«L’orage a envahi le ciel, l’éclair s’est fait d’un grand cri bref, et les richesses de la foudre se répandent.»
Combien de jours s'étaient passés depuis qu'il avait prit conscience de ces forces invisibles ? Des jours, peut-être des semaines, sans doute moins, assurément plus. Le fait étant que le Borgne ne voulait s'arrêter là. Il sentait, au plus profond de lui, que tout ceci n'était que les prémices à une chose beaucoup plus grande, beaucoup plus imposante qui pourrait ébranler son monde. Dans son esprit, restaient les paroles du Maître de la foudre, qu'il se devait de ne faire qu'un avec ce don, mais surtout, lui offrir une attention toute particulière. Si bien qu'aujourd'hui, il ne se décida pas de se rendre au haut de sa falaise comme il avait pour habitude de le faire, non. Cette fois-ci, il se décida à se rendre en haut de la montagne où son histoire avait bien failli s'arrêter.
Le Mont Interdit, là où dans les ténèbres, son Clan avait fait de lui un pariât. L'endroit même où il avait retrouvé la Lumière. De ses sentiers interdits, il était peut-être le seul à y connaître les sentiers sinueux, se jouant des crêtes abruptes, il continuait son ascension jusqu'à la pointe de cette montagne qui lui offrait une vue des plus magnifiques sur toute la région. Au loin, il pouvait voir ces autres grandes dames de la nature dont les traits irréguliers étaient recouverts d'un épais manteaux blanc, si caractéristique de cette partie désolé du Sekai.
S'offrant une pause bien mérité à la fin de son ascension, il laissa son corps se remplir de l'air incroyablement pure que seules les hautes altitudes pouvaient offrir. Tranquillement, il se laissa porté vers la méditation, oubliant l'espace d'un instant qui lui paru quelques secondes, les morsures inlassables du froid qui sévissait sur son esprit. Loin des tourments et des problèmes du monde d'en bas, il se surprit à trouver une certaine quiétude en cet endroit, puisant cette puissance bienfaitrice dans chaque instant qu'il partageait avec cette nature si sauvage, il pouvait désormais en ressentir tous les particules. Comme si, après tant de temps à l'étudier et à tenter de la maîtriser, elle lui permettait enfin de la toucher, ne faisant plus qu'un avec le Borgne qui appréhendait cette nouvelle sensation.
De l'air, il pouvait en ressentir la tension. De la roche, il arrivait à en déceler les éléments les plus perturbables, répondant à l'appel de cette force invisible, prêt à jaillir des entrailles par cette simple force que lui offrait le dieu Raijin. Pourtant, bien que tout cela lui paru des plus prometteurs, il préféra garder son esprit silencieux, le laissant voguer au grès du vent le long des pentes abruptes et des cimes sinueuses, glissant le long coulés de neige, s'abreuvant de ce soleil qui rayonnait sur la neige maculant les montagnes, les faisant resplendir d'une divine lumière. Pour la première fois depuis un moment, il se sentait bien, en communion avec cette nature qu'il avait toujours su apprécier. Aujourd'hui, elle lui rendait grâce en lui permettant de ne faire qu'un avec elle, laissant son être voler avec elle, lui permettant de voir bien plus haut et bien plus loin que n'importe quel être visser au sol. Une grâce dont il prenait toute considération, avant d'ouvrir son œil sur une vue des plus resplendissantes, des quatre grands monts de l'Isthme, scintillants à l'horizon.
Le début d'un nouveau voyage...
Chinoike Tsumi
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«L’orage a envahi le ciel, l’éclair s’est fait d’un grand cri bref, et les richesses de la foudre se répandent.»
Maître Kido:
Une odyssée, qui mena le jeune homme non loin du domaine de son Clan, suivant les traces faites par les innombrables passages des villageois et autres commerçant aux abords du puissant Lac Gelée dont la surface scintillaient d'éclats d'or. Une belle journée au sein de l'enfer blanc, qui pour la plupart, n'était qu'un purgatoire où la mort vous guettait au moindre faux pas. Mais pas pour le Borgne, qui s'était habitué à rester dehors, avant tout par nécessité et dorénavant par habitude et surtout plaisir. Néanmoins, ce fut au sein d'un petit village en bordure de l'étendue d'eau qu'il vint s'enquérir de quelques connaissances, auprès de celui dont on vantait nombres de mérites, mais plus particulièrement, dans la création d'arme égalant l'art de certains clan shinobi.
« Maître Kido. »
« Ah, le Loup Solitaire est enfin descendu de sa montagne à ce que je vois... » dit-il sans relever les yeux du sabre qu'il était entrain de vérifier. « Entre donc, je finis juste ça et je suis à toi. »
Le Maître Forgeron, Kido Yoshimitsu de son véritable nom, était parmi les hommes les plus respectables de la région. Le Clan, plus que la plupart des gens du coin, lui devait énormément. C'était lui qui fournissait et entretenait la quasi-totalité des armes des Chinoike. Un homme dont la valeur était inestimable en ces temps difficiles et qui ne demandait en échange que quelques services bien humbles en comparaison de l'aide qu'il leurs offrait. Et si l'artisan avait pour habitude de recevoir de la visite, il était cependant beaucoup plus rare d'apercevoir le Borgne qui préférait, malgré une affection certaine, ce pas déranger le Maître durant son office.
Pourtant, il adorait s'y rendre. Peut-être était-ce dû à la vétusté des lieux ? Car la forge, bien que tournant à plein régime jour et nuit, n'était guère grande. Juste assez pour pouvoir marteler lances et autres nodaichi sans trop être encombré. Par de nombreuses fois, ils lui avaient proposé d'agrandir son atelier, ou de lui fournir des hommes pour l'aider. Une aide qu'il se ravisa toujours de refusé. Peut-être par habitude ? Ou par envie d'être seul avec son art ? Quoi qu'il en était, il y avait dans cet atelier, - en plus de la chaleur assommante et de la flamme du foyer qui vous hypnotisait instantanément, - un aspect cosy, qui contrastait avec l'odeur de carmine et d'huile chaude. La seule chose qui pouvait irriter le Renegat, n'était autre que le bruit quasi-constant qui vrombissait de la forge, ne laissant que peu de moment de répit à ses oreilles qui, déjà, demandait à partir loin d'ici.
Déposant la lame brute de forge sur une pierre lisse, l'homme assis en lotus se retourna vers son nouvel invité, lui souriant comme à chaque fois, de ce sourire qui vous réchauffait le cœur, alors que la flamme vivace derrière lui arrivait à vous faire monter la température en un clin d'oeil.
« Te connaissant, je suppose que tu n'es pas venu pour simplement discuter. Tu as besoin de Kunaï ? J'en ai fais une tournée qui ne devrait pas tarder à être livré à votre domaine. Ou il s'agit peut-être de tes griffes ? Elles vont bien ? Te connaissant je me doute que oui... »
Le visage enfermé derrière son haut col, Tsumi sourit au vieil homme dont l'attention se porta sur les prémices de ce qui s'annonçait être un magnifique katana.
« Tu sais ce que j'aime bien chez toi ? C'est que tu me laisses parler. Tu ne peux imaginer le nombres de personnes qui viennent juste pour s'entendre. L'âge me rendrait-il aigri ? Oh, je sais ce que tu vas dire, je ne suis pas si vieux que ça ! J'ai encore de beaux jours devant moi tu as bien raison, et ce n'est pas le travail qui manque ! Ton Clan m'a donné une nouvelle raison d'exister et je lui serais à jamais reconnaissant... Comment va la petite Etsu d'ailleurs ? Toujours Intendante n'est-ce pas ? Elle est bien cette petite... Elle ferait un bon Chef... » Tout en parlant, il commença à frotter la lame contre une mure poreuse, retirant l'épaisse couche de carmine se trouvant sur la lame. « Et la petite Hitagi ? On m'a dit qu'elle s'était trouvé un petit chéri ? Moi qui pensait que vous finiriez ensemble ! Je suis à la fois déçu et ravis ! Il faut que jeunesse se passe après tout. Si vous ne profitez pas maintenant, ce ne sera pas à mon âge que vous pourrez le faire ! Quoi que... Je n'ai pas à me plaindre... » Il plongea alors la lame dans la flamme vive, se retournant à nouveau vers le Borgne. « Alors... Venons-en aux faits. Que me vaux ta venue ? » finit-il par demander toujours avec ce sourire cousu sur ses lèvres.
