Le bruit des vagues, le vent soufflant sur le visage d'Akeno, le doux chant des oiseaux faisant route vers l'horizon. Un véritable appel à la liberté pour la demoiselle qui regarde d'un air mélancolique l'étendue bleu marin face à elle. Sous sa forme de kunoichi « standard », Akeno s'est mise dans l'idée d'étudier tout ce qui touche de près ou de loin aux bateaux. Après tout suite à la première mission avec l'équipe et les quelques échos que la demoiselle aux cheveux noir de jais a pu entendre ici et là, la plupart du temps, un navire est nécessaire aux déplacements.
Si à nouveau le navire sur lequel elle monte doit se faire attaquer, alors autant savoir comment tout ça fonctionne. La réponse glaciale de Shiki sur d'éventuel piège sur un navire à quelque peu agacé la femme. Se faire rembarrer sans donner de meilleurs exemples et rester passif avant que l'ennemi leur tombe dans un coin de figure. Ça n'a vraiment pas plus à la demoiselle qui aime avoir des coups d'avance.
Parmi toutes les informations qu'elle a pu avoir, un nom semble ressortir du lot, un Shinobi qui s'est fait pirate mais au service du village d'Uzushio. Une curieuse chose vu que la piraterie est avant tout un symbole de liberté. Il faut croire que l'équipage du Densetsu est une véritable anomalie dans le domaine pour le plus grand plaisir d'Akeno. Les anomalies, elle adore ça, le peu conventionnel... Et puis, quoi de mieux qu'apprendre avec des pirates ? Elle n'a cependant réussi qu'à avoir qu'un nom, celui du capitaine, un ninja du nom de Ōshanburazā Rinkusu. Un chuunin qui a tout de même su se démarquer par ses compétences et son talent à la tête non seulement de ce navire, mais aussi d'une équipe classique de ninja.
Observant le navire, Akeno fait vibrer les planches de l'embarcadère avec ses légers talons et s'approche du pont reliant le navire au port. Regardant un peu les membres d'équipage qui semble assez occupé, la jeune femme reste donc plantée là en attendant qu'un des hommes daigne la remarquer. Sa beauté physique devrait suffisamment attirer l’œil d'un des hommes du navire et c'est seulement à ce moment que la demoiselle demandera si le capitaine est présent à bord et s'il est disponible pour une discussion.
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La technique du Kaizou Gotai permet à l'utilisateur de transformer son corps à la manière du Henge mais en beaucoup plus poussé car il s'agit d'une réelle transformation physique. Remodelant la fumée de son corps, l'utilisateur peut prendre l'apparence de n'importe quel être humain, inventé ou copié d'après un modèle (qu'il faudra avoir examiné en détail pendant au moins un tour complet). La transformation ne peut être brisée facilement puisque l'utilisateur reconstruit rapidement son corps grâce à la fumée, son par une technique Fûton de rang B (voire C si l'utilisateur à une Constitution inférieur ou rang de la technique employée). Un ninja Senseur peut voir la supercherie s'il connait la signature du chakra de l'utilisateur ou de la cible de la copie (si elle existe) et un utilisateur du Sharingan à 3 tomoe ou du Byakugan détectera l'utilisation d'une technique. Cette technique ne reproduit pas l'odeur de quelqu'un, un ninja doté d'un Odorat Surdéveloppé et connaissant l'odeur de la cible ou de l'utilisateur ne sera pas trompé.
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Ōshanburazā Rinkusu
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« Le théâtre est le domaine des apparences. » Louis Jouvet
Regarder la vie dans un grain de sable et se laisser envoûter par l'immensité du monde. Les hommes, comme toute chose vivante sur cette terre ne sont qu'éphémères, capable de s'évanouir dans la brise matinale comme dans les plus violentes tempêtes. Mais s'il y avait bien une chose dont j'avais conscience, c'était que rien, ici, n'arrivait réellement pas hasard.
Tout ce qu'il arrivait de bons ou de mauvais, je m'en étais fait une raison, voyant tout ceci comme une chance de prouver à nouveau que j'étais capable du meilleur, comme du pire. Ma vie de pirate n'avait pas été jonché que de beaux instants et de liberté comme on peut l'entendre. Car lorsque ta survis dépend de la déchéance d'un navire, ce n'était pas un bateau que tu coulais, mais la vie de dizaine de personne avec. Telle va cette maîtresse cruelle qui va et vient entre ses amants, n'offrant jamais la même chance deux fois de suite...
Et étrangement, ce jour-là, alors qu'une nouvelle rencontre s'apprêtait à avoir lieu, je m'étais rendu chez une amie, quittant un instant mes occupations de Capitaine pour prendre des nouvelles de cette femme, qui, bon grès mal grès, m'avait sauvé la vie un bon paquet de fois. Son nom n'importe peu et ferait passer cette histoire pour une simple démonstration de puissance qui ne m'intéressait guère à l'époque, et encore moins aujourd'hui. Pourtant, lorsque j'ouvris la porte de son cabinet et la vit, les yeux cernés par la fatigue et les responsabilités, je ne pus m'empêcher de rester un moment avec elle pour lui redonner le sourire. Après tout, n'étais-je pas doué pour cela ?
Mais le temps filait et nous avions tous deux nos propres responsabilités. Elle à l'hôpital, moi auprès de mon équipage. Et nos discussions, bien que variés, avaient encore et toujours tendance à tourner autour d'un seul homme. Ce fut vers les coups des onze heurs que je reprenais le chemin de mon navire, parcourant les rues bondées de la ville avant d'atteindre le quai du Densetsu. Je vous laisse imaginer ma surprise lorsque je vis une demoiselle attendre patiemment au pied du bateau. Qu'attendait-elle ? Je l'ignorais. Peut-être un des membres de l'équipage qui avait réussi à s'enquérir d'une petite amourette ? Je devais l'avouer, la jeune femme était belle, de ces beautés glaciales qui pourtant sait faire fondre le cœur des plus sages. Et plus je la regardais en m'approchant, plus je me disais qu'elle était bien du style à Sas'. Une amie de l'académie peut-être ?
