[Training] Ce sera à puff-puffer de rire [PV Rinkusu]

Note HRP : Les paroles en grises sont dites par tout l'équipage.

Seul face à mon miroir je tremblais comme une feuille. Une fois n'était pas coutume, je m'étais réveillé assez tôt après avoir reçu une invitation pour le lendemain, dont l'objet me torturais l'esprit. Moi qui ai combattu dans les batailles les plus épiques, conquît nombres de navires à la seule force de mon courage, aujourd'hui, face à une jeune demoiselle, qui plus était mon élève, je perdais absolument tout mes moyens. Devais-je accepter ? Il n'y avait aucune raison de ne pas le faire, après tout, j'étais son senseï, ce genre de chose était tout à fait normal. Pourtant, face à moi, l'image d'un enfant angoissé et stressé ne quittait pas le morceau de métal polie.

Devais-je m'habiller normalement ? Porter une tenue un peu plus descente ? Faire l'effort de ressortir quelques vieux costumes pour marquer l'occasion ? Une touche de parfum ? Une coupe de cheveux plus élégante ? Un rasage différent ? Peut-être une touche de sophistication dans mon langage ? Plus j'y pensais, plus je doutais et plus je me questionnais, plus j'avais l'impression que jamais je n'y arriverai. Et vous savez, c'étaient toujours dans ces moments où, dans les romans, une étoile tombe du ciel pour vous aider... Sauf que je ne vivais pas dans une fiction... tout ou presque.

« Bordel Rin', tu fous quoi ? Tu vas être en retard là ! »
« Je saiiiiiiiiiis, mais je sais pas comment m'habiller ni me coiffer. » disais-je paniqué à mon second.
« Attends... tu te fous de moi là ? » disais Tokagi en s'appuyant sur l'encadrement de la porte en croisant les bras. Mais me voyant à la limite de la crise de larme, il finit par siffler tout l'équipage qui se regroupa dans ma cabine, et qui, pour beaucoup, se foutèrent de ma gueule.
« Y se passe quoi ? » maugréa Sas' en se curant le nez.
« Rin a besoin d'un coup de main, voyez-vous, monsieur a été invité par mademoiselle Hana au domaine Omura, dans sa propre maison ! »
« Ooooooooooooooooooooooooooooh »
« J'comprends mieux le côté fillette stressée » moqua Ko'
« Moi, j'capte pas pourquoi t'angoisses... Certes, c'est Hana, elle est jolie et tout mais...c't'une meuf quoi. » dit Pan en relevant ses lunettes en se donnant un faux air intelligent.
« Tu n'y es pas... C'est... compliqué. » leurs avouais-je en m'asseyant sur mon tabouret, visiblement accablé par une certaine tristesse. Ce fut alors que tous se regardèrent, échangeant quelques petits sourires et hochement de tête avant que Tob' ne prenne la parole.


« S'il y a un prix pour manque de jugement... Je crois que t'as le ticket gagnant !
Regarde donc ton joli petit minois mon grand...
Tu vas pas t'laisser malmener par une fillette ! T'pas une mauviette ! »
« Qui crois-tu donc tromper, la passion se lit dans tes yeux
Et on peut t'assurer, que rien ne pourra t'habiller mieux
Laisse donc toi être qui tu es, ne va pas te changer, soiiiiiiit vraiiiii ! »
« Ohouhohoh non non, jamais, je n'irai non non ! »
« Bien sûr, que si ! Tu en meurs d'envie... »
« J'suis trop bizarre, pour une perle aussi raaaaare... »
« Choulou, choulu...ouhhhhouhouhhh »
« J'avais pourtant appris la leçon... Mon cœur se devait de dire non.
L'amour est impossiiible au sein de ma vie !
Et en plus c'est mon élève, vous voulez qu'Tsuri me crève ?! »
« Ne cherches pas d'excuses, on sait bien l'prénom de ta muse !
Quand ton cœur fond d'vant son sourire, ça personne ne pourra l'interdire !
Tu doutes de toi et c'est normal, le stresse t'emballes, car elle est très très très spéciaaaaale ! »
« Oh ouh oh ! Non, non, jamais, je n'irais, non non ! »
« Même si tu nies, tu y ira car t'es son senseï ! »
« Laissez tomber ! Je vais tout simplement annuléééééééé ! »
« Certainement pas ! Tu vas y aller crois moi ! »
« Jamais ! Jamais ! Je n'irai ! Jamais ! Jamais ! Je n'oserai ! »
« C'est pas la peine d'hésiter car tu l'aimes ! »
« Ohhhhhohhohohhohoh... pourrais-je, un jour, lui avouer comme je... l'aiiiime... »
« Choulou...choulou...chalalalalala...laaaaaaa.... »