« J'ai... besoin de vos connaissances... » commença le Loup en s'inclinant respectueusement. « Mes connaissances ? Tu veux devenir forgeron ? » dit le vieil homme en laissant échapper un rire auquel répondit Tsumi. « Non Maître Kido, jamais je n'oserai, tout le monde sait que vous êtes le meilleur de la région. » « Tss, tss, tss » coupa l'artisan aux mains calleuses. « Que les autres Chinoike me passent la pommade, pourquoi pas, mais toi... Tu commences à m'inquiéter ! » dit-il en se grattant sa barbe d'une semaine. « Nulles raisons. J'aurais simplement voulu en savoir plus sur les métaux. Un jour vous m'avez dit qu'ils venez des profondeurs de la terre et que certains pouvaient conduire la chaleur plus facilement que d'autres. J'aimerai savoir, s'il en va de même pour d'autres propriétés. » « Comme l'électricité... par hasard ? »
L'homme avait vu clair dans le jeu de son vis-à-vis et puisa une certaine fierté à constater que ses longues logorrhées verbales étaient écouté par le jeune homme qui y semblait attentif. S'il ne l'avait pas connu, cela lui aurait suffit à partager son savoir, alors pour un jeune homme qu'il appréciait autant, l'accord fut vite trouvé. Aussi, il invita le Renégat à s'asseoir à ses côtés, sortant le métal jaune vif du brasier avant de passer avec force la pierre poreuse sur chaque côté de la lame.
« Il existe en effet des matériaux qui, dans ce monde, réagissent différemment à certains éléments ou conditions. Concernant le métal, il est en effet présent dans la terre, mais pas que. L'eau peut en être imbibé, c'est d'ailleurs ce qui lui change son goût. Une région constituée de calcaire offrira une eau assez âpre, tandis qu'une région comme la nôtre, fortement chargé en fer et en cuivre, lui donnera un petit goût amer. Ces métaux passent dans notre corps à travers l'eau et nous sont indispensables... Beaucoup pensent que cet élément n'est voué qu'à la création d'objet de mort, mais je peux t'assurer que sans lui, la vie serait impossible. » Il replongea alors la lame qui avait noirci dans le foyer, reprenant alors son discours. « Mais pour répondre à ta question, oui. Le métal réagit à l'électricité et de différentes manières. Comme conducteur, en le laissant passer, un peu comme lorsque tu charges tes griffes de chakra Raiton. Comme résistance, certains matériaux baissant la charge électrique d'un courant par leurs constitutions plus denses et enfin, par effet de magnétisme... C'est en tout honnêteté, celui que je connais le moins ! »
La déception se lit sur le visage de Tsumi qui pensait avoir une chance d'en apprendre plus sur, pourquoi pas, un nouveau pan entier de possibilités concernant l'élément du Dieu Raijin. « Mais pour le peu que je sais. Si jamais tu venais à créer par je ne sais quel subterfuge, une dissociation ainsi qu'une attirance entre toi et une bout de métal. Sans doute que tu pourrais le contrôler sans le toucher ! » L'oeil du Borgne s'ouvrit en grand face à l'étonnante ressemblance entre ce que venait de dire le Forgeron, et les deux dernières arcanes qu'il avait apprise, notamment celle avec la déviation et le renvois de Kunai. « Je... Je crois que j'ai réussi à faire un truc dans le genre. » L'étonnement vint alors se glisser le long de la peau ridée du vieil homme qui d'un bond, se releva, faisant signe au jeune garçon de le suivre dehors, qu'il voulait à tout prix une démonstration .
Arrivée à l'extérieur, le shinobi se mit au travail, réalisant avec une certaine gêne l'arcane de cette force invisible qui lui permettait de commander au métal sans avoir à le toucher. En un tour sur lui-même, il avait réussi à soulever quelques kunaï et à les envoyer valser à quelques mètres d'eux. Une prouesse qui épata le vieil artisan qui tapa dans ses mains en riant de bon cœur. « Épatant ! Voilà qui s'annonce bien prometteur ! Jusqu'à quelle taille d'objet tu peux contrôler ainsi ? » questionna l'artisan en proposant l'ébauche d'une lance. « Je ne suis pas sûr que... » « Allons ! » coupa le forgeron. « Si tu ne t'essaies pas, comment veux-tu connaître tes limites ? » Un léger sourire se dessina sur le visage du Chinoike qui se mit en position, tentant de recréer le même procédé avec le lourd morceau de métal, mais alors qu'une légère réaction se sentit, tout sembla s'arrêter aussi net, laissant l'artefact tomber dans la neige. « Hum... Apparemment nous avons ta limite... »
Ensemble, ils rentrèrent dans l'atelier, s'asseyant à nouveau auprès du feu alors que Kido se grattait encore la barbe, le regard perdu dans les flammes du foyer. « Ce que tu m'as montré démontre bien que ton Clan est lié à l'élément de métal, cependant, il semblerait que ta capacité à manipuler la foudre soit un plus... Je pense honnêtement qu'avec un peu de pratique, tu pourrais arriver à modeler quelque chose de grand et de puissant... Peut-être en te focalisant sur quelque chose de plus brute...Comme... » Le vieil homme se retourna vers Tsumi, lui adressant un sourire espiègle alors qu'il se mit à rire, comprenant enfin l'idée du Borgne qui lui répondit par un simple hochement de tête. « C'est une belle idée que tu as là... Ambitieuse et dangereuse... Mais stupéfiante... Je ne pense pas pouvoir t'aider plus que cela dans ta quête, cependant, je peux te dire une chose qui te sera fort utile. Connais-tu Ita Heihachi ? C'est le maître d'un dojo situé dans un village à quelques kilomètres au nord de Kobeshiki. De ce qu'on dit, sa puissance est telle qu'il arriverait à faire jaillir des montagnes par la seule force de son pied ! Des balivernes si tu veux mon avis, mais je pense que tu pourrais y trouver des réponses à certains problèmes...techniques... »
Chinoike Tsumi
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«L’orage a envahi le ciel, l’éclair s’est fait d’un grand cri bref, et les richesses de la foudre se répandent.»
Maître Ita:
La route fut longue jusqu'à l'édifice perdu sur le flanc de montagne. Pourtant, chaque pas que traçait le Borgne semblait guidé par une force bien plus grande que lui. Comme si, à chacun de ses souffles, c'était le dieu Raijin qui commandait à son corps. La course du soleil précéda l'arrivée de la lune et après une longue attente, apparu le Dojo de cet homme qui, espérait-il alors, pourrait lui apprendre à trouver la force nécessaire à ses futurs desseins. Pourtant, lorsqu'il arriva, il fut accueilli par un étrange silence. Comme si, une fois qu'il avait passé l'immense Tori de bois à l'entrée du bâtiment, le monde entier s'était tut. Paisiblement, il s'avança vers la modeste porte de ce qui ressemblait plus à une vieille maison de seigneur qu'à un véritable lieu de maîtrise des arts martiaux. Une impression qui fut d'autant plus appuyé par la présence de cerisiers et de plants de coton sauvage dansant sous la fine brise qui malgré le froid éternel de l'Isthme, semblait plus chaud qu'à l'habitude.
D'un pas incertains, il posa le pied sur le petit escalier de bois qui le mènerait au perron de cette habitation coupé du temps. Et alors que le plancher se mit à grincer sous son poids, l'oeil du Renégat se posa sur un planche de bois vieilli surplombant la porte. Dessus, il était écrit ces mots.