J'arrivais prudemment sur l'embarcadère, ne désirant pas faire fuir cet oiseau qu'un de mes hommes avait peut-être déjà attrapé. M'avançant jusqu'à son niveau, je regarda son visage avant de regarder l'équipage. La curiosité me piquait au vif, je voulais savoir lequel de ces gredins avait su piquer au cœur pareille beauté. Cela ferait une bonne vengeance pour quiconque m'embêterait à nouveau avec Hana.
La brise marine légère fait doucement s'envoler les cheveux d'Akeno tandis qu'en même temps, ces mots résonnent à travers ces oreilles. « Je peux vous aider ?» ces mots qui la fait doucement sourire en commissure des lèvres. Enfin quelqu'un qui vient lui adresser la parole, certes ce n'est pas un des membres du navire qui descend directement la voir, mais un jeune homme blond qui ferait même enfantin avec un tel physique. Mais l'expérience semble parler à travers ces yeux bleu turquoise comme la mer se trouvant juste à côté. Du haut de ses 1 mètre 90, la demoiselle se tourne son visage vers l'homme avant de répondre :
- Bonjour, peut-être pouvez vous m'aider en effet. Je recherche le propriétaire de ce navire, sauriez vous me l'indiquer ?
Le regard perçant, voir glacial, elle examine de haut en bas l'homme en face d'elle, cherchant le moindre indice sur sa tenue, sur son attitude, des signes distinctifs. Et même pourquoi pas, des inspirations pour de futur formes inventés. D'un rapide coup d'oeil, elle vérifie qu'aucun autre navire soit amarrer à cette embarcadère pour déduire qu'il s'agit potentiellement d'un des membres de l'équipage, ou un des proches peut-être. Akeno décide donc de ne pas perdre de temps et d'expliciter la raison de sa venue :
- Je suis ici à la base car j'aimerais en apprendre plus sur la vie en mer, mais plus encore, sur la piraterie. Étant donné que le village est basé sur une ile, la majeure partie de nos missions en extérieur se voit forcément accompagné d'un voyage en mer. Mes dernières expériences ont fait que j'ai rencontré des pirates en mer, malgré le fait que la situation a été plus que bien géré, j'avoue que pendant l'espace d'un instant, je me suis rendu compte que je ne connaissais rien sur le milieu. Comment se défendre et attaquer un navire, les différentes tactiques employés par les marins. Tant d'information qui me manque pour pouvoir parfaitement exploiter la situation à mon avantage. Et comme la réputation du capitaine le précède... Autant apprendre avec les meilleurs, n'ai-je pas raison ?
Sur le dernier morceau de phrase, Akeno fait une légère variation de phrase tendancieuse, limite aguicheuse. Est-ce volontaire ou complètement naturel chez la demoiselle de parler ainsi ? Aller savoir, la séduction dans la peau et il faut savoir essayer de ferrer le maximum de poisson possible. Son regard un peu plus chaleureux après ces dires, la main droite sur sa hanche, la jambe gauche légèrement décalé vers l'extérieur, Akeno fait tout pour se mettre en valeur par sa simple gestuelle. Chaque mouvement est à la fois assez lent et subtile pour donner un côté à la créature les formes et les aspects de tentation. Un épreuve difficile pour beaucoup d'homme mais il y en a également quelques uns qui arrive à résister. Les meilleurs, les plus intéressants car ils représentent le défi. C'est avant tout grâce à des hommes de ce genre qu'Akeno perfectionne ses mimiques et ses approches pour plaire d'un premier regard quand elle est transformée.
La main libre venant entre ses deux seins, la demoiselle prend un air faussement confus pour reprendre la parole en effectuant une courbette assez basse pour que l'homme puisse profiter de la belle vue :
- J'en oublie les bonnes manières, je me nomme Domotaï.
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Ōshanburazā Rinkusu
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« Le théâtre est le domaine des apparences. » Louis Jouvet
Belle, elle pouvait l'être. Attirante ? Très certainement, et pourtant, dans le tumulte de la brise marine qui caressait nos cheveux, sa voix me laissa un temps songeur. Comme une impression de déjà vu lointain, ce genre de pressentiment qui à l'image d'une piqûre de moustique vous gratte inlassablement jusqu'aux méandres de votre subconscient. Et plus je l'écoutais parler, plus cette impression se marquait d'avantage dans mon esprit, alors que je découvrais avec une pointe de déception, la raison de sa venue. Mais avant cela, elle avait demandé à me rencontrer, ou du moins, à connaître l'identité du Capitaine du Densetsu. Un quiproquo qui me fit lui sourire de bon cœur, prêt à lui faire part de mon identité lorsqu'elle commença à expliquer plus en profondeur ce qu'elle me voulait.
