Nouveau shinobi de l'ombre feat. Akakitsune Katsuya
" La confiance ne se réclame pas, elle se gagne."
Une nouvelle pile de dossier attendait la Nidaime. Son bureau en était d'ailleurs particulièrement fourni et représentait une charge de travail dont elle se passerait bien. Malgré tout, cela ne l'empêcha pas d'étudier tous les documents qui étaient à sa portée, des doléances, aux nouvelles missions, les jeunes recrues, les demandes de promotion.... tout. Ce fut d'ailleurs sur ces dernières que Yuriko s'attarda. Il y avait de nombreux rapports sur des élèves prometteurs, dont beaucoup de clanique qui espérait évoluer rapidement dans les hautes sphères. Mais l'attention de la jeune femme s'attarda sur un tout autre dossier, celui d'une dénommée Akakitsune Katsuya.
Ce nom ne lui était pas encore familier, bien qu'elle eût lu déjà dans quelques rapports. Il s'agissait d'une jeune femme d'à peine dix-sept qui avait des débuts particulièrement prometteurs, pourtant, il était aussi noté dans quelques rapports qu'elle possédait quelques difficultés pour les travaux d'équipe. Rien de méchants en soit, elle n'était pas la première, mais elle était vite arrivée au grade de jonin ce qui laissait entendre qu'elle avait un fort potentiel, peut-être même de ses quelques rares figures qui possédaient des prédispositions innées ?
Yuriko désirait se faire sa propre opinion en la rencontrant. Son dossier stipulait qu'elle avait tenté de passer le test pour devenir une membre de l'ANBU. Si généralement la Nidaime faisait entièrement confiance en Haruka pour en gérer les inscriptions et valider les personnes capables de rentrer dans leurs rangs, il n'était pas rare que l'opinion de la jeune femme soit réclamée. Quoique de normal après tout. Heureusement ou malheureusement pour la jeune Katsuya, c'était elle qui allait décider ou tout du moins, lui annoncer la bonne ou mauvaise nouvelle.
À ce dessein, la kunoichi avait adressé à la jeune recrue une convocation dans ses bureaux pour le début d'après-midi. Elle attendait donc cette dernière dans ces quartiers jusqu'à guetter le trois coup annonciateur de son arrivée à sa porte.
" Entrer. "
À cet instant, la Kage se tenait debout devant une grande baie vitrée qui donnait une vue panoramique sur le village. Il y avait sur son bureau une théière fumante et deux tasses pas encore remplies. Ce ne fut que lorsque la jeune femme pénétra dans la pièce qu'elle se retrouvât dans sa direction avec un sourire bienveillant.
" Katsuya-san? Je suis enchantée de pouvoir vous rencontrer en personne. Venez et asseyez-vous je vous prie. "
D'un geste cérémonieux, Yuriko présenta un siège qui se trouvait devant son bureau.
" Désirez-vous un peu de thé avant notre entretien? "
C'était une manière pour elle de détendre un peu l'atmosphère. Même si l'entrevue était tout à fait officielle, la Nidaime demeurait une personne bienveillante qui souhaitait mettre à l'aise ceux qui venaient à sa rencontre, surtout en ce qui concernait les konohajins. Il avait toujours été dans sa nature d'être un peu... maternelle.
Akakitsune Katsuya
Konoha no Jonin
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Avant même de franchir les portes, Katsuya les sens en alerte, du fait de sa nervosité, sentait les effluves d’un thé, dont l’essence, lui mettait presque la bave aux babines. S’essuyant littéralement les lèvres de sa manche, s’époussetant un tantinet et après un long soupir visant à lui donner du courage, la jõnin se résolut de frapper deux fois à la porte. Dans son décompte et les idées que la jeune femme tentait de rassembler, Suyu se risqua à un troisième, puis un quatrième, tellement decrescendo, qu’il fut inaudible.
De mémoire de Kunoïchi, l’Akakitsune, irrémédiablement liquéfiée par cette entrevue au sommet, ne s’était jamais sentie aussi éblouie par le panorama de Konoha. Cette sensation semblait provenir de cette baie vitrée, reflétant la lumière, dont la régente de l'ombre, s’était extirpée pour l’accueillir.
Une fois assise, son regard corrobora tardivement son sens olfactif, en la présence de la théière, tant les rayons du printemps, entravait sa vue. Comment diable, cette femme pouvait-elle scrutait l’horizon, tel un phare sur son port songea-t-elle.
La seconde chose qui la frappa, fut le monticule de dossier qui, si la Nidaime n’avait été sur ses pieds, l’entrevue aurait sans aucun doute, tourné court. Emerveillée, telle une enfant, seul le regard insistant sur sa tasse, la fit reprendre pied.
-Euh oui volontiers, pardon euh je… Balbutia Suyu, se relevant, se rasseyant, ne sachant tout bonnement que faire de ce corps, qui décidément la gênait.
La Femme, qui s’adressait à elle en tout bienveillance, ne devait avoir plus d’une décennie de plus qu’elle et cela compte tenu, de toute l’aura et les prouesses, qu’on lui accordait, tout bonnement un génie. A tout prendre, finalement Suyu aurait presque préféré se relever et s’infliger la morsure du soleil, tant la Nidaime, la faisait se sentir toute petite.
Après trente seconde, d’un sourire complaisant, Katsuya comprit, qu’il s’agissait de s’introduire, se raconter, quelle horreur. Rouge pivoine, la jeune femme entreprit de couvrir de remercîment l’hokage, ce qui sembla l’irriter.
Hésitant entre se défenestrée et se noyer dans son thé, la deuxième aurait au moins l’avantage de ne pas abîmer le matériel, la jõnin prit le parti, cependant tétanisée par l’insigne honneur qui lui était fait, de s’ouvrir pour une fois.
-Je ne suis pas très douée pour parler au gens et je ne sais comment vous servir ! Mais ma vie, soyez en certaine est pour le village et vous… Déclama Suyu, irraisonnablement fort.
Pour la première fois, barrières démolies, la jõnin exprimait son impuissance, l’œil humide mais résolu. A ses yeux, être un outil utile à Konoha semblait la seule façon de payer sa dette, au village qui l'avait recueillie. Chamboulée par ses émotions confondantes, la kunoïchi se mordit les joues pour ne pas perdre contenance. Patientant tête basse, que l'époustouflante jeune femme, qui par sa simple aura lui imposer ce respect, qui lui avait toujours manqué, reprenne la parole.
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" La confiance ne se réclame pas, elle se gagne."
