|
|
| Masamune SanadaUzushio no Chunin Messages : 722
Date d'inscription : 11/01/2019
Fiche du NinjaGrade & Rang: Chuunin - Rang B - Arpendeur des Six Chemin du Cercle d'OrRyos: 855Expérience: (2671/1200) | Le Crépuscule des idoles, Chap 2 : Le carnet de l'autre vieille. Le temps était couvert au retour du duo. Sanada ne comprenait pas vraiment pourquoi Rokuro l'avait désigné pour remplir cette ultime mission. S'il se sentait proche de sa première instructrice, il savait que son clan ne le portait pas en odeur de sainteté, et c'était réciproque. À peine ses affaires rangées, il prit la direction de la petite maison de la Miyamoto, il avait de nombreuses questions à lui poser. Il remonta le petit sentier en vitesse et se présenta à l'entrée du jardin. Deux gardes lui faisaient face, apparemment avide de connaître ses avancées. - Je dois parler à Rokuro. Dit-il d'un air neutre, caché dans sa capuche et derrière un nuage de fumée. - Tu as trouvé la relique ?- Je dois lui parler. Ce n'était qu'une étape. Il va falloir que je parte vers la forêt Inari, c'est là-bas qu'elle a déposé la lanterne, au pied d'un arbre.- Nous nous chargeons de la paperasse. Tu partiras dès que possible.- Je dois la voir !- Non. Rikuro-sama est trop faible.- Je ne pourrai pas avancer sans lui poser des questions.- Pourtant, il le faudra jeune homme. Dit le plus âgé des gardes en lui faisant signe de déguerpir. Sanada s'inclina respectueusement avant de faire mine de redescendre vers le centre. Au coin du chemin, il bifurqua et coupa en traversant le cours d'eau qui longeait la maison de Rokuro. Après avoir passé le majestueux saule pleureur qui avait vu ses balbutiements dans le ninjutsu, il arriva tout contre le mur qui protégeait la chambre de l'épéiste aux cinq affinités. Usant du pouvoir de l'orage, il se transforma en une silhouette intangible et passa par l'entrebâillement d'une fenêtre située sous le toit. Quand la vieille femme aperçut le nuage bleu parcouru d'éclair, un sourire éclaira son regard. Sanada reprit sa forme humaine et mit son doigt sur sa bouche pour encourager sa sensei à rester silencieuse. Juste derrière la porte coulissante en feuilles de riz, il entendait distinctement une conversation entre une voix qu'il reconnut être celle de Masako et un homme. Trop curieux des réponses de Rokuro, il ne s'attarda pas sur la conversation et se pencha vers la malade pour lui baiser le front. - Sanada, tu les as libérés ? Dit-elle dans un souffle faible. - Le peuple de la cité ? Oui. Ils sont partis.À ces mots, des larmes coulèrent sur le visage ridé de la vielle femme. - Pourquoi pleurer ? Rokuro-sama. Il y avait une femme. Une vielle femme qui nous a appris des techniques suiton. Est-ce que c'est une sorte de clone que vous avez créé ?- Non impossible. Impossible. Dit-elle. - Qu'est-ce qui est impossible ? Elle a disparu quand nous avons sorti le convoi des gorges.- Je ne te crois pas. Non ! NON !Sans crier gare, elle se mit à hurler de toutes ses force. Masako qui avait à peine fini de converser avec son père, le fils de Rokuro, qu'elle se précipita auprès de sa grand-mère. Qu'est-ce qui pouvait la faire crier ainsi ? Elle qui avait du mal à se sustenter ces derniers jours, selon les médecins Omura. Une seconde plus tard, la belle était devant la porte qu'elle tira avec force. Un courant d'air vint balayer ses cheveux. La minuscule fenêtre au-dessus du lit était ouverte, mais personne ne pouvait passer par là. Rokuro était seule, un regard de profond désarroi planté dans le plafond. Elle s'était calmée, mais murmurait sans cesse la même chose. - Le journal. Mon journal. Le journal. Mon journal.Serrant fort le petit objet à la reliure rouge sang, Sanada dévalait les rues du village comme s'il avait été en fuite derrière les lignes ennemies. Depuis le meurtre de Mahina, il ne faisait plus confiance qu'à une poignée d'uzujins. Il ne s'arrêta que lorsqu'il fut sur son toit. Seul lieu qu'il considérait encore comme sacré et donc protégé des mauvais esprits du village. Avec une pointe de peur, il s'enfonça dans son hamac et ouvrit le carnet. Il ne savait pas encore où exactement, mais la vérité se trouvait dans ces pages. |
| | Masamune SanadaUzushio no Chunin Messages : 722
Date d'inscription : 11/01/2019
Fiche du NinjaGrade & Rang: Chuunin - Rang B - Arpendeur des Six Chemin du Cercle d'OrRyos: 855Expérience: (2671/1200) | Le Crépuscule des idoles, Chap 2 : Le carnet de l'autre vieille. Matin, juillet an -29 de notre ère
Je suis née en l'an -53 de notre ère, il y a de cela vingt-quatre ans. Juste avant l'éclatement des grandes guerres des clans. Et moi, je faisais partie de l'un deux. Je ne sais pas qui trouvera ces lignes. Qui que vous soyez, sachez que je ne fais pas ceci pour me justifier. Il faut que ça sorte. Mais je ne salirai jamais mon clan, ma famille, mes ancêtres. Si je raconte une partie de ma vie, c'est pour que vous compreniez. Il ne faut pas refaire les erreurs du passé, et même si je n'ai pas assez de recul, j'ai l'intime conviction que ce que nous avons fait était une erreur. Voilà que je m'égare. Sans doute vous ai-je déjà perdu, mais pourtant, il faut vous faire violence. Ce que je veux vous dire doit être su, ne serait-ce que d'une personne, ne serait-ce que dans dix siècles. Mes sentiments sont confus, je vais pourtant tenter d'être factuelle. Depuis toute petite, j'ai été formé au maniement des armes et à la maîtrise du pouvoir que recelait mon clan. J'étais une des guerrières choisies par les ancêtres, Nariyori pour être exacte. Encore aujourd'hui, il me suit et je sais qu'il me regarde d'un air sévère. Et pourtant, si je le fais, c'est pour mon peuple.
