Riz-valité. [PV. Isasu & Rinkusu]

Riz-valité.

Le port d'Uzu était, comme à son habitude en pleine effervescence. Au cœur du flot de passants, j'avançais paisiblement le long des quais, m'arrêtant seulement pour observer les quelques boutiques qui se trouvaient là. Ou bien, je m'amusais à compter les nombreux va-et-vient des marins qui déchargeaient péniblement leurs cargaisons.

J'aimais me rendre ici, j'aimais cette agitation bruyante… La découverte des nouveaux navires amarrés au port, la vision de ses aventuriers pleins d'entrain au départ, vidé de toute substance au retour. La vie en mer ne me semblait pas être très prometteuse … Mais je dois bien reconnaître qu'elle était attrayante. Je me voyais déjà capitaine de mon bateau, les Naïbu, grâce à moi, après avoir dominé le village, dominerait les mers. J'étais assis sur une bitte d'amarrage plongé dans la contemplation de cette étendue infinie d'eau. Que j'aimais la mer… Je ne pouvais pas imaginer ma vie sans elle. Amusé, je repensais aux cours de l'académie, lorsque notre professeur nous avait présenté les différents villages qui peuplaient notre monde. Dire que certains vivaient dans un désert… Les pauvres.

Quittant finalement mon poste d'observation , je me replongeais gaiement dans la masse informe qui se propageait en deux courants opposés. Je regardais chaque visage pour m'assurer que chacun me reconnaissait. Eh ouais ! C'était bien moi ! Fubuki, le génie de glace. J'adorais lire sur leur visage la surprise et le contentement. Heureux d'avoir croisé au détour d'une simple rue, une future légende. Tous le savaient, un jour, ils seraient à mes genoux, comme ils l'étaient auprès de mon père. Je me devais, en signe d'humilité, les laisser profiter un peu de mon accessibilité, tant qu'il en était encore temps. Grisé par mes idées, la tête haute et le regard vers le ciel j'avançais calmement. Respectant ainsi, la prestance induite par mon sang.

Un choc percutant m'avait tiré de ma rêverie et l'instant d'après me voila dos au sol, regardant toujours le ciel au fond uni. Je m'étais redressé prestement, je portais alors un regard noir vers le coupable de cette injure à mon nom. Mes traits se tirèrent en une moue dédaigneuse quand je réalisai qu'en face de moi se trouvait alors Isasu. Je ne pouvais pas sentir ce type, il était pédant et se prenait pour le meilleur. Son égocentrisme m'était insupportable, "Niania moi je suis un fils de batelier, j'ai du mérite..." un incapable oui. Tout juste bon à former quelques éclairs et à maîtriser un Henge de qualité moyenne. Oui, voilà ! C'était ça son problème ! Il se prenait pour un héros, alors qu'il n'était que "moyen". Le toisant méchamment, je resserrai mes dents tout en expulsant une grande quantité d'air créant ainsi un sifflement chargé de reproche. "Tu ne peux pas faire attention espèce d'incapable ?!  Qu'on se retrouve dans la même équipe passe encore… Mais on n'a pas élevé les tanukis ensemble, alors fais attention à ce que tu fais !"

Il l'avait fait exprès , j'en étais sûr ! Il ne pouvait pas supporter que les choses soient ainsi… Mais je n'y pouvais rien s'il était le bouseux incapable et moi l'hériter génial. La vie est remplie d'injustice, il fallait qu'il l'accepte, les destins étaient tracés à la naissance et il avait pioché le mauvais numéro. Mais tout de même… Quitte à n'être qu'un être sans importance… Il pourrait au moins le faire bien ! Faire comme les autres génins, qui m'adulaient et me réclamaient, c'était aussi sa place et il était temps pour lui de l'accepter.

Cependant, j'avais quelque peu apaisé mes traits… J'étais encore jeune et la colère avait parlé pour moi. Il était un être inférieur, sans doute que ses parents… d'humble batelier, avaient fait de leur mieux pour l'éduquer… Dans la limite de leurs moyens. Il fallait que je me montre juste, comme papa.

Riz-valité

Riz-valité.

"Que dirait mon père !? Tu veux que je te montre ce que dirait mon père ?! "

J’enrageais véritablement ! Non seulement cet incapable me faisait chuter mais il avait en plus le toupet de se montrer méprisant ? Après toute la bonté dont j’avais fait preuve envers lui ? Tendez la main à un chien et il vous mordra. Une chance pour lui, nous nous trouvions alors en plein cœur de la foule, je risquais de blesser quelqu’un si j’agissais. Le monde n’avait pas cessé de tourner… et la foule continuait son va-et-vient incessant, nous apostrophant çà et là de quelques politesses.

