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Le duel

Nozomo Yukio
Nozomo Yukio
Suna no Jonin
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Le duel Mer 3 Mar - 19:39
Nozomo Yukio


Le lendemain


Kenjutsu



Pourquoi ? :

Le domaine Nozomo était calme, c’était étrange en pleine après-midi d’avoir ce type d’ambiance. Normalement, les cours différentes cours devraient être remplis de petits claniques transpirants et criant des « Un, deux, trois » au rythme du balancement de leurs armes. « J’étais parmi eux, il fut-un temps ». Rokuemon devant moi, nous allions vers une cour tranquille, à l’abri des regards pour notre entraînement… Bizarrement, je sentais que le sir voulait se la donner plus que pour un exercice. Massant mon bras endolori par les bleues, je ne pus résister à la tentation de lui faire remarquer :

- Tu sais que je ne suis pas dans le meilleur état pour un duel, hein ? Si tu veux gagner contre un mec déjà blessé…
- Arrête ton char, tu pourrais me vaincre même avec un bras en moins. Ogawa apparu dans ma tête. Je veux juste un peu d’exercice, peut-être que si tu es tout cassé, j’aurai une chance.
- Tu es étrangement modeste, tu caches quelques choses. La cible de mes suspicions se retourna pour me sourire, encore plus énigmatique. Sans répondre, il pénétra dans l’espace réservé aux réunions privée : Des duels personnels, des apéritifs… Peut-être autre chose ? Quand on parlait de « privé », on pouvait faire beaucoup.

Immobile, au centre de la cour, nous nous regardions. Rokuemon tapait du pied… C’est vrai que le petit n’avait pas amené l’épée. Il fallait dire qu’on avait filé sans le prévenir de notre destination.

- Tu … Tu veux que j’aille le chercher ?
- Non, il trouvera bien où l’on est. Étrange et un peu long. On pouvait l’appeler ou demander à quelqu’un d’autre d’aller le chercher. Des petits pas se firent entendre, l’enfant déboula en respirant fort.
- Maître, voici le Katana que vous aviez demandé. Il tendit la lame au jeune Nozomo, qui lui arracha des mains pour me la lancer horizontalement. Sans même regarder le disciple, Rokuemon lui fit signe de disposer. Oui, maître.

Et il partit.

- Tu devrais te calmer avec les petits, ils vont devenir tes égaux un jour. Traite mieux tes futurs partenaires de com…
- Tu l’as fais-toi ? Je le regardais, interrogatif. Je ne comprenais pas ses mots. Devant ma tronche, il disposa à s’expliquer. Mon petit frère, tu te moquais de lui. Moi, je n’ai pas eu à subir ça, car j’avais ton âge et tu étais trop fort, mais lui il en a souffert.
- Isao est, et reste, un petit con. C’était pour le faire redescendre de sa montagne d’égo. Il considéra mes paroles avec une moue de dégoût. Sans répondre, il dégaina sa lame.

Force et honneur. Nous prononcions ses mots à l’unisson. Plus de rancœur ou de mots cachés, nous combattions.  

Une garde propre était de rigueur dans ce type de duel : Le Waki no kamae. Le sabre était tenu horizontalement, au niveau du ventre, la pointe dirigée sur le côté. Je "cachai" la longueur de sa lame derrière mon corps, ne révélant à l'adversaire que la poignée. Elle permettait également de dissimuler l'orientation de la lame, ne donnant à l'adversaire aucuns indices quant à l'attaque qui va suivre. En effet, dans cette garde, on pouvait soit attaquer la lame passant au-dessus de la tête, soit revenir par le bas, la lame pointant vers là-haut . Rokuemon sourit face à moi et attaque de se mettre en garde, de type Jōdan no Kamae. Le sabre est tenu au-dessus de la tête, lame pointant vers le haut, prêt à frapper de haut en bas. Compliqué cette garde, car elle ne permettait pas de s’approcher sans que le sabreur n’ait porté d’abord un coup. Disposé à deux mètres l’un de l’autre, nous partions à l’attaque.