La vie n'était pas facile, mais elle était plus calme que de nos jours. Il n'y avait pas encore la guerre généralisée. Les continents noyés sous des océans de sang. Non, il n'y avait rien de tout cela. Et la vie douce rendait mon peuple doux. Jamais nous n'aurions pu croire que le sang allait pénétrer aussi profondément dans notre esprit qu'il ne ressortait par notre corps. À l'âge de treize ans, en l'an -40, par les ancêtres, cela fait déjà onze ans, j'étais une combattante prête à l'affrontement. Ma première tête tranchée fut quelques mois plus tard, je me souviens encore de la sensation étrange qui passait au travers de la lame. Cette viscosité qui se tranchait si facilement, ôtant la vie de ceux qui voulaient heurter ma famille. Nos épées étaient faites pour cela. Jamais je ne me suis posé de questions. La guerre avait éclaté depuis des années. Il fallait survivre. Et j'étais forte pour cela.
À quatorze ans, j'étais déjà destinée à un de mes cousins. Un pleutre qui ne savait pas manier l'arc ancestral de sa famille. Je ne me posais même pas la question de savoir si je l'aimais à l'époque. Il y avait des traditions, et il fallait s'y plier. Pourtant, malgré notre statut de clan déjà implanté, bon nombre des membres vivaient aux alentours, dans des bourgs voisins. Quelques-uns étaient étrangers, bienvenues s'ils montraient un don semblable aux nôtres.
C'était un jour d'été, le soleil balayait nos champs et un petit groupe de notre clan venant d'un village éloigné en bord de mer passait pour se ravitailler avant une bataille décisive. Ce jour-là, il régnait une atmosphère bienveillante, comme chaque fois avant un massacre. Comme si chacun consacrait les derniers instants de sa vie au bonheur. Parmi les étrangers, je ne vis qu'elle. Ses cheveux blonds ondulaient au vent, son regard bleu aussi profond que l'océan me transpercèrent. J'étais foudroyée, incapable de bouger un pouce. La belle s'approcha une magnifique lanterne dans une main, colla son autre main sur ma poitrine, et fit apparaître une boule d'eau. Je ne savais pas nager, mais quand bien même je l'aurais su, je ne pouvais plus bouger. De son regard froid, la fille m'observa me débattre, manquant rapidement d'oxygène. "Et bien, vous n'apprenez pas à vous battre ici ? Moi c'est Amane et toi, ce sera poule mouillée" Fut les seuls mots qu'elle prononça avant que je tombe dans les pommes.
À mon réveil, je savais que plus jamais je ne serais capable d'aimer quelqu'un d'autre. |
| | Masamune SanadaUzushio no Chunin Messages : 722
Date d'inscription : 11/01/2019
Fiche du NinjaGrade & Rang: Chuunin - Rang B - Arpendeur des Six Chemin du Cercle d'OrRyos: 855Expérience: (2671/1200) | Le Crépuscule des idoles, Chap 2 : Le carnet de l'autre vieille. Sanada observa les multiples signes qui suivaient sur les pages suivantes, il s'agissait de mudras avec une observation concernant la technique, une observation de la main de Rokuro. "La prison aqueuse est une technique particulièrement efficace sur un ennemi paralysé. La concentration d'eau est puissante, il faut ainsi en insuffler en permanence pour obtenir un mouvement rotatif qui ne rendra la prison que plus solide."
Curieux, Sanada se leva du hamac et composa lentement les mudras soigneusement notés par la Miyamoto. Il avait toujours su que celle-ci était reconnue pour sa maîtrise inégalée de l'élément aqueux, et avoir une partie de son savoir maintenant, lui qui avait délaissé ce domaine pendant des années, était une revanche sur sa propre arrogance. En hommage à Rokuro, il allait devenir son digne successeur. La première victime de ses expériences fut une de ses plantes aquatiques. Sur son toit, il avait aménagé deux bassins, il s'approcha du plus grand et arracha un nénuphar royal. Cette espèce avait pour fâcheux défaut de ne pas résister plus de quelques secondes sans eaux, ses pétales aux couleurs jaunes pastels virant au gris presque instantanément. Avec un empressement qui n'arrangea pas son exécution, Sanada tenta de "noyer" la plante, et ainsi la maintenir en vie. Il comprenait le principe, sculpter de l'eau pour en faire un sarcophage. Le piège était simple, mais mortel. Combien de fois il avait ressenti cette sensation de douleur dans la poitrine lorsqu'il plongeait dans les abysses ? Ce sentiment d'impuissance face à l'impossibilité de faire ce qui était le plus anodin, respirer ? Il utilisa donc l'eau ses bassins en faisant basculer le liquide dans sa direction. Avant qu'il ne touche le sol, il concentra son chakra suiton pour tenter de l'attirer vers sa paume. À sa grande surprise cela marcha très vite. Mais sitôt qu'il essaya de réellement enfermer la plante, l'ébauche s'écrasa au sol l'arrosant de toutes parts tandis que la plante prenait une teinte grisâtre, signe de son trépas. Sanada s'entraîna sans faiblir toute la nuit durant. Lorsqu'il eut épuisé la totalité de l'eau contenue dans ses réserves, il invoqua un nuage de pluie épais sans perdre de temps. Plus il avançait dans sa compréhension du raiton et du suiton, plus il comprenait qu'il avait été un sot de léser un domaine. La puissance des nuages se révélait un atout de poids dans la maîtrise de la foudre comme des flots. Contrairement aux autres spécialistes du suiton, il n'avait pas besoin de prier pour avoir de l'eau, les cieux lui en offrait à loisir. C'est pourquoi Rokuro avait tant insisté pour qu'il reprenne son apprentissage avec elle, même après la découverte de son godai. Mais lui avait préféré s'enfermer avec la Sorcière. Il ne le regrettait pas, Mifuyu l'avait rendu bien plus fort, elle l'avait transformé, permis d'accomplir sa destinée et de transcender son être pour qu'il fusionne avec la grande Nature. Mais le suiton le rendait plus fort encore. Avec, il allait pouvoir combler les faiblesses de la foudre. Avec, il allait devenir un tout autre ninja. Au petit matin, il jeta la plante qui venait de mourir sur le petit tas qui s'était accumulé. Non seulement cette méthode lui paraissait cruelle, mais en plus, elle ne semblait pas efficace. Il lui fallait un partenaire pour ce genre de choses. Et pour cela, il connaissait une jeune Miyamoto assez douée dans l'apprentissage du suiton. |
