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titre | ft. Shishio, Kiseki & Yurikô [team 4 _ mission rang C] [terminée]

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Ordre de mission:


“L'assurance est amoureuse de la précaution,



qui elle-même est sous le charme de La méfiance.*”


[ Mars de l'an 17 ] ( thème musical )

Il faisait beau aujourd’hui. Si beau, qu’il aurait suffi de lézarder au soleil pour rapidement se réchauffer et ce, même malgré le fond de l’air, encore porteur du froid du Nord. C’était exactement ce à quoi songeait Chōko, en remontant la longue procession qui se mouvait au gré des sentiers forestiers sillonnant le Pays du Feu. Elle plissa un peu les yeux à cause du soleil qui réussissait à passer malgré les hauts branchages des arbres, et qui affligeait ses yeux sensibles. Une seconde, son regard s’accrocha à la silhouette gracile de Tadake Yurikô, Hokage de son village mais qui, aujourd’hui, était avant tout responsable de l’équipe n°4. Cette dernière semblait échanger quelques mots à l’avant du cortège, avec ce que Chōko imaginait être l’homme ayant été désigné responsable du pèlerinage, afin de faciliter leur progression. Au moment même où un chaleureux sourire vint ourler les fines lèvres de l’Hokage, Chōko repensa à ce matin : lorsque dame Tadake les avait accueillis, le Uchiha et elle, au point de rendez-vous qu’elle leur avait fixé, et avec ce même sourire fiché entre les pommettes. A bien y réfléchir, Yurikô avait toujours semblée proche de ses disciples, comme s’il s’agissait des pupilles de ses yeux. Ce qui ne l’empêchait néanmoins pas de serrer la vis quand le besoin s’en faisait ressentir, pour leur bien à eux, futurs Chuunins en devenir. Et peut-être semblait t-elle un peu plus proche de Shishio que des deux autres. Chōko ne pouvait pas se venter de bien connaître le garçon et bien souvent, elle croyait lire en lui comme une sorte de fêlure qui l’intriguait autant qu’elle l’intimidait. Un genin, de deux ans son aîné, plein de mystères, et vis-à-vis duquel Chōko ne savait pas trop comment se comporter.

Pour l’heure, l’équipe 4 était encore toute jeune et avait connue pas mal de changements, ces dernières années durant. Il y avait eu le départ de plusieurs genins, pour diverses raisons qui bien souvent ne regardaient qu’eux-même… Alors Chōko n’avait jamais vraiment cherché à en apprendre davantage au sujet des anciens membres de l’équipe. Elle ne l’avait rejointe qu’au moment où son aîné Shishio, lui, en était absent pour raisons médicales – de ce que la jeune kunoichi avait cru comprendre, sans jamais avoir les détails de l’affaire. Kiseki, quant à lui, sera amené à apparaître, du jour au lendemain, sans crier gare, comme une fleur sortie de nul part. Et maintenant qu’ils formaient une équipe complète, voilà qu’ils s’attaquaient ensembles à une mission considérée de rang C. Chōko avait beau essayer de s’insuffler de l’assurance comme elle pouvait, notamment en se répétant qu’il n’y avait aucune raison notoire pour que ce pèlerinage tourne au vinaigre… Pour autant, elle savait pertinemment que le monde actuel n’était pas toujours tendre – et encore moins avec les jeunes ninjas de leur trempe. Si la confiance de Kiseki laissait entendre qu'il était sans nul doute le plus doué des trois, ils manquaient tous cruellement d'entraînement pour espérer pouvoir travailler main dans la main sans anicroches. Depuis que Chōko avait quittée les bancs de l’école pour apprentis ninjas, elle avait surtout connu des missions au sein des remparts de Konohagakure, le village qui l’avait vu naître et grandir au gré des années. Alors le fait de pouvoir sortir et agrandir un peu son périmètre de connaissances aujourd’hui, la poussait à se montrer plus vaillante que d’ordinaire, bien qu'elle se méfiait un peu de la nouvelle composition de leur équipe.

Chōko inspira un grand bol d’air frais de la forêt, comme pour mieux bomber la poitrine. Puis elle posa une main sur le pommeau de son katana, placé à sa ceinture. Elle jeta une œillade en direction du genin le plus âgé de l’équipe, qui se tenait un peu plus loin de l’autre côté de la procession. Lorsque ses yeux clairs croisèrent ceux de l’Uchiha, elle opina du chef comme pour le saluer – car les vieilles habitudes ont toujours la peau dure – puis détourna très vite son regard gêné, vers l’orée de la forêt, à la recherche d’un quelconque signe qui sortirait de l’ordinaire. Cette mission, elle était bien décidée à la mener dans les règles de l’art. De façon à pouvoir rentrer chez elle fière et la tête pleine d'anecdotes qu'elle pourrait relater à sa mère pendant le dîner. Un petit sourire vint ourler ses lèvres à elle aussi, rien qu'à cette idée.


*Citation Anonyme.
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Fûma Shigeru
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Uzushio no Jonin
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Le Pélerinage


Ce matin-là, Shishio s’était réveillé avec le sourire aux lèvres – une occurrence suffisamment rare pour qu’il vaille la peine de la relever. Après ses longs mois passés alité dans une chambre fade de l’hôpital de Konoha, il était enfin de retour sur le terrain ; la réhabilitation fastidieuse avait achevé de le remettre sur pieds et de lui rendre tout contrôle de son corps. À vrai dire, il avait senti une légère augmentation dans ses capacités ; le traitement de certaines vieilles blessures qui avaient toujours échappé aux yeux des médecins lui réussissait plus qu’il ne l’aurait cru. C’était comme si le fait de se faire soigner après s’être fait briser plusieurs os par des adultes vindicatifs était une bonne chose pour sa santé – qui l’eut cru, n’est-ce pas ?

Malgré sa peur instinctive du terrain, toujours bien présente, Shishio était ravi d’y retourner. Pour être plus précis, il était ravi à l’idée de passer quelques jours en compagnie de son enseignante, Tadake Yurikô. La kunoichi qui l’avait sortie de la constante terreur d’un quotidien où on ne lui voulait que du mal était devenue Hokage peu de temps après l’hospitalisation de Shishio et le jeune Uchiha avait dû se faire à l’idée, depuis le fond de son lit, qu’elle aurait dorénavant nettement moins de temps pour lui. Après de longues semaines taraudé par le regret, conscient du fait qu’il aurait pu bien plus longtemps profité de l’époque où elle n’était que sa tutrice s’il ne s’était pas blessé aussi idiotement, c’était pour lui une joie libératrice que d’avoir pu la convaincre de l’accompagner en mission pour fêter sa remise sur pieds. Sans doute devrait-il attendre un certain temps avant leur prochaine sortie, mais à chaque jour suffisait sa peine – pour l’heure, il se réjouissait de la présence de la ninja médicale et c’était tout.

Cette bonne humeur matinale, cependant, avait fondu comme neige au soleil une fois la mission commencée. Vêtu de ses traditionnels habits Uchiha – un vêtement sombre au col large remontant jusqu’à son menton marqué de l’emblème du clan sur son dos et un bas bien ajusté à sa silhouette pour éviter toute gêne inutile – il déambulait sur la droite de la procession, les mains dans les poches, ses yeux charbon guettant les alentours en quête de la moindre anomalie. Tout se passait bien jusqu’ici, fort heureusement ; c’était l’ambiance funéraire du pèlerinage qui le perturbait profondément. Bien que cela soit indissociable de la vie de ninja, Shishio n’avait encore jamais eu à connaître le deuil, ou même à souffrir la perte – toutes ses mauvaises expériences, il en était la cible directe, jamais une victime collatérale. En observant les hommes, les femmes et les enfants qui avançaient à pas mesurés, dans un silence effrayant, il était terriblement mal à l’aise. Il ne savait pas si l’on attendait de lui qu’il les rassure, qu’il cherche à mettre un sourire sur les visages endeuillés ou si, au contraire, c’était un silence complet qui était attendu de lui.

Ne sachant pas bien quelle était la ligne de conduite qu’il valait le mieux suivre, il leva les yeux vers sa coéquipière. De l’autre côté de la foule en marche, Hyuga Chōko ne semblait pas beaucoup plus à l’aise que lui ; les yeux pâles de la jeune fille passaient de leur enseignante à lui, ne s’arrêtant que très brièvement par la procession. Se sentait-elle tout aussi hors de son élément que lui quand elle était confrontée au deuil ? Ou bien ne savait-elle simplement pas quoi faire de son temps, pour cette mission qui ne ressemblait pour l’instant pas à beaucoup plus qu’une randonnée glorifiée ?
Tandis qu’elle lui adressait un bref hochement de tête en guise de salutations, comme si elle était surprise que leurs yeux se soient croisés et ne savait que faire pour briser cet échange désagréable, Shishio haussa lentement un sourcil, avant de soupirer doucement et de se gratter l’arrière de la tête.

« Bah, il n’y a rien à y faire. », dit-il doucement, plus pour lui-même que pour qui que ce soit d’autre.

Pressant le pas, il atteignit bien vite l’avant de la procession, se rapprochant de sa professeure.

« Yurikô-sensei, » commença-t-il pour l’interpeller, calquant le rythme de ses pas sur ceux de la jeune femme, « vous étiez à Baransu, n’est-ce pas ? Comment… » Il jeta un œil par-dessus son épaule, voulant s’assurer qu’aucun des marchands ne semblait dérangé par sa question. « Comment était-ce ? Je ne sais pas grand-chose de plus de cet événement que le nom qui lui a été attribué depuis. »

Shishio passait plus de temps à lire que la plupart de ses camarades, c’était vrai, mais ce n’était que très rarement des traités d’actualité ; la plupart du temps, il s’agissait de fiction – plus particulièrement, les romans particulièrement ringards de son père, qu’il tenait pour une splendide littérature pleine de leçons de vie qu’il lui faudrait suivre une fois le moment venu.

Feat.
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(Du coup je m'incruste I love you)

Ce matin, tu te sentais à la fois impatient et un peu anxieux. Ce n'est pourtant pas commun pour toi, un jeune garçon d'habitude si calme, plus prompt à prendre du recul qu'à te laisser submerger par toute peur. Et pourtant ce matin est spécial pour toi : non seulement tu vas partir en mission à-travers le Pays du Feu, mais surtout, tu vas intégrer une nouvelle équipe. Depuis gamin tu t'étais imaginé sous la tutelle d'un puissant shinobi, avec des compagnons à la hauteur de ton talent. Sauf qu'en apprenant que tu ferais partie de la team quatre, tu as un peu déchanté. Premièrement à cause de Hyuga Chōko, qui bien que reconnue comme Genin douée, est loin de représenter les standards d'excellence de son clan. Tu veux toutefois bien avouer qu'avoir une utilisatrice du Byakugan au sein de l'équipe représente un avantage indéniable pour vos futures missions, d'autant plus que tu la connais, même si très peu. Si vous n'avez pas intégré l'Académie en même temps, puisqu'elle est plus âgée, Chōko a passé son examen Genin en même temps que toi. Discrète, elle ne se faisait que peu remarquer, mais tu te souviens d'avoir noté son caractère calme mais attentif, ce qui ne l'empêchait pas de distiller, au compte-gouttes, ses observations. Parfois avec un certain sarcasme, s'attirant parfois l'un de tes rares sourires. Et pour terminer le trio, qu'elle n'avait pas été ta surprise en apprenant que l'équipe quatre comptait dans ses rangs Shishio ... un membre de ton clan dont la réputation n'était plus à faire. Non pas à cause de son talent, malheureusement, mais justement à cause du supposé manque d'influence du sang Uchiha. Nullement considéré comme un bon ninja, Shishio a montré du retard dans tous les domaines. Plus âgé que toi, tu ne l'as pour ainsi dire quasiment jamais côtoyé, même si tu as pu assister, plus d'une fois, à des réprimandes non seulement orales, mais également physiques, notamment dans l'enceinte du domaine du clan à l'éventail. Alors ce matin en t'habillant, tu ne sais pas à quoi t'attendre avec lui, car aux yeux de tous, il passe pour un crétin désastreux. Toi ? Tu te fies à ce que tu as entendu sans toutefois pouvoir en attester, même si tu te réserves le droit de te forger ton propre avis. Mais si il n'est que Genin à seize ans, cela ne présage rien de bon. Alors que tu enfiles la tunique où trône fièrement l'emblème des Uchiha, tu entends le panneau de ta chambre qui s'ouvre, laissant entrer ta mère, Takeda. — Bonjour Kiseki. Prêt pour ta mission ? S'approchant, tu peux voir le sourire qui éclaire son visage tandis qu'elle dépose une lettre sur la table basse. — Bonjour mère. Oui, même si j'avoue que d'avoir Shishio dans l'équipe ne me rassure pas. Elle soupire, hochant la tête. La douceur et la compréhension de ta mère a toujours été source de curiosité pour toi. Contrairement à de nombreux Uchiha, elle semble aller plus loin que la quête perpétuelle de l'honneur du clan, de la force de ses membres, de la quête perpétuelle de perfection. — Je comprends. Mais Shishio reste un Uchiha, ne l'oublie pas. Il fait partie de ta famille. Tu comprends parfaitemnet le sens de ses paroles, et tout en hochant la tête, tu vérifies le contenu de la sacoche accrochée à ta ceinture. Sentir les pointes acérées des shurikens te rassure. Le clan Uchiha, si impitoyable dans l'enceinte de ses murs, peut se montrer étonnamment solidaire une fois à l'extérieur. Et si Shishio passe pour un crétin incapable, il n'en reste pas moins un Uchiha. Cela résume l'état d'esprit avec lequel tu quittes ta chambre en lisant la lettre. — Quoi ! Imbéciles ! Tes yeux décryptent avec horreur le contenu de la lettre. Suite à un problème administratif, ton équipe n'était même pas au courant que tu l'intégrais, et était partie il y a de nombreuses heures ! Jurant et pestant contre le monde entier, tu te rues à l'extérieur. Et même le soleil répandant sa douce chaleur ne suffisait pas à adoucir ta colère. Bon, le cortège de familles endeuillées ne se trouvait sans doute pas si loin que ça du village, car contrairement à de petits groupes de ninjas, une telle foule ne se déplaçait qu'avec lenteur. Adoptant un rythme rapide et régulier, ta mauvaise humeur se dissipe peu à peu, jusqu'à disparaître complètement lorsque tu aperçois l'arrière du cortège. Si quelques civils te jettent des regards soucieux, ils s'adoucissent lorsqu'ils remarquent le bandeau gravé au symbole de Konoha sur ton front. — Bonjour. Où se trouve Tadake Yurikô ? On te renseigne rapidement sur la position approximative de la cheffe de l'équipe quatre, et plus important, Hokage du village de Konoha. Avançant d'un pas rapide, tu laisses tes yeux balayer les côtés de la colonne, cherchant ton Maître avec impatience. Et surtout, avec une certaine curiosité mêlée d'anxiété à l'idée de rencontrer tes désormais compagnons.
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Tadake Yurikô
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Pèlerinnage
feat. Team 4

" Il n'y a point de travail honteux."




