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Amanogawa, tournoi, premier tour : Nothing personal, kid - Pas d’pitié pour les pervers (match 6)

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Positionnés face à face sur l’arène dédiée à Karo n°1 , les deux combattants se jaugeaient. Certains curieux, tapant du pied, remarquèrent que les grosses dalles pouvaient très largement encaisser les chocs. Malgré la prudence qui était donc de mise, combattants comme moines, savaient qu’un énorme impact chargé de chakra réduirait le dallage en charpie. Mais en vertu d’un des proverbes de la région, les moines espéraient que la catastrophe serait évitée.

“Taper un combattant, oui, taper le mobilier ? Jamais !”

Alors que l’impatience grimpait encore et encore, et que l’adrénaline faisait bourdonner les oreilles des combattants. Un homme en kimono noir portant l’inscription “arbitre” s’approcha tranquillement au centre du dallage. Après une multitude de raclements gutturaux et autres reprises de souffle. Il porta ses deux mains de chaque côté de sa bouche et le silence se fit pesant chez les spectateurs. D’une voix grave et puissante, il intronisa enfin les guerriers du jour.

“Kon'nichiwa Minasama ! Ici, au cœur de nos arènes, deux combattants s'affrontent pour la gloire du divin Amenko ! Un combat tout en pupille, venues tout droit de Konoha ! À ma droite, la jeune et tendre, aux pupilles blanches, Hyuga CHOKO !” L’annonce fut directement perçue par une foule disparate de quelques curieux, qui répondaient par quelques cris encourageants. Reprenant encore son souffle, le speaker finit par continuer. “À ma gauche ! Le grand, le beau, le… placide ? Mais néanmoins rouge de ses yeux, Uchiha MASARU !” À cette annonce une vague aiguë de cris, sans doute provoquée par les nombreux fans ayant déjà entendu parler de la célèbre famille aux pupilles rouges.

“Senshi ? Minasama ? Êtes-vous prêt ?!” Respectueux du règlement, les deux combattants s’avancèrent l’un vers l’autre jusqu’à pouvoir, en tendant simplement le bras, toucher leur adversaire. “Alors… Que le combat commence !”. Au loin, le son tonitruant d’un gong, frappait de toute force, était venu appuyer ses propos.

C’était maintenant au tour des combattants, de par leurs prouesses guerrières, de faire de ce combat un moment ANTHOLOGIQUE.
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“Se battre ne suffit pas.
C'est le courage qu'on met dans le combat qui en détermine l'issue.
C'est le courage qui remporte la victoire.*”


[ Avril de l'an 17 ] ( thème musical )

Une météo parfaite, pour une journée mémorable. Voilà ce que je me disais intérieurement, tout en flânant parmi la foule amassée au festival du Temple du Bois bleu. J’avais eu vent du tournoi, organisé pour l’occasion, grâce à Yuriko-sama. Evidemment, en digne sensei, cette dernière n’avait pas raté l’opportunité de vanter les attraits de cet évènement à ses élèves, membres de l’équipe n°4. Le tout en appuyant lourdement sur le fait que cela s’avèrerait, sans nul doute, être une riche expérience ; une étape importante de notre apprentissage. « Pour se faire la main, en dehors du village. »

L’idée m’avait paru alléchante dès lors que notre Hokage l’avait prononcée. Malgré cette once de timidité que l’on me soupçonnait trop rapidement à mon goût – notamment dès le premier regard que l’on me portait – je nichais néanmoins au fond de moi cette petite flamme, flamboyante et vorace, propre à chacun des combattants rassemblés ici aujourd’hui.