"Dégagez du chemin les mioches ! "

C’était bien à cause du fils de batelier qu’ils se permettaient de s’adresser ainsi à moi…. Jamais en d’autres circonstances, ils n’auraient osé. À trop me tenir proche de son aura malfaisante, j’en venais à en perdre la mienne. C’était donc cela qui se jouait ici ? L’éternel combat du bien contre le mal, du beau contre l’affreux, du chevalier contre le monstre. Et quel affreux ! Les yeux fatigués dès le réveil, toujours les mains dans les poches, tiré à quatre épingles dans une tenue devant pourtant couter au maximum 40 ryôs, dans la friperie du coin… C’était ça mon adversaire ? Eh bah …  Les méchants semblaient plus impressionnants dans les contes et légendes.

Alors que je maintenais mon allure digne, souhaitant bien faire comprendre à qui de droit, la différence COLOSSALE, qui existait entre moi et mon vis-à-vis. Celui-ci m’intima, poliment de m’écarter de la route, afin qu’il puisse vaquer à ses occupations. Vous y croyez ? Moi non plus… Peut-être avait-il essayé, mais son manque cruel d’éducation rendait toute phrase construite correctement difficile pour cette pauvre âme et il s’exprima donc ainsi : "Bouge de là, j’ai autre à faire !"

Ahalala ! Qu’il était misérable… Je rigolais bêtement alors qu’il venait à nouveau de salir mon clan… mon sang… ma personne… Les poings et les dents serrés, je sentais le chakra s’accumuler dans mes paumes qui déjà se refroidissaient… J’étais à deux doigts de le massacrer lorsqu’un individu fit irruption dans la conversation. Celui-ci était… Plutôt classe, je devais l’admettre. Il dégageait une aura de puissance et de confiance égale à celle de mon père ou plutôt de mon frère ainé… Au vu de son âge. En plus ! Il avait repris Isasu en lui demandant de rectifier son langage !

Bien fais pour ta pomme, pauvre tache !

L’intrus s’était alors mis à me dévisager, me contemplant de bas en haut. Je me sentais enfin jugé à ma juste valeur… Lui au moins était capable de discerner le bon du mauvais… Il semblait être un guerrier aguerrit et devait donc connaître la réputation de ma famille.  Je ne pus retenir ma mâchoire lorsqu’il me demanda finalement si j’étais l’ami du fils de batelier ! Les sourcils relevés dans une expression marquant mon étonnement, j’avais bredouillé quelques mots… Trop surpris pour répondre en confiance.  "Un ami ? … non. "

Un corbeau semblait être alors passé derrière le blondinet… Il ne semblait pas saisir, alors, après mettre éclaircit la voix, le menton en l’air, abaissant un sourcil et malgré le fait que cela soit d’ordinaire inutile, je fis mes présentations. "Je me nomme Fubuki Naïbu, de la fameuse famille du même nom. Vous devez sans doute connaître mon père Aisumasutā… Je vous remercie de remettre cet enfant capricieux à l’ordre… Je ne doute en effet pas que son père lui avait pourtant, du mieux qu’il le pouvait, apprit la politesse." Affichant un large sourire a l’intention de Isasu, j’avais continué "Généralement, les gens s’excusent lorsqu’ils bousculent quelqu’un dans la foule."

Secrètement, je frottais mes doigts contre mes paumes afin d’en faire disparaitre le gel. L’intervention du jeune homme m’avait permis de parfaitement retrouver ma dignité…  Inutile dès lors d’afficher ouvertement, que j’allais d’ici peu recouvrir la face de l’autre minable d’un gigantesque glaçon. Me désintéressant ouvertement d’Isasu, je m’adressais à l’inconnu en toute politesse. "Je ne crois pas vous connaître… Vous êtes ? "

Riz-valité

Riz-valité.

Alors que je pensais avoir enfin trouvé quelqu’un de responsable… quelqu’un de respectable… quelqu’un de digne… Je n’avais finalement devant moi, rien de plus que deux minables. L’un un peu plus impressionnant que l’autre cependant. Le premier blond, avait profité de la présence du second pour m’injurier davantage. Il aurait voulu me percuter plus fort ? Et mon poing dans sa gueule de prétentieux il serait plus fort aussi ? Incroyable d’entendre des âneries pareilles ! Il me disait mégalomane ? Je pense qu’il avait bien besoin d’un miroir… Je bouillonnais, mon sang n’avait fait qu’un tour et mon visage s’était teinté d’une couleur rougeâtre ! À l’humiliation du premier qui me demandait une glace. S’ajoutait l’humiliation du second !

Celui-ci faisait mine de ne pas connaître mon père ? Pfft foutaises ! Il s’amusait simplement à me le faire croire ! Il était du côté de son petit blondinet… Il semblait le connaître et était venu voler à son secours, sachant pertinemment que je n’aurais fait qu’une bouchée de son petit protégé, voilà tout. C’était une attitude totalement indigne d’un adulte ! Prendre la défense d’un minable, colérique et imbu de lui-même ne lui apporterait nullement secours. Il aurait mieux fait de le remettre à sa place… dans le caniveau.