Cela lui semblait déjà une éternité, la dernière fois qu'elle eut pu prendre en charge toute une équipe et la kunoichi était prête à reconnaître que cela lui manquait. Yuriko avait toujours aimé apprendre, enseigner et voir les forces de demain grandir pour mieux évoluer. Elle aimait l'idée de transmettre quelques valeurs comme on le fit pour elle, elle aimait l'idée de montrer que le courage et la détermination était à la portée de tous, qu'elle ne s'arrêtait pas à un nom, une réputation, une situation sociale. N'en était-elle pas elle-même la preuve? Mais cela réclamait beaucoup d'effort, de volonté et peut-être parfois d'un soupçon de chance, celle d'avoir croisé sur son chemin les bonnes personnes. Si la jeune femme ne pouvait prétendre forcément être de celle-là, elle espérait au moins pouvoir y apporter un peu de sa contribution.

Après avoir mis de l'ordre à la Tour et confier quelques tâches à ses subordonnées, celle qui ne portait plus son masque de Nidaime s'était rendue au point de rencontre avec le directeur du pèlerinage et ces élèves dont la mission du jour étaient d'assurer la sécurité de la procession jusqu'à Baransu. Cela ne serait pas une mince affaire, car nombreuses étaient les familles qui voulaient mettre un point d'honneur à leur deuil, et plus le nombre de personnes était grand, plus l'attention devait être renforcée. Cela signifiait tout aussi bien que des individus mal intentionnés pourraient profiter de la présence de la foule pour quelques larcins, au détriment de leur chagrin. Une conduite bien peu honorable que ne pouvait cautionner Yuriko. Et puis, la jeune femme était assez bien placée pour connaître leur douleur. Même si elle n'avait pas perdu personnellement quelqu'un dans cette bataille, elle avait été là pour soigner les blessés et avait été menée à faire des choix difficiles, entre les causes perdues et ceux qui pouvaient être encore sauvés. Le prix de la violence avait été lourd, et parfois encore elle pouvait entendre le poids de leurs larmes et de leur douleur. Mais lorsque l'on détenait les connaissances de l'iroujutsu et sa responsabilité, lorsque l'on connaissait la lourdeur du poids d'une vie, il fallait agir avec efficacité et non avec sentiment. Il ne fallait pas avoir la main qui tremblait et se laisser submerger par l'émotion.

Ce fut ainsi que parmi la foule déjà présente, pendant que le cortège se mit en formation avec ces prêtres et prêtresses, il se trouvait déjà Yuriko, en pleine discussion pour avoir des informations supplémentaires sur le nombre et la route choisie avec les organisateurs. Elle se distinguait naturellement par son élégance, le regard triste et bienveillant qu'elle posait sur ceux qu'elle croisait, ses longs cheveux noirs longeant sa silhouette fine. Pour mieux se fondre dans la masse, elle avait choisi une tenue plus humble qu'à l'accoutumé, aux couleurs du deuil. Seul le rouge de son bandeau pouvait légèrement détonné et pourtant, il se mariait parfaitement à sa ceinture.

Elle finit par quitter les programmateurs du cortège pour retrouver ses jeunes poussins. La première qu'elle vit fut la délicate Choko à qui elle adressa un large sourire, avant d'être rejointe rapidement par Shishio qui l'interpella. Cela lui faisait éminemment plaisir de le savoir si bien rétabli mais aussi surtout déjà si impliqué dans sa mission. Elle adressa aussi à ce dernier une esquisse chaleureuse avant de tenter de lui parler brièvement de ce triste épisode de l'histoire du Sekaï

" J'y étais... mais pas au cœur de la bataille. Je me suis principalement occupée des blessés et me suis évertuée à tenter de sauver la vie de ceux que je pouvais aider. Mon frère, Kyoshiro se trouvait sur les lignes de combat, il aurait été plus qualifié que moi pour te raconter cela. Mais nombreux furent les hommes et les femmes qui sont tombés. C'était... c'était une bataille comme l'on peut aisément l'imaginer. Beaucoup ont versé leur sang pour protéger Baransu, raison pour laquelle il est aussi de notre devoir de saluer leur sacrifice et soutenir leur famille. "

Bien que le regard de la kunoichi semblait un peu triste car de nombreuses images de blessés lui revenaient en mémoire, elle sut conserver son sourire tout en tapotant l'épaule de son jeune élève.

" Nul besoin d'en savoir plus à cet instant, notre tâche est d'assurer la sécurité de ce cortège et nous devons garder notre sens à l'affût, sans nous laisser prendre par l'émotion. "

À cet instant, Yuriko leva la tête et aperçue un visage qu'elle connaissait déjà. Elle leva alors la main à l'attention du jeune Kiseki Uchiha, son tout nouvel élève.

" Kiseki-san! Par ici! Choko-san, viens je t'en prie. "

Il était temps de parler de stratégie, mais surtout du cœur de la mission. Une fois que chacun de ses étudiants furent rassemblés, son regard bienveillant passa de l'un à l'autre.

" Bien. Maintenant que nous sommes tous là nous allons pouvoir travailler. Je suppose que vous vous connaissez tous un peu, nous ne perdrons pas notre temps en présentation. Notre mission, comme vous le savez déjà, est d'assurer la sécurité du cortège tout le long du chemin qui mène à Baransu et pour se faire, nous allons devoir nous étendre d'un bout à l'autre de la foule. "

Le regard de la jeune femme se tourna vers Choko.

" Choko-san, tes sens Hyuga font de toi la sentinelle parfaite. J'aimerais que tu te positionnes plutôt au devant du cortège, non loin des prêtres qui assurent la marche. Je compte sur toi pour t'assurer qu'aucun piège ne puisse être étendu au devant. "

Yuriko se tourna ensuite vers les deux cousins Uchiha.

" Vous deux, vous assurez la sécurité de chacun des flancs de la foule. Il vous faudra être alerte au moindre comportement suspect. Libre à vous de choisir si vous souhaitez surveiller de l'extérieur ou à l'intérieur même du cortège. Quant à moi, je fermerais la marche et surveillerais les arrières. Le moindre doute, le moindre problème. Vous n'aurez qu'à crier mon nom... mais je ne doute pas un seul instant que vous ne puissiez régler les potentiels problèmes qui nous attendent. "

La Nidaime leur sourit.

" Bien. À moins que vous n'ayez quelques questions, il est temps de vous rendre à vos postes. Une longue marche nous attend. "

Le regard noir de Yuriko brilla de détermination et se posa sur chacun d'entre eux en guise d'encouragement. Si la mission pouvait paraître assez banale, elle était aussi un test parfait pour étudier leur capacité de coopérer. Savoir composer avec ses partenaires. C'était aussi une leçon au-delà d'un travail.

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[ Mars de l'an 17 ] ( thème musical )

Je suis toujours occupée à essayer d’étouffer le malaise que je sens grandir en moi à vue d’œil. Notamment en utilisant mon environnement à mon avantage et en faisant le choix de scruter les environs de mes grands yeux laiteux. Prête à réagir au moindre signe qui serait un tant soi peu suspect et, surtout, à la recherche d’un détail particulier qui pourrait occuper efficacement mon esprit oisif. Une quinzaine de secondes s’écoulent ainsi, avant que je ne prenne finalement conscience de deux détails qui me tirent aussitôt de mes pensées frivoles. Il y a tout d’abord Yurikô-sama, qui semble se détacher du front du cortège pour se diriger dans notre direction. Puis enfin Shishio, qui parait se rendre compte de la même chose mais qui, contrairement à moi, réagit au quart de tour face à cette information. Je le regarde modifier son allure, tandis qu’il part rejoindre notre capitaine, porté par ses grandes et souples enjambées – à même de faire oublier à quiconque son état d’ancien patient en pleine rémission. Si j’hausse un sourcil perplexe, je me garde bien de broncher pour autant. Mon regard s’accroche à ses épaules jusqu’à ce qu’il atteigne la hauteur de notre Hokage. J’ai les doigts toujours serrés autour du pommeau de mon katana et j’hésite sérieusement à esquisser un geste pour les rejoindre à mon tour. Mais le sourire chaleureux que me renvoi notre capitaine à cet instant précis suffit à m’apaiser et, dans l’optique de préserver ma dignité – et celle de mes joues que je sens s’échauffer un peu trop à mon goût – je me décide à conserver mon poste sur le flanc gauche de la procession, qui avance à un bon rythme. Shishio desserre les lèvres, comme pour entamer une conversation avec notre capitaine, et celle-ci marque une courte pause, comme pour soupeser ses mots avant de lui répondre. Le léger voile de tristesse qui passe devant ses yeux, d’ordinaire sereins, ne m’échappe pas et c’est ce moment précis que je choisis pour détourner mon attention d’eux.

Je lâche mon katana pour remonter le col de mon haori par-dessus mes joues rougies. Puis je baisse les yeux lorsque je prends conscience que je suis scrutée sous toutes les coutures. Une jeune demoiselle, probablement âgée de sept ou huit ans, me retourne mon regard curieux. Là encore, j’hésite une seconde sur la meilleure marche à suivre – l’ignorer ? ou dois-je plutôt engager la conversation ? – avant de jeter un regard perplexe à la femme juste à côté d’elle qui se contente d’hocher la tête dans ma direction, comme pour m’enjoindre à faire le premier pas. Si mon instinct ne me fait pas défaut, je suis presque certaine que la gamine me scrute depuis que nous avons quitté konohagakure. Alors, sans trop y réfléchir, je fais un effort pour calquer le sourire que m’a adressé Yurikô-sama un peu plus tôt. Car, s’il a réussi à m’apaiser, peut-être qu’il pourra en être de même pour cette petite fille. Celle-ci me retourne aussitôt mon attention et j’ai le plaisir de voir son visage s’ourler d’un sourire, si grand, que j’ai presque peur que sa mâchoire ne se détache. Ses doigts glissent contre ma paume ouverte et je relève le nez pour m’enquérir de la situation actuelle. Shishio et Yurikô-sama sont toujours en pleine discussion, et tout semble aller pour le mieux. Alors, je finis par refermer mes doigts sur ceux de la petite pour lui faire plaisir... Et je crois bien que ce contact physique nous fait autant de bien à l’une comme à l’autre.

J’ai à peine le temps de tourner le menton que je remarque un nouveau détail inhabituel : un garçon, vraisemblablement plus jeune que moi, remonte vers nous depuis le bout du cortège. J’aurais pu m’en inquiéter, si je n’avais pas reconnu l’emblème des Uchiha brodé sur ses vêtements.

« — Kiseki-san! Par ici! Choko-san, viens je t'en prie. »

C’est notre capitaine, qui nous hèle depuis l’avant du cortège. Aussitôt mes doigts quittent ceux de l’enfant, avant de se poser une seconde sur son épaule, que je presse avec tendresse, avant de m’éloigner. Je fends la foule en lâchant de petits « désolé…excusez-moi…je ne fais que passer » jusqu’à rejoindre le nouvel arrivant, le dénommé Kiseki-san, de l’autre côté du cortège. Puis je lui emboîte le pas en calquant mon allure sur la sienne. Nous rejoignons rapidement Shishio et Yurikô-sama et cette dernière nous fait part de ce qu’elle attend de nous durant cette mission. J’opine du chef par moment, de façon à signifier au reste de l’équipe que je comprends la situation et que je compte bien m’y plier. Mais j’ai un mal de chien à détourner mes yeux de l’Uchiha qui vient d’arriver. Maintenant que je peux étudier son profil de près, je suis certaine que l’on s’est déjà vus par le passé. Peut-être pas côtoyés, mais je pourrais mettre ma main à couper que nous avons fait nos classes à peu près en même temps à l’académie. Quelle ironie, quand même… Deux Uchiha et une Hyuga rassemblés dans la même équipe. Du jamais vu si je ne me trompe pas.

« — Choko-san, tes sens Hyuga font de toi la sentinelle parfaite. »

Je ne bronche pas pendant que Yurikô-sama prend le soin de m’expliquer mon rôle et me contente de lâcher lorsqu’elle termine :

« — Bien, madame. »

D’un ton un peu trop solennel. Puis je me place un peu en retrait, de façon à me tenir entre notre petit groupe et la première rangée d’arbres qui borde le chemin que nous empruntons. Notre capitaine poursuit en explicitant à tour de rôle ce qu’elle attend de chacun de nous. J’ai beau y prêter une oreille attentive, je ne peux m’empêcher de me questionner sur notre possible cohésion de groupe, alors que nous n’avons jamais eu l’occasion de faire nos preuves ensembles.

« — Une longue marche nous attend. »

Mon regard retourne ausculter une dernière fois les traits fins de notre capitaine, qui ne semble pas décidée à se départir de son sourire. Elle nous jauge une dernière fois de son regard expressif, que j’interprète comme un feu vert. Après un dernier signe de tête, je m’éloigne vers la tête du cortège. Je me place en première ligne et tente de caler mon allure de façon à ne pas ralentir le cortège, mais sans trop m’en éloigner pour autant. Avec des gestes muent par un tic nerveux, mes doigts vont lisser et replacer le col de mon kimono noir, avant que je ne soulève un peu mon haori pour pouvoir facilement dégainer mon katana au besoin. Je fais le choix d’activer mon Byakugan une première fois, pour m’assurer que tout va bien. Soixante secondes s’écoulent sans que je ne remarque rien d’étrange, ni aucun signe d’obstacles ou de pièges installés sur notre route. Alors je jette un dernier regard derrière moi, pour m’enquérir de la positon précise de chacun des nés Uchiha, puis pour constater que notre capitaine a déjà presque atteint le bout du cortège. Alors seulement, je fais le choix de désactiver ma capacité héréditaire. Lorsque je détourne à nouveau mon attention vers le sentier qui s’étend devant nous, bordé de part et d’autre par la forêt dense, tout parait encore calme.

Il nous faudra attendre vingt minutes de marche supplémentaires, pour que la situation commence à virer de bord : alors que je jette un énième regard circulaire à la ronde, pour être certaine que tout va bien, un léger mouvement retient mon attention à quarante-cinq mètres devant nous à peu près, sur flanc gauche, au beau milieu de la forêt. Est-il nécessaire d’user du chakra pour ça ? Je songe une seconde. Malgré les doutes qui m’assaillent, je préfère tout de même réactiver mon Byakugan et user du Kakudai kansatsu, par mesure de précaution. Cela ne dure que quelques minutes, juste le temps nécessaire pour m’enquérir de la situation. Je suis quasiment certaine d’avoir discerné plusieurs sources de chakra, dont les silhouettes me paraissent difficiles à confondre avec celles d’animaux sauvages. Pourtant elles ne font pas mine de nous attaquer ni même de vouloir nous approcher. Puisqu’il peut tout aussi bien s’agir de simples voyageurs, je préfère ne pas surréagir. Je me contente donc de lever une main, comme pour replacer une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, et en profite pour lever mon index et mon majeur serrés au-dessus de ma tête et pour pointer la direction des sources de chakra que j’ai cru remarquer. Puis je jette un bref regard derrière moi en direction de mes coéquipiers, à bons entendeurs, pour les alerter.