Une curieuse, voilà comment je la percevais au tout début. Désireuse d'en apprendre plus sur cette vie que tous envies avec une déraisonnable confusion de la réalité des faits. Qu'il est plaisant de se dire que chaque jour est une aventure, lorsque l'on ne connaît pas le revers de cette médaille qui fut ma vie pendant tant d'année. Mais à l'époque, je n'avais pas ce même recule qu'aujourd'hui, et au moment où je rencontrais cet oiseau, je ne pus qu'apprécier pareille avidité quant à l'apprentissage de nos mœurs. Mais le plaisir fut de courte durée lorsqu'elle parla de « mission », offrant à la discussion une tournure bien trop abrupte pour moi. Un virage à quatre-vingt dix degrés qui passa plus ou moins bien, me faisant effacer mon sourire pour quelque chose de plus discret, alors qu'une pointe de mépris vint tinter mes yeux lorsqu'elle expliqua avoir combattu ceux qui étaient mes frères d'armes. La jeune femme ne voulait qu'apprendre pour détruire ce qui m'était cher.
Et si j'appréciais la méthode, qui trahissait chez elle une certaine intelligence pratique, je ne pouvais clairement pas faire la sourde oreille à pareille discours. Il y a dans les mots, une force insoupçonné qu'en tant que Pirate, je me devais de maîtriser. Et lorsque mon oreille entendit les mots : Défense, attaque, tactique, information, exploitation, avantage, je ne pus que me rendre compte que j'étais face à une de ces kunoichis d'Uzushio qui, au vu de son apparence, ne devait pas en être à son coup d'essai. Cela fut d'autant plus évident lorsque je pus percevoir dans ses derniers mots une certaine note tendancieuse à ses propos. Flatter l'autre pour obtenir ses louanges, user de ses charmes pour atteindre son objectif. Bref, une ninja.
Je la regardais un instant, interdit, me demandant comment j'allais gérer ce spécimen lorsqu'elle se présenta, elle et son décolleté à mon regard qui, je dois l'avouer, se perdit un instant dans la vue plus que périlleuse qui s'offrait à moi. Et allez savoir pourquoi. Certains diraient l'envie de jouer, d'autres, un certain masochisme mais, je voulais voir, jusqu'où cette femme serait prête à aller pour effleurer l'objet de sa convoitise.
« Yatano, enchanté... » lui répondis-je en m'inclinant, quittant un temps le contacte avec elle avant de me redresser, lui offrant un sourire détendu. « Le Capitaine n'est malheureusement pas présent, mais je me ferais une joie de répondre à vos questions ! » Je passais devant elle, mes gestes trahissant une certaine féminité, lui faisant signe de me suivre alors que j'avançais sur le pont, lui expliquant que nous arriverons bientôt sur le Pont principal où tout l'équipage continua son affaire, jusqu'à ce que ma voix se fit entendre sur tout l'appareille.
« Les gars ! Hirondelle à bord ! »
Tous répondirent par un tonitruant « Hoy ! » avant de retourner à sa besogne, alors que je fis signe à Domotaï de me suivre jusqu'au haut-pont prêt de la barre où se trouvait une table avec différentes cartes et instruments de navigations. Je me retournais alors, amplifiant mes gestes d'une manière théâtrale, mais qui, avec ma façon de parler, aurait pu en dire long sur ce personnage que je jouais (trop bien) alors pour la Kunoichi face à moi.
« Alors dites-moi tout ! Qu'est ce que vous aimeriez savoir en premier lieu ? Vous voulez une ptit rhum pour vous réchauffer ?» lui proposais-je en lui montrant la bouteille. « halloween »
Les charmes ont visiblement leurs effets, n'importe quel homme se voit un minimum affecté par les vils stratagèmes de la kunoichi, enfin du moins... à ses yeux. Ne relevant pas le moment d'absence du dénommé Yatano dans la belle vue qu'elle a pu proposer, Akeno semble quelque peu déçu de ne pas avoir plus rapidement le capitaine en face à face, mais bon, le brave homme semble tout de même faire son nécessaire pour contenter la femme aux cheveux noir de jais.
Observant l'homme menant la route vers le navire, la femme ne peut s'empêcher d'arquer un sourcil en constatant la démarche féminine du blond. Peut-être que cet individu fait partie de ces personnes sensible aux femmes mais qui agissent aussi comme tel, les mystères de la nature. Dans tous les cas, sa curiosité ne fait que s'alimenter de plus belle avec le code balancé à l'équipage. Serait-elle l'hirondelle ? Si c'est le cas, quelle est la signification ? Un oiseau à attraper ? À ne pas effrayer pour éviter de le faire s'envoler ? En tout cas, tout l'équipage semble avoir compris la chose avec une réponse en cœur. Une image qui ne fait qu'alimenter le cliché des équipages pirates soudés et unis face à l'adversité pour combattre leurs désirs de liberté.
Profitant de l'air marin, les cheveux noirs de la demoiselle s'envolent un peu au grès du vent sans pour autant être gênant, laissant un parfum fruité mélangé à une odeur de fleur envahir les narines des malheureux qui sont dans la trajectoire. Une odeur enivrante mais dangereuse aussi quand on connaît la demoiselle. Regardant la table, son regard perçant analyse les instruments et les différentes cartes, se demandant bien comment tout ceci fonctionne tandis que l'homme propose vulgairement un verre d'alcool.
D'un geste de la main polie, Akeno se contente de répondre amicalement bien qu'un peu froide malgré elle :
- Non merci, je tiens à garder les idées claires et rester un minimum présentable pour rencontrer votre capitaine.
Restant debout à côté d'une chaise calée sous la table, la femme ne compte absolument pas s’asseoir d'elle-même. Faisant sa diva pour qu'on lui retire la chaise pour qu'elle puisse se reposer, la femme reste donc debout en regardant la bouteille de rhum puis l'homme en coin d’œil :
- Pensez-vous pas que vous devriez attendre l'autorisation de votre supérieur avant de donner ce genre d'information à une parfaite inconnue ?