Après avoir démontré toute son incapacité à faire preuve de bon sens dans l’étude de la situation. Il avait fini par nous proposer de nous rendre au terrain d’entraînement. Un combat ? Contre l’autre type ? Comme si j’avais la moindre chose à prouver… Mais mon sang était en ébullition… Toute cette honte, s’était transformée en rage. J’allais le mettre au sol, le tabasser… Lui montrer ma supériorité, à lui et l’autre blondinet… Jamais plus ils n’oseraient insulter les Naïbu. Je n’allais cependant pas me laisser faire sans rien dire, je devais réagir dignement. Levant le menton je regardais directement le prétendu junin et m’appliquai en quelques mots tranchants.

"Vous devriez avoir honte ! " Je n’avais alors même pas réalisé que ma voix était tremblante et que mes yeux étaient injectés de larmes… Quelle injustice.

"Comment osez-vous ? Regardez donc comment il se comporte ! Je ne l’ai pas insulté une seule fois et lui ? Il traine mon nom dans la boue et vous le laissez faire… Pire ! Vous prenez sa défense ! C’est indigne d’un junin ! Je peux vous assurer que mon père en entendra parler !"

J’étais en colère… J’étais même fou de rage ! Deux manants qui s’attaquaient à un noble… voilà l’image que devait renvoyer la scène. Je les imaginais déjà, ricanant ensemble du déshonneur qu’ils m’avaient infligé. Ils seraient dans une poissonnerie, puant le poisson à dix milles, à boire des bières et fumer des cigarettes, comme les deux pauvres marins ambulants qu’ils étaient. Quittant le regard du junin, je m’intéressai désormais à Isasu.

"Quant à toi…" Je voulais lui faire mal… Il le méritait bien ! Je réfléchissais à quoi dire… Je devais taper fort, taper juste. Je voulais à jamais supprimer son sourire suffisant de son affreuse bouille. "Tu fais le fort maintenant que tu as ton ami avec toi ! Mais quand je te regarde je ne vois que le pauvre gamin qui se faisait tabasser par les autres… Je ne peux même pas t’en vouloir… je ne ressens que de la pitié." Me retournant pour m’en aller, j’assenai le coup de grâce. "Mais je commence à me demander si tu ne méritais pas tes coups finalement. "

Lâcher mon venin était venu alléger ma peine, elle l’avait dorloté avec amour, la rendant presque absente soudainement. Le dos tourné aux deux blonds, un petit sourire s’était esquissé sur mon visage. Je partais en héros, la tête haute… Bien que des larmes aient coulé sur mes joues. Mais alors que je me voyais déjà triomphant, je ressentis un soudain pincement au niveau de mon oreille. Par crainte d’augmenter la douleur, j’avais été contraint de suivre le mouvement. Revenant sur mes pas, le dénommé Rinkusu m’avait contraint à le suivre jusqu’au terrain d’entraînement.

Je vois… J’ai été trop fort et il est obligé d’aider encore son protégé… Ils vont probablement essayer de me combattre en deux contre un… Si peu surprenant de la part de deux pécores…

Portant les mains à mon oreille pour la dégager, en ponctuant mon action de quelques "Aïe... Ouille... arrêtez" , j’étais finalement parvenu à me dégager de son emprise. Faisant face à mes deux futurs adversaires, j’acceptai le défi.

"Lâchez-moi ! Inutile de me mener de force. Très bien… Aussi lâche que soit votre demande. Je vais vous régler votre compte à tous les deux. "

D’un pas décidé je m’étais dirigé vers le terrain d’entraînement, là-bas ce jouerait un combat comme jamais auparavant Uzu ne put en connaître. Isasu ne serait pas un problème, je lui réglerais son compte en deux coups de cuillère à pot. En revanche, il allait falloir être prudent avec le prétendu Junin. Je ne connaissais pas ses capacités, mais sa poigne semblait ferme… Comme pour imager mon impression j’étais venu masser doucement mon oreille qui pulsait encore, rendu rouge par le pincement.

Riz-Valité

Riz-valité.

J’étais planté là… Au cœur du terrain d’entraînement. En face de moi, deux blondinets. L’un plus puissant que l’autre à n’en pas douter… Le petit blondinet à l’allure d’un pirate un peu stylé, dégageait une aura de puissance impressionnante… Je ressentais cette même impression de puissance que face à Yuki, mon frère ainé. On m’avait trainé de force jusqu’ici… Contraint au combat. Mon père m’avait toujours interdit de me servir de mes aptitudes hors des sentiers battus. Pourtant en ce jour, j’y avais recouru.  

Les yeux injectés de rage et de larmes… Le visage rendu rouge par mon agacement, je devais sembler bien ridicule en cet instant. Comment osait-il m’injurier de la sorte ? Alors que résigné, j’acceptais leur triel indigne. Le plus âgé des blonds s’était gaussé… Je ne l’affronterais que si je parvenais à vaincre Isasu ? Il avait donc un semblant d’honneur ? Ou bien était-ce une énième bassesse ? Je me devais sans doute de me méfier de lui… Combattre l’autre minable tout en surveillant l’adulte ne serait pas bien compliqué de toute manière.

