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Nouvelle ville, ancienne tête [pv Aki]

Miyamoto Akrillo
Miyamoto Akrillo
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Miyamoto Akrillo










Krikri et KiKi



Notre délégation était arrivée depuis quelques jours à Baransu, la cité des Chûritsu. Nous étions une bonne quinzaine menés par des Jonins. La majorité était Chunin ou plus, mais certains Genins étaient aussi de la partie, afin de leur faire voir d’autre paysage et rencontrer d’autres shinobis… Puis, si certains de nos shinobis pouvaient lier des relations avec ceux de Konoha, ça serait parfait.

Pour ma part, j’avais mené à bien ma Mission de diplomatie au village caché de la feuille, mais pourtant, je ne venais pas en vacances ici et ça me dérangeais. J’aurais préféré avoir une vraie mission, ou être officiellement en repos, mais pas entre les deux. Surtout dans ces lieux, j’avais …. Un mauvais pressentiment.
D’abord, l’emplacement, nous étions coincés entre deux superpuissances militaires. Deuxièmement, même si les relations avec Konoha s’améliorent, aucun accord est signé, pour le moment…. De plus, les rumeurs venant de l’Empire de Tetsu sont plus qu’inquiétante… Et enfin, nous étions cernés, ou protégé, comme vous voulez, par une armée entière de samurai, les Chûritsu. Très bien, ils sont censés respecter les Shinobis et être neutre voir même accueillant envers nous, mais… ils restaient des samuraïs. Et un clan Samuraï qui accueille en son sein de nombre shinobis et qui se trouvent extrêmement près d’un Empire Samuraï agressifs et dangereux… Je devenais paranoïaque
Après, il fallait dire que ma position jouait aussi, nous les Miyamoto, nous étions aussi de simples bretteurs, à l’origine, et encore beaucoup d’entre nous ne sont que ça. Juste quelques uns se sont élevé au rang de Shinobi… Et ça à créer beaucoup de jalousie dans les rangs des autres clan samurai basique, n’ayant pas cette faculté… Et lorsque nous rencontrons des clans comme les Chûritsu, nous ne pouvons qu’être méfiant, peur de représailles qui ne viennent jamais. Il faut dire que nous étions fiers et que nous aimons bien nous faire mousser, nous croire la cible d’impossible complots de jalousie…

J’avais mes quartiers dans la ville haute de Baransu, juste avant la citadelle Chûritsu, comme la majorité de ma délégation. Je me demandais quoi faire maintenant, il était déjà la fin de journée, et nous allions rester une bonne semaine ici… Pas besoin de se presser, j’allais prendre le temps de visiter demain, ce soir, je me contenterais d’une soirée à une taverne, tranquillement sans grabuge.
Je sortais de notre résidence, en saluant les Uzushiojins présents et les avertissant que je rentrerais assez tard. La ville se tintait lentement d’une aura orangée, qui réfléchissait sur les toits, faisant croire à un magnifique incendie. Je restais immobile à observer la ville tout en humant l’air lourd. Une pluie fine commença à tomber...

Je descendais les rues rapidement, me laissant porté par la pente naturelle, avant de retrouver des boutiques et autres commerces. La majorité commençait à fermer, mais les bars eux, ouvraient. Je décidai de rentrer dans une auberge qui semblait assez calme, je ne devrais pas me faire embêter ici. Les Shinobi étaient tolérés, ce qui était une bonne nouvelle. Je saluais le patron d’un signe de tête et me dirigeai vers le fond, dos au mur… **Le Mur est un allié versatile, il assure tes arrières, mais te bloque toute fuite. ** Ces mots de mon senseïs me revenaient en tête sans de raisons particulière, mais cela me fit sourire, surtout en repensant à ma réponse ** Et bien alors, je n’aurais juste pas à fuir, et me frayer un passage vers l’avant. ** Ahah, j’étais déjà un vrai petit guerrier Miyamoto à l’époque !
Une fois assis, je commandai un alcool doux. Et alors que j’attendais ma commande, je vis un visage familier que je ne pensais pas revoir de sitôt… Le blond de Suna. Nos regards se croisèrent succinctement. Je n’avais pas dit un mot alors qu’il avançait vers moi. À vrai dire, vue notre dernière rencontre, il serait bien de débriefer !


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Akrillo & Akihiko


Dong. Le douzième coup de minuit venait de retentir à travers tout le village et incita les plus jeunes à vivement aller se coucher pour être en forme le lendemain. D’autres se trouvaient toujours affairés derrière leurs bureaux, lutant pour ne pas s’endormir devant leur dossier actuel. Enfin, quelques rares élus n’étaient pas décidés à fermer l’oeil de la nuit et restaient ainsi dans les hautes tours du village pour anticiper le lendemain. Effectivement, Akihiko n’était pas connu pour ses facultés à s’endormir paisiblement, rapidement et pour longtemps. Aussi il préférait aider Senshi dans ses tâches ardues. Néanmoins, lorsque le clocher leur fit comprendre qu’une nouvelle journée allait bientôt planer sur Suna, ce dernier soupira longuement et appela un de ses sous-fifres pour qu’il amène deux tasses de thé. De son côté, le blond s’étira non sans bruit et sortit son paquet de cigarettes. Il en sortit deux, dont une qu’il tendit à son dirigeant, et les alluma dans la foulée. Il est vrai que cette journée n’avait pas été de tout repos. Un peu de sommeil et de repos leur feraient le plus grand bien. Discrètement cette fois, il recula sa chaise et s’affala dessus, ses muscles quelque peu engourdis. Sans réellement y prêter attention, il détourna son regard vers le grand balcon de la pièce où il se trouvait, admirant la lune qui brillait au loin.
Au  même moment, Watari était de retour avec les boissons désirées. Sur ce même plateau se trouvaient d’ailleurs quelques sucreries ainsi qu’une lettre. Il tendit le tout à son commanditaire et prit congé dans la foulée. Senshi eut l’air concerné. Akihiko planta alors son regard dans le sien, curieux et désireux de savoir de qui pouvait provenir cette lettre.

« Un soucis ? Demanda-t-il sans détacher son regard.
- Hum… Je ne sais pas, répondit le Kazekage, dubitatif. C’est un courrier de la part du Grand Marabout des Chûritsu… continua-t-il.
- Eh bien, Senshi… L’interpella le Kayaba. Pourquoi cette mine si concernée ? Dois-je te rappeler que Baransu ouvre ses portes une fois par an à l’occasion de son Hikatokage no Saiten ? Tout le monde attend ce festival d’ombre et de lumière avec impatience au village ! S’exclama-t-il. J’imagine qu’il n’y a pas à s’inquiéter pour ça…
- Je le sais, Akihiko… Mais tu sais… J’ai comme un mauvais pressentiment. Je n’ai aucune crainte envers ces samouraïs en question mais… Nous nous situons près de Tetsu. Tu n’es pourtant pas sans savoir qu’ils deviennent de plus en plus hostile envers les Shinobis. Il n’est pas improbable qu’ils profitent de cette énorme fête pour s’infiltrer et causer une zizanie certaines en nos rangs, expliqua-t-il alors. Son interlocuteur fut grandement surpris : il n’était pas habitué à l’entendre parler des autres nations de la sorte, encore moins à former une famille lexicale autour de tous ces ninjas. D’habitude, seul Suna comptait à ses yeux.
- Crains-tu une guerre, Senshi ? Le questionna-t-il en retour.
- Je ne sais pas. Toujours est-il que tu vas devoir y aller afin d’accompagner les différentes équipes du village. Il n’y a pas intérêt à y avoir ne serait-ce qu’un différend entre un samouraï et un Sunajin. Je compte sur toi pour que tout se passe pour le mieux, lâcha sèchement le Serika ».

Au moins, le message était clair. D’un hochement de tête, le désigné volontaire acquiesça et s’empressa de terminer son thé et garda sa sucette aux lèvres. Il salua le Kazekage, lui souhaitant une bonne nuit, et se rendit en ses appartements afin de se reposer. Vu comme cela se présentait, il allait très probablement partir le lendemain matin. Et honnêtement, jouer à la matrone ne l’enchantait pas du tout… Pour que cela se passe bien à minima, il lui fallait être reposé. Pleinement reposé.
Évidemment, ce qu’il pensait se révéla juste : le lendemain matin, un des sbires du maître de l’or frappa à la porte du Haut-Conseiller. L’apostrophé lui ouvrit calmement et hocha la tête vers lui : oui il était prêt. Le membre de la plèbe fut dès lors rapidement congédié. Akihiko sortit finalement et se rendit aux portes du village. Evidemment, les enfants à garder n’étaient pas encore arrivés. Il en profita alors pour s’en griller une. De toute façon, personne n’était en position de lui dire quoique ce soit. Premièrement : il était le seul à être ponctuel. Ensuite, il était Haut-Conseiller et même Serika-dono n’osait rien lui dire. Ils arrivèrent enfin. Akihiko ne montra néanmoins pas son impatience et se contenta de les guider, ouvrant la marche en direction des terres du Fer.

[…]

Après quelques temps de marche relativement intensive, le groupe de Suna arriva devant l’imposante entrée de Baransu. Sans surprise, plusieurs gardes vêtus d’armures se trouvaient face aux gigantesques portes du village. Le blond s’approcha d’un deux qui les reconnut instantanément. Celui-ci surprit tout le monde puisqu’il était agréablement surpris de le revoir. Qu’est-ce qui pouvait susciter un tel entrain chez cet homme ? Personne ne le savait. Toujours est-il qu’il ouvrit les portes et commença à tenir la grappe à son interlocuteur. Ce dernier se permit de le couper et dit à ses sbires d’aller à l’hôtel et qu’il les rejoindrait après. Enfin un peu de répit !
Une fois la discussion terminée, il commença à déambuler devant les divers étals de la cité marchande des Chûritsu. Il avait faim mine de rien ! Il acheta quelques mets locaux qu’il dégusta sur la route. Perdu dans ses pensées, il pensait à Aika. Ce n’était pas très étonnant. Il était déjà venu ici en sa compagnie et ils n’avaient pas fait que jouer aux cartes… Ah ça non. Il était également venu avec Hakaze à plusieurs reprises, mais cette année cette dernière n’avait pas pu se libérer pour l’occasion apparemment. Sinon Senshi aurait déjà entendu parler d’elle et elle aurait été dans les pattes du blond durant tout le voyage… Elle était gentille mais un peu trop amourachée du Haut-Conseiller qui, sans mentir, appréciait un peu de calme de temps à autres.

Il sortit alors de ses pensées et réalisé qu’il avait quelque peu dévié de l’itinéraire qu’il devait emprunter. Tant pis. Après tout, il n’avait pas d’ordre à recevoir de la populace qu’il devait accompagner. De toute façon, les hôtels étaient gardés par des assassins de Suna. Aucune crainte n’était nécessaire. Il réalisa par ailleurs que la soif se faisait sentir et que sa gorge allait bientôt être aussi sèche que le désert englobant Suna. Ainsi, Akihiko pénétra au sein de cet établissement de débauche. Rapidement, il balaya l’assemblée déjà présente du regard et rencontra des yeux qu’il avait déjà connus auparavant, bien que les souvenirs à cet effet soient encore un peu flous. Il sortit alors un papier de son sac et se rendit vers l’homme en question. Miyamoto Akrillo, un Uzushiojin… Sa présence ici n’est guère étonnant en soit. Ils avaient besoin de débriefer. Le conseiller s’installa aux côtés de l’ébène et il lui posa le papier sous les yeux. Au moins le message était clair. La serveuse vint près d’eux avant même qu’ils n’aient le temps de se saluer.

« Kayaba Akihiko ici-même… Qu’est-ce que je te sers, bellâtre ? La maison offre les consos que les beaux blonds veulent alors fais-toi plaisir, lança-t-elle en roulant des hanches.
- Oh ? Eh bien, dans ce cas je vais te prendre une bouteille de votre meilleur saké, s’il te plaît, commanda-t-il alors.
- A ton service, cutie~ termina-t-elle en lui faisant le coup des cheveux au vent. »

Blasé, il roula des yeux. Il n’en pouvait plus qu’on ne s’intéresse à lui qu’à cause de son statut social. En soit, ça ne lui faisait rien, mais les dragues lourdes ce n’était pas son dada. Au moins, Hakaze était nature avec lui et il savait qu’elle l’aimait vraiment. Ce  n’était pas comme ces opportunistes qui voulaient son lit dans l’unique but de s’attirer les services des plus hauts gradés – et pas des moindres en l’occurrence. Bref. Il reporta son attention sur l’Uzushiojin, prêt à enfin discuter avec lui.

« Miyamoto Akrillo… Je ne pensais pas te croiser en ces lieux. Mais il s’avère que ce n’est guère étonnant quand on sait ce qui constitue l’histoire des Chûritsu… commença-t-il lorsque la serveuse arriva vers eux, bouteille et verres en mains.
- Je finis mon service dans trois heures… Lui susurra-t-elle à l’oreille.
- Nous pourrons nous voir à ce moment-là, Sweetie, répondit-il de la même manière pour qu’elle leur fiche la paix. Une fois qu’elle fut partie, il put reprendre. Bref. Je pense que nous avons deux ou trois choses à nous raconter, Akrillo d’Uzu… Si tu vois ce que je veux dire, lâcha-t-il en souriant. Faussement, mais il souriait quand même et il y avait de très faibles chances pour que le concerné le relève ».


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Krikri et KiKi



L’homme arriva finalement à ma portée, rapidement accosté par une serveuse. Alors apparemment, sa réputation le précédait. Le fait de jouer comme il le faisait avec la serveuse même si c’était pour s’en débarrasser plus vite, ne me plaisait guerre. Les être vivants n’étaient pas juste des pions ou des jouets avec qui ont pouvait jouer comme ça. Mais peut-être qu’il l’avait oublié, son rôle à Suna le coupait sûrement du reste de la plèbe, il n’était pas rare de voir les élites mépriser le reste du peuple…
-Kayaba Akihiko. Se n’est pas vraiment une surprise pour moi non plus, Suna doit bien envoyer ces meilleurs hommes dans un festival regroupant les quatre plus grandes force mondiale…
Les bouteilles arrivèrent enfin, ainsi que les phrases tant attendues du blond.
-Je vois en effet, mais je ne comprends toujours pas ce qu’il s’est vraiment passé… Il faut croire que l’alcool tapait un peu trop fort ce soir-là. Votre accompagnatrice n’est pas avec vous aujourd’hui ? J’avais cru comprendre que vous étiez assez… intime, non ?

Première petite pique, mais ce n’était pas méchant, il valait mieux rire de ce qui nous été arrivé plutôt que d’en pleureur. Puis, même si c’était virtuellement, je m’étais quand même sacrifié pour eux, donc je n’avais rien à me reprocher. Je gardais un vouvoiement alors que ce dernier me tutoyait. Peut-être voulais-je garder une distance avec ce représentant d’un village non apprécié, ou bien son rang me forçait à être plus polie. Surement un peu des deux.
-Dites, vous ne trouvez pas qu’il y a beaucoup de Chûritsu par rapport aux autres années ? Je ne vous apprends rien en vous disant que les autres clans samurais et les Miyamoto ne sont pas vraiment en bon termes. Cependant, je trouve une amélioration de leurs équipements et une augmentation de leurs effectifs. Étrange.

Je voulais juste savoir son avis, sans trop me découvrir. Uzushio ne se préoccupait que peu de l’Empire de Tetsu ; ils étaient loin, sur un autre continent et ne représentaient pas un danger pour notre commerce. Ainsi, malgré leur caractère agressif et expansionniste, nous étions que peu menacé. Mais pour les, Miyamoto , c’était une toute autre affaire. Nous étions rejetés par les autres clans, conspués de tricheurs ou critiqués pour ne pas être de pur bretteur. À mon avis, ils ont surtout en tête la raclé mémorable que leur avait infligé notre maître fondateur du clan, il y a une petite centaine d’année. Et sans utiliser de chakra… À partir de là, une rancœur s'est créé entre eux et nous, se rependant aux autres clans épéistes du monde.
Je pris les deux verres et versai le contenue de la bouteille dedans et j’en tendis un à mon interlocuteur.
-Essayons de ne pas faire comme la dernière fois, au cas où, je vous préviendrais si une énorme tortue surgit de nulle part.


Récapitulatif combat:


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Akrillo & Akihiko

Des tintements de verre, des rires, des cris de surprises, de vraies discussions… Pour une fois, personne ne craint l’arrivée du Haut-Conseiller dans un tel établissement. Personne ne s’était arrêté de vivre après avoir senti son aura imposante. Tous continuaient leurs vies. Peut-être bien même que peu avaient fait attention à lui. Ce n’était pas plus mal. Vraiment. Avoir un peu de tranquillité sans être mis à mort, cela ne pouvait que lui faire du mal. De plus, cela voulait dire qu’il n’y aurait pas d’oreilles indiscrètes qui risquaient d’écouter sa conversation avec l’Uzushiojin. Parfait ! Ainsi il ne perdrait aucune crédibilité. Franchement, il valait mieux taire ce qui avait pu se passer dans ces sources chaudes… How tu ruin someone’s reputation, first act.
Aussi, le blond avait commencé la conversation en annonçant qu’il n’était guère surpris de voir son interlocuteur ici-même. Vu l’importance de l’événement, il était parfaitement logique de croiser des têtes déjà connues, même si originellement elles ne faisaient pas partie du même village. A l’instar de ce dernier, Akrillo n’était pas plus surpris. Il avait raison : chaque grand ponte de chaque grande nation se trouvait forcément ici. Il devait en valoir de même pour les clans indépendants… Mais il n’était pas là car tous étaient regroupés en ce lieu. Bien loin de là. Il avait quelques projets en tête et avoir été obligé de participer à cette cohue l’arrangeait, bien qu’il eusse pu prétendre le contraire. En tous les cas, la raison officielle était tout sauf passionnante.

« Contrairement à ce que tu pourrais penser, je ne suis pas ici pour garder un œil sur les autres grandes nations. Je dois surtout chaperonner une bande de jeunes Sunajins et leurs Senseis… Il soupira longuement avant de taper dans la boisson qui lui fut servie. J’espère que je pourrai m’amuser un minimum par la suite, ajouta-t-il finalement. Le sujet de Hakaze fut déroulé sur la table. Evidemment, aucun des deux n’avait pu oublier. Secrètement, il espérait que cette vision n’était pas revenue à l’esprit du Miyamoto, mais il semblait que ses espoirs étaient encore vains. Disons que quelque chose d’anormal s’est déroulé dans des conditions surnaturelles, rit-il pour tourner la chose en dérision. Mais non, elle n’est effectivement pas ici. Elle était occupée par les tâches inhérentes à son clan, donc fatalement… »

Jamais il n’aurait pu penser qu’une telle chose pourrait se passer entre lui et Hakaze. Il ne se souvenait pas encore de tout, mais il avait l’impression d’avoir franchi une certaine limite. Il trouvait par ailleurs étrange que Hakaze ne tente plus tant que ça de le faire céder au plaisir lié à la pomme interdite. Il voulait effacer cette partie de ses souvenirs mais ce n’était pas possible. Lui qui était si fier de sa mémoire eidétique, voilà qu’il pestait après. Éternel insatisfait, pourraient penser certains. Il était plutôt réaliste au bout du compte. Effectivement, chaque aspect avait ses forces et ses faiblesses. Un principe régissant l’univers qui, bien évidemment, s’appliquait à sa propre personne.
Il en était l’exemple même ; son surnom en était la démonstration. Le Diamant de Suna… Nombreux étaient les personnes à trouver ce surnom ô combien prétentieux… C’était sans se douter de toute l’histoire qui se cachait derrière. Pour commencer, il n’avait jamais décidé de porter une appellation aussi lourde. Ses premiers adversaires décidèrent de ceci après avoir découvert un des fardeaux qu’il portait sur ses épaules. Un cancer mutait en lui depuis déjà bien des années, s’emparant de ses cellules et les dévorant pour faire naître d’horribles cristaux noirs semblables à des diamants impurs sur son torse. Outre cela, Akihiko était quelqu’un d’extrêmement dur et solide en surface mais d’incroyablement fragile en profondeur. Les choses n’arrivaient jamais par hasard… Tout avait un sens, surtout à ses yeux.
Machinalement, il tourna quelque peu la tête vers la droite et jeta un furtif regard derrière lui. Du coin de l’oeil il put apercevoir quelques hommes en armure pénétrer en cet établissement. Rien de choquant ni d’alarmant, mais cela pouvait prêter à confusion. Akrillo confirma ainsi ses doutes. Lui aussi trouvait cela bizarre que les Chûritsu soient plus nombreux qu’à l’accoutumée, d’autant plus que leurs équipements et systèmes de défenses intra-muros semblaient également avoir évolué d’au moins un cran.
Le Haut-Conseiller hocha doucement la tête en guise d’approbation. Le jeune homme avait raison.

« En effet… Il ne serait pas impossible que quelque chose de gros se prépare. Certains pourront me trouver paranoïaque, mais je préfère être trop préparé que pas assez. Néanmoins, ce ne sont pas nos hôtes qui m’effrayent le plus… M’est avis que la véritable menace provient de Tetsu. Tu l’as toi-même dit, ton clan et les samouraïs ne font pas ménage. Mais ceux du Fer… Ils sont une menace pour tous, pas seulement ton clan de bretteurs. Cela ne m’étonnerait pas que certaines d’entre eux aient réussi à s’infiltrer en ces murs. Nous ferions mieux de rester sur nos gardes, lâcha-t-il finalement. Il sortit ensuite son paquet de cigarettes, s’en alluma une et en proposa une à son interlocuteur. Fumeur ? Demanda-t-il spontanément. »

Son verre torché, il ne chigna pas lorsque le serviteur d’Uzu se permit de le resservir. Malgré ce qui avait pu se passer à cause de l’alcool la dernière, il ne refuserait JAMAIS un verre d’alcool. NEVER. Il aimait trop ces vapeurs et saveurs enivrantes pour s’en priver. Surtout si cela lui permettait de pouvoir échapper ne serait-ce que quelques instants à son quotidien et tout le stress que cela lui incombait…
De nouveau, une référence quant à leurs dernières péripéties communes frappa le Haut-Conseiller, right in the memories. Merci Akrillo, mais ce n’était vraiment pas la peine de reparler de cet épisode… Tous deux voulaient probablement tourner la page, mais le sabreur semblait vraiment déterminé à approfondir tout ce dont ils avaient été sujets. Le concerné soupira de nouveau et s’enfila son verre, cul sec, avant de s’en servir un autre verre. Il allait en avoir besoin pour braver tous ces souvenirs…

« Merci à toi, rit-il légèrement. Libre à toi de me tutoyer, en vu de ce que nous avons pu vivre il y a quelques semaines... D'ailleurs, si je sens des Zergs pulluler pour nous entraîner chez des femmes taureaux, je te préviendrai aussi avant qu’un vieillard tente de nous broyer, on ne sait jamais ! » Ironisa-t-il pour conclure ».
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Krikri et KiKi



Le blondin devant moi essaya de me rassurer, en appuyant qu’il était venu juste pour jouer les babysitter. Probable, mais cela ne me convainquait pas. Après tout, chacun d’entre nous voulait garder sous le coude les autres villages et voir ce qu’ils faisaient.
La discussion continua son cours, tranquillement et doucement, tout en buvant. Le dossier Fukuda fut abordé, d’abord par moi, à plusieurs reprises, mais il a toujours habilement évité les questions. Après tout, tout ceci appartenait au passé.
Néanmoins, le Sunajins était assez ouvert sur une chose : la menace Tetsu. Je pensais comme lui, mais je n’avais pas voulu en dire trop, après tout, ce que je pensais ne regardait que moi… Mais s’il est sur la même longueur d’onde…

-Je suis totalement d’accord, Tetsu est sûrement la plus grande menace en ce moment… **Outre Suna et leur envie d’expansion, mais il valait mieux taire cette phrase** Si ça ne tenais qu’à moi et que nous soyons tous les deux du même côté, je vous aurez demandé de m’accompagner pour une mission espionnage vite fait bien fait. J’ai l’avantage, lorsque j’enlève l’armure propre à mon clan, de passer inaperçu entre tous ces samurais, déformation professionnelle.
Je soupirais en rigolant avant de reprendre.
-Non, nous devons en effet continuer de rester sur nos gardes. De mon côté, je ne peux rien tenter, même si je le voulais. Il y a d’abord les ordres, mais surtout le ressentit du clan dirigeant ici envers moi. Plus tôt en arrivant, je me suis assis sur un banc devant une boutique, le propriétaire m'a demandé poliment de partir si je n’achetais rien, ce que j’allais faire. Et à ce moment-là, une patrouille de Samurai est sortie de nulle part. Le ton est monté rapidement, ils voulaient presque me mettre au fer… Pour une histoire de banc ! Seul l’arrivé d’un Jonin D’Uzushio à calmé la situation… Autant dire que s’ils me voient fouiner près de leur caserne… Et bien vous auriez le droit à une jolie exécution en place publique !
Le haut conseillé s’alluma une cigarette avant de m’en proposer une…
-Non merci, ça ira.
Répondis-je calmement. Le tabac était vu d’un mauvais œil chez nous… Bizarrement, l’alcool non. Pourtant l’addiction est plus ou moins la même, comme les effets néfastes sur le corps… Encore une de ses règles étranges des Miyamoto !

-Je préfère garde le vouvoiement, désolé, c’est juste que je ne vous connais pas encore assez… Même si Je me suit fait écrasé par un vieillard pour vous !
Je le fixais dans les yeux, en souriant. J’étais de bonne humeur et je cherchais juste à le taquiner, rien de plus.

Alors que la conversion continuait et que nos rires se mêlaient aux autres, la brigade de Chûritsu s’approcha de nous. Un homme à leur tête. Il était assez âgé et possédait une bedaine conséquente. Si leurs soldats ressemblaient tous a ça, il était facile d’expliquer leur surnombre inhabituel : ils avaient recruté n’importe qui…
Tandis qu’il s’avançait d’un pas lent vers notre table, il remit en place assez maladroitement son arme, tant pour nous impressionner que pour se donner du courage.

-Hey vous deux là, c’est notre table ici, pourriez… Oh, mais ça ne serait pas un Miyamoto là, avec son armure toute reluisante et son joli minois ? Et bha alors, faux épéiste, on vient chercher des conseils dans un Fief de vrais bretteurs ?

Je regardais le blond dans les yeux, en voulant lui montrer que je n’exagérais rien entre nos relations. Je me levai. Je mettais une bonne tête à ce samurai de misère, qui avait légèrement blanchi de visage. Il jeta rapidement des coups d’œil derrière lui pour être sûr d’être épaulé par ses sbires. Je lui répondis, d’une voix claire mais puissant.

-Oh, ça tombe bien, nous allions partir. Nous sommes fatigués, il faut dire que nos journées sont épuisantes, sauver le monde, protéger les marchands… Où bien tuer des bretteurs qui se pensent trop fort. Nous voila enfin en vacances dans votre charmante ville, je ne voudrais pas vous déranger plus longtemps. Néanmoins, si vous voyez des autorités compétentes, j’aimerais que vous leur dites que l’héritier d’un clan Fondateur d’Uzushio est mécontent de la racaille qui pullule dans les tavernes, se prenant pour de véritables Samuraïs…. C’est désolant.
J’en avais peut-être trop dit, surtout par rapport au Sunajin, qui ne connaissait pas ma réelle identité, mais tant pis, il fallait bien les remettre à leur place…
-Bon, et si vous veniez avec moi, Akihiko-sama ? Je connais de très bonnes sources chaudes…

Je lui fis un clin d’œil plein de malice en l’invitant à sortir. Ça ne servait à rien de chercher plus de noises aux gardes. Pendant que je me dirigeais vers la sortie, je l’entendais vociférer quelques insultes. La vérité était qu’il c’était presque fait dessus lorsque je lui ai parlé face à lui et qu’il essayait maintenant de garder la face avec ces sbires…

-Hum, désolé pour tout ça ! On fait quoi maintenant ?

Une simple question, une infinité de réponses.

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Akrillo & Akihiko


Sans réelle interruption, les deux compères continuaient tranquillement d’échanger à propos de récents événements, confiant peu à peu leurs craintes et méfiance vis-à-vis de l’empire de Tetsu. Akihiko l’avait toujours pensé et ce qui se tramait de l’autre côté des montagnes rongeait de plus en plus sa curiosité. Enquêter en ces lieux le piquait à vif, mais il ne pouvait malheureusement pas y accéder pour l’instant. Quoi qu’un peu frustré, il ne manifestait aucunement cette irrépressible en vie. Surtout pas face à une personne tierce à Suna. Il restait cependant tiraillé ; quelque peu rassuré de voir que la nation du Sable n’était pas la seule à ressentir cette menace mais aussi dubitatif ; au vu des dernières informations en sa possession, il se demandait si les craintes du Miyamoto n’étaient pas dues à son lourd passif ainsi qu’aux origines de son clan…
En revanche, le blond fut surpris d’entendre son interlocuteur lui annoncer qu’en d’autres circonstances, il aurait été un allié de premier choix afin d’investir les murailles du Fer. Un léger sourire cerna ses lèvres sans pour autant laisser passer ne serait-ce qu’une syllabe. Il est vrai que le jeune homme était rodé au comportement samouraï ainsi qu’à la gestuelle. Il semblait par contre relativement connu. La dynastie de bretteurs dont il faisait partie était tout bonnement la ligne concurrente principale de ces êtres mystérieux.

« En d’autres circonstances, peut-être aurais-je bien voulu t’accompagner. Nos factions entrant en jeu, nous savons tous deux que jamais cela ne pourrait arriver. Le cas échéant, je ne pourrai malheureusement répondre favorablement à ta requête. Tu n’es pas sans connaître la notoriété qui ne cesse de me suivre comme mon ombre. J’ose imagine qu’ils possèdent un maillage d’espions conséquent et tout aussi dense, aussi ils seraient très vite amenés à connaître mes déplacements si je venais à m’approcher un peu trop près de leurs frontières, avoua-t-il sans lâcher son sourire. »

Akrillo reprit la parole et insista sur le fait qu’ils devaient tous deux rester sur leurs gardes afin d’éviter toute mauvaise surprise. Suite à quoi il raconta également quelques péripéties qu’ils dut essuyer un peu plus tôt dans la journée. Bien sûr, cette situation était suffisamment cocasse pour que le Haut-Conseiller lassât échapper son rire cristallin pour quelques secondes.
De fait, il ne répondit pas. Il n’avait pas spécialement envie de plonger dans un tel sujet et, de toute façon, il n’avait ,pas spécialement d’avis sur la question. Les guerres de clans usant des mêmes types de technique ? IL n’en avait que faire. Il était largement au-dessus de tout ça. Le blond voyait bien plus gros, bien plus loin et bien plus fort que de telles futilités.
Il lâcha finalement l’Uzushiojin du regard et prit une lampée de l’alcool commandé. Le jeune homme ayant refusé son offre,  il rangea son paquet se contenta de fumer seul sa cigarette, ne perdant pas une miette des récits qui lui étaient contés. 

Les hommes équipés d’armures s’approchaient de plus en plus vers, jusqu’à rejoindre leur table. Ou presque. Le senseur n’eut guerre besoin de les regarder pour savoir ce qu’ils étaient en train de faire. Mèches rabattues le long de ses joues, il affichait un sourire narquois. Il leur montrerait ce que cela signifiait d’importuner Suna no Daiya.  Cependant, Akrillo le devança à peine les paroles cinglantes du badaud prononcées. « Leur table » ? Bah voyons. Le blond aurait très bien pu les calmer en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, mais il préféra laisser le sabreur soigner sa fierté.
Quoi de mieux que de répondre à la provocation par la provocation ? Tout dans la parole, rien dans les gestes. La voix du Miyamoto se voulut aussi puissante et tranchante que la lame dont il prenait grand soin, si bien que celui qui semblait être le chef de la bande ne sut mot dire. Ce dernier interpella alors Akihiko qui allait justement se resservir en saké. Apparemment, le temps semblait plus propice aux adieux qu’aux tintements de verres. Dommage. Faciès inchangé, il se leva et mit ses mains dans les poches. En frôlant ledit chef, il apposa sa main droite sur l’épaule protégée par une armure rien de mois grasse et approcha ses lèvres de l’oreille. Du moins, de ce qui était censé être son emplacement.

« Heureux sois-tu de ne pas m’avoir brusqué, bretteur de pacotille. Je ne suis pas convaincu que tu eusses voulu battre le fer face à Suna no Daiya… Ta lame est aussi émoussée que peut l’être ton courage ; tu sais peut-être aboyer face aux civils, mais tu n’as jamais été et ne seras jamais qu’un moins que rien face aux Shinobis que nous sommes. Reste à ta place, mortel, chuchota le blondin de manière à ce que seul le concerné eut été capable de l’entendre. »

Un visage angélique naquit de nouveau et voilà qu’il prit le pas de la porte. Alors qu’il était dehors, aux côtés du fils d’Uzu, il se demandait également ce qu’ils allaient bien pouvoir faire à présent. Marcher ne lui disait vraiment rien et visiter ces lieux serait très certainement mal placé après cette légère anicroche. Dire que les Chûritsu étaient censés avoir enfin accepté les ninjas… Encore une guerre de convictions, au final. Ni  plus ni moins.

« Que faire, comme tu dis… J’aurais bien aimé au moins finir la bouteille avant de quitter ces lieux, mais bon ! Nous allons bien finir par trouver, n’est-ce pas ? »

De son côté, la serveuse qui avait littéralement flashé sur le Sunajin voulut servir le groupe de Samouraï lorsque leur chef l’envoya paître. Peut-être n’avait-elle pas été aussi accueillante que ce qu’il aurait voulu. Elle interpella son responsable et, voyant que tout le monde partait peu à peu, fut autorisée à prendre une courte pause.
Toujours mise en valeur, elle s’approcha lentement du duo en roulant des hanches, sans lâcher sa proie du regard. Fumeuse elle aussi et parce qu’elle l’avait vu en train de fumer avant cette altercation, elle lui proposa une autre cigarette. Alors qu’il était adossé à un mur, celle-ci le prit de vitesse et se pencha – vous aurez compris pourquoi – et lui présenta la flamme de son briquet.
Une chose était sûre : s’ils décidaient de rester sous ce soleil de plomb, ils n’allaient pas faire long feu. Il fallait qu’ils se décident, et vite. C’est d’ailleurs la tenancière qui ouvrit de nouveau le sujet.

« Je me demande bien ce que vous allez pouvoir faire, maintenant… Vous savez, les nouvelles vont vite par ici et s’ils apprennent que l’Apollon de Suna a mis à mal un chef d’escouade juste en lui chuchotant deux trois mots, vous allez avoir du mal à vous intégrer dans un bar. Bon, y en a bien quelques uns qui vont accepter de vous recevoir parce qu’ils ont pas envie de se mettre le Vent à dos, mais l’ambiance sera tendue et… Elle commença de nouveau à minauder auprès d’Akihiko.
Malheureusement, je suis pas encore disponible pour te détendre, beau blond, l’aguicha-t-elle. Celui-ci rentra dans son jeu et la défia du regard, sans pour autant répondre. Un regard en signifiait souvent bien plus, surtout lorsque ce dernier se jouait de la personne. Bien sûr qu’il n’allait pas se faire masser par cette dernière, mais si au moins faire mine d’accepter pouvait calmer un minimum ses ardeurs… En attendant, je peux vous filer un bon plan. Je connais un endroit pas hyper fréquenté mais… Le cadre n’est pas des plus attrayants. C’est pas loin des égouts et vous pouvez y être en moins de dix minutes en passant par les souterrains ! Elle se lova quasiment sur lui et plaça sa tête de façon à pouvoir lui mordiller les oreilles si besoin en était. Au pire, si l’odeur s’imprègne trop à toi, je pourrai te guider dans les onsens que j’adore, susurra-t-elle. Alors, vous êtes partants les gars ? Demanda-t-elle en se relevant et prenant un peu plus de distance alors que ses yeux sautaient d’un à l’autre et inversement. Akihiko, qui ne voulait pas prendre la décision seul, scruta Akrillo du regard et attendit de lui qu’il fisse son choix. »
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Krikri et KiKi



Alors que la discussion se poursuivait à l’extérieur, la pluie s’intensifia pour laisser place à un formidable orage d’été.
-Je ne sais pas vraiment quoi faire, mais le mieux c’est de se mettre à l’abri, pour le moment, non ?
Je regardais la serveuse et le shinobis, avant de rajouter
-Je passe pour les égouts, vu le temps, ils vont vite devenir impraticables ! D’ailleurs, tu n’aurais pas un service à reprendre ? j’entends quelques grognements à l’intérieur.
Sans attendre une réponse de sa part, mon regard se planta dans les yeux du blond.
-Il doit avoir une sorte de bar assez bien fréquenter plus au sud, proche des murailles. Les shinobis y sont mieux accepté qu’ici, enfin je n’ai eu aucun problème la-ba. On pourrait y jeter un coup d’œil. Puis au moins ça nous permettra d’être au sec quelques minutes.
Leblond acquiesça. Je me mis alors en route. Je n’avais aucune idée s’il avait reparlé avec cette serveuse ou non ? Mon avis qu’il soit inutile de jouer de ses charmes ou de se mentir à sois même. Il vaut mieux remettre à sa place les individus vulgaire ou trop insistant plutôt que rentrer dans leur jeu. Rigueur Miyamoto surement !
Après une poignée de minutes sous une pluie diluvienne, nous arrivâmes à la fameuse auberge. L’ambiance y semblait plus décontractée. Étrangement, il y avait beaucoup de gardes à l’intérieur. Il faut croire que même eux voulait s’abriter de l’orage. Peu rigoureux, pas professionnel, mais compréhensible. Après tout, la cité était plutôt sûre et il y avait d’autres guetteurs et gardes sur les murailles et environs. Tant qu’eux restaient à leurs postes, ce n’allait pas être une quinzaine de gardes en moins dans la ville qui allait chambouler la sécurité…
Je me frayais un chemin entre ces individus, sans subir d’autre remarque désobligeante cette fois-ci, avant de m’asseoir à une table miraculeusement libre. Un serveur vint rapidement à notre rencontre. Je regardais du coin de l’œil le Sunajin avec un petit sourire.
-Apportez-moi un alcool fort, s’il vous plaît ! Faut bien se réchauffer par ce temps, non ! D’ailleurs, il est sorti de nulle part cet orage…

Je laissais le serveur prendre la commande du blond et partir avant de rajouter
-Paraitrait qu’il dure depuis quelques jours déjà dans les environs, j’espérais qu’il passerait à côté de la ville, mais c’est raté. Dommage, ça va venir un peu gâcher la fin du festival !

Finalement, la soirée repartit de plus belle. Sans boire outrageusement, nous discutâmes de choses et d’autres, certains shinobis d’Uzushio se joignirent quelque temps à nous ainsi que certains gardes. Comme quoi, ils n’étaient pas tous idiots.
Alors que nous allions partir, une fois dehors, à travers le bruit incessant de la pluie et du tonnerre, il me semblait entendre d’autres bruits.
-Je ne pensais pas avoir autant bu d’alcool, rassurez-moi, vous entendez aussi ces bruits ? J’ai l’impression que ça vient d’en bas, donc du Bazar…
L’esprit embrumé quelque peu par l’alcool et les sens émoussés par le bruit et le rideau de pluie, je ne voyais même pas les quelques âmes apeurées commencer à remonter en courant dans notre direction. Fuyant le grand Bazar. Fuyant pour leurs vies.


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Akrillo & Akihiko


Sans crier gare, la pluie se mit à tomber. Doucement. Les deux Shinobi continuaient leur discussion alors que la charbonnière s’était autorisée à les rejoindre pour sa courte pause. Voyant que le duo ne savait plus trop où aller, elle leur proposa d’aller dans un bar… situé dans les égouts. Endroit certainement peu fréquentable, il était à évident qu’ici-bas aucun Samouraï ne viendrait leur chercher des noises. En revanche, la pluie commença à tomber dru. D’un coup d’un seul. Personne ne s’y était vraiment attendu, certainement pas Akihiko. Ce dernier était néanmoins tenté pour faire une petite escapade dans le bar susmentionné. Ce n’était pas le cas d’Akrillo qui soumit l’idée d’un établissement à deux pas du bazar, dans l’avenue principale de Baransu, non loin des murailles. Le jeunot marquait un point, surtout vu le temps… C’était un coup à ne plus pouvoir en sortir. Le blond acquiesça d’un signe de la tête.
Puis un craquement fendit l’air. Des flashs lumineux se mêlèrent au sinistre tableau aérien. Cela ne présageait rien de bon et l’intendant de Suna avait un mauvais pressentiment. Bien que ses sens fussent toujours en alerte, il avait un peu plus de mal à repérer les chakras alentours. Était-ce dû à l’alcool ? C’est ce qu’il pensait. Il ne se laissa pas pour autant aller et se concentra davantage, afin de pallier ce manque.

« Je suis partant pour cette idée. De toute façon, la nouvelle risque de se répandre assez vite et l’on devrait être tranquilles pour quelques temps, Akrillo, dit-il simplement. Son regard fleuri se tourna à présent vers la serveuse qui semblait un peu trop intéressée par sa musculature. Tu me vois désolé de devoir refuser un onsen à tes côtés, milady. Tu sais néanmoins où nous allons ; peut-être nos routes se croiseront-elles un jour ! La rassura-t-il afin de ne pas laisser une si jolie fleur se refermer sur elle-même. »

C’est donc sourire aux lèvres que tous empruntèrent leurs routes respectives.
Après quelques minutes de marche, comme l’avait dit le Miyamoto, le duo des tourbillons et du sable franchirent le pas du bar évoqué.
Bien plus grand que ce dernier, Akihiko put facilement repérer la table que le jeunot avait en ligne de mire. Il lui suivit néanmoins et profita du chemin qu’il avait façonné à travers toute cette cohue. Fait relativement surprenant : les deux passèrent quasiment inaperçus. Il était évident que quelques bouches s’ouvrèrent en apercevant le terrible blondin en un tel lieu, mais rien de plus. Aucun garde de la cité ne se retourna vers le bretteur d’Uzu.
Rapidement, un serveur les rejoint et leur demanda ce qu’ils souhaitaient boire. L’Uzushiojin quémanda un alcool fort, « pour se réchauffer » comme il disait. Akihiko, d’humeur princière et un peu plus noble qu’à l’accoutumée, réclama leur meilleur whisky, accompagné de leur meilleur café. Pour se réchauffer ET se remettre en forme.
A Akrillo de prendre la parole. Il enjamba sur le sujet de l’orage. Apparemment, cela faisait déjà quelques journées qu’il tournait et il semblerait qu’il n’était pas prévu de venir déranger l’événement annuel de ces chers Samouraïs. En revanche, le blond avait toujours ce mauvais pressentiment, comme s’il était en train de louper quelque chose. Quelque chose de gros, de lourd, et d’important. Il avait déjà eu cette impression il y a deçà des années et autant dire qu’il aurait souhaité ne plus avoir à reconnaître pareil sentiment d’impuissance.

En silence, le Haut-Conseiller sirotait calmement son verre, alternant avec une gorgée de café. Comme à son habitude, il sortit à nouveau son paquet et s’alluma une cigarette. Il n’aimait vraiment pas ce qu’il ressentait  et ses sens furent piqués à vif lorsqu’il crut ressentir un seul et même chakra dispersé au-delà des murs qui les retenaient. Pensant que cela était dû à la fatigue, l’alcool et son imagination, il ne dit rien et continua d’écouter et de jouer avec ceux qui avaient rejoint leur table. Prenant part aux discussions, il tentait de masquer son inquiétude. Avec brillo semblait-il puisque que personne ne le questionna à ce sujet.
Tous commencèrent finalement à partir. Il se faisait effectivement tard et cette impression rongeait toujours le Sunajin. Qu’est-ce que cela pouvait bien être ?! Il espérait ne pas avoir été le seul à ressentir cela – s’il n’était, du moins, pas le seul senseur dans ce quartier. Il se concentra une dernière fois et… ô malheur, ô drame, ô désespoir. Cette pluie n’était pas naturelle du tout. Façonnée par du chakra, elle semblait repérer quiconque la touchait… Au moins, elle ne drainait pas le chakra – voire même pire, la vie – de ceux qui couraient à travers elle. Aussi voulut-il avertir son binôme de la situation lorsque ce dernier prit encore une fois la parole. Des bruits venant du Bazar ? Mais bien sûr ! Akihiko analysa de nouveau la situation et parvint à isoler certaines présences à travers ce torrent de chakra. Il tira la manche du sabreur et l’emmena derrière quelques caisses empilées sans que la cible ne pusse comprendre ce qu’il se passait. Des visage terrifiés passèrent devant eux sans qu’ils n’en comprennent la raison. mêmes les Samouraïs de la cité Baransu semblaient effrayés. Ce n’était sûrement pas dû à leurs gradés… Et si Tetsu était de la partie ? L’heure n’était pas aux questions. Pour l’instant, ils devaient comprendre ce qui était en train de se tramer au-delà du Grand Bazar et, si possible, tenter de sauver leur peau.

« Nous devons rester là. Ça craint dehors. Vraiment. Il est également hors de question de tenter de regagner nos chambres ou de nous planquer dans un bar, c’est là que les assaillants chercheront en premier. J’ai un mauvais pressentiment depuis tout à l’heure… Il semblerait que j’aurais dû réellement y prêter attention, se maudit-il. Bref. Barrons-nous de là, en vitesse. Je ne sais pas trop où aller… Peut-être que la serveuse de tout à l’heure saura nous aider, suggéra-t-il, visage grave et regard sombre. »

Quand on parle du loup, on en voit le bout de la queue.
Trempée jusqu’aux os, voilà qu’une silhouette un peu trop familière au goût du Sunajin faisait son apparition, pile face à lui. Évidemment, elle venait de là où elle travaillait. Et dire que ce n’était guère loin du grand bazar… Comme un coup du hasard, heureux avaient-ils été de ne pas être resté en ces lieux. Qui sait ce qui aurait pu leur tomber dessus.
La féline se trémoussa aux côtés de « son » beau blond, comme si elle venait de remporter le prix du t-shirt mouillé. Regard aguicheur et voix lascive, elle planta ses yeux dans le regard azur du blondinet.

« On l’aura eue, notre douche commune, lança-t-elle. Allez, suivez-moi, je sais où on peut se cacher. A son tour de regarder Akrillo. Pas dans les égouts, t’en fais pas. Et, comme pour le provoquer… Encore que. P’tête que si vous aviez été boire un coup là-bas alors vous seriez encore tranquilles. Qui serait assez con pour tenter une embuscade là-bas… Termina-t-elle en les intimant de la suivre d’un signe de l’index. »
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Krikri et KiKi



Bordel, mais que se passait-il ? De quoi ? Le blond me tira derrière une cachette où je pus reprendre un peu plus mes esprits et comprendre ce qu’il se passait. Quelqu’un nous attaquait. Attaquez la cité. Civils, ninja, bandit, samurai, aucune idée. Pas le temps de réfléchir à ça. Nous devons sauver le plus de monde. Je dois surtout trouver le commandement et attendre les ordres. J’espère que les jonins d’Uzushio n’ont pas été pris au piège !
La serveuse nous avait retrouvés. Un miracle sûrement. Alors qu’elle voulait nous mener quelque part, je lui demandai rapidement mais sèchement où devait se diriger les âmes égarées en cas d’attaque. De nombreux villages, presque tous, ont un plan d’urgence, un protocole que chacun sait. Une liste de choses à faire en cas d’attaque et donc, de lieu à aller pour être en sécurité. Néanmoins, il était facile d’oublier tout ça dans la panique et d’aller se cloîtrer chez soit… la meilleure façon d’être bloqué par la suite…
-heu, la citadelle, c’est là que je vous emmène.
Très bien, après tout c’était logique. Plus on s’approchait de la citadelle et plus les rues étaient petites, cernés pas de hautes maisons de noble, facilement défendable, sans compter de la citadelle elle-même ceinte d’un mur. Le dernier rempart si les vraies murailles craquaient.
Tout en dégainant mon katana , je le fis un signe de tête. Alors que nous quittions notre cachète, je vis trois individus qui courraient en criant. Je les interpellai en agitant mes bras, en espérant qu’il comprenne à travers cette pluie incessante.
-Filez vers la citadelle, dites à tout ce que vous trouvez d’aller vers les quartiers Nords !
Ils avaient l’air de me comprendre. Bien. Je me retournais vers Akihiko.
-En route, essayons de sauver le plus de personnes possibles ici, si nous ne pouvons pas aller à l’extérieur.
Après trois hochements de tête, notre groupe se mit en marche.

Le début du voyage se passa bien. Si on pouvait appeler ça bien. Nous étions maintenant hors de porter de leurs flèches et nous avions croisée quelques escouades de gardes allant en contre-sens. J’avais pu avertir quelques groupes de civils de rejoindre le Nord. C’était déjà ça…
Ça me dégoûtait de laisser d’autre se battre pour nous, mais c’était leur peuple après tout, c’était leur devoir. Le mien était de m’assurer que mes Uzushiojins étaient encore vivant, où se trouvaient-ils… Puis après seulement, sauver la cité, si elle peut l’être. Sinon, ramener nos gars chez nous.
Nous n’étions pas très loin de notre QG. Je fis un signe à mes deux compagnons.
[color=#715EBC]-Je dois aller voir juste à ce bâtiment. Ça ne durera pas longtemps, mais je dois savoir où sont les Uzushiojins et si certains sont encore là-dedans, endormis !

Je n’eus pas le temps d’avoir eu une réponse qu’une flèche se planta dans mon omoplate gauche. Le souffle coupé, je basculai vers l’avant. Mon armure avait empêché la flèche de trancher ma chair, mais le choc fut important. Je vis le blond commencé à s’activer, alors que la serveuse se mit à crier. Mon corps commença à bouillir, mon esprit n’était décidément pas très heureux d’avoir été prix comme un vulgaire gibier.
Embuscade. Comment, pourquoi ? Des soldats ennemis si loin de la porte principale ? Ils ont donc pu infiltrer la cité ! Une seule escouade ou plusieurs ? Tant de questions. L’avantage, c’était que de simples bretteurs ne pouvaient pas faire grands choses contre nous. Ma lame tranchait main et autres membres, tandis que mon binôme avait l’air de très bien se débrouiller. En moins de cinq minutes, le quartier retomba en silence, brisé par la pluie qui ne se calmait pas.

J’arrachai la flèche de mon morceau de cuir, salement amoché. Mon épaule me faisait souffrir, rien de cassé néanmoins. Mon hôtel était finalement désert… Aucune trace de lutte, cependant. Peut-être avaient-ils pu échapper et rejoindre la forteresse, ou alors… Ils étaient au bazar ou plus au Sud…
L’heure n’était pas le meilleure pour broyer du noir, il fallait continuer d’avancer. Et le Sunajin essaya de me le faire comprendre.



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Akrillo & Akihiko


Heureux était le Kayaba de jouir d’une telle notoriété. A vrai dire, s’il n’était pas si demandé par la gent féminine, peut-être serait-il toujours acculé avec l’Uzushiojin, derrière cette pile de caisses, à la recherche d’un quelconque et vain plan d’évasion. Ceci étant, de fait, loin d‘être le cas, son visage s’illumina lorsque la serveuse qui n’arrêtait pas de lorgner sur son visage d’ange eut pénétré dans son champ de vision. Bien sûr qu’elle était venue pour lui ; pourquoi serait-elle venue en cet endroit, à ses risques et périls, tout en enfreignant le protocole d’urgence si ce n’était pour venir le chercher ? Alors qu’il la gratifiât d’un sourire, le Miyamoto, lui, se voulut plus sec et froid. Akihiko pouvait néanmoins le comprendre. Assister à un tel spectacle, ce n’était pas censé vous laisser de marbre, à moins d’être l’intendant du Sable…
Comme désarçonnée par l’air grave du bretteur, la charbonnière répliqua, d’une voix penaude, que l’endroit qui se devait d’être visé par le protocole, et qui agissait comme point de repli, n’était ni plus ni moins que la citadelle Churitsu. Rien de plus logique, en effet.