~

J'étais enfin arrivé devant la porte de chez elle. Bien heureusement, ma présence dans le domaine Omura n'avait guère éveillé les soupçons, connaissant très bien Leiko, on pouvait dire que l'amourette de mon frère ouvrait bien des portes en ce monde. Mais s'il y avait bien une entrée à laquelle je n'arrivais pas à me décider de frapper fut celle d'Hana. Mon cœur battait la chamade, alors que j'avais enfilé un kimono blanc rien que pour l'occasion, tentant de coiffer mes longs cheveux d'une manière plus ou moins civilisé. Mon dieu mais à quoi je devais ressembler ? Je n'en savais rien, j'avais un peu honte de moi, me présenter comme ça devant mon élève à un simple rendez-vous chez elle... Tout dans l'énoncer me fit monter le rouge aux joues alors que j'inspirais une énième fois, approchant ma main du morceau de bois qui, une fois toqué, annonçait ma présence. J'avais peur, mais dans le fond, je savais que tout allait bien se passer... Tout devait bien se passer...

Toc toc...


« halloween »

Que ne fut ma surprise lorsque, après quelques minutes à attendre, la porte s'entre-ouvrit sur un vieil homme, dont l'apparence et le regard perçant me glacèrent le dos. Je resta là, interdit pendant que mon vis-à-vis me regardait de la tête au pied à plusieurs reprises. Mon dieu que je pouvais mal me sentir. Qui était-il ? Qu'allait-il penser de moi dans cet accoutrement ? Droit comme un i, j'attendais, le cœur battant la chamade que le vieux monsieur se décide à parler. Puis, au bout d'un certain temps de profond malaise, je me laissais aller à un début de phrase qui fut très vite couper par ce dernier, qui, enfin, m'ouvrit la porte en grand.

Visiblement, j'étais bel et bien attendu et bien reconnaissable. Une aubaine diraient certains, mais pour moi, ça ne faisait qu'accentuer l'angoisse qui me tourmentait l'esprit alors que je me mis à suivre le dénommé Mao. Il me fallut quelques pas pour enfin réussir à m'attarder sur la demeure en elle-même. Il était étrange de me dire que ma chère Hana pouvait vivre dans un endroit si froid. Car si tout respirait une certaine aisance financière, je ne pouvais que remarquer l'aspect aseptisé de la demeure, dont la suite de couloir menèrent à un escalier, où le majordome, m'expliquait que mes hôtes n'étaient pas présent aujourd'hui, dû à un excès de travail qui ne m'étonnait qu'à moitié venant des membres du clan Omura.

Nous arrivâmes devant un escalier qui de prime abord, ne semblait pas bien loin, mais qui, avec la lenteur de mon guide, prit plus de temps que nécessaire. Quel âge devait-il avoir ? Je ne pouvais qu'être respectueux envers cette personne dont le but de son existence a été de servir fidèlement une même famille. Et bien que nos vies n'avaient rien en commun, je ne pouvais qu'apprécier cette loyauté. Un homme selon mon cœur comme qui dirait... L'épreuve de l'escalier enfin terminé, nous parcourûmes un long couloir, avant de nous arrêter devant une porte, et un détail de taille qui bloqua mon attention.

Pour avoir été assujetti à nombres de ces sceaux, je n'eus guère de mal à reconnaître le style de Fuinjutsu qui était apposé sur l'entrée de la chambre d'Hana. Seulement, pourquoi était-il là ? Pour quelles raisons obscures pouvait-on bien vouloir imposer pareille chose à une personne comme elle ? J'aurais voulu poser la question à mon compagnon, mais c'était sans compter la porte qui s'ouvrit sur une chambre des plus agréables, où un ange se dressait face à moi. Aussitôt, tous mes doutes et mes angoisses s'envolèrent. Et dire que sans le soutiens de mon équipage, j'aurais pu manquer pareille spectacle. Mais la voir ainsi faire les cents pas le visage plongé dans un livre ne fut rien en comparaison de son merveilleux sourire auquel je ne pu m'empêcher de répondre. En un instant, elle avait tout balayé dans mon esprit, ne laissant plus qu'elle comme unique sujet de mon attention.