Il fallut attendre quelques secondes avant que la jeune femme concédasse à répondre à Yuriko. Ses hésitations prouvaient qu'elle semblait quelque peu gênée alors que la jeune femme tentait de faire du mieux qu'elle pouvait pour détendre l'atmosphère. Lorsqu'elle était jonin, bien qu'elle n'était pas connue pour être une femme particulièrement avenante malgré les apparences, il ne lui semblait pas qu'il fut si difficile de venir à sa rencontre... sauf si elle s'éloignait d'elle-même des foules et des attentions. Mais depuis qu'elle était devenue Hokage, elle se désolait de constater que la fonction semblait placer de la distance avec ces homologues alors qu'elle s'était évertuée à tenter de la limiter.
Un sourire, un soupir, et la kunoichi s'avança pour tendre la tasse de thé fumante à sa camarade avant de reprendre sa place sur son bureau. Elle dégagea quelques piles de documents pour les déposer sur le sol et faire un peu de place, avant de se saisir de sa propre tasse. Tranquille, Yuriko demeura silencieuse quelques instants comme si elle désirait laisser tomber la pression, avant de prendre une petite gorgée de sa boisson.
" J'espère que ce thé vous plaira. C'est de la fleur de cerisier. Mon préféré. Je le trouve aussi doux que subtil. "
Alors que le silence retomba, Katsuya précisa qu'elle n'était que peu douée pour le dialogue, ce qui, étonnamment, fit rire la Nidaime. Elle posa délicatement la tasse avant de sourire.
" Et bien, soyez rassurée. Cela n'est pas inné. Je n'ai jamais été la plus bavarde de ma famille, mais nous dirons que la force des choses m'a un peu obligé à devoir prendre la parole. Cela viendra en tant et en heure pour vous aussi. "
L'esquisse bienveillante de la jeune femme s'étira.
" Et de plus, sachez que je ne souhaite pas que vous consacriez votre vie à la mienne. Ma vie n'a pas plus de valeur qu'une autre. Par contre, je ne refuserais pas de votre aide et de votre énergie dans le but de protéger ce village et ses habitants. Et d'ailleurs à ce propos... "
Le regard de Yuriko se porta sur un dossier comportant le nom de la jeune femme, l'ouvrant et se permettant de lire à nouveau quelques passages.
" Les rapports à votre sujet semble m'indiquer que vous n'avez pas eu une vie bien simple, toutefois, vos supérieurs semblent mettre en avant vos qualités, bien que vous sembliez avoir quelques soucis de... communication ? "
Un regard un peu interrogateur se porta sur la jeune femme, toujours souriante. Il n'y avait aucun reproche derrière ses paroles, mais une forme de curiosité.
" Avez-vous des aspirations particulières, Katsuya-san? Parlez sans crainte, je ne suis pas là pour vous juger, mais mieux vous connaître. "
D'un geste élégant, la Nidaime porta sa main vers sa tasse pour souffler un peu sur son thé brûlant, avant d'en boire une nouvelle gorgée. Il était délicieux.
Akakitsune Katsuya
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Honteuse de son propre volume sonore, la mutique Katsuya fut surprise, sa plaidoirie achevée, d’entendre un petit rire, cependant harmonieux. Relevant la tête, la jõnin constata qu’il n’était en rien emprunt de mesquinerie ou de moquerie, bien au contraire, une expression bienveillante, balayait le visage de la Hokage, qui reposait délicatement sa tasse sur son bureau pour l'occasion, déblayé.
Si les signes distinctifs de sa supérieure, visant à la mettre à l’aise, avaient échappé jusqu’ici à la Kunoïchi, sa subtile anecdote quant à sa propre expérience, fit mouche. La Nidaime se montrait de plus en plus chaleureuse et rassurante. Décidément cette femme était extraordinaire, songea Suyu.
Immanquablement, la jeune femme repensa à quelques shinobi de sa promo, qui se gargarisaient de leurs fulgurantes ascensions, tandis que leur cheffe se contentait de servir humblement le village, au même titre qu’un autre. Katsuya tenta de réprimer un rictus de dégoût et s’empourpra aussitôt, lorsqu’elle s’aperçut que son interlocutrice, pourrait le prendre à son compte.
Visiblement, ce n’eut pas l’air d’atteindre la jolie brune, qui feuilletait, toujours sourire aux lèvres, un dossier. Suyu, adoratrice de feuilles bouillie devant l’éternel, constata à ce moment, qu’elle n’avait encore goûté à l’une des déclinaisons de sa boisson favorite. Inconsciemment l’adolescente effectua son petit rituel, consistant à se réchauffer les mains sur la tasse, psalmodiant à voix basse, pour remercier les dieux de ce nectar et en sirota une gorgée. Cette petite prière ne fut pas vaine, tant ce thé faillit lui faire oublier, où elle se trouvait.
La lecture de son dossier lui fit revenir à la réalité. la Nidaime le parcourait, mentionnant toujours d’un ton chaleureux, les mêmes points que l’examinateur de l’ANBU avait soulevés. La deuxième édition de cet exercice, rendait la chose plus aisée, surtout lorsqu’il était énoncé d’une voix mélodieuse et bienveillante.
L'éminente kunoïchi semblait perplexe quant à sa protégée et même si elle l'assura que c'était afin de mieux la cerner, Katsuya ne pouvait s'empêcher de se sentir dans ses petits chaussons, face à la sémillante brune, assurément séduisante à y regarder de plus près. Chassant militari cette idée saugrenue de sa tête, par mimétisme inconscient vis-à-vis de son hôte, Katsuya porta à son tour le thé à ses lèvres et en bu avec une délectation non-dissimulée, une nouvelle gorgée afin de se donner de la contenance et dissimuler son émoi passager.
-Merci de me permettre de parler librement Hokage-sama. Eh bien pour parler franchement, je ne me sentais pas encore prête à prendre un groupe de genin, pour les raisons que vous avez soulignées et on m’a laissé entendre que l’ANBU recrutait et j’ai supposé que ça me correspondrait mieux… pour l’instant du moins. Ainsi que vous devez le savoir, pour se faire, j’ai donc passé l’entretien et l’examen de l’unité et je suis sans nouvelle depuis. J’aspire sincèrement à protéger mon village, comme je vous l’ai dit mais vous êtes, à mon sens, plus à même de me dire comment. Par conséquent je remets humblement mon destin entre vos mains avisées et votre jugement éclairé, je ne souhaite qu’honorer Konoha, quel qu’en soit la manière. Suyu finit son laïus sincère, en s’inclinant respectueusement. Puis relevant la tête, gratifia à son tour son interlocutrice d'un sourire, comme pour lui signifier qu’elle avait toutes confiances, en sa vision.