« 七 転び、八起き» « Tombe sept fois, relève toi huit. »
« Qui es-tu ? » demanda une voix derrière lui. En se retournant, le Loup Solitaire vit un vieil homme au corps robuste couvert de cicatrice qui le regardait. S'inclinant respectueusement, il se présenta, expliquant qu'il était là pour s'enquérir de quelques connaissances auprès de celui dont on disait que la force était surhumaine. À ses mots, l'inconnu souffla et se fraya un chemin entre le Chinoike et l'entrée, manquant de le pousser au passage avant de disparaître dans l'habitation, ne laissant que le silence pour seule réponse.
Se demandant s'il devait suivre l'ancien, Tsumi s'avança, découvrant alors un long corridor où toiles d'araignées et bois en passe de céder offraient un aspect lugubre au bâtiment qu'on aurait cru prêt à s'écrouler. Pourtant, il ne s'arrêta pas là, découvrant à chaque pas de nombreuses portes en toile riz jonchant les murs jusqu'à une statue de bois représentant un démon de l'ancien temps. Son regard se perdit sur les incroyables détails de cet artefact d'où, malgré la beauté de l'oeuvre, ressortait une certaine crainte, malgré son nez à la longueur exagéré et les magnifiques ailes dans son dos.
« Il s'agit de Tengu, l'esprit protecteur de la Montagne. »
Surprit, le Borgne se retourna pour retrouver face à lui le vieil homme, bras croisés, le regard plongeant sur la sculpture pour laquelle il semblait avoir un profond respect, si bien qu'il s'inclina, finissant par détourner son attention sur le Chinoike qu'il toisa un moment, avant de l'inviter à le suivre dans un dédale de couloir et de pièces, menant à une immense salle jonchée d'immenses poutres dont les extrémités allèrent de la toiture au sol couvert de tatamis où une fine couche de poussière trahissait quelques pas fait ci et là. Visiblement, le vieil homme n'avait pas l'habitude de recevoir des visiteurs. Arrivant au centre de la pièce, l'ancien se retourna, toujours bras croisé, plongeant ses yeux dans celui du Borgne qui n'osa pas bouger ni parler.
« Pourquoi es-tu là ? » « Je... Je souhaite apprendre. » répondit Tsumi. Une réponse qui n'eût pour effet que de faire souffler une fois de plus l'homme qui le regarda alors avec dédain. « Je n'ai rien à apprendre aux personnes comme toi. » finit-il par répondre. « Tu n'as ni le corps, ni la volonté suffisante pour ce que tu cherches à accomplir. » « Qu'en savez-vous ? » répondit le Chinoike, visiblement agacé par un tel jugement si hâtif. « Je le sais. » « Cela n'explique rien. » « C'est ma réponse. » Un silence glaciale s'installa alors entre les deux hommes. Visiblement, il ne pourrait rien tirer de ce présumé Maître dont Yoshimitsu avait ouï les éloges. Une triste réalité qui frustra d'avantage le shinobi qui se retourna, avançant vers la sortie avant de s'arrêter brusquement. « Il va faire bientôt nuit. Me permettez-vous au moins de passer la nuit ici ? » demanda-t-il dos tourné à son hôte. « Si tu en as le courage. » Voulant faire face au vieil homme, il fut surpris de constater que ce dernier avait disparu, le laissant seul dans cette espace immense qui peu à peu, sombra dans les ténèbres à mesure que le soleil périssait derrière la ligne d'horizon.
N'osant fouiller pour trouver une chambre descente, le Borgne se rendit à un coin de la salle, s'allongeant au pied d'un angle, réfléchissant à ce qu'avait dit l'homme, mais aussi aux autres possibilités qui s'offraient maintenant à lui. En soit, ce n'était pas comme si le vieillard était vraiment nécessaire à son objectif. Pourtant, il sentait en lui l'envie de lui prouver qu'il était digne de son enseignement. Fierté mal placée ? Sans doute, un fait étonnant pour le Borgne qui ne s'était jamais embarrassé de tels sentiments. Mais cette fois-ci, c'était différent. Sans trop savoir pourquoi, il se promit de retenter sa chance le lendemain, tentant de trouver le sommeil à l'ombre d'un pilier géant.
Cette nuit-là il fit des rêves étranges. Des rêves de flammes et de hurlements, de cri et de désespoir. Et dans cette cacophonie, une voix s'éleva, hurlant de s'enfuir. Tout n'était qu'une succession de flash sans cohérence, mais à aucun moment ne s'était échappé cette sensation d'angoisse et de tristesse profonde qui continua de faire sévir son cœur à son réveille.
« Une nuit difficile ? » lui demanda le vieil homme qui se tenait non-loin, allumant des bougies et quelques encens. Cherchant encore ses repères, le Borgne ne répondit pas, se levant plutôt alors que son corps lui semblait endolori, ou du moins, plus qu'à ses habitudes. « Tout ce que tu ressens est normal. C'est le pourquoi. » dit l'ancien en éteignant la mèche enflammé avec laquelle il avait embrasé les bâtons d'épices. Après quoi il se retourna vers le jeune homme, croisant à nouveau ses bras, lui faisant signe d'approcher. D'un pas lourd, il s’exécuta avançant d'un pas chancelant vers le vieillard qui s'inclina alors. « Ainsi tu te relèves. C'est bien, mais insuffisant. » déclara-t-il le visage toujours fermé. « Je ne comprends pas... » « Je sais. » Sur ces mots, il prit une posture de combat, invitant le Renégat à en faire de même qui eût du mal à mouvoir ses membres. Si bien qu'il ne put répondre à l'attaque foudroyante que son adversaire lui infligea par un simple coup de poing dans le ventre qui l'envoya valser à plusieurs mètres.
Prostré, le souffle coupé, le Chinoike était submergé par la douleur, craignant de n'arriver à reprendre sa respiration. Une peur qui le laissa sans voix alors que le vieil homme s'avança à nouveau vers lui. « Insuffisant. » souffla-t-il avant de disparaître dans son dos, le laissant seul avec cette douleur qui ne sembla pas vouloir s'estomper, le privant d'air, pendant ce qu'il crut être une éternité, sombrant dans l'inconscience...
À son réveil, la même scène se déroula devant son œil fatigué. Les mêmes douleurs, les mêmes bougies et la même question, finissant irrémédiablement par la même finalité. À chaque fois qu'il perdait connaissance, son corps semblait s'alourdir, comme si l'air lui-même était chargé de plomb et l'empêchait de se relever pour faire face à cet obstacle qui pourtant, se déplaçait et frappait avec une vitesse et une force hors du commun. Plus il prenait les coups, plus il se demandait pourquoi il continuait à jouer ce jeu sadique, mais quelque chose en lui le poussait toujours à se relever. Une force invisible, qui le menait à chaque fois à faire face au vieillard et à sombrer, toujours plus profondément dans les ténèbres, jusqu'à ce que enfin, sa langue vienne à se délier.
« Pourquoi ? » demanda-t-il à l'ancien. « Parce qu'il en est ainsi. » lui répondit-il avant de frapper. « Pourquoi me frappez-vous ? » « Parce qu'il en est ainsi. » « Pourquoi je dois souffrir ? » « Parce qu'il en est ainsi. » « Pourquoi je n'arrive pas à bouger ? » « Parce qu'il en est ainsi. » « Pourquoi je ressens ce poids sur mes épaules ? » « Parce qu'il en est ainsi. » « Pourquoi je n'arrive pas à vous répondre... » « Parce qu'il en est ainsi. » « Pourquoi... » « Parce qu'il en est ainsi. »
Et à l'aube du huitième jour, le Borgne se releva encore, le corps meurtrit par la douleur qui lui prenait tous les muscles, l'esprit embrumé par la douleur lancinante qui n'avait de cesse de le forcer à se plier en deux. Encore une fois de plus, il se présenta face à l'ancien, le souffle rude, à moitié avachis sur lui-même, mais le regard toujours droit vers son tortionnaire.
« Et bien ?... Pas de question cette fois-ci ? » demanda le vieil homme avant d'être surprit par le poing du Renégat qui s'enfonça dans son ventre. Ou du moins, avant de heurter le mur de muscles que le vieillard possédait. « Parce qu'il en est ainsi. » souffla-t-il un léger sourire aux lèvres alors qu'il retirait sa main et que son opposant se mit à sourire également.