Très vite, je me vis tiré vers cette chambre qui semblait également servir de salon. Une curiosité architecturale dont je me foutais royalement alors ! Tout ce qui m'importait, était devant moi, me souriant avec cette sincérité dont nulle autre n'était capable. Je la vis alors regarder derrière mon épaule, s'assurant sans doute que nous étions désormais bien seuls avant d'enchaîner questions et compliments auxquels j'eus du mal à répondre sans une pointe de timidité.

« Je...non je connais le domaine ça a été simple mais... oh...tu trouves ? Merci... Je n'ai pas l'habitude de m'habiller comme ça.. Tu aimes vraiment ? J'ai voulu faire un effort pour toi, enfin, pour l'occasion...ahah... » Je me noyais dans mes phrases, ne sachant plus si je devais tout raconter ou m'en tenir à de simples réponses. Bien heureusement, la magnifique jeune femme qui se trouvait devant moi n'avait pas le même problème. Si bien qu'après s'être excusé de ne pas m'avoir accueilli elle-même, elle me proposa le thé ainsi que quelques biscuits. Ce fut là que je me rendis compte que toute ma gêne venait peut-être du fait que nous ne venions pas du même monde et que je cherchais à faire bonne figure malgré le fait que, je savais qu'au fond, cela ne l'intéressait guère.

« Je te remercie, c'est très gentil, mais je... »

Et son enthousiasme me coupa à nouveau la parole, rentrant dans le vif d'un sujet qui en effet, méritait réponse : Pourquoi m'avoir invité chez elle. À cela, j'avais élaboré différentes théories, toutes aussi rocambolesques les unes que les autres et toutes finissant d'une manière beaucoup trop roman à l'eau de rose pour que cela arrive vraiment. Je fus cependant, à la fois triste, déçu et fier, lorsqu'elle m'expliqua la raison de tout ceci. La tristesse était d'avoir délaissé de jeunes gens tous aussi brillant les uns que les autres pour un soucis personnelles. La déception, fût envers moi, de ne pas avoir réussi à être plus fort que la mort d'Haruka et tout ce que cela pouvait éveiller en moi. La fierté, était de voir l'avancée de cette jeune femme qui, à travers tout ce qu'elle était, donnait un nouveau sens à mon existence.

Je la vis ainsi accourir pour récupérer ses éventails, me laissant m'asseoir pour assister à ce véritable spectacle d'art martiaux, dont chacun des chapitres fit naître des étoiles dans mes yeux, ancrant un profond sourire sur mon visage. Elle était juste incroyable, tout en elle me semblait baigner dans la lumière et chacun de ses mouvements envoûtaient mon cœur. Je me mis à rire, parfois à grimacer de craintes sous la douleur imaginaire de ses frappes, puis vint le finale, spectaculaire et merveilleux d'un enchaînement aussi beau que fatale. Elle avait progressé sur bien des aspects et cela, me réchauffa le cœur plus que de raison. Mais alors que tout semblait terminé, il y avait semble-t-il le numéro de rappel. Une technique qu'elle ne semblait pas encore maîtriser et pour laquelle elle me fit promettre de ne pas me moquer, chose qui fut faite aussi tôt, bien que même sans ça, jamais je n'aurais eu le cœur à railler celle qui illuminait mon âme.

Que ne fut pas ma surprise, lorsque je la vis commencer à danser. Oh, ce n'était pas tant la danse le soucis. Tout ceux qui connaissaient la princesse d'Uzushio savaient sa passion pour cet art au combien apprécié. Non, le problème était plus, sur ce qui émanait d'elle et sur sa façon de bouger. Une chorégraphie des plus sensuels, qui ne tarda pas à éveiller quelques envies mais surtout diverses images qui me firent rater un battement alors que mon visage se teintait d'un rouge des plus prononcé. Et alors que la tension se faisait des plus palpables, elle pointa son arme vers moi, créant la surprise chez nous deux. Tout ceci, faisait donc partie de la technique ? J'étais sidéré, un poil déçu, mais surtout, hébété face à tout ceci alors que la belle se rendit à son lit, récupérant le fameux livre d'où elle devait avoir sortie cette arcane.