La jeune femme n'était pas d'un naturel confiante mais cette éblouissante kunoïchi, son calme, sa bienveillance, tout semblait correspondre à ce dont Suyu aspirait à devenir et la révélation sur sa propre difficulté d'antan à s'adressait aux autres, la rendait presque confiante, en son avenir. Quoique dirait son nouveau modèle, Katsuya était de plus en plus résolue à lui dédier sa vie. Ce sentiment l'emplissait d'optimisme et ce pour la première fois.
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Si la curiosité l'avait quelque peu emporté, il y avait tout de même un intérêt derrière ses interrogations. C'était un peu à dessein qu'elle interrogea la jeune femme et l'écouta avec autant d'attention. Visiblement, Katsuya semblait assez consciente de ses points faibles et comprenant qu'elle ne se sentait pas apte à diriger des jeunes genins, elle avait tourné son intérêt vers le groupuscule de l'ANBU, l'élite de l'ombre du Village de la feuille. N'avait-elle d'ailleurs pas passé l'examen ?
Les résultats et les remarques à ce propos se trouvaient dans le dossier qu'elle avait sous les yeux, un avenir possible sur un bout de papier qui ne pourrait avoir de concret que l'aval de la Nidaime. Alors qu'elle tenait sa tasse d'un côté, sa main vint à nouveau effleurer les documents qu'elle avait. Buvant un peu, tout en secouant la tête devant les propos de la jeune femme, elle finit néanmoins à reposer sa tasse dans un tintement de porcelaine avant de lever à nouveau les yeux vers l'aspirante de l'ANBU à qui elle rendit le sourire.
" Je suis très étonnée que vous ayez le désir de vouloir rejoindre cette faction de l'ombre... d'après ce que je lis de vous, il est écrit que vous êtes d'une nature plutôt anxieuse et que vous avez parfois du mal à prendre certaine décision à cause du manque de confiance que vous vous portez. L'ANBU exige pourtant de faire preuve d'une grande efficacité et vous mènera à faire des choix difficiles... mais je suppose que vous le savez déjà. "
Le regard de Yuriko s'abaissa quelques instants sur ces feuilles.
" Zélée, volontaire, perspicace, disciplinée... voici aussi les points que semblent avoir soulevé votre examinateur. Il ne tarit pas d'éloge à votre égard. Mais pensez-vous que cela suffise à faire de vous un bon membre de cette faction ? "
Les yeux noirs de la Nidaime se portèrent sur la jeune femme qui cherchaient à percer les siens. Bien évidemment, elle voyait qu'elle était prête à accepter sa décision et ce, quelle qu'elle fut. Yuriko finit par soupirer avant d'ouvrir l'un des tiroirs de son bureau. On pouvait entendre le loquet métallique et le bruit du bois qui glissait, avant que la kunoichi ne sortir une mystérieuse boîte en noyer. Énigmatiquement, elle s'en saisit et se releva de son siège pour venir à côté de Katsuya. Lentement, elle ouvrit le coffret qui laissa découvrir un masque blanc et rouge à la forme féline, un masque de l'ANBU.
" Il semblerait qu'un nouveau chemin se dresse sous vos pieds, Katsuya-san, car vous avez réussi votre examen. "
Yuriko referma la boîte et lui tendit son dû, avant de reprendre sa place à son bureau.
" À partir de demain, il sera de votre devoir de montrer que la foi que nous vous accordons n'est pas feinte. Il est temps pour vous de vous révéler, ma jeune amie, et de montrer quel feu brûle dans vos veines. "
Un sourire optimiste illumina le visage de la Nidaime alors qu'elle reprit sa tasse de thé et la leva en guise de félicitations.
Akakitsune Katsuya
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Tandis que l’Akakitsune ânonnait ses aspirations, la Matriarche de la Feuille opinait du chef, tout en continuant de siroter le délicieux nectar de cerisier et parcourir ce dossier devant elle, le sien. Lorsque Katsuya eut finit sa présentation, la Dame reposa sa tasse, dont le tintement semblait tenir lieu d’emphase, tout du moins c’eût l’effet de raidir la jõnin. La Nidaime planta son regard ténébreux dans le sien, matinée de ce sourire, qui lui semblait habituel, comme pour en adoucir l’effet.
Cependant, il eut fallu, pour l’adolescente, de se cramponner à tout ce qui empêcha le sol de se dérober sous elle, lorsque sa supérieure sembla s’étonner de sa candidature et émettre des réserves, soulevant pour se faire, les tares qui lui faisait le plus honte et qu’elle pensait à tort, enfoui au plus profond d’elle-même.
Si Suyu était à mille lieux, de se courroucer ou même tenir la moindre rigueur à l’auteur de ses propos pourtant avérés, la brunette tentait de rassembler ses idées, dans le but de protester respectueusement. Afin de se donner du courage, Katsuya prit une gorgée du fabuleux thé et une épiphanie s’imposa à elle. Le thé, les cerisiers, ses défauts les plus inavouables, ses débuts difficiles, rien n’avait échappé à l’avisée cheffe du village. Il lui sembla tout à coup, inutile de préciser que ces travers, dans le feu de l’action, semblaient s’évanouir et que les seuls torts qu’ils causaient, étaient à elle-même, pour la plupart. La jõnin se contenta d’afficher un sourire timide et de baisser la tête.
Comme pour la récompenser, L’Hokage poursuivit dans un registre plus élogieux, paraphrasant le dossier qui semblait provenir de son examinateur, néanmoins le ponctuant par une nouvelle interrogation. A ce moment son regard se fit encore plus perçant. Ne sachant pas si elle était sondée ou s’il s’agissait d’une manœuvre pour l’ébranler, en guise d’énième test, ainsi qu’avait procédé son examinateur, Suyu resta stoïque, toujours résolue à remettre son destin entre ses mains.
Après un profond soupir, que Katsuya ne sut interpréter, le temps sembla se suspendre tandis que la Nidaime ôtait un coffret en bois et contournant le bureau, venait au côté de sa subordonnée. Après une attente qui lui sembla interminable, laissant place aux idées les plus farfelues, dans la petite tête de linotte de Suyu, de ce qu’il pouvait contenir, l’Hokage ouvrit in fine l’écrin, qui dissimulait l’objet de tant de convoitise. Le masque aux allures de félidé mythique, blanc immaculé et teinté de couleur sang lui sembla de toute beauté.