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Fûma Shigeru
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Le Pélerinage


Malgré le sourire qu’elle sût conserver, l’ombre de tristesse qui passait dans les yeux de Tadake Yurikô n’échappa à Shishio. Il regrettait presque d’avoir posé la question – il détestait l’idée que son mentor soit ainsi attristé par sa faute. Pour autant, il hochait la tête consciencieusement, écoutant chaque mot qui venait de la kunoichi. Chaque bribe d’information sur la réalité d’une telle guerre était bonne à prendre pour lui ; la paix fragile qui régnait entre les villages ninja était de retour et cet exploit s’était réalisé sans lui, mais il ne faisait aucun doute à ces yeux que ce statu quo ne pourrait pas durer éternellement. Tôt ou tard, un conflit éclaterait – que cela soit avec Suna, avec l’Empire de Tetsu, ou même avec les alliés peu convaincus que représentaient les habitants d’Uzushio. Et tôt ou tard, Shishio n’aurait d’autre choix que de faire face à la réalité de ce genre d’environnements. En se représentant un peu mieux le siège de Baransu, il se rapprochait un peu plus d’être prêt à y faire face.

Il s’éloigna légèrement de Yurikô quand ses condisciples les rejoignirent. Se plaçant sur un pied d’égalité avec eux, il pencha un coup d’œil inquiet vers le nouvel arrivant. Le jeune Genin lui arrivait à peine à l’épaule et était visiblement nettement plus jeune que lui, mais Shishio savait à quoi s’en tenir avec les membres de son clan qui devenaient des ninjas aussi jeunes que Kiseki. Il ne faisait nul doute pour lui que ce garçon était en tout point bien plus un Uchiha que lui ne l’avait jamais été ; l’appartenance à ce clan n’avait rien à voir avec le nom de famille que l’on portait.
Ramenant son attention aussitôt sur Yurikô, il fit de son mieux pour ignorer Kiseki pour le moment. Sans doute serait-il confronté à l’opinion du garçon sur sa personne tôt ou tard ; s’angoisser à l’idée de ce face à face ne lui apporterait rien de bon. Déglutissant difficilement, il se contenta d’acquiescer avant de quitter le groupe pour appliquer les consignes de leur professeure.

En quelques bonds prestes, il était de retour sur le flanc gauche de la procession endeuillée, reprenant sa surveillance sérieuse de cette partie des bois au travers desquels ils marchaient. Les yeux concentrés sur les intervalles entre les arbres, il laissait son regard traîner sur les traces de bêtes sauvages – les sentiers, les buissons aplatis, les buissons frémissants. Les missions d’escorte comme celle-ci avaient beau être généralement très simples, Shishio y ressentait une pression constante. Lorsqu’il était chargé de récupérer quelque chose, l’objectif était clair, statique même : il était le seul facteur en mouvement, et une étude approfondie avant intervention suffisait souvent à avoir conscience de tous les risques. Lorsque le jeune shinobi était envoyé pour accompagner ou protéger quelqu’un, en revanche, il jouait le rôle inverse. Rien ne lui permettait de prévoir d’éventuelles attaques ; il n’avait d’autre choix que d’être assez concentré pour les voir venir, être assez rapide pour intervenir avant qu’elles n’aient lieu et assez fort pour les repousser pour de bon. Et Shishio… Eh bien, il maîtrisait peut-être l’un de ces trois domaines, s’il était dans un bon jour.

Un mouvement à l’avant du cortège attira son attention avant qu’il ne puisse tomber définitivement dans un cercle vicieux de manque d’assurance : à une vingtaine de mètres devant lui, Chōko levait la main, faisant mine de se gratter la tête, pour mieux pointer un point de l’index et du majeur, aux devants de la foule. Shishio hocha silencieusement la tête, jetant un coup d’œil à Kiseki pour lui confirmer qu’il avait bien reçu le signal, et prit appui sur ses genoux pour bondir vers les branches basses des épais arbres des forêts du pays du Feu.
Sautant de branche en branche, il dépassa rapidement la position de Chōko pour suivre la direction qu’elle avait indiquée. En quelques instants, il y était – sur un sentier perpendiculaire au chemin qu’ils suivaient, une cariole détruite gisait au sol et, inconsciente entre les éclats de bois, une jeune femme aux longs cheveux sombres.

L’instant suivant, Shishio était au sol parmi les débris, s’approchant de la jeune femme pour s’assurer qu’elle était encore en vie. Posant un genou au sol devant elle, il avança une main vers son cou pour prendre son pouls – quand le bruit sifflant de l’acier dans l’air lui fit changer de plan. Attrapant le corps inconscient, il bondit sur le côté, évitant de justesse une volée de shurikens qui se plantèrent, éparses, dans les restes de la cariole ou dans les arbres au-delà du sentier. Le garçon tourna les yeux vers l’origine des projectiles en grinçant des dents, cherchant à jauger le nombre d’ennemis. Un homme de haute stature le regardait, un sourire goguenard sous son épaisse moustache, tout en préparant de nouveaux projectiles. Shishio porta la main à son sac à dos, cherchant de quoi contre-attaquer, quand une voix cynique l’arrêta net.

« Mon héros. »

Il baissa les yeux vers la jeune femme, qui n’avait plus rien d’inconsciente – elle tenait un tantô tout près de sa gorge, l’air plus ennuyé qu’autre chose.

« Ah. » constata simplement Shishio – il ne lui aurait pas fallu longtemps pour se planter misérablement à nouveau, n’est-ce pas ?

Quelques minutes plus tard, quand la procession approcherait du point indiqué par Chōko, tous pourraient apercevoir la petite troupe de bandits – les deux comparses qui avaient piégé Shishio et deux autres hommes à l’hygiène douteuse et dont l’odeur piquait le nez du garçon – armés d’armes de basse qualité avancer vers eux, leur petit otage entre les pattes, la lame toujours collée contre sa gorge. Derrière son dos, les mains du jeune Uchiha étaient tenues serrées par une corde rêche, s’assurant que toute escapade était inutile.

« On vous échange le petit de Konoha contre trois civils ! » Annonça simplement le moustachu, les bras croisés avec satisfaction. « Aucun mal ne leur sera fait ; ils seront nos invités, le temps que leurs cossues petites familles nous délivrent les rançons dues. Un seul mouvement de travers et c’est couic, capiche ? »

Pour être parfaitement franc, Shishio était plus profondément embarrassé qu’effrayé. Malgré sa situation, les bandits étaient loin d’être les ennemis les plus redoutables qu’il était possible de croiser ; alors qu’ils lui attachaient les mains, il s’était débrouillé pour attraper un des fils d’acier présents dans les poches qu’il portait dans le bas du dos, et l’enrouler autour de l’un de ses doigts. D’un geste brusque, il pouvait faire jaillir un shuriken du contenant pour trancher les liens d’un coup, et se libérer. En revanche, il lui fallait une diversion efficace, pour cela.

Ses yeux passant de Chōko à Kiseki à plusieurs reprises, il espéra très fort qu’au moins l’un des deux le comprenne et fasse en sorte que cette lame s’éloigne de sa gorge. Il comptait plus sur la jeune fille aux yeux laiteux, à vrai dire – nul doute que son Byakugan lui permettrait d’apercevoir le fil malgré sa finesse et l’obstacle formé par son corps.


Feat.
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Finalement tu repères l'Hokage, vêtue de sombre. Seul son bandeau rouge contraste, et voir l'emblème de Konoha sur Yurikô te rassure, parce qu'en la présence du Kage du village ... non seulement la mission ne peut être qu'une réussite, mais les familles endeuillées se voient ainsi assurées d'un voyage en toute sécurité. Car après tout il s'agit là bien du but premier de votre mission, permettre à ces pauvres gens de se recueillir et honorer leurs morts en sérénité. Lorsqu'elle t'aperçoit à son tour, la Hokage lève la main dans ta direction, t'enjoignant de la rejoindre. Une minute encore avant que tu ne puisses t'y rendre, zigzaguant habilement au milieu des marchands composant la colonne, à coup de hochements de tête et de regards compréhensifs. Tu n'es pas un gosse très expressif ni très souriant, et tu passes souvent pour quelqu'un d'un peu froid. Ce qui ne fait pas de toi la personne idéale pour réconforter ces personnes endeuillées. Par contre, tu penses pouvoir faire preuve d'assez de force et de talent pour les protéger pendant la traversée de la forêt. Finalement votre équipe se regroupe autour de Yurikô, et tu adresses un bref signe de la tête à tes nouveaux coéquipiers. Car pour l'instant, le temps vous manque pour les présentations, et de toute façon vous vous connaissez tous de vue, sans doute. La cheffe d'équipe prenant l'initiative, elle rappelle le but de votre mission, et vous informe que vous serez déployés tout le long de la colonne afin de couvrir une zone maximale. Chōko sera placée en tête de colonne, vers les prêtres ouvrant la marche, son Byakugan en faisant la sentinelle parfaite. Elle sera ainsi en mesure de desceller toute menace s'approchant de face, ou de tout piège qui pourrait vous être tendu. Retournant son attention sur vous, Yurikô vous demande de prendre place de chaque côté de la colonne, vous laissant beaucoup de libertés sur votre position. Personnellement tu ne te vois pas te mêler à la foule, cela gênerait la vue et ta liberté de mouvements. Tu préfères évoluer à quelques mètres, pouvant aller et venir à ta guise le long de la colonne de marchands. Tu seras ainsi plus à même de réagir en cas de problème. Mon cheffe d'équipe quant à elle, se retrouvera en queue de cortège pour clôture le cordon de sécurité. De toute façon en cas d'attaque, c'est sans doute de là que viendrait la plus grosse menace, du moins c'est comme ça que tu aurais fait si tu te retrouvais à devoir attaquer. Les différents rôles expliqués, Yurikô lance le début de la mission. — Bien, Hokage-sama. Votre équipe se dispersant, tu prends position sur le flanc droit de la colonne, bien décidé à ce que rien de fâcheux ne puisse se produire. Puis quelques minutes plus tard, le cortège s'ébranle et commence sa lente progression à-travers la forêt. Au début tu ne peux t'empêcher de ressentir une certaine nervosité. Car d'habitude lors des missions, il y a un objectif, une cible. Même s'i ne s'agit que de vulgaires tanukis à capturer, comme lors de ta dernière mission aux bains du village. Ici, tu ne peux rien faire hormis déambuler le long de la colonne, fuyant les regards parfois soupçonneux, parfois compréhensifs, des familles endeuillées. Et pour un jeune impatient comme toi, c'est ... ennuyant ? Mais tu t'efforces de ne pas le montrer, gardant le dos droit, et balayant la forêt sans cesse de tes yeux attentifs. Tu portes aussi régulièrement ton regard sur tes deux autres compagnons ainsi que sur Yurikô, au cas où.

Et tout à coup, après une vingtaine de minutes de marche, le premier événement. En tête de colonne, Chōko indique à l'aide d'un signal à deux doigts que quelque chose, ou quelqu'un, se trouve devant la colonne. Très vite Shishio et toi échangez un regard, et ça te rassure de voir qu'il a au moins remarqué le signal de votre sentinelle. Mais contre toute attente, il s'active, disparaissant dans les fourrés. — Imbécile ! Pourquoi faut-il qu'il fonce sans réfléchir, et surtout, sans que vous ne mettiez un plan en place ? Car en désertant ainsi la colonne, il laisse son flanc sans protection. Tu résistes à l'envie de le rattraper, car ça serait exposer les deux côtés du cortège d'un seul coup. Ne pouvait-il pas attendre que vous vous rapprochiez un peu plus et que le Byakugan de Chōko vous informe exactement de quoi il s'agissait ? Tu cours jusqu'à ta coéquipière. — J'espère qu'il saura s'occuper du problème en attendant qu'on arrive. Tu reprends ta position, en alternant toutefois entre les deux flancs. Tu espères que Shishio va vous vous attendre tranquillement suite à une fausse alterne de Chōko. Dans tous les cas tu te tiens prêt à combattre si besoin, ou à récupérer ton cousin Uchiha en cas de soucis. Tu décides tout de même d'aller voir Yurikô, ne serait-ce que pour l'informer de ce qui se passe. Car depuis l'arrière, elle n'a peut-être vu ou comprit tout ce qui s'était passé. — Hokage-sama. Chōko a indiqué que quelque chose se trouvait droit devant, et Shishio est allé voir. Nous devrions bientôt y arriver nous aussi. Hochant la tête, tu retournes à l'avant, car d'après ton estimation, la tête de la colonne devrait très prochainement atteindre le point indiqué par la Hyûga. Et là, qu'elle n'est ta surprise en voyait Shishio attaché, retenu en otage par quatre bandits ! Fronçant les sourcils, tu remarques qu'ils n'ont pas l'air spécialement dangereux : de l'équipement de mauvaise qualité, des lames visiblement émoussées. Ils ne devraient représenter aucun problème pour vous, encore moins pour un Kage ! De plus, Shishio ne semblait pas spécialement apeuré. Tu te demandes d'ailleurs comme il a fait pour être capturé par des adversaires pareils, car visiblement il n'a pas l'air de s'être défendu. A portée de voix, quelques mètres devant vous, le bandit qui semble mener sa joyeuse troupe vous interpelle, posant ses conditions. Trois civils contre Shishio, afin qu'ils puissent obtenir des rançons. Tu hausses un sourcil, intrigué. Pense-t-il vraiment que quatre ninjas de Konoha, dont la mission est de protéger ces pauvres personnes, accepteraient un marché pareil ? Il est stupide. — Je m'occupe de celui qui retient Shishio. Après on s'en débarrasse. Car mine de rien, quelqu'un prenant en otage non seulement un ninja de Konoha, mais en plus un membre du clan Uchiha, ça ne peut rester impuni. D'autant plus qu'il s'agit de profiter de la détresse de ces familles déjà accablées par la mort de proches pour s'enrichir. Avant de quelques pas devant Chōko, tu fixes ton regard sur le type qui garde un tantô non loin de la gorge de ton cousin. Tu espères sincèrement que Shisho a prévu quelque chose pour s'en sortir dès qu'une diversion serait créée, mais d'après son regard, qui passe de Chōko à toi, tu penses comprendre qu'il n'attend que ça. — Et vous pensez vraiment que Shishio vaut trois civils ? C'est peut-être méchant, mais tu ne tentes que d'attirer l'attention de son assaillant sur toi. — Toi, avec le tantô. Sais-tu au moins de quel clan il fait partie ? Dès le moment où vos regards se croisent, tu actives ton sharingan, tes pupilles se teintant de rouge. Les deux tomoes fixées sur le type, tu sais qu'il est fichu. Déployant ton chakra à-travers tes yeux, tu l'enveloppes dans ton magen shinkarasu. Dès le moment où le contact visuel s'est établi, l'illusion a commencé à faire son effet. Ouvrant la bouche, tu laisses un corbeau en jaillir et voler en direction de ta cible, tandis que tout ton corps semble se désintégrer, laissant place à une volée de sombres volatiles. Croassant, ils sont de plus en plus nombreux à voler en direction de Shishio, et à tournoyer devant celui qui le retient en otage. C'est la distraction parfaite, tu peux le voir à son flux de chakra fortement perturbé. Si ça ne tenait qu'à toi, tu enverrais un katon gôkakyû pour les griller sur place, mais la présence du Genin t'en empêche. C'est le moment. Après un regard vers Chōko, tu te lances sur la droite en une courbe assez large pour ne pas gêner les mouvements de ta coéquipière, ou de Yurikô, si celle-ci venait à intervenir. Ton objectif ? Laisser à Shishio le soin de se délier grâce à ta diversion et s'occuper de son agresseur, tandis que Chōko en profiteriez pour un bref corps à corps. L'adrénaline semble pulser en flots bruts dans ton corps tandis que tu foules le sol avec légèreté. Tu es prêt à en découdre avec ces brigands, à leur faire regretter le choix de vous attaquer. Et de s'en prendre à un Uchiha, aussi Shishio soit-il.