| | Masamune SanadaUzushio no Chunin Messages : 722
Date d'inscription : 11/01/2019
Fiche du NinjaGrade & Rang: Chuunin - Rang B - Arpendeur des Six Chemin du Cercle d'OrRyos: 855Expérience: (2671/1200) | Le Crépuscule des idoles, Chap 2 : Le carnet de l'autre vieille. Les terrains d'entraînements du village étaient disséminés aux alentours de l'académie. Le bâtiment, aussi imposant que chaleureux, trônait sur une petite place remplie de marchands itinérants et de bancs pour que les étudiantes puissent être à leur aise. Uzushiogakure était un pays riche et les autorités ne lésinaient pas sur l'urbanisme et les infrastructures du village qui rayonnaient donc de toutes parts. C'est sur un de ces nombreux bancs que Sanada aperçu Masako qui semblait discuter avec son frère jumeau, Masato, celui qui avait eu une rixe avec Gintaro, deux autres Miyamoto qui gardaient leurs armes, des arcs, près d'elles, et enfin une inconnue arborant un shuriken géant caractéristique des Fuma que le soldat des Cinq ne connaissait que de vue. - Masako, tu as un moment ? Demanda Sanada planqué derrière son nuage de fumée, plus pour ne pas avoir à confronter le regard des autres que par envie de paraître mystérieux. Le groupe se tut. Si Sanada avait été la victime de quelques moqueries au début de son parcours de shinobi, plus aucun genin ne voulait en faire de même aujourd'hui. Le jeune homme paraissait étrange, mais plus que cela, on disait qu'il avait été entraîné par la Sorcière Omura en personne et qu'il avait subi des expériences interdites. Pour couronner le tout, il maniait un godai dont presque personne ne connaissait les rouages. Masato aimait s'en prendre à plus faible. Face à Sanada, il laissa sa sœur jumelle répondre. - J'ai un cours dans quelques minutes. On repart déjà ?- Non, j'aurais besoin de ton aide pour...Je t'en parlerai plus tard !- Rejoins-moi dans deux heures près du quai des crabes.- Entendu, à tout à l'heure. Dit-il en s'éloignant. Pour ne pas attendre bêtement et profiter de son temps libre entre ses deux voyages, il décida de rejoindre la bibliothèque et de lire un des milliers de livres qui parlaient de la théorie ninjutsu. Il jeta son dévolu sur " Critique du suiton pur" et s'installa dans un tas de coussins comme il en était installé un peu partout dans la cathédrale de pages. " Le suiton se caractérise par une malléabilité qui peut être un avantage comme un inconvénient. Si tout cela semble flou, prenons un exemple concret. L'eau peut épouser n'importe quelle forme sans mal. Elle est donc plus malléable que le doton, tout en étant une substance physique, contrairement au raiton par exemple. Mais cette malléabilité apporte avec elle une protection nulle. Plonger dans de l'eau, et plonger dans de la boue ne fait vraisemblablement pas le même effet. Pour conserver la malléabilité de l'eau tout en lui octroyant la dureté du doton on peut jouer sur deux facteurs, le mouvement ou la pression..."- Je t'avais dit de m'attendre au quai.- Tu m'avais aussi dit que tu avais cours.- Qu'est-ce que tu veux ?- J'ai une technique, mais je ne suis pas capable de m'entraîner tout seul. On faisait une bonne équipe non ?- C'est du suiton ?- Bien entendu.- Allez, on y va alors.- Donc tu n'avais pas cours !- Tais-toi ! Répliqua-t-elle en emportant sa lame d'un air hautain. Le quai des crabes était un quai surélevé bien loin de l'effervescence du port. Il ne servait qu'au petit pêcheur de coquillage et de crabes qui alimentaient la ville. Lieu isolé et très peu fréquenté, Sanada s'était déjà entraîné une fois ici, avec Hatsumomo, une Omura, parmi ses premières coéquipières. Après avoir présenté la technique à Masako, celle-ci accepta de servir de cobaye arguant qu'elle connaissait déjà la prison aqueuse. - Rokuro-sama me l'a apprise il y a déjà des années. Dit-elle comme si de rien n'était. Cela toucha pourtant le soldat des Cinq en plein cœur. Elle ne le savait peut-être pas, mais lui pensait avoir abandonné sa première sensei, pour chasser la culpabilité qui le rongeait, il redoubla d'efforts dans la création d'une bulle bien compacte. Pour imiter les conseils de Rokuro qui avaient été confirmé par le livre qu'il avait feuilleté, le mouvement de l'eau pouvait être la clé, mais pourtant chaque fois qu'il faisait tournoyer la sphère en y injectant un courant, celle-ci s'affaissait sur une Masako trempée de la tête au pied. Conscient que chaque ninja amenait une nouvelle manière d'accomplir une technique, le jeune homme se concentra sur la pression et tout en formant une sphère parfaite, il injecta toujours plus de suiton dans celle-ci. De par le volume compressé, la prison se forma ce n'est qu'après avoir parfait sa sculpture d'eau que le jeune homme envoya un fin jet de suiton pour débuter le mouvement elliptique qui déforma très légèrement la création élémentaire. - J'ai réussi ! J'ai réussi ! Cria Sanada, tout en prenant soin de garder le contact de sa paume avec l'eau. Il avait remarqué que le moindre mouvement faisait retomber la prison. Une technique aussi violente qu'elle était frêle. Le pouvoir de l'eau illustré dans le creux de la