Lorsque la dirigeante de Konoha s’en saisit pour lui remettre, une vive émotion lui parcourue tout le corps, une chaleur agréable, inconnue d’elle-même, l’irradiant complètement, si bien que Suyu ne put s’empêcher de laisser une larme, perler sur sa joue droite, qu’elle éradiqua aussitôt de sa manche, tandis que la Nidaime lui confirmait sa réussite. Était-cela la fierté ?
Tout en se rasseyant, l’Hokage lui prodigua de précieux conseils et des mots d’encouragement, du moins c’est ainsi que les prit Katsuya, masque délicatement maintenu entre ses mains et transportée de bonheur par l’insigne honneur qui lui était fait.
-Oui madame ! Sachez que je ne vous décevrais pas ! S’inclina la jõnin quand sa supérieure se leva, toujours la tasse à la main. Puis après un léger silence Si je puis me permettre, je crois savoir qu’il est d’usage de renoncer à son patronyme et de le remplacer par un nom de code… j’aimerais suggérer humblement Burraku Idõ, si vous le voulez bien ? Susurra la jeune kunoïchi.
Dans les lointains bastions de ses peurs les plus inavouées, résidait cette phobie arachnide et ceci, Katsuya s’était bien gardé d’en parler à quiconque, gardant jalousement ce secret honteux. Bien décidée d’occire ses plus grandes craintes, le prédateur invertébré en serait son symbole, inspirant l’effroi à son tour. Bien entendu elle garderait cette dernière partie pour les raisons officielles.
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Il n'y avait pas beaucoup de plaisir que l'on pouvait s'accorder dans le cadre de la fonction de Hokage... si ce n'était cette petite forme de sadisme à laquelle se plia Yuriko en laissant planer l'incertitude sur la réussite de la jeune Katsuya. Cela pouvait paraître bien cruel, mais le doute n'était pas toujours un ennemi, il permettait parfois de rappeler que la réussite n'était jamais acquise et que l'excès de confiance pouvait se révéler un adversaire bien pire. Toutefois, la kunoichi ne pouvait nier que tout cela était aussi une question d'effet. Voir le visage de la jeune fille s'illuminer à l'instant où elle chasserait ses incertitudes en lui annonçant sa réussite la comblait de joie autant que si cela avait été elle que l'on félicitait.
Un très large sourire se dessina sur les traits opalins de Yuriko, toujours avec sa bienveillance habituelle, lorsqu'elle entraperçut la petite larme que le coin des yeux de la nouvelle membre de l'ANBU. Qui aurait cru qu'une telle émotion viendrait à toucher une personne qui se prédestinait à devoir accomplir sans nul doute les pires besognes du monde shinobi. Cela pouvait même paraître le pire choix à faire. Katsuya semblait d'une grande sensibilité et pourtant, Yuriko ne doutait pas de son sens du devoir. Peut-être était-ce même le fait qu'elle la savait si consciente de cela qui la poussa à accorder sa confiance.
" Oh! Mais je compte en effet sur vous pour me confirmer que j'ai fait le bon choix en vous accordant ce masque. "
La Nidaime reprit un peu de son thé et une nouvelle gorgée qui lui fit finir sa tasse, avant d'afficher une petite moue concernant la réflexion de sa camarade. Elle se cherchait un patronyme et il était vrai que tous les membres de l'ANBU devait renoncer pour des raisons évidentes de sécurité à leur nom et toute forme d'identification qui pourrait les trahir.
" Burraku Idõ ? Mmmm... Cela me semble bien. Je suppose que vous y aviez déjà réfléchi lorsque vous aviez tenté l'examen. Cela semble un bon nom. "
Si Yuriko n'avait pas été Hokage, peut-être aurait-elle fait partie de cette même organisation. L'idée lui avait même traversé l'esprit si elle avait été amenée à perdre les élections. Demeurer dans les ombres ou demeurer à la lumière. C'était ce qui l'avait attendu, mais Konoha avait choisi pour elle. Il lui fallait à présent en être digne.
" Cela me fait penser qu'il vous faudra vous rendre le plus tôt possible dans les quartiers de l'ANBU. On vous remettra là-bas une tenue officielle et on vous apposera le tatouage qui confirmera votre légitimité. "
Dans l'élan de ses paroles, Yuriko se servit une nouvelle tasse de thé.
" Et encore, toutes mes félicitations. "
Tenant toujours la théière entre ses mains, sourire aux lèvres, elle présenta cette dernière à la jeune femme afin de savoir si elle en voulait encore un peu. Les bonnes nouvelles méritaient d'être fêtées, non ?
Akakitsune Katsuya
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Bien que Katsuya écoutait attentivement les consignes de la régente, son regard ne pouvait se détacher de son précieux masque. Tant est si bien que le symbole de son enrôlement dans la faction de l’ombre, l’éblouissait presque plus que la Nidaime, elle-même. Cette dernière pensée la fit sortir de son songe éveillé, pour retrouver une Hokage encore plus sourire qu’à l’accoutumée.
Bien que son raisonnement précédent, sur les manœuvres dites d’ascenseur émotionnel de sa supérieure soient confirmées, son transport de joie le balaya complètement de sa mémoire. A la place Suyu rendit à son interlocutrice, un sourire radieux qu’on ne lui connaissait guère. La cheffe du village reprit à ce moment-là la parole, lui signifiant son devoir d’honorer la confiance, qu’on lui accordait.
-Vous n’aurez pas à le regretter Hokage-sama ! Répliqua immédiatement la jõnin, sur un ton néanmoins respectueux.
Cette réplique, dans une autre bouche aurait pu aisément paraître candide, voir même ridicule, mais dans son cas chaque mot était scrupuleusement pesé et la ferveur qu’il s’en dégageait, en imposer le respect. Paradoxalement, ce fut à ce moment-là que la jeune femme discerna un léger rictus, sur le visage de la Matriarche, une fois de plus mal équipée émotionnellement, Katsuya ne sut en dégager le sens. Sans temps mort, la Nidaime reprit le sobriquet que sa subordonnée s’était choisie, après y avoir ajouter une petite réflexion de son cru, toujours énigmatique pour Suyu, finit par l’adouber.
L’adolescente piaffait d’impatience de revêtir son masque, quand l’Hokage lui rappela qui lui restait encore à se présenter au quartier général de sa nouvelle faction et se faire imprimer définitivement leur marque, sur le bras.
-Oui mèr… euh Madame, je n’y manquerais pas. S’empourpra immédiatement la nouvellement promue, de ce dérapage incontrôlé.
