« Klop, klop, tic et tac, tendre et nouer... Klop, klop, tic et tac, serrer et tirer... Klop, klop, tic et...tiens donc... »
Son visage s'avance de l'établit où il office depuis plusieurs heures. Devant lui, un aillons qu'on lui a confié pour quelques retouches. À ses yeux, cela n'en vaut guère son pesant de ryo mais pourtant, ses mains délicates officient dans la plus grande des dextérités. Mais alors que ses doigts frottent le tissus, quelque chose attire son attention. Il approche son nez. Renifle. Doucement. Plus fort. Plus intensément. Il n'a plus de doute sur l'origine de ce parfum que les coups d'aiguilles semblent avoir ravivé.
« Bien étrange... Pourtant... »
Il se redresse, fouille dans un tas de rouleaux et de parchemins, fait virevolter les feuilles par-ci et par-là, ne prêtant qu'une attention distraite au contenu de ses derniers. L'important, n'est pas là.
« Fouille et trifouille, cache toi bien car à ton grand dam si je te trouve... Trouvé ! »
Il retire le morceau de papier, le dressant dans les airs comme s'il s'agissait d'un trophée. Un large sourire se dessine le long de ses lèvres. Très vite, il attire vers lui l'objet de son attention, laissant virevolter ses yeux sur les lignes qui vont et qui viennent inlassablement jusqu'à ce que l'information tant recherché lui apparaissent en face de son nez.
« Hm... »
Il soupire, rejetant l'objet d'un mouvement de poignet qui valdingue jusqu'au sol. Ses mains se posent sur son visage, doucement, son corps se parcours de spasme, alors qu'un rire commence à s'échapper du bâillon que forme ses paumes. Soudainement, il écarte les bras, laissant éclater à la pénombre de son atelier une joie démente. Très vite, il se relève et se dirige vers la sortie. Il n'oublie pas de mettre son grand chapeau et quelques vêtements pour cacher sa peau cadavérique. Mais alors qu'il s'apprête à franchir la porte, il s'arrête, se retournant à vive allure, alors qu'il accoure vers ce qui ressemble à un long bâton de marche.
« Pardon ma chérie, je n'allais pas t'oublier c'est promis. J'étais juste... trop euphorique... Car vois-tu, j'ai une surprise pour toi tu sais ? Non ? Ahahah, allons, allons, ne commence pas, tu ne sauras rien !... C'est une surprise... Mais pour ça, je dois déjà aller rendre ceci à sa propriétaire... »
Son regard se fige et sa tête se tourne vers l'établit. Promptement, il y retourne, recherchant frénétiquement le bout de parchemin qu'il avait jeté par terre, relisant ce dernier à toute vitesse avant de retrouver l'information qui lui manque.
« Hm... C'est pas la porte à côté... » Il se met à soupirer, rejetant le parchemin sur le sol, affichant un large sourire satisfait. « Tant pis... Il semble que je vais devoir demander un petit...coup... de main... » Il se retourne alors vers l'étrange artefact filiforme. « Qu'en penses-tu ? Il nous faudra des gros bras tu ne penses pas ?... » Son pouce et son index viennent pincer son menton. « Hm... Pourquoi pas les Serika ? Non trop imbu. » Il fait quelques pas. « Les Shirogane ? Pfff plutôt mourir que demander de l'aide à ces pompeux... » Encore quelques pas. « Et pourquoi pas... » Il se jette sur son bâton, s'engouffrant promptement dans l'encadrement de la porte d'entrée qui finit par se refermer sur elle-même.
Très vite, il avance, s'aidant que très peu de son maintiens de route qui semble plus l'incommoder qu'autre chose. Pourtant, sa cadence est rapide, presque agile alors qu'au bout de quelques minutes il arrive aux abords du domaine Nozomo...
« Ce sont de fiers guerriers ma chérie, il nous protégerons j'en suis sûr ahahah ! »
Depuis ma mésaventure avec Rokuemon, durant ce duel un peu tendu, j'avais décidé de me pointer plus souvent au domaine Nozomo. Prenant assez mal les mots de mon camarade, je m'étais remis en question pendant quelques jours avant de joindre les pontes du clan pour leur demander de prendre en charge quelques cours de kenjutsu, voir de renforcement musculaire. Ils m'avaient regardé un peu étonné, j'avais l'habitude de partir en claquant le portail : Refusant de participer au système d'entrainement du clan. Le monde bougeait autour de moi et comme je l'avais confié à Ogawa, il fallait que le clan change. Pour cela, la nouvelle génération (malheureusement, pas la mienne, mais celle d'après) serait porteuse de la destinée de notre communauté.
Ce jour-là j'avais un petit groupe de bambin qui avait à peine appris à tenir un katana. Ils étaient rigolos, à tenir des lames de leur taille... C'était néanmoins un peu ridicule, le poids n'était pas adapté. Je décidais alors de leur faire lâcher leur arme pour qu'ils fassent des pompes et des abdominaux, histoire de renforcer un peu leur posture avant de se claquer quelques choses. J'avais chargé un apprenti qui passait dans le coin de me ramener des tantô. C'était moins sexy que les longues lames, mais plus adapté à l'âge des petits. L'adolescent arriva, portant maladroitement une caisse pleine de petite lame effilée.
- Bon, voici des tantô, ce sont des lames courtes. Je vais vous demander de vous habituer à la prise en main et la portée de l'arme. On serait tenté de faire des coups latéraux et verticaux avec, comme pour un katana, mais il faut surtout poignarder. Considérez-le comme un poignard. "Une arme que l'on pourrait penser adaptée aux assassins"
Les petits me regardèrent, un peu gêné, ils étaient des Nozomo pur jus et ne considérais pas le tantô comme honorable. Certains murmurèrent à leurs voisins quelques commentaires sur ma capacité à enseigner.
- Je suis juunin, je me bats avec un katana... Je tapotais la garde de ma lame enfoncée dans son fourreau. Et avec un tantô. Il y a des possibilités différentes entre les deux armes, une arme n'est pas "honorable" par nature, c'est ce qu'on en fait qui définit tout ça... Donc, si vous me suivez, c'est vous qui êtes honorable ou pas. Je dégainais le tantô dans mon dos pour le montrer à tous. On est honorable avec ses camarades pendant les duels, en mission, il faut être efficace. Désolé de vous décevoir, mais dans le clan, c'est comme ça qu'on voit la chose.
Pas forcément plus rassuré, les jeunes se passèrent les armes avant de promener leurs doigts dessus et opérer quelques frappes dans l'air. Je leur désignais quelques coups classiques du tantô et leur ordonnai de se mettre à distance pour s'exercer à ses katas basiques. Imprimer les mouvements dans leurs muscles, c'était la clé pour se battre l'esprit paisible et libéré. Si le corps sait quoi faire, la tête pouvait penser à la suite : Les tactiques, l'environnement, ...
Le soleil de Suna tapait durement sur nos têtes, pendant que les gamins faisaient leurs gammes. Une heure qu'ils répétaient inlassablement les mouvements, je voyais l'heure tourner et mon créneau bientôt se terminer :
- Je vous laisse une demi-heure de pause, ensuite, c'est cours d'archerie avec Hayato. Les gamins piaillèrent sur la honte de se battre à distance, je les laissais parler : Mon aîné aller les convaincre que c'était une arme comme une autre. Du coin de l'œil, j'apercevais une silhouette arriver dans la cour.
Sphinx. Yukio 021
Nozomo Hayato
Suna no Jonin
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Hayato regardait son frère qui dispensait alors un entraînement aux jeunes pousses Nozomo. Le jeune homme en était empli de fierté, il aimait voir ainsi Yukio acceptant de prendre certaines responsabilités. Il pensait l’air amusé que leur conversation n’était peut-être pas pour rien dans cette histoire. Peut-être même commençait-il à envisager de prendre la tête du clan finalement ? Douce rêverie que cela sans doute… Il lui fallait probablement ce montrer patient, le laisser murir, le laisser choisir. Hayato le savait capable de grandes choses… Mais il ne pouvait pas se résoudre à le contraindre. Si sa voie était celle d’une vie simple… Il l’accepterait. Avec une pointe d’amertume, mais il l'accepterait.