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Tadake Yurikô
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Hokage
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Localisation : Peut-être derrière toi, je suis une ninja.. TchiTcha!

Fiche du Ninja
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Pèlerinnage
feat. Team 4

" Il n'y a point de travail honteux."




Si la mission pouvait paraître bien simple au premier regard, elle n'en restait pas moins une épreuve pour de jeunes shinobis qui n'avaient jamais travaillé ensemble. Quelle fut une réussite ou un échec - bien que pour la Nidaime l'échec était totalement exclus - il y avait derrière cette expérience plusieurs niveaux d'observation : le travail d'équipe, le sens de l'analyse, la gestion de la mission et tout simplement les capacités individuelles. Elle savait pertinemment qu'ils n'étaient pas égaux entre eux, ni ne voyaient le travail de la même façon. Cependant, qu'importait les différences, la coopération était une nécessité dans le cadre de la sécurité d'une foule. Ils devraient tirer des leçons et apprendre de leurs faiblesses.

Lorsque chacun fut au fait de leurs rôles, les quatre shinobis se déployèrent de part en part de l'escorte. Comme Yuriko l'avait souhaité, elle se chargeait de fermer la marche. Pour quelle raison ce choix ? Eh bien parce que les plus faibles ou les plus démunis se trouvaient généralement en queue de file. Il était aussi bien plus facile de s'en prendre à ceux qui fermaient une marche parce que personne n'avait l'idée de forcément de tourner, ni de s'arrêter si quelques-uns ne suivaient pas. Étant la plus expérimentée, il lui sembla naturel d'occuper cette place, tout en lui permettant d'avoir un œil assez large sur tout ce qui se passait au-devant, bien que ce fût dans de tel moment qu'elle regrettait de ne pas posséder la sensorialité de son frère.

La kunoichi se contenta de suivre noblement la foule et cela sans qu'il n'y eut le moindre incident pendant plusieurs kilomètres. Mais n'était-ce pas trop vite parlé ? Sans nul doute parce qu'il n'échappa pas au regard de la Nidaime que l'un de ses protégés avait quitté son poste. Au bout de quelques minutes, Kiseki vint à sa rencontre pour lui faire un maigre rapport. La jeune femme afficha une petite moue.

" Mmm... je vois. Il s'agit là d'une sage décision, Kiseki-san... "

Yuriko ne fit aucun commentaire sur la précipitation de Shishio, ce qui ne signifiait pas qu'elle approuva sa décision. Mais comment apprendrait-il si elle devait intervenir à chaque fois ? Il fallait qu'il comprît de lui-même où se trouvait son erreur. Ainsi, la Nidaime laissa ces jeunes poussins prendre les décisions d'eux-mêmes, une façon d'étudier leur comportement en cas de conflit direct. Toute la difficulté était de prendre en compte le nombre incalculable de personnes endeuillées, il fallait aussi assurer leur protection.

Au bout de quelques minutes, le cortège arrêta sa procession. Les murmures, les inquiétudes, commencèrent à s'élever parmi les attristés. La konohajin se montra cependant la plus rassurante possible alors qu'elle remontait d'un pas tranquille jusqu'à la tête de file.

" Ne vous inquiétez pas, tout va bien se passer. Ces gens ne savent pas ce qu'ils font... Nous allons nous en occuper, soyez sans crainte. "

Yuriko leur souriait avec compassion, tenant la main de certains, tapotant chaleureusement les épaules pour d'autres. Ce ne fut qu'une fois arrivée à hauteur de ses jeunes genins, qu'elle découvrit ce qu'il se passait. À sa grande surprise, Shishio s'était fait ligoter, mais il affichait une figure plus gênée par la situation que réellement terrifiée. Cela fit sourire la jeune femme. Il y avait un an, ce dernier se serait sans doute résolu à peut-être mourir pour sa bêtise, se jugeant avec une grande sévérité. Le monde shinobi l'effrayait après tout et aujourd'hui, s'il était évident qu'il avait encore beaucoup de chemin à faire, il y avait du progrès. Beaucoup de travail mais du progrès. Kiseki, lui, semblait brûler d'un feu bien différent, plus à l'image de ce que l'on attendait d'un Uchiha et sûr de lui. Il y avait dans son regard, au-delà de ces tomoé, des étincelles d'un meneur. Quant à Chôko, elle semblait la plus prudente et la plus pragmatique... en tout cas à ce moment-là. Peut-être parce qu'elle était la plus âgée des trois ?

Dans tous les cas, Kiseki montra qu'il refusait catégoriquement de céder aux maîtres chanteurs. Yuriko ressentit une curieuse vague de fierté, même si elle n'y était pour rien. Le jeune genin était d'une grande maturité finalement et n'oubliait en rien l'objectif : protéger l'escorte. Il était en effet hors de question du moindre échange. Est-ce que cela signifiait abandonner le jeune disciple de Konoha? Bien évidemment que non. La seule réponse que Yuriko eut à offrir fut celle-ci.

" Je m'occupe de protéger les civils. Je vous laisse la tâche de rappeler à ces gens que le manque de respect est punissable. "

Il n'en fallut pas plus pour que Kiseki s'embrasât. Yuriko était bien curieuse de pour noter leur potentiel à tous.


Récapitulatif:

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[ Mars de l'an 17 ] ( thème musical )

Je venais tout juste de signaler à mes coéquipiers que quelque chose clochait, à quarante-cinq mètres en amont du cortège, sur la gauche. Je ne sais pas exactement à quoi je m’attendais, en essayant de les alerter de la sorte ; sans doute pas à ce que Shishio prenne les devants et partant s’enfoncer dans la forêt et en suivant l’emplacement que je leur avais désigné. Mon souffle se bloqua, à contrario de mon pouls qui doubla presque de rythme. Que faire ? Je regardais encore le dos de Shishio disparaitre parmi le feuillage dru des arbres environnants, lorsque le timbre de Kiseki tinta à mon oreille. Avec le stress qui était monté d’un cran, je n’avais même pas remarqué que mon coéquipier s’était rapproché de ma position. La honte me rattrapa, colorant mes joues plus que d’ordinaire.

« — J'espère qu'il saura s'occuper du problème en attendant qu'on arrive. »

Après lui avoir décoché un regard en coin, timide, je ne pu qu’hocher la tête. Bien que nous n’ayons pas échangé, au sujet de la meilleure tactique à mettre en place, cette simple phrase énoncée par Kiseki suffit pour me faire comprendre son point de vue sur le sujet. Il valait peut-être mieux attendre que le cortège avance encore un peu ; au lieu d’abandonner tous ces villageois à leur sort, pour courir à la rescousse de notre compagnon d’arme, en somme ? Honnêtement, j’étais moi-même partagée entre ces deux idées. Car laisser quelqu’un devant, possiblement en mauvaise position, ne m’aiderait guère à dormir sur mes deux oreilles une fois de retour chez moi après la mission. Malgré tout, je suivis l’avis de Kiseki – ou du moins celui que je lui présumais – en continuant d’ouvrir la marche à l’avant du cortège. Le plus jeune de l’équipe alla trouver Yurikô, sans doute pour lui expliquer la situation. Aussitôt, je réactivais mes prédisposions génétiques pour m’enquérir de la situation de Shishio. Quelque chose cloche, pensais-je tout en essayant d’interpréter la drôle de situation que me dépeignait l’observation étendue à cet instant : la masse de chakra, que j’avais pris pour Shishio au début, semblait à présent se mêler à une seconde, plus grande que la sienne… Un peu comme s’il étaient collés, ou… Je n’eus pas le temps d’approfondir mon analyse que Kiseki refaisait déjà son apparition à l’avant du cortège. Avant même que je puisse lui confier mes doutes, un groupe de bandits firent leur apparition devant nous. L’ensemble du cortège marqua une halte.

« — Je m'occupe de celui qui retient Shishio. Après on s'en débarrasse. »

Comment ça, « on s’en débarrasse » ?! Je levais mes yeux laiteux pour sonder le profil de Kiseki, à la recherche d’informations supplémentaires, en vain. Le genin me passa devant, et mon regard se reporta sur Shishio, aux prises avec une femme à quelques mètres devant nous. Elle maintenait une lame courte contre la gorge de notre coéquipier, pourtant ce dernier paraissait étrangement calme. Peut-être un peu trop calme, justement, compte tenu de la situation. Kiseki aurait-il compris quelque chose qui m’échappe encore ? Suivant mon cheminement de pensé, je fis un effort supplémentaire pour analyser la situation en recourant au Byakugan. Notre environnement, le nombre d’opposants – quatre en tout, dont deux à proximité de Shishio – et notre coéquipier en mauvaise posture. Kiseki reprit la parole, d’une voix forte et claire, comme pour engager une discussion. Ou pour tenter de gagner du temps. Ce ne fut qu’à cet instant que je remarquais le fin fil d’acier, qui reliait la poche placée contre la jambe de Shishio aux doigts de ce dernier, toujours liés dans son dos. J’hésitais une seconde à en informer Kiseki mais celui-ci venait déjà d’activer son Sharingan.

« — Je m'occupe de protéger les civils. Je vous laisse la tâche de rappeler à ces gens que le manque de respect est punissable. »

Jeta Yurikô-sama dans notre dos. Ces quelques mots, lancés avec flegme, m’allégèrent d’un poids énorme. Parce que, dès lors, je n’avais plus à hésiter entre rester à l’arrière pour protéger les civils, ou prendre les devants pour entrer dans la mêlée. Sans doute qu’il venait d’en être de même pour Kiseki. Car ce qui se produisit par la suite me laissa sans voix. Evidemment, j’avais déjà entendu parler de l’art incroyable de la lignée Uchiha… Mais d’ici à le voir à l’œuvre sur le terrain ; ça n’avait strictement rien à voir. Je n’étais guère certaine de ce qu’il se passait véritablement, mais les bandits semblaient tous sous l’emprise de la technique de Kiseki. Grâce à mon Byakugan, je pouvais aisément remarquer les fluctuations de leurs chakras respectifs, qui devenait carrément anarchique par moment. Kiseki échangea un regard avec moi avant de se lancer à toutes jambes vers le groupe de malfrats. J’inspirais un grand coup, bloquais ma respiration puis m’élançais à sa suite. Cependant, au lieu de m’arrêter au même niveau du jeune genin pour l’aider, je continuais ma route jusqu’à me retrouver nez à nez avec le second homme le plus proche de Shishio. Le temps que ce dernier se défasse de ses liens, j’avais dégainé la lame de mon katana qui alla se ficher dans le pied de mon adversaire. L’instant d’après, je fis courir un Flux de Chakra Raiton à travers mon arme pour l’engourdir. Il lâcha un hurlement et j’esquissais un geste de retraite pour m’éloigner en le laissant chuter au sol. Puis je changeais de cap pour m’élancer en direction de Kiseki, tout lame brandit, dans l’espoir de pouvoir lui prêter main forte.

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Fûma Shigeru
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Uzushio no Jonin
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Fiche du Ninja
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Le Pélerinage


Quel abruti il faisait.

Même pour lui, c’était un tout nouveau niveau d’humiliation. Se faire surpasser par des adversaires de bas étage, c’était quelque chose avec lequel il pouvait vivre – il était faible, point – mais faire une gaffe aussi évidente, aussi ridicule ? Il venait littéralement de se faire avoir dans l’un des plus vieux pièges, tout droit sorti de ce qu’il imaginait être « Le Banditisme Pour les Nuls – 101 idées d’embuscades, d’arnaques et de techniques de lâche ». Heureusement pour lui, les abrutis qui lui avaient mis la main dessus étaient tout aussi peu observateurs que lui ; tandis qu’ils le menaçaient, lame sous la gorge, il était parvenu à nouer un de ses câbles métalliques à un shuriken qui l’attendait soigneusement dans sa poche arrière et avait coincé le fil d’acier entre son poignet et la corde rêche qui servit à lui attacher les mains. D’un mouvement brusque de son dos, l’arme surgirait pour lui libérait les pattes ; cela ne servirait pas grand-chose tant qu’un tantô était apposé à sa pomme d’Adam, bien sûr, mais c’était un début.

Fort heureusement pour lui, il y avait au moins un Uchiha digne de ce nom dans l’équipe 4. Shishio aurait largement préféré que ce soit la jeune Hyuga qui le sorte de ce mauvais pas – les vieilles douleurs dans son torse lui rappelaient constamment à quel point il était désagréable d’avoir une dette envers un autre Uchiha – mais le temps n’était pas au chipotage. Il s’était ridiculisé devant Yurikô et ce, dès sa première mission avec elle depuis la fin de sa convalescence. Ce sentiment éclipsait de loin tout le reste, pesant sur sa conscience avec la légèreté d’un éléphant arthritique. Quoiqu’il arrive à partir d’ici, le reste de cette journée lui serait désagréable ; mais au moins, il pouvait amortir les dégâts en prouvant à tous qu’il ne s’était pas laissé faire gratuitement, et qu’il y avait encore un fragment de ninja en lui. Kiseki réagit au quart de tour pour le sortir du pétrin où il s’était fourré, teintant ses pupilles de rouge tout en provoquant la femme qui retenait Shishio en otage.

Alors lui aussi, il avait ce pouvoir héréditaire. Comme Akira, comme le père de Shishio… Comme tous les Uchiha dont on prenait la peine de retenir le nom, au village comme au plan. Autant dire que c’était peine perdue pour lui.