main. Malheureusement pour le chakra de Sanada et les poumons de Masako, le jeune homme tint à continuer l'entraînement jusqu'à ce qu'il soit pleinement satisfait de son exécution. Remerciant chaudement la jeune Miyamoto. Il la raccompagna aux abords du domaine, elle ne tenait pas spécialement à se faire voir avec lui et il la comprenait. De retour sur son toit terrasse, il testa une dernière fois la prison aqueuse sur un nénuphar royal. La plante semblait à son aise dans la sphère d'eau et après une minute, Sanada eut la confirmation que la prison était bien pleine d'eau. Il se coucha avec la bonne fatigue de l'entraînement, mais sans aucune envie de dormir. Il avait envie de découvrir la vie de celle qu'il avait toujours prise pour une vieille qui n'avait jamais connu rien d'autre que la retraite au village et l'enseignement. Redécouvrir une personne au travers de ses écrits lui donnait une autre couleur, une autre teinte. Plus encore, elle rendait vivant ce qui n'était qu'un mirage flou pour la jeunesse. Cette sensation vertigineuse que la complexité de la vie telle qu'elle nous touchait était parsemée des mêmes degrés de folles contingences chez les autres. Lui qui était ballotté par ses sentiments et ses croyances à chaque instant, se rendait compte que celle qu'il prenait pour une simple donneuse de leçons était autre chose qu'une fonction. Que chaque âme qui peuplait ce monde contenait la même profondeur abyssale. Cette vision complexe des tissages de la vie qui lui donnait la nausée quand il contemplait sa cathédrale intérieure, imaginant l'infini des églises foulant la terre des mortels. |
| | Masamune SanadaUzushio no Chunin Messages : 722
Date d'inscription : 11/01/2019
Fiche du NinjaGrade & Rang: Chuunin - Rang B - Arpendeur des Six Chemin du Cercle d'OrRyos: 855Expérience: (2671/1200) | Le Crépuscule des idoles, Chap 2 : Le carnet de l'autre vieille. Soirée, Septembre -29.
La belle m'enseigna l'art de manipuler l'eau. Sa famille en était des spécialistes, son ancêtre, une femme froide et colérique elle, préférait le fuinjutsu, une autre de ses spécialités. Ensemble, nous étions imbattables. Elle, maudissant nos ennemis de ses puissants sceaux alors que je terminais le travail. Jamais je n'ai aimé avec tant de passion et de force. Au cœur des massacres, je me sentais à ma place si elle était à mes côtés. Que des membres de ma propre famille meurent, je n'en avais que faire du moment qu'elle était toujours là. J'étais folle d'elle. Je crois que c'était réciproque. Nous n'avons rien dit. Jamais échangés, un baiser, mais nos regards suffisaient. Cette lueur qui n'a jamais brillé dans les yeux de mon mari. Cette lumière qui éclairait le besoin d'un être envers un autre, de la nécessité de vivre par-delà son existence pour embrasser autre chose. Les sages de mon clan parleraient d'illuminations, je crois.
À vingt ans. Nous étions aussi craints sur le champ de bataille qu'apprécié des autorités. Mariées toutes deux, nous avions déjà offert deux garçons au clan. Une seule requête suffisait à gagner notre fidélité éternelle, rester ensemble durant une bataille. Mais avec la guerre, le plus pur des esprits finit par se pourrir de l'intérieur, rongé par la haine, la rancœur, ou parfois, simplement la violence. Je ne sais pas à quel moment j'ai compris que quelque chose n'allait pas, probablement lors du dernier grand conseil qui réunissait les familles principales des villages alentour. Lentement, sous l'égide de Yoshitsune qui n'a jamais su faire l'unanimité comme feu Musashi, le clan se radicalisa. Les ordres quittèrent le champ de bataille pour rejoindre notre quotidien. L'étiquette se fit plus dure. Après une année de tension, il m'était devenu impossible de parler à ma douce. Elle qui avait été remariée au chef du clan après la mort de son conjoint. Cela n'était pas rare. Avec la guerre, il ne fallait jamais trop s'attacher à son partenaire. Du moment que la nouvelle génération étaient protégées et nombreuses, personne ne se souciait d'une âme en moins.
Quand les premières tensions au sein même de notre clan éclatèrent, on se disait que ce n'était que des petites escarmouches entre cousins, que tout cela allait être réglé en quelques mois. Ô, par les ancêtres, si j'avais su jusqu'où cette folie allait nous mener ? Aurais-je eu le courage de stopper cette hérésie, tout du moins de m'élever contre elle ?
Je ne sais pas, je me sens prisonnière de mes actes. Et si à l'époque, je riais encore de ces affrontements fratricides, j'en fais des cauchemars toutes les nuits depuis. Je crois que la conscience où que l'on aille nous rattrape. Cette voix tout au fond qui nous pousse à ne pas faire ce que l'on juge mauvais. L'autorité, les traditions, nos croyances aussi sapent ce juge intérieur et on pense alors à ne pas être jugé par les autres.
Mais le véritable juge revient, tôt ou tard, et assène sur votre esprit le plus grand des fardeaux, le remords.
Le jour où elle quitta le village avec quelques membres et son fils, je ne pus retenir mes larmes. La plupart des gens, dont mon stupide mari, pensaient que je pleurais la perte de mon partenaire de combat. Le sceau qui annonçait la lame et la mort, notre légende. Mais elle n'était rien. J'aurais donné toute la gloire du monde pour pouvoir m'échapper de cette prison, partir et vivre au fond d'une île ou caché dans une grotte des montagnes éternelles de l'Isthme de gel. Pourtant, malgré ma tristesse, les jours passèrent, les batailles s'enchaînèrent et bien que nous ayons évité les grosses effusions de sang avec ceux que l'on nomme les exilés, il nous restait des dizaines de clans et de seigneurs à combattre.