En parlant du minable, celui-ci semblait enjoué à l’idée de m’affronter. Typique des vanupieds. Espérant sans doute faire vaciller l’ordre établit… Ne comprenait-il pas que seule la dignité le mènerait vers les hauteurs ? Répugnant… Oui, en cet instant j’étais juste… Dégouté. Mes yeux plantés dans ceux d’Isasu j’entendais son ami établir des règles. Des excuses et un gage ?

"Je ne devrais pas avoir à lui régler son compte pour obtenir des excuses… C’est indigne comme attitude."

Les mots étaient sortis malgré moi, puisque l’entièreté de ma concentration était d’ores et déjà tournée vers l'inévitable combat. J’avais subi de nombreux entraînements… Je savais me battre. C’était donc le seul moyen de faire entendre raison à des incapables ? Le combat ? La violence ?  Les dents serrés, j'essayai maladroitement de cacher ma rage…  

"Alors soit… Vous serez servi…"

Papa mes frères… Je vais régler ça en clin d’œil… Regardez-moi et excusez-moi … Je n’ai pas eu le choix. C’est eux qui m’ont contraint de l’utiliser…

Après un rapide décompte, "l’arbitre" avait donné le coup d’envoi. Je n’avais encore jamais affronté Isasu en combat singulier, mais je connaissais ses aptitudes. Un adepte du Ranton, un Godai à l’image de mon pouvoir. Il l’avait appris en autodidacte selon ses dires. Mon cul. Les Godaï sont des aptitudes génétiques… S’il était détenteur de se pouvoir, ses parents l’étaient aussi non ? Avait-il été adopté ? C’était pour ça qu’il était si…

Écartant mes réflexions, j’observais la typologie. Par chance, comme toute chose dans Uzu, nous n’étions guerre loin de l’eau. J’allais pouvoir combattre en toute sérénité. Je m’étais alors appliqué dans la composition de quelques mudras. Mon corps agissait par automatisme, il était entraîné à combattre depuis mon plus jeune âge. Si j’arrivais à vaincre mes ainés, ce n’est pas un gamin comme Isasu qui allait me faire peur. Dans mes paumes je sentais le contact réconfortant de l’eau gelé et quelques secondes plus tard, je donnais naissance à une petite horde de loups.

"Rôga Nadare. Attaquez mes loups ! "

Directement ma petite meute s’était jetée sur mon adversaire. La technique était d’ordinaire utile lorsque l’adversaire était en surnombre. Ici, elle me permettait de prendre l’avantage. Je m’élançai à leur poursuite, il fallait que j’arrive à son contact pour mettre fin au combat… Je me devais de garder mes forces pour la suite et le blondinet numéro deux… Rien de plus simple.

Papa… Je suis désolé… Il m’y a contraint…

Mes loups arrivaient sur Isasu lorsque je composai de nouveaux mudras, faisant un petit bond je me retrouvai bien vite au-dessus de mon adversaire… À nouveau cette sensation réconfortante… Le froid était mon allié… Alors que mes pouvoirs héréditaire s'activait, il me semblais pouvoir ressentir la puissance de toute ma lignée qui accompagnait mes gestes. Sur mon visage ? Des larmes de rage… Tout en projetant des lances, je m’écriai…

"SOHYÔGA"

Fin du tour:

Riz-Valité

Riz-valité.

Début du tour:

Après ma première offensive, tout semblait s’être accéléré… J’avais tendu la main vers Isasu et dans ma chute allais parvenir à l’atteindre. Un éclat de lumière me contraint à fermer les yeux et un vacarme assourdissant résonnait alors que je sentais mon corps être repoussé violemment. Gardant mon sang-froid j’avais rétabli ma position dans une pirouette et retombais solidement sur mes pieds. Prêt pour un second assaut. Je devais tout même avouer que j’avais été surpris… La puissance de l'orage hein ? Était-ce par peur, que mes membres se mirent à trembler ? Non… Sans doute de l’excitation. Oui voilà ! De l’excitation ! Moi Fubuki Naïbu, destiné à un futur légendaire, construisais d’ores et déjà ma légende. L’homme qui face à la menace, trépignait d’impatience. L'homme qui faisais face le sourire au lèvre à l'orage...

Mon père serait fier de moi...