Cela faisait à peine quelques heures que nous nous étions joints aux festivités, Shishio et moi. Nous étions chaperonnés de près et pour l’occasion par l’intriguant lutin vert de Konoha – aussi appelée plus communément Hako. Je ne la connaissais pas avant notre départ de Konoha, mais cette kunoichi avait ce petit côté décalé, revigorant et honnête qui la rendait attachante. Si bien que le voyage m’avait semblé passer à la vitesse de l'éclair. Dès lors que nous avions rejoint les abords du Temple et de son festival haut en couleur, l’effervescence générale qui animait joyeusement la foule avait été telle, que je m’étais rapidement sentis happée par la bonne humeur générale. Les occasions pour une kunoichi de mon niveau, de pouvoir quitter ainsi l’enceinte rassurante de Konohagakure, étaient peu nombreuses. Bien plus qu’un combat, je voyais dans le festival organisé en l’honneur d’Osmietiste, une véritable chance d’amasser de l’expérience. Tous domaines confondus. De prendre en maturité, aussi, peut-être ?

A un certain moment, alors que les spectateurs commençaient à se masser vers les différents accès aux gradins, un vieux moine dégarnit vint à ma rencontre. Sans nul doute qu’avec mes pupilles laiteuses, un peu particulières, il lui fût difficile de me confondre avec un autre participant. Car le moine n’avait pas semblé avoir rencontré de difficultés à me trouver parmi la foule de badauds. Il se plaça à ma hauteur pour me glisser quelques mots et m’expliqua rapidement la tenue imminente de mon combat, qui était programmé sur le terrain Karo n°1. Lorsqu’il me proposa de m’escorter jusqu’à ce dernier, je hochais respectueusement la tête en lui emboitant le pas d’une allure légère. Vraisemblablement, mon stress naturel n’avait pas encore eu raison de moi.

Il me montra l’accès jusqu’au terrain et s’éclipsa.

Lorsque mes pieds foulèrent les lourdes dalles en pierre qui recouvraient le sol du terrain Karo n°1, un second moine commença à chauffer la foule d’un timbre clair et décidé. Quelques exclamations éparses s’élevèrent à l’énonciation de mon identité, ce qui ne manqua pas de gonfler aussitôt mes poumons d’une étrange émotion – savant mélange de fierté et de sentiment guerrier… Un truc dans ce goût-là. Certes, je n’avais pas forcément le niveau adéquat pour espérer remporter le tournoi ; mais je comptais tout de même prouver de quoi j’étais capable à mon niveau. Avec mes moyens, mes aptitudes, ma façon de combattre qui dénotait même au sein des rangs de mon clan.

« — Uchiha MASARU ! »

Un frisson désagréable me parcourra l’échine. Aussitôt, une myriade de cris aigus firent échos au nom de mon adversaire prononcé par le moine, dont l’inscription « arbitre » était lisible en toutes lettres sur son kimono noir. Je plissai les yeux en jaugeant mon adversaire, situé à l’autre extrémité du terrain. Mes doigts triturèrent le tissu léger de mon haori. Le dénommé Masaru se rapprocha du centre du terrain avec une allure nonchalante ; j’eus presque du mal à retrouver en lui toute la noblesse qu’on prêtait d’ordinaire à la lignée Uchiha. Bien moins que chez Kiseki, qui semblait en être un prototype parfait malgré son jeune âge. Mais il était vrai que Shishio, lui non plus, ne collait pas tant à l’image que l’on pouvait se faire de leur lignée ancestrale… Pour autant, leur symbole caractéristique que revêtait le hakama de Masaru Uchiha, lui, ne mentait pas.

Même aussi loin de mon chez-moi, je réussis l’exploit d’être abonnée aux Uchiha. Gé-nial.

Mais au moins, à force d’en fréquenter deux exemplaires – plus jeunes que mon adversaire, il était vrai – au quotidien durant les missions que j'accomplissais avec l'équipe n°4 ; je ne partais pas totalement à l’aveuglette dans ce combat. Novice, certes, mais pas ignare.

Je pris une grande inspiration avant d’esquisser à mon tour quelques pas vers le milieu du terrain. Je profitai aussi des derniers mots lancés par l’arbitre pour étudier encore un peu mon adversaire. Car, dès lors que le glas, marquant les prémices du combat, raisonnerait ; il me sera difficile de me le permettre.