« Tu as compris... C'est bien... » Dit-il en s'avançant vers un autel au fond de la pièce, proposant au shinobi de s'asseoir à ses côtés. Et alors qu'il s'avança, quelque chose semblait avoir changer. L'air paraissait plus respirable et son corps, moins endoloris par les coups et les courbatures. Une singularité qu'il mit en avant en faisant tournoyer ses bras d'avant en arrière, bien content de retrouver quelques sensations plus agréables.
« Comment te sens-tu ? » demanda le vieillard. « Bien mieux bizarrement... » « Il n'y a rien de bizarre à cela... Le doute est un poids des plus encombrant dans le cœur de celui qui suit sa voie... » répondit-il en allumant un encens et en croisant ses jambes. « Hier, quand tu es arrivé, tu avais déjà toutes les réponses, mais l'incertitude t'accablait bien plus que mes poings... » « Il faut dire que vous avez une sacré force... » « Non. C'est ta conviction qui était faible... Et c'est la raison pour laquelle tu n'arrivais pas à te lever, ou à me frapper. Dès lors que la question se pose, tout s'ébranle dans notre monde intérieur. Hors, pour marcher comme pour commander à la terre, tu te dois d'être bien ancré en toi-même. » « Je ne pense pas pouvoir soulever des montagnes d'un simple coup de pied pour autant. » lança le Borgne dans un léger sourire. « Cela dépend seulement de ce que représente une montagne pour toi. »
Tout avait un sens, qui apparu à Tsumi soudainement comme une évidence. L'incertitude, le doute, les remises en questions incessantes n'avaient eu de cesse d'ébranler son âme depuis sa tendre enfance. Fallait-il pour autant s'enfermer dans ce qu'il était ? En lui-même, il savait qu'une telle réflexion n'était qu'extrapolation. « Me permettez-v...non. J'aimerai essayer ici. » « Alors qu'il en soit ainsi. » répondit-il avec un large sourire, tendant la main pour inviter le jeune homme à prendre place au centre de la pièce.
Prenant une grande inspiration, il ferma son œil, s'imprégnant de tout ce qui l'entourait. De la poussière, au crépitement de l'encens rougissant, il chercha à s'oublier tout en prenant conscience de tout ce qui l'entourait et faisait partie de lui. À chaque respiration, il s'ancrait un peu plus profondément en lui-même, puisant la force qu'il désirait en son for intérieur, le laissant doucement surgir des tréfonds de son être. Délicatement, mais non sans conviction, il chercha à sentir autour de lui ce qu'il recherchait. Cette présence, répondant à la Force Invisible qu'il apprenait à maîtriser. Tournoyant ses bras et ses mains dans une danse paisible, il réussit à la ressentir, juste en dessous de lui, à porté de main, cet élément qui, une fois chargé de son chakra, commença à faire vibrer le sol du Dojo. Et plus il forçait, plus il pouvait sentir le doute monter en lui et plus son emprise semblait se réduire. Cela ne se devait, pas après tout ça. Il puisa au fond de lui l'énergie nécessaire pour récupérer sa prise, resserrant l'étau autour de cet élément qui commença à faire vibrer la terre, de plus en plus fort, faisant trembler les murs et le plafond d'où quelques planches commencèrent à tomber. Il ne devait pas lâcher. Il se devait de réussir.
Mais alors qu'il s'apprêtait à y arriver, sa concentration oscilla, vers l'habitation et les répercussions que cela pourrait avoir pour le vieillard. Un élan de conscience qui stoppa tout, le faisant tomber au sol dans un ultime cri de douleur. Et lorsqu'il ouvrit les yeux, tout autour de lui avait disparu. Ne restait plus qu'une étendue de neige où une planche vieillis depuis des années, étaient marqué d'une étrange inscription.
« しっぱいはせいこうのもといなり» « L'échec est la base du succès... »
Chinoike Tsumi
Indépendant
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Fiche du Ninja Grade & Rang: Rang C Ryos: 0 Expérience: (1199/500)
«L’orage a envahi le ciel, l’éclair s’est fait d’un grand cri bref, et les richesses de la foudre se répandent.»
Maître Tamashi:
Son œil s'ouvrit, découvrant le monde qui l'entourait. C'était comme si, tout avait changé, sa vision des choses, l’appréhension quant aux événements qui se déroulaient sous son regard à la fois vide et remplit d'une quiétude surnaturelle. Où était-il ? Toujours dans ce temps, où il avait trouvé refuge après les péripéties au Dojo de Maître Heihachi, qui, étrangement, avait disparu comme il lui était apparu. La fatigue faisant, il avait marché, peut-être des heures ou des jours, avant d'échouer sur le parvis d'un temple, où quelques moines vinrent à son secours, le menant dans une chambre, d'où une fenêtre donnait sur une vue imprenable de l'Isthme. À quelle hauteur se trouvait-il ? Telle fut la première question qu'il se posa en voyant le panorama des plus grandioses qui s'étalait devant lui.
Paisiblement, ses sens revinrent à la normal, le laissant s'enquérir de la présence d'un cours d'eau non loin, tout comme de l'étrange chaleur qu'il semblait y avoir dans cette pièce ouverte à la nature. Tout lui sembla surnaturel, comme si le moindre geste le réveillerai d'un rêve bien trop réaliste. Où était-il ? Cette question martela un temps dans son esprit, avant que sa tête ne finisse par réussir à commander au corps de se relever, puisant dans des forces qu'il ne possédait pas, s'avançant vers la fenêtre pour découvrir une petite vallée, où quelques arbres jonchaient un flan de montagne brisé par des cours d'eaux, eux-mêmes se déversant sur quelques terrasses d'où surgissaient des sources d'eaux d'une clarté incroyable.
Ce fut alors qu'il entendit quelqu'un arriver, et vit la porte s'ouvrir sur un vieil homme au crâne dégarni, arborant une petite barbichette blanche, vêtu d'un kimono blanc crème parsemé de léger motif. À sa ceinture le Chinoike put apercevoir le manche d'un katana ressortir de ses vêtements. Un peu plus petit que Tsumi, l'homme n'inspirait pas la crainte, bien au contraire, tout en lui n'évoquait que respect et confiance.
« Te voilà donc réveillé... Comment te sens-tu ? » demanda l'ancien en arborant un léger sourire. « Etrange...Je... Excusez-moi de ma question mais... où sommes-nous ? » répondit-il d'une voix tremblante. « Tu es au Sanctuaire de Mezame. Je me nomme Tamashi Wan et je vis ici avec quelques uns de mes disciples. » « Vous êtes donc le Maître de ces lieux ? » Un rire presque moqueur s'échappa de l'ancêtre, qui présenta sa main, comme pour calmer la situation pourtant très apaisé. « Non, bien loin de là. Je ne suis Maître de nulle vie sur cette terre, pas même de la mienne. Cependant j'aimerais savoir si tu veux bien, qui es-tu ? Et que faisais-tu dans ces montagnes ? » Le Borgne mit un temps à se rappeler ce qui lui était arrivé, comme s'il pataugeait dans un brouillard opaque, oscillant entre flashs et ce qu'il pensait être des souvenirs. « Je... Je venais du Dojo de Maître Ita Heihachi... Il m'apprenait à... mais... Je ne sais plus trop. » confia le jeune homme, visiblement troublé de constater que tout était encore bien flou dans son esprit. « Et ton nom ? » demanda-t-il calmement. « Te rappelles-tu de ton nom ? » « Ts...u... mi... Tsumi... Oui c'est ça, Tsumi. » « Bien. » répondit Wan en arborant toujours le même sourire apaisé. « Tu n'as donc pas tout oublier, c'est une bonne chose, oui, une très bonne chose. » Il s'approcha du Renégat, posant sa main sur sa tête, ébouriffant ses cheveux comme on pouvait le faire à un enfant. « Et bien, sache que tu peux rester ici le temps que le reste te revienne. Nous allons te donner des vêtements plus adéquats au temple et en profiteront pour laver ceux-là. Ne t'inquiètes pas, tu pourras tout récupérer par la suite. » Il lui fit alors signe de le suivre, parcourant dédales de couloirs offrant tous une vue des plus incroyables sur les jardins surnaturels et les paysages divins qui jonchaient l'horizon.