Toujours était-il que l’illusion tissée par Kiseki sur la psyché de la ravisseuse marcha à merveille, lui faisant relâcher sa prise, permettant à Shishio de gagner en mobilité. Il n’était pas sûr de ce qu’elle voyait, mais cela avait clairement l’air de la choquer, lui faisant arracher une exclamation d’effroi. L’heure n’était pas à la psychanalyse ; écartant le bras armé d’une poussée de son épaule, Shishio fit reculer pour de bon celle qui le menaçait en se penchant brutalement vers l’arrière, écrasant son crâne au milieu du faciès de la jeune femme. De ses dents, il se saisit également de la lame de son tantô, sur lequelle elle avait perdu toute poigne. Se penchant en avant, il leva ses bras tendus d’un geste brusque, faisant jaillir le shuriken soigneusement préparé en dehors de sa poche, tranchant instantanément la corde qui lui maintenant les poignets accrochés. Suivant l’élan du fil, il prit appui sur ses genoux et se propulsa lui-même en l’air, pieds en l’air et tête en bas, récupérant son shuriken en main alors qu’il était à deux mètres de hauteur.

Les deux bandits qui l’avaient piégé étaient très proches l’un d’eux. Pour empêcher le moustachu de le rattraper alors qu’il entamait son évasion, Chōko s’était précipitée sur lui, le tenant en place d’un coup de sa lame électrifiée au travers du pied, avant de repartir aussitôt dans la même direction que Kiseki, vers les deux autres bandits, plus éloignés.

Silencieusement, Shishio hocha la tête, plongeant sa main dans sa poche d’armes alors que la gravité reprenait son emprise sur lui, l’amenant progressivement vers le sol. Ce qui lui restait à faire pour en finir avec ce groupe était élémentaire, à présent.

Alors qu’il était encore en l’air, Shishio se saisit de multiples autres armes de jet – des shurikens comme des kunais – au travers desquelles il fit passer le fil d’acier qui l’avait déjà sorti de ce mauvais pas, les lançant au fur et à mesure tout autour des deux vautours qui l’avaient arnaqué, mettant en place un intriqué réseau d’acier flexible autour d’eux. Desserrant la mâchoire, il se saisit du tantô qu’il avait dérobé, le propulsant droit vers un point précis de sa toile – avec un bruit métallique à vous faire grincer des dents, le piège se referma aussitôt, ligotant les deux bandits l’un contre l’autre. Bien entendu, si les techniques de Kiseki et Chōko n’avaient pas déjà réduit leurs mobilités, ils n’auraient eu aucun mal à sortir de là avant qu’il n’en eut fini ; mais grâce à l’aide de ses coéquipiers, lorsque Shishio finit par revenir au sol, c’était dos à des kidnappeurs qui découvraient ce que cela faisait, d’être le ligoté de service.

Maintenant, c’était à lui de leur rendre la pareille. Levant la tête vers les deux genin en train de filer vers les bandits, il remarqua que ces derniers étaient lents à dresser leurs armes – un peu surpris par la contre-attaque soudaine des ninjas de Konoha, ils avaient perdu de précieuses secondes à comprendre ce qu’il se passait devant eux. À ce rythme, leurs gardes seraient prêtes une seconde avant que les deux apprentis ne les atteignent, mais…

« Kiseki, Chōko, sautez ! Je vais vous donner un peu d’élan ! »

Joignant ses mains devant lui, il forma ses signes aussi vite qu’il le put – serpent, chèvre, sanglier, cheval et coq, puis il frappa ses mains l’une contre l’autre.

« Fuuton – Reppûshô ! »

Une puissante bourrasque partit de Shishio droit vers ses condisciples ; seule, elle ne leur aurait pas fait grand-chose, mais s’ils abandonnaient volontairement leurs appuis pour la laisser les porter comme le jeune Uchiha le leur demandait, ils atteindraient les derniers bandits avant que leur garde ne soit prête, leur donnant l’avantage requis pour les vaincre en deux temps trois mouvements – leur donnant ainsi la seconde d’avance qui leur manquait.


Feat.


 
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Avoir l'approbation de l'Hokage pour punir ces bandits n'avait fait qu'exalter ton envie d'en découdre, ton impatience naturelle. Et inconsciemment, peut-être que de voir un membre de ton clan dans cette posture, subir un affront pareil, cela ne faisait que te chauffer le sang encore plus. D'un bref coup d'oeil sur le côté, tu aperçois Chōko qui tout comme toi s'est élancée en direction des bandits, votre duo formant une tenaille. Les membres des deux clans les plus puissants de Konoha, manieurs de redoutables dôjutsus, s'élançant au combat, et même si vous n'êtes que des genins, tu sais au fond de toi que vos adversaires n'ont aucune chance de repartir d'ici vainqueurs. D'ailleurs Shishio profite de la confusion jetée par ton illusion pour passer à l'action. Enfin, penses-tu intérieurement. Écartant la lame de sa gorge d'un coup d'épaule, il fracasse le nez de son ravisseur d'un coup de crâne bien lancé vers l'arrière. Il te semble même entendre le bruit de l'os qui craque. Parfait, l'initiative se trouve maintenant de votre côté. Ton cousin se libère tout à coup les mains, et à l'aide de ton sharingan, tu comprends qu'il avait dissimulé un fil, rattaché à un shuriken. Intelligent, penses-tu en te demandant si toutes les rumeurs sur Shishio, sur son incompétence, n'étaient pas un peu exagérées. Puis tu te remémores qu'il a été capturé par de vulgaires truands, et tu préfères garder ton jugement pour plus tard.

Chōko, faisant preuve d'une vitesse étonnante, arrive en premier au corps à corps, la lame de son katana semblant refléter les rayons du soleil. Son arme se figea dans les pieds de son adversaire, qui s'apprêtait déjà à sauter sur Shishio, et quelques secondes plus tard, tu peux l'entendre crier quand la Hyûga laisse du chakra raiton courir le long de la lame, faisant chuter son opposant. Un de moins. Le problème, c'est qu'en attaquant sa ravisseuse au corps à corps, Shishio avait brisé l'emprise de ton genjutsu, rétablissant son flux de chakra et la soustrayant à ton illusion. L'Uchiha ne l'avait peut-être pas remarqué, ou ne pouvait peut-être pas dû à son absence de sharingan, mais déjà il sautait en l'air, dégainant shurikens et kunais.

Profitant de l'ouverture, et de l'état encore un peu hébété du brigand, tu concentres ton chakra dans ton poing droit, le regard braqué sur ton adversaire. Celle-ci ne pourrait pas esquiver, tu arrives lancé à pleine vitesse alors qu'elle a non seulement le nez cassé, mais l'esprit encore troublé par ton genjutsu. Transformant la nature de ton chakra, tu peux sentir une douce chaleur, familière, réconfortante, envelopper ton point, tandis que des flammes se mettent à suinter de ta peau. — Katon, honò genko ! Tu peux entendre le crépitement des flammes tandis que ton poing s'encastre dans le ventre de ton adversaire, le projetant en arrière avec un cri de douleur. Cela ne devrait pas la tuer, après tout tu n'es encore qu'un enfin, tu ne possèdes pas la force des aînés du clan Uchiha, mais en plus d'une côte ou deux fêlées, peut-être, elle s'en sortirait avec de vilaines brûlures, douloureuses en plus. Tandis que le brigand s'écroule un peu plus loin, hors du combat, tu reprends ton souffle, tes poumons mis à l'épreuve par ta course et par la dépense de chakra, profitant de la seconde de répit pour observer les environs. Retombant juste derrière toi, Shishio venait de t'étonner encore une fois : à l'aide de ses armes de jet, il venait de ligoter deux des bandits avec des fils. Cela démontrait bien une certaine maîtrise du lancer de lames chez l'Uchiha, ce qui intérieurement t'arracha un sourire de satisfaction.

Mais tout semble s'enchaîner, sans que tu ne puisses souffler. Car la Hyûga et toi prenez en chasse les deux derniers opposants. Le problème, c'est qu'ils ont déjà un peu d'avance sur vous, même si tu ne doutes pas que vous finiriez par les rattraper. Prenant l'initiative, Shishio semble avoir un plan. Tout en courant, tu hausses un sourcil, jetant un regard inquisiteur vers Chōko. Tu n'as aucune idée de ce qu'il a prévu, et c'est dans ce genre de situations que tu regrettes de ne pas connaître un peu mieux ton cousin, ni son arsenal de techniques. C'est l'un des désavantages de cette équipe ne se connaissant pas plus que ça. Mais tu es certain que Yuriko veillera à ce que vous appreniez à mieux vous connaître, à travailler en équipe, et à composer avec les capacités de chacun. Mais pour l'instant, tu décides de faire confiance à Shishio. Après tout il s'en est remarquablement bien tiré, non ? Alors tu sautes, tandis que tu l'entends lancer un jutsu de type fûton. Et tu comprends immédiatement le plan de ton coéquipier. Tu sens tout à coup ton corps lancé vers l'avant, porté par la puissante bourrasque de vent. De ce que tu sais, cette technique est normalement utilisée pour propulser des armes de jet. Mais l'utiliser pour vous permettre de vous projeter en avant, il fallait y penser ! Un peu décontenancé par la sensation de voler, tu te concentres pour ne pas t'écraser, tandis que les bandits s'approchent à toute vitesse. Ils n'auront pas le temps de dégaîner leurs armes. Tant mieux. — Katon, honò genko ! Tu recommences la même technique que précédemment, et cette fois c'est pire pour ton adversaire. Car emporté par ton élan, tu lui écrases le poing en plein sur le crâne, lui faisant immédiatement perdre connaissance. Heureusement, la poussière soulevée par sa chute semble éteindre les flammes prêtes à s'en prendre à ses cheveux. Immédiatement tu recules d'un bond, prêt à repartir à l'attaque si besoin. Mais d'après toi, Chōko pourra parfaitement s'occuper du dernier bandit. Tu ignores combien de temps ce combat avait duré. Pas très long, après tout vous n'aviez pas rencontré grande résistance, ni dû forcer vos talents pour venir à bout de vos adversaires. Par précaution tu gardes ton sharingan activé, scrutant les environs avec attention. Mais pour l'instant tu ne descelles rien d'anormal, alors regardant en arrière, tu hoches la tête en direction de Shishio, comme un signe d'approbation pour sa technique. Audacieux, le cousin. Peut-être ne méritait-il pas tant que ça sa réputation de honte du clan Uchiha ? Sauf que tu ne peux pas t'empêcher de repenser qu'il avait réussit l'exploit de se faire capturer par ces types ... tu es mitigé Kiseki. Shishio devra attendre un peu avant d'obtenir toute ta confiance ...

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Tadake Yurikô
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Hokage
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Pèlerinnage
feat. Team 4

" Il n'y a point de travail honteux."




Observer. C'était aussi la mission d'un professeur. Quand bien même Yuriko prenait très au sérieux l'escorte et qu'elle ne pouvait mener ce travail seule, elle se refusait d'intervenir dans le combat face aux bandits. C'était toute une leçon que ces élèves devaient apprendre, celle de la réalité du terrain et de la confiance à s'accorder à chacun. Elle se doutait que ses paroles, à l'évocation qu'elle veillerait sur les civils, seraient un poids en moins pour les jeunes pousses de Konoha afin de pouvoir se lâcher littéralement dans leur bataille. Avait-elle le moindre doute sur les capacités de ses élèves ? Pas le moindre.

Rapidement, la Nidaime chercha à calmer la foule des prêtres de la procession ainsi que les familles endeuillées qui paraissaient commencer à paniquer. La jeune femme leva les bras en l'air comme pour réclamer un peu de calme afin d'attirer aussi un peu de leurs attentions.

" Mesdames et messieurs, veuillez conserver tout votre calme. Mon équipe s'occupe de ces gredins qui font insultes à votre chagrin. Tout cela sera terminé rapidement. "

La jeune femme tâcha d'offrir un sourire rassurant, mais elle savait que cela ne serait pas suffisant. Pourquoi en serait-il autrement après tout ? La forêt regorgeait de coupe-jarret, et si un groupuscule attaquait devant, un autre pouvait aussi en profiter par l'arrière. Il lui était alors nécessaire de leur prouver qu'ils étaient en sécurité et quoi de mieux que de leur prouver ?

" Je comprends votre nervosité. Je vais donc joindre les gestes à la parole. Je vous protègerais le temps que le combat se termine. Aucun malfrat ni même attaque ne pourra vous atteindre. "

Yuriko fit brusquement des mudras, enclenchant l'apparition d'une immense barrière qu'elle modula afin de contenir toute la foule de la procession. En faisait-elle trop ? Sans doute, mais l'effet se voulait dissuasif si d'autres regards se posaient aux alentours, mais surtout rassurant grâce à sa puissance pour chacun des civils. Il n'était pas question de faire preuve d'efficacité particulière, mais uniquement de cœur, car elle savait qu'elle pouvait se le permettre.

Dans tous les cas, l'effet voulu fut assez immédiat. Lorsque les éplorés portèrent leur regard sur l'immense barrière qui les entourait, ils comprirent que rien ne pourrait la traverser... même si leurs regards semblaient toujours un peu inquiet face à l'idée de nouveaux bandits à rencontrer. En attendant, l'attention de la Nidaime se tourna bien vite sur ces poulains pour qui elle voulait conserver un œil. C'était avec une immense surprise et surtout de joie qu'elle vit se dessiner un véritable esprit d'équipe. Ce n'était évidemment qu'une étincelle, mais la capacité d'adaptation et de coopération dont ils faisaient tous preuves étaient admirables puisqu'il s'agissait d'une première fois.

" Voilà qui est fort intéressant... "

Un petit sourire aux lèvres, la kunoichi croisa les bras en arrière, guettant leur retour ainsi qu'un rapport sur la manière dont ils s'étaient tous débarrasser de leurs cibles. Mais comme dans toute mission, il y avait toujours des imprévus, des surprises. Le malheur des uns faisait le bonheur des autres, et alors que les trois genins semblaient avoir toutes leurs attentions retenues par leur cible au devant, un nouvel protagoniste semblait sortir de l'ombre et arriva au devant de Yuriko en tenant une grande lame menaçante.

" Une femme dans votre genre, ça doit coûter pas mal d'oseille non ? Et toute seule vous pouvez pas faire grande chose... sans arme en plus. Je vous conseille de pas faire la maline, j'ai des hommes qui peuvent vous tirer dessus à coup de flèches au moindre mouvement de travers. "

Est-ce qu'il s'agissait de bluff ? Peut-être. Yuriko n'était pas en capacité de le savoir, n'ayant pas des dons de Hyuga ou de senseur. Pourtant, la kunoichi semblait tout à fait sereine et étrangement coopérative. Lentement, elle leva les mains comme pour montrer pattes blanches... mais elle souriait. Elle n'avait pas peur. À tort ou à raison ? C'était à ces genins de le lui montrer.