Ses yeux Chocho. Surtout, ne le regarde pas dans les yeux.

Il me fallait impérativement trouver autre chose, n’importe quoi, sur lequel ancrer mon intérêt. J’avais beau connaître le règlement du tournoi, cela ne m’empêchait pas de me méfier des capacités propres aux Uchiha, comme de la dernière épidémie ayant ravagé nos contrées.
Le dénommé Masaru porta une main à sa joue mal rasée pour la gratouiller, avec un geste emplit de flegme qui devait sans nul doute être une constante naturelle chez lui. C’est alors que je pris conscience du bracelet tressé, qui venait tout juste de dévaler son poignet sur quelques centimètres. Je tiens quelque chose ! De probant même. Mes pupilles laiteuses ne s’en détachèrent plus.
Regarde ses membres, Chocho. Fis-toi à ses gestes.

Je marquai une pause à quelques pas de Masaru Uchiha, puis esquissai un léger signe de la tête vers l’avant pour le saluer avec respect.

« — Alors… Que le combat commence ! »

Enfin, le gong raisonna. Aussitôt, j’esquissai un pas en arrière, juste de quoi m’offrir assez d’espace pour dégainer mon katana.

Prendre l’initiative du premier coup, était l’une des rares portes, qui avaient une chance de mener jusqu'au salut. D’autant plus compte tenu de la différence de niveau qui devait nous séparer tous deux. Il était hors de question, pour moi, de laisser filer ma chance de le prendre par surprise.

Je levai mon katana et d’un geste vif, j'en envoyai la pointe cibler le pied droit de Masaru. Un classique, pour peu qu’on soit familier avec mon style de combat, certes. Mais je doutais fort de réussir à faire mouche du premier coup. Lorsque je sentis ma lame se ficher, probablement dans l’une des dalles du terrain en pierre, mes doigts quittèrent le pommeau de mon arme. Un flux de chakra gravita et remonta le long de mes bras, puis de mes doigts. Mes yeux se cernèrent de veines saillantes. Je tendis une main aux doigts rassemblés vers l’abdomen de Masaru, en déployant l’art du poing souple comme me l’avait appris récemment Yume-sama durant nos entraînements. Ma seconde main alla chercher un kunaï, dans la sacoche passée à ma ceinture, que je dégainai presque aussitôt dans l’espoir de pouvoir contrer la prochaine action de mon adversaire.

* Citation de George Marshall, Carnets militaires, octobre 1948.

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Masaru lâche un soupir. Il se sent déjà fatigué et pourtant il vient à peine d'arriver sur place. Il faut dire qu'il n'a jamais vraiment aimé fournir des efforts pour rien. C'est-à-dire des efforts qui ne lui permettent pas de profiter d'une partie de chasse ou de la vue de la décadence d'un être humain. Le vice est si passionnant, comment pourrait-il refuser de le côtoyer sous prétexte que cela demande trop d'efforts ?
Mais bon... Pour le coup, l'homme n'a pas vraiment le choix. Lors de leur dernière entrevue, Kagami a été clair, à défaut de se marier et d'avoir une descendance, Masaru devra prouver que le clan n'est pas constitué de moins que rien. Aux yeux du chef du Bureau d'Informations et d'Investigation, certains jeunes sont plus que prometteurs. Hélas, l'examen Chunin aura mis le chef de clan hors de lui.

Se prélassant sur le toit d'une petite boutique, le Jonin de Konoha se repose en attendant l'annonce des combats. Il ne souhaite pas prendre part à la fête et se doute que s'il essayait de fourrer son nez par-ci par-là, on l'enverrai derrière des barreaux et la colère de son supérieur ne ferait que croître. Il se maintient sous son voile de furtivité, au cas où quelques types ennuyants décideraient de venir le voir.
Il se demande s'il y aura quelques têtes intéressantes parmi les participants au tournoi. S'il ne se trompe pas, il y a quelques Konohajin. Cependant, il n'a pas vraiment envie de tomber dessus en dehors du village, puisqu'il peut déjà les suivre et se mêler de leur vie privée. 