Claquant de la langue, la demoiselle regarde les membres de l'équipage tous à l'oeuvre, tous en train de faire quelque chose. Tous, sauf un... Pourquoi Yatano est le seul à avoir un quartier libre pendant que les autres sont au travail ? Un léger sourire en commissure de lèvre, Akeno regarde de nouveau son interlocuteur en demandant avec une certaine malice :
- Sauf si je me trompe et que j'ai affaire à quelqu'un de plus important qu'un simple membre d'équipage ? Je ne peux noter le fait que vous êtes le seul à être venu me voir alors que vos compagnons sont débordés par la tache qui leur a été donnée.
Sa main vient alors doucement caresser le bois de la table tandis qu'elle se rapproche de l'homme de manière tendancieuse, son ongle de l'index dessinant une ligne au fur et à mesure de ses pas sur le bois usé par le vent et le sel.
- Alors que vous, vous revenez du village comme si de rien était. Un traitement de faveur peut-être ? Peut-être... Si on ne prend pas en compte la réponse à l'unanime de l'équipage sans aucune remarque à votre venue...
La femme arrive alors à proximité de l'homme, son ongle laissant la table tranquille pour venir juste sous le menton du jeune homme. Son regard dans le sien, son sourire comme satisfaite de sa propre intelligence tandis qu'elle pose au final sa question :
- En premier lieu... J'aimerais savoir votre poste dans tout ceci.
Visiblement la femme a trouvé quelque chose à creuser et elle ne compte pas lâcher le morceau si facilement.
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« Le théâtre est le domaine des apparences. » Louis Jouvet
Visiblement peu attirée par ma proposition liquide, la jeune femme rebuta ma proposition avec une froideur des plus étonnantes mais qui, pourtant, ne m'empêcha pas de profiter de mon verre, l'avalant d'une traite avant de le reposer et de glisser l'autre verre vers mes lèvres. Bien vite, elle en aurait marre d'attendre avec l’efféminé de l'équipage et voudra s'en aller. Du moins, c'était ce dont j'étais persuadé. Ce que je n'avais pas prévu, ce fut que la jeune femme remarqua ce qu'en tant normal, personne ne voit. Ce qui, du coup, eut pour effet immédiat de m'arrêter dans ma gorgée, la tension montant alors d'un cran alors qu'elle commença à s'avancer vers moi.
Je ne sais pas ce qui était le plus gênant. Voir que mon stratagème était entrain de s'écrouler ? Que Domotai s'avançait comme un serpent en laissant jouer son corps comme un serpent prêt à croquer sa proie le ferait ? Ou l'excuse qui, peu à peu, commença à me venir à l'esprit ? L'un dans l'autre, je ne pus cacher le malaise d'une telle promiscuité entre elle et moi, surtout lorsqu'elle se permit de poser ses doigts sur moi. Une impression bizarre me prit alors, comme si quelque chose dans tout ceci n'allait pas, ou du moins, n'était pas comme il devrait être. Pourtant, sur le moment, je me devais de réagir et vite, mais surtout d'être convainquant...
« Bah euh... comment dire... »
Je me reculais d'un pas, alors que son attention glissait sur moi. Etais-je fait comme un rat ? J'agrandissais un peu l'espace entre nous deux, marquant ma gêne alors que je portais mon verre à ma bouche, laissant le liquide brun s'écouler avant de regarder la kunoichi de toute l'appréhension du monde que l'on pouvait avoir en s'apprêtant à dire ce que je m'apprêtais à sortir comme connerie...
« Vous... Je... M'voyez... »
Mes gestes se liaient à ma parole, toujours dans ce côté efféminé qui en disait long sur ma présumé orientation sexuelle. Mais si cela ne suffisait pas, il était temps d'apporter le coup de grâce ! Dans un soupire de relâchement, je finis par lui avouer la fausse vérité.
« Y'a quelques jours, j'ai comme qui dirais lustré le mauvais mat et j'en ai choppé un truc pas joli-joli, du coup j'suis allé voir Madame Omura Leiko, c't'une amie à not' capitaine et elle m'a dit qu'en fait, c'était de l'herpès... Et pas au bon endroit si vous voulez tout savoir ! Du coup, j'ai pas le droit de toucher à grand chose, sinon faut que je le lave... D'ailleurs devriez laver vot' main...»
Mes yeux tombèrent vers mon entre-jambe alors que mon visage affichait une moue qui disait « Ouais, je sais, c'est dur, enfin là, pas tellement en vrai... » « halloween »
« Touché ? », c'est ce que se demande Akeno en voyant les premières réactions de l'homme. Un léger temps d'hésitation qui la réconforte un peu dans ses pensées, cependant, la suite n'est pas du tout attendu par la métamorphe. En faisant son pas vers l'arrière, l'ongle de la femme fatale racle doucement la gorge du dénommé Yatano qui semble chercher ses mots pour son explication.
Restant sur place, elle repose sa main sur la table de manière élégante tandis qu'elle regarde les ongles de son autre main de manière légèrement hautaine. Mais à la révélation du jeune homme, Akeno le foudroie directement du regard.
- « Il se paye ma tête ? »
Après une légère réflexion, Akeno compte bien faire cracher le morceau à ce lascars qui a visiblement bien évité la question en balançant la nouvelle de l'herpès. Vu son passé quelque peu volage et ses coups en traître par la coucherie, évidemment qu'elle connait l'herpès et sa contagion plus que virulente. Mais le simple fait d'avoir touché un menton du bout de son ongle... Il ne fallait pas abuser.