Affichant un sourire en coin j’ouvrai finalement mes paupières, je crus un instant que le flash lumineux avait altéré ma vue puisque devant moi une espèce de boule lumineuse crépitante s’agglomérait… Pourtant, l’instant d’après cette même boule se dirigea en toute hâte vers moi. J’avais compris une seconde trop tard… Un orbe de foudre… En unique réponse j’avais joint mes deux bras pour me protéger. L’attaque me traversa de pleins fouets et un fort courant électrique sembla parcourir, pendant quelques instants, l’ensemble de mes veines… Le corps raidi par la douleur je n’avais même pas été capable de crier… Pourtant la brûlure était insupportable…

Indigne… cette puissance, cette utilisation de la foudre… elle était indigne… À quoi pouvait-elle servir si ce n’était pour faire le mal ? Pour faire souffrir l’adversaire sans pour autant le tuer ? C’était ça son but ? Me faire souffrir ? Me faire ressentir cette brûlure interne ? À l’impact sur mes bras, ma peau semblait s’être carbonisée et dégageait une odeur proche du poulet rôtie. J’avais mal… Je souffrais affreusement… Et lui en face, affichait un beau sourire ? Je ne contenais plus ma rage, elle était froide et décidée. Si je pouvais le tuer, je le ferais.

La glace n'était pas qu'une simple force dévastatrice, elle était également une protection, une puissance créatrice qui pouvait apporter bien plus que de la souffrance. Qu'allait-il faire de son orage ? Faire souffrir… Voilà tout ce qu'il pouvait offrir. Je le regardai un instant en restant interdit.


Pas le temps pour les introspections

Je m’élançai de nouveau vers mon adversaire, agrippant une poignée de shurikens d’une main, pendant que de l’autre je préparais déjà la suite en sortant un kunaï. Les petites étoiles ninjas voletèrent dans sa direction pendant que j’accrochais dans mon dos, un parchemin sur la petite lame. Il aimait l’odeur du cramée ? Très bien, il allait être servi. Tout en continuant ma course j’attendis d’être certain de sa position avant de composer les mudras nécessaires. Portant la main à ma bouche je laissai s’échapper un puissant jet d’eau. J’espérais secrètement qu’une fois recouvert de liquide conducteur, il réfléchirait à deux fois avant de recourir à ses éclairs. De plus, normalement, l’impact devrait être suffisant pour le déstabiliser ou dans le pire des cas, il l'évitera et sera distrait pour…Dans un geste précis je lançai mon kunaï vers la dernière position connue de la tête d’éclair. Joignant mes mains tout en continuant ma course…

"Katsu"

Alors ? Toujours aussi drole les brûlures ?

Fin du tour:

Riz-valité

Riz-valité.

Début du tour:

Mon attaque avait porté, il faisait moins le fier maintenant qu’il était recouvert de suie ! Isasu, dans sa stupidité habituelle essaya de me pousser vers l’attaque. "Niah niah les outils ninjas", ne négliger aucune arme était à la base de la formation de shinobi. Comment avait-il obtenu son diplôme de l’académie sérieusement ?! Toujours était-il que l’autre tête d’éclair semblait, tout comme ma rage, calmé. Loin de repartir rageusement à la charge, il avait reculé pour laisser échapper un nuage vers ma direction. Par réflexe j’exécutai une retraite stratégique, mais l’avancée du nuage était un poil trop rapide. Le contact de la brume avec ma peau suffit à m’en faire comprendre la teneur.

Un nuage chargé de foudre, de simple petite joute peu douloureuse, mais une chose était sûre : Je ne le traverserais pas. Si seulement mon arsenal était un peu plus développé… En silence, je regrettai de ne pas avoir soustrait quelques techniques futon à mon père. J’aurais soufflé cette brume en une bourrasque ! J’imaginais déjà la tête de l’autre idiot une fois privée de sa protection.

Au travers des nuages, semblant sortir de nulle part, quelques shurikens d’eaux compressées par le chakra… Alors lui aussi maîtrisait cette technique ? Elle était plutôt basique pour des adeptes du suiton en réalité… Mais j’imaginais son répertoire bien moins varié. La surprise m’avait coupée de toute défense et quelques shurikens m’avaient atteint… Il visait au pif à travers son nuage. Petite surprise cependant quand je me rendis compte que l’eau s’était au contact du nuage chargé en électricité…  Chaque impact créé un petit arc électrique qui s’étendait sur l’ensemble de mon corps. Cette sensation d’être une dynamo sur patte était particulièrement désagréable…

Pourquoi Isasus semblait refuser à tout prix le contact ? Pour quelle raison ? Craignait-il mon puissant taijutsu ? Ou bien … Avait-il eu vent de ma super technique secrète ? Le combat s’éternisait et je devais garder des forces pour l’autre blondinet qui nous observait en silence… Je pourrais la jouer sécure et balancer quelques loups à travers le nuage et dans le même temps courir pour le contourner… Il ne verrait pas le coup venir ?

Je ne saurais dire si c’était dû aux nombreux courants électriques qui avaient parcouru mon corps, ou bien simplement que cela était induit par les qualités de mon sang. Mais dans mon cerveau quelque chose avait fait *ding*. Il fallait que je termine le combat au plus vite non ? Et l’autre imbécile ne me laisserait pas approcher… Son attaque de tout à l’heure, elle était rapide, mais à quel point ? Il pouvait faire tomber la foudre autour de lui, mais il devait sans doute avoir besoin d’un peu de temps... En plus il était trempé maintenant ! Il risquait de se toucher lui-même ! Était-il immunisé aux éclairs ? Qu’importe !