Je mis un moment à retrouver mes esprits, papillonnant des yeux un instant avant de me relever, me dirigeant vers Hana, me penchant au-dessus d'elle avant de plonger à ses côtés sur le lit, faisant remuer le matelas et en profitant pour saisir le bouquin en me relevant, manquant de me faire agripper par mon élève. Rapidement, et tout en évitant les assauts de la jeune femme, je me mis à lire en diagonale ce qu'elle cherchait à accomplir, ce qui, en fin de lecture, marqua mon visage d'une sévérité des plus horribles alors que je fermais le livre dans un claquement sonore.

« Ainsi tu m'as fait venir pour que je serve de cobaye à tes petites expériences... » Je lui tendis le livre, sans un regard, attendant qu'elle le saisisse pour plonger mon regard dans le sien. « Je suis quelque peu... troublé Hana. » Je lâchais le livre, lui tournant le dos. « Je ne pensais pas que ce genre de ninjustu te plairait... J'avoue ne plus trop quoi penser. » Je croisais mes bras, toujours dos à elle, alors que je me mis à lâcher un long soupire. « Cependant... Si tel est ton choix... »


Je levais le bras en l'air doucement, faisant tournoyer mon poignet en marquant chaque rotation d'un claquement de doigt. Vint alors le déhanché très léger, en rythme avec le tempo que j'imposais à ce nouvelle enseignement qui restera je pense dans les mémoires. Il était temps de montrer à la jeunesse la vraie fougue du Lynx des Mers du Sud... Sensuellement, et toujours en marquant le rythme, mon corps commençait à se mouvoir comme un serpent, alors que mon visage se tournait vers elle, la regardant avec des yeux remplit d'une certaine envie après quoi je me retournais vers elle, avançant en plongeant mon regard dans le sien, de manière presque animale, alors que je la repoussais de manière nonchalante pour la faire s'asseoir sur son lit.

« Le problème, c'est que tu réfléchis trop, laisse la tension montée d'elle-même... »

Ces mots, je les avais dis en lui adressant un léger sourire, de ceux qui sentent la luxure alors que je me retournais, commençant à faire tomber ma veste de Kimono, laissant apparaître mes épaules à nues, toujours en dansant, faisant des va et vient, toujours plus bas, laissant apparaître ma musculature à la jeune femme avant de remettre le bout de tissus sur mon dos, pour lui faire face torse nu, en faisant glisser mes mains de manière outrageuse sur mon corps, m'avançant, doucement, tranquillement, laissant la pression monter jusqu'à ce qu'en arrivant à son niveau, je me mis à califourchon sur elle, attrapant de mon pouce et de mon index son menton avant de relever son visage vers moi pour y plonger mon regard, l'attirant jusqu'à ce que nos lèvres s’effleurent presque.

« Et lorsque la pression est assez forte et que ta proie est entre tes mains... »

Je laissais en suspend tout ce que la jeune fille pouvait penser, me contentant de jouer un instant avec la chaleur de ce moment pour finalement me reculer, affichant un large sourire, brisant ce moment avant que ça ne dérape.

« Là tu envoies la charge ! »

Je lâchais un rire franc avant de la regarder, posant ma main derrière sa nuque avant de l'attirer vers moi pour lui offrir un baiser sur son front et lui glisser ces mots.

« Mais je suis très fier de toi, tu as fais du bon travail. Tu peux être fier et je suis sûr que tu peux y arriver à cette technique aussi ! »

Je m'enlevais de la position quelque peu ambiguë, me rhabillant de manière plus convenable, toujours en lui souriant, espérant que tout cela n'avait pas été mal prit ou qu'elle me prenait pas pour un gros pervers, alors que soudainement, je prenais conscience de ce que j'avais fait... Qu'elle me prenne pas pour un pervers mon dieu j'vous en supplie !
« halloween »

Ce fut alors que mes peurs s'échappèrent, ne laissant place qu'à un large sourire alors que j'ouvris les bras, comme pour inviter mon élève à rentrer dans la danse. Tout ceci avait beaucoup être alambiqué comme jamais, je ne devais pas en oublier ma place, pas avec elle et tout l'amour et l'affection que je pouvais lui porter. Mais il était vrai qu'à côté de ça, je me devais de freiner certaines pulsions, certaines envies, certains fantasmes qui parfois prenaient vie dans mes rêves. Après tout, j'étais son aîné et son professeur, j'avais une place à respecter, même si à chaque fois que je plongeais dans ces yeux magnifiques je n'arrivais qu'à me perdre un peu plus dans mon amour pour elle...