D'un sourire narquois en coin de lèvre, la femme aux cheveux noirs de jais attrape la bouteille de rhum qui est restée sur place avant de l'ouvrir. Et tandis qu'elle commence doucement à faire pencher la bouteille vers son index « contaminé », la femme reprend la parole en regardant droit dans les yeux son interlocuteur :
- Vous m'en voyez navré, ce genre de chose n'est jamais drôle pour un batifoleur... Cependant... *les gouttes de rhum commencent doucement à perler sur le doigt de la belle femme froide tandis qu'elle continue sa réponse* Je ne sais pourquoi, je n'arrive pas vraiment à vous croire complètement. Encore une fois... Aucune blague de l'équipage sur votre retour à bord ? Ce genre de chose doit pourtant vite se savoir entre vous j'imagine... Et j'ai la douce impression que je n'aurais pas la même version si je vais rencontrer cette demoiselle que vous venez d'évoquer.
Le rhum lui continue de couler pendant tout le long de la discussion et le regard perçant d'Akeno ne cesse d'observer le moindre geste de l'homme en face d'elle. Analysant la moindre de ses réactions, un mouvement de visage incontrôlable pour prouver ses dires ? Un poing qui se ferme pour montrer un peu de colère ou de frustration sur le gâchis de ce merveilleux liquide ?
- Vous esquivez ma question très cher, je ne connais toujours pas votre poste. Et je me demande bien ce que l'équipage pourrait me répondre si je leur demande immédiatement qui vous êtes.
Le doigt en attendant lui... Aucun risque que le moindre microbe survit vu la quantité de « désinfectant » qui commence à couler dessus.
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Ce petit jeu commençait à être long, et plus il continuait, plus je ressentais se resserrer sur moi une irrémédiable envie d'y mettre fin. Pourquoi m'embêtais-je à jouer ce rôle en fin de compte ? Elle aurait pu être une groupie, une michto de première catégorie ou bien une personne de bonne morale. Je n'en savais au fond pas grand chose et m'était basé sur mon expérience et une flopée de préjugé sans vraiment m'arrêter sur le fond de la personne. Pourtant, il y avait quelque chose dans sa manière d'agir qui me poussait à me terrer un peu plus dans ce personnage. Même lorsqu'elle commença à gâcher mon précieux rhum en le faisant glisser sur son doigt. Ou lorsqu'elle continua à vouloir investiguer sur mon faux rôle au sein de cet équipage. Et le pire dans tout cela, fut qu'elle avait de la suite dans les idées et une logique qui ferait pallier certains cerveaux que je connais bien.
Croisant les bras, je me rendais compte également que son entêtement n'avait pas non plus lieu sur ce bateau et qu'à tout moment je pouvais aussi m'en défaire sans avoir de compte à rendre. Un léger sourire naquît sur mon visage alors que je prenais une mine légèrement plus hautaine, presque un peu trop théâtrale pour ce que je m'apprêtais à dire.
« Je vous trouve bien curieuse pour quelqu'un venu demander un service jeune fille ! À vous écouter, on croirait que j'ai quelque chose à cacher ! Mais et vous ? Pourquoi cet attrait pour les navires hum ? Le fait que vous soyez shinobi peut être une raison valable cependant qu'est-ce que ça cache vraiment ? Je ne suis pas dupe vous savez ! Et le Capitaine, lorsqu'il arrivera, risque de ne pas trop apprécier de savoir que vous avez été aussi insistante avec moi ! Non pas qu'il risque d'arriver bientôt, mais bon ! À votre place et vu votre métier, j'éviterai d'embêter de possibles futurs alliés ! Après je dis ça ... »
M'enfonçais-je dans mon propre rôle ? Sans doute. Comment allais-je m'en défaire ? Aucune idée. Beaucoup de variables venaient de se rajouter à cette pièce de théâtre rocambolesque. Et si le gâchis de rhum aurait pu m'agacer, il n'en fut cependant rien, car avant même de pouvoir vraiment réagir, un autre membre de l'équipage arriva en trombe sur le pont, visiblement essoufflé. Laissant sa main parcourir sa chevelure de feu, Sas' s'approcha de moi, visiblement pas conscient du code que j'avais hurlé en arrivant...
« Ah Rin tu tombes bien Capitaine ! On a un gros soucis avec les cordages ! La dernière tempête les a carrément ruiné je t'explique même pas ! Et...oh... bonjour. »
Outre le fait d'avoir complètement fait foirer ma couverture, cet abruti venait de changer complètement de comportement en voyant la demoiselle à mes côtés, faisant glisser sa langue sur sa lèvre inférieur en se recoiffant rapidement. Il avança d'un pas de chat vers celle qui semblait bien à son goût, récupérant sa main pour y déposer un baiser.
« Sasori enchanté de faire la connaissance d'une pareille beauté ! Et puis-je connaître votre nom, ma belle demoiselle ? »
Je sais pas ce qui me choquait le plus en cet instant. Le fait de mettre fait avoir par mon propre équipage, l'attirance de Sas' pour Domotai et ses phrases mielleuses ne collant pas du tout au personnage, ou que peut-être, cet amusant retournement de situation allait peut-être rendre les choses encore plus amusantes...
Le liquide coule toujours et encore sur ce doigt potentiellement infecté par le virus de l'herpès tandis que le regard de la femme fatale ne lâche pas une seule seconde son interlocuteur. Son visage froid, toujours un très léger sourire en commissure de lèvre. La demoiselle a une impression de puissance face à cet homme qui essaye tant bien que mal d'éviter encore et toujours le sujet qui intéresse la kunoichi.