Chaque vie que j'enlevais occupait mon esprit une seconde, mais dès que les cris cessaient, dès que je me retrouvais sans cible, son absence me rendait ivre de chagrin.
|
| | Masamune SanadaUzushio no Chunin Messages : 722
Date d'inscription : 11/01/2019
Fiche du NinjaGrade & Rang: Chuunin - Rang B - Arpendeur des Six Chemin du Cercle d'OrRyos: 855Expérience: (2671/1200) | Le Crépuscule des idoles, Chap 2 : Le carnet de l'autre vieille. Sanada se réveilla en sursaut, une des pages du journal intime de sa sensei collé sur sa joue endolorie. Le soleil était déjà bien haut dans le ciel et les rues commençaient à laisser échapper les douces fragrances de grillades qui allaient être servies en masse aux marins et employés de la ligue Somei. Après sa toilette qu'il prit bien soin de faire durer en cette matinée ensoleillée, il se rendit compte avec horreur qu'il avait omis son rendez-vous avec Yasunari, le professeur de ninjutsu qui l'avait éveillé aux différentes théories sur le domaine. Après une course effrénée dans les rues du village bondé, il arriva devant la porte abîmée du professeur et sans prendre le temps de frapper entra en s'excusant. - Je suis désolé professeur je...En levant les yeux, il remarqua que le professeur n'était pas seul. Devant son bureau mieux recouvert d'une bonne centaine d'essais, le père de Masako et Fils de Rokuro se tenait droit. - Ce n'est rien Sanada, nous avons bientôt terminé. Veux-tu attendre dehors, je te prie.- Décidément, la Sorcière transmet son sens de la politesse, ce qui ne m'étonne guère ! Dit sèchement le Miyamoto en plantant ses iris bleu ciel dans le regard du jeune homme heureusement partiellement camouflé par la fumée de son calumet. Sanada fit les cent pas devant la porte. Par réflexe, il serrait sa besace près de lui. Il n'avait rien à se reprocher, Rokuro lui avait donné le carnet. Elle voulait qu'il le lise. Mais peut-être que le clan lui... Il n'eut pas le temps d'aller plus loin dans sa réflexion car la porte ne tarda pas à s'ouvrir à la volée, laissant apparaître le sévère Miyamoto l'air furieux. De sa démarche militaire, il s'approcha de Sanada et se planta à quelques centimètres du visage du chuunin. - Je ne permettrai pas que tu salisses ma lignée ! Ma mère t'as choisi, on ne sait pas pourquoi ? C'est toi qui as le carnet ? C'est toi ? Cria-t-il en s'emportant, des larmes naissant dans son regard azur. - Hiro ! Ça suffit ! Dit Yasunari d'un air calme mais déterminé. Pour la première fois, Sanada eut un peu peur de ce professeur à l'allure négligée, mais à la gentillesse chevillée au corps. Jamais il n'avait vu le vieil homme dans cet état. Une aura bleuté semblait émaner de ses épaules et de sa tête. Pourtant, Yasunari n'était pas un Miyamoto... À moins que.. - Sanada, entre. Dit Yasunari sur le même ton calme et froid. Il laissa le soldat des Cinq seul une seconde, sans que celui-ci ne puisse entendre ce qui se disait. Enfin, le professeur entra, referma sa porte et reprit la bonhomie qui l'habitait habituellement. - Si je t'ai fait venir Sanada, c'est pour deux raisons.- Vous êtes un Miyamoto monsieur ?- Non, je ne suis pas un Miyamoto, je suis arrivé au village il y a tout juste quinze ans.- Pourquoi il était..Hiro-sama était là ?- C'est un des gradés responsables de la sécurité du village et figure toi qu'il prétend qu'un carnet aurait été "dérobé" à Rokuro-sama.Sanada tenta de paraître innocent en s'efforçant de ne pas serrer la besace qui contenait le carnet trop fort. - Je ne sais pas de quoi vous parlez monsieur.- Je parle d'un carnet qui était en possession de Rokuro, un carnet qui aurait échappé aux archives du clan.- Comment sait-il qu'il existe alors.- J'ai bien peur que Rokuro-sama n'ait plus toute sa tête. Elle semble répéter en boucle le mot "journal".Yasunari se leva et tira le rideau qui masquait la fenêtre d'un coup sec, dévoilant la pièce poussiéreuse et dans un désordre innommable. - Je vais être direct avec toi, tu n'es plus un enfant. Les archives des Miyamoto conservent tous les écrits de ses membres. Pour un devoir de mémoire, mais aussi, on ne va pas se mentir, parce que comme tous les clans ou bien même toutes les familles, il y réside des secrets noirs qui ne doivent pas sortir du cercle familiale. Il semble que Rokuro n'ait pas obéi à cette règle, ce qui compromet son honneur alors qu'elle est sur un lit de mort. Si l'ancêtre est sali. Hiro et ses enfants subiront la malédiction de Rokuro toutes leurs vies, du moins c'est ce qu'ils croient. Si tu as ce livre, il faut que tu me le remettes. Les divagations d'une vieille femme ne valent pas ton enfermement ou la disgrâce d'une famille.- Pourquoi ont-ils si peur professeur ?- Il y a dans l'histoire du clan Miyamoto un schisme, un schisme dont les contours sont étrangers à bien des spécialistes. Rien n'est jamais vraiment sorti et je ne sais pas si le Kage en personne est au courant de ce qui s'est réellement passé. Je pense que le carnet de Rokuro contient des informations qui ne doivent pas sortir de leur clan Sanada. L'honneur d'une mourante n'est rien face à la vie de ses descendants. Tu as ce carnet ?- Non monsieur.Dit simplement Sanada. Après un regard fixe qui dura quelques très longues secondes, Yasunari s'affala sur le canapé troué en faisant tomber quelques piles de livres "rangées" là. - Nous en venons donc à la seconde raison de ta venue. Un cours exceptionnel sur le clonage affinitaire. Il y aura un marin spécialiste du clone aqueux. Je te conseille d'aller assister à ce cours sur le terrain principal derrière l'académie. Tu en apprendras d'avantages que tu ne crois. J'ai une leçon, je m'excuse. Dit-il en invitant le soldat des Cinq à sortir. |
