Les lames jumelles de Nantekotta - Feat Ayaya

"Police d'Uzushio,  les mains en l'air !"

Comme apparue de nulle part, l'enjouée Miyamoto se laissa choir de son poste d'observation aérien pour atterrir non loin de son coéquipier. Katana à l'air, elle le faisait déjà mouliner avec un grand sourire, impatiente de se battre. Enfin un peu d'action dans cette journée morne !

il faut dire que la jeune femme avait (une fois de plus) manqué des cours, et s'était donc discrètement enfuie par le mur est du domaine Miyamoto. De là, elle s'était laissée déambuler en ville au gré des vents, allant rendre visite à Masa en premier temps mais pour tomber face à une porte close, pour finalement aller flâner dans sur les voies marchandes. Certes, elle ne pouvait rien se payer, mais c'était toujours amusant de faire comme si avant de partir en courant lorsqu'elle se faisait reconnaître par des marchands.

Sa dernière altercation l'avait obligée à grimper sur le toit d'une des maisons côtières, où elle était finalement restée pour apprécier l'air frais venant du large. Elle était bien, là haut, loin du brouhaha de la ville et des problèmes.

Mais, son attention finit par être de nouveau sollicitée lorsqu'elle aperçut, au loin, trois hommes commencer à fiche le cirque. Aya n'était pas particulièrement du genre zélée pour faire respecter l'ordre, mais il faut dire que la perspective d'une baston la motivait particulièrement. Alors, si l'on pouvait le faire tout en faisant une bonne action, c'était que du bonus, non ?

Elle se déplaça donc de toit et toit pour arriver au niveau des trois hommes, apercevant avec surprise (mais non déplaisir) que Gintaro était déjà sur les lieux. Deux contre trois, c'était équilibré ! Et c'est ainsi qu'Aya la justicière arriva sur les lieux du crime.

Mais les balourds ne semblaient pas vraiment impressionnés. Au contraire, ils semblaient déterminés à ne pas prendre leurs deux adversaires au sérieux.

"Allons bon ! J'crois qu'on a du morveux à calmer."

L'homme de droite, trapu mais costaud, dégaina ce qui semblait être une sorte de grosse hache. Le plus grand, à gauche, sortit à son tour une grande bardiche usée, marquée par l'usage. Le dernier, plus fin, sortit de son fourreau une lame d'ébène à la longueur inhabituelle. Une épée à une main et demie... Ils avaient l'air de savoir ce qu'ils faisaient, et d'avoir un égo surdimensionné. Attaquer des enfants à l'arme de guerre, c'est un peu extrême.

"Hum. Salut gingin."

Peut être que la géniale Miyamoto avait légèrement surestimé ses capacités. Elle jeta un regard en direction de Gintaro, comme pour s'assurer qu'il serait assez solide pour l'épreuve qui les attendais. Mieux, aurait-il un plan plus élaboré que celui de la genin ? (simple, mais efficace)

La solution de Gintaro fut en réalité encore plus simple que celle de la Miyamoto, bien qu'un peu surprenante. En moins de temps qu'il ne lui fallu pour dire ouf, la jeune femme se retrouva entrainée par son coéquipier qui lui tenait fermement la main. Il la traina dans un dédale de petites rues, éloignant les deux compères et leurs trois agresseurs du fracas de la foule.

Aya se laissa faire, un peu interloquée par l'attitude du jeune homme. Fuir, elle connaissait bien, mais elle ne pensait pas que ça serait du genre de Gintaro. Et puis, c'était rare qu'on lui tienne la main ! C'était même un peu gênant. Ça empêchait la jeune femme de pouvoir se déplacer librement comme elle le souhaitais, et ça l'empêchais de pouvoir ranger son katana qui virevoltait en même tant qu'eux. Mais, tant pis ! Elle s’accommoda de la situation, espérant cependant que la course s'arrêterait bientôt.

Et ce fut le cas ! Après quelques minutes de zig-zags intenses, les deux genin s'engouffrèrent dans une ruelle et Gintaro fit apparaître un clone de foudre impressionnant de réalisme qui s'occupa de leurrer les bandits décidément pas très futés.

Les deux camarades reprenant leur souffle, gintaro prit la parole plus vite que la jeune femme. Elle répondit bien vite à son interrogation, partageant elle aussi ses suspicions.

"Je sais pas non plus ce que fichent mes cousins. Ça fait quelques temps que les gardes se font du côté des Omura, j'ai entendu mon père en parler mais je sais pas pourquoi."