Quand les mots et les bobards classiques ne marchent pas, on se tourne vers l'intimidation et la violence pour se débarrasser de ce qui nous gêne. « Tous les mêmes » peut-elle se dire. Et voilà que le mystérieux personnage essaye de retourner la situation à son avantage en essayant d'argumenter contre Akeno, enfin du mois « Domotaï ». Bien qu'elle a eu l'espace d'un instant un doute sur le fait que le capitaine pouvait mal prendre qu'elle harcèle un peu un de ses membres d'équipage, l'intervention d'un roux au visage presque enfantin fait son entrée. Sur ses premières paroles, la vérité éclate au grand jour.
Satisfaite de la situation, elle relève le goulot de la bouteille pour reposer cette dernière sur la table et secoue avec délicatesse son doigt. On n'apprend pas au vieux singe à faire la grimace et son visage de satisfaction mélanger à un air supérieur a de quoi en irrité plus d'un. Cependant, elle se fait surprendre par l'approche du membre de l'équipage nommé Sasori qui lui fait un très élégant baisemain. Ses yeux se posent donc sur l'homme, mettant sa main gauche entre ses deux seins comme pour paraître faussement émue ou choquée :
- Eh bien, je ne m'attendais point à voir ce genre de manière sur un navire pirate, vous savez parler à une dame. Je me nomme Domotaï, un plaisir de vous rencontrer très cher ~
D'un geste subtil de sa main, elle caresse doucement la main du jeune homme une fraction de seconde avant de la retirer. Akeno compte bien prendre cette rencontre comme un atout dans sa manche. Elle se rapproche un peu de Sasori pour avoir une distance presque intime laissant ainsi son parfum enivrant trouver les narines du pirate roux :
- Peut-être pourrions nous discuter autour d'un verre plus tard ou un autre jour. Où peut-être voyagerons-nous ensemble sur les flots qui sait ?
Un sourire mesquin sur le visage, elle tourne son visage vers le capitaine avant de pivoter le reste de son corps. Les bras croisés, elle poursuit sa machination :
- Si du moins votre capitaine souhaite répondre favorablement à ma demande d'apprentissage sur le monde maritime. Je lui ai déjà dévoilé le « pourquoi du comment » et si je me retrouve sur ce pont, c'est que ça m'a tout l'air tout de même d'être en bonne voie. N'est-ce pas ? Rinkusu-sencho... ~
Le prénom est prononcé de manière à laisser un très léger silence entre les syllabes donnant ainsi un aspect tendancieux à la chose prononciation. Que pouvait bien penser Sasori après ça ? Akeno n'en a cure, en tout cas, ça risquait de discuter au sein de l'équipage sur les fréquentations du capitaine. Mais sa proximité avec Sasori devrait aussi emballer ce dernier et pousser le capitaine à dire oui pour faire plaisir à son équipier.
- Comme je l'ai dit, autant apprendre avec les meilleurs, vous en pensez quoi Sasori-san ? ~
Techniques utilisé:
KAIZOU GOTAI 【TRANSFORMATION CORPORELLE】
DOMAINE :
Kekkei Genkai : Corps de fumée
RANG :
B
PORTÉE :
Personnelle
CHAMP D'ACTION :
Personnel
DESCRIPTION :
La technique du Kaizou Gotai permet à l'utilisateur de transformer son corps à la manière du Henge mais en beaucoup plus poussé car il s'agit d'une réelle transformation physique. Remodelant la fumée de son corps, l'utilisateur peut prendre l'apparence de n'importe quel être humain, inventé ou copié d'après un modèle (qu'il faudra avoir examiné en détail pendant au moins un tour complet). La transformation ne peut être brisée facilement puisque l'utilisateur reconstruit rapidement son corps grâce à la fumée, son par une technique Fûton de rang B (voire C si l'utilisateur à une Constitution inférieur ou rang de la technique employée). Un ninja Senseur peut voir la supercherie s'il connait la signature du chakra de l'utilisateur ou de la cible de la copie (si elle existe) et un utilisateur du Sharingan à 3 tomoe ou du Byakugan détectera l'utilisation d'une technique. Cette technique ne reproduit pas l'odeur de quelqu'un, un ninja doté d'un Odorat Surdéveloppé et connaissant l'odeur de la cible ou de l'utilisateur ne sera pas trompé.
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Moyenne
Forme prise : (Source : Pandora - Saint Seiya Lost Canvas)
Ōshanburazā Rinkusu
Uzushio no Chunin
Messages : 284
Date d'inscription : 28/07/2020
Fiche du Ninja Grade & Rang: Chuunin - rang A - Perle d'Uzushio Ryos: 0 Expérience: (1623/2000)
« L'essentiel est que le père donne à penser. » Paul-Laurent Assoun
Et il ne fallut pas longtemps pour que la jeune femme s'engouffre dans la faille. Décidément, rien n'allait dans mon sens aujourd'hui ! Peut-être aurais-je dû simplement la renvoyer chez elle, mais après tout, j'ai promis à mon frère de faire ce qu'il fallait pour qu'Uzushio pérennise. Une promesse qui m'avait offert moult occasions de me faire alpaguer par différents types de shinobis, dont des groupies qui m'avait poussé à monter cette histoire d'hirondelle. Maintenant, je devais faire face à cette Domotaï qui se la jouait tout autant séductrice avec Sas' qu'elle avait pu le faire avec mon personnage. Plus je la regardais, plus je me disais que j'avais peut-être affaire avec une kunoichi du type veuve noire. Une idée qui me fait rire en voyant mon camarade lui faire la cours. Si seulement la pauvre femme savait à qui elle avait affaire...