| | Masamune SanadaUzushio no Chunin Messages : 722
Date d'inscription : 11/01/2019
Fiche du NinjaGrade & Rang: Chuunin - Rang B - Arpendeur des Six Chemin du Cercle d'OrRyos: 855Expérience: (2671/1200) | Le Crépuscule des idoles, Chap 2 : Le carnet de l'autre vieille. Sanada prit la direction du fameux cours. Juste devant le petit terrain de terre battue, un élève était assis sur un petit tabouret et notait les élèves qui s'inscrivaient à la petite formation. Des groupes furent formés en fonction de l'affinité des élèves et bientôt, Sanada se retrouva avec trois autres apprentis, dont la Fuma qu'il avait croisé en cherchant Masako, devant un homme bourru, une jambe en moins, un long bâton qu'il tenait sous qui maintenait son corps en le soutenant sous l'aisselle, un cache-oeil et tant de cicatrices qu'on avait du mal à imaginer le visage que la nature lui avait donné à l'origine. - Mokorei-un-œil, je me fous de vos prénoms ! Dit-il d'une voix caverneuse. Le suiton, l'art de manipuler l'eau pour détruire et noyer. Vous croyez que l'eau est un élément pour femmelette ? Un tsunami rasera votre village en moins de temps qu'il ne faut pour le dire ! On écoute ! Cria-t-il à l'attention de deux jeunes filles qui discutaient derrière Sanada et une Fuma. Sans un autre mot, celui qui ressemblait à un pirate fit apparaître trois clones de lui-même parfaitement identique. Les trois se jetèrent sur les jumelles pour leur asséner des coups sans ménagement. La Fuma jeta instinctivement son shuriken géant sur un clone qui s'effondra dans une éclaboussure peu agréable. - Une qui a compris ! Allez, on élimine les autres.Sanada se concentra sur l'un d'eux, mais hésita. Il finit par invoquer un éclair de foudre qui fit fondre le clone. Le dernier fut éclaté par les victimes et pour la première fois, un sourire se dessina sur le visage émacié de Mokorei. - Le clone résiste aux coups normaux, mais pas au chakra. Retenez-le bien. Ils sont capables d'effectuer des techniques peu compliquées de suiton. Si vous connaissez le principe du clone affinitaire, vous ne devriez pas avoir trop de mal. On a la journée. Allez au travail !Sanada tenta de faire apparaître des clones à l'aide du suiton mais il avait du mal. Il regarda discrètement les demoiselles qui s'exerçaient autour de lui et jeta son dévolu sur la Fuma qui apparaissait particulièrement à l'aise dans le domaine. Si ses clones ne lui ressemblaient pas, ayant encore l'apparence transparente et assez esthétique d'une eau sculptée en silhouette, elle avait tout de même réussi à créer des entités indépendantes constituées de chakra et de suiton. - Excuse-moi. Dit Sanada. Je vois que tu y arrives presque, c'est impressionnant.- Crois pas, je fais un cours de rattrapage, mon prof est malade, je crois qu'elle va caner. Enfin bon, j'ai pas réussi avec elle alors je viens ici pour enfin maîtriser cette technique. C'est pourtant pas compliqué, je peux faire des kage bunshin à la pelle !- Hmf.. Rétorqua Sanada, passablement déçu de ne pas pouvoir être aidé. Après plusieurs heures de pratique, il en était arrivé au même point que la Fuma. Il parvenait à créer trois entités indépendantes, mais qui ne prenait pas son apparence. S'ils pouvaient s'avérer utiles même dans cet état, rien n'aurait pu égaler l'illusion des clones. Il fallait qu'il continue. Lorsque Mokorei-un-oeil déclara que le cours exceptionnel était terminé, Sanada ne put s'empêcher de lui demander une autre séance le lendemain. Les autres élèves étaient bien contentes de se débarrasser d'un prof aussi sévère et peu appliqué à la fois. Mais pour celui qui avait été entraîné par la Sorcière, le ton et la méthode du pirate ne lui faisait pas peur. - S'il vous plaît !- Non petit, c'est pas que je veux pas, demain, je reprends la mer.- Vous êtes un pirate ?- Un quoi ? S'écria Mokorei en levant sa béquille comme une arme. Répète un peu ce que tu viens de dire !- J'suis désolé, je voulais pas vous offenser ! Dit Sanada en levant les mains en signe de reddition. - Je suis un corsaire, jeune homme ! L'ennemi juré des pirates et le gardien des richesses du Daimyo sur son territoire maritime ! Je suis venu aider en passant dans le village militaire de mon seigneur, j'ai pas vocation à rester sans ce trou.- Un corsaire ! Je suis moi-même marin ! Dit Sanada avec un grand sourire. Mokorei arrêta son pas claudiquant une seconde pour toiser le soldat des Cinq du regard. - Tu n'as pas l'étoffe d'un marin petit. Laisse tomber.- Vous êtes si pressé que ça ?- Il y a une dizaine de pecnos qui sont sortis des gorges de Fukuoka. Il faut aller vérifier ce qu'ils veulent.- Vraiment ? Dit Sanada d'un ton qu'il voulait le plus innocent possible. - Ouais une bande de drogués miséreux qui ont débarqué dans ce secteur il y a presque cinquante piges. Ils étaient bloqués, mais personne n'en a jamais entendu parler. Faut dire qu' à part une vieille ruine datant de plusieurs siècles, y a vraiment rien à y foutre.- Mais peut-être que ce peuple était les anciens habitants de la cité et qu'ils sont revenus ?- La cité engloutie ? Personne ne sait qui y a vécu.- Il y a la légende d'Amane pourtant.- La légende de qui ?- La femme qui a coupé l'arbre de £egok-Karo.- Il n'y a pas de légende d'Amane au sujet de cette cité.- Je vous assure que si !- Très bien, suis-moi.