De son côté Hayato n’était pas en reste… Grandi par ses nouvelles ambitions, il avançait doucement mais sûrement ses pions. Déjà, il avait confronté les anciens Nozomo… Exprimant tout haut ce qu’il pensait tout bas depuis des années. Lui et son frère étaient devenus les pierres angulaires du clan, ils en étaient le moteur, l’avenir immédiat et sa plus grande force. N’en déplaise aux "sangs purs". Aussi avait-il réclamé d’être tenu un peu plus en estime, notamment par une inclusion plus profonde aux instances décisionnelles du clan. Les négociations étaient alors à leur balbutiement et les discussions allaient probablement être longues et périlleuses. Il ne disposait pas de suffisamment de soutien… Ils étaient isolés, deux contre tous. Peut-être allait-il falloir fédérer un petit groupe autour d’eux ? Mais entreprendre de pareils projets, risquerait d’alerter les anciens, qui craignant une révolte pourraient très bien décider de "couper court" au problème. S’ils étaient fort, ils n’étaient cependant pas capables de faire face à l’ensemble du clan… Le pari était donc risqué et il lui fallait réfléchir à un plan d’action.
Peut-être qu’une autre soirée, un peu moins alcoolisée serait la bienvenue ?
Le regard perdu dans l’amas de petites têtes brunes qui maniaient avec difficulté des tantos trop lourds pour eux. Hayato remarquait que l’enseignement de Yukio, n’était pas le même que celui qu’ils avaient pu recevoir encore enfant. Ici, pas de violence, pas d’insulte, pas d’humiliation. Simplement une répétition appliquée des gestes. Rendre le tout automatique, pour délester les jeunes de toutes réflexions. Si la manière différait donc, le résultat recherché était similaire : En faire des machines à combattre, à tuer…
Le soleil avançait inexorablement et Hayato constatait que le cours de son frère était terminé. Annonçant par la même occasion que le sien arriverait prochainement. Les enfants avaient commencé par rechigner, faisant honneur aux idéaux du clan… Un peu trop "réfléchie" à leurs goûts… Mais il avait fini par s’imposer et la majorité l’écoutait attentivement, bien qu’en surface rien ne semblait avoir changé… Sans doute que la prise de connaissance de certaines de ses missions passées y joué un rôle essentiel. Mais qu’importaient les raisons, du moment qu’ils écoutaient et retenaient au moins une partie du cours…
Se relevant pour prendre son tour, Hayato s’avança dans la cour en direction de la remise. Il était temps de ramener les arcs sur le terrain d’entrainement.
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Dakuwanda Kirai
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L'assurance d'obtenir une aide extérieur motive ses pas. Vivement, il rentre dans le domaine de ses fiers guerriers, ne faisant nullement attention à l'architecture pourtant magnifique, ni à l'exacerbation de leur puissance. Cela n'a aucune importance pour lui, car dans son esprit, ne réside qu'une seule idée, celle d'obtenir, d'avoir, de posséder, un élément de plus, une pièce supplémentaire de ce puzzle qui un jour, fera passer les plus grandes œuvres d'art pour de pauvre morceau de chiffons. Il en est persuadé, tout autant qu'il a la prétention d'être sûr que le guerrier qu'il voit au loin va l'aider. Il suffira de bien parler, comme toujours, le poids des mots a toujours son importance.
« Oh, bien le bonjour guerrier Nozomo ! »
Son pas pourtant assuré s'arrête d'un coup sec lorsqu'il voit le groupe d'enfant qui se met à le regarder étrangement. « Yeurk... Des gosses. » pense-t-il peut-être un peu trop fort dans un murmure et une face qui laisse entrevoir son dégoût. Pourtant, après avoir regardé avec dégoût le groupe de chérubin, son attention revient vers le fier guerrier alors qu'un autre des siens vient de faire son apparition. Qu'il était étonnant pour le Tailleur de voir une profonde ressemblance physique entre les deux, même si, à son goût, le second semble plus raffiné que le premier. Juge t-il sur des apparences ? Bien évidemment !
« Oh, bonjour à vous deux. Pardonnez mon intrusion dans votre domaine, je me présente, je me nomme Kirai, humble Tailleur de Suna. » À ses mots, il réalise une révérence, prenant appuie sur son bâton d'une main alors que l'autre vient se poser sur son cœur. Le grand acteur vient de poser les prémices de son histoire, il est temps que l'intrigue prenne un peu plus d'ampleur. Son corps se redresse alors que son regard plonge dans celui du premier Nozomo présumé, lui affichant un léger sourire alors que ses yeux vont et viennent entre les deux guerriers. « Qu'il est étonnant de vous regarder... Vous semblez, si... ressemblant... C'en est troublant lorsque l'on sait que la plupart des Nozomo ne sont pas affiliés par un quelconque lien de sang... »
Une particularité qui fait naître quelques idées en son esprit. Après tout, s'il arrive à créer la perfection, pourquoi devrait-il s'arrêter à un seul et unique modèle ? Mais cela met en relief une grande question : La perfection peut-elle être double ? N'y a-t-il pas présence d'un quelconque paradoxe au sein de ceci ? Écoutant paisiblement avec un faux intérêt les deux énergumènes, son attention se porte sur les armes que détiennent les enfants. Des Tantô, armes de prédilection des assassins, mais trop longue encore au goût du Tailleur qui préfère de loin les lames plus courtes.
« Oh... Que c'est intéressant. » Sans préliminaire, il s'approche d'un des enfants, récupérant doucement la lame qu'il détient, la faisant glisser entre ses doigts comme un jouet. « Tu sais petit, je doute que tu comprennes un jour la beauté d'un tel outils... » Soudainement l'objet disparaît créant la surprise sur le visage du gamin. « Tous les guerriers pensent que plus une arme est grosse et imposante, plus elle fera de dégâts mais je vais te dire un petit secret... » la lame apparaît soudainement, la pointe menaçant la gorge de l'enfant dont la surprise est totale. « Pour trancher une gorge, c'est largement suffisant. » Il affiche un sourire amusé avant de retirer la lame, rendant l'objet au gamin pour finalement se relever comme si de rien n'était.
« BIEN ! Pardonnez-moi, je ne voulais pas interrompre votre petite session, j'ai des moments d’égarements par instants... Ou est-ce le contraire ? Peu importe ! Je suis là car j'aurais besoin d'un petit service et l'on m'a dit que les membres du Clan Nozomo pourrait m'aider ! » Etape un, mettre en avant la personne de qui tu désires quelque chose. « Car voyez-vous, au vu de mon piteuse état, je ne suis guère tailler pour l'affreuse obligation dont je fais l'objet. » Deuxième étape, se mettre en position de besoin. « Voyez-vous, je suis Tailleur, et par égarement de mon esprit, j'ai oublié de finir une commande pour une demoiselle qui vit en dehors du village. » La Troisième, mettre en avant le problème tout en rappelant qu'il n'est pas très fut-fut voir un peu limité, et même carrément spécial. « Et j'aimerai, beaucoup, le lui rendre. Comprenez, en tant que Tailleur, mon commerce marche essentiellement sur la confiance que mes clients peuvent avoir sur mes services... Si cela venait à s'apprendre. » Le grand final, la mise en émotion, agrémentée de quelques expressions magnifiquement joué d'une fausse tristesse qui, dans l'état, serait capable de tirer une larme à un mort. « Voudriez-vous bien aider un humble Tailleur fiers guerriers ? »
La silhouette pris la forme d'un individu tout autant sinistre : Une taille moyenne, plus petit que moi, mais aussi bien plus mince... Ce n'était pas le bon mot, l'homme était maigre. Sec. Plus apparenté à un squelette qu'à un vivant : On le voyait à son visage et à la taille de ses manches, ainsi que de ces mains. Un physique peu engageant, mais Hayato aussi était pas un beau gosse... "On fait avec". Se rapprochant, l'outsider du domaine se présenta comme étant Kirai, il était tailleur. "Ce n'est pas un shinobi, il a un métier manuel répétitif". Cela expliqué sa dégaine, mais ses compétences devaient être développées au vu de son âge. Suite à ses quelques mots, le drôle de bonhomme fit une courbette qui me fit reconsidérer un peu mon opinion : Il était poli. C'est toujours un bon point auprès d'inconnus. En souriant amicalement, je répondais à sa brève introduction :
- Bienvenue, mon ami, je suis Yukio. Ici présent, c'est Hayato. Je désignais le grand dadais. Kirai continua en valorisant notre... ressemblance ? Je tournai la tête vers mon aîné, un peu circonspect. Effectivement, nous sommes semblables, car nous sommes frères. La plupart des Nozomo sont pourtant de la même famille, ils honorent beaucoup la qualité du sang, celui du roi pourpre. Nous ne sommes pas du même sang que les autres du domaine... Je désignais les petits gamins, proche de nous, qui écoutaient notre discussion. Mais vous n'êtes pas ici pour écouter notre histoire, je suppose. Ce serait le cas autour d'une bonne boisson, un maté par exemple. Je considérai l'option, un sourire aux lèvres de hâte.