« Pendant ta convalescence, tu dois savoir qu'il y a quelque règles à respecter ici. La première, est de garder au maximum le silence. Notre communauté aime à rester à l'écoute de ce qui nous entoure... » Il s'avança dans une pièce où quelques moines étaient en pleine méditation, alors qu'une flûte de pan laissait échapper quelques sons apaisants. « La deuxième, sera de venir méditer ici lorsque l'appel est fait. En plus de t'apaiser, cela aidera sans doute ta mémoire à retrouver ce qui doit l'être... » Ils parcoururent quelques salles et couloir, finissant leur chemin vers un escalier donnant sur des jardins somptueux, d'où s'échappait une rigueur incroyable alors que tout semblait planté et grandir selon des préceptes strictes et à la fois harmonieux. « La troisième, est que tu seras peut-être amené à t'occuper des plantes. Sous la surveillance d'un autre membre bien sûr. » Il lui souriait encore, de ce sourire qui met en confiance et à la fois, pousse à une forme incommensurable de respect.
Pourquoi faisait-il tout cela pour lui ? Il l'ignorait. Il se contenta de s'incliner respectueusement, avant de le suivre vers une salle où il pourrait lui apprendre à méditer selon les dogmes de ce temple. En soit, il n'y avait rien d'extravagant. La seule chose à faire, était de fermer les yeux, de se tenir droit et de respirer, calmement, de plus en plus profondément, de laisser aller l'air dans ses poumons et d'en dégorger toutes les impuretés. L'ancien lui expliqua qu'à force, son esprit finirai par trouver le chemin de la quiétude, guidé par le son de la flûte et le bruit de l'eau qui continuait à s'échapper du cœur de la montagne. Une fois fait, il pourrait s'y baigner, plongeant son corps d'une traite dans l'eau glacé qui devait le recouvrir entièrement. Telles étaient les pratiques de ces personnes qui semblait en paix, entre eux-même et le monde.
Les jours passèrent, et s'il n'y avait pas eu la course du soleil pour le lui rappeler, sans doute que le Chinoike ne se serait pas rendu compte du temps qui passait. Chaque fois que l'astre diurne se levait, il se rendait machinalement vers la salle de méditation, se laissant aller avec ses nouveaux compagnons, à cet art ancestrale qui, aussi particulier pouvait-il être, lui faisait le plus grand bien. Loin du tumulte du domaine de son Clan dont il avait retrouvé la pleine conscience, il apprenait à apprécier le doux son d'un murmure, laissant son corps prendre conscience de tout ce qui pouvait l'entourer. C'était, comme s'il avait été doué d'une perception accrue, lui permettant de déceler chaque souffle, chaque mouvement, chaque couleur et chaque texture avec une force décuplée. Au fond de lui, il savait qu'il n'avait pas atterrit ici pas hasard, mais pour autant, ne voulait en saisir le comment.
Un mois à méditer, et à s'occuper des arbres et des plantes arborant les jardins, sous les enseignements de Tamashi Wan, lui permit d'accéder à une source intarissable de sagesse. Notamment, concernant les arts concernant le chakra, que le vieil homme semblait enclin à savoir maîtriser, s'amusant de pouvoir parler de ces choses avec un initié. Ils échangèrent, de nombreuses fois, sur ce qu'était le chakra, sur ce que pouvait être le monde et la place de chacun dans l'univers. Et bien qu'il ne le voulu jamais, Tsumi commença à appeler son hôte Maître. Non pas par orgueil lui expliqua-t-il, mais parce qu'à ses côtés, il arrivait enfin à comprendre certaines choses, que nulles n'aurait pu lui expliquer.
« Ainsi, tu comprends l'importance de l'écoute et de calmer ton esprit ? » demanda le vieil homme. « Oui. Je comprends. Car si la force, permet de modeler à sa guise tout élément, ce n'est que par l'écoute et la compréhension que l'homme arrive à comprendre et à rentrer en symbiose avec la nature et par extension, avec le chakra. » « Un peu trop académique à mon goût, mais tu as compris l'idée principale. » lui dit-il en lui ébouriffant les cheveux une fois de plus avec un léger sourire. « Maître, j'ai une question. » demanda le Chinoike. « Je t'écoute. » « Pourquoi m'avoir aidé ce jour-là ? » « Est-ce vraiment important ? » « Non, mais j'aimerai comprendre... » « Je vois... Et bien, disons que... Il n'y a pas de raison. » « Maître je... » le Borgne s'arrêta de parler, voyant l'ancien présenter sa paume en signe d'apaisement. « L'Univers t'as posé sur ma route, comme il t'a permit d'atteindre Heihachi. Il n'y a pas de raison, ni de comment. Il y a juste le chemin et la volonté de l'emprunter, ou non. »
Souriant tout deux, ils se saluèrent respectueusement, tandis que Tsumi cherchait encore ses mots. « Oui je sais... Tu dois partir. Un grand devoir t'attends et tu es resté bien trop longtemps à ignorer son appel. Rappelles-toi juste, que lorsque le moment viendra, il te faudra être à l'écoute. La volonté n'est pas opposé à l'écoute de la Nature, bien au contraire. Au plus tu l'écouteras, au plus elle t'aidera à tracer le chemin de te destiné. Prend soin de toi Chinoike Tsumi. Un jour peut-être, reviendras-tu nous voir. » « Cela, j'y compte bien Tamashi-san. » « Ahah... Allez savoir... » Une dernière fois, il lui ébouriffa les cheveux, le laissant récupérer ses affaires alors que tout ses pairs étaient là pour lui dire au revoir alors qu'il descendait l'imposant escalier menant au sanctuaire. Pourtant, lorsqu'il posa son pied sur la montagne et se retourna, de puissant nuage opaque bridèrent sa vision, le laissant songeur sur tout ce qui venait de se passer dans sa vie, bien conscient, qu'il y avait peut-être dans tout cela, une Force Invisible qui semblait le guider.
Chinoike Tsumi
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«L’orage a envahi le ciel, l’éclair s’est fait d’un grand cri bref, et les richesses de la foudre se répandent.»
La Mer de Nuage:
L'esprit bercé par tout ce qui s'était passé ces dernières semaines, ses pas trouvèrent le chemin pour rentrer au domaine. Au détour d'une colline, il put voir apparaître l'entrée de cette grotte où l'agitation ne cessait jamais vraiment. Là-bas se trouvait son Clan, des personnes qu'il avait apprit malgré lui à apprécier, bien que le retour ne soit pas toujours présent. Pourtant, cette fois-ci, se fut un sourire qui se dessina sur son visage, heureux et content d'être enfin rentrée chez lui après tant de temps.
Pourtant, lorsqu'il arriva en bordure de l'immense entrée, nul ne prêtait attention au retour de l'Ambassadeur du Clan. La plupart, se contentèrent de passer leurs chemins, sans un regard, comme passant devant un fantôme invisible, inconscient de la présence de ce dernier qui pourtant, les regardaient agir, légèrement déçu de ne pas recevoir un accueil chaleureux qu'il aurait apprécié. Ce fut mue par ses devoirs qu'il alla se présenter auprès de Dame Fuyu, pour lui dire que son élève était enfin rentré, et présenter ainsi ses excuses pour ces semaines sans nouvelles où il était parti. Mais lorsque sa bouche s'ouvrit, et qu'il tenta d'expliquer ce qui lui était arrivé, sa sensei le regarda d'un air étonnée, ne comprenant pas vraiment ce dont le Borgne pouvait lui parler.