|
| | Masamune SanadaUzushio no Chunin Messages : 722
Date d'inscription : 11/01/2019
Fiche du NinjaGrade & Rang: Chuunin - Rang B - Arpendeur des Six Chemin du Cercle d'OrRyos: 855Expérience: (2671/1200) | Le Crépuscule des idoles, Chap 2 : Le carnet de l'autre vieille. Mokorei guida Sanada vers le port. Passant devant le magnifique Densetsu, il ne peut maudire les richesses du village et la splendeur du navire. Le capitaine corsaire n'était pas un grand adepte du village caché et de ses méthodes. Son seigneur lui, avait toute confiance en Tsuri et ses shinobis, mais pour le vieux loup de mer, la présence d'anciens pirates prouvait qu'on ne pouvait se fier entièrement à cette populace. - Le Densetsu ! J'ai chassé l'Ōshanburazā toute ma vie ! Je crois qu'un des fils du légendaire Tora est maintenant capitaine de ce navire. Une perte de bois précieux et de cordages de la plus fine qualité si tu veux mon avis. Rien n'égale la discipline des corsaires en mer.- Je compte moi aussi un jour être un marin reconnu...- Ne dis pas de bêtise jeune homme ! Coupa Mokorei. Il mena le jeune homme vers une frégate de belle allure, mais qui souffrait la comparaison avec le Densetsu ou le Mizushi, l'autre navire légendaire du village caché du Tourbillon. À peine avait-il pointé le bout de son nez partiellement mutilé que son équipage se mit au garde à vous. Alignés tels des soldats, ils formèrent une haie d'honneur pour leur capitaine et son invité du jour. - Qu'on m'amène l'archiviste ! Dit-il sans porter attention aux marques de respect craintives que lui lançaient son équipage. Un instant plus tard, un petit homme aussi frêle qu'un enfant se présenta devant eux. - Ce garçon affirme connaître une légende au sujet d'une Amane. Elle concerne aussi la cité engloutie. Vous avez des informations à ce sujet ?- Suivez-moi Capitaine, je vais vérifier tout de suite, mais je ne crois pas avoir...Le reste de la réponse fut marmonné si bien qu'elle échappa au soldat des Cinq. Pénétrant sous la coque, Sanada remarqua la décoration outrancière des cabines et le faux prestige qui semblait émaner du mobilier. Au contraire des constructions navales uzujins qui étaient sobres dans leur esthétique, mais faits des plus beaux matériaux, le navire semblait vouloir intimider plus que combattre en mer. Après avoir traversé un couloir étroit, le trio arriva dans une minuscule cabine, débordante de livres. Comme vous le savez, il s'agit là de notre prochaine destination. J'ai donc bien étudié le terrain et ... Sans terminer sa phrase, l'archiviste jeta son dévolu sur des parchemins et se tut pendant de longues minutes. - Non...rien. Pas une trace de cette légende. La cité est antérieure au culte Osmétien. Je doute qu'il y ait une quelconque véracité dans cette histoire. Il n'est pas rare que les croyances se servent de ruines ou de récits plus anciens pour y construire une mythologie qui légitime la religion.- Non c'est pas possible ! Dit Sanada qui ne comprenait plus du tout ce qu'on lui disait. - Pourtant, ce sont les faits, garçon.Sanada fut invité à quitter le bateau alors que des centaines de questions fusaient dans son esprit. Il fallait faire le point. Guidé par l'habitude, il remonta les marches qui surplombaient le grand marché du village et s'y allongea. Enfin seul avec lui-même. Sanada se concentra sur les questions qui l'agitaient. Rokuro lui avait demandé de retrouver une lanterne. Pour cela, il avait été mené par un parchemin parlant d'une légende dans les gorges de Fukuoka. La vieille qui avait continué la légende ne pouvait connaître Rokuro. Elle semblait bien faire partie de ce peuple malgré sa disparition impromptue. S'agissait-il d'un genjutsu ? Pourtant, elle semblait si réelle. Et maintenant cette histoire de légende qui était fausse. Les commentaires de Yasunari sur le fait qu'il allait en apprendre plus... et si le professeur savait quelque chose ? Pourquoi ne lui parlait-il pas ? Tant de questions et si peu de réponses pour le jeune homme qui ne trouva qu'une solution, continuer la lecture du journal de Rokuro sur son toit, à l'abri des regards, du moins, le croyait-il. |
| | Masamune SanadaUzushio no Chunin Messages : 722
Date d'inscription : 11/01/2019
Fiche du NinjaGrade & Rang: Chuunin - Rang B - Arpendeur des Six Chemin du Cercle d'OrRyos: 855Expérience: (2671/1200) | Le Crépuscule des idoles, Chap 2 : Le carnet de l'autre vieille. Nuit, Janvier - 29
Je n'ai pas témoigné durant des mois. Je cache ces feuillets au fond de ma besace de voyage. Si le clan l'apprenait, je serais décapitée sur-le-champ. Personne ne doit savoir ce qu'il s'est passé. Personne ne doit savoir ce que j'ai fait. Mais je dois écrire, pour la vérité, pour elle. Si je la croise un jour dans le royaume des ancêtres, je ne pourrai pas la regarder en face sans cette confession. Des mois après son départ. Nous avons reçu des messages provenant des éclaireurs. Certains exilés, comme on aimait les appeler, se regroupaient en une force concurrente. Nous ne pouvions laisser faire cela. Au fond de moi, j'eus la crainte d'affronter mon âme sœur, mais je savais qu'elle était partie au-delà des horizons de notre île, accompagnée d'un tout petit groupe. Ce ne pouvait être elle. Nous nous dirigeâmes vers le campement de fortune quelques jours plus tard. La bataille fut sanglante. Chaque fois que je voyais une technique suiton éclater dans l'enfer de la guerre, mon cœur ratait un battement. Mais, lorsque le silence reprit ses droits sur les cris et que j'eus vérifiée toutes les victimes, elle n'en faisait pas partie.