De manière inquiétante, notre interlocuteur se rapprocha d'un des enfants qui tenait un tantô pour s'intéresser à quelque chose. J'assistai à un adulte qui prenait des mains l'arme pour la balader sur ses phalanges, testant le tranchant et le poids de l'outil. Je ressentais de plus en plus un malaise au sujet de cet individu.
- Vous n'êtes pas là pour nous enquérir de quelques cho... Le tantô disparu pour réapparaitre sous la gorge de mon élève, Kirai en parallèle faisait la leçon sur la taille des armes comparée à leur utilité.
À la vue d'un de mes petits se faire menacer, je mettais automatiquement la main à mon katana, mais l'inquiétant individu se retira bien vite. Je jetai un regard à mon frère pour voir s'il était prêt à se battre. "Je pourrai le tuer, ici, maintenant". Sa petite démonstration illustrait de compétences de combat, l'engager sur le champ n'était sans doute pas la meilleure idée, il faudrait dégager les enfants et ils étaient trop nombreux pour que cela soit rapide. Le tailleur revint vers nous, recommençant son explication sur sa venue, je ne quittai pas la main de son sabre. Mon sourire amical devint une expression neutre, le calme du guerrier alors que dans mon sang raisonné un appel un peu plus sauvage. "Tu viens chez nous pour mettre une lame sous la gorge d'un de nos petits ?" L'homme voulait un service, une aide pour une commande en dehors du village. "N'importe quoi".
- C'est étrange quand même de venir demander un service tout en mettant sa lame sous la gorge d'un enfant, au beau milieu du domaine d'un clan guerrier ? La colère raisonnait au plus profond de ma voix. J'irai bien vous proposer où vous la mettre votre commande, mais j'aurai peur de paraitre vulgaire devant mes élèves. J'exprimai une moue de dégout qui était transparente de mes intentions. On n'apprend pas les bonnes manière dans votre milieu, il faut qu'on vous l'apprenne ?
"Je vais me le faire, si ça continue" Je pourrai l'engager tandis ce que Hayato protégeait les petits, ça pourrait le faire.
- La fierté, c'est aussi protéger les siens. Sans doute voulez-vous jouer du couteau avec quelqu'un qui peut vous répondre. Regardant avec une profonde concentration mon interlocuteur, je me préparai à toute éventualité.
Tout pouvez déraper très vite.
Sphinx. Yukio 021
Nozomo Hayato
Suna no Jonin
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Alors qu’Hayato sortait les bras chargés d’arcs aux différentes tailles. Il vit une masse informe s’avancer en direction de Yukio. Un homme, d’un certain âge à la mine blafarde et aux yeux bleus perçants avançait au cœur du domaine dans une démarche…dansante ? Pourtant l’homme semblait faible… À la limite de l’évanouissement. Tant son visage ne semblait être qu’un crâne tout juste recouvert de peau. De longs vêtements sombres rendaient difficile une étude plus poussée de la corpulence du bonhomme… Mais, les quelques membres qui en dépassaient, étaient telles les branches d’un épouvantail.
L’allure lugubre du personnage, poussa Hayato à se délester rapidement de son encombrement et à se diriger d’un pas décidé vers son frère. Si d’ordinaire il était déjà surprenant de voir un homme pénétrer le domaine, à la réputation malfamée. Il fallait en sus, que l’intrus ait été un homme, aussi… bizarre ? Se plantant derrière son fraternel, il écoutait avec attention les dires de l’intrus. Celui-ci se présenta comme étant un certain Kirai, tailleur de Suna. Hayato n’en avait jamais entendu parler… Mais la mode n’étant pas vraiment sa préoccupation première, il n’y avait rien de surprenant à cela. Répondant d’un simple hochement de tête lorsque Yukio les présenta tous deux. Sourcils froncés lorsque l’homme réalisa une révérence devant les deux frères… L’inquiétude du jeune junin sembla s’apaiser un temps. Il sembla alors à Hayato que sa démarche était parfaitement pacifique, bien que son allure, digne des pires histoires contées au coin d’un feu de camp, le laissait encore sur ses gardes.
L’habit ne fait pas le moine… Mais tout de même…
Kirai embraya sur la ressemblance entre les deux frères, rien de bien surprenant en somme. Pour toute réponse, Yukio invita l’étranger à partager un maté. Sans répondre l’homme avança en direction du groupe d’enfants, ignorant les regards circonspects des deux frères. Lorsque celui-ci prit des mains d’un pauvre garçon son tanto, Hayato ne sut comment réagir. Ses idées se bouleversaient, s’entrechoquaient alors que la lame était tendue contre la gorge du naïf enfant. Un rapide coup d’œil à son frère, celui-ci était en position, prêt à bondir, main sur son katana. Fermant les yeux quelques secondes, Hayato s’appliqua à nettoyer ses pensées. Il allait falloir la jouer fine…
Le squelette finit par se relever toujours dans son attitude dansante, si singulière. Il embraya l’air de rien sur son objectif. Hayato porta un rapide coup d’œil aux enfants, ils étaient sur leurs gardes… Ils ressentaient tout comme lui l’atmosphère lourde qui semblait entourer l’épouvantail ambulant. D’un hochement de tête ils leur intima de déguerpir et les enfants, étonnamment, obéirent sans rechigner. Créant par la même un petit mouvement de foule, dans un mélange de cris à la fois paniqué, des enfants ayant bien compris l’enjeu et amusé, des enfants naïfs…
Alors que le cadavre ambulant, terminait son monologue, Yukio, encore chargé de son énervement lui avait répondu avec empressement. À sa dernière sentence, l’air sembla se charger d’éclair. Surprenant, Yukio n’était pas un adepte du raiton pourtant… Balayant l’ensemble de la scène d’un rapide coup d’œil, le jeune junin analysa les composantes. Les enfants Nozomo étaient partis s’abriter à l’intérieur des bâtiments et sans doute avaient-ils, dans un mélange insupportable de piaillements, étaient quérir l’aide de quelques combattants. Du moins était-ce probable, puisque des bâtiments commençaient à apparaitre différents visages… Certains étaient venus précipitamment, voulant apprécier de leurs yeux la menace, d’autres avaient pris le temps de s’équiper. Mais, tous étaient sur la même longueur d’onde…
Si ça continue, ça va tourner au lynchage en règle.
Non que l’idée déplût particulièrement à Hayato, mais une attaque non coordonnée pourrait être synonyme de perte… Ils ignoraient tout des compétences de l’intrus… Portant le bras devant son frère, pour s’interposer, Hayato s’avança vers le tailleur. Marchant d’un pas lourd en sa direction, il ne le lâcha pas des yeux. Dans un geste lent, laissant le temps à son interlocuteur d’en apprécier le pacifisme, il lui tendit la main. Qu’il acceptât ou non cette poignée ne changeait finalement pas grand-chose. Toujours le regard planté dans le sien, un sourire de circonstance sur le visage, Hayato laissa s’échapper quelques mots. "Si tu veux de l’aide, tu peux déposer une demande de mission à la tour du Kazekage. Si vraiment tu souhaites travailler avec nous en particulier… Il va falloir comprendre quelque chose. " Effaçant son sourire, les sourcils désormais froncés et le regard empli d’une colère froide il continua. "Ne t’avise plus jamais de menacer un Nozomo."