Bien heureusement, ou malheureusement pour moi, la jeune femme avait décidé de retenter l'expérience ! Cela me fit sourire, bien que je m'eus dis que ce genre de technique ne devait pas vraiment marché deux fois d'affilés, ou du moins, aussi bien à la seconde tentative... L'erreur. Me pointant de son éventail, Hana commença à danser, jouant avec l'interdit, laissant sa peau se dévoiler sans trop en montrer. Elle était forte, plus que je ne l'aurais cru, et bien d'avantage que mon pauvre esprit qui avait du mal à rester concentré, d'autant plus lorsque je cru percevoir que sa robe était à deux doigts de tomber, retenu par presque rien. Le rouge commença à me monter aux joues. J'avalais ma salive pour tenter de me calmer, mais la chaleur de ce moment commençait à devenir insoutenable.

Vint le moment de l'approche, le pire sans doute ? Celui où la belle me laissa entrevoir quelques pans de sa peau qui semblait si douce, tournoyant autour de moi comme une prédatrice qui avait choisi sa proie. Mon dieu que j'aurais voulu l'être à cet instant. Mes pensées devinrent de plus en plus flou quand la belle se trouva dos à moi, glissant son corps de jeune femme contre le mien, glissant sa robe contre mon kimono, me laissant deviner dans sa danse, la moindre courbe de ce qu'elle était et me faisait rêver. Et lorsqu'elle remonta, je sentis ma perte commencer à me prendre, me plongeant dans une extase et un profond désir d'elle que pourtant, j'essayais de freiner, mais sans véritable succès...

Bien heureusement, la kunoichi se retira, tournoyant autour de moi, me laissant un moment de répit pour remettre mes idées en place alors que je sentis un obstacle me faucher derrière les genoux, me poussant à m'asseoir face à cette prédatrice qui semblait ne pas en avoir fini avec moi. Et si toute cette épreuve était des plus durs pour mon esprit, cela n'était rien lorsque j'entendis sa voix me dévoiler que cette danse n'était que pour moi, avant que ne remonte légèrement sa robe. Elle n'allait pas ? Si, elle le faisait, laissant ses chevilles apparaître, remontant le long de ses mollets, faisant monter une pression qui m'obstruait toute autre pensée, comme si quelque chose s'apprêtait à exploser dans mon esprit, et que l'envie arrivait à saturation lorsque le début de ses cuisses commença à se dévoiler à moi, manquant de me faire tressaillir lorsque soudainement, à deux doigts de la rupture, un immense craquement me brisa intérieurement. Cette brisure, était un mélange entre désir et frustration, mélangé à un je ne sais quoi qui me laissa sur place pendant un instant, littéralement amorphe, incapable de bouger, l'esprit perdu dans le néant.

Pourtant, face à moi, Hana était redevenu la jeune femme que je connaissais, me tendant sa main avec ce même sourire qui m'avait fait fondre il y a quelques temps de cela déjà. D'un bras frêle, je récupéra sa main, lui affichant un sourire alors que je me sentais dévasté par un millier de sensations contradictoires.

« Je... c'est... waw... Je... »

J'avais du mal à parler, mais j'avais chaud, très chaud, et mon cerveau n'arrivait pas à aligner deux mots, alors que je tentais de me relever. Mouvement après mouvement, je me redressais, retrouvant un peu de sensation alors que je m'aidais de la jeune femme pour retrouver un peu mes esprits, n'hésitant pas à m'appuyer sur elle un instant, alors que je reprenais peu à peu contrôle de mon corps.

« Hey bien... Sacré technique que tu as là... Je... c'était... »

Je plongea mon regard dans le sien, me rappelant de ses mots. Tendrement, je lui affichais un sourire, m'approchant d'elle avant de lui déposer un autre baiser sur la joue, avant de lui susurrer à l'oreille ces quelques mots.