Si cette incartade involontaire à l’étiquette, n’échappa pas à la Matriarche de la Feuille, elle n’en laissa rien transparaître, au lieu de cela, la brune incendiaire la félicita et lui proposa de lui resservir un peu de thé de cerisier. Si la première réaction de la jeune femme eut été de fuir, devant cette énième bévue, l’odeur du nectar et les félicitations douces à ses oreilles, lui firent opter pour un tout autre choix.
-Bien volontiers Hokage-sama ! Se concentrant bien sur ses paroles, pour ne pas rééditer l’exploit et tendant sa tasse fébrilement, dans cette optique.
Après tout, la régente avait peut-être des précisions à apporter, quant à sa nouvelle affectation. Dans le doute Katsuya ou plutôt Burraku Idõ patienterait le temps qu’il faudrait.
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" La confiance ne se réclame pas, elle se gagne."
L'enthousiasme de la jeune Katsuya faisait plaisir à voir et donnait du baume au cœur à Yuriko. Généralement, rare était les visages souriants qui parvenaient jusqu'à son bureau. Elle avait plutôt droit à des expressions sérieuses, disciplinées, parfois anxieuses, voire terrifiées à l'idée d'annoncer des nouvelles déplaisantes. Cette fois-ci, l'ambiance était tout autre et puisque cela était si rare, il était préférable d'en profiter un peu. D'ailleurs, elle ne put retenir un rire sincère lorsque la nouvelle membre de l'ANBU eut été à deux doigts de l'appeler maman. Voilà qui était surprenant, mais drôle.
" Haha! Voilà qui est amusant. "
Yuriko avait toujours été une femme assez maternelle, souvent avec son propre frère, mais elle transposait cela aussi sur ses élèves. Il fut assez ironique que de constater que cela pouvait même atteindre des sphères aussi inattendues que cette première rencontre avec la jeune Katsuya. Il s'agissait visiblement là d'un trait de caractère qui la dépassait... ou tout simplement une vieille habitude.
Une fois que les félicitations furent données, la Nidaime proposa une énième tasse de thé à sa jeune camarade. C'était l'occasion parfaite pour en profiter et mieux connaître ce nouvel élément qui allait faire partie de sa garde rapprocher.
" Et bien, Katsuya-san, profitons-en pour mieux se connaître. À l'avenir et avec cette promotion, vous serez amenée à me côtoyer plus souvent. J'aimerais que nous puissions établir une relation de confiance qui ne soit pas basé uniquement sur notre grade. "
L'élégante brune aux yeux d'ébène se saisit de sa tasse de thé et en but une gorgée qui fut fortement appréciée.
" J'ai cru comprendre que vous aviez été adoptée par une famille de notre village. Il semblerait que vous soyez arrivée dans un triste état.... veuillez me pardonner si cela réveille de douloureux souvenirs, je souhaitais seulement savoir si quelques choses vous étaient revenues depuis cet incident ? "
Cette question était un peu une déformation professionnelle. C'était la curiosité du médecin qui prenait le pas sur le reste. De lourdes blessures pouvaient entrainer de si terribles conséquences, mais c'était aussi l'âge de Katsuya qui avait attiré son attention. Un tel traumatisme si jeune, cela ne pouvait que la toucher. Elle se demandait aussi si elle pouvait y faire quelque chose, bien que ces connaissances médicales n'étaient pas spécialement portées sur les maux de cette nature, elle pouvait toujours essayer de l'étudier un peu. Mais encore fallait-il que sa camarade désira en savoir plus elle-même.
" Puisque je me suis permise de vous poser une question, c'est à présent à votre tour. Procédons à un échange équivalent. Qu'aimeriez-vous savoir ? "
Un petit sourire amusé apparut sur visage, imaginant assez facilement que la jeune Akakitsune ne saurait peut-être pas par quoi commencer.
Akakitsune Katsuya
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Et de toute évidence, Katsuyuka avait eu le nez creux, apparemment la charmante Nidaime n’en avait pas fini avec elle. Dans son éternelle bienveillance et sa mansuétude, l’Hokage jugeait que de tisser des liens, sur un pied d’égale à égale, favoriserait un climat de confiance entre les deux femmes. De toute sa vie de shinobi, la jõnin avait répondu toujours aux ordres, son avis important peu, la jeune femme, au-delà de s’y être fait, y avait trouvé une forme de cocon, où sa vie toute tracée était régie pour elle. Sans compter qu’il s’agissait de la seule monnaie d’échange, dont elle disposait pour « s’amender » de son adoption, au sein du village.
Par conséquent, l’attention amicale qui lui était entièrement destinée, la rendait quelques peu mal à l’aise. Trépignant un peu plus du pied, les mains moites, un œil avisé pouvait discerner, par ses légers balancements sur sa chaise, qu’elle était nerveuse. Cependant cet émoi se dissipa lorsque le sujet de son adoption fut évoqué. Tout d’abord Suyu cessa de taper du pied, ses mains se posèrent sur ses genoux et le rouge sur ses pommettes s’évanouit. La métamorphose ne s’arrêta pas là, un voile invisible de retenue, qui sembla fondre sur elle comme une chappe de plomb, refroidissant l’atmosphère. Pourtant Katsuya n’en avait nullement conscience et c’est très naturellement et sincèrement, qu’elle entreprit de se conter.
-Et bien par où commencer… Déjà ne vous faites pas de bile, je n’en souffre pas. Je suis arrivé inconsciente à Konoha et je me suis réveillée des mois après que mes blessures ont été guéries, avec comme seul souvenir mon prénom, le reste est allé très vite, j’ai passé un an dans le pensionnat des orphelins de Konoha. Quelques bagarres, quelques punitions rien de dramatique et puis je suis arrivé chez les Akakitsune, ils sont très gentils et ont veillé à mon éducation, je ne serais pas quoi vous dire de plus… Ah si parfois je fais des cauchemars qui me paraissent très réelles et… et… euh ah oui, une fois alors que je n’avais pas dormi pendant 72 heures à cause d’une mission, j’ai eu un flash, qui m’a mis sur les rotules… littéralement ! Mes compagnons ont dû me ramener et la mission a été avortée, mais c’était y’a 3 ans je crois, sinon rien de notable. Cherchait honnêtement l’Akakitsune dans sa mémoire en gruyère, inconsciente des dégâts que le choc traumatique avait causés.
En revanche, lorsque dans un sourire légèrement goguenard, la régente lui demanda, en toute équité, de la soumettre à son tour à la question, elle aurait fort été surprise de s’apercevoir que la question apparue immédiatement, dans la petite caboche de Katsuya.