Se rendant compte du malaise, il lui demanda si quelque chose n'allait pas ? Sa réponse plongea Tsumi dans une certaine stupeur, ne comprenant comment, d'après cette femme qu'il avait en plus haute estime, il ne se serait absenté que quelques heures, tout au plus une demi-journée. Cela était impossible, car dans ses souvenirs, gisaient l'image de ces hommes qu'il avait rencontré et de leurs enseignements. Il devait y avoir erreur, si bien qu'il préféra se taire, s'excusant auprès de la vieille femme pour ses paroles insensés, commençant à partir lorsque cette dernière l'arrêta, lui demandant, ce qu'il se passait. D'abord doutant de tout ce qu'il avait pu vivre, le Renégat se retourna, lui expliquant qu'il avait peut-être rêvé tout ceci.
« Explique-toi. » ordonna la vieille femme, dont le regard oscillait entre interrogation et inquiétude pour cet élève dont elle ne connaissait que trop bien la profondeur des tourments qui pouvaient l'accabler. Il lui raconta tout, comment il était allé retrouver Yoshimitsu, qui, après de nombreux conseils, l'avait poussé à aller voir Heihachi, qui lui même lui avait enseigné quelques préceptes, avant de se réveiller chez Wan, chez qui il pensait y être resté des semaines durant. Et lorsque enfin, il eut fini de raconter son histoire dans les grandes lignes, le visage de son vis à vis se peint d'un certain désarroi, quittant son bureau pour s'avancer vers le Loup Solitaire qui commençait à se croire fou.
« Tsumi... Kido Yoshimitsu est mort il y a des mois déjà... C'est son fils qui a reprit la forge, je pensais que tu le savais... Quant à Ita Heihachi et Tamashi Wan... Je connaissais des hommes répondant à ces noms, mais eux aussi, ils sont mort il y a des années... C'est impossible que tu ai pu leur parler et encore moins les voir... Tu es sûr que ça va ? »
Le monde semblait s'écrouler autour du jeune homme qui commença à trembler de panique. Il les avait pourtant bien vu, aussi clairement qu'il pouvait percevoir son senseï. Alors comment ? Le doute commença à remplir son cœur et l'incertitude le poussa à s'enfuir. Loin du Domaine, vers le Mont Interdit, là où un jour son histoire a commencé, là où ses tourments avaient débutés. D'un pas léger et le cœur lourd, il brava les sentiers sinueux, la neige prête à se disloquer sur son passage et le vent glaciale qui semblait vouloir le repousser loin de ce sommet. Mais la tristesse et surtout la panique du jeune homme le poussèrent jusqu'au bout du chemin. L'oeil prêt à déverser toutes les larmes de son corps, il regarda l'horizon, cherchant une part de vérité à laquelle se raccrocher.
Si tout ce qui s'était passé n'était que fantaisie de son esprit, il se devait d'en avoir le cœur net. Prend de fort appuie, il commença à réaliser des mudras, cherchant à prendre possession de cette Force Invisible qu'il avait pourtant su à un moment saisir. Puisant au plus profond de lui-même, il se concentra, usant de sa force spirituelle, gouverné par la peur et la folie, pour réaliser ce pour quoi il était parti. Et alors que le ciel s'assombrissait de lourds nuages noirs et que le vent commença à souffler, il usa de tout ce qu'il pouvait pour faire jaillir de la terre, cette chose qui lui permettrait de prouver que tout ceci était bel et bien vrai.
Et dans la tempête, la terre se mit à trembler. Dans le chaos du ciel, le sol commença à se déchirer, faisant vaciller son corps, cherchant l'équilibre qui lui permettrait de continuer alors que les éléments commençaient à se déchaîner, brisant les nuages de nombreux éclairs qui illuminèrent le ciel, mais aussi le visage du Loup Solitaire d'où des larmes s'écoulaient.
« C'est pas possible, je vais y arriver, je dois y arriver ! Je ne suis pas fou ! Je sais ce que j'ai vécu. Je vais le prouver ! » hurla-t-il au vent, alors qu'il chercha au plus profond de son être les restes de son chakra, faisant trembler le sol alors qu'en dessous de lui, un bloc de terre et de métal commença à s'extirper du sol. Une avancée qui le conforta à continuer, malgré le temps menaçant et les éclairs qui frappaient toujours plus fort près de lui. Et dans un dernier élan de courage, ou de folie. Il força l'élément à s'extirper du sol. Et alors qu'une épaisse colonne naquît, la foudre finit par tomber dessus, provoquant une explosion terrible, détruisant le sommet du Mont Interdit, laissant s'écouler la roche et la neige dans un vacarme de tous les diables, emportant dans leur course, le pauvre shinobi.
~
« Et bien jeune homme... Que nous vaut le plaisir de ta venue ? »
Tsumi ouvrit l'oeil en sursaut, se relevant à la hâte alors que sa tête se mit à tourner, l'obligeant à prendre appuie sur ses mains avant de regarder autour de lui, cherchant une fois de plus, où est-ce qu'il pouvait se trouver. Que ne fut pas sa surprise lorsqu'il se vit au dessus des nuages.Le ciel était des plus éclatant et inondait la mer blanche de coton qui s'étendait à l'horizon, entrecoupé par endroit par quelques sommets de montagne. Un spectacle des plus incroyable, alors qu'il continuait à chercher qui donc avait bien pu lui parler, lorsqu'une main tendre vint à lui ébouriffer les cheveux.
Apparaissant devant lui, Tamashi Wan le regardait, toujours avec le même sourire sur le visage. Tandis qu'à ses côtés, surgirent du néant les images de Ita Heihachi et de Kido Yoshimitsu. Tous trois regardèrent le garçon avec des yeux tendres, tandis que ce dernier ne pouvait enlever la stupéfaction de son visage. Ses lèvres cherchèrent à s'ouvrirent, mais sans succès, et même s'il avait pu, sans doute l'un des trois hommes se tenant devant lui aurait fait en sorte qu'il se taise.
« C'est une sacré chute que tu nous as fait là. Quelle idée de partir en trombe comme ça en pleine tempête ? » demanda le Forgeron en époussetant la neige sur le manteau du shinobi. « Tu as laissé le doute prendre possession de toi encore une fois. » continua le vieillard à la musculature saillante. « Malgré le temps que tu as passé avec nous, tu as oublié d'être à l'écoute de ce qui t'entoure... » ajouta tristement l'ancien dégarni en tapotant le manche de son sabre de ses ongles. « Je... Je comprend pas... » Pour unique réponse, le Renégat sentit un choc derrière la tête. « Tu recommences. » maugréa Heihachi
Se frottant la tête, le Chinoike finit par la relever, voyant les trois anciens face à lui, flottant à quelques centimètres du sol tandis que la lumière du soleil transperçait à travers leurs corps.
« Suis-je devenu fou ? » demanda-t-il fébrilement. « Pas le moins du monde mon petit. Bien au contraire... » le rassura Yoshimitsu. « Cependant, tu te dois de te reprendre. » continua le Maître du Dojo. « Il a raison. » sur-enchérit le moine du Sanctuaire. « Pourquoi es-tu parti aussi promptement à la dérive ? » « Je... » Tsumi cherchait ses mots, se demandant s'il n'avait pas sombré dans une folie encore plus grande, ou s'il n'était tout simplement pas mort à pouvoir discuter avec ce qu'il devinait être des fantômes. « Je suis parti il y a des semaines et je vous ai rencontré, alors que vous n'êtes plus de ce monde. Je comprend plus rien... Est-ce réel ? » « Si tu le veux, il peut en être ainsi. » répondit Heihachi. « Tu sais mon petit, il y a une frontière infime entre ce qui est réel et ce qui ne l'est pas. » le vieux forgeron s'approcha du jeune homme s'asseyant à sa gauche. « Tu peux savoir que nous sommes morts et qu'il est donc impossible que nous puissions parler maintenant. Ou tu peux croire que tout ceci est arrivée pour une raison. Après tout, n'y a-t-il pas dans ton existence milles choses que tu n'aurais su expliquer et qui font aujourd'hui sens ? »
Le sourire du vieil homme calma un peu l'esprit du Borgne qui commençait à comprendre, même si tout cela ne faisait absolument pas sens. « Comme d'habitude tu doutes de tout, et oublie le plus important. » dit le Colosse en s'agenouillant face à Tsumi. « Être à l'écoute du monde, c'est aussi et surtout être à l'écoute de soi. Si tu crois en ce que tu as vécu et aux enseignements que tu en as tiré, alors tout ceci peut être réel, même si ce n'est que pour toi. » expliqua le vieux dégarni en se posant à sa droite. « L'important, c'est ce que tu as dans le cœur et tes convictions profondes. » dirent-ils tous en cœur. « Sans ça, tu ne pourras jamais atteindre tes objectifs » « Sans ça, tu ne pourras jamais être à l'écoute de ton destin. » « Sans ça, tu ne pourras jamais grandir dans ton esprit. »
L'un après l'autre, ils posèrent leurs mains sur la tignasse du Loup solitaire, lui adressant chacun un chaleureux sourire qui fit glisser une larme sur la joue du Borgne qui alors, se laissa aller à un léger sourire. La lumière devint alors plus brillante, irradiant la scène, poussant le pauvre Renégat à fermer son œil pour ne pas être aveuglé, alors que la chaleur blanche du soleil se glaça peu à peu.