Il s'excusa, mais la Miyamoto balaya ses excuses d'un geste de la main nonchalent.

"T'inquiète, c'était une bonne idée."

Il est en effet possible que la genin, emportée par l'ardeur du combat, aurait causé de grands dommages dans le village caché des tourbillons ce qui lui aurait valu un détour par la case prison et châtiment. Nul doute que Gintaro venait de lui sauver la mise, car jamais la jeune femme n'y aurait pensé d'elle même. Cependant, avant de partir en chasse, elle attira l'attention de son camarade sur un point qui l'intriguait.

"J'irai bien leur faire leur fête, mais je voulais juste savoir un truc avant. Le clone que tu as fait apparaître, c'était du chakra de foudre, c'est bien ça ? C'est ton... élément ?"

Les yeux pourpres de la genin se teintèrent d'étoiles lorsqu'elle aborda le sujet du chakra. Ses connaissances sur le sujet étaient très restreintes car elle avait toujours eu de très grandes difficultés à maîtriser le sien, et donc elle était toujours prête à en apprendre plus sur ce mystérieux chakra.

Elle savait qu'il existait différents types de chakra, mais de là à tous les connaître et les reconnaitre... Il lui restait un grand chemin. Elle ne savait même pas de quel type était le sien, c'est pour dire. Mais si cela lui permettait d'en savoir plus également sur Gintaro, elle était preneuse.

Sanada sanada sanada et encore Sanada. Il était partout ! On aurait dit que personne ne pouvait vivre dans ce village sans l'aide de Sanada. La genin ne supportait pas les manières du jeune sage, ni sa suffisance et son arrogance, alors qu'il n’était son aîné que de 3 ans. Un jour, elle aussi serait aussi indispensable que l'extraordinaire Sanada. Peuh.

Hormis ça, la Miyamoto était ravie d'avoir l'opportunité de découvrir son affinité. Elle avait probablement du sécher le cours qui permettait de le savoir, mais elle préférait cent fois la découvrir aux cotés de Gingin. Plus qu'à espérer être d'élément raiton ! Ceci dit, si ça impliquait d'aller voir sanada... Mouais. Tout sauf raiton, du coup.

Abandonnant l'idée de courir après les méchants (après tout, ils allaient bien finir par se faire arrêter un de ces 4), les deux compères arrivèrent devant la présumée maison de Gintaro. C'était une petite maison, assez semblable à celles qu'on pouvait voir un peu partout dans le village. Elle était coquette sans vraiment être aussi opulente et finement construite que son manoir Miyamoto. Une maison simple de non-clanique, en somme.

Elle salua la voisine d'un signe de tête avant d'emboiter le pas à Gintaro, et elle fut frappée par la petitesse du logement. Ça devait faire en tout la taille de la cour interne de sa propre maison. Elle se sentit un peu gênée pour Gingin, et se promit de lui faire visiter sa propre habitation un de ces jours.

Elle nota également que le jeune homme n'avait évoqué que sa mère. Son père était il mort ? C'était une chose courante après tout, chez les shinobis. Il faudrait qu'elle lui demande, mais elle devra trouver le moment opportun. Elle ne souhaitais pas casser la bonne humeur de son cadet !

Elle enleva ses chaussures, hésitant à se séparer de son katana pour finalement hausser les épaules et le garder. Question d'habitude. Elle pénétra dans la chambre de Gingin, tout aussi petite que sa maison mais relativement bien rangée. Elle avait entendu tant de rumeurs sur la chambre des garçons en désordre... Une rumeur reste donc une rumeur. Se demandant où il voulait bien en venir, elle l'observa retourner toute sa chambre en s'appuyant contre un mur.

Finalement, il extrada d'une pile de vêtements une petite feuille qu'il présenta à Aya. Elle l'écouta attentivement, mais ses joues furent prises d'une roseur incontrôlable en entendant le prénom d'Akrillo. Elle avait toujours éprouvé une certaine... curiosité envers le grand Miyamoto, mais n'avait jamais vraiment trop eu l'occasion de le rencontrer en personne. Elle était donc mortellement jalouse envers Gingin.

"Tu as rencontré Akrillo ? C'était à quelle occasion ? Tu le vois souvent ?"

Elle interrompit son flot de questions, laissant à Gingin le temps de répondre, avant de se reconcentrer sur le papier. Le petit bout de feuille semblait la narguer, là, dans sa main, la mettant au défi de l'imprégner de chakra. Un flot de mauvais souvenirs s’immisça dans la tête de la Miyamoto, ses échecs répétés, la douleur... Mais elle se mordit les lèvres.