-Je sais bien que ça ne se fait de demander l’âge d’une dame, mais étant donné que nous sommes entre femmes et que vous me l’avez demandé, voilà… Tenta la jeune femme de mettre les formes, mais surtout obnubilé par l’ascension vertigineuse de cette admirable Kunoïchi, qui avait décidément tout pour être prise comme modèle.
Si Suyu s’était écoutée, elle aurait tout voulu savoir de la belle dame, qui lui faisait face, malheureusement l’adolescente trouvait qu’elle disposait de peu de monnaie d’échange.
Nouveau shinobi de l'ombre feat. Akakitsune Katsuya
" La confiance ne se réclame pas, elle se gagne."
Il n'était jamais très aisé de s'ouvrir à quelqu'un, de se dévoiler, d'offrir sa confiance, et peut-être que cela pouvait l'être bien plus devant son cadre supérieur. Est-ce que cela était un ordre, une sincère attention, une manipulation ? Il eut toujours été bien difficile d'en décerner les limites lorsque l'on ne connaissait pas assez l'individu, et le jeu pouvait aisément se retourner contre l'une ou l'autre partie. Mais qu'en était-il de la Nidaime ? Pour les membres les plus proches de son cercle, elle pouvait apparaître aussi vertueuse que déterminée, à l'écoute tout comme parfois lointaine, disponible mais jamais indispensable. Il était assez évident qu'elle n'avait en soit aucun attrait particulier pour le pouvoir et peut-être état-ce ce trait de caractère qui attirait la sympathie et la dévotion que l'on était prêt à lui accorder. Elle n'était pas viciée par l'ambition mais visait tout de même l'excellence dans la mesure du possible. Lorsqu'elle portait son attention sur un individu, elle était toujours sincère. Quant à ses desseins, cela faisait partie de ces facettes les plus mystérieuses.
Ainsi, la jeune femme posa ses petits yeux noirs sur la silhouette de la demoiselle nouvellement élite masquée. La tasse à la main, elle faisait tournoyer légèrement le thé contenu et y trempait ses lèvres de temps à autre, au fur et à mesure des paroles de Katsuya.
" Je suis heureuse de savoir que votre famille d'adoption a su bien vous traiter. Tous les orphelins ne sont malheureusement pas si chanceux. "
Le sourire de Yuriko s'étira.
" Quant à vos cauchemars, s'ils deviennent source d'insomnie, peut-être devriez-vous en parler avec quelqu'un. Cela pourrait peut-être vous permettre d'en délier les causes. Sachez que si un jour, vous avez besoin d'être écouté, ma porte demeurera ouverte. En tant que Nidaime, en tant que médecin, mais aussi en tant que Tadake Yuriko. "
Délicatement, la kunoichi but une nouvelle gorgée de son thé après avoir fait sa proposition. Ce ne fut qu'une fois la question entendue que cette dernière laissa échapper un petit rire.
" Mon âge ? Que voilà une question bien timide, mais je peux vous répondre sans hésiter. Je suis à l'aube de ma vingt-septième année, je les attendrais d'ici trois mois. Le temps passe terriblement vite. "
Dans sa tête, la kunoichi se fit la réflexion qu'elle était toujours vieille fille, du moins officiellement et espérait vivement changer cette situation en épousant, si les dieux le voulaient, Jinpachi Yamanaka. Malheureusement pour elle, le destin s'en mêlerait plus tard pour laisser cette situation inchangée.
" Puisque c'est à mon tour, voyons, voyons.... "
Finissant par afficher une petite moue pour réfléchir à quelle nouvelle question posée, regardant le liquide ambré de sa tasse, elle releva finalement la tête et prêta à nouveau son attention à la jonin.
" Ah ! Avez-vous noué quelques amitiés parmi les autres shinobis ? "
Même si elle avait eu quelques difficultés à demeurer dans une équipe, cela ne signifiait pas qu'il n'y eut jamais la moindre entendre avec les autres. Cela pouvait aussi en dire long sur quelqu'un après tout.
Akakitsune Katsuya
Konoha no Jonin
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Date d'inscription : 04/04/2021
Localisation : Dans l'ombre
Fiche du Ninja Grade & Rang: Jonin Rang B De Konoha Ryos: 1100 Expérience: (313/1200)
Pleine comme une outre, Katsuya reposa la tasse sur le bureau débarrassé, qui lui faisait face. Sur ses genoux reposait le masque tant convoité. Les mains enfin libres, elle les posa autour de ce dernier, comme pour le protéger inconsciemment. La Nidaime sembla se féliciter que tout se déroule comme il se devait à la maison. Cependant, Suyu songeait sans s’y attarder, qu’elle devrait sans doute revoir sa localisation, au regard de ses nouvelles attributions.
Lorsque sa supérieure lui annonça qu’elle se spécialisait dans la médecine, l’Akakitsune se rendit compte qu’elle ignorait tout de son Hokage, à commencer par son prénom. Yurikõ… il lui allait bien, s'épancha-t-elle.
-Je ne crois pas qu’il y’est grand-chose à en dire. Je me rêve petite et je cours à travers bois, poursuivie par des ennemis et c’est tout, je ne pense pas qu’il est lieu d’en discourir, mais si ça vous semble pertinent, je vous le décrirais en détail, Madame. Balbutia Katsuya loin d’imaginer l’importance, de ce rêve récurrent.
Alors que sa question immature généra un autre petit rire amusé mais toujours gracieux, la jõnin se demanda si elle n’avait pas dépassé les bornes. La réponse prompte de Yurikõ-sama balaya les inquiétudes de sa cadette, pourtant confuse d’avoir été aussi spontanée. Une décennie entre les deux femmes et pourtant le fossé qui les séparait en termes de charisme et de puissance, semblait d’autant plus abyssal. Comment pourrait-elle être un jour, à la hauteur ? l’ampleur de la tâche lui paraissait colossale en cet instant.
Seulement Katsuya n’était pas au bout de ses peines. Si la jeune femme avait été plus encline aux rapports sociaux, elle aurait pu appréhender la question suivante. Justement il s’agissait, de manière cocasse, de ce sujet. Celui-là même qu’elle redoutait et qu’elle pensait exclusivement, dans la bouche de sa chère mère.
Afin de ne pas montrer son embarras, Suyu passa en revue les centaines de visages qu’elle avait côtoyé ces dix dernières années. Des gardes à la porte qui lui avait ouvert, jusqu’aux moindres de ses camarades sur les bancs de l’académie, rien ne lui échappait. Mais de là à parler d’amitié…
Tandis que les tocs évanouis faisaient leurs réapparitions et que ses mains se crispaient sur le masque, le visage de Yueï s’imposa parmi tant d’autres. La petite assistante fleuriste était son amie, elle en était presque certaine.