Un petit sourire carnassier aux lèvres je lançai l’opération : La bulle magique. Quelques mudras et je me servis de l’eau environnante pour façonner une nouvelle meute de loups. Pas d’annonciation de technique ici, je devais agir dans la plus grande discrétion ! Même si en mon for intérieur, mon âme s’écriai : RÔGA NADARE. En traversant le nuage, les loups devraient peut-être se charger en électricité ? Des super-loups de neige et d’éclair ! C’était quand même un peu classe… Je n’en avais façonné que 4, afin de conserver mes forces pour la suite.

Après une petite prière pour mes ancêtres et rapide coup d'œil vers les loups qui accouraient au travers du nuage, je fis dos à la scène et composai de nouveaux mudras. Intérieurement je criai de toutes mes forces… MIZU RAPPA. Ponctionnant mon chakra sans retenue, mes pieds se détachèrent du sol. J'espérais savoir ce que je faisais…

Fin du tour:

Riz-Valité

Riz-valité.

Début du tour:

Concentrant mon chakra je déversais un puissant jet contre le sol, dos tourné au nuage, j’espérais ainsi réussir à le survoler pour retomber sur Isasu, ou du moins pas trop loin. Mon idée fonctionna à merveille ! Je m’envolai vers les airs tel un super-héros, peut-être même un peu trop… Isasu me semblait encore plus petit que d’habitude, jusqu’à quelle altitude avais-je réussi à me hisser ? En tout cas tout semblait fonctionner à merveille ! Mes loups attaquaient Isasu alors que je dépassais la couverture nuage. Une nouvelle fois, mon adversaire fit le ménage à l’aide de simple shuriken… Il allait falloir que je réfléchisse au moyen de renforcer mes invocations de neige… Elles étaient définitivement trop fragiles. Par chance, l’un des loups parvint à l’attaquer et le plaqua même contre le sol.

Arrivé au zénith de mon saut, j’entamai alors la redescente. Malheureusement… Bien qu’ayant fonctionné un temps, la diversion n’était visiblement pas suffisante puisque Isasu finit par me repérer. Son regard mauvais était ampli d’une certaine forme de surprise. Un sourire aux lèvres je m’approchai inexorablement du sol… C’était terminé… Il me suffira de foncer sur lui et de mettre fin au combat… Mon père sera sans doute énervé d’apprendre que j’ai usé de cette technique mais, c’était nécessaire non ? Mine de rien l’autre tête d’orage ne semblait plus coriace que prévu et il restait encore l’autre blondinet… Je n’ai pas le choix ? Peut-être que si…

À nouveau un flash suivit d’une douleur transperçante… Les yeux écarquillés je dévisageai mon bourreau… Il avait donc de nouveau recouru à ses maudits éclairs ? Et encore une fois, je pus lire tout son contentement… Il aimait faire mal. Il aimait me voir souffrir… Un monstre parmi les hommes… Ses yeux s’emplissaient d’une expression inexplicable. Il ne m’inspirait alors plus que danger et dégout… Il était fort, c’était indéniable… La douleur était intense et à la zone d’impact, mon flanc, je sentis les chairs se carboniser en un éclair. Mais la puissance n’était pas tout, il fallait respecter les règles, il fallait être digne.

J’atterris lourdement tout en me tenant le flanc… Pas le temps d’accepter la douleur, larmes aux yeux, je commençai ma course folle. Un second éclair alors que je commençai tout juste à me mouvoir… Moins puissante, pourtant la sensation interne fut encore plus dérangeante. J’avais alors l’impression que mon cœur ratait certains battements et que le courant électrique, en atteignant mon cerveau, tendait l’ensemble de mes muscles. Je manquai de trébucher, mais continuai ma course effrénée, mue par une puissance qui me semblait supérieure. La force de mes ancêtres était avec moi, il me fallait avancer… Il me fallait le vaincre… Il me fallait à moi, Fubuki Naïbu vaincre le tyran.

Mon visage était déchiré par la douleur, dut à une activation trop rapide et trop intense de mes muscles. Je composai quelques mudras et profitant de l’eau environnante fis se condenser le liquide en quatre shurikens qui voletèrent jusqu’à ma cible. Il pouvait bien réitérer le coup de son éclair tombant du ciel, cette fois, je ne reculerais pas.

En un geste rageur, tel un animal sauvage je me jetai sur lui tout en composant les mudras nécessaires. Une main vers l’avant et la seconde maintenant ma technique, je parvins à l’atteindre. Enfin mes doigts l’effleurèrent et déjà l’eau environnante vint se regrouper autour du petit psychopathe. C’était terminé. La bulle l’engloutit et je me détendis aussitôt. Je posai mes prunelles vertes sur lui.

"C’est terminé… Inutile de te débattre."

Tournant la tête je regardais maintenant l’autre blondinet… J’étais mal en point, mais je ne pouvais pas baisser la tête. Peut-être parviendrais-je à l’intimider ?