"J'espère que ce seront pas tous des coincés..." murmure-t-il pour lui-même. Quelques heures plus tard, le voici qui pénètre dans l'arène Karo numéro une, bâillant, quelque peu déçu d'affronter une gamine du clan Hyuga.

S'il a fait un minimum d'effort sur la tenue, s'attachant approximativement les cheveux et prenant la peine de porter un hakama plus que correct arborant le symbole de son clan, il demeure nonchalant dans sa façon d'être et a la barbe mal rasée. Il se gratte le ventre, puis la barbe tandis que l'arbitre fait son speech, se demandant comment mettre Choko au tapis assez rapidement et sans y aller trop fort, se doutant que certains risqueraient de se plaindre si la demoiselle gardait des séquelles.
Sa main gauche vient au contact du bracelet tressé qui entoure son poignet droit. Il s'agit d'un porte-bonheur qui a appartenu à son père adoptif et que celui-ci lui a légué quelques jours seulement avant sa mort.

S'approchant de la demoiselle, il la salue et lui dit, alors qu'ils se mettent en position : "Y a rien de personnel, gamine." L'initiative, c'est la Hyuga qui la prend, dégainant son katana avant d'avoir pris un peu de recule. Elle s'élance ensuite en direction de l'homme, qui n'est d'ailleurs pas en garde. Il esquive la lame et active on Sharingan. Mais, n'ayant jamais combattu Choko, il ne s'attendait pas à ce que celle-ci abandonne son arme directement pour le frapper avec une technique de Juken. 

Cela fonctionne. 
L'homme aux yeux écarlate reçoit le premier coup. 

Un sourire quelque peu malsain se dessine sur les lèvres du Uchiha qui décide de reculer d'un bond pour prendre un peu de distance. Il se saisit de cinq shuriken qu'il envoie en direction de Choko, concentrant son chakra dans ses pieds pour la charger et dans une lame cachée qu'il dégaine en l'espoir de lu infliger à elle aussi une blessure.


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[ Avril de l'an 17 ] ( thème musical )

Contre toute attente, l’idée que j’avais eu pour faire diversion avait semblé fonctionner. Ma paume, chargée de mon chakra, comme l’exigeait la technique des poings souples propre à mon clan, avait fait mouche pile poil à l’endroit recherché sur l’abdomen de mon adversaire. Là où l’impulsion de mon chakra put altérer le sien. Sentir la résistance de son corps chaud contre mes doigts me fit un peu bizarre ; sans doute parce que je ne m’attendais pas du tout à réussir mon coup.

Ok, good, on enchaîne.

Au même instant, ma conscience m’avait poussé à dégainer un kunaï de ma sacoche, par mesure de précaution. Afin de pouvoir contrer toute éventuelle contre-attaque. Et sans doute grâce à l’activation de mon Byakugan, je réussis à noter le bond que Masaru venait d’esquisser vers l’arrière.

Cinq shurikens volèrent dans ma direction tous azimuts. Ma main libre s’abattit sur le pommeau de mon katana. Trop tard néanmoins pour espérer contrer le premier projectile qui alla méchamment entailler mon kimono noir au niveau de ma cuisse gauche. Je dus accuser le coup en serrant les dents, mais je réussis tout de même à renvoyer les quatre autres projectiles, en usant de mon affinité avec l’élément raiton. Des arcs de foudre pure s’étaient matérialisés, en empruntant le même chemin que la lame de mon katana, pour pouvoir repousser efficacement les autres projectiles un peu plus loin, dans les quatre directions.

Cependant, je dus lever mon kunaï pour espérer contrer la suite.