La méthode Nozomo a de bons restes, elle dispose d’attaquer encore et encore sans laisser l’adversaire une faille pour répondre. Deux Nozomo qui se battaient, c’était un festival de coups. C’était le cas ici. Rokuemon frappa le premier, sa garde lui permettait un coup sécurisé de haut en bas, mais je savais parfaitement comment répondre et je déviais sa lame légèrement en accompagnant le mouvement d’un pas de côté. Placé sur sa gauche, j’opérai une frappe latérale de droite à gauche qu’il esquiva en se baissant. « Mobile le con ». Se relevant vivement, il tenta un estoc.

- Houla, tu es brave mon garçon. Je tournoyais sur la droite pour arriver sur son flanc et administrer une petite tape sur sa tête. Tu fonces beaucoup.

La victime Nozomo se releva pour frapper durement dans ma lame pour me faire lever le bras. Il s’engouffra dans la faille pour me mettre la lame sous la gorge.

- Et toi, tu baisses ta garde. « Oups » Je rigolai un bon coup avant de reculer. Un assaut à égalité, il avait profité de mon relâchement pour prendre l’ex-eaquo. Tout à son honneur.

Chacun retourna à sa garde initiale, je commençai à m’intéresser à ce type autrement que pour ses quelques vannes et sa bonne humeur. Il avait du mordant, je l’avais repéré rapidement durant les entraînements communs. Les quelques duels que nous avions eus n’étaient que des amuses bouches maintenant, il avait pris un bon niveau. « Il pourrait m’égaler ? » Pas sûr, pas sûr. « Il est rapide, mais il manque de force. En brisant sa garde d’un coup violent, il peut chanceler ». Il fallait qu’il chancelle.

Le deuxième assaut débuta par une attaque frontale de Rokuemon, moi je gardais mes distances en le laissant approcher. « Sa garde est défensive, vient un peu m’attaquer ». Une partie de moi se disait que c’était ce qu’avait dû penser Akira Musashi durant notre combat au domaine Akayuki. La différence de niveau était moins grande aujourd’hui, contre le jeune Nozomo. « Ce type était d’un autre monde, il esquivait tous mes coups ». Mon adversaire fit le pas de trop et rentra dans ma zone de portée, il le savait aussi et embraya sur un coup vertical. Logique. Au lieu de facilement esquiver, ce qu’il attendait aussi. J’opposai ma lame devant mon visage de manière horizontale en tenant la pointe de ma main libre. Amortissant la frappe, je poussais pour le faire remonter sa lame et avoir de la marge pour lui mettre un coup de pied dans le plexus. Rokuemon recula, et je ne le lâchai pas : Fonçant sur lui, j’essayais de donner un coup direct, sans fioriture sur lui. Il réussit à bloquer l’attaque pour rediriger le katana de sorte à se créer une ouverture. « Pas assez fort ».

Pas le temps de réfléchir à comment améliorer le coup, déjà le type était sur moi. Il prenait de la puissance et me forçait à reculer. Inopérant, je déviai sa lame avant de lui donner un coup d’épaule pour le faire reculer. Toujours le même assaut, pas de touche. « On repart ».

J’étais sur un échec-là je pensais pouvoir le dominer facilement, mais le bonhomme avait de la ressource. Taper comme un bourrin  sur sa lame ne servait à rien, il fallait essayer autre chose. Ma pensée vogua alors sur la piste du chakra : « Imbiber ma lame de chakra pour la rendre plus puissante, quelle bonne idée ». C’était à mon tour d’attaquer, je dressai une attaque avec deux coups latéraux pour le faire bouger un peu sa garde avant d’amener sa lame gentiment sur le coté et tourner sur moi-même pour me mettre en position d’une attaque frontale. Dégageant mon chakra dans la lame, je levais mon katana pour … recevoir un coup de tête. Je reculai hagard, portant la main à mon nez. « Il veut encore plus m’amocher ? ». Le vis-à-vis profita du moment pour mettre le coupant de son arme contre ma jambe, à l’endroit où le sang circule bien.