Dans ses jambes Hayato sentait le chakra s’accumuler, au moindre mouvement brusque, la rencontre tournerait au pugilat, mais il pensait au moins pouvoir désormais s’en assurer l’initiative. "Drôle d’idée de venir jouer les gros bras en plein cœur d’un domaine de bandit. Si tu cherchais un duel dans les règles ce n’est pas ici que tu vas le trouver. Tu devrais peut-être te tourner vers l’arène des Akayuki… Dans tous les cas, cette conversation se poursuivra dehors." Montrant du regard, les Nozomo qui s’accumulaient tout autour de la scène, il avait conclu. "À moins que tu veuilles affronter des parents en colère."
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Dakuwanda Kirai
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Confiant dans le succès de son plaidoyer, le Tailleur n'a pourtant pas fait attention à ce qui, pour lui, n'est qu'un léger détail, mais qui pourtant, est la pierre angulaire de l'échec totale de sa demande. Loin d'avoir vu le mal dans ses actes, la surprise est d'autant plus grande lorsque le guerrier répondant au prénom de Yukio commence à exprimer son mécontentement de manière...abrupte. Le visage de son vis à vis perd alors doucement son sourire, comprenant que ses actes a éveillé une certaine animosité à son égard. Prenant bien conscience de la totalité des paroles de ce dernier, il se redresse, légèrement désappointé par de tels propos pour quelque chose qui pour lui, est insignifiant et quelque peu exagéré.
Mais alors qu'il s'apprête à calmer le jeu, voyant l'homme resserrer son emprise sur son sabre, ce dernier se met à le menacer. « Voilà qui est problématique. » se met-il à penser, se demandant encore comment une situation si prometteuse a bien pu tourner aussi vite à l'eau de boudin. Mais alors que ses réflexions le pousse doucement à comprendre le pourquoi du comment, le frère du guerrier, un certain Hayato si sa mémoire est bonne vient à se présenter entre eux. « Ah, enfin quelqu'un pour apaiser la situation. » se dit-il, affichant un large sourire au nouvel interlocuteur qui, contrairement à l'autre, propose une solution des plus intelligentes au Tailleur. « Hum... Il est vrai je n'y avais pas pensé. » dit-il à voix haute, se grattant le menton, prenant conscience que son empressement lui a peut-être fait sauter quelques étapes cruciales. Mais alors qu'il se dit qu'il pourrait peut-être proposer une récompense aux Nozomos, l'homme en face de lui change d'attitude, menaçant à demi-voix Kirai dont le sourire reste pourtant cette fois-ci en place.
Ecoutant patiemment le discours du guerrier, le regard du Tailleur ne quitte pas le sien, conscient que parmi les être primitifs qui peuplent ce semblant de village, nombre d'entre eux agissent sous l'adage de la loi du plus fort. Bien qu'il ne soit que rarement d'humeur à se laisser ainsi porter vers ces jeux de virilités pour le moins ennuyant, le macabre ne lâche pas pour autant le regard de son interlocuteur, un large sourire toujours affiché sur son visage. Une once de défi ? Peut-être. Mais l'énonciation d'une possible bagarre général seul contre tous finit par faire lâcher un rire à l'homme qui brandit sa main calmement, fermant les yeux un instant.
« Allons... Calmons-nous... » Ses paupières s'ouvrent à nouveau, plongeant son regard dans celui d'Hayato. « Je pense qu'il y a méprise. Loin de moi l'envie de menacer quiconque ici présent ! » Il recule d'un pas ouvrant les bras dans un mouvement presque théâtrale alors qu'un léger sourire se dessine sur son visage. « Pensez-vous vraiment qu'un humble tailleur comme moi pourrais se le permettre ? Ah... » Sa main se porte sur son front. « Je suis navré messieurs, je ne cherchais qu'à partager le peu de connaissance que je possède avec vos disciples. » Ses doigts se referment sur son bâton, posant sa tête dessus, affichant un air triste. « Sans doute les années passés à rester enfermé dans mon atelier m'ont fait oublier certaines notions sociales... Veuillez pardonner à l'humble Tailleur que je suis cette mégarde... » Il s'incline à nouveau, faisant patte blanche devant l'attitude des deux hommes, non pas par crainte, mais bien parce qu'il sait, au fond de lui, qu'il n'est pas ici pour prouver quoi que ce soit. « Hm... Dois-je comprendre par conséquent que cette mésaventure met un terme précoce à ma demande ? Vous savez, je pourrais vous dédommager ? Que cela soit en Ryo ou en équipements d'ailleurs, mes talents de tailleurs vont au-delà des simples Yukatas ahahah. » Il rit en cachant sa bouche avec sa main, mais bien qu'il s'essaye à de l'humour, il ne peut que ressentir l'animosité ambiante à son égard.
Il n'est pas en position de force, ni de pouvoir demander quoi que ce soit et cela l'agace, fortement. Non pas parce qu'on lui dit non, mais bien parce qu'il perd un temps précieux avec une peuplade qui s'agace de choses insignifiantes. « Bien... Dehors c'est bien cela ?... Je trouverai le chemin... » Il s'incline à nouveau, avant de tourner le dos aux deux hommes.
L'intervention de Hayato me frustra un peu : Il jouait les médiateurs en proposant à ce larron de déposer une mission à la tour du Kazekage. Il y avait plus important, bordel ! Tenté de lui dire qu'il était un sale type, je me retiens, heureusement, car il embraya aussitôt sur la scène précédente. Ses mots me firent bien plaisir puisque c'était des conseils sonnant comme des menaces, il réagissait plus calmement que moi, mais, au fond, notre colère était la même.
"Des parents en colère". J'imaginais assez bien ma réaction comme celle d'une mère poule. Je n'aimais pas tellement mon clan, pour bien des facteurs, mais il ne fallait pas trop les approcher. Ils restaient de ma "famille", même si Hayato était plus haut dans la hiérarchie. On pouvait ajouter que menacer des enfants, c'était pas jolie-jolie... Nozomo ou pas, j'aurai réagi aussi violemment. "Faut vraiment pas être bien dans sa tête pour faire ça". J'avais peut-être dit des mots pas très gentils au vagabond qui m'avait appris le genjutsu, mais jamais je n'aurai agi. C'était plus une blague ou un coup de colère. Il fallait bien me pousser pour taper des prépubères alors que le squelette devant nous avait fait ça comme une blague...
- Putain de détraqué, je murmurai pour moi-même.
Kirai, lui, s'était détendu avec la première sentence de mon frère, mais bien vite il comprit que le deuxième Nozomo était tout aussi en rogne. Il se conjugua en excuse face à cette menace double, et bientôt multipliée par le nombre de têtes et de sabres qui se présentaient aux fenêtres et sur la cour. Avant de reculer pour stipuler que la demande était sûrement refusée, sans plus d'informations il fit une courbette et marcha vers la sortie du domaine.
- Hayato, je parlai tout bas à son adresse. On va le suivre, tu parles pour savoir ce qu'il veut, qui il est, et moi je reste en soutien, si besoin. Pas question d'enlever la main de mon arme, je sentais clairement que ce type était inquiétant, par son aura et ses compétences avec un couteau. Il faudra le surveiller de prés.
Emboitant le pas, je me posais mille questions sur l'étrange personnage. Ses excuses détendaient un peu mon avis, il était dangereux, certes, mais pas forcément mal intentionné... "Je ne sais pas trop, il me faut plus d'informations". Ce qui était sûr, c'est qu'il était étrange. Une discussion en dehors du domaine, sans bambin à menacer serait déjà un bon cadre pour se faire une idée sans situation parasite. "Comment tu peux penser que ce genre d'action va passer ?" Je restais dans l'expectative, pour l'instant le Tailleur était dans mon collimateur. Nous suivions l'homme à bonne distance, attentif à ses gestes et au froissement de son habit. De dos, on pouvait presque penser qu'il était de constitution normale. C'était de face que la vérité sautait aux yeux.