"À votre tour ?"

Enlevant ma main qui était en contact avec la bulle d’eau, j’avais ainsi relâché ma technique…. Le combat contre Isasu était terminé. Me détournant de lui, je m’intéressais à mon futur adversaire… Je ne devais pas trembler… J’allais y parvenir.

Fin du tour:

Riz valité

Riz-valité.

Confiant en mon indiscutable victoire, je n’avais pas pris la peine de garder Isasu à l’œil. Concentré sur mon nouvel objectif, à savoir, le second blondinet. J’avais dû lui révéler ma botte secrète mais qu’importait, cette première victoire me donnait l’ascendant psychologique non ? J’étais certes un peu amoché et mes réserves de chakra étaient entamées… Mais tout devrait bien se passer… Alors pourquoi ? Pourquoi à nouveau, mes jambes étaient tremblantes ? De l’excitation ? Je n’eus cette fois pas le temps de m’en convaincre.

En l’espace d’un instant, le petit blond qui me faisait face avait disparu. Passait-il à l’attaque ? J’aurais dû me mettre en position mais… Mon corps refusa de me répondre et j’étais resté stoïque, planté comme un « i » face à la menace pourtant sérieuse. Des sueurs froides coulèrent le long de mon échine alors que derrière moi, j’entendis les jérémiades de mon premier adversaire. Il refusait sa défaite ? Je devais me retourner… Mais mon corps restait là… Figé…Puis vint la déflagration…

Je fus propulsé de quelques mètres, la douleur me permit néanmoins de sortir de ma torpeur. D’autant que dans mon vol, j’avais pu constater le pot aux roses. Rinkusu avait disparu oui et était venu se placer derrière moi, me servant d’écran protecteur contre la haine du blondinet n°1. Il m’avait protégé ? Pour quelle raison ? Loin de me rassurer, tout ceci me laissa un gout amer sur les papilles. Est-ce que j’aurais pu encaisser l’assaut ? Mes nombreuses blessures répondaient pour moi… Je serais peut-être mort ici… Isasu avait essayé de me tuer…

Prostré sur mes fesses, je ne parvins pas à écouter mon sauveur… Il finit par capter mon attention lorsqu’il plongea son regard dans le mien. Ne pas menacer si je n’étais pas sûr de vaincre ? À quel point ce type était fort… Il avait encaissé les attaques d’Isasu sans broncher. Pire, il voulait maintenant que nous combattions contre lui ? Je restais muet quelques secondes, incapable de formuler le moindre mot.

Je venais de frôler la mort… et en sentais encore les caresses. En l’espace d’une seconde, toute ma vie, tous mes rêves, auraient pu partir en fumer. Le rideau venait de tomber, me rappelant la lourde réalité de la fragilité d’une existence. Jamais je n’aurais porté le coup fatal à Isasu, je ne l’aimais pas certes… Mais jamais je n’aurais pu lui ôter la vie… Lui n’avait pas hésité un seul instant. Ça ne semblait pas avoir choqué outre mesure mon sauveur. C’était donc ça être shinobis ? Tuer ses alliés comme ses ennemis sans le moindre remords ? En bon ninja, qu’aurais-je dû faire alors ? Le tuer ? Le regarder gigoter dans sa cage jusqu’à manquer d’air ?

À mesure que les pensées négatives s’accumulaient, je perdis complétement pied. Etais-je en pleur ? Etais-je tremblant ? Non. J’étais vide… Me levant, je tournai les talons et partis du terrain d’entraînement. Je n’eus même pas la force de courir, je déambulais, tel un mort-vivant. Oui, un mort-vivant, voilà ce que j’étais. Un être qui ne devrait plus être de ce monde… Et pourquoi ? Parce que j’avais eu le malheur de demander des excuses ? Ça n’avait aucun sens… Je ne pouvais et ne voulais pas le comprendre. Si c’était ça le monde shinobis… Alors je n’en voulais plus.

Rentrer, simplement rentrer, me mettre à l’abri sous mes draps et oublier. Tout oublier. Revenir à cette époque merveilleuse de l’académie… Lorsque mes frères étaient toujours présents. Que nous nous défiions les uns les autres sans conséquence… Sans un regard en arrière, ignorant mes blessures, j’avançais d’un pas régulier jusqu’à ma demeure…

Riz-Valité

Riz-Valité

Riz-valité.

Je vagabondais sans but, la mine blafarde et le regard éteint. Sous le choc, c’était le terme qui correspondait le mieux à mon état actuel… Dans ma tête, je rejouais la scène. Nous avions combattu, j’avais pris d’énormes risques en me propulsant dans les airs et mon adversaire ne m’avait pas raté à l’atterrissage… J’avais couru, sans m’interrompre malgré les courants électriques qui parcouraient mon corps, pour enfin porter le coup de grâce à mon adversaire. Je l’avais emprisonné dans ma bulle d’eau. J’aurais pu le regarder s’étouffer et attendre qu’il perde connaissance. Aurais-je du ?