Et se mit au travail.

Elle se concentra très fort, très très fort, si fort que sa concentration était presque palpable. Puis, difficilement, comme lorsqu'on essaye de déboucher la gorge de quelqu'un, elle vint forcer son chakra à agir, lui arrachant des petits grondements de douleur. Sa main semblait s'enflammer sous l'effort, mais ça finit par marcher.

Elle ouvrit les yeux... pour voir en effet le petit morceau de papier en flammes. Elle le laissa tomber avec un petit couinement de surprise, avant de l'éteindre rapidement avec son pied. Elle le releva pour ramasser délicatement le petit morceau de papier maintenant tout foncé.

"Le katon... woh."

C'était cool. La genin avait une affinité qui lui était toute désignée et à son image : flamboyante.

Les deux genin décidèrent, sous l'impulsion de gintaro, de se rendre au terrain d'entraînement. Il faut dire que le jeune homme semblait déborder d'imagination et voulait partager un peu de ses idées avec la Miyamoto.

C'est donc heureuse de la découverte de son affinité qu'Aya prit le chemin du terrain. Gintaro était de bonne compagnie, bien plus agréable et gentil que la plupart des cousins de l'épéiste. Même si ils parlaient de sujets de la vie de tous les jours, sans grand intérêt, la jeune femme prenait du plaisir en sa compagnie, bien loin de ses préoccupations journalières ou de son devoir. Elle profitait tout simplement de l'instant, petite bulle d'air frais dans ce monde de pression.

Finalement, les deux compères arrivèrent au terrain d'entrainement numéro 3. Situé un peu plus au sud que les autres, il se caractérisait par un plus grand nombre de mannequins régulièrement remplacés par les instances d'Uzushio, ce qui devait probablement générer un nombre d'emplois de menuisiers assez conséquents. Visiblement, un épéiste les avait précédé sur le terrain, car on pouvait notifier d'assez conséquentes entailles sur la plupart des mannequins.

Gintaro prit alors la parole pour expliquer son idée, sortant sa rapière. La Miyamoto avait toujours été dubitative quand à la réelle efficacité d'une rapière, lame finement ouvragée et très précise mais assez peu robuste. Il valait mieux que l'adversaire ne soit pas vêtu d'armure. Alors, à quoi bon avoir une rapière quand on pouvait avoir un katana, plus maniable que la plupart des lames mais plus résistant que la rapière ?

Toujours est-il que les explications du jeune homme ne portaient pas sur le choix de sa lame, mais plutôt sur un usage assez inventif du chakra. Sa lame, luisant d'un bleu pale, semblait soudainement avoir gagné en puissance. Un simple revers de cette dernière suffisait à rendre l’atmosphère électrique, et un simple impact avec le sol créa de petits arcs électriques.

"Woooow !"

Elle ne put retenir une exclamation d'admiration. C'était vraiment un usage super-méga-ultra-cool. Il fallait qu'elle réussisse à faire pareil, à tout prix ! Avoir une lame enflammée ne serait peut-être pas vraiment pratique ou très efficace sur le champ de bataille, mais ça serait sans aucun doute aussi voire plus cool que la lame électrique de gintaro.

"Bon, je vais essayer."

Finalement, c'était un peu comme quand il fallait mettre du chakra sous ses pieds pour grimper aux arbres, mais fallait le mettre dans sa main. Et le faire brûler. Bon, au final, le faire brûler c'était pas si sorcier, c'était un peu comme pour le papier. Mais Aya avait toujours eu du mal quand il s'agissait de manipuler son chakra, ce qui rendait tout de suite la tâche plus ardue.

Mais est-ce qu'une tache impossible allait réfréner l'ardeur de la Miyamoto ? Certainement pas !

Elle se concentra donc de nouveau, dégainant son katana pour le poser devant elle, garde dans la main et lame dans sa paume. Elle prit de grandes inspirations avant de fermer les yeux, tentant d'apprivoiser son chakra. La sensation de brulure habituelle se fit très vite ressentir, particulièrement dans sa main droite, celle qui tenait son katana. Mais elle sera les dents, et continua.

