mon amnésie, soit c'est la loose. Et quand on connait mes origines, je te laisse deviner à quoi ils pensent... même si ça fait des années maintenant. Ils lâchent pas vraiment le truc. "
Personnellement, je m'en taponnais. J'estimais avoir recommencé en partie ma vie, ou tout du moins j'essayais du mieux que je pouvais pour rebâtir un semblant d'existence. C'était pas glorieux, on allait pas se mentir... mais bon. On faisait avec les moyens du bord. De plus, je trouvais ça grisant de les faire tourner en bourrique. Même si ça m'amusait de les provoquer, ils n'avaient aucun reproche à me faire sur les dernières missions auxquelles j'avais participé. Suffisait que je ne leur offris pas du grain à moudre.
Puis vint le sujet de l'état de santé de Yukio, que le gredin n'hésita pas à détourner en dédramatisant la situation. Curieusement, je supposais que c'était cette partie de sa personnalité qui me plaisait chez lui, car je ne pus retenir un petit rire tout en secouant la tête négativement.
" T'emballe pas le tombeur. Crois pas qu'une seule soirée suffise pour ça. "
Je finis par lui sourire.
" Mais je suis contente pour toi que t'es pas à rester dans cet hôpital miteux. Au moins, on pourra reprendre nos entrainements quand tu auras repris du poil de la bête. "
Je lui fis un clin d'œil complice, peu innocent en réalité. Ne disait-on pas que le réconfort venait après l'effort ?
Nozomo Yukio
Suna no Jonin
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Honoka n'était, en définitive, pas sensible à mes petites vannes sur les prénoms... Tant pis, finalement. Je me ravisai, même si j'avais réussi à chopper un petit sourire d'ironie. C'était, sans doute, le meilleur que je puisse avoir dans un hôpital alors que j'étais enveloppé telle une momie.
Suite à ma question sur le pourquoi du comment, je sentais rapidement que la belle n'était pas en envie incommensurable de me répondre. Un soupir et, malgré tout, elle s'engagea dans les explications : Pas d'intervention du chakra, juste de l'émulsion verbale... Comme si cela servait vraiment à quelques choses. Pourtant, je comprenais la curiosité des autorités concernant la mission de Honoka : Qu'est ce qui était arrivé ? Nulle ne pouvait le savoir et le seul intermédiaire, c'était elle. Alors ils posaient des questions... Devant le choix, un peu absurde, du bluff ou de la sincérité, en prenant en compte les origines de la Shirogane, je fis la moue. La vérité était que sans l'affect, j'étais assez d'accord avec l'organisation du village.
"Cela me fait mal au cul."
Pourtant, cela faisait des années, ce facteur me fit un peu revoir ma copie : Honoka ne pouvait pas bluffer depuis autant de temps, même un type sans connexion avec elle pouvait le voir. Un espion ou un agent double, aussi proche de se faire découvrir, ne pouvait pas rester aussi longtemps dans le village... Une tension, ou une suspicion, trainait toujours autour d'elle.
- C'est usant d'être suspecté ainsi. Une frivolité, bien entendu que c'était usant, et même plus... Je secouais la tête devant cette impasse qu'était la mémoire de cette femme. Tout serait sans doute plus simple si elle se rappelait, mais réactivait quelque chose d'aussi intérieur n'était pas dans mes capacités.
Soupirant, moi aussi, je continuais sur des arguments plus distrayants, mais elle me mit tout de suite un petit stop, amusée cependant. Arquant un sourcil, je ne pus que faire un rictus désabusé en lâchant un petit :
- Nia nia nia ! Décontractant ma nuque, je posais la tête contre l'oreiller pour regarder le plafond. J'ai besoin de devenir plus fort, clairement, j'ai considérablement embêté Ogawa durant le combat : Pas assez résistant, pas assez rapide... Sans blague, il a dû se prendre des coups pour moi. Dès que je suis sorti d'ici, et que m'entrainer n'aggrave pas mes blessures, je mets les bouchées double. Je souris, amusé de ma conception des rendez-vous : Tu es avec moi sur ce coup ?
Oui, clairement, les entrainements avaient été des rendez-vous.