Mais ce fut alors que son attention se tourna vers moi, remettant sur le tapis cet apprentissage qui ne me disait rien de bon. Seulement voilà, si l'arrivée du génie Uzujin m'avait peut-être extirpé des griffes de l'araignée, je n'en demeurai pas moins piégé par la situation. Dire non, c'était l'assurance que Sas' ne me lâcherai pas d'une semelle jusqu'à ce que je dise oui. Et croyez le ou non, lorsque le fils à maman décidait de quelque chose, il valait mieux aller dans son sens. Rageant dans mon coin, j'étais prêt à envoyer valser tout ça lorsque le regard du rouquin croisa le mien. Avez-vous déjà croisé le regard de la mort ?
Sifflant entre mes dents de désaccord, je finis par balancer ma main pour donner mon aval. Mon équipier afficha un large sourire tandis que la jeune femme devait sans doute être bien contente d'avoir ce pour quoi elle était venue.
« Entendu, je veux bien vous apprendre deux trois trucs. Cependant il va y avoir des règles et aucune d'entre elles n'est disposée à se voir outrepasser. »
Je vis mon partenaire se reculer de quelques pas, prenant conscience que l'instant n'était pas au flirt.
« Premièrement, je dis un truc, vous le faites. Secondo, au moindre problème vous finissez par-dessus bord et enfin la règle la plus importante... Plus jamais, vous ne gâchez de rhum sur mon navire ! »
D'un seul geste je sifflais l'ensemble de l'équipage qui apparu autour de la jeune femme.
« Dans un premier temps, voici l'équipage. Ko' s'occupe de la logistique, Hid' est notre médecin, Sas' que vous connaissez déjà s'occupe du bardage et des voiles, Pan est notre maître charpentier, Dei quant à elle est notre canonnière. Ensuite nous avons Tokagi, mon second qui s'occupe du navire pendant mon absence et bien entendu, Tob' notre vigie qui vient en soutiens à Sas' pour les voiles. Après, même si chacun à son poste, la polyvalence est de mise sur un navire. Les aléas sont nombreux sur les mers et il n'est pas rare qu'on vienne en aide à certains postes si le besoin se fait sentir... Vous pouvez disposer les gars. »
Aussi vite qu'ils étaient venus, ils disparurent, ne laissant plus que Domotaï, Sas et moi sur le haut pont, alors que mon attention se posa sur Tob' qui lui non plus n'avait pas bougé, fixant la jeune femme de son œil acerbe.
« Un soucis Tob' ? »
Son œil croisa le mien. Il ne fallut pas plus pour que je comprenne. Dans un sifflement il sauta dans sa niche, visiblement agacé. Mon attention se porta alors vers la jeune femme, lui adressant un léger sourire alors que je me mis à hurler de lever l'ancre.
« Bien, j'espère que vous n'avez rien prévu aujourd'hui car nous partons en mer ! Sas', tu veux bien faire visiter le Densetsu à notre invité ? Je vous brieferai après concernant notre mission. En tant que kunoichi d'Uzu, je me doute que vous avez les épaules pour gérer ça... Sasori si tu veux bien. »
Je laissais le mignon petit couple partir à la découverte du navire alors que mon regard pointa vers la Vigie où Tob' me regardait également.
Les bras croisés, le menton haut, la demoiselle semble tout de même satisfaite de ses subterfuges pour arriver à ses fins. Bien que ça demandera certainement un peu de temps à cet homme aux cheveux rouges, l'histoire de quelques repas avant de dire que « ça ne marchera pas entre nous », la demoiselle finit tout de même par atteindre ses objectifs. Sur les explications des règles, Akeno ne peut s'empêcher de rigoler un peu du nez sur le gâchis de rhum. Limite avec le recul, elle constate que Rin a tout de même un excellent contrôle sur lui-même. Tout ce rhum jeté par terre sans montrer la moindre émotion malgré le fait qu'il semble y tenir comme à la prunelle de ses yeux ?
Suite à ça, les choses commencent un peu à dévier des plans d'Akeno, certes, le côté positif, c'est que Rinkusu accepte la requête de la demoiselle pour lui enseigner les ficelles de sa profession. Le souci, c'est qu'elle ne s'attendait pas du tout à prendre le large aujourd'hui. D'ailleurs après la présentation de l'équipage et avant la visite du navire, la femme fatale se rapproche du capitaine :
- Ara ara... ~ Rinkusu-san, je ne pensais pas que vous étiez du genre à esquiver la théorie pour se jeter directement dans la pratique. Vous me prenez de court pour le coup, la prochaine fois j'aimerais au moins être prévenu si on doit partir directement en mer.
Du moins... S'il y en a une. Les règles et Akeno, ce n'est pas vraiment une longue histoire d'amour. Avant d'être à Uzushio déjà, les lois n'étaient pas vraiment respectées avec elle et maintenant qu'elle est libre dans ce village, c'est toujours borderline. Techniquement, elle devrait même pas pouvoir partir en mer mais comme elle est « surveillée » par tout un équipage. Ça devrait passer, à la limite on lui tapera sur les doigts en lui disant que c'est pas bien.
La visite du navire avec Sasori se fait dans le plus grand calme, bien qu'il y a peut-être quelques effleurements de main ici et là ou de moment « gênant » ou on est trop serré pour passer à deux. Akeno ne va pas non plus être très entreprenante car sa cible est avant tout Rinkusu et ses conseils sur la navigation. Le reste lui importe peu à vrai dire, comme si la femme fatale peut réellement s'attacher à quelqu'un. Les relations c'est comme des chaussettes, ça change tous les jours avec la femme aux cheveux noir de jais.