De longues minutes passèrent, minutes pendant lesquelles la jeune femme essaya de stopper le déchainement chaotique de son chakra pour essayer de le canaliser en un point précis. C'était dur comme vouloir essayer de relier un bateau à une bitte d’amarrage avec du fil d'araignée, mais pourtant, ce qui semblait au départ être une tâche impossible devint assez vite possible. La genin entrevoyait un début de solution, qu'elle s'évertua à mettre en œuvre.

Elle fut tirée de sa concentration par une forte chaleur qui s'échappait de sa lame. Elle ouvrir les yeux pour voir son katana flamboyer avec vivacité, les flammes rouges ardentes semblant se nourrir directement depuis la lame argentée. La jeune femme les regarda un instant, comme fascinée par la beauté sauvage se dégageant d'elles, avant de finalement les voir disparaitre aussi fugacement qu'elles étaient venues.

Elle fronça les sourcils, étonnée de leur fugacité. Avait-elle mal fait l'exercice ? Peut-être qu'elle avait mit trop de chakra, et que tout était parti en fumée ? Elle toucha la lame du bout du doigt, et le retira bien vite avec un glapissement de surprise. C'était encore brulant ! Au contact du doigt, la lame avait pris un teint rougeoyant, teint qu'elle perdit peut après.

"Tiens, c'est bizarre ça..."

Elle se releva, faisant tournoyer la lame en un ou deux moulinets ce qui la fit rougir de nouveau, et une forte chaleur s'en dégagea. Elle s'approcha d'un mannequin avec un air déterminé et vint poser son katana dessus... pour voir le mannequin s'embraser subitement !

Elle fit un pas en arrière de surprise, enlevant son épée du mannequin de bois dont l'incendie continuait. Elle jeta un regard perplexe à Gintaro, tenant maintenant son katana à bout de bras, comme si il pouvait se retourner contre elle à tout moment.

"Elle est pas en feu, mais elle fait tout brûler ! C'est normal ça ? Et, euh... comment on l'arrête ? Elle va tout brûler pour toujours ?"

Peut-être que la question aurait été plus pertinente si posée avant d'essayer la technique.

La genin s'empourpra légèrement aux compliments de son cadet, avant de reprendre de sa belle assurance, oubliant toutes ses inquiétudes.

"Héhé, bien sûr que je suis trop forte !"

Elle continua à parler, tentant de mettre en pratique les conseils de gintaro. Tout était dans le dosage et la finesse pour obtenir un résultat acceptable. Certes, maîtriser l'océan chaotique de son être intérieur était mission impossible, mais pourtant le lien qu'elle avait réussi à établir au prix d'une brulure intense depuis sa main lui offrait un chemin depuis lequel elle entrevoyait un début de solution.

Comme un phare luisant au dessus du typhon.

"Tu sais que une fois, j'ai battu un des maîtres épéistes Miyamoto ?"

Bon, il avait pas anticipé le coup de pied dans les parties intimes. Mais ça comptait quand même !

"Et puis, y'a la fois ou j'ai affronté rinkusu-sensei aussi. Tu sais, avant qu'on devienne une équipe, et tout. Il m'a donné un cours d'épée, et il a dit que je me débrouillais vraiment super bien ! Bon, je l'ai pas battu, lui. Mais c'était assez serré quand même !"

Certes, si la genin avait pu effleurer son sensei, ce n'était que parce que Bob avait fait des siennes. Mais ces détails n'avaient aucune importance pour impressionner gingin. Aya n'était pas forcément du genre vantarde, mais c'est le jeune homme qui avait lancé la perche !

"Mais du coup, je me dis que c'est pour ça qu'on est en équipe, tu vois. Moi, je dois être la cheffe-bis quand rinkusu-sensei est pas disponible, et toi tu te débrouille super bien à l'épée aussi, donc comme ça on peut assurer tous les deux. Hana, elle, elle doit être la pour apprendre de nous où je sais pas trop. Je comprends pas ce qu'elle fiche ici. Et puis, blablabla regardez mes manières, regardez comment je suis habillée... Pffff !"

Il faut dire qu'Aya n'était pas vraiment du genre princesse, et ce n'était de toute façon un mode de vie qui n'étais absolument pas répandu dans son clan. Elle avait vécu toute sa vie dans une société considérant l'individu comme une ressource utile, et ce indépendamment de son sexe. Alors, voire l'autre pouffiasse de princesse, là !

Si la lame de la genin avait au fur et à mesure de son monologue commencé à rougeoyer d'une teinte bien plus proche de ce qu'elle était supposée obtenir avec un dosage de plus en plus précis, la genin ne le remarqua même pas.