Récapitulatif:

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[ Mars de l'an 17 ] ( thème musical )


« — Kiseki, Chōko, sautez ! Je vais vous donner un peu d’élan ! »

La voix de Shishio venait de s’élever dans nos dos, pour nous prévenir. Un simple coup d’œil, jeté par-dessus mon épaule, me suffit pour comprendre de quoi il en retournait vraiment : mon coéquipier avait déjà commencé à composer quelques mudras qui, organisés dans cet ordre précis, ne m’étaient pas vraiment familiers. Mais je n’avais pas besoin de connaître tous les tenants et les aboutissants pour comprendre que Shishio devait avoir une idée bien précise en tête. Et malgré son naturel parfois un peu trop irresponsable – à vouloir foncer dans le tas sans réfléchir aux conséquences comme il l’avait fait un peu plus tôt – cela ne m’empêcherait guère de lui faire confiance, cette fois, malgré tout.

« — Fuuton – Reppûshô ! »

Mon regard nervuré, car toujours paré du Byakugan, capta une seconde l’œillade inquisitrice que m’adressait Kiseki, placé non loin de moi. Sans desserrer les lèvres, je pris exemple sur ce dernier. Les muscles de mes cuisses se tendirent, pour m’offrir un peu de souplesse. J’esquissais un petit bond sur place et les semelles de mes bottines en cuir quittèrent le sol alors qu’une véritable bourrasque s’élevait dans mon dos pour me propulser vers l’avant. Autrement dit, droit sur nos deux derniers assaillants. Sans trop en prendre conscience, je laissais échapper un petit rire enfantin, profondément amusée par l’incongruité de la situation. Mais je retrouvai rapidement mon sérieux et en profitai même pour dégainer mon katana. Je le tins fermement dans mes mains rassemblées.

Six secondes plus tard, je captai cette fois, dans la périphérie de ma vision augmentée, le mouvement de Kiseki, qui venait de recourir à nouveau à la technique du poing enflammé. Ses phalanges allèrent rencontrer le crâne de l’un des deux assaillants face à nous. Et, puisque Kiseki semblait avoir fait son choix, j’envoyai ma lame rencontrer l’abdomen du second assaillant sans me poser plus de questions.
Avant que cette dernière n’aille lacérer les premières couches de ses vêtements, l’homme semblait avoir eu le temps de dégainer une lame courte pour parer mon offensive. Un bruit métallique s’éleva, à peine recouvert par le bruit mat, du corps inconscient que Kiseki venait d’envoyer au sol. Je fis un effort supplémentaire en laissant reposer tout le poids du haut de mon corps sur ma garde, pour que la lame courte ne puisse pas suffire à parer complètement mon attaque.
Le tout, mêlé à l’ingénieux recul que venait de m'offrir Shishio sur un plateau d’argent grâce à sa technique fûton, suffirent pour que le côté aiguisé de mon katana réussisse à traverser tissus et chairs. Ces premiers s’imbibèrent rapidement d’un liquide carmin sombre, reconnaissable entre mille. Mon adversaire esquissa un pas vers l’arrière, comme pour accuser le coup. Un tic humain auquel j’avais commencé à m’habituer au fil des combats que j’avais mené jusqu'ici. A sa gestuelle, je compris bien vite que sa blessure, que je venais de lui administrer, ne devait pas être si vilaine que ce que j’aurais pu espérer de prime abord. Ma langue claqua contre mon palais sous le coup de l’irritation.
Dans l’espoir d’y remédier, je jaugeai la distance qui me séparait toujours de Kiseki, avant de me décider à recourir au Raijû Nagashi. Car, je tenais à m’assurer que mon adversaire ne puisse plus avoir les ressources nécessaires pour se relever à nouveau. Mais sans pour autant risquer de blesser un coéquipier. Et je ne tenais pas non plus à envoyer mon adversaire flirter avec la Grande Faucheuse.

Pendant un court instant, je m’en voulu presque de ne pas avoir su faire aussi bien que Kiseki. Réussir l’exploit d’envoyer l'adversaire au K.O. technique en un seul coup, comme lui. Mais plutôt que de m’irriter, cet état de fait ne fit qu’augmenter mon esprit revanchard. Ma motivation, et ma soif d’en découdre.

Je laissais doucement courir mon chakra, toujours chargé en flux raiton, le long de mon corps. De petits arcs électriques commencèrent à s’élever autour de moi, emplissant l’air en crépitant. Ce que je pouvais aimer ça… Aussitôt, mon opposant, toujours armé de sa lame courte, fit mine de vouloir s’en débarrasser en l’éjectant quelques mètres plus loin sur notre droite. Trop tard, malheureusement, pour espérer s’éviter la conduction des arcs électriques que ma technique laissait tournoyer autour de nous. Ses doigts, rougis, comme marqués au fer rouge, lâchèrent l’arme qui alla s’écraser à même le sol du sentier quelques nanosecondes avant que son corps engourdît n'embrasse le même chemin. Je mis donc un terme au flux de mon chakra pour pouvoir rejoindre Kiseki sans le blesser. J’avais la ferme intention de faire un point, à l’oral cette fois, avec mes coéquipiers pour m’enquérir de la suite des évènements.

« — Il faudrait peut-être le ligoter avec les autres… »

Hasardais-je en arrivant à hauteur du plus jeune né Uchiha. Je jetais un rapide coup d’œil en direction de Shishio, toujours non loin des ennemis qu’il avait réussis à emmailloter ensemble. Puis mon regard glissa vers notre Hokage, qui avait eu le temps de déployer un gigantesque halot protecteur et imperméable autour du convoi. Elle seule, se tenait encore à l’extérieur de la barrière. Elle, et un homme dont le faciès ne me disait rien du tout. La longue lame qu’il dégaina ensuite, glaça mon sang dans le réseau de mes veines en moins de temps qu’il en aurait fallu pour le dire. Ma main alla chercher le contact rassurant du poignet de Kiseki, que je sentis battre sous mes doigts. Le tout, avant que l’envie ne lui prenne, à lui aussi, de se jeter dans la mêlée sans que nous puissions nous coordonner au préalable.

« — Quelque chose cloche. »

Notre sensei leva une main en l’air sans que je réussisse à déchiffrer un possible message de sa part. Par mesure de précaution, je scannais les alentours en forçant sur le Byakugan. Mais la réalité me rappela aussitôt à elle, en me foudroyant les tempes d’une vilaine migraine bien sentie.

« — Aïe ! »

Je fis la grimace en raffermissant l’emprise de mes doigts autour du poignet de Kiseki. Comme si lui faire mal, à lui, pourrait me permettre de soulager mon mal, à moi… L’idée eut à peine le temps de germer dans mon esprit que je relâchais aussitôt ma prise, penaude.

« — J’ai trop forcé sur mes yeux… Mais je ne crois pas avoir sentit quiconque d’autre dans les environs proches. »

Je me pris la tête entre les mains et fermais les yeux pour les soulager.

« — Je ne pourrais pas le jurer, mais je crois que ce type-là s’est pointé seul. Peut-être un retardataire du groupe que l’on vient de mater ? … Je sais pas… J’espère. »

Malgré les larmes qui commençaient à perler le long de mes cils, j’essayais de repérer Shishio en espérant intimement qu’il pourrait rapidement nous rejoindre. Pas d’action hâtive, cette fois, je t’en supplie Shishi…

« — Que fait-on ? Je peux recourir au Shunshin, mais ne comptez plus sur mes capacités héréditaires. Mes yeux sont h.s. »

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Fûma Shigeru
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titre | ft. Shishio, Kiseki & Yurikô  [team 4 _ mission rang C] [terminée] Left_bar_bleue0/2000titre | ft. Shishio, Kiseki & Yurikô  [team 4 _ mission rang C] [terminée] Empty_bar_bleue  (0/2000)
Le Pélerinage


Lentement, une main qui se voulait rassurante se posa sur l’épaule droite de Chōko. Shishio avait finalement rejoint ses deux camarades genin, après s’être brièvement occupé de quelque chose qui lui semblait particulièrement nécessaire – à savoir suspendre les deux bandits ligotés à une branche basse en les insultant copieusement à mi-voix. Même sans l’acuité visuelle de ses compagnons, il était facile de comprendre la situation dans laquelle leur enseignante s’était retrouvée en plissant les yeux. Ils n’étaient qu’à une vingtaine de mètres de là, après tout ; et si celui qui semblait être le chef de ces bandits les ignorait et leur tournait le dos, concentré qu’il était sur Yurikô, la réciproque n’était pas vraie le moins du monde. Tournant son regard vers sa coéquipière, Shishio lui adressa un sourire qui se voulait serein. Il n’avait jamais été doué pour consoler les gens ; aussi, lorsqu’il lui paraissait nécessaire de le faire, il faisait de son mieux pour imiter Yurikô elle-même, émulant la façon qu’elle avait de chasser ses soucis avec un sourire et une main bienveillante sur la tête.
Pour autant, lorsqu’il tourna de nouveau le regard vers le chef des bandits, s’assurant de le garder à l’œil avant que la situation ne dégénère plus, son regard trahissait une colère que toutes les imitations du monde ne pouvaient dissimuler. À cause de son erreur stupide, la femme qu’il idolâtrait s’était retrouvée du mauvais côté d’une lame. La simple formulation de cette idée lui donnait envie de s’ouvrir le ventre aussitôt. La conscience que cela n’aiderait probablement pas les autres membres de son équipe – en tout cas, pas dans l’immédiat – lui ramena la tête sur les épaules, cependant. Il était moins rapide, moins fort et moins habile que ses deux camarades aspirants – ce qu’il avait pour lui, c’étaient de longues heures passées à lire des ouvrages de stratégie en se cachant des gamins de son âge. Il était temps que ces heures servent un tant soit peu.

« Quoiqu’il arrive, n’oubliez pas que ceci est un test. » Il se tourna une seconde fois vers eux, et son visage reprit son expression rassurante. « Si Yurikô-sensei avait voulu se sortir de cette situation, elle aurait déjà éclaté le crâne de ce type contre le sol. Nous sommes dans une situation de prise d’otage et notre professeur attend que nous lui montrions notre capacité à la résoudre.
« Si j’ai bien entendu la menace du bandit, notre problème principal, ce sont ces tireurs embusqués. Il est, à ce stade, probable que ce soit un bluff – ils n’ont rien fait pour aider leurs compagnons alors qu’il aurait été simple pour eux de nous changer en porcs-épics et Chōko ne les a pas repérés, malgré son pouvoir oculaire. Cependant, on ne peut pas ignorer la possibilité de leur présence.
« Le problème secondaire, c’est l’épéiste. S’il a l’audace de se montrer seul alors que ses subordonnés m’ont piégé en groupe, c’est qu’il est d’une force plus conséquente que ceux-là ; mieux vaut ne pas foncer tête baissée. »

Il prit une inspiration, tâtant de garder sa contenance. Il avait beau avoir une certitude relative en son analyse de la situation, il ne parvenait pas à faire taire une petite voix nasillarde dans sa tête qui lui affirmait qu’il se plantait sur toute la ligne. Il grogna intérieurement contre son propre subconscient, puis se saisit du large Fuma Shuriken qui était accroché sur le côté de son sac à dos.

« Kiseki, tant que le Byakugan de Chōko est hors-service, tu es celui d’entre nous dont les yeux sont les plus perçants. Pourrais-tu passer par les arbres et utiliser ton pouvoir pour débusquer ces éventuels archers et te débarrasser d’eux ? L’essentiel est de retirer leur capacité à menacer le chemin : couper les cordes de leurs arcs serait bien suffisant, inutile de tous les mettre K.O.
« D’un autre côté, nous ne pouvons pas laisser Yurikô-sensei se faire menacer ainsi. Même si nous savons qu’elle ne risque rien, ce n’est pas le cas de la procession. Ils ne vont pas tarder à paniquer ; ce serait le pire scénario possible pour nous. Pour qu’ils restent calmes, il faut rapidement agir pour qu’ils comprennent que la situation est toujours entre nos mains. C’est pourquoi je vais attaquer le bandit ; je serai une simple diversion, mais si je peux l’éloigner de Yurikô-sensei, nous aurons réussi la première étape du test – libérer l’otage.
« Une fois que ce sera fait, il nous restera à mettre en déroute le dernier acteur de cette farce. Chōko, me prêteras-tu ta force contre lui ? Je te soutiendrai à distance et, si archers il y a, je déjouerai leurs projectiles pendant que Kiseki complètera sa partie de la mission. »

Aussitôt ses demandes formulées, Shishio s’inclina bien bas en face de ses coéquipiers.

« Je m’excuse de la présomption dont je fais preuve en annonçant ainsi mon plan. Notre grade est le même et rien ne justifie que je vous commande ; vous êtes tous deux déjà plus forts que moi. Si je me permets le toupet dont je fais preuve, c’est uniquement parce que j’ai eu la chance de vous observer alors que vous vous débarrassiez des bandits qui m’ont capturé. Je pense avoir une idée de nos capacités respectives, rien de plus. »

Les joues rouges et bien trop embarrassé pour assumer les conséquences de ce qu’il venait de dire, il fit instantanément volte-face. Son travail à lui, il était simple, n’ayant que deux enjeux : il devait éloigner le preneur d’otage de Yurikô et gagner quelques secondes pour Chōko, le temps que sa fatigue visuelle se calme suffisamment pour qu’elle garde les yeux ouverts et se batte normalement.

Tandis qu’il se rapprochait de la position de Yurikô, il fit une brève pause, mettant un genou au sol ; farfouillant dans la poche d’armes accrochée au bas de son dos, il en sortit un simple parchemin explosif qu’il colla contre la surface d’une buche morte qui traînait sur la route. Une manœuvre on ne peut plus simple, mais qui ne tarderait pas à lui rendre service.

Arrivé à dix mètres derrière l’homme qui menaçait Yurikô, il se décida enfin à élever la voix.

« Si c’est aux armes que tu mesures la dangerosité de quelqu’un, alors je suis ton homme. Écarte-toi de ma p… » Sa prof ? Mieux valait ne pas faire remarquer au bandit qu’il s’attaquait à un gros poisson, si ? « … De cette noble dame ! » Quelque part, c’était toujours aussi vrai.

Sans laisser le temps à l’homme de se retourner, le jeune Uchiha propulsa son grand shuriken dans sa direction, visant à le frapper pile entre les omoplates.

« Tu crois que ce sera si facile, gamin ? »

Le bandit tourna sur ses propres talons, déviant le projectile d’un mouvement de son nodachi. Pour autant, son sourire moqueur se changea rapidement en rictus de douleur quand le second shuriken, caché dans l’ombre du premier, lui entailla violemment le flanc, rougissant l’herbe de son sang.

« Ça dépend, » répliqua Shishio, « Tu comptes rendre ça plus difficile ? »

D’un échange de regard avec le bandit, le jeune Uchiha comprit qu’il avait eu le mot de trop. Rouge de colère, le grand homme se mit en position avant de s’élancer à toute vitesse vers Shishio, le tranchant de sa lame dirigé droit vers le cou du garçon. Les yeux du Genin s’écarquillèrent de terreur, tandis qu’il activait sa technique aussi vite que possible. Dans un nuage de fumée blanche, il échangea sa place avec la buche qu’il avait piégée plus tôt ; se retrouvant soudainement assis derrière un rocher, à couvert, il précipita ses mains sur sa gorge, s’assurant qu’elle était encore là. L’épéiste bougeait beaucoup, beaucoup plus vite qu’il ne l’aurait cru ; l’espace d’un instant, l’idée horrifiante qu’il ne réagirait pas à temps avait traversé son esprit, faisant taire tout le reste.