« C'était très bien... peut-être même un peu trop... »

La dernière partie de la phrase, je l'avais dis en me reculant, lui laissant un espace décent pour ne pas aller trop vite, ni trop loin en besogne. Après tout, nous étions élève et professeur et de plus en plein entraînement ! Je me devais de faire bonne figure et de montrer l'exemple et ce, même quand mon kimono faisait une légère tente au niveau de mon bassin !... Attends quoi ?! Mes yeux se baissèrent un instant, voyant avec horreur que je venais de m'approcher d'Hana avec une réaction un peu trop voyante ! Cette honte ! J'espérais seulement qu'elle n'ai rien vu ! Mais me détournant vers elle, je vis ses yeux descendre d'eux-mêmes. La tension était palpable, je me devais de faire vite, aussitôt, je commença par mettre mes mains au niveau de mon bassin, rabattant les pans de mon kimono avant de me retourner dos à elle, espérant qu'elle n'ai rien vu... Ou peut-être pas... J'EN SAIS RIEN !

« Hm, rahhh satané kimono ! Pas l'habitude de ces choses-là moi... »

Un faux prétexte ? Oui. Mais allais-je réussir à le remettre maintenant que Ko' n'était pas là pour me m'aider ? D'un faux mouvement, je me retrouvais dos nu, le bout de tissus tombant jusqu'à mes fesses, me faisant me courber et râler face à ce morceau de coton qui ne faisait pas ce que je voulais et surtout, n'arrivait pas à contenir certaines de mes envies ! De son côté, Hana pouvait découvrir l'immense tatouage de Dragon qui se trouvait dans mon dos, où quelques sceaux de Fuinjutsu étaient apposés par-ci et par-là, se mélangeant à mes autres tatouages, pendant que je galérais comme un dingue, finissant par tourner ma tête, toujours dos à elle, affichant une moue déconfite.

« Tu... Tu peux m'aider ?... Je sais pas comment le remettre... »

« halloween »

Quel imbécile je faisais ! À moitié à poil dans la chambre de mon élève, incapable de remettre un fichu kimono en place ! Rien n'allait et encore moins ma réaction que je tentais d'oublier tant que faire se pouvait. Je savais que c'était une mauvaise idée de venir ici, et la situation montrait bien l'étendue de la catastrophe qui s'apprêtait à arriver. J'aurais voulu me frapper tellement je me trouvais bête, alors que les mains d'Hana se posèrent sur ma peau, provoquant un soubresaut tandis que je pouvais sentir la douceur de ses doigts glissés sur mon dos ce qui, étrangement, m'apaisa.

« Douloureux ?... On peut dire ça en effet... »

Mes pensées plongèrent vers mon passé, du jour où certains de ces sceaux étaient nés sur ma peau, les raisons qui faisait qu'ils étaient présents encore aujourd'hui, mais surtout, la lourde histoire qui se cachait derrière ce dragon. Me perdant dans mes pensées, je fus ramener à la réalité par l'arriver de la jeune femme devant moi qui commença à me rhabiller. Quelle situation étrange. C'était comme si, tout était normal et coulait de source. Une sensation de quiétude me prit soudainement alors que ses mains s'arrêtèrent sur mon torse, lui laissant la possibilité de sentir au combien mon cœur battait pour elle, tandis que je la vis mordiller sa lèvre, comme si, quelque chose n'allait pas. Ce fut à cet instant qu'elle se décida à ouvrir son cœur. Ou plutôt, à me faire part de ses pensées, de ses doutes et de tout ce qu'elle pouvait ressentir, mais surtout, des motivations qui avaient été les siennes.