- Cet assaut est pour moi. Me tenant toujours le nez, je ne pus lui adresser que quelques insultes.

Pas de règle chez les Nozomo. « Pourtant je le sais ».

Il était temps alors de jouer sale, j’étais en retard à cause de cette défaite mais je pouvais me reprendre. « Il faut que je me reprenne ». Le prochain assaut allait être décisif pour le duel : Rokuemon resta sur ses positions, pas la peine de s’aventurer dans le combat. Il avait l’avantage. Je fonçai allégrement sur son emplacement, plus question de rigoler avec des feintes ou des coups ciblés. Je devais taper dans le dur, jouer le pur Nozomo ? Oui. Un coup de taille, pour déplacer de nouveau sa garde. C’était le principe de toute frappe : Frapper un bloc, c’était inutile, surprendre l’adversaire, c’était le plus efficace. Tout le monde le savait, mon adversaire aussi. Il jouait le jeu péniblement, gardant ses bras proches du corps pour me forcer à faire le plus de mouvement possible. Plus je bougeais, plus je créais de minuscules failles. « Tu veux la jouer défensif, jouons ! ». Je concentrais mon chakra dans mes jambes pour améliorer ma vitesse, l’objectif était d’arriver dans son dos. Pas de frapper en passant. Je voulais vraiment réussir ce coup direct. Les yeux de Rokuemon restèrent fixer sur l’image rémanente alors que j’apparaissais dans son dos pour transférer le chakra dans le katana et frapper face à moi. Le pauvre adversaire réussit à se retourner, mais le coup porta violemment sur la base de sa lame et le repoussa. Tombant à la renverse, il était bon à cueillir. Je m’approchais rapidement pour lui administrer une petite tape sur la tête.

- Pour moi, cet assaut. Un sourire triomphal, niveau point nous étions à égalité.
- Putain, tu vas fort toi ! Il se massait le poignet, le choc avait été rude pour sa pauvre petite main.
- C’est le jeu, minus.

Même endommager par mes exploits de la veille, je pouvais dominer le petit en face de moi. C’était l’occasion de tenter des choses : Chaque duel était le sujet à s’améliorer. Je pris un petit temps pour observer ma lame, ça faisais du bien de récupérer une arme longue. C’était comme être tout nu, sans un katana à mes côtés.

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Re: Le duel Mer 3 Mar - 20:35
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Le duel


Kenjutsu



- Tu as eu ta dose ? Tu veux arrêter ? Je le provoquai pour l’encourager à remettre le couvert, j’avais encore des choses à voir avec lui.

Sans un mot, Rokuemon se releva pour se mettre en garde. Étonnamment, il changea de bras armé. Drôle de type, ambidextre. J’avais l’habitude de me battre avec le bras droit, le gauche étant réservé pour le ninjutsu… Je pourrais échanger, comme lui ? Aucune idée et ce n’était pas le moment d’essayer. Je me mettais également en garde, un sourire fixé sur le visage pour le pousser à l’attaquer. « On fait moins le malin maintenant hein ? » Comment faire pour l’humilier encore plus ? Le duel devenait un jeu maintenant, les quelques passes d’armes avaient dissipé les brumes de la tristesse et de la honte. J’aimais me battre, pas dans un combat désespéré comme hier, mais contre un sabreur compétent. Musashi, Rokuemon… J’aimais me tester, voir le travail dans les mouvements adverses.  