Courroucée par les réflexions qu'elle venait d'avoir sur son ennemie jurée, elle en oublia l'enjeu de l'entrainement et sa lame de feu, et commença à faire des passes d'armes bien plus standard comme lors d'un entrainement classique. Bim, fente sur la droite qui découpe les robes moches d'Hana. Paf, attaque sur la tête pour lui couper les cheveux. Boum, enchainement qui vient découper en petit morceaux tous ses vêtements. Haha, elle faisait moins la fière, là ! Aya piuvait presque voir ses petits yeux stupides se remplir de larmes. Elle l'avait bien mérité !

La jeune femme prit soudain conscience que l'herbe autour d'elle avait pris feu. Oups.

Elle bondit en arrière, profitant que les flammes ne soient pas encore trop développées pour se mettre à une distance de sécurité suffisante. Mais, euh, comment dire.

"Heuuu, gingin ? Tu crois pas que les herbes vont bruler de plus en plus, et que ça pourrait atteindre le village si on fait rien ?"

Oh-oh.

Fallait-il vraiment enseigner à Aya à manipuler le feu ?

La jeune femme avait plissé les yeux lorsque le jeune homme avait évoqué Akrillo-sensei. Ce n'était pas la première fois en plus ! Elle l'enviait un peu. Il devait être proche du grand Miyamoto ombrageux qui était tellement classe et sombre et mystérieux et super-trop-cool...

Quand à hana, gintaro n'était décidément pas objectif. De toute façon elle n'était pas surprise, si l'horrible sorcière avait réussi à charmer son sensei elle aurait tout à fait pu faire de même pour Gintaro. Son terrible sortilège devait ne fonctionner que sur les hommes, et il était diablement efficace ! La jeune femme ne pouvait pas comprendre comment ses camarades lui trouvaient autant de qualités autrement, alors qu'elle était objectivement nulle.

Enfin bref, elle avait d'autre problèmes à gérer pour le moment. Si des shinobi avaient pu éteindre l'incendie, ça allait surement barder pour eux, et ils feraient mieux de déguerpir avant qu'il ne soit trop...

C’est vous qui êtes à l’origine du feu ?

Oh-oh. Vite, un mensonge.

"Alors non, et vous allez pas me croire mais c'est un dragon qui..."

"Oui, c’est ma faute, on était en train de s’entraîner et une technique a commencé à mettre le feu à l’herbe qui c’est propagé."

La Miyamoto jetta un regard interloqué à Gintaro. Mais, il était stupide ou quoi ? C'était quoi, ça ??! L'enfant modèle qui admet ses echecs, là ?!! C'était intolérable. Toute l'éducation du jeune homme était à revoir !

Alors qu'il s'apprêtait à suivre le garde, Aya se saisit de la main de son cadet et le tira vers elle, lui chuchotant :

"On se tire."

Et, d'un seul coup, elle se mit à courir aussi vite qu'elle le pouvait. Le Miyamoto, qui regardait la scène d'un œil un peu éteint, sursauta en remarquant l’identité de la fuyarde.

"EH, MAIS C'EST AYA ! CA FAIT 2H QUE RYOTA TE CHERCHE ! VIENS ICI !"

La jeune fille grimaça mais ne se retourna pas. Ryota, le prof de philosophie, devait être en train de retourner Uzu depuis son escapade et rien que l'idée de voir son crâne chauve révulsait au plus haut point la Miyamoto. Il fallait partir de toute urgence !

Alors ils coururent. La genin fila comme l'éclair, sentant le Miyamoto sur ses pas. Mine de rien, à force de les faire lui courir après, elle devait participer à la forme physique générale de ses cousins. Il courrait vite, mais la jeune femme était invincible lorsqu'il s'agissait de se perdre dans Uzu. le petit dédale de rues n'avait aucun secret pour elle, et, passant d'intersection en intersection, elle se plaqua soudain dans un interstice avec Gintaro et retint son souffle.

Les pas lourds du Miyamoto devinrent plus forts, se rapprochant d'eux... puis diminuèrent, jusqu'à disparaître complètement.Ils étaient sauvés !

La genin adressa un sourire radieux à Gintaro... qui était plaqué contre elle depuis plusieurs minutes. Ses joues devinrent écarlates et son coeur se mit à battre un peu plus vite, prenant soudainement conscience que le petit gintaro avait bien grandi, et il était maintenant un individu tout à fait... heum. Heum, heum.

HEUM.