Et je compris alors, dans ce déchaînement d'émotions les raisons qui l'avaient poussé à agir ainsi. Oh, je ne me faisais guère d'illusion sur le fait qu'une aussi belle jeune femme userait un jour de ses charmes en tant que shinobi. Mais entendre qu'elle avait fait tout ceci, uniquement pour moi me surprit. Tout ce sketch, uniquement à cause d'un quiproquo qui avait eu lieu il y a plusieurs jours et qui pourtant, démontrait bel et bien qu'il n'y avait qu'une seule femme en mon cœur... Je lui souris, à la fois amusé par le sac de nœud qui nous avait mené à ce moment, mais surtout de la voir ainsi s'ouvrir à moi. Elle n'avait aucun filtre, me disait tout ce qui lui passait par le cœur, en faisant fit de l'impact que ses mots auraient pu avoir. Et j'aimais ça. Une franchise rafraîchissante et apaisante dans ce monde terne et vil. En l'écoutant parler, je me rendais compte que malgré notre promesse d'être ce que nous voulions être à jamais, j'avais oublié quelque chose d'encore plus important. Une notion qui, aujourd'hui, prenait toute son importance.

Tranquillement, elle finit par s'arrêter de parler, visiblement attristée par tout ceci, ne manquant pas de se dénigrer un instant en affichant un sourire qui cette fois-ci, ne me plut guère. Elle avait été honnête, je me devais de l'être également. Ce fut ainsi que je m’enquérais de sa main, y déposant mes lèvres avant de plonger mon regard dans celui de la douce Omura.

« Je te remercie de cette franchise et non, tu n'es pas bête, loin de là. »

J'avais garder sa main dans la mienne, jouant un instant avec ses doigts, laissant un léger sourire se dessiner sur mon visage tandis que je cherchais les bons mots.

« Je trouve ça assez amusant que tu ai été jalouse de cette femme... alors que je m'étais transformé exprès pour être sûr que Tokagi n'avait pas de vues sur toi car j'étais jaloux qu'il puisse te plaire... »

Je laissais un temps, cherchant à remettre en place mes pensées alors que je finis par déposer ma main sur sa joue, caressant sa peau de mon pouce alors que je me perdais dans ses yeux.

« Et non, tu n'es pas stupide Hana... Tu as cherché des réponses à tes questions. Ce qui me peine le plus, c'est qu'on ait pas pu en discuter simplement et que tu ais dû passer par tout ça pour pouvoir me parler de ce que tu ressentais... Non pas que je regrette ta petite danse, bien au contraire ! Je pourrais presque y prendre goût. » lui disais-je en riant légèrement, tout en m'approchant d'elle. « Je... La situation n'est pas simple, tu le sais bien. Je suis ton professeur, tu es mon élève, il y a l'écart d'âge, le fait qu'on soit shinobi... Tout ces facteurs font que cette situation ne peut qu'être compliqué à l'avenir. » Pourtant, il y avait cette vérité que je me devais de lui dire. Remontant son visage vers moi, je plongeais mon regard dans le sien. « Pour autant... Je ne peux m'empêcher de sourire en te voyant. Et t'avoir loin de moi serait bien plus difficile que toutes ces complications à venir... » Je baissais la tête, riant de ce que je m'apprêtais à dire. « Tu sais, quand je suis parti... J'étais prêt à ne plus revenir à Uzushio... Beaucoup de choses m'ont donné envie de fuir. Mais tu sais quoi ? Lorsque je me suis retrouvé dans l'Isthme, aux portes de la mort, je suis tombé sur un objet qui m'a redonné le sourire... » lâchant sa main, je sortis un petit livre, dont la reliure en cuir contrastait avec le titre brodé de fils d'ors et qui parlerai sans doute à la jeune femme. « C'est le livre que tu m'as offert... c'est lui qui m'a redonné l'espoir et la force de me battre pour revenir. Car qu'importe les hauts ou les bas... » Les mots avaient du mal à sortir, et pourtant, je savais qu'il le fallait. « Rien... Tu entends Hana ?... Rien ne m'empêchera jamais d'être auprès de toi... »

Je m'approchais d'elle, entourant mes bras autour de cette magnifique jeune femme qui faisait battre mon cœur, la serrant tout contre moi, humant son doux parfum alors que je déposais un baiser sur sa chevelure, ressentant alors, que nos cœurs, étrangement, battaient peut-être à l'unisson.
« halloween »

Et dire que j'étais prêt à refuser de venir la voir. Tout ça par crainte de ce qu'elle pouvait penser ou ressentir. Si un jour, on m'avait dit qu'en venant à Uzushio, je trouverai l'amour, nul doute que je ne l'aurais pas cru. Pourtant, elle était là, dans mes bras. Son parfum glissant jusqu'à moi, me plongeant hors du temps dans le plus beau des instants. Mais s'il n'y avait eu que ça. Car pour la première fois, je pouvais la tenir dans mes bras, cette fleur dont les pétales ont su toucher mon cœur, ce petit bout de femme qui s'ouvrait à la vie. Si j'avais pu demander une chose aux dieux à ce moment, j'aurais demandé que l'on arrête la course du soleil et de la lune, simplement pour que cet instant, soit éternel.