Mon vis-à-vis embraya son attaque en se jetant sur moi, il était un peu pressé de passer ma garde et donnait des coups précis pour menacer mon poignet. « Œil pour œil ». Je résistai le mieux possible en jouant de grands arcs de cercles pour apaiser sa lame. Un précieux estoc me permit de faire un pas de côté, Rokuemon utilisa sa dynamique pour m’administrer un coup de coude qui me fit reculer de quelques pas. « Les pas de cotés marchent plus avec lui ? » Il voulait me garder devant lui, ou me forcer à jouer son jeu. Quel était son plan ? Le bougre repartait à l’assaut en ajoutant à ses coups latéraux des coups de poings pour me laisser le moins de temps pour me préparer. Frappant son poignet du pommeau de mon katana, je me rapprochai pour attraper le poignet de sa main armé et lui coller au torse. En un sourire, je lui mettais un coup de tête.

- Tiens, je te le rends. Cela ne comptait pas comme une touche, et je ne voulais pas marquer un point comme ça. Je me reculai pour lui laisser le temps de s’énerver.

Son nez saignait, mais il ne l’essuya pas. Grognant de frustration, il repartit sur moi en fulminant. « Le travail dans les mouvements adverses… On se met des coups de têtes comme des boucs ». L’énerver le rendait moins réfléchit, moins conscient de la partie d’échec que représentait le duel. Rigolant dans ma barbe, j’esquivai son attaque en tentant une roue sur le côté. Le projet était d’éviter les coups de coudes et de me moquer, en partie, de mon adversaire en jouant les gymnastes. La tentative se solda par un mauvais appuie, j’avais qu’une seule main de libre alors je devais faire attention quand je m’appuyer sur celle tenant le katana. Posant mon poing contre le sol, je me fis un peu mal aux doigts, entre le pommeau dur et le sol meuble. Peu stable, peu rapide, peu aisé… Le coup de pied qui m’accueillit aux côtes fut un juste retour. Celui-ci me fit tomber à la renverse. Sur le dos, je pouvais voir Rokuemon qui menaçait ma gorge de sa lame.  

- Tu te crois où comme ça ? Bat toi bordel. Il crachait limite ses mots, profitant de la fin de l’assaut pour essuyer son nez.
- Tu m’ennuies tellement que je suis forcé d’innover, c’est pas ma faute. Je fis une petite moue pour exprimer l’embarras de la situation, avant de me relever et d’épousseter mes vêtements.

« La roue peut marcher, je dois juste faire un peu gaffe ». Me mettant dos à Rokuemon, j’entrepris de faire la roue.

- Ouais, tu me prends pour un con, en fait ! J’allais lui dire qu’effectivement je le prenais pour un abruti, mais l’effort de concentration et de stabilité me força à ne rien dire.

Je n’avais pas une formation d’artiste du cirque, faire la roue, je pouvais le faire normalement grâce à mon agilité naturelle et l’entraînement musculaire. Mobiliser les abdominaux pour avoir une stature correcte, je pouvais le faire, mais sur un seul bras, vraiment, c’était une autre histoire. Ma première tentative fut un petit échec, même si cette fois je n’eus pas le coup de pied pour récompenser tout ça. Je tombais piteusement, sous le regard scrupuleux et moqueur de mon adversaire.

- Tu es plus fort avec une lame qu’avec ton propre corps. « Je t’emmerde Rokuemon, je vais te faire la roue dessus, tu vas voir ! » Quand on tombe, on ne peut que fulminer dans sa tête.

La deuxième tentative fut un peu plus sûr, je remplaçais la vitesse avec la stabilité. Après tout, c’était l’objectif : Esquiver, pas faire le poirier. Le vrai problème était la réception pour se relever rapidement pour pouvoir continuer à se battre, c’était donc la transition qui était importante. Rapidement je compris comment faire, en théorie. Pour la vitesse, il fallait transvaser son poids sur le bras extérieur pour approfondir l’angle du mouvement. À un moment précis, il fallait s’éjecter de l’autre main pour avoir assez de vitesse pour pouvoir ré-attaquer directement, en parallèle, il fallait dégager sa jambe pour la réception. Je ne voulais pas plus faire attendre le pauvre Rokuemon, celui-ci s’était assis en regardant sa manucure. Il voulait un duel et maintenant il regardait un trapéziste faire des tours, quel déchéance quand même.