J’avais cependant relâché ma technique et tourné le dos au danger. D’une certaine manière, je méritais ce qui m’était arrivé. Pourtant, j’étais en colère. À mesure de mes pas, la peur se diluait… Je retombais peu à peu dans la réalité. Un toussotement maladroit, je tournai la tête et constatai que devant moi s’était planté Isasu. Derrière lui, un peu plus loin, je pouvais distinguer Rinkusu. Il l’avait envoyé vers moi ? Voulait-il continuer le combat ? Je n’en avais plus envie mais surtout…

Mes muscles s’activèrent tout seuls et je me crispai dans une position défensive. Prêt à accueillir l’attaque de l’orageux. Les sourcils froncés, je le dévisageai de haut en bas. Il ne semblait pas vouloir m’agresser… Mais mes muscles refusèrent de se détendre. J’écoutai alors mon adversaire, qui avouait le combat inutile. À cause de qui en étions-nous arrivés là ? Était-ce moi qui avais renversé quelqu’un ? Moi qui avais insulté au lieu de m’excuser ? Ma lèvre se retroussa sans que je ne puisse la contrôler, en signe de dégout. Je n’aurais pas dû essayer de la noyer ? Le coupant dans sa phrase je m’expliquai aussitôt.

"Je n’ai pas cherché à te noyer. Sinon tu serais inconscient actuellement."

Mes mots étaient tranchants… Depuis quand avais-je une telle assurance ? Un sentiment bizarre d’impunité qui avait pourtant été précédée par une crainte maladive. J’avais affronté la mort, je n’étais qu’un être en sursis ? Finalement le blondinet conclut en disant que nous pourrions juste nous ignorer. J’allais pour valider. En effet, il était clair que nous n’avions aucun atome crochu. Autant ne pas faire semblant. Mais sa dernière phrase me fit frissonner…  

"Tu n’as qu’à faire comme tu as toujours fait, regarder de loin des types me tabasser et ne rien faire." C’était donc ça qu’il pensait de moi? Intérieurement, je revis des images passées…

La scène me sembla trouble, était-ce car le souvenir était ancien ou bien parce que mes yeux étaient embués de larmes ? Je ne m’en souvenais plus… C’était lors de ma première année d’académie. J’avais assisté au loin à une scène surprenante… Un groupe de gaillards, bien plus âgés que moi, tabassés un pauvre damne au sol. La victime des sévices ? Isasu. Je ne le connaissais pas encore réellement et avais essayé d’intervenir.

"Eh ! Arrêtez-vous si vous ne voulez pas subir la colère d’un Naïbu !" Je pensais sincèrement pouvoir l’aider… Pourtant, le groupe de grand, avec mon intervention, s’étaient désintéressés de leur première victime et commencèrent à s’agglomérer autour de moi. Me toisant de leur grandeur, ils cherchaient clairement à m’intimider… J’avais voulu lutter… J’avais voulu l’aider… Pourtant… Tout mon corps était tremblant, je peinais à garder un semblant de consistance. J’allais le rejoindre ? Finir tout comme lui au sol ? Je ne pouvais rien faire… J’étais… Impuissant… J’hésitais à répondre encore…

Les menacer ? "Vous connaissez ma famille ? Si vous faites les malins, je peux vous assurer que mon père en entendra parler !"… Oui… J’aurais pu dire ça… Pourtant, me frottant l’arrière du crâne et arborant un faux sourire j’avais lâché… "Ahahah… après vous faites comme vous voulez après tout…" Ils finirent par partir. Nous laissant là, moi et Isasu. J’avais porté le regard sur lui… J’avais hésité à venir l’aider mais…

Tu n’es qu’un lâche…

Au sol, je crus voir un instant le regard d’Isasu dans le miens… et sans un mot. J’étais parti.  Pouvais-je lui raconter ? S’en souvenait-il lui aussi ? Il avait raison… Je l’avais abandonné à son triste sort…

"J’ai essayé…" Je ne pouvais en dire plus, la culpabilité m’assaillie… Était-ce pour cela qu’il me détestait ? Car finalement… Je n’avais rien contre lui à l’origine. C’était son attitude qui m’avait fait devenir ainsi… Il était imbu de lui-même, violent, arrogant, vil. Comment ne pas au minimum ressentir une certaine inimitié ? Rien qu’ici… Il n’avait en aucun cas présenté ses excuses. Il venait pourtant de manquer de me tuer. Méritait-il pour autant son sort ? Je ne savais plus quoi dire… Quoi lui répondre ? Il voulait qu’on s’ignore ? J’avais pourtant l’impression qu’on devait parler… Retrouvant un semblant d’aplomb, je plantai mon regard dans le sien.

"J’avais essayé de t’aider… Je n’ai pas pu."

Allait-il accepter de discuter ? Ou m’insulter comme il le faisait toujours ?

Riz-Valité