De retour sur le pont, la polymorphe abandonne Sasori avec une petite caresse sur son épaule et un échange de regards pour rejoindre le capitaine qui se trouve à la barre. Une fois les escaliers montés, Akeno profite alors de la vue, cet étendu bleu infini et sauvage, le vent dans ses cheveux, elle semble... paisible, en paix l'espace d'un instant. Puis, sa nature reprend le dessus et son regard se dépose sur Rin en coin d'oeil, ses mains se posant sur la rambarde en même temps que ce sourire taquin né sur son visage :
- Est-ce une forme de vengeance de vouloir m'emmener si rapidement en mer ? J'avoue que je suis curieuse de savoir ce qu'il se passe dans votre tête.
Un léger moment de silence, une légère morsure sur sa lèvre inférieure, et Akeno repart à la charge en se déplaçant un peu vers lui sans pour autant le gêner dans ses manœuvres. Dos contre la rambarde, ses yeux perçants regardant faire :
- Donc... ? Cette mission ? De quoi il s'agit ? Je préfère vous prévenir, je ne suis pas une experte du Taijutsu.
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« Le théâtre est le domaine des apparences. » Louis Jouvet
Le monde des Shinobi n'avait rien d'enviable pour qui que ce soit. L'on pouvait s'extasier de voir des êtres contrôler les éléments, ou contempler la puissance de certains d'entre eux. Il y avait un fait cependant indéniable qui ne cessait d'être présent, rappelant le goût amer de ma condition à cet instant précis. Qu'importe ses spécialisations ou ses projets, un ninja reste un être doué de mauvaises intentions. Une fatalité qui m'avait plongé bon nombre de fois à me demander si, ce que je faisais, n'était pas à l'antipode de ce que j'avais voulu de ma vie. Mais certains faits de mon passé m'avaient poussé à être ce que j'étais à ce moment précis. Et il fallait faire avec.
Laissant le petit couple s'adonner à sa visite guidé, je repensais à ce moment où mon regard avait croisé l'oeil de Tob'. Visiblement, il ne lui faisait absolument pas confiance, chose relativement étonnante venant de l'homme le plus sociable que je connaissais. Cependant, la clairvoyance de ce dernier n'était plus à remettre en question. Chaque fois qu'il avait eu un pressentiment, ou une sensation étrange, elle s'était avérée on ne peut plus juste. Malgré tout, plus j'y pensais, plus j'avais du mal à voir ce qui pouvait clocher chez notre invitée.
Certes, c'était une manipulatrice des moins fines, et elle avait un excès de confiance en ses talents de séductrice, pour autant, il en existait tellement des shinobis comme elle que j'avais du mal à voir le mal qu'elle pouvait faire ressentir à mon camarade. Après tout, les excentriques, on connaissait bien ça nous ! Cependant, sa tendance à se méfier resta dans un coin de ma tête alors que le Densetsu quittait déjà le port. D'un côté, j'avais l'impression de revivre l'épisode Junko a une échelle différente. Encore une fois, une femme cherchait à abuser de ma confiance ? Ce constat me fit sourire, alors que la jeune femme arrivait sur le haut-pont, regardant paisiblement l'horizon.
Silencieux, je la regardais, me demandant encore ce qui pouvait bien clocher chez elle, mais au lieu d'en faire une fixette, je préférais me concentrer sur notre objectif. Une mission dont elle ne tarda guère à me demander la nature, après avoir, bien entendu, voulu jouer de ses charmes au travers d'une taquinerie qui ne manqua pas de me faire rire. Même si elle était suspicieuse, elle n'en demeurait pas moins une personnalité agréable, même si un peu trop forceuse.
« Ah bon ? Voilà qui est étonnant. Vu votre tendance à jouer de vos charmes, j'aurais pensé que le corps-à-corps était votre spécialité. »
J'étais fier de ma connerie et cela se vit sur mon visage alors que je lâchais un franc rire avant de tourner mon regard vers la jeune femme, lui montrant la table où elle avait reposé la bouteille de rhum.
« Approchez-vous de la carte, je vais vous montrer. »
Faisant signe à Tokagi de venir, ce dernier s’exécuta alors que je lui laissais la barre pour me rapprocher de la table et de la jeune femme pour lui montrer la direction que nous allions prendre.
« Ici, c'est Uzushio, et là, vous avez une carte détaillé de toutes les îles se trouvant dans l'Archipels, de l'Isthme du Gel jusqu'à la côte d'Omui en passant par les îles lointaines. Il manque malheureusement quelques informations sur cette carte mais Uzu n'a pas su m'en donner une complète... Là, c'est notre destination, l'île de Shinjitsu. Nous devrions y arriver d'ici deux ou trois jours selon la météo et si le vent nous est favorable. Quant à la mission... Nous sommes à la recherche d'un monstre des mers... Le Leviathan. Il aurait fait quelques ravages sur les îles aux alentours mais aurait laissé sauve celle-ci. Nous avons de bonnes raisons de penser que c'est ici qu'il se cache. Nous n'avons que très peu d'informations à son sujet. On ne possède que quelques témoignages de survivants qui disent qu'il surgit des profondeurs de l'océan dans une vague immense et détruit tout sur son passage... Un grand classique quoi ! »
Me retirant de la table je me servis un verre, ne manquant pas d'en offrir un à notre invitée.
« Quant à ce que vous m'avez demandé, je n'ai pas de soucis à vous apprendre à mettre à mal une flotte, cependant, il faut que je puisse vous faire confiance. J'ai un peu trop l'habitude de fréquenter les shinobis pour savoir qu'un ami d'aujourd'hui peut se transformer en ennemi demain. Et comme vous l'avez vu, je tiens à mon navire... Pendant les deux jours de traverser, je vous proposerai un apprentissage des bases. Et une fois à Shinjitsu et le Leviathan mit, hors d'état de nuire, je verrais si je peux vous faire confiance. »
Je tendais mon verre, attendant qu'elle se saisisse du sien avant de trinquer.
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