L’explosion du parchemin explosif lui fit reprendre ses esprits ; l’essentiel de son travail était fait, la menace la plus visible était éloignée de Yurikô et de la procession. Maintenant, il devait compter sur la capacité de ses coéquipiers à s’occuper du reste. Sortant de son abri, il se prépara à se précipiter vers leur enseignante : si une volée de flèches surgissait, il serait prêt à l’accueillir d’un coup de vent.


Feat.


 
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Accroupis, une main posée au sol, tu reprends ton souffle quand tout à coup, un son métallique attire ton attention. Reportant ton regard sur Chōko, tu la découvres en train de se battre au corps à corps avec son opposant. Ce dernier a réussit à opposer une lame, bien que plus courte, au katana de ta coéquipière, s'octroyant ainsi un bref sursis. Car tu ne doutes pas une seconde que la Hyûga se débarrassera facilement de ce brigand. Tu es toutefois curieux de voir l'affrontement, préférant rester en retrait, au cas où tout à coup elle aurait besoin d'aide. Faisant valoir ses talents au katana, Chōko profite de la longueur supplémentaire de son arme, ainsi que de ses appuis, pour coulisser sa lame, transperçant son adversaire. La vue du sang signifie la fin proche de l'affrontement, expliquant le rictus froid qui s'affiche sur ton visage. Cet homme n'a aucune chance. Faisant à nouveau usage de son chakra affinitaire, tu peux tout à coup desceller autour de Chōko des crépitements reconnaissables ... de l'électricité ! Comme plus tôt, où elle avait électrocuté un bandit après lui avoir planté sa lame dans le pied, la Hyûga décide d'abréger le combat, et son opposant semble l'avoir compris. Tentant désespérément de reculer, le brigand est happé par les arcs électriques entourant Chōko. Ses doigts tout à coup rouges laissant tomber son arme, et c'est bientôt son corps qui vient s'écraser à même le sol, soulevant un petit nuage de poussière. Esquissant un sourire satisfait, tu te redresses, ton souffle récupéré. — Bonne idée. Tu aurais tout simplement laissé les deux inconscients à même le sol, mais les ligoter reste une bonne précaution, au cas où ils retrouveraient leurs esprits et seraient pris d'une envie de vengeance stupide vouée à l'échec. Suivant le conseil de Chōko, tu ligotes rapidement les deux brigands, préférant toutefois les laisser sur place. Ils n'avaient qu'à se débrouiller plus tard pour se libérer, et apprendre de leurs erreurs. Ils s'en sortaient déjà avec la vie sauve, ils auraient meilleurs temps de se montrer reconnaissants. Satisfait non seulement de ton affrontement, mais de reconnaitre en ta nouvelle coéquipière une genin plus que douée, tu reportes ton attention sur Yurikô et le cortège, espérant y voir un quelconque signe d'approbation, ou de soulagement en ce qui concerne les civils endeuillés.

Nidaime ? Inquiet, tu remarques l'énorme barrière de protection lancée par Yurikô. Pourquoi a-t-elle besoin de déployer une technique d'un tel niveau, alors que rien de bien menaçant ne semble se profiler ? D'après ce que tu sais, la barrière permettrait de résister à des techniques de très haut niveau, et tu ne vois pas la nécessité de tout cela. Aurait-elle repéré une menace bien plus importante ? Tout comme toi, Chōko sent que quelque chose ne tourne pas rond. Puis tu comprends. Devant votre Kage, un homme aux traits menaçants, une longue lame pointée sur Yurikô. Ton sang ne fait qu'un tour, ton esprit ne réalisant pas immédiatement qu'elle ne court aucun danger. Elle pourrait le désintégrer d'un simple mudra et le réduire à l'état de poussière. Alors pourquoi ne fait-elle rien ? Tu te crispes quand tu sens les doigts de ta coéquipière s'enrouler autour de ton poignet. Tu n'es pas le plus démonstratif des jeunes du village, et les marques d'affection de ce genre, tout comme les contacts physiques affectifs, ne te mettent pas très à l'aise. Tu restes toutefois interdit devant la menace envers ton Hokage, te demandant quelle sera sa réaction.

Faisant usage de son Byakugan, Chōko renonce subitement en poussant un petit cri de douleur. — Tout va bien ? Inquiet, tu remarques le rictus de douleur qui traverse le visage de ta coéquipière. C'est à peine si tu as sentis la pression augmenter sur ton poignet, que déjà elle libère de son emprise. Elle t'explique avoir trop utilisé ses yeux, et son Byakugan, même si pendant un bref instant, elle a pu observer les environs sans y avoir descellé d'adversaires supplémentaires. Une bonne chose, penses-tu en te demandant comment la soulager. Mais à part se reposer, tu ne vois pas ce que Chōko pourrait faire de plus. De ton côté, tes réserves de chakra sont plus que suffisantes pour mener à bien le reste de la mission. Pour la Hyûga, il faudra donc mettre de côté sa vue perçante pour un moment en tout cas. Mais vu ses talents au corps à corps, tu ne doutes pas de ses capacités un seul instant.

C'est alors que Shishio vous rejoint. Tu sursautes presque en apercevant la colère dans ses yeux dénués de Sharingans. La raison de ces sentiments ? La position de Yurikô, en partie causée par l'action précipitée de ton cousin. Avec un peu plus de retenue, et grâce aux Byakugans, vous auriez pu venir à bout de ces brigands bien plus facilement, en agissant plutôt qu'en réagissant. Mais le mal est fait, et le temps n'est pas aux blâmes, penses-tu en écoutant ton aîné. Selon lui, l'inaction de votre Kage réside dans son envie de vouloir vous tester, et d'observer vos réactions. Il a raison, Yurkô pourrait sans sourciller se débarasser de cette menace, et de toutes celles qui ne manqueraient pas de croiser votre chemin aujourd'hui. Et par rapport à d'éventuels tireurs embusqués, ils tiennent sans doute du mirage, sans quoi ils seraient déjà passé à l'action pour protéger leurs camarades désormais ligotés, et en partie inconscients et blessés. Mais malgré le fait que Chōko n'ait repéré personne, la douleur provoquée par l'utilisation de ses pupilles héréditaires l'a peut-être empêchée de bien observer les environs, et le doute n'est pas un luxe auquel vous pouvez vous adonner. Aussi, Shishio vous explique son plan. Tu décides de l'écouter attentivement, gardant toutefois tes réserves pour toi. Car tu n'oublies pas qu'il a foncé tête baissée au premier signe de menace.

Pour Shishio, leader improvisé et temporaire de votre trio, la principale menace, en plus de l'épéiste, reste la panique qui pourrait s'emparer de la procession. Voir des civils courir partout et hurler mettrait à mal l'organisation de leur protection, rajoutant une dose non-négligeable de chaos à la procession. Sauf que ton cousin oublie un point : tant que Yurikô maintiendra sa barrière, personne ne pourra s'en échapper. Tu préfères toutefois taire cette information, écoutant le reste de son plan avec attention. Ton rôle sera de patrouiller les environs afin de desceller toute menace venant d'éventuels archers ou autres adversaires embusqués. Grâce à tes Sharingans, tu ne devrais pas rencontrer de quelconque difficulté, même si tu te doutes de trouver quelqu'un. Prudence, prône Shishio, et il a bien raison. Il se chargerait ensuite d'attaquer l'épéiste afin de l'éloigner de Yurikô, son otage présumée, en s'appuyant sur Chōko pour terminer le travail. Lui-même se chargerait de protéger la Hyûga d'éventuels projectiles, tandis qu'elle s'occuperait de mettre le brigand hors d'état de nuire. Un plan relativement simple, mais pourquoi tenter de faire compliquer ? De plus, il a parfaitement analysé vos forces, attribuant à chacun la place où il serait le plus utile pour la réussite de la mission. Shishio prend la peine de vous expliquer qu'il ne souhaite nullement faire preuve de supériorité sur vous, même si au fond, c'est un peu ce qu'il fait en prenant la place de leader ? Sans doute ton côté sarcastique qui te joue des tours, mais tu ne vois rien à redire. — Allons-y. Et cette fois, ne fonce pas tête baissée. Est-ce un sourire taquin, ou provocateur, que tu lances à Shishio avant de t'élancer vers la forêt environnante ? A lui d'en juger. De ton côté, tu comptes bien remplir ta part du plan à la perfection. A la manière propre aux shinobis, tu sautes de branche en branche, tes yeux rougis par ton dôjutsu guettant le moindre signe de menace. La seule chose qui ne te plait pas, c'est que tu n 'arrives plus à apercevoir tes compagnons, la vue masquée par la végétation. Et ne pas savoir ce qui se passe là-bas t'inquiète, te fait perdre un brin de contrôle sur la mission, ce qui te déplaît fortement. Autant que tu termines le plus rapidement possible ta patrouille.

Sauf qu'hormis une famille d'écureuils que tu as dérangé en sautant à côté de leur nid, tu ne repères absolument personne. Il ne te reste qu'un pan de forêt à contrôler, le côté le plus éloigné de Yurikô et sa barrière, quand une forte explosion retentit en direction du cortège. Tu arrêtes net ta course, le chakra à tes pieds t'empêchant de basculer en avant. Que s'est-il passé ? Ne pas savoir qui a été la cible, ou la cause, de cette explosion, te perturbe. Et malgré le sharingan, tu n'arrives pas à percer la végétation et à observer le chemin. Il faut que tu te rapproches. Mais avant, tu dois terminer ta partie du plan à Shishio. Savoir tes coéquipiers, même s'ils ne le sont que récemment, en danger, ou blessés, te provoque une tension inhabituelle, à laquelle tu n'as que peu fait face. Sans doute ton côté protecteur qui te joue des tours, qui occupe ton esprit. Tout à coup, un son que tu reconnais. Trop tard. A l'instinct, tu te projettes sur le côté, non sans sentir une douleur à l'épaule. Roulant sur le sol, tu te tiens prêt à parer toute attaque. Sur la branche, trois flèches, dont l'une ensanglantée après t'avoir entaillé l'épaule. Rien de sérieux, même si tu peux sentir le sang chaud couler et empoisser tes vêtements. Serrant les dents, tu pestes intérieurement de t'être laissé déconcentrer de la sorte par le bruit d'une explosion. Et pourquoi n'as-tu rien vu, ou senti, avec tes Sharingans ? Sauf qu'en analysant la position des flèches, tu sais maintenant d'où ont été tirés les projectiles. Et tu perçois de l'énergie vitale, le chakra, de trois personnes embusquées. Impatient, et en colère, ton sang semble bouillir dans tes veines, et tu décides d'en finir rapidement avec ces gêneurs. Sans toutefois utiliser tes techniques les plus puissantes, ils n'en valent pas la peine, tu reprends ton souffle, ignorant les lancées douloureuses qui te lacèrent l'épaule. Tu t'occuperas de cette blessure plus tard. Et que penseraient les autres, en te voyant ainsi blessé de la sorte par de vulgaires brigands ? Toi qui pestait contre Shishio, te voilà rattrapé par le destin. Après une profonde aspiration, tu attrapes trois kunais dans ta sacoche, afin de sauter en l'air d'une agile pirouette. A l'aide de ton dôjutsu, tu projettes tes lames sur tes adversaires, que tu aperçois désormais avec aisance. Tout en tournoyant en l'air, tu malaxes ton chakra, et après une série rapide de mudras, tu termines ton plan pour te débarasser des tireurs. — Katon, hôsenka ! Portant ta main droite à ta bouche, tu envoies plusieurs boules de feu, qui au passage s'enroulent autour de tes kunais. Cet enchaînement, rendu uniquement possible grâce à tes Sharingans, ne laisse aucune chance à tes adversaires. En plusieurs explosions distinctes, ils tombent à terre, blessés ou inanimés. L'odeur de la fumée, du sang, du bois brûlé, embaume l'air. Assommé par la dépense subite de chakra, tu restes quelques secondes sans bouger, reprenant ton souffle, et surtout, t'assurant que tes adversaires ne bougent plus. Hormis quelques gémissements de douleur, rien à signaler. Récupérant tes kunais, tu repars en vitesse vers le sentir, espérant qu'il n'est rien arrivé à tes coéquipiers, à Yurikô, ou aux civils.

Tu tombes sur un Shishio visiblement sonné, même si physiquement il semble ne pas avoir été touché. T'accroupissant à côté de lui derrière son rocher, tu tentes de prendre des nouvelles de la situation. — Shishio ! C'était quoi cette explosion ? Jettant un coup d'oeil, tu aperçois le sol brûlé, et tu comprends rapidement : sans doute une technique katon, ou un parchemin explosif. Qui l'a utilisé ? Yurikô ? Tu en doutes. Chōko est plutôt du type raiton. Shishio alors. Mais à cause de la fumée, tu ne distingues pas grand chose d'autre. Posant ta main sur ton épaule entaillée, tu fais pression pour endiguer quelque peu le sang qui s'en écoule, et qui commence à coaguler. Il te faudra y appliquer un bandage dès que possible. Une fois le calme revenu. — Il y avait trois archers. Pas besoin d'en rajouter plus, Shishio comprendra que tu t'en es occupé. Et ils ont plutôt morflé, à vrai dire. Te lançant derrière ton cousin Uchiha, tu te prépares mentalement à la suite, ne sachant pas sur quoi tu vas tomber. Tu espères que Chōko s'est occupée de l'épéiste menaçant.

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Tadake Yurikô
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Localisation : Peut-être derrière toi, je suis une ninja.. TchiTcha!

Fiche du Ninja
Grade & Rang: Jônin - rang A - Chef du clan Tadake
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titre | ft. Shishio, Kiseki & Yurikô  [team 4 _ mission rang C] [terminée] Left_bar_bleue4428/2000titre | ft. Shishio, Kiseki & Yurikô  [team 4 _ mission rang C] [terminée] Empty_bar_bleue  (4428/2000)
Pèlerinnage
feat. Team 4

" Il n'y a point de travail honteux."




Tromperie et embuscade. Une situation dans laquelle un bon nombre de shinobi pouvait se retrouver et pouvait mettre à mal même les plus expérimentés. Ici, la surprise de voir l'un de ses coéquipiers pris à nouveau sous le coup de la menace était un bon jeu pour pouvoir étudier les capacités décisionnelles des jeunes genins... bien que le terme de "jeu" pouvait se trouver fort peu approprié. Après tout, rien n'était simulé et les civils pouvaient être en danger.