Aidé d’une détente impressionnante, Masaru réapparut en gros plan devant mon champ de vision. Aussitôt, je bandai les cuisses pour m’ancrer vigoureusement au sol, mais ma garde fut repoussée malgré tout. Un grincement métallique s’éleva dans les airs lorsque nos lames s’entrechoquèrent. Ma garde ploya. Pour pouvoir encaisser l’élan qui accompagnait l’attaque de Masaru, j'en fus réduite à plier le coude. Sa lame alla s’enfoncer de façon superficielle dans mon épaule, ce qui ne manqua pas de marquer une courte pause dans notre échange armé.

« — Joli. Mais je ne compte pas vous rendre la tâche facile ! »

Soufflais-je, uniquement à l’intention de mon aîné. Je faisais un effort surhumain pour me retenir de plonger mes yeux laiteux dans les siens, que j’imaginais incandescents comme la braise. Il n’y avait rien de plus frustrant que de combattre contre un adversaire dont on ne pouvait même pas jauger le regard – que je considérais moi-même comme étant le reflet de l’âme de tout individu.

Mon sourire, quoique franchement plus joyeux que le sien, vint ourler mes lèvres pour tout écho. Et, peu désireuse d’attendre la prochaine initiative de la part de Masaru, je fis glisser la lame de mon katana derrière celle du kunaï pour pouvoir déloger l'arme de mon adversaire.
Avec un geste ample du bras, je tentai de repousser Masaru, afin de récupérer un peu d’espace vital. Aussitôt l’air commença à se charger d’électricité autour de moi. Confiante, je lâchai mon kunaï qui se mit à léviter dans les airs à la hauteur de mon épaule. Il fut bientôt imité par les cinq shurikens que m'avait envoyé Masaru. Mon sourire s’accentua, joueur. Ce combat commençait vraiment à m’amuser, je ne regrettais pas de m’être inscrite au tournoi du Sekaï. Loin de là.

Toujours armée de mon katana, je pris appui sur le sol du bout des pieds, le tout pour me donner l’impulsion nécessaire pour la suite. Puis, dans un bon, mon buste esquissa une pirouette sur lui-même en entraînant mon kunaï et les shurikens à sa suite.
Je tendais mon bras armé dans l’espoir de toucher Masaru du bout de mon katana, mais aussi pour offrir plus d’amplitude à mon mouvement.
Soudain, les six projectiles qui gravitaient autour de moi, furent expulsés à toute vitesse en direction de Masaru, juste avant que mon genou gauche n’aille épouser le sol pour me réceptionner. Mais je ne pris pas le temps de jauger mes appuis, ni même de vérifier si ma nouvelle attaque avait réussi à faire mouche, avant de m’élancer à nouveau vers Masaru en brandissant fièrement mon katana dans une attaque frontale que je n’essayais même pas de dissimuler.

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La demoiselle du clan Hyuga ne se laisse pas démonter par l'assaut du Uchiha. Elle est légèrement blessée, c'est un fait. Néanmoins, son esprit combattif est impressionnant. Le grade n'a plus le moindre sens dans cette arène. Ce qu'il reste ? Deux êtres humains combattants pour la gloire, le plaisir ou l'expérience. Ou plutôt, deux machines à tuer, deux êtres de l'ombre vivant de sang et de chair. 

L'homme est heureux. La jeune femme tient bon et, elle lui fait vivre une expérience nouvelle. Ces yeux blancs, il les a déjà vu encore et encore. Beaucoup de personnes partageant ce trait se comportent comme des nobles arrogants, beaucoup n'aiment pas se salir, beaucoup sont extrêmement conservateurs. Combien de Hyuga a-t-il déjà vu employer de tels stratagèmes ? Peu, tellement peu. Probablement n'en a-t-il croisé qu'un jusqu'à présent, son confrère Cavalier. N'est-ce pas excitant ? Le Jonin aux yeux écarlates se demande quels vices se cachent derrière le mignon petit minois de la kunoichi.