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Re: Le duel Mer 3 Mar - 20:49
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Le duel


Kenjutsu



- T’endors pas, c’est pas fini. Mon prochain tour va te scotcher. Je souris, découvrant mes dents comme un sournois petit homme.
- C’est ça le problème, le « tour », tu es un sabreur ou un magicien ? Il me regarda, concentré.
- Un ninja. Il parut frustré par ma réponse, les Nozomo ne se représentaient pas comme des shinobi. C’était quasiment un terme qui leur hérissait le poil, pourquoi ? Bonne question. La question de l’honneur ne rentrait pas en ligne de compte pourtant.

Je l’invitais à se relever pour continuer notre petit exercice viril, mais il tardait à répondre. Je lui fis un petit signe du menton en plissant les yeux pour lui montrer que je ne comprenais pas.

- On est lancé dans le combat et tu arrêtes tout. Tu reviens et tu veux te battre, tu me prends pour ton mannequin de combat ? Je ne suis pas à ton service. Il était visiblement offusqué
- Tss…  C’était pour te laisser le temps de t’essuyer le nez.
- Arrête ton char, tu n’as aucun respect pour les traditions de notre clan. « Ouch, touché ». Il tapait juste, je jouais un peu avec mes propres règles sans trop m’encombrer des traditions ou de l’honneur, avec eux. À vrai dire je prenais les Nozomo pour une bande de clown. Pourtant, jouer avec ses propres règles, c'était un truc typique de mon clan.
- Je… Ouais, désolé. Je me grattais la tête, un peu gêné.

Mon naturel moqueur jouait souvent contre moi, j’aimais jouer avec mon adversaire quand je me sentais meilleur. Musashi m’avait fait pareil, je n’avais pas beaucoup aimé… Ce mépris passif faisait qu’un type efficace comme Rokuemon commençait à m’en vouloir alors qu’il faisait partie d’une génération qui n’avait pas (encore) de grief contre moi. Je me tirais une flèche dans le pied avec mon comportement. Le grincheux se releva, avant de grogner un « d’accord ». Je lui exprimai une petite moue désolée avant de me mettre en garde.

« Je devrais prendre en considération les Nozomo, certains sont des gros cons, mais d’autres sont sympa ». Avec le temps passé loin du domaine, j’avais mis tous les claniques dans le même sac. C’était un tort, comme partout il y avait les bons et les mauvais. Peut-être que dans mon style, j’étais plutôt un mauvais… Je me ressaisis très vite, je voulais me battre pour donner tort à Rokuemon sur mes intentions, lambiner, car ralentis par mes états d’âmes et mes réflexions n’allaient rien arranger.

Les deux assauts suivant furent très placides, je voulais contenter mon adversaire en n’ajoutant pas de fantaisie, mais je m’emmerdais quand même beaucoup. J’étais plus rapide et sans plus doute plus malin. Rokuemon savait bien que j’allais le battre, mais il appréciait le combat et j’appréciais de le voir s’améliorer de frappe en frappe. Il avait un sacré potentiel, honnêtement. Quelques mois d’exercices toutes les semaines et il deviendrait un excellent combattant, il avait en tout cas le mental pour. Il ne lâchait rien, il trouvait parfois des solutions pour me surprendre. « Très bien, ça ».

Je gardai en tête l’idée de cette roue d’esquive, c’était amusant et avouons-le : Stylé. Il fallait quand même ménager l’égo de mon ami, sinon il allait vraiment se fâcher. Un coup vertical me donna une faille pour amener ce mouvement inédit, rapidement j’engageai mes mains sur le sol avant de projeter le bas de mon corps vers le ciel en adoptant le poids plutôt sur mon bras droit, mon bras d’épée. La jointure de mes doigts me firent souffrir, mais j’arrivai à tenir la posture pour me lancer derrière le bougre. Celui-ci était dans sa frappe et pas assez rapide pour me chopper quand j’étais sur les mains. La réception fut néanmoins plus compliquée, car j’avais mis trop de force dans ma projection. Déséquilibré, je ne pouvais pas enchaîner et Rokuemon se retourna pour continuer à me combattre. « Il y a des progrès, mais c’est pas encore ça ». De son côté, mon adversaire ne dit rien, mais sa mine montrait des signes de frustrations.