Mais la surprise fut de taille pour la Nidaime. Alors que cette dernière était sous la menace d'un brigand bien mal avisé, voilà que Shishio, ce même jeune homme qui semblait si peu sûr de lui il y avait des mois, s'afficha au devant de la scène pour faire face à l'ennemi. Yuriko se souvenait avec une certaine nostalgie les conversations qu'elle avait pu avoir avec ce dernier, de ses doutes et de son manque de confiance. Maintenant, il semblait capable de faire preuve de bien plus d'audace et une vague de fierté s'empara de la jeune femme. Un large sourire sur le visage - détonnant avec la situation menaçante - trahit en une façon sa satisfaction. Le genin avait gagné en maturité et faisait preuve d'un courage exemplaire, mais ce n'était pas tout. Il fit preuve également d'ingéniosité en usant avec intelligence de ces talents. Elle ne pouvait que saluer la tactique qu'il avait employé, mais elle devait encore pouvoir vérifier ce qu'il en était de ses autres élèves. D'ailleurs où se trouvaient-ils ?

En effet, jusque-là, la jeune femme n'avait pu apercevoir, depuis l'apparition du nouveau protagoniste, uniquement son élève le plus ancien qui l'avait éloigné des civils.  Elle avait cru apercevoir le jeune Kiseki mais elle ne pouvait être certaine. Courrait-il après d'autres ennemis ? Sans doute puisqu'aucun de ses élèves n'étaient revenus auprès d'elle. Cela signifiait que la menace était toujours actuelle ou bien que ces genins faisaient preuve de prudence. Par ailleurs, leur absence ne manqua pas d'être remarqué par les prêtres en tête du cortège. Bien que ces derniers étaient protégés par la barrière de fuinjutsu, l'explosion qui avait retenti semblait avoir effrayé un bon nombre des pauvres âmes présentes.

" Madame ! Que se passe-t-il ? Où sont passés les enfants qui vous accompagnaient ? Y a-t-il encore des dangers devant nous ? "

Lentement, la barrière que Yuriko avait bâti se désagrégea. En effet, la maintenir lui coûterait inutilement de son chakra et elle pensa naturellement que ces élèves eurent chassé la menace.

" Ne vous inquiétez pas pour ces jeunes gens. Ils connaissaient leur travail. Si vous ne les voyez pas, cela ne signifie pas qu'il en est de même pour eux. "

La Nidaime adressa un sourire bienveillant aux prêtres inquiets.

" Nous allons pouvoir reprendre la procession dans le calme et puis.... "

Mais à peine eut-elle le temps de prononcer ces mots, que le rustre qui l'avait préalablement menacé lui donna tort. Il ne s'agissait pas uniquement d'un banal voleur, mais bel et bien une personne connaissant des techniques shinobis. Ce dernier s'était visiblement fait surprendre par Shishio et il n'avait pas réagi dignement face à lui, mais il semblait vouloir reprendre sa revanche et le pas sur l'humiliation qui lui fut faite. Puisque ce dernier s'imaginait que Yuriko n'était pas une réelle menace - après tout, elle ne l'avait pas affronté - il fonça subitement sur cette dernière en usant d'une technique de shushin, prenant de vitesse les jeunes genins. Cette erreur allait lui coûter car à l'instant même où il se crût capable de lui asséner un coup, voilà que la main ferme de la Nidaime se referma sur son poing.

" Je n'aime pas que l'on me fasse mentir. "

Un étrange petit sourire apparut sur le visage de la jeune femme, un peu agacé alors que sa main se refermait de plus en plus sur le pauvre diable qui tentait de se dégager. Seulement, impossible pour lui de prendre la fuite, elle venait de littéralement de le verrouiller.

" Et je vous prierais d'avoir un peu de considération pour ces âmes en peine. "

Alors qu'elle le tenait d'un côté, Yuriko leva son autre main comme pour donner une gifle au malotru. Cette dernière s'abattit sur sa joue avec une violence à laquelle on ne s'attendait surement pas. Le racketteur n'eut pas le temps de comprendre ce qui lui arriva que son corps fut littéralement projeté dans la forêt sous l'impact du coup de la Nidaime. Là, un étrange silence s'installa. Pas un seul bruit, pas un battement d'ailes de mouche ne se fit entendre. Toujours calme, la kunoichi se retourna vers les prêtres dont les yeux étaient ébahis de surprise. Ils semblaient incapables de trouver leurs mots.

" Je suis véritablement navrée. Nous allons pouvoir enfin partir. "

Est-ce que le seul geste de la jeune femme avait suffi à calmer les ardeurs du malfrat ? Impossible, à savoir son niveau d'endurance. Elle laissa naturellement la tâche à ses élèves de vérifier que ce dernier était bel et bien hors état de nuire alors qu'elle poussa le cortège à reprendre sa route afin de ne pas perdre plus de temps. Après tout, il fallait assurer la sécurité de tous mais aussi atteindre Baransu.

Récapitulatif:

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[ Mars de l'an 17 ] ( thème musical )

« — Chōko, me prêteras-tu ta force contre lui ? »

Malgré le revers de main qui venait m’obstruer la vue tandis que je m’essuyais les yeux, j’opinai du chef pour signifier à Shishio que j’étais décidée à suivre ses directives. Ma main quitta ma joue humide et au même moment je fus surprise de remarquer que mon coéquipier venait d’incliner les épaules très bas, comme pour présenter ses excuses. Je dû attendre ses explications pour comprendre le fin mot de l’histoire : lorsqu’il énonça nos grades respectifs, à Kiseki, à lui et à moi, l’envie de lever les yeux au ciel pour lui signifier mon courroux me démangea désagréablement mais je me retins de le faire pour ne pas froisser mes coéquipiers. A mes yeux nous formions d’ores et déjà tous les trois une équipe à part entière. Et s’il était important d’avoir conscience des faiblesses des autres, le rang de chacun d’entre nous ne comptait pas une seule seconde à mes yeux – tant ce dernier n’influençait pas mon jugement. Il était ridicule de se référer à un grade, qui était vague selon moi, puisque nous pouvions être une multitude d’âmes à partager le même tout en ayant chacun nos propres points faibles et petites aspérités.
Mais puisque tout cela me semblait un peu trop long à expliquer à mes congénères ; tout comme mal venu compte tenu de la situation actuelle, je m’en tins au silence.

« — Allons-y. Et cette fois, ne fonce pas tête baissée. »

La voix de Kiseki vint de tinter derrière moi, pour nous faire comprendre qu’il validait le plan exposé par son cousin. Un frisson me parcouru. Je n’étais pas tout à fait sûre qu’il s’agisse là d’une pique acerbe ou bien d’une taquinerie. Et j’avais encore du mal à cerner la relation qui liait les deux cousins. Mais je n’eus guère le temps de me poser la question car, déjà, mes coéquipiers me faussaient compagnie.

Dans un premier temps, je sentis le mouvement de leurs corps qui s’éloignaient grâce au soulèvement d’air que leurs gestes provoquèrent derrière eux. Puis, je les vis s’éloigner dans des directions opposées, comme deux tâches aux contours flous qui se diluaient dans le reste du décor qui nous entourait. Kiseki bifurqua derrière les branchages des arbres qui bordaient le chemin et Shishio partit dans l’exacte direction de notre sensei. Là où l’homme à la stature imposante semblait irrévocablement décidé à en découdre.
Quant à moi, toujours prostrée non loin des corps assommés et ligotés de nos derniers adversaires, je profitais de l’instant pour m’octroyer une pause, histoire de laisser à mes yeux le temps de récupérer leurs capacités héréditaires.

Lorsque Kiseki disparu tout à fait derrière le couvert des arbres, je ressentis l’envie irrésistible de recourir à nouveau au Byakugan afin de ne pas perdre mon coéquipier de vue mais je m’en abstins farouchement. Je tenais avant tout à rester en état de combattre si besoin. Je ne souhaitais pas me résumer à ma capacité de digne née Hyuga. Ce n’était pas parce que mes yeux étaient H.S. que je n’étais plus bonne à rien. Bien qu’il n’y aurait désormais plus de petit tour de passe-passe pour moi aujourd’hui ; je n’en restais pas moins une kunoichi à part entière. Je compris donc que je n’avais plus d’autre choix que de me reposer sur les autres talents que je m’évertuais à cacher dans ma manche –comme celui d’épéiste qui figurait en tête de liste.

« — Écarte-toi de ma p… De cette noble dame ! »

Qui d’autre que Shishio pour sortir ce genre de phrase saugrenue, évidemment ?

Du coin de l’œil je remarquai comme des sortes de flashs lumineux, peu nombreux et pareil à des boulets de canon enflammés, qui traversèrent l’air derrière les branchages qui bordaient le sentier. Connaissant les capacités héréditaires des nés Uchiha, je me doutais bien qu’il s’agissait là d’une offensive lancée par Kiseki. Ce qui induisait fatalement que d’autres adversaires se nichaient dans la forêt et qui y avaient attendus dans l’espoir de nous prendre à revers. Il aurait suffi que l’un d’entre nous ait eu la splendide idée de foncer dans le tas, afin de secourir Yurikô-sama par exemple, pour tout faire capoter. Kiseki ne pensait sans doute pas si bien dire, et il se retrouvait à présent en première ligne. La frustration affluait en moi comme une vague d’une mer impétueuse qui viendrait lécher les rochers d’un littoral, sournoisement.
Mais cela induisait aussi et surtout que mon Byakugan s’était montré faillible lors de la dernière utilisation que j’en avais fait. Et ça…ça…c’était beaucoup plus dur à encaisser moralement.

Le morceau de tronc miné, avec lequel Shishio venait de permuter explosa. Sans doute grâce à un parchemin explosif que ce dernier avait eu la bonne idée de placer juste avant d’amorcer son offensive… Aurais-je réussis à réagir avec autant de discernement si nos rôles avaient été inversés ?

Sans plus me poser de questions, je fonçai en direction de la mêlée. Je souhaitais ardemment tirer profit du nuage de fumée soulevé par la précédente attaque de Shishio. Ma main, naturellement apposée sur la garde de mon katana, quitta sa position tandis que j’esquissais quelques rapides enchainements pour recourir au Bunshin. Au même moment, notre adversaire, visiblement passablement agacé, retourna son attention vers Yurikô-sama et la chargea. Je reconnu les mouvements extrêmement rapides propre à la technique du Shunshin. Au même instant, deux sosies de ma propre personne apparurent et se mirent à courir en me devançant sans mal tant je ralentissais l’allure pour les laisser faire. Mais il était déjà trop tard. Trop tard pour moi, car j’avais sans doute hésité un peu trop longtemps précédemment, avant de passer à l’offensive. Mais surtout trop tard pour lui. La poigne de notre sensei se referma sur le poing brandit par le bandit anonyme. Malgré mes yeux fatigués je distinguais sans mal la fine commissure des lèvres de notre célèbre kunoichi nationale qui se mouvaient tandis qu’elle débitait des mots que j’étais trop loin pour entendre.
Le temps que mes jambes comblent la même distance que celle que le Shunshin du malfrat avait couvert avant moi ; la situation était déjà réglée. La paume libre de Yurikô-sama s’était levée pour claquer la pommette offerte de notre adversaire. En réponse, son corps fendit l’air et vola jusqu’aux premiers arbres qui bordaient le chemin. A l’exact endroit où Kiseki avait disparu un peu plus tôt. L’homme ne bougea plus. J’eu une grimace de compassion à son égard, qui me passa vite. Du coin de l’œil je vis notre Hokage se retourner pour s’expliquer avec les pontes du cortège. Tous semblaient effrayés, et pas uniquement pas la situation, mais aussi par Yurikô-sama elle-même et par les capacités qu’elle avait démontré maitriser. Et sans doute que moi aussi je l’étais un peu.

Je me détournais de la scène pour reporter mon attention sur l’homme qui gisait à l’orée de la forêt. Mes deux clones me rejoignirent et rengainèrent leurs katanas dans leurs fourreaux respectifs. Ils s’approchèrent du bandit pour vérifier son état mais celui-ci ne broncha pas d’un iota.
Puis ce fut au tour de mes deux coéquipiers de faire leur l’apparition à côté de nous. J’esquissais un large sourire que je voulu rassurant à l’intention des cousins, tout en m’étonnant un peu de les voir surgir en même temps. Comme à son habitude, Shishio était accompagné de cet air débraillé qui semblait si durablement lui coller à la peau après chaque combat. Néanmoins il ne me semblait pas particulièrement blessé pour autant. Ce dont son jeune cousin ne pouvait pas se vanter, lui, en vue de son épaule sanguinolente. Mon sourire se grispa un peu pour se muer en une grimace peinée. Plus tôt, j’avais hésité à rebrousser chemin pour aller le rejoindre lorsque j’avais compris que d’autres malotrus se cachaient dans la forêt. Un ninja ne peut pas se permettre de douter, encore moins durant une mission. Je le savais pourtant.

« — Ligotons celui-ci loin des autres, ça vaut mieux. »

Aussitôt énoncé, aussitôt fait. J'ordonnai à mes deux clones de vérifier les environs des deux côtés du sentier. Puis je m'éloignai un peu de mes coéquipiers pour me charger du malfrat moi-même. A défaut d'avoir été utile dans le dernier quart de la confrontation, je ne souhaitais plus que qui que ce soit écope d'une nouvelle blessure sans que je ne puisse rien y faire. Je le saucissonnai solidement contre un tronc d'arbre imposant après m'être assurée qu'il soit parfaitement inconscient. Une fois que ce fut chose faite et que j'estimai le danger écarté, je coupai court à ma technique de clonage. Mes doubles s’évaporèrent dans un nuage de fumée mais je m’en désintéressais pour trifouiller dans la sacoche passée à ma ceinture. J’espérais y trouver un bandage ou quelque chose qui puisse servir au cadet Uchiha. Je dû néanmoins rapidement me rendre à l’évidence : ma besace ne contenait rien qui puisse lui être utile. Je soupirai tout en la refermant et jetai un regard interrogateur en direction de Kiseki.

« — Désolée, je n’ai rien pour t’aider Kiseki. Et toi Shishio ? Mais je peux peut-être vous aider à panser la plaie si vous avez un kit de premier secours. »

Je me retins de proposer un bras secourable à Kiseki, car il semblait en état de marcher tout seul. J’espérais que sa blessure s’avèrerait superficielle.

« — Pour l’heure, retournons auprès de la procession. Yurikô-sensei saura sans doute quoi faire. »

Ainsi nous rejoignîmes le reste du cortège rapidement. Yurikô-sama semblait avoir trouvé les mots justes pour rassurer tout le monde, car personne ne se montra récalcitrant lorsque nous reprîmes notre chemin. Fort heureusement pour tous le monde, le reste de notre périple se passa sans anicroche particulière. Peut-être même que nous avions réussi à rentrer au village caché de la feuille avec quelques renseignements supplémentaires, glanés sur nos récents adversaires bien que cela n’ait pas été notre première priorité. En tout cas la missions s’achevait sans trop de pots cassés, à l’exception faite de l’épaule blessée de Kiseki et d’une belle frayeur pour l’ensemble des participants au pèlerinages, moi y compris.

techniques utilisées et état:

[MISSION TERMINÉE]
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Acte II -  Infestation