-Yueï ! Yueï mon ancienne coéquipière de l’équipe 7 est mon amie… Souffla-t-elle decrescendo, timidement.
A l’instar d’une enfant que l’on houspille pour sa mauvaise alimentation, Katsuya se sentait contrit de n’avoir pas plus de petits camarades à déclarer. Inconsciente que ça rendait cette amitié d'autant plus précieuse, ses yeux rivés sur ses chaussures, il se passa un léger instant avant qu’elle ne reprenne la parole.
-Vous savez les gens ne viennent pas beaucoup vers moi, c’est comme ça, mais ce n'est pas grave. Tenta-t-elle de s’amender. Mais peut-être, que je devrais plus aller vers eux ? Murmura finalement la kunoïchi, presque pour elle-même.
L’atmosphère chaleureuse était propice à la confidence. Pourtant ses lèvres restaient scellées. Comment pouvait-elle avouer une raison significative, qu’elle se dissimulait à elle-même. La véritable cause de sa misanthropie était que la jeune femme, ne saisissait tout simplement pas le comportement d'autrui. Déchiffrer leurs émotions devenait aux moindres de ses échanges, une gymnastique mentale. De ce fait, Suyu avait toujours eu le sentiment d’être en décalage. En définitif la jeune femme se percevait comme rejetée et afin de ne pas souffrir de cet état de fait, la jõnin s’était forgée une carapace inaccessible. Cette dernière avec les années était devenue comme une seconde peau.
Pour atténuer son embarras, Katsuya se concentra sur sa prochaine question, étant donné que ça semblait se dérouler ainsi. Que pouvait-elle bien demander à la plus importante ninja du village ? Suyu lui aurait bien demandé de devenir son élève, mais elle savait qu’elle s’occupait déjà de genin. Qu’est ce qu’elle ne donnerait pas pour être adoubée par la plus puissante des kunoïchi, ignorant ironiquement pour la première fois, le précieux objet sur ses genoux, qu’elle tenait pourtant fébrilement, entre ses mains.
-Avez-vous toujours rêvé d’atteindre ces sommets ? Bredouilla-t-elle dans l’idée de détourner l’attention d’elle.
Si Katsuya n’était pas dotée de la faculté de comprendre les émotions des autres, elle n’était pas dépourvue de jugeotte. Tout dans le comportement de sa supérieure transpirait l’humilité et même sa subordonnée savait que la réponse à sa prétendue question était non.
Nouveau shinobi de l'ombre feat. Akakitsune Katsuya
" La confiance ne se réclame pas, elle se gagne."
Yuriko avait toujours été d'une grande capacité d'écoute et cette qualité lui servait énormément dans le cadre de son travail. Bien qu'elle eût acquis ce trait de sa personnalité en partie par sa nature introvertie, elle avait su le muer en une qualité qui faisait d'elle une médecin attentive et par la force des choses, une kunoichi plutôt appréciée. Ce fut donc avec une attention renouvelée qu'elle écouta les propos de sa jeune camarade et les détails des rêves qui la troublaient.
" Je vois... La récurrence d'un tel rêve pourrait être une source d'information. Il est vrai que décrit comme tel, il peut vous paraître bien anodin. Cependant, il peut aussi être révélateur. Certaines réponses pourraient se trouver dans les détails. "
La jeune femme se mit à sourire chaleureusement.
" Sachez simplement que si un jour vous désirez en parler à quelqu'un, ma porte vous sera ouverte. "
Yuriko ne voulait en rien forcer la nouvelle kunoichi de l'ombre à se confier. C'était à elle de décider si elle en ferait le premier pas, elle n'était qu'une main tendue que seule Katsuya pouvait choisir de saisir. Puis les tasses de thé s'enchaînèrent et le petit jeu des deux jeunes femmes continuèrent. Il fallut toutefois un certain temps de réflexion à la délicate Akakitsune pour passer en revue ses connaissances et finir par laisser échapper un nom, chose qui, encore une fois, laissa échapper un petit rire face à la spontanéité de la réponse.
" Et bien, et bien... Elle doit être une très bonne amie pour que vous prononciez son nom avec autant de vigueur ! Haha ! "
Laissant son rire s'éteindre, Yuriko termina sa tasse avant que son regard se posa sur la jeune shinobi. Elle semblait relativement introvertie, la renvoyant des années en arrière où elle pouvait aisément se comparer. Bien que la Tadake n'était en soit pas timide, il était assez évident qu'elle ne fut pas la femme la plus avenante du monde. Une adolescente trop sérieuse, trop autoritaire peut-être. Trop fière également. Bien du chemin avait été parcouru.
" Si cela peut vous rassurer Katsuya-san, sachez qu'autrefois, peu de gens venait vers moi également. J'étais dotée d'un très mauvais caractère et je ne laissais que peu de personne m'approcher. Je me noyais dans l'assiduité du travail. Et en y réfléchissant... je ne suis pas certaine d'avoir autant changé. "
Yuriko laissa échapper à nouveau un petit éclat de rire, un instant d'autodérision face à sa propre situation. Bien qu'il fût vrai qu'elle eut toujours été d'une nature bienveillante, son frère avait toujours été l'être lumineux. Elle était l'ombre, froide et moins avenante. Devenir Hokage l'avait obligé à dépasser les barrières qu'elle s'était naturellement imposée au fil du temps pourtant, elle aimait toujours sa solitude, sa tranquillité.... bien qu'à présent, cela semblait à mille lieues de sa nouvelle vie.
" Si la solitude venait à vous peser, je dirais qu'effectuer un premier pas vers les autres seraient une bonne idée. Il faut savoir parfois provoquer le destin pour que les choses bougent. Parfois, simplement un peu d'audace suffit. "
Les premiers pas étaient souvent les plus difficiles, principalement lorsque l'on avait des appréhensions sur la manière que les autres avaient de nous percevoir. Obnubiler par la façon dont on était perçu, la peur du ridicule ou de la faute, poussait parfois bien des jeunes gens à demeurer dans leur bulle. Certains finissaient par si accommoder, d'autres en développer de bien mornes personnalités. La Nidaime n'imaginait pas Katsuya sous l'angle de la dernière option, mais plutôt pourvue d'une certaine maladresse sociale d'après les informations qu'elle avait recueillies sur cette dernière. D'ailleurs, ce ne fut pas sans embarras qu'elle se tenta de poser une nouvelle question.