« Il est là ! On l'a trouvé ! »
Chinoike Tsumi
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«L’orage a envahi le ciel, l’éclair s’est fait d’un grand cri bref, et les richesses de la foudre se répandent.»
Une semaine. Ce fut le temps qu'il fallu au Borgne pour retrouver la pleine possession de ses moyens. Bien heureux de posséder les gênes de son Clan dans ces moments-là, il avait cependant dû passer quelques tests, notamment auprès de Dame Fuyu qui s'inquiétait de plus en plus pour sa santé mentale. Cependant, elle ne trouva rien à redire, laissant avec une pointe d'inquiétude le Borgne sortir de cette chambre où il était confiné depuis trop de temps à son goût. Saluant les quelques personnes qui voulurent prendre de ses nouvelles, il quitta tranquillement la grotte, renouant avec les rayons du soleil qu'il n'avait pas vu depuis trop de temps déjà.
L'esprit apaisé et heureux de pouvoir enfin gambader sur la montagne, il laissa derrière lui le domaine, s'engouffrant, une fois de plus, le long des sentiers sinueux menant au sommet du Mont Interdit. Là-bas, il put voir avec une certaine stupéfaction les dégâts que l'orage avait eut sur la pointe de la montagne. Plus rien ne serait jamais comme avant dans ce bout de monde coupé du reste de la Terre. Pourtant, malgré un temps de découverte pour trouver un chemin lui permettant d'accéder au plus haut, il finit par y arriver, se laissant tomber sur le sol, retrouvant avec un certain apaisement une position de méditation qu'il avait cherché à retrouver dès lors qu'il retrouva l'usage de ses jambes.
Laissant danser la fine brise dans sa chevelure et ressentant la chaleur du soleil sur son visage, Tsumi se laissa aller à ses pensées, cherchant à entendre le doux son de la nature qui l'entourait, s'amusant à imaginer le bruit d'une flûte, que le vent vint très vite remplacer. Un sourire naquît promptement sur son visage lorsqu'il ressentit enfin, et depuis trop de temps, cette sensation de béatitude qui apaisa les dernières douleurs de son corps.
Etait-il pour autant prêt à réaliser l'impossible ? Il voulait y croire. Au plus profond de lui, tournoyaient encore les paroles de ces maîtres spirituels qui l'avaient guidé peu à peu vers ce chemin tortueux et pourtant si salvateur. Se noyant dans l'immensité de l'horizon, son sourire ne quitta pas son visage alors qu'il se remémorait chacune des étapes de son périple. Récupérant un bout de terre dans sa main, il porta son contenu devant lui, cherchant à mettre en avant les principes de Kido-sama, extirpant grâce à son chakra les métaux de la roche qui commencèrent à tournoyer autour de sa main. Comment était-il possible de croire, que tout ceci n'avait pas eu lieu, alors que devant lui, le prodige de cet apprentissage surnaturel prenait vie ? L'avait-il lu quelque part ? Entendu au détour d'une conversation durant une de ses missions ? En son cœur, il connaissait la réponse.
Et ce fut mue par cette vérité qui lui était propre qu'il plongea dans les méandres de son esprit, cherchant à chasser le moindre doute qui pouvait encore subsister. Car si l'impossible était possible par sa seule foi, Tsumi savait qu'il était aujourd'hui capable de déplacer des montagnes. Il suffisait d'y croire suffisamment fort. Déposant sa main sur le sol, il se releva, reprenant cette position qu'il n'avait, semble-t-il, connu que dans ses songes. D'un pas assuré, il s'ancra dans le sol, réalisant les signes incantatoires que lui avait apprit le vieux Ita avant de puiser sa force dans la terre, cherchant à lier sa volonté avec ses connaissances pour faire vibrer la montagne, une fois de plus. Cela fut-il suffisant ? Pas vraiment. Son état faisant, il était dur d'imaginer le Loup Solitaire réussir cette entreprise aussi aisément. Mais n'était-il pas là pour prouver que tout était possible en ce monde ? Au plus profond de lui-même, il savait, que s'il le désirait assez fort, il pouvait changer son étoile et créer ce que nul autre n'était capable. Ne l'avait-il pas fait en apprenant seul grâce à la nature, les prémices de son art shinobi ?
Un nuage parcouru alors l'horizon, cachant la lueur du soleil au Borgne qui ouvrit son œil. Etait-ce un signe du Dieu Raijin ? Nul doute que son maître Jinpachi lui aurait dit qu'il s'agissait d'un bon présage. Oui, il avait décidé d'y croire, et rien ne pouvait l'empêcher de réaliser son dessein. Aussi, il réalisa à nouveau les incantations, puisant dans la terre pour y dénicher la puissance de la nature dont il avait besoin. Ce fut, fastidieux, bien plus que cela n'avait pu l'être dans cette fausse réalité où il avait été plongé. Car si dans ce cas de figure, son esprit était seul maître. Ici, il devait faire face à la vérité de son corps qui, aurait peut-être mérité un peu plus de repos ? Cela ne l'empêcha pas de continuer, serrant la mâchoire pour garder son emprise sur le bout de métal qui commençait à se frayer un chemin jusqu'à la surface. Sa dernière réussite n'était pas une illusion. Elle lui avait peut-être valu beaucoup de souffrance, mais elle était bien réelle. Puisant dans sa volonté la plus profonde, le Borgne retenta à nouveau, puis encore une fois, ne pouvant se laisser emporter par ce flot d'échec.
L'astre diurne continua sa route, jouant de sa lumière sur le pauvre être qui vainement, tentait de réaliser l'impossible. « Une tour... Juste une... » se dit-il en continuant ses essais, se demandant bien où il pouvait ainsi échouer, lorsque la réponse se glissa le long de sa chevelure, chantant à son oreille l'ode qui apaisa son âme. La réponse était là, il la connaissait et pourtant, il en avait fait abstraction. Sans doute trop impatient pour accepter le fait que malgré sa volonté et ses connaissances, il devait également écouter la nature et son corps pour qu'ils ne fassent plus qu'un. Le contrôle pour seule finalité ne l'aiderai pas. Une évidence qui le fit sourire alors qu'il se replaça à nouveau, fermant les yeux pour mieux comprendre le son d'un murmure que le vent glissait à son attention.
La montagne trembla une nouvelle fois, tandis qu'un épais pilier de métal et de roche s'extirpa, non sans mal à la surface, surplombant de toute sa beauté la vallée en contre-bas. Fier de cette petite réussite, Tsumi serra le poing tout en affichant un épais sourire tandis que l'édifice commença à retourner vers la terre, retrouvant dans un vrombissement terrible sa place au sein de la nature.