"S’il y a combat, on perd l'avantage du nombre. Lui, l'effet de surprise peut le favoriser. Il faut être attentif, mais on cherche d'abord la solution pacifique". Il s'était excusé, avait paru sincère et soucieux du quiproquo à éclairer.
Peut-être était-il juste un étrange tailleur Peut-être était-il un détraqué, bien plus dangereux qu'on ne le pensait.
Je resserrai ma prise sur mon katana, tout en glissant ma main dans mon dos pour pouvoir dégainer mon tantô au besoin. "J'ai une sensation étrange"
Sphinx. Yukio 021
Nozomo Hayato
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Sur le visage de l’homme, un large sourire semblait figé pour l’éternité, renforçant son caractère… Malveillant ? Gênant ? Incommodant ? Complètement taré ? Tous ces adjectifs semblaient être les vêtements de premier choix dont il se revêtait au matin. Il n’avait pas prêté attention à la main tendue d’Hayato et ne semblait pas prendre la pleine mesure du danger qui le guettait alors.
A-t-il seulement conscience que je lui sauve très probablement la vie ?
Son calme, son sourire figé, il était transpirant de confiance. Pourtant, il était venu les chercher, il devait donc savoir à quoi s’attendre… Des guerriers surentraînés, alliant art martial bushido et techniques de ninjutsu. Pas le genre de groupe que tout un chacun souhaiterait se mettre à dos. Si les Nozomo n’étaient que peu considéré aux vus de leurs antécédents obscurs, ils avaient néanmoins été ralliés au village pour la force de frappe non négligeable qu’ils représentaient. Aussi une attitude aussi désinvolte ne pouvait être la résultante d’une confiance aveugle en ses capacités. Hayato en était persuadé.
Il est complètement taré... Un nouveau psychopathe à Suna, super.
Celui-ci fit mine de se sentir désolé, pouvant presque faire croire qu’il était soucieux de démêler le "malentendu". Qui, rappelons-le, avait été de menacer d’une lame, la gorge d’un enfant pouvant tout juste la soutenir, sans avoir les jambes tremblantes. Il avait insisté sur sa profession, "un humble tailleur"… Un tailleur sans doute, mais que… ou qui taillait-il ? Des enfants ? Sa maîtrise du tanto semblait plutôt remarquable, même pour des Nozomo, Hayato n’avait pas manqué de le remarquer. Aussi, malgré l’attitude pacifique de son interlocuteur, continuait-il à accumuler le chakra dans ses jambes.
Prudence est mère de sureté… et les mamans ne doivent pas beaucoup t’aimer toi…
Mais enfin, l’épouvantail avait su trouver les mots justes pour atteindre le jeune homme… La vie d’un shinobi à Suna était emplie de dangers, de douleurs… Tous avancés, le cœur lourd de regrets et de peines ; pour leurs amis perdus, pour les vies qu’ils avaient retirées ; pour leurs espoirs de paix, constamment remise en doute, par quelques nomades et autres Kaigans… Seul une chose pouvait leur apporter réconfort…. L’argent. Un argent dont les frères Nozomo avaient bien besoin… Les dépenses mensuelles consacrées : au maté… à l’alcool…. aux cigarettes. Dépassaient régulièrement leur solde et ils étaient alors contraints d’accomplir quelques missions de bas étage pour survivre durant les fins de mois. Mais était-il réellement judicieux de recourir à pareil employeur ? Un ninja ne devait pas faire la fine bouche… Mais tout de même. S’engageant vers la sortie, après avoir exécuté une petite révérence. Le malade s’en allait, l’allure toujours aussi… Dérangeante.
Il manquerait plus qu’il sifflote…
Yukio avait profité du calme retrouvé pour chuchoter quelques mots. Il voulait donc le suivre afin de continuer la conversation. Hayato pensa que cela était de toute manière bien son intention. Mais, la suite des précisions de son frère, l’avançait quant à ses intentions. Il voulait rester sur ses gardes… Compréhensible. Hayato lui répondit du même ton, avant d’emboiter le pas au tueur d’enfants. "Allons lui demander ce qu’il veut…" Bien que la première frayeur était passée, Hayato ne se sentait, lui non plus, pas à l’aise avec le bonhomme. Aussi, allait-il certes quérir quelques informations, mais surtout allait-il continuer son observation minutieuse.
Alors qu’il s’attendait à le retrouver au-devant du domaine. L’homme à l’allure de chapelier fou, semblait partir il ne savait où, sans se retourner. Poussant un bruyant soupire, Hayato héla l’inconnu. "Qu’est-ce que vous nous vouliez ? N’aviez-vous pas quelque chose à nous demander ? Ou bien cette visite était juste l’occasion pour vous de jouer du couteau ? " L’attention de Kirai ayant été retrouvée, Hayato avançait calmement vers lui. Son frère dans son dos, il ne se sentait pas en danger. Se retrouvant à nouveau face à lui, le jeune homme ne se laissa pas démonter…
"Vous avez parlé d’une récompense non ?"
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Dakuwanda Kirai
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Fortement agacé, le sourire qui s'est figé sur son visage s'estompe très vite. Ses pensées fulminent, cette perte de temps est pour lui source de bien plus d'énervement que la petite chorégraphie de muscle du Clan au sabre. Doit-il se salir lui-même les mains et craindre que l'on atteint à sa vie en ce rendant chez sa cliente ? Plus les minutes filent, plus il se fait une raison, personne au sein de ce village n'est capable de l'aider. Destiné à devoir encore et toujours se débrouiller seul, il accélère doucement le pas, murmurant quelques mots inaudibles à l'artefact qu'il tient encore hors du sol.
« Une perte de temps ma chérie... » Mais alors qu'il se fait une raison sur la suite de sa journée, une voix se fait entendre. Reconnaissant vaguement le timbre, il s'arrête net, laissant se dessiner un léger rictus de satisfaction, alors que dans son esprit une question survient. « L'argent ? Ou la menace ? » Lui qui cru que les Nozomo ne voudrait plus entendre parler de lui. Voilà qu'en se retournant, il perçoit les deux frères qui s'approchent. Un rapide coup d'oeil lui permet de voir que si l'un des deux a toujours sa main posé sur son sabre, l'autre, semble plus enclin à faire patte blanche devant l'artisan. « L'appât du gain... Prévisible. » pense-t-il en présentant sa main, continuant à jouer les âmes désolés.
« Allons, allons, je vous l'ai dis ce n'était qu'une maladresse de ma part. Jamais il ne me viendrait à l'idée de menacer ouvertement un clan d'aussi fier guerrier. » Son sourire se veut « sincère », mais alors que les deux hommes se retrouvent à quelques pas de lui, il vient à feindre l'étonnement. « Oh, la récompense oui ! Mais voilà qui est troublant, je pensais que cela ne vous intéresserai guère... » dit-il en se frottant une barbe qui n'existe vraisemblablement pas, reprenant finalement son large sourire avant de reprendre. « Mais bien entendu, il y aura dédommagement si jamais vous venez à me rendre ce petit service ! Je pourrais, par exemple, vous tailler des armures sur-mesure ! Ou bien rafistoler quelques vêtements déchirés par vos batailles ! Bien sûr, il reste la récompense en Ryo mais, je ne ferais pas l'affront de proposer de l'argent à des guerriers qui, à l'image de votre Clan, se battent avant tout pour l'honneur... » Joue-t-il avec eux ? Peut-être. Intérieurement, il se délecte de ce changement de pouvoir, sentant que le guerrier répondant au nom d'Hayato, est plus enclin à accepter sa requête.
« Bien entendu, si vous acceptez, je serais ravis de discutailler avec vous de votre tarif. La jeune femme se trouve dans un village à un jour et demi de route de Suna. Les grandes marches dans le désert ne me dérangent pas le moins du monde mais, j'aimerai éviter de me faire détrousser vous comprenez ? »
Son visage se fait plus doux, ou du moins, au plus du possible. Il sent bien que le poisson est entrain de doucement mordre à l'hameçon, mais qui lui manque encore quelques secondes d'hésitation pour pouvoir l'avoir dans sa poche. Son regard se porte alors sur son frère, main toujours vissé sur le manche de son katana, il lui offre un large sourire qui, dans un sens peu commun, témoigne d'une certaine reconnaissance.