" Atteindre ces sommets ? Voilà une bien étrange formulation. Je vous avouerais que je n'avais jamais perçu les choses sous cet angle, comme je suppose aisément que vous vous doutez déjà de ma réponse. C'est donc sans surprise que je ne peux que vous apprendre que je n'ai jamais rêvé d'atteindre ce poste précisément. "
Une esquisse se dessina sur les lèvres de l'Hokage.
" Mais j'ai participé aux élections en toute conscience. Mon rêve était en premier lieu de devenir le meilleur médecin du monde shinobi. Mais sur ma route et au travers de notre histoire, l'opportunité de devenir Hokage s'est dressée sur mon chemin. J'aurais pu aisément m'en détourner, j'aurais pu laisser un ou une autre prendre ce siège, quelqu'un de plus expérimenté dans le jeu de la politique. Cependant.... je me suis mise à espérer de pouvoir faire avancer les choses autrement. En devenant Hokage, je pouvais soutenir mes camarades plus largement qu'avec mes seules compétences médicales. "
La jeune femme finit sa tasse de thé mais au même instant, quelqu'un vint toquet à la porte de son bureau. Là, une petite tête timide apparut dans l'entrebâillement, un sourire un peu gêné.
" Ha. Il semblerait que l'on me rappelle à l'ordre. "
De nouvelles affaires, de nouveaux dossiers et de nouvelles doléances. La paperasse n'attendaient pas. Soupirante à l'idée de reprendre son travail administratif, Yuriko finit par lever la tête en direction de Katsuya.
" Toutes les bonnes choses semblent avoir une fin. "
La Nidaime se releva et vint au devant de la nouvelle kunoichi de l'ombre. Là, elle lui tendit une main afin de la lui serrer et de lui offrir ces dernières félicitations.
" Je suis sûre que vous ferez de grande chose, Katsuya-san. Tâchez de faire honneur à notre village. Nous comptons sur vous. "
Un dernier sourire et l'Hokage laissa la demoiselle se retirer. Un nouveau membre de l'ANBU allait pouvoir tisser sa toile.
Akakitsune Katsuya
Konoha no Jonin
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Fiche du Ninja Grade & Rang: Jonin Rang B De Konoha Ryos: 1100 Expérience: (313/1200)
De nouveau la Hokage lui indiqua que sa porte lui était ouverte, aussi bien en tant que cheffe de village, mais également en tant que médecin et sans trop se fourvoyer, dotée d’une grande écoute, en tant que psychologue. Décidément cette femme avait toutes les cordes à son arc et ses sourires aussi cordiaux que chaleureux ne tarissait en rien l’admiration profonde de Suyu en cet instant. Y compris celle d’avoir débarrassé Katsuya de ses multiples embarras, ses vociférations sur son amie inclues.
La jõnin fut éberluée quand sa supérieure lui confia, ses propres affres de ses jeunes années, abordant le sujet pour la deuxième fois, mais ce coup-ci de manière plus intime. Suyu n’en croyait à peine ses oreilles. Le tableau que Yurikõ-sama dressait, semblait aux antipodes de celui qui se déroulait devant ses yeux. L’idée même que la personne qui se tenait devant elle, puisse être réfractaire à aider toutes personne l’entourant, ainsi que Katsuya la voyait, lui était tout bonnement impensable. Ce fut le coup de grâce, quand la Tadake affirma n’avoir pas tant changer, ponctuant la phrase par un petit rire, que sans surprise, Suyu fut incapable d’interpréter.
En revanche les conseils que la Nidaime prodigua à sa subordonnée au sujet de faire le premier pas, fut pris comme lettre d’évangile par cette dernière. Après tout la nouvelle ANBU s’était confiée à sa supérieure, celle-ci avait identifier le problème, il ne lui restait plus qu’à suivre les consignes, pour une fois cela lui semblait limpide et ça avait quelque chose de rassurant en soit.
Quand vint le tour de l’Hokage de répondre à la question purement rhétorique de leurs petits chassés/croisés, sans surprise et avec une élégance qui lui était propre, l’aînée usa d’une subtile pirouette, avant de lui faire part de ses premières aspirations, ainsi que des rouages de la démocratie du village de Feuille. Suyu hocha machinalement la tête au fur et à mesure des mots de « l’ombre de du Feu », sentant de plus en plus, que ces derniers la pousseraient à suivre son exemple. La Matriarche avait raison, leur but en tant que ninja était d’aidé et de protéger le plus grand nombre. Était-cela la volonté du Feu, dont elle avait tant entendu parler ? L’idée était on-ne-peut-plus simple mais tellement fédératrice, à l’image de sa cheffe, l’élégance même. Tandis que la jõnin songeait à en faire son crédo, elle constata que c’était son tour dans leur petit jeu. Consciente de ne s’être pas réellement illustrer dans l’exercice improvisé, Katsuya se creusait la caboche pour donner une meilleure image.
Alors que l’Hokage se délectait de son thé, en ironisant sur sa prétendue vanité et que son invitée était sur le point de rattraper le coup, un subordonné, un chunin probablement vint timidement les interrompre. A ce moment-là, les deux femmes, sans se concerter, soupirèrent au même instant. Puis reprenant son sourire avenant, Yurikõ-sama adressa à nouveau ses félicitations et ses dernières recommandations à la nouvelle kunoïchi masquée et après une franche poignée de main, la raccompagna vers la porte. Voyant l’entretien s’interrompre brutalement, Katsuya regroupa pêle-mêle tout ce qui lui restait à déclarer et dans un dernier élan de maladresse.
-Je ne vous décevrais pas Madame. Si je puis me permettre j’ai une dernière question, enfin ce n’est pas vraiment une question euh… Bon voilà, je me lance, en fait j’ai l’impression qu’il y’a quelque chose qui cloche avec mon chakra, je suis parvenue à endiguer cette difficulté mais j’ai le sentiment, que je ne l’utilise pas à son plein potentiel. Du coup, je me demandais si je pouvais revenir vous voir prochainement, en votre qualité de médecin, ou m’orienter vers un de vos confrère, si toutes fois vous étiez trop occupée Madame Nidaime euh Yurikõ-sama ? S’emmêla les pinceaux, Katsuya loin de rétablir la superbe de son image.
Avant même que le chunin, qui se trouvait là, les bras ballants, songea même à ricaner, Katsuya de ses yeux ambre et perçants, le foudroya du regard, puis revenant à sa supérieure, baissa humblement la tête, épris d’une certaine culpabilité mâtiné d’un soupçon de honte, d’avoir montré ce visage taciturne, qui ne lui collera bientôt plus à sa peau d’arachnide.
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