« — Joli. Mais je ne compte pas vous rendre la tâche facile ! »

Tel un prédateur, Masaru se lèche les babines. Aaaah... mais la chasse est un sport. Plus c'est difficile, plus la cible se débat et plus s'en est excitant. Une joie immense vient envahir son coeur et raviver ses émotions dormantes.

"J'espère que tu dis vrai, ma mignonne" murmure-t-il en réponse tandis que la fille le repousse habilement en arrière, le forçant à briser le contact ou à subir une blessure. Il ne faut pas croire que le chef du Bureau d'Information et d'investigation craigne la douleur ou quoique ce soit du genre. La douleur n'est-elle pas la preuve que nous sommes en vie ? En tous cas, c'est la façon dont il voit la chose si bien qu'il ne peut qu'apprécier recevoir des coups et conserver quelques cicatrices de ses expériences difficiles. 

"Cela ne fait que commencer !" crie-t-il depuis le centre de l'arène alors que ses shurikens se mettent à léviter autour de l'épéiste. Le chien de chasse de Konoha est aux aguets. Il le sait que son adversaire apprécie ce combat. Il le sens. L'expression de cette enfant ne ment pas. Est-elle folle comme lui ? Peut-être. 
La pirouette de la jeune s'accompagne d'une magnifique tentative de blesser l'homme qui s'en sort avec une nouvelle entaille en dessous de l'oeil, au niveau même de sa cicatrice. Cependant, Masaru est plus préoccupé par les projectiles qu'elle a envoyé que par sa petite attaque au sabre. Reculant de quelques bonds furtifs, léger comme une plume, il tourne sur lui même pour esquiver un premier shuriken. Puis, il effectue un salto arrière afin d'en esquiver un autre, se baisse... Il est si agile et ses mouvements sont si précis que l'on dirait qu'il danse avec les projectiles. Ses yeux rouges, scintillants, saisissent les moindres mouvements, analysent les moindres trajectoires et mettent le flux de chakra à leur service.

Au final, l'homme n'en ressort qu'avec une ou deux égratignures. Celles-ci ne l'ont pas refroidi, non, loin de là. Il ressent une sorte de besoin, celui de répondre à la demoiselle avec tout son coeur, toute son âme. Si elle se donne à fond, pourquoi devrait-il se limiter ? A cet instant, il en oublie ses devoirs envers son village et son clan, il ne voit plus que lui-même et elle qu'il juge digne de son intérêt et qu'il meure d'envie de soumettre à un petit test. 
Bondissant vers la demoiselle tel un démon, en tâchant de lui faire ressentir sa soif de sang, tanto en main, il tente de lui porter un coup à la gorge pour lui faire expérimenter le goût de la mort. Puis, il se lèche les babines une nouvelle et marche d'un pas nonchalant vers la Hyuga tandis que les arbitres lui demandent de se stopper. Leurs paroles ne parviennent malheureusement pas jusqu'à son esprit et, il abat de nouveau sa lame sur Choko. 

Peut-être qu'il ne souhaite ni pas la tuer ni provoquer qui que ce soit. Peut-être qu'il n'a pas de mauvaise intension. Mais, il a brisé les règles du tournoi en public, lors du premier round. 

"Tssss..." lâche-t-il mécontent alors que des moines ou des ninjas dont il ignore la provenance s'interposent entre lui et sa proie et le menacent. En voyant une arme pointée vers lui par quelqu'un d'autre, il reprend son calme et surtout, reprend contact avec la réalité.. "Ouais, ouais, ouais... J'ai compris... Je sais où est la sortie... Si on peut même plus s'amuser !" répond-t-il de façon totalement nonchalante, levant les bras au ciel en signe d'abandon et désactivant son sharingan, tandis qu'on lui passe un savon. Puis, se tournant vers la Genin, il dit : "Faudra qu'on se refasse ça, à Konoha, petite !" Finalement, les bras croisés derrière la tête, il quitte l'arène en se demandant ce qu'il pourrait trouver comme excuse pour se justifier devant Kagami.