« Alors ? Avons-nous un accords messieurs ? Non pas que je veuille vous presser la main, mais les clients n'attendent pas ahahahah »
Hayato avait écouté sagement le monologue de l’épouvantail et s’il y avait bien une chose dont il était sûr … C’est qu’il parlait beaucoup et principalement pour ne rien dire. Une sensation désagréable… Qu’il ne connaissait que trop bien : Des politesses, des ronds de jambe, des secrets… Kirai n’aurait-il pas emprunté son parfait guide du petit manipulateur ? À mesure que le tailleur d’enfant vomissait son monologue, mentalement Hayato en listait les composantes. Le décortiquant en petits morceaux et écartant les transitions, pour n’en conserver que l’essence.
Une "maladresse"… Montre patte blanche. "fier guerrier"… De la flatterie. "la récompense"… La carotte.
L’épouvantail s’était quelque peu attardé sur l’explication de ladite "récompense", qu’il avait divisée en deux choix : D’une part il proposait ses compétences artisanales… ça pouvait être intéressant, mais ce n’était pas vraiment dans l’intérêt des Nozomo. Une réserve de nourriture vide, le resterait même avec une veste toute neuve. Mais, il avait également abordé l’idée d’une récompense en ryôs sonnant et trébuchant… Offre beaucoup plus intéressante qui pourrait être la principale source de motivation des deux jeunes hommes.
Cependant, demeurait un hic dans son discours… Il avait en effet insisté sur le caractère non noble de cette offre, que des "guerriers qui, à l’image de votre Clan, se battent avant tout pour l’honneur…" se fichait-il d’eux ? Ou ne connaissait-il les Nozomo que de nom ? En tout cas cette petite précision pouvait être lourde de sens et très vite l’idée que le bonhomme était complétement fauché se cristallisa dans l’esprit d’Hayato.
Il avait ensuite enchaîné en apportant enfin quelques vagues précisions sur la mission en tant que telle. Il semblait rechercher une escorte pour se rendre à quelques jours de marche du village, afin d’y rencontrait une jeune femme, une cliente très probablement… Il avait enfin conclu en insistant lourdement, cherchant à les presser : acceptaient-t-ils la demande ?
Il agissait de nouveau en pleine confiance, sûr de sa domination ou par inconscience ? À en juger par sa carrure, il était difficile de l’imaginer grand combattant… Bien que les apparences soient parfois trompeuses, ils restaient deux junins, contre un seul homme. Le rapport de forces était donc à leur avantage. Sauf, s’il s’agissait d’un piège… Une embuscade dans le désert ? Serait-il suffisamment bon comédien ? Son attitude nonchalante était en grande partie feinte, Hayato le pressentait. Mais l’était-elle complètement ?
S’il est venu nous chercher nous, c’est pour une bonne raison… Il peut bien se montrer aussi pressant qu’il le veut. Pas moyen que j’engage mon frère dans un coup fourré… Du moins pas sans en savoir plus. Bon… que le jeu commence.
Les yeux plongés dans ses prunelles, à la recherche de la moindre réaction. Hayato s’était adressé à lui, en conservant un visage parfaitement neutre.
" Est-ce que nous acceptons ? Disons simplement que nous pouvons commencer à négocier… Nous allons mettre de côté votre … égarement. Cependant, pardonnez mon surplus de professionnalisme, mais j’aimerais avoir quelques précisions concernant votre requête. Vous ne le savez peut-être pas, mais la première arme d’un shinobi est l’information. Avant d’être des guerriers, nous sommes avant tout des gens de l’ombre… des espions."
Levant légèrement les sourcils, Hayato signifiait ainsi son questionnement, bien que la question soit entièrement rhétorique.
"Vous parlez donc d’une mission d’escorte, nous devrons protéger vous et votre cargaison jusqu’à un village à quelques jours de Suna. Avez-vous des raisons particulières de craindre une attaque ? "
Lui laissant le temps de la réponse, il continua son petit interrogatoire.
"Concernant la récompense, je pense que nous préfèrerions une rémunération pécuniaire. À part peut-être si vous disposez de quelques chefs-d’œuvres… Avez-vous réellement les moyens de vous payer les services de deux junins ? "
La question servait deux points, le mettre en porte-à-faux et enfoncer le clou en insistant sur leurs compétences. S’il croyait jouer avec quelques génins ou barbares sans éducations, il allait être déçu. De nouveau Hayato laissa le temps au tailleur d’enfant de donner ses réponses. Lorsque celui-ci en avait terminé, il s’était tourné vers son frère. L’interrogeant du regard… "T’en penses quoi ? ".
Je le sens mal cette histoire… Mais il serait justement peut-être judicieux de suivre la piste…
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Nozomo Yukio
Suna no Jonin
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Derrière Hayato, proche pour dégainer si besoin néanmoins, j'écoutais tout et mes phalanges blanchissaient sur la prise de mon katana. Une maladresse ? On ne tombe pas accidentellement avec un tantô sur un gamin en lui mettant sous la gorge. Ce type me faisait penser aux filles du village, un peu vilaines, qui se ramenait parfois au matin en criant qu'elles étaient tombées enceinte par accident... C'était voulu, il n'avait pas réfléchi aux conséquences, et maintenant il rétropédalait comme jamais, pour ne pas qu'on lui arrache le crâne. "C'est pas l'envie qui manque". Toute décontraction avait disparu maintenant que j'entendais chacun de ses mots. Calculé ? Son discours mielleux, bien trop sucré comme les pâtisseries de l'Oasis où j'avais rencontré Ogawa. Ici, ce n'était pas le gout de "reviens". C'était la saveur du "je vais te décalquer".
"... je ne ferais pas l'affront de proposer de l'argent à des guerriers qui, à l'image de votre Clan, se battent avant tout pour l'honneur..."
J'affichai un regard dur en poussant un ricanement réprobateur, bien sonore. Les Nozomo et l'honneur, c'était comme le désert et l'eau. On pouvait en trouver, mais il fallait chercher longtemps... Et on pouvait mourir en route. L'épouvantail continua son laïus et Hayato prit la parole. "Il aurait pu être marchand s'il n'était pas shinobi".
Je n'étais pas très motivé pour cette mission informelle : Pas d'informations, le dépositaire était pas vraiment très aimable, et tout sonnait comme un piège... Hayato avait le même sentiment que moi, car il réclama de plus amples informations, pour savoir un peu de quoi il en retournait. Discrètement, je souris avec la proposition de mon frère pour la récompense en ryos... On n’était pas riche, on avait faim et puis le maté coutait cher ! On avait des échantillons gratos, mais mamie-maté pouvait pas nous fournir pour notre consommation... Enfin, ma consommation. "Un jour, je crèverai d'une crise cardiaque à autant boire de ce truc..." Certains ont un problème d'alcoolisme, moi, c'était ... le matéisme ? "De toute façon, même mort, je serais en meilleur état que ce squelette ambulant".
À la fin de sa réponse, mettant les points sur les "i", Hayato se tourna vers moi pour me demander d'un regard quelle était mon opinion : Je comprenais assez bien la valeur dans ses prunelles. "Quel fabuleux Dojutsu que la fraternité". D'une moue patentée, je fis mine que je suivais son raisonnement et que j'étais d'accord. Je voulais néanmoins ajouter quelque chose :
- Nous aimerions nous enquérir de la présence d'arme sur vous : Votre protection, si nous faisons affaire, nous sera précieuse et je m'inquiète de la possibilité que vous puissiez vous blesser durant une fuite avec un couteau ou renverser quelques liquides aux propriétés... Fâcheuse ? Nous aventurer en dehors du village, même pour de l'argent, était possiblement dangereux et savoir que notre accompagnateur n'était pas équipé d'un moyen de nous faire souffrir était déjà une information intéressante. "S’il nous prépare une embuscade, on aura déjà un adversaire en moins". Bien sûr, hormis les armes, le type pouvait aussi pratiquer le ninjutsu, voir pire : Le genjutsu. L'aura de mort l'accompagnant, la possibilité ne serait pas étonnante. Fallait-il poser la question ? Pourquoi pas. Vous semblez compétent avec des armes blanches, hormis votre emploi de tailleur, êtes-vous concerné par le ninjutsu ou tout autre art ninja ?