Cette bataille marqua un tournant. Certains des nôtres voulaient notre mort, justifiant par leurs actions l'autoritarisme militaire qui grimpait avec raison dans nos familles. Face aux ennemis de l'intérieur, il fallait rester fort et droit, implacable. Maintenant encore, je crois que nous n'avions pas vraiment le choix.
En tant que membre fidèle du clan depuis ma naissance, je fus affectée à la traque des exilés. Si certains échappent encore aujourd'hui à notre courroux, j'ai fait plier ou capituler la plupart. J'en étais fière. Fière jusqu'à ce qu'on m'ordonne d'attaquer un convoi maritime. Je ne sais pas encore pourquoi, l'amour, je présume, mais je savais au fond de moi que c'était elle. Ce soir-là comme toutes les fois, nous avons obéi au protocole...Sanada entendit un bruit dans la rue en dessous. Il eut à peine le temps de jeter le journal dans un des plis du hamac qu'il vit apparaître, à sa grande surprise, le professeur Yasunari qui venait le visiter pour la première fois à son domicile. |
| | Masamune SanadaUzushio no Chunin Messages : 722
Date d'inscription : 11/01/2019
Fiche du NinjaGrade & Rang: Chuunin - Rang B - Arpendeur des Six Chemin du Cercle d'OrRyos: 855Expérience: (2671/1200) | Le Crépuscule des idoles, Chap 2 : Le carnet de l'autre vieille. - Voilà donc le fameux jardin du maître des orages ! S'exclama-t-il avec enthousiasme. Charmant, réellement charmant ! Dit-il en tapotant sur une fleur particulièrement odorante dont la fragrance attirait les lucioles en grand nombre. Les insectes s'envolèrent tous d'un coup, éclairant le kimono taché du cinquantenaire pendant un bref moment. - Professeur, je ne m'attendais pas à vous voir. Dit Sanada en se relevant. - Oh, je suis juste venu pour t'admirer accomplir le clone aqueux. Ses paroles furent accompagnées d'un sourire chaleureux. Sanada eut une mine quelque peu défaite. - Je ne sais pas encore vraiment bien les faire. Enfin, je veux dire, ils ont une forme et tout, mais ils ne prennent pas mon apparence.- Fais-donc voir. Répondit le professeur intrigué. Sanada exécuta la technique du clone aqueux en puisant la matière dans ses bassins. Une fois les trois clones formés et indépendants, il regarda son professeur d'un air décontenancé. - Voilà. Rien d'autre. J'y arrive pas.- Tu as donc l'essence de la technique. Mais il manque la petite carapace de chakra qui maquille le suiton.- C'est-à-dire ?- Du chakra pur, le même qu'un ninja utiliserait pour former des kage bunshin. Le chakra dépourvu d'affinité.- Pourtant, je fais un clone d'orage et raiton, et ils n'ont jamais eu ce problème.- Ce n'est pas une histoire de méthode, c'est une histoire d'adaptation et d'habitude. Tu es si à l'aise dans la manipulation du raiton et du ranton, ou en tout cas, plus à l'aise que dans la maîtrise du suiton que tu n'avais même pas besoin d'y réfléchir. Ton chakra raiton s'enrobait naturellement d'une fine couche de chakra pure, celle qui donne l'apparence aux clones. Il en va de même pour le clone d'orage. Tu penses trop. La théorie du ninjutsu ne doit jamais être autre chose qu'une étape au service de l'exécution. Laisse donc ton chakra faire, tu as acquis une certaine maîtrise dorénavant, tu n'es plus un débutant du ninjutsu.- Vous pouvez me montrer ?- Non, je ne maîtrise pas le domaine suiton. Dit-il sincèrement désolé. Écoutant les conseils de Yasunari, Sanada réitéra la technique, sculptant par la pensée trois clones semblables à lui-même. Ceux-ci avaient des traits plus marqués, mais restaient totalement aqueux en apparence. Sanada les dissipa puis recommença de nombreuses fois. Avec la pratique, les gestes se faisaient plus automatiques, les clones plus tangibles. Quelques heures plus tard, le professeur corrigeait toujours patiemment son élève sur les ajustements des mains pour un mudra, ou la quantité de suiton nécessaire à l'exécution de la technique. Quand les premières lueurs éclairèrent l'horizon et que la rosée envahit le jardin, Sanada pouvait enfin former des clones aqueux dignes de ce nom. Après avoir laissé les derniers couler, il se retourna vers Yasunari qui dormait paisiblement, affalé sur un énorme pot de terre cuite qui contenait un des spécimens qui nourrissait le calumet de Sanada. Le soldat des Cinq réveilla son sensei et lui offrit un thé avant de le laisser repartir, non sans le remercier chaudement. Juste avant de faire une petite sieste, il recommença la technique une dernière fois, pour être certain de la maîtriser correctement. Pour ne pas gâcher son énergie et parce qu'il fallait arroser les plantes comme tous les matins, il convoqua un nuage de pluie assez dense et se servit de l'eau offerte par les cieux pour créer des êtres affinitaires semblables à lui. Cette fois-ci, ils émergèrent de la flaque d'eau qui s'était formée à ses pieds. Trois Sanada parfaits. - Et bien, j'ai eu du mal à vous rendre potable vous !- C'est une jolie blague. Car l'eau peut être potable. Répondit l'un des clones. - Il vaut mieux qu'elle le soit si tu dois boire. Dit un autre - Un clone d'eau n'a pas besoin de boire. Répondit le troisième. Ce qui marqua Sanada, c'était le léger accent coulant qu'ils avaient, ainsