Shimo-kobi, "la vallée du dragon endormi". Une destination parfaite pour tester la nouvelle technique...
Proche du désert, la région évoluait dans un cadre rocheux, voisin des montagnes, formant des vallons. Fertile alors ? Non, ce n'était que de la roche brute, pas de terre, peu d'eau... Les creux servaient d'abris pour la construction de petits villages miniers. Le tout, à proximité de plaine. Il ne manquait que l'herbe... Malheureusement. C'était le coin pauvre du Sekaï, ce n'était pourtant pas le désert, mais le vide était présent : Uzushio avait la mer, Suna avait le sable. Ici, c'était le relief.
Dans cette région sans doute fascinante pour la randonnée, nous étions pour une autre activité, professionnelle, elle. Une mission, oui vous l'avez deviné. Et quelle mission ! Là où le duo Yukayato était demandé pour de l'assassinat ou pour mater des gros groupes de cas sociaux, ici nous étions dépositaires d'une demande de sabotage.
L'activité minière dans la région apportait les envies de certains individus ou groupes qui se pointaient pour profiter des ressources : Suna était trop loin pour mater toutes ces manœuvres informelles, mais étant le village le plus proche il y avait des demandes qui arrivaient. "Un jour peut-être nous ferons de ces pierres les nôtres". Pour l'instant, c'était une contrée étrangère, nous étions les mercenaires bien heureux d'un "businessman", Kanado Shingen, qui voulait mettre des bâtons dans les roues d'un concurrent. Celui-ci, Hiro Nakamura, avait raflé de bons gros gisements par quelques pots de vins et de bons placements aux bons moments. L'intelligence du type s'arrêtait là : Il concentrait toute sa richesse minérale dans un entrepôt, après l'extraction. Une des seules leçon que j'avais retenu de mes parents biologiques : Ne jamais mettre ses oeufs dans le même panier. Je ne comprenais pas à l'époque : Des poules, dans le sekaï ? Il faut dire qu'ils n’étaient pas les katanas les plus aiguisées de l'armurerie. "Proposer ses gamins pour avoir la vie sauve..."
La stratégie logistique d’Hiro était un appel au vol, mais aussi aux exactions. Ici, il fallait détruire le bâtiment pour rebattre les cartes : Ruiner l'adversaire pour permettre au patron de récupérer des sites par une demande de rachat brutale. Les mystères de la finance. J'étais ninja, ma formation consistait à être agressif avec des armes, pas avoir mon argent. D'ailleurs, quel argent ? Nous devions détruire l'entrepôt, par un quelconque moyen. La difficulté était qu'il ne fallait pas se faire repérer puisque cela pourrait entraîner un conflit : Pas de preuve et la colère pourrait être contenue, alors que si des ninjas de Suna étaient vus sur les lieux... Disons que le mercenariat marche aussi dans l'autre sens. Je m'étonnai quand même de certains points : Comment le propriétaire malheureux n'allait pas avoir des doutes alors que l'un de ses concurrents demandait de racheter son affaire au moment parfait ? "Mystérieux, mais je ne serai plus là pour voir comment toute cette histoire se goupille."
Le voyage avait été passionnant. Nous étions passés du sable à la roche, du désert au reg puis enfin à la caillasse bien dure. La vallée rocheuse voulait mériter son titre, et nous n'étions même pas au bout du voyage. Les hauts plateaux se succédèrent, puis enfin la belle vallée dont le nom était lié à des dragons. "Des dragons ?" À l'annonce de la destination, j'avais imaginé, malheureusement, une autre gueule à la géographie. On restait sur des vallées très pauvre en verdure : Ok, les dragons étaient pas des herbivores reconnus, mais quand même ! C'était par rapport aux reliefs ? Cela ne me choquait pas, encore une connerie de poète.
- Bientôt, on va appeler notre désert : "Le désert du phénix à trois pattes", c'est n'importe quoi la dénomination des coins. Je l'avais confié à Hayato alors que nous débouchions dans la vallée. C'était pourtant plus joli que les contrées déjà traversées, plus joli que le désert bien évidemment, mais c'était toujours loin de la côte et des contrées vertes. "Pourtant, je conchie l'herbe."
Je me lassai du sable. Je me lassai de l'herbe. Je me lassai de la roche.
- Bon, on casse tout et on rentre, ça te va ? Le voyage de retour me semblait déjà bien chiant. Un si long trajet pour juste détruire une grosse cabane... Le plan était savamment pensé : Rapide, furieux, destructeur. Même pas besoin de rentrer ou de s'approcher du bâtiment. Le ninjutsu permettait, d'une façon perverse, de pouvoir tout faire. Nous avions prouvé une fois de plus que l'innovation dans cet art amenait à la mort : Il fallait juste augmenter le curseur du danger.
"Le katon pour chauffer des foyers, le fuuton pour permettre une énergie facile ou repousser les orages et la grêle". Notre utilisation amenait tout sauf la paix : Notre technique visait à réussir une mission pour l'économie d'une région dont on se foutait, les ouvriers dans l'entrepôt ? Anecdotique. Les conséquences sur la géopolitique ? Dispensable. L'argent gagnait, le chakra à travers nous faisait le jeu des grands lobbys du minerai. "Il est beau mon Sekaï".
Arrivé à bonne distance du site, nous nous mettions accroupis. Mon frère me regarda, me faisant un signe de tête pour me demander si j'étais prêt à l'infiltration. La technique nous permettait de frapper à distance, pourtant il fallait arriver à cette distance : Un type qui allait pisser, des retardataires ou des gardes trop zélés et nous étions repérés. "Tant d'efforts pour rien."
- Action. Je murmurai, c'était lancé. La vallée aller pouvoir prendre parfaitement son nom avec le feu que l'on allait produire.
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Nozomo Hayato
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Le voyage lui sembla trainer en longueur. Peut-être était-ce le fait d’une attitude trop maussade de son partenaire de toujours ? Yukio, qui d’ordinaire était toujours survolté n’avait aujourd’hui qu’une triste mine à présenter. Tout au long du voyage qui les avaient menés aux vallées rocheuses, celui-ci n’avait adouci ces traits que dans le sommeil…
Et encore… Jusqu’à ce qu’il grogne ou ne ronfle…
Ou bien encore, cela était dû à l’entraînement qu’ils avaient subi avant le départ ? Les deux frères étaient des assassins, des protecteurs, à l’occasion des voleurs. Mais des saboteurs ? C’était une expérience nouvelle que celle-ci. Qui disait nouveau type de mission, disait aussi, nouvelle manière de répondre à la demande du client. Il fallait agir discrètement, à bonne distance et rapidement. Si l’idée d’envoyer une gigantesque tornade suivie d’une boule de feu avait traversé les esprits. Fort était de constater que cela ne correspondait que très peu au souhait de "discrétion" de l’employeur. Il était donc nécessaire de trouver un nouvel angle d’approche… Des jours et des jours de répétitions et ils étaient fin prêts et prirent la route vers la cible. Encore courbaturé et vidé en partie de leur énergie…
"La légende raconte que la troisième patte du phénix aurait des vertus aphrodisiaques. C’est pourquoi notre Kazekage la recherche ardemment. Le poids des années n’a pas rendu que ses jambes molles." Boutade de mauvais gout certes, mais il fallait bien ça pour essayer de décrocher un sourire à l’éternel insatisfait. Continuant leur progression les deux frères arriveraient bientôt à destination.
"Tu ne veux pas faire un détour ? Je t’ai connu plus aventureux ! En tout cas oui, on casse tout et on s’tire. Tu te sens prêt ?"
Plus que quelques kilomètres avant de rejoindre le théâtre des opérations. Les deux shinobis entamèrent alors la première phase du plan d’action. Disparaitre. Passé maître dans les arts de la nuit, Hayato prenait sur lui le fait de faire disparaitre son frère. Troquant la course pour la marche prudente, ils avalèrent ainsi les dernières heures. Autour d’eux, les petits monts rocheux tremblaient, annonçant les extractions qui se déroulaient dans les profondeurs. Une terre riche de tout minéraux, une richesse des sols difficile à deviner à la simple étude de ce paysage dévasté.
Certaines légendes rapportaient des affrontements dantesques ayant eu lieu dans les environs. Modifiant pour l’éternité les différents reliefs et faisant poindre vers les cieux de nombreux rochers aux dimensions exceptionnelles. Au milieu de ses piliers de pierres, témoins des âges passés, un bâtiment cerclé d’une muraille de fortune. Avec l’accumulation des richesses, le propriétaire des lieux avait fait ériger quelques défenses et multiplier le nombre de gardes qui veillaient jalousement sur son trésor. Tapis dans l’ombre, les deux frères étudiaient les allers et venues des badauds dans leur ronde. Trouver le moment propice pour passer à l’action et agir en un clin d’œil. Tel était le plan d’attaque prévu de longue date.
"Le roulement est de quinze minutes, notre fenêtre de tir est d’environ dix minutes sans compter la fuite. On attaque au prochain ?"
Sans un bruit Hayato brandit son arc et y encocha une flèche, aucune seconde chance n’était prévue dans le plan. Il fallait que cela fonctionne du premier coup, sinon… Ils seraient contraints d’improviser ce qui allait probablement annoncer plus de morts… Et un risque pour eux. Un énième passage de la garde. Les yeux plantés sur l’objectif, Hayato se contenta de répondre à son frère.
"C’est parti"
D’un bond, il se retrouvait au sommet d’une épine rocheuse. De là-haut ils profitaient d’une vue pleinement dégagée sur la petite fenêtre qui donnait directement dans les stocks. L’arc bandé, le junin s’affairait au malaxage de son chakra.
5…4…3…2…1...
"Maintenant ! "
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Nozomo Hayato
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Les deux frères se tenaient côte à côte face au grand ponte du village. Serika Senshi, adossé de tout son poids contre le dossier de sa chaise, avait ici des allures de parrain de la drogue. Une métaphore pas si éloignait de la réalité, étant donné que Suna était vectrice de certaines drogues aux vertus hallucinogènes. Sur le grand bureau qui séparait les trois hommes, un parchemin déplié sur lequel seulement quelques mots paraissaient.
Le client souhaitait avant toute chose une grande discrétion et avait donc minimisé au mieux les épanchements. Aucune information inutile, seulement l’essentiel, gage aux exécutants de compléter les nombreuses inconnues. Le Kazekage en personne avait tenu à ajouter quelques précisions. Une mission de la plus haute importance ? Ou plutôt une bourse de la plus haute étincelance? La deuxième option semblait de loin la plus probable.
Avec le court parchemin, des plans, des plannings, des informations diverses… toutes préparaient en amont par quelques espions à la solde de l’ancien. De retour dans leur appartement, les deux frères ruminèrent un plan pendant de longues heures… Enfin… Hayato était penché sur les cartes et autres plans, pendant que Yukio faisait… Du Yukio.
La zone était relativement plate, de plus, par mesure de sécurité, le propriétaire des lieux avait fait raser les quelques arbres bordant le complexe. Qui était lui-même cerclé par une petite muraille, plus proche de la rapide palissade en bois que du mur en pierre visible autour du village. Des gardes assuraient une ronde en quasi-permanence, d’autant plus depuis que les stocks débordaient de minéraux précieux. Impossible d’imaginer une approche directe. Pénétrer le bâtiment serait une gageure, il fallait donc trouver une autre approche.
Le sol ? Bien que l’idée pût lui paraître envisageable, cela demanderait aux deux frères de creuser un tunnel de plus de 100 mètres de long, le tout sans renfort et en prenant garde qu’aucun affaissement ne soit visible depuis la surface ... Restait alors…
"L’attaque à distance. On approche, on tir, on explose, on part. Simple, propre, efficace."
Marchant devant son frère, lui donnant des allures de professeur, Hayato détaillait le fruit de son labeur.
"Le souci étant qu’on ne pourra pas compter sur un simple parchemin. L’explosion serait trop peu importante et surtout, à une telle distance nous n’avons aucune assurance de parvenir à la faire détonner… J’ai beau y réfléchir… On n’a pas les armes pour réussir comme ça. "
Se plantant face à son frère, il asséna sa petite vérité le sourire aux lèvres. "Il va donc falloir la créer…" Reprenant sa marche, il continua "J’y ai réfléchi… Il faut que nous puissions tirer notre explosif depuis une longue distance. Pour ça, pas de soucis je m’en occupe. En revanche… Je vais avoir besoin de toi pour le côté… détonation."
L’idée était bonne, restait à éprouver la pratique. Au cœur du terrain d’entraînement des Nozomo, les deux frères s’étiraient tout en se préparant mentalement.
"Donc… Je vise et je tire, toi tu dois charger la flèche de katon. Ne te retiens pas, balance la sauce, on doit être capable d'exploser l'intérieur d'un bâtiment avec ça..."
Le plan était simple… Peut-être un peu trop ? Encochant une flèche, Hayato attendit un instant que son frère canalisa ses forces… Il n’était pas si aisé de condenser son chakra à l’intérieur d’une simple pointe de métal soudée sur un morceau de bois. Hayato avait appris le geste très vite, mais qu’en serait-il pour son frère ?
À première vue… Ce n’était pas une riche idée de demander à un Nozomo plus habitué à cracher des flammes qu’à les canaliser de "balancer la sauce". Pourtant tout semblait parfaitement se dérouler. Un orbe de chakra aux teintes rougeoyantes s’amoncelait autour de la pointe, grossissant encore et encore… et encore et… L’explosion.
Le souffle était peu puissant, en réalité plus qu’une explosion Hayato crut assister à une libération des flammes, qui dévoraient désormais sa flèche, menaçant dangereusement son arc. Jetant le tout dans le sable avant de le recouvrir, Hayato n’eut aucun mot pour son frère. Il savait quoi faire, inutile de le sermonner. Allant prendre un arc classique dans la remise. Hayato se remit en position…
"Vas-y… On recommence !"
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Nozomo Yukio
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Devant la proposition de mon frère, je fus assez circonspect : Attaquer à distance pour causer une explosion assez puissante de sorte à détruire le local. Dans les faits, c'était logique, mais sans l'aide d'un parchemin ou d'une boule explosive (trop lourde pour une flèche), il revenait alors au ninjutsu de faire la chose.
Je m'occupais de la détonation alors que Hayato gérait la distance, ça me paraissait tout à fait correct au vu de son talent avec un arc... Pourtant, avec mon katon je ne savais pas vraiment faire une explosion suffisante. J'avais entendu parler d'une facette du chakra permettant de produire des explosions, mais je n'en étais pas capable. L'aîné semblait confiant, ce qui me poussa à essayer pour tester ses hypothèses : Une nouvelle technique venait la plupart du temps d'une idée, foireuse ou géniale.
- Doper ta flèche de chakra katon, hein ? Sans un mot, je réfléchissais à la marche à suivre. Un flux d'énergie sur la pointe métallique ? Il disparaitrait dès que le trait quitterait mes mains.
Il me fallait alors condenser le chakra à l'aide de mudra. Posant ma main sous mon menton, je me mis à réfléchir aux signes qu'il me fallait générer pour la technique :
Le Tigre était un mudra commun aux compétences Katon Le Rat était associé à un contrôle exacerbé sur le chakra, pour une manipulation précise Le Dragon, souvent utilisé pour les explosions d'énergie, et donc de flamme dans le cas de mon élément.
Prenant cette base pour manipuler mon essence de violence, je me mis à position alors que le grand dadais bandait son arc. Associant les signes à la suite, je posais mon index et mon majeur contre la pointe métallique. S'amoncelant sur l'objet de la technique, le chakra prit bientôt feu, commençant à bouffer le bois fin. Je vis bien vite Hayato jeter le trait dans le sable avant de prendre un nouvel objet, en plus d'un arc moins précieux pour lui. Pendant ce temps, je réfléchissais : Le signe du dragon ne convenait pas puisque l'effet serait toujours le même. Pourtant, il fallait une explosion...
Ce n'était pas une mince affaire de produire une nouvelle technique, surtout aussi complexe. Fallait-il changer l'ordre pour maintenir la condensation d'énergie sous contrôle ? Sans un mot, je testai.
Tigre, Dragon, Rat.
Le chakra refit son office autour de la flèche, sans pour autant se transformer en feu ou quoi que ce soit de dangereux pour nous. "On avance." Dégageant ma paume, je fis signe à mon frère de tester l'attaque. Sans un mot, il dégagea son coude pour délivrer un tir net contre un arbre... L'un des rares qui avait trouvé une place dans la terre sableuse. Celle-ci se planta dans le bois en faisant un petit "POUF". Une petite parcelle, à l'impact, avait cramé, mais on était bien loin de l'explosion attendue. Me prenant la tête, je réfléchis un petit moment sur la marche à suivre.
- Je ne trouve pas l'enchainement des mudras nécessaire pour ça... Autant en parler au génie, il pourrait avoir une solution. Si je ne maitrise pas assez le flux, il prend feu. Si je le maitrise trop, il ne fait rien. Il faut un moyen de le diffuser...
Diffuser, dans quel genre de technique on demande de diffuser du chakra ? Le seul élément que je connaissais bien, en plus du Katon, était le fuuton. Je tentai alors une expérience, prenant un shuriken, j'associai d'une seule main le signe du Tigre, du Rat, du Dragon et enfin du Coq. Ce dernier était utilisé la plupart du temps pour le fuuton... De ma main tenant l'outil, jaillit une lumière rougeâtre qui s'agglutina sur le métal. Devenant illico assez chaud. Très vite, je l'envoyais sur l'arbre qui avait déjà subi une attaque... Le trait n'atteint jamais sa cible puisque l'explosion, plus puissante que celle de la flèche, mais aillant perdu tellement de portée que c'était inutile. Soupirant, je regardai mon frère.
- Condenser, sauvegarder, exploser... C'est complexe. Les mudras que j'employais s'annulaient entre eux.
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Nozomo Hayato
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En silence et en position Hayato attendit que son frère concentre son énergie dans la flèche… Celui-ci semblait hésitant et après quelques instants avait initié quelques gestes. L’archer avait le beau rôle… Il n’était que le tireur et n’avait point de chakra à maîtriser. C’était donc à son frère d’appréhender seul son pouvoir destructeur. Chaque affinité avait ses propres signes… Passé adepte dans l’art du fûton Hayato connaissait principalement ceux y étant liés. Le coq, en était la pierre angulaire… Dans les mouvements de son frère qu’Hayato décortiqua, point de coq cependant.
D’abord le tigre, katon… Le Rat pour la maîtrise… et… Le dragon ? Audacieux… Mais pas idiot.
L’archer avait toujours été épaté de voir la maîtrise mais surtout la connaissance de son frère vis-à-vis des arcanes… Ils n’avaient guère pu compter sur leur clan pour leur inculquer autre chose que les bases. Si lui avait dans son adolescence dû écumer les bibliothèques en quête de savoir, il ignorait comment son frère y était parvenu… Toujours était-il que cette première tentative, aussi astucieuse fut-elle. Termina dans une gerbe de flamme, manquant de cramoisir l’arc fétiche du jeune homme. Le jetant au sol et ayant ramené un instrument plus commun, les deux frères réitérèrent l’expérience.
À nouveau en place, un genou au sol pour permettre à son frère t’atteindre plus facilement la flèche. Il visait en direction d’un arbre distant de quelques mètres.
Pas encore suffisamment pour notre plan, mais faut commencer quelque part…
Yukio semblait préoccupé et arborait cette tête si particulière… Les sourcils froncés, les lèvres pincées, le front replissé… Deux facteurs pouvaient entrainer chez lui un pareil visage : Une diarrhée, ou une intense réflexion. Ici, eu état du contexte, il semblerait donc que sa machine turbinait à plein régime… Après quelques secondes d’hésitation, il fit signe à Hayato qu’il était prêt. À nouveau une série de mudras… Le tigre en premier, encore et toujours. Mais cette fois-ci… Le dragon en second ? Intéressant… Puis venait le rat.
"La flèche est stable, un peu plus lourde qu’à l’accoutumée, je dois compenser… En revanche avec cet enchaînement ça risque de…"
Et ça ne manqua pas. La flèche partie en trait et déclencha à l’impact une légère déflagration. Brulant superficiellement l’écorce sèche de l’arbre déjà à moitié brulée par un soleil de plomb. C’était un bon début certes… Mais tout ça semblait manquer de… quelque chose. Yukio semblait en avoir conscience, puisqu’il souhaita consulter son avis.
"Peut-être avec une composition plus complexe ? Je ne suis pas expert du katon… Mais ça doit ressembler au futon… J’imagine…" Prenant le temps de réfléchir un peu plus à la question avant de continuer, il repasser en boucle les différents signes et leur utilité… Mais l’approche était-elle la bonne ? Créer une technique de toutes pièces n’était pas à la portée du premier venu… En revanche il y avait un domaine dans lequel les deux frères semblaient exceller depuis l’enfance… L’escroquerie.
Faire leur des techniques connues et les modifier… Maintenant dans une sorte de transe interne, le jeune homme ressassé les articles, les parchemins et les livres qu’il avait pu consulter. Revoyant les images, les techniques, les descriptions… Une en particulier lui revint en tête…
"J’avais lu un truc… Sur une grosse boule de feu… Les signes étaient…" Farfouillant au plus loin de sa mémoire il chantonna maladroitement… "Mille ici n’y hument pas… Mi, Ushi, Ne, I, Uma… Dans le cas de cette technique, le feu est directement projeté et il n’est pas question d’explosion. Peut-être qu’en mettant l’accent sur le contrôle ? " Regardant son frère, il s’interrogeait entièrement… D’autant que celui-ci ne semblait pas réellement l’avoir écouté, puisqu’il s’élançait vers un nouvel essai, se servant cette fois-ci seulement d’un kunaï.
"Je ne suis plus si sûr de t’aider vraiment…"
En effet, le résultat était pour le moins intéressant… Bien qu’un peu instable, l’explosion s’approchait bien plus du résultat souhaité. Reprenant à nouveau sur les dires de son frère, il cherchait comme il le pouvait à l’assister dans cette étape dont il n’était pas maître. "Il n’est pas utile que le chakra soit parfaitement stable. Ça serait perdre inutilement de l’énergie, le contact doit provoquer l’explosion. Je n’ai pas vu ce que tu as essayé, mais peut-être qu’en croisant cela avec la technique que je t’ai proposé…" Arquant un sourcil, accusateur, il enchaîna.
"Que tu as sans doute parfaitement écouté, n’est-ce pas ?"
La réflexion contre l'intuition...
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Nozomo Yukio
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Pour grandir, il fallait apprendre, mais surtout tester... L'un n'empêchait pas l'autre, bien sûr, mais il fallait dire que quand mon frère lisait un livre, je manipulai mes doigts pour faire des signes.
Les mudras.
Il était curieux de pouvoir "malaxer" du chakra avec une simple disposition des mains, je ne comprenais pas avant de vivre la chose. Manipuler le chakra, c'était d'abord le comprendre et le vivre... Des gens pouvaient, par l'expérience et la maitrise, faire des techniques sans mudras. Je n'étais pas encore à ce stade : Un sorcier avec besoin d'une formule magique, moi je n'avais besoin que d'un mot. Eux, d'une pensée. Apprendre le katon avait été simplissime puisque... C'était mon affinité primaire, mais pour se pencher vers un autre élément que le mien fut une autre expérience. Là où le feu était comme marcher, le vent c'était... Faire une chaise en osier. Un travail long, intense, technique. Il fallait du savoir faire : Connaitre le geste, les manipulations, l'enchainement pour croiser les fibres et donner une masse où nos fesses pouvaient se retrouver en sécurité.
Une entreprise longue, qui fut soldé par une réussite retentissante : J'étais le sauvage qui secouait sa lame dans tous les sens, mais je savais mobiliser deux éléments. De plus, avec l'entrainement et la perspective stratégique, j'avais appris à produire des mudras d'une seule main. L'autre étant occupée par mon bien aimé katana.
Les gens ne jugeaient que par le paraitre... J'étais un juunin, bordel !
Créer une technique, c'était coton. Mes tentatives avec Hayato furent assez infructueuses, mais mobiliser des signes du fuuton pour la technique katon semblait être une bonne idée. Je ratais un truc ? Dans mes pensées, j'avais zappé un truc important, mais quoi ?
Ah oui, mon frère.
Pas si important, finalement, mais il me parlait et dressait devant moi un sourcil accusateur. Je faisais alors mine de réfléchir à ce qu'il avait dit, mais en vérité, je tentai surtout de me rappeler ses mots précédents... "Mille ici n’y hument pas" ? Il fait une crise d'épilepsie ? "Il n’est pas utile que le chakra soit parfaitement stable" ? "...provoquer l’explosion" ?
- Nan, je n’ai pas écouté, désolé. "Je ne peux pas à la fois réfléchir à la technique et t'écouter dire des conneries." J'en avais un peu marre d'être le cerveau du duo... C'était fatiguant. Je pense que je devrais arrêter de vouloir tout faire en même temps, j'arrive à rien... Me grattant le menton, je marmonnai. Il faudrait que le chakra reste stable juste assez pour le voyage, plus le contenir est une perte de temps et d'énergie. Il faudrait uniquement une réaction lors du contact avec la cible.
Sans un mot, je passai dans le dos de mon frère pour lui prendre une ou deux flèches. Celle en attente, je la foutais dans ma bouche pour ne pas occuper une autre main. "Comment faire ? Tigre, ouais, mais quoi ensuite ?" La main libre en position du tigre, j'attendais une illumination. Vinrent rapidement d'autres : Bélier, rat, sanglier... Pourquoi ? Je ne savais pas. L'idée me passait par la tête.
Le bélier correspondait à une dynamique offensive : la technique partait en avant. Un effet de décompte ? Le rat, pour le contrôle, mais le sanglier poussait au paroxysme les limites de la technique dans l'aire d'effet. Une cocotte minute sous pression, prête à péter sur quiconque l'approcherait ! Mettant ma main sur la pointe de la flèche, je concentrais ce chakra chauffé à blanc pour emballer le fer dedans, puis à la maniére d'un javelot, je le propulsais devant moi.
Un long sifflement, puis l'impact. Dans une autre époque, le trait ferait frémir des marins sur leur porte-avion... Mais ici, la détonation fut plus sonore que puissante, malgré la trace de brûlé sur le sol.
-Ceu po mol déjo. J'avais toujours la flèche dans la bouche.
Il fallait plus... Le fer conservait le chakra jusqu'au choc, mais la puissance était toujours inexistante. On n'allait pas cramer un hangar avec ça. Retirant la tige de bois de sur ma langue, je tapotai la plume contre ma joue.
- On manque de puissance, je peux amener la flèche jusqu'à bon port avec du chakra, mais il nous manque toujours du chakra... Qu'est ce qui pourrait augmenter la puissance du Katon ? Un éclair, sans doute venu directement de mes neurones et pas de ma mémoire défaillante qui triait ce qu'il voulait bien récupérer. Le fuuton ! Tu vas amplifier avec ton fuuton ! Le choc fut bref, mais la limite était là. On va devoir trouver un sacré équilibre...
Sphinx. Yukio 021
Nozomo Hayato
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Après avoir feint une écoute, Yukio reconnut finalement ce que son frère savait déjà. Il parlait dans le vide. Néanmoins le cerveau était un organe impressionnant et la scène qui se déroula sous les yeux du jeune archer était des plus risibles. Recrachant quasiment mot pour mot ses propres conseils, Yukio le toisait d’un air supérieur. Lui volant quelques flèches, il s’essaya dans le difficile équilibre d’un nouvel enchaînement de signes. Ne retenant pas un pouffement sonore Hayato constatait que loin d’avoir été distrait, le cerveau de son frère avait pleinement fait siennes toutes ses réflexions… Qu’importait l’origine des idées, l’important était le résultat, aussi ne s’y attardait-il pas. Tirant même un certain contentement à voir son frère jouer les cadors.
La flèche fit un trait impressionnant, mais la déflagration n’en était que plus décevante. Beaucoup de bruit pour pas grande chose… Replongeant dans sa mémoire, Hayato revoyait tous les ouvrages qui traitaient de la question. Il lui fallait quelque chose de plus puissant, mais Yukio parviendrait-il à le maitriser ? Quelles étaient les limites de ses compétences ? Peut-être finalement serait-il plus simple d’envisager une autre approche pour la mission… Ce serait coton bien entendu, s’infiltrer sans être vu, recouvrir le stock de parchemins explosifs et détaller à toute vitesse durant l’explosion ? Combien de variables imprévisibles existeraient alors ? Combien de risque de voir lui ou son frère blessé ou simplement tué ?
Hayato était affairé dans la balance des pours et contres quand la voix de Yukio le tira de ses rêveries. "Le futon ?" Sans le vouloir il avait répété les mots de son cadet. Amplifier la technique en croisant deux éléments n’était déjà pas une mince affaire… Avec deux émetteurs différents ?! C’était de la folie douce… Mais surtout, un point de détail pour le moins complexe sauta à l’esprit du jeune homme.
"Je ne peux pas composer de mudras les mains prises par mon arc… Diffuser mon chakra dans celles-ci, je sais déjà le faire. Mais je n’ai pas réellement de contrôle dessus. Je me contente de le diffuser à l’intérieur, autour et partout où je le peux." Joignant les gestes à la parole, il fit filer une flèche chargée de l’énergie de vent. Yukio connaissait déjà parfaitement celles-ci et en avait déjà par de multiples fois fait les frais. "On pourrait déjà simplement essayer de combiner nos deux compétences… Mais j’ai un mauvais pressentiment." En effet, ça lui semblait être une réaction logique. Une boule de chakra katon qui se retrouverait baignée dans du fuuton ? N’était-ce pas là mélange parfait pour une explosion immédiate ? Cependant, appuyé par cette nouvelle puissance… Il était peut-être possible de les combiner en diminuant la part de chakra katon ?
La mine résolue, Hayato se mit de nouveau en position. Flèche en jouc, il s’adressa à son frère. "On va y allait par étapes, lentement, pour juger des limites. Si on agit bêtement, on est bon pour une explosion en pleine poire. Je vais apporter une quantité infime de chakra et toi essaye de recréer ce que tu venais de faire… Mais en version miniature."
Bien entendu, c’était bien plus facile à dire qu’à faire et Yukio allait sans doute avoir bien du mal à modifier tous les apports, mais Hayato était confiant. Des deux frères, Yukio était celui qui manipulait le plus régulièrement les arcanes. Un sourire crispé sur le visage, il trancha finalement. "Si tu peux éviter de me faire exploser le tout au visage…"
Ca va le faire… J’espère
Tout juste Yukio avait-il terminé la composition de ses mudras que déjà la flèche s’était embrasée, manquant de réduire en cendres une touffe de cheveux de l’archer. Pour se débarrasser et sans espoir de résultat, Hayato relâcha la flèche qui, à l’atterrissage, provoqua une légère explosion. Quelques secondes ils restèrent là, observant incrédule ce résultat inespéré. Ils avaient certes réfléchi pleinement pour en arriver à ce stade mais pour autant il restait indéniable qu’ils ne contrôlaient pas tous les facteurs en jeu.
"Ok… C’est prometteur. Mais…"
Les mots lui manquèrent et le temps sembla s’étirer, tout comme sa bouche béante. Comment avancer ensuite ? Ils tenaient la clef certes, mais l’équilibre avait déjà semblé très précaire avec une quantité amoindrie de chakra… Alors s’ils en fournissaient davantage ? À partir de quel stade, le simple embrasement de la flèche deviendrait une explosion ? Voulaient-ils réellement s’y risquer ? Soufflant pour se donner du courage, Hayato devinait sans mal que son frère pensait alors la même chose que lui : Une formule trop instable. De nouveau en position, prêt à accuser une explosion en pleine figure, Hayato insuffla une quantité raisonnable de chakra, proche de son utilisation habituelle. Un éclair de lucidité lui vint alors et poussant un peu plus dans ses forces, il tenta comme il le pouvait de contenir le chakra aux bases de la flèche. Un contrôle périlleux et inhabituel qui lui arracha un froncement de sourcils. Les dents serrées il proposait son idée à son frère. "Si tu comprimes tout dans la pointe et moi dans la base… ?" Arrêtant là son exposé il espérait que son frère comprendrait de lui-même et concentra toute son attention sur sa tâche.
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Nozomo Yukio
Suna no Jonin
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L'impossibilité de faire des mudras à cause d'une arme m'avait embarrassé dans ma jeunesse : Faire du ninjutsu, c'était cool, mais l'associer avec une arme, c'était coton... Alors, avec beaucoup d'efforts, j'avais intériorisé les mudras et répété, encore et encore, pour pouvoir réaliser ceux-ci avec une seule main. L'autre étant occupé avec un katana. Devant l'incapacité de Hayato pour former des mudras avec son arc, je restai coi...
"Bah oui, bien entendu..."
Mon frère savait faire beaucoup de choses, mais il restait limité par la nature humaine : Deux bras, deux nécessaires pour bander un arc et tirer. Un temps quasi infini pour le lâcher et faire des mudras. Un laps temporel que pouvait utiliser un adversaire pour le zigouiller... Comment faire pour arranger les choses ? Je pensais déjà à tout ça au lieu de réfléchir à la technique : J'avais entendu parler de gens capables de faire des techniques sans mudras, j'enviai un peu ces gens. Tout devenait plus rapide, plus direct... Soupirant, je m'avouai vaincu devant le problème anatomique et j'écoutai le grand dadais.
Mélanger le fuuton et le katon était une bonne idée, mais il fallait un contrôle... Sans Hayato pour limiter son apport de chakra et le diriger, c'était assez compliqué et sauvage. Pour preuve : Une fois les deux flux rencontrés, la flèche prit une nouvelle fois feu et le dernier ressort fut de la tirer. Une légère explosion, résultat de légères charges d'énergie... Bon.
- Avec plus de chakra, ça serait trop dur... Il fallait trouver une solution pour empêcher la rencontre lors du chargement. Sans un mot, Hayato mit en tension une nouvelle flèche et l'énergie blanchâtre qui s'emparait de la base de la tige de bois sembla s'arrêter, hésitante, au fer mortel du trait.
Mon aîné faisait son max pour retenir son énergie, histoire de me laisser de la place pour installer mon chakra katon. Aucune rencontre au départ, ce serait dans le vol et la réception que le rapport explosif se ferait.
-Pas mal ! Très ingénieux. Je suivis la dynamique en plaçant ma main droite sur la tête du trait. Mon autre main fut réservée pour intégrer les mudras du tigre, du dragon et du coq dans la conception du flux. Un truc basique, plus la peine de s'embêter en faisant tout en même temps !
La première flèche fut un échec.
Le ratio chakra fuuton/katon devait être mauvais, car elle n'arriva jamais à destination. Explosant à la moitié du chemin dans une gerbe de flamme... Protégeant mon visage, par réflexe, je sifflai ensuite d'admiration.
- J'en ai peut-être trop mis ! Je ricanai avant de me remettre en attente pour une flèche. Pour le coup, Hayato ne rigolai pas des masses... Enfin, je ne voyais pas trop. J'étais trop occupé à réfléchir à quelle puissance mettre dans mon flux sur la flèche.
"Trop et ça explose sans toucher, j'imagine que trop peur et ça ne fait pas le résultat escompté..."
Quelques essais furent demandés pour trouver le bon équilibre : Deux ? Trois ? Cinq ? Dix ? Concentré sur le tâtonnement énergétique, je ne voyais plus, mais je sentais malgré tout le poids de la fatigue peser sur mes épaules... En parallèle, je sentais devant certaines explosions trop proches ma peau se roussir peu à peu. Le ninjutsu combiné était puissant, très puissant... Je ne voulais pas me retrouver de l'autre côté de cette maudite flèche.
Arriva enfin le moment fatidique. L'explosion programmée et attendue ! Le boom qui signait la fin de notre entrainement et la fin pour ce maudit entrepôt !
- On a... Je respirai fort. Réussis.
Sphinx. Yukio 021
Nozomo Hayato
Suna no Jonin
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Retenir son effusion de chakra était totalement contre intuitive. En temps normal, il laissait le "fluide" de son énergie chargée de l’énergie de vent, se répandre sans maître sur l’ensemble de l’objet. Mais là, il lui fallait le cloisonner, le contraindre et tout cela hors de son corps. Pire encore, à l’intérieur d’un objet inerte. La tâche était pour le moins ardue et demandait toute la concentration du pourtant fort expérimenté shinobi. Tirer une flèche futon revenait simplement à respirer. Cela n’était rendu difficile que lorsqu’il tentait de le contrôler. Ajoutez à cela le risque encouru en cas de rencontre prématurée entre les deux flux de chakras et vous obtiendrez un équilibre des plus précaires.
Cependant, rompu à l’exercice et emplit de la confiance qu’il avait en son frère, il parvint tant bien que mal à maintenir son énergie hors de la pointe. Par moments il relâchait tout juste sa garde et en un éclair la flèche s’embrasait. Une autre fois encore, ils risquèrent l’explosion. Fort heureusement, sur le qui-vive, Hayato avait directement tiré la flèche qui explosa quelques mètres plus loin. Feignant que tout était sous contrôle, il avait espéré que son frère n’y verrait rien. Les essais s’enchaînèrent encore et encore, les premiers étaient soit trop faibles, soit trop précipités. L’équilibre qu’il fallait atteindre, dépassait de loin la communion fraternelle. Depuis leur plus jeune âge, leurs vies étaient entremêlées, leurs existences, leurs peines et leurs joies. Mais ici, c’étaient leurs énergies qu’ils devaient amadouer l’un l’autre. Combattre côte à côte était une chose. Combattre ensemble en était une autre, comme un seul homme à l’énergie unique en était un autre... Et encore, ils ne faisaient qu’en esquisser les contours. Préférant contourner le problème par une section parfaite entre leurs deux sources qui ne se mélangeaient en réalité que bien loin deux.
Si de flèche en flèche ils croyaient s’améliorer, la cinquième émoussa leurs convictions. Un échec des plus cuisants, la flèche à peine quittée le jouc de l’arc avait explosé au tiers de sa course. Créant sur leurs visages déjà fatigués un jeu de lumière pareil à un feu d’artifice en plein été. Pourtant, ils ne désespérèrent pas et une demi-douzaine d’essai plus tard, les mines exsangues, ils constatèrent avec un mélange de satisfaction et de surprise le résultat de l’entreprise. La flèche avait percé l’air à une vitesse prodigieuse et tout juste eut-elle effleuré le contact d’un tronc qu’elle explosa bruyamment, faisant s’écraser l’arbre au sol. Les flammes s’occupant à dévorer ce qui restait de la carcasse brulée. Tout autours dans un rayon de quelques mètres, des gerbes de flammes combattaient pour survivre sur le sable, avant de s’étouffer faute de combustible. Au cœur de la réserve qu’était leur objectif les dégâts seraient colossaux.
Se laissant retomber sur le dos, la sueur tachant le sable, Hayato parti d’un rire satisfait. "Bordel… Ouais… On y est."
Satisfaction de courte durée, puisque vidé de leurs forces par une trop grande répétition, ils durent quitter le terrain d’entraînement sans valider leur réussite. Le repas se passa dans un calme étonnant, pareil à des chiffons, ils espéraient retrouver dans la nourriture ingurgitée, les forces qui leurs manquaient.
Une nuit passa et le soleil était d’ores et déjà levé lorsqu’ils retournèrent étrenner leurs compétences. Sans surprise, ils ne parvinrent pas à retrouver l’équilibre dès la première flèche. Mais cette fois, il n’en fallut que trois. Une petite pause plus tard et ils réitéraient l’exploit du premier coup…. Manquant le second et réussissant le troisième. Finalement, ils prirent cette dernière journée pour affiner leurs sens et partaient confiants vers les montagnes…
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Accroupi du haut du rocher, Hayato tendait son arc en direction de la petite fenêtre donnant dans la réserve. Son frère, sans précipitation composait les mudras nécessaires. Sans attendre, l’archer fit voler la flèche. Tous deux restèrent quelques secondes immobiles, entièrement dévoués à l’observation. Le souffle de l’explosion vint leur portée la bonne nouvelle. C’était une réussite. D’ici quelques minutes à peine, l’ensemble de la structure baignerait dans les flammes mais ils ne seraient plus là pour le constater. Car déjà les deux ombres perchées sur le rocher avaient disparu, laissant les gardes dans l’incapacité d’incomber l’attaque à quiconque.
De retour au village, les deux frères reçurent leur récompense et leurs traitres pas, les conduisirent sans le vouloir devant l’échoppe de Mamie Maté. Pénétrant l’édifice, le sourire aux lèvres, Hayato s’enquit auprès de la vieille dame. "J’espère que tu as des feuilles de première main et de l’alcool. On a une réussite à fêter. "
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