- Un Nozomo s’affranchit des règles, si je veux faire des cabrioles pour te combattre. J’ai le droit. Il me jeta à peine un regard, il n’était sans doute pas d’humeur.

Ses coups se faisaient plus pesant, il en avait marre et voulait gagner cet assaut. Pour l’honneur ? Je menais depuis que j’avais commencé à jouer sérieusement sans rien tenter. Recommencer à faire la roue était pour lui un aveu de moquerie, encore. Il n’opérait plus de coups latéraux, trop peur que je m’amuse à rejouer de mon esquive tapageuse peut-être.  Il se sabotait lui-même car la panoplie de coups basiques d’un sabreur n’était pas riche et mon brave adversaire ne semblait pas doter de bonnes capacités pour lier le chakra à son arme. « Sûrement qu’il peut ajouter un élément à son arme, mais pas plus ».  La méthode Nozomo n’avançait pas le ninjutsu dans les arts des petits, j’avais dû le faire en autodidacte et souffrir de beaucoup d’échecs et de frustrations.

En parlant d’échec, je ne voulais pas rester sur une roue inachevée. Rokuemon limitait mes actions, mais je pouvais sûrement agir pour me battre. Prestement, je me jetai sur mes mains pour réitérer ma charmante cabriole, mais mon adversaire n’aimait pas beaucoup voir mes jambes au niveau de son torse alors il voulut frapper encore une fois de son pied. Pour le coup, j’avais bien compris quoi faire et je jouais de ma vitesse pour lui donner un coup de sandale en plein visage dans le but de gagner du temps et de l’espace. Déstabilisé, mon vis-à-vis ne put pas me faire subir la pointe de ses orteils et je réussis à finir ma roue et me remettre en position pour frapper. Du bout de la lame, je vins lui titiller la base du dos.

- La roue était bonne, cette fois ? Je l’entendais fumer d’ici. « C’est pas une marque d’insolence, je voulais juste essayer un truc »
- Tu me prends vraiment pour un amateur, tu joues avec moi. C’est dégouttant. Je le regardai, désolé.
- Écoute, si tu veux je peux…
- Nan, nan… Je voulais me rapprocher de toi. Depuis un moment, on ne te voit plus et je me disais qu’un petit combat ferait que tu viendrais plus souvent. Tu m’as pris pour un abruti… C’est quoi ces figures ? Tu fais ça en combat ?
- Je …

Il ne me laissa pas répondre, d’un mot, il se jeta sur moi. On ne rigolait plus, il voulait clairement me faire mal. Je le laissai frapper dans le vide en opérant une substitution. Réapparaissant derrière lui, je le poussais du pied.

- C’est un avertissement, la prochaine fois que tu m’attaques dans l’objectif de me faire mal. Je me verrais contraint de te rendre la pareil. Je pointai le katana au bout de mon bras vers lui. Je te promets qu’il n’y aura pas de cabriole si je me bats sérieusement.

Rokuemon se calma, visiblement assez logique pour comprendre qu’un combat sérieux était inenvisageable. Traditionnellement, c'était monnaie courante dans le clan, on avait la réponse à de nombreuses par le duel. On s’en servait parfois même pour un règlement judiciaire. Le combat était à mort, on ne s’arrêtait pas au premier sang versé. Rengainant son arme, il quitta la cour en passant à côté de moi.

- On n’en a pas finis, nous deux. Je m’étais fais un ennemi ? Ou avais-je fâché un enfant ?

« Putain, moi qui commençais à me sentir bien dans le coin ».

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