Reposant son corps sur le sol, le Borgne observa un temps le ciel, à la fois heureux d'avoir réussi ce qu'il pensait n'être qu'une fable, mais tout de même agacé de ne pas avoir réussi la prouesse dans son entièreté. Le chemin serait sans doute encore long avant d'arriver à une totale réussite, cependant... Il ne pouvait décemment pas en rester là. Relevant la tête, il vit à l'horizon la montagne où devait se trouver non-loin la maison du Maître Forgeron, puis, un peu plus sur la droite, celle où il s'était réveillé après avoir fait la connaissance du Maître du Dojo, avec, plus au sud, le haut mont sur lequel il avait retrouvé la paix en son âme grâce aux enseignements du Maître d'Arme.
Etait-ce une coïncidence ? Il ne voulait pas croire à la chance, mais bel et bien au destin. Si bien qu'il se releva à nouveau, motiver par l'envie de réaliser ce que nul n'aurait cru possible. Puisant, encore une fois, dans les méandres de son être la force nécessaire pour faire trembler la terre une fois de plus. Fermant l'oeil, il chercha à entendre la nature, qui commença à lui susurrer quelques notes mélodieuses, faisant vibrer son âme tandis que son cœur se remplit de la force de la foi. Ses mains bougèrent une fois de plus et ses pieds, s'ancrer plus profondément dans le sol. Il était temps.
Chinoike Tsumi
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La lueur du soleil commençait à faiblir, plongeant peu à peu l'Isthme dans la pénombre, alors que le vent s'invitait plus intensément sur le sommet de ce haut mont où Tsumi était depuis plusieurs heures maintenant. Il avait enfin réussi, non sans mal, à ériger la première colonne de métal qui lui permettrait de réaliser cet impossible qu'il désirait pourtant si ardemment. Il était temps pour lui de faire briller les éclairs dans le ciel Qu'importait le temps que cela lui prendrait, il voulait y arriver.
Ses mains s'agitèrent, réalisant les mudras qu'il avait répété encore et encore pendant des heures durant sa convalescence, alors qu'en contre-bas, Dame Fuyu le regardait, inquiet qu'il ne se blessa à nouveau dans cette vaine tentative. Pourtant, rien ne sembla distraire le garçon qui prit une grande inspiration, rouvrant un œil déterminé sur ce monde qui s'étendait à ses pieds. Son chakra commença à s'emmagasiner dans son corps, faisant tournoyer les pôles élémentaires du Raiton qui laissèrent échapper de fins éclairs de la peau du Borgne. Ce fut alors que dans un cri il posa sa main sur le sol, commanda au métal de s'extirper des tréfonds de la terre. Une action difficile, mais qui sembla étrangement plus aisé qu'à sa dernière tentative. Un léger sourire de satisfaction se dessina sur son visage alors qu'il ancra son esprit sur la tâche à accomplir. Car il ne s'agissait là que de la première pierre de cet immense édifice. Ce fut alors qu'une rafale de vent vint hurler à son oreille un message qui mit fin à son rictus, portant son attention sur le Mont Chishiki puisant dans son cœur la force de faire jaillir un autre pilier qui mit du temps à sortir de terre.
« Dame Fuyu, que fait Tsumi là-haut ? » demanda Zennosuke en arrivant auprès de la doyenne. « Je crois qu'il essais d'appréhender une vieille arcane élémentaire... » répondit la vieille Dame, souriant devant les progrès de son élève. « Et, c'est sans danger ? » « Hmpf... Tu sais, lorsque nous étions encore un grand Clan au sein du Sekai, j'ai eu l'honneur de me battre aux côtés de trois combattants exceptionnels qui étaient capables de commander à la terre pour déchaîner le Tonnerre... » « Quel est le rapport avec Tsumi ? » « Et bien, je ne sais comment... »
Un grognement terrible naquît du sommet du Mont Ishi, faisant tomber à genou le Borgne qui peinait de plus en plus à maintenir son emprise sur les deux piliers déjà sortit du sol. Un élan de faiblesse qui les fit doucement redescendre vers la terre, tandis qu'il serrait de plus en plus la mâchoire, cherchant au plus profond de lui la force pour ne pas faiblir.
« Mais il a rencontré ces trois hommes... » « Et qui étaient-ils ?... »
Tsumi se releva alors difficilement, ancrant plus profondément ses pieds dans la terre tout en reprenant sa concentration. Déversant un peu plus de chakra et puisant dans sa volonté, les deux piliers s'arrêtèrent, ressortant d'avantage alors que le troisième continuait péniblement sa route vers la surface, son ascension entre-coupé par les cris de douleurs du Borgne qui ne voulait pourtant rien lâcher.
« Kido Yoshimitsu... Le Maître Forgeron qui, par ses connaissances, nous a permit de nous relever lorsque nous étions au plus bas... »
« Allez....allez... » souffla le Renégat tandis que la troisième tour termina sa course dans un tremblement terrible, ne manquant pas d'afficher un rictus sur le visage du shinobi qui disparu aussitôt qu'il sentit ses réserves de chakra lui filer entre les doigts. Pourtant, il était si proche du but ! Il ne pouvait pas tout laisser tomber maintenant. Pas après tous les efforts qu'il avait produit pour en arriver là.
« Ita Heihachi... Un Maître en Art Martiaux dont la Volonté nous a permit de survivre aux Uchihas, même si cela lui a coûté la vie. »
Il sentait dans ses veines les forces qui commençaient à lui manquer. Pour autant, il ne voulait pas s'arrêter. Si bien que son attention se porta sur la dernière des quatre montagnes. Le Mont Maindo était là, à porté et pourtant si loin pour le pauvre Chinoike qui sentait tout son corps tremblait sous la tension insoutenable de cette arcane sans doute bien trop puissante pour le shinobi qu'il était. Mais cela n'importait plus désormais. Cherchant à calmer son esprit et à se focaliser sur l'essentiel, une nouvelle rafale vint à son encontre, glissant sur la peau de son visage, faisant virevolter ses cheveux, le plongeant dans une quiétude contrastant avec la peine qui se lisait sur son visage. « Je t'entends... » murmura-t-il alors qu'au loin, l'on pouvait voir apparaître le dernier pilier qui commençait à sortir.
« Et le dernier... Mon ami... Tamashi Wan, dont la Sagesse guide encore nos pas durant cette sombre épreuve que le Clan vit depuis bien trop longtemps maintenant... » « Et vous dites que Tsumi les a rencontré ? » « C'est ce qu'il m'a dit... » « Et vous le croyez ? » Dame Fuyu se retourna alors vers le Conseiller, affichant un léger sourire, comme si enfin, elle comprenait. « Lorsqu'on me la confier, je n'aurais pas parier un sou sur ce garçon... Et pourtant aujourd'hui, il réalise seul ce qu'aucun de nous ne serait peut-être plus capable... »
Un hurlement surgit du Mont Interdit, dont Tsumi avait brisé la pointe il y a plusieurs semaines, comme un message envers le monde et le Sekai, qu'à l'image d'aujourd'hui et de ce dernier pilier qui fit trembler la terre en arrivant au point culminant de sa course, que rien, ni personne ne pouvait désormais lui dire que quelque chose était impossible. Soulagé d'avoir fait ce qui pour lui, était le plus dur, il ne brisa pas pour autant sa concentration, regardant avec férocité la tour qui lui faisait face, réalisant les derniers mudras de l'incantation, chargeant tout le chakra qui pouvait lui rester dans un ultime geste, celui de poser sa main sur le morceau de métal brute.
« Alors oui... Je crois en lui. »
Et dans un ultime hurlement, il se chargea d'électricité qui, guidé par les Forces Invisibles, parcouru les distances qui les séparaient des autres piliers, créant une cage de foudre qui zébrèrent le ciel de milliers d'éclairs.
Certes, cela n'était pas parfait, mais l'important n'était pas là. Pour Tsumi, ce qui comptait n'était pas d'y arriver du premier coup, ni facilement, non. Tout résidait dans le voyage et le fait de s'en savoir capable.
« Ahah...j'ai réussi... » souffla-t-il en lâchant une dernière larme avant de sombrer une fois de plus dans l'inconscience.