Bon nombre de civils courraient à travers la pluie, croisant indéniablement la route des trois acolytes. De toute la bonté dont il était capable, l’Uzushiojin leur indiqua la route à suivre, agitant des bras pour se faire comprendre à travers cette pluie démentielle. Akihiko, lui, avait tous ses sens en alerte. Il passait son temps à scruter les alentours sans rien montrer et tentait de percevoir chakra qui vive au-delà des murs. Malheureusement, le rideau aqueux venait bloquer partiellement ses sens et il se sentait comme face à une impasse. Sa sensorialité se heurtait sans cesse au mur de chakra qu’il traversait. De temps à autres, il parvenait bien à déceler un chakra plus puissant que les autres. Alors il devait ralentir pour vraiment le percevoir. Ce subterfuge l’empêchait de pouvoir l’utiliser de façon ultra passive, contrairement à l’accoutumée. Autant dire qu’il n’y avait rien de plus frustrant pour un senseur de son acabit.
Sans oublier que les assaillants étaient également pourvus d’archers. Heureusement pour eux, la pluie les gênait aussi ; ils étaient bien loin de ceux que l’on appelait « Yeux de Lynx ». Une min e quelque peu réjouie à chaque flèche qui les loupait d’une quinzaine de centimètres, il se contenait de suivre la blondinette qui jouait le rôle du guide dans cette Apocalypse.

Voilà finalement qu’un hôtel se dessinait face à eux. Akrillo fit un signe de la main aux deux autres et leur indiqua qu’il devait aller dans ce bâtiment. Le Quartier Général d’Uzu. Forcément. D’un hochement de tête, le Sunajin lui donna son approbation et emmena la milady avec lui, sous l’abri d’une échoppe désertée. Profitant de la cohue qui rugissait dans ce qui était auparavant un havre de paix, il emporta quelques fruits avec lui. Ce n’était certes pas louable de sa part, mais sa compagne ne put qu’approuver cette démarche. Elle lui glissa même dans l’oreille qu’il y avait fort à parier pour que le seigneur de la citadelle n’eût quelque chose à leur confier par la suite…
Cela dit, l’Uzushiojin n’avait pas eu le temps de rentrer. En effet, une flèche massive tenta de se loger à travers son épaisse armure, ce qui le propulsa en avant. Heureusement, ce n’était QUE du bois, pas un alliage plus robuste. Aussi sa chair ne sut être déchirée par le projectile. Quoique désarçonné, le brun eut besoin de quelques instants avant de réaliser ce qui était en train de se passer.

La serveuse se mit à hurler. En effet, une troupe ennemie commençait à s’amasser sur eux. Voyant que son comparse n’était pas encore en état de comprendre, Akihiko n’eut d’autre choix que de tenter de contenir ce premier assaut. Sans crier gare, voilà qu’un jet d’eau sortit de sa bouche et percuta un premier samouraï qui fut propulsé contre deux autres. Une belle brochette de trois était à présent assommée, le choc percutant et leurs armures respectives et le mur derrière eux ayant fait mouche. En parallèle, le Jûnin avait disparu. Ou du moins… Il avait glissé, chef. Il avait effectivement entamé un tacle après avoir craché son jet d’eau et s’était jeté sous les pieds de ceux qui tentaient de les attaquer de flanc.
Sourire carnassier aux lèvres, il freina brusquement sous les jambes d’un premier opposant et il fait mine de se relever. Au final, il l’avait juste berné et avait mis ses jambes autour du cou de sa cible. D’un mouvement robuste, précis et rapide, il lui brisa la nuque et envoya sa lourde masse inerte contre ses alliés qui furent renversés. Ni une, ni deux, le blondin s’empara du sabre de sa victime et trancha la gorge des deux larves qui gisaient encore au sol.
Que du menu fretin. Il n’allait sûrement pas émousser et souiller sa propre lame pour une telle infamie. Franchement, utiliser son plein potentiel contre ça ? Hérésie, s’il en était !

Alors que la serveuse était toujours en position fœtale, non loin des hostilités, voilà que le sabreur des Tourbillons revint à lui. Empli d’une détermination sans faille, il se jeta corps et âme dans la mêlée et trancha tout ce qui rencontrait sa lame.
De son côté, Akihiko n’avait pas non plus arrêté son rampage et continuait de massacrer tout ce qui bougeait. Les humiliant au possible, il avait vêtu ses mains d’eau nébuleuse de manière à le doter des mêmes griffes sanglantes que celles des mantes religieuses. A la différence qu’il ne dévorait pas ses compagnons sexuels.
Bref. En moins de cinq minutes et plusieurs tas de cadavres éparpillés à travers la place, le silence retomba. Il ne fallait cependant pas qu’ils restent ici. De ce qu’il pouvait ressentir en se concentrant un minimum, une autre armada de samouraï tentait e faire une percée pour ensuite se diriger vers eux. A ce rythme, la porte principale ne tiendrait vraiment pas longtemps… En revanche, les trois étaient bien plus proches de la citadelle que de ladite porte. Le mieux à faire était donc de rejoindre le seigneur qui devait déjà être sur le qui vive.
A cet effet, Akihiko se rapprocha d’Akrillo. Ce dernier semblait être perdu dans des émotions toutes plus néfastes les unes que les autres. Lui aussi se demandait bien ce qui était arrivé à l’hôtel de son village. Il espérait du fond de son cœur que rien ne leur fusse arrivé. Aussi il prit Akrillo par les épaules et planta son regard azur dans ce dernier. Cherchant les bons mots, il parvint à lui faire comprendre qu’ils se poseraient ces questions en temps et ne heure et qu’à l’instant T ils se devaient de rejoindre la citadelle pour pouvoir la sauver de cette attaque de l’Empire.

Le trio se retrouva rapidement face aux gardes de la citadelle… Qui les laissèrent passer sans broncher. Trempés jusqu’aux os, il était vital de pouvoir se sécher ne serait-ce qu’un minimum pour ne pas attraper froid et donc fourvoyer d’avance le sauvetage de cette nation. Dans ce qui semblait être une – très – imposante entrée, les trois durent au moins enlever leurs hauts et pantalons et attendirent qu’on ne leur s servît de quoi se changer. Il est évident que leur guide s’empressa de coller le Haut-Conseiller pour « ne pas attraper froid », trémoussant son opulent buste contre les bandages du cancéreux.
Ce dernier ne rentra cette fois pas dans son jeu et lui sourit simplement. Il ne voulait pas spécialement être catalogué de pervers ou Amaterasu ne saurait quoi par les grands pontes présents non loin de ce sas.
Leur serviteur du moment arriva peu de temps après avec trois tenues amples, faites d’une soie noble propre aux samouraïs. Bien qu’un peu trop festifs au goût du Sunajin, ces vêtements de rechange restaient très agréables à porter. Affriolant comme jamais, Akihiko se pavanait dans sa nouvelle tenu, faisant fondre l’autre encore une fois.
Comme pour marquer la fin de ce chapitre de sa vie nomade aux côtés du bellâtre, la somptueuse servante s’enquit de ses lèvres et lui déroba un baiser sans qu’aucun des deux ninjas n’eussent pu s’y attendre et répliquer. Stoïque face à une telle entreprise, l’homme sur lequel elle avait jeté son dévolu ne broncha pas et fit mine de rester de marbre. Peut-être n’aurait-il pas dû être si joueur avec elle. Voilà qu’il ne savait plus trop où se mettre !

« T’inquiète, Akihiko-kun… On se reverra, j’te le promets, vilipanda-t-elle. Kana. Kimishima Kana, souffla-t-elle en lui envoyant un autre baiser, avant de lui tourner le dos pour ensuite rejoindre ses appartements. »

A une voix bien plus bourrue et virile d’emplir la pièce.

« SHINOBIS DE SUNA ET D’UZU, les implora-t-il d’un ton fort et puissant, MERCI DE VENIR DANS LA SALLE SUR VOTRE DROITE. »

A présent, l’Uzushiojin et le Sunajin allaient enfin rencontrer en personne le Général de l’armée de Baransu.

« Churitsu-dono… se prosterna l’Intendant en se galbant vers l’avant. »
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