Résumé:
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[ Avril de l'an 17 ] ( thème musical )

« — Cela ne fait que commencer ! »

C’était la voix rauque de l’Uchiha qui s’était élevée dans les airs, comme pour répondre à ma nouvelle offensive. Par deux fois j’avais cru l’entendre m’interpeler, mais mon esprit semblait ailleurs… Trop transit d’excitation et de stress mêlés pour réussir à faire transiter l’information complète jusqu’à mon cerveau. Cet état un peu second et bourré d’adrénaline me rappelait vaguement celui que j’avais connu quelques années plus tôt durant une fameuse mission. Celle-là même durant laquelle il m’avait fallu redoubler de hardiesse pour tirer un autre né Hyûga d’un fort mauvais pas.

Les armes de jet volèrent dans la juste direction de mon adversaire, mais ce fut la pointe de mon katana qui réussit à le blesser au visage en premier. Juste au-dessus de l’arcade sourcilière, là où les stigmates d’une autre blessure barraient déjà son épiderme halé. Le pur fruit du hasard qui, heureusement pour lui comme pour ma conscience, ne lui coûta pas son œil. Je n’eus guère le temps d’apprécier cette dernière information que le dénommé Masaru esquissait déjà quelques bonds vers l’arrière pour retourner au centre de l’arène. Il se soustrayait aux multiples trajectoires des lames volantes avec une souplesse peu commune, qui ravivait indubitablement mon admiration malgré moi. C’était exactement à cela : à ce genre de réflexes forgés par des années d’entrainement et de mise en pratique, qu’on reconnaissait nos ainés.

Trop obnubilée par ma dernière constatation – ou peut-être parce que je m’attendais plutôt à ce que Masaru marque une pause pour vérifier ses possibles blessures avant d’attaquer de plus belle – je fus prise de court lorsque, brusquement, son corps fendit l’air pour fondre sur moi tel un aigle royal sur sa proie. Mon souffle se bloqua dans ma gorge avec un hoquet de surprise et mes muscles se crispèrent pour me maintenir immobile au moment même où mes yeux captèrent un geste vif de sa part en direction de ma carotide. Il aurait très bien pu être armé, comme désarmé. Dans tous les cas son geste avait été beaucoup trop rapide pour que mes yeux puissent m’informer de la possible présence d’une arme entre ses doigts. Aucun son ou exclamation ne m’échappa, pour la simple et bonne raison que j’en étais incapable. L’espace de dix secondes, je m’étais clairement vu mourir, la gorge tranchée nette. Un frisson sinueux remonta le long de mon échine, bientôt accompagné d’une impression de chaud-froid des plus désagréables.
La situation m’avait paru si réelle, si tangible, qu’inconsciemment les doigts de ma main non armée de mon katana étaient remontés pour tâter mon cou à la recherche d’une possible trace de saignement. Avais-je à un moment fait l’erreur de croiser son regard, affublé de cet horripilant symbole, propre aux membres de son clan ? Une chance que d’ordinaire je sois considérée comme leur alliée, plutôt que comme une ennemie au même titre qu’aujourd’hui. Bien sûr que je m’étais inscrite au championnat pour les sensations fortes et les frissons. Mais certainement pas pour y laisser ma peau.
Une larme dévala ma joue sans que j’en prenne conscience, et mes doigts quittèrent mon cou sans que je ne baisse les yeux pour statuer de possibles dégâts. Non. Car l’aura que dégageait Masaru à cet instant précis était telle que j’avais tout le mal du monde à détourner mon regard du sien.

Mon adversaire fit mine de se rapprocher à pas lents. Par mimétisme, mes jambes mimèrent la même allure, mais vers l’arrière, comme dans l’espoir de conserver une certaine distance de sécurité entre nous. Il avait ce regard, bestial, qu’avaient les ninjas prêts à tout et surtout au pire. Lorsque leur métier prenait le pas sur leur individualité.
Je vis très nettement sa langue passer sur ses lèvres fines, ce qui raviva un élan de dégoût en moi. Cet homme était strictement comme on le décrivait tantôt au détour des couloirs de l’académie à Konoha : une véritable bête assoiffée. Je n’avais pas encore eu l’occasion de constater le penchant pervers qu’on lui prêtait, mais soudain je ne tenais plus du tout à vérifier toutes ces stupides rumeurs.

Par pitié, que quelqu’un réagisse, il va vraiment finir par m’égorger sur place.

Sa lame s’éleva à nouveau en direction de mon visage ou de mon cou je n’aurais su dire avec exactitude… Par réflexe, ma main armée éleva mon katana en représailles. Mais non seulement mes gestes à moi étaient lents comparés aux siens, mais en plus mon esprit n’arrivait plus à se concentrer sur rien. Tant et si bien qu’une vieille dame armée d’un parapluie aurait sans doute mieux réussit à parer l’attaque que moi.

Mes yeux se fermèrent nerveusement pour ne se rouvrir que lorsque l’Uchiha laissa échapper un bruit de bouche pour traduire son irritabilité.

« — Ouais, ouais, ouais... J'ai compris... Je sais où est la sortie... Si on peut même plus s'amuser ! »

J’ouvris un œil, peu rassuré, avant d’ouvrir le second. Plusieurs ninjas et moines venaient vraisemblablement d’interrompre notre combat en s’interposant entre mon adversaire et moi. Une belle jeune femme, sans doute une kunoichi dans la fleur de l’âge, me décocha un sourire rassurant avant de s’enquérir de mon état. Je ne réussis pas à trouver les mots pour la rassurer. Ma voix s’était envolée avec le coup de tanto qu’avait essayé de m’envoyer Masaru. Mais sa voix, à lui, s’éleva au-dessus des autres tandis qu’il déclamait haut et fort son point de vue à propos de la situation.

S’amuser ?

Pourtant, moi, je ne voyais rien d’amusant dans ce qu’il avait essayé de faire. Sans doute à cause du choc.
Masaru s’éloigna en levant les mains bien en évidence pour montrer patte blanche. Je ne me sentis soulagée que lorsqu’il désactiva son sharingan et que ses yeux reprirent leur couleur marre de café d’origine. Je soupirais un grand coup tout en écrasant la larme qui dévalait ma joue d’un geste rageur. Honteux surtout.

« — Faudra qu'on se refasse ça, à Konoha, petite ! »

Court toujours, songeais-je pour moi-même avant de suivre le mouvement général vers la sortie du terrain.

Tout ce que je retirais de ce match, c’était que je n’avais clairement pas le niveau requis pour gravir les échelons qui auraient pu me mener à une potentielle victoire… Etais-je découragée pour autant ? Bon dieu, non. Maintenant que j’avais pu tâter aux sensations d’un vrai combat officiel et « amical », il me tardait de pouvoir prouver à nouveau de quel bois j’étais forgée. Mais peut-être pas dans l’immédiat. Dans quelques années, plutôt. Lorsque j’aurais pu amasser assez d’expérience pour espérer gagner mes combats.
Maintenant, il ne me restait plus qu’à passer à l’infirmerie pour faire un check-up complet avant mon prochain combat. Puisque avec le petit manège de Masaru je ne doutais pas d’être élue victorieuse par défaut – en réponse à sa mise hors-jeu.
Il ne me restait plus qu’à croiser les doigts, dans l’espoir que mon futur combat ne soit pas aussi rude que celui que je venais de disputer… Mais quelque chose, pareil à mon instinct, me susurrait que tout cela n’avait été qu’une mise en bouche, et que le reste serait bien pire encore…

Advienne que pourra.

Pour autant, je ne comptais pas me laisser faire lors du prochain round ; au même titre que pour que nous venions de disputer.

[COMBAT TERMINÉ]

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Acte II -  Infestation