Il pouvait mentir, naturellement, mais le prendre en flagrant délit s'il nous attaquait avec les forces occultes du chakra ou quelconque arme, pouvait être une raison de plus pour lui couper la tête. "Je ne sais pas ce que j'attends, mais choisis bien tes prochains mots, mon gars".
D'un sourire contrit, je me plaçai au côté de mon frère pour guetter les réactions de Kirei. Bien seul face aux deux mastodontes du clan Nozomo.
Tu devrais te faire du souci si tu tentes de nous doubler.
Sphinx. Yukio 021
Dakuwanda Kirai
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Malgré l'espoir de pouvoir en finir avec ce petit jeu puérile et de rentrer dans le vif du sujet, Kirai se voit contraint à répondre à certaines questions qui ne vont pas sans l'agacer légèrement, chose qu'il tends à ne pas montrer, gardant ce sourire impeccable vissé sur son visage. Il entend le plus sage des frères qui commence à poser les fondations d'un interrogatoire, ou du moins, dans les faits, plus à un lot de questions pratiques, mais qui sonnent aux oreilles du Tailleur comme une inquisition à son propos. Qu'à cela ne tienne, s'il faut jouer à ce petit jeu, il en donnerai pour leurs argents. Après ce qui est une longue introduction, la première question arrive, ne manquant pas de laisser échapper un rire à Kirai, qui, amusé, regarde le Nozomo.
« Une raison particulière d'être attaqué aux alentours de Suna ? Ahah ! Y-a-t-il eut jamais besoin d'une raison pour se faire détrousser ici ? Si les bas-fonds de la ville sont déjà la scène d'actes des plus barbares, il est aisé de concevoir qu'à l'extérieur, les déconvenues sont bien pire ! »
Une manière plus ou moins diplomatique pour mettre en avant la stupidité de sa question, sans pour autant froisser celui qui, des deux, semble le plus à même d'accepter son petit service. Viens alors la question de la récompense. Le Tailleur ne peut s'empêcher de garder son sourire lorsqu'il entend son vis-à-vis mettre en question la possibilité qu'une personne comme lui puisse se payer les services de deux Jounins. Une information qui a son importance, une erreur de débutant pour le pauvre homme qui vient d'en dévoiler bien plus qu'il n'aurait sans doute dû. Pour autant, Kirai s'est promis de jouer le jeu, aussi, le regard toujours figé dans celui du guerrier, il extirpe de ses vêtements une bourse, visiblement bien remplit au contenu clinquant qu'il n'hésite pas à faire sautiller dans sa main.
« Hm, cela répond à votre question ? »
Mais alors qu'il sent que le poisson est bientôt dans ses filets, le second frère, beaucoup moins vénale que le premier, fait à nouveau son apparition sur la scène. Bien loin du petit jeu que les deux hommes se livrent, ce dernier est clairement moins enclin aux jeux du langage, ne cachant même pas son manque de confiance concernant celui qui, pourtant, s'apprête à être son employeur. Un flot de question bien trop dirigé tinte aux oreilles du Tailleur dont le sourire s'efface peu à peu. Son regard se porte alors sur le premier frère, rangeant aussitôt la besace qui disparaît sous des pans de vêtements.
« Bien, bien, bien, je pense que cette négociation a assez duré, ou du moins, n'en est plus une depuis quelques minutes. Je me vois dans l'obligation de me refuser à votre aide, n'appréciant que très peu les propos de votre... collègue. » Son regard se détourne vers ce dernier, affichant un sourire des plus faux. « Je ne sais comment vous avez atteint votre grade monsieur, mais prenez mon bon conseil. Lorsqu'une personne vous offre la possibilité de gagner votre pain, éviter de remettre en question sa personne au travers d'un interrogatoire des plus intrusifs. Il me semble, d'après les rumeurs que j'ai pu entendre sur votre caste, qu'il s'agit là de... comment dire... le b.a-ba ? Peut-être que votre frère pourra palier à ce manquement. » Son attention revient sur le premier frère. « Vous comprendrez, j'en suis convaincu, qu'au vu du manque de confiance globale dans cet échange, je suis pour le moins suspicieux quant à la tournure de cet escorte. Ne désirant pas finir embroché par mes propres gardes du corps, je vous serais grès que nous laissions cette affaire en l'état, vous présentant encore mes plus sincères excuses pour le quiproquo avec l'enfant. » Sur ces paroles, le Tailleur s'incline respectueusement vers Hayato, ne manquant pas d'afficher un air plus agacé envers Yukio pour qui il n'a pas le même geste de courtoisie avant de se retourner.
« Moi qui me faisait une joie de me remettre à la confection d'armure comme de celles du temps du Roi Pourpre... » siffla-t-il en s'éloignant. La partie, après tout, n'était peut-être pas fini.
Hayato devait-il encore s’étonner face à l’attitude si agaçante de son vis-à-vis ? Il fallait néanmoins lui reconnaitre une chose… Il savait maitriser son langage et tenir un discours clair. La maitrise de la rhétorique… Une arme sous-estimée par beaucoup. La conversation "anodine" s’était rapidement transformée en un duel psychologique. Il avait balayé sa première question de manière habile. Un sourire malsain s’était dessiné sur son visage après la seconde… Hayato avait espéré réussir à le désarçonner, mais celui-ci semblait au contraire plutôt satisfait. Pourquoi était-il donc si confiant ? Toujours cette même question, qui demeurait encore et toujours sans réponse.
Un mouvement vers l’intérieur de ses vêtements, Hayato du faire appel à tout son sang-froid pour ne pas réagir et il espérait que Yukio ferait de même. L’épouvantail en sortit une bourse bien garnie… De pièces ? Probablement. Était-ce là l’objet de sa confiance ? Était-il suffisamment riche pour se penser au-dessus de tous les dangers ? Si cela avait été le cas, il ne demanderait pas les services de deux Nozomo… Non, la piste n’était pas la bonne.
Trop impatient, son frère avait ajouté d’autres questions… Ou plutôt quelques indications aux allures d’ordre. Les mots simples et directs de son jeune frère étaient venus trancher avec le dialogue tout en maîtrise qui se tenait jusqu’alors. Si la forme n’était pas parfaite, Hayato ne pouvait que consentir sur le fond. Il n’y avait là rien de bien extravagant, tout juste de quoi bâtir un début de confiance au sein de la caravane improvisée. Pourtant, leur "employeur potentiel" sembla de son côté accueillir avec froideur cette initiative. Son sourire qui semblait pourtant être indécrottable avait dès lors disparu, laissant place à une mine assassine.
À cette vision, Hayato ne put retenir un léger sourire. Yukio avait réussi là où il avait échoué et était parvenu à toucher à vif le tailleur. Celui-ci s’était alors lancé dans un long discours, empli de double sens acerbe. C’était une évidence, le bonhomme n’aimait pas perdre le contrôle… y préférant la fuite. Une première fois il avait perdu la mainmise en menaçant un enfant. Maintenant, par la méfiance de son frère. Situations différentes pour des résultats similaires, Hayato commençait à esquisser le schéma de pensée du gentilhomme à l’allure macabre. Après son laïus Kirai avait finalement tourné les talons pour quitter là les deux frères.
Sans doute que cela avait été "trop" pour lui. Il avait dû comprendre qu’il ne pourrait pas conserver la main aisément avec eux. Pourtant, dans sa nouvelle fuite il avait balancé, l’air insouciant, qu’il regrettait de ne pas pouvoir confectionner d’amures pour eux, ce qui arracha un soupire au jeune junin. Sous ses apparences macabres et dangereuses, il ne sembla désormais à Hayato n’être qu’un idiot imbu de pouvoir. Un seul mot semblait pouvoir résumer ses impressions : Ridicule.