Mais la quiétude fut brisée par le doux rire d'Hana qui recula son visage légèrement, me remettant face à quelque chose dont j'avais honte. Oui, j'avais pu être jaloux de mon second, et peut-être allais-je l'être de tout ceux qui la désirait ? Lorsque l'on rencontre une personne qui fait battre notre cœur, n'est-ce pas un peu normal de craindre de la perdre ? Je rougissais, ne sachant pas vraiment quoi dire, alors qu'elle tenta de me rassurer tout en me taquinant. Je ne su lui répondre que par un léger sourire tandis qu'elle me surprit en glissant sa main jusqu'à mon visage, décalant quelques mèches rebelles, me permettant de sentir la douceur de ses doigts. Instinctivement, j'avais fermé les yeux, comme si en faisant cela, je pouvais encore mieux ressentir la douceur de cet instant.

Mais mon attention se porta à nouveau sur elle lorsqu'elle se mit à parler. Me faisant part de ce qu'elle ressentait, accentuant mon sourire tandis que toute l'affection que je pouvais ressentir pour elle s'écoulait par mon regard. Chacun de ses mots étaient un délice auquel je m'abreuvais, prenant conscience que j'avais peut-être été un peu bête d'être ainsi jaloux sans raison. La preuve que mes sentiments étaient aussi sincère que les siens. J'étais heureux, apaisé par ce moment, alors qu'elle défiait elle aussi tous les obstacles qui se dressaient sur notre route, ne manquant pas de me rappeler certaines de ses nouvelles aptitudes qui pourrait relever d'autres choses. Cela me fit rire, même si en soit, elle avait un peu trop raison. Pour autant, je ne voulais y penser.

Car bien qu'il s'agissait là d'une femme des plus magnifiques. Un trophée de race pour ceux désirant atteindre la cible de son cœur, je ne la voyais pas ainsi. Pour moi, elle était la flèche, celle qui s'insinue dans mon âme et l'embrase d'une paix et d'un amour éternel. Peut-être que je la sacralisais un peu trop ? Sans doute qu'au fond d'elle, certains désirs étaient présents. Mais pour l'heure, cette simple étreinte me suffisait. Nous avions le temps. Celui d'une vie de deux amants dont le cœur bat à l'unisson. Et alors que mes pensées se troublaient de la voir s'accrocher aux pans de mon kimono, elle me surprit en déposant ses lèvres sur les miennes.

Comment vous décrire cette sensation ? C'était comme ouvrir les portes du paradis et à la fois tomber de manière éternelle. Mais ce qui était sûr, c'était la douceur de cet instant juste parfait, tandis qu'elle se saisissait de mon cœur, tout comme de mon âme. En étais-je amoureux ? Nulle doute à ce propos ne pouvait troubler la quiétude de ce doux baiser. Un acte d'amour, qui fut coupé par une remarque d'Hana qui me fit bien rire, alors que je glissais ma main sur son visage, descendant dans son cou en ramenant en arrière quelques mèches de ses cheveux.

« Tu as raison... C'est la base de la piraterie que de transgresser la loi des hommes... »

Mon regard plongeait dans l'iris améthyste de mon aimée, alors que mon cœur battait la chamade dans cette étreinte que je n'avais que rêvé.

« Tu es quelqu'un d'extraordinaire Hana. Ne laisse jamais personne te dire le contraire... »

Je la rapprochais de moi, la serrant dans mes bras. Nous laissant profiter de l'instant, je me sentais pousser des ailes. Comme si, sa simple présence me donnait la force de déplacer des montagnes, tandis qu'un léger rire s'échappa de mes lèvres.

« Hana, la Pirate. La plus belle terreur des îles du Sud... Voilà qui sonne plutôt bien... Puisse sa Légende, s'écrire avec la mienne et s'inscrire dans l'éternité... »
« halloween »