Il n’allait pas jouer éternellement les idiots en espérant que la situation ne s’améliore, si de son côté Monsieur le tailleur refusait toutes réflexions. Foutu pour foutu, autant y aller franc jeu… une idée amusante avait alors traversé son esprit. Aussi Hayato avait, après avoir préalablement pouffé, ajouté quelques mots. "Comme vous voudrez ! Mais ne vous inquiétez pas ! Vous pourrez peut-être finalement les produire, lorsque nous accepterons peut-être la mission. Dans quoi … Quelques mois, le temps de la paperasse ? Dommage pour votre cliente non ?"
Tournant les talons à son tour Hayato engageait sa sortie, jetant un regard complice vers son frère. Il lui chuchota quelques mots. "Je l’aime pas du tout ce type… On devrait peut-être essayer d’en savoir plus… Juste au cas où."
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Nozomo Yukio
Suna no Jonin
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Mes questions avaient mis en colère le bougre, je me tenais face à lui, le sourire aux lèvres, alors qu'il m'assénait d'une morale sur mes dispositions en tant que juunin, je ne pouvais qu'apprécier ce flot intarissable. "Parle toujours, mon gars, tu n'as pas menti, je te le concède, mais ton silence à travers tes mots en dit long". Alternant entre Hayato et moi, commentant nos attitudes séparément, l'homme parlait de confiance... Alors qu'il avait sciemment menacé un gamin sous couvert d'une "démonstration". Je ne pus m'empêcher de réfléchir, néanmoins, un peu à mon assaut verbal : "J'ai été aussi véhément qu'il le dit ?" Non, je voulais pouvoir lui faire confiance en sachant ce qu'il avait dans le pantalon. Ce que j'avais vu, c'est juste un type qui rangeait sa bourse. Kirai mis fin à cette ébauche d'entretien d'embauche, avant de préciser qu'il était déçu puisqu'il pouvait produire des armures, comme celle du Roi Pourpre. Quittant la vision du squelette sur patte, je jetai un regard à mon aîné pour avoir son opinion, ajoutant au contact quelques signes :
"Je crois que je l'ai énervé..." J'éclatai de rire avant de déclarer, sûr de moi, au concerné : Vous êtes un peu en retard, mon brave, les ninjas issus du clan Nozomo ne portent plus trop d'armures... Essayer d'éviter une boule de feu ou un coup de tonnerre avec dix kilos d'acier sur le dos, vous verrez pourquoi. Le monde avait changé, les pratiques guerrières aussi. Comment continuer à se défendre avec un outillage aussi primitif alors que le ninjutsu était l'arme ultime, longue à apprendre et coûteuse en énergie, mais aux possibilités inimaginables. Vous avez répondu à ma question, vous êtes peu informé sur les réalités du monde... Vous avez plus besoin de protection que vous ne l'imaginez si vous nous proposez cela !
Le grand dadais, de son côté, accepta également le refus en précisant que la mission serait sûrement acceptée dans quelques mois, sans doute par nous. Cette idée me fit émettre un nouvel éclat de rire, ce serais cocasse, mais tellement drôle. Je me tapai un peu la cuisse avant de me retourner pour accueillir les paroles de débriefing de Hayato : Il ne l'aimait pas, mais voulait en savoir plus sur lui. C'était plus sécurisant. Je hochais la tête avant d'émettre mon propre avis, tout bas :
- Il est dangereux, pas forcément au niveau des compétences : Je suspecte une pratique du Kaikenjutsu, vu son expertise avec le tantô du petit, mais il peut nous réserver des surprises. J'ai plus d'inquiétudes au sujet de ses intentions. Je jetai un regard dans mon dos pour voir où se trouvait l'interlocuteur Tu as senti cette aura sombre autour de lui ? Il a le physique et... "l'énergie" de quelqu'un de mauvais.
Je gardai malgré tout la main sur la garde de mon arme, le ninjutsu était l'arme ultime, oui, mais mon katana m'apportait plus de réconfort que l'émission de quelques boules de feu ou d'un vent violent. "L'acier reste une valeur sûre, on ne finit pas épuisé à force d'utiliser sa lame". Malgré tout, plus détendu en aillant quitter la zone d'influence de Kirai, je pus blaguer un peu :
- Tu as du bagout, quand il s'agit de négocier un contrat : On t'a déjà dit que tu ferais un excellent marchand si tu tirais moins la gueule ? Mamie serait fière. Donnant de ma main libre une bonne tape dans le dos du grand frère, je poursuivais en baissant la voix, au cas où. Un type comme ça, dont on ne sait rien, mais qui a l'air dangereux, je ne peux pas m'empêcher de vouloir savoir ce qu'il peut faire. J'ai peut-être un peu trop insisté, on a peut-être esquivé un bon contrat... Je lâchai un soupir. Ou une suite d'emmerde. "On ne le saura jamais et puis... Est-ce que je veux vraiment savoir ?"
Plus loin je suis de cet avatar de malheur, mieux je me portais.
Sphinx. Yukio 021
Dakuwanda Kirai
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Fiche du Ninja Grade & Rang: Nukenin - Rang B Ryos: 110 Expérience: (1050/1200)
Il y a des temps et des contre-temps, ainsi va l'existence des ombres qui vont et viennent, se lovant dans une ligne de conduite qui leur est tous propre. Aujourd'hui, n'est pas un moment pour le Tailleur, qui voit des grains de sables qui se perdent dans le sablier de son existence. Cette petite incartade avec les Nozomos, bien que peu productive, lui fait comprendre que le monde change. À l'instar de ses créations, qui semblent figé dans le temps, les hommes ne cessent de voguer et fluctuent sur les rives discontinus de l'existence. Un échec ? Non, une simple leçon pour l'homme qui est déjà loin dans son esprit. Il a assez perdu de temps pour ne pas s'encanailler de conflits inutiles. Il y a toujours mieux à jouer dans cette partie d'échec que nous jouons contre la fin.
D'un pas moins las, peut-être quelque peu agacé d'ailleurs, il parcourt quelques ruelles, oubliant dans son dos les deux frères, s'adonnant à un large sourire, lorsqu'il emprunt la dernière allée qui le mènera jusqu'à l'immense porte donnant sur l'océan dorée qui entoure la village de Suna. Cela fait combien de temps qu'il n'est pas sorti ? Une éternité, peut-être plus. Il repense aux énergumènes, à la défiance et aux propos du plus belliqueux. Les choses évoluent, plus personne ne joue avec les mêmes cartes. Une évidence qui ne manque pas d'accentuer son sourire.
« J'ai grand hâte de commencer la partie... »
Son corps se met à se mouvoir, et après quelques minutes, les portes se referment sur le Tailleur et son bâton de bois, le laissant seul face à ce nouveau monde qui lui reste à découvrir...
Quelques jours plus tard...
« Tu as entendu ce qu'il s'est passé au village de Saisho ? Il paraît que des brigands ont attaqué une famille ! Un véritable carnage ! Il y avait du sang partout ! De ce que l'on dit, les cadavres étaient comme déchiquetés ! » « Non ! Ils savent qui a fait le coup ? » « De ce que je sais, pas encore, mais il y aurait pire ! Apparemment, le corps de la jeune femme serait manquant !...La pauvre petite... J'espère pour elle qu'elle est encore en vie et qu'elle a pu fuir ces déments ! »
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Son corps s'agitent sur l'établit, il fait noir et seul un maigre rayon de soleil traverse par les volets clos de l'atelier. Bâillonné et dans l'incapacité de bouger, la jeune femme pleurs en silence. Elle sait que bientôt, son temps s'épuisera, sous les doigts délicats de son ravisseur qui s'approche doucement d'elle, humant l'objet de sa convoitise, se délectant de ce parfum qui émane de sa peau. Son sourire est démoniaque, et le toucher de ses mains un supplice pour la pauvre âme qui sait, que la mort vient bientôt la cueillir.
« Soit rassuré mon enfant. » dit le Tailleur en caressant sa joue. « Tu ne vas pas mourir... » des larmes s'écoulent dans un sanglot étouffé, l'espoir renaît, alors qu'une dague, semblable à celle des Nozomos glisse de sa pointe sur son ventre. « Du moins, pas avant que j'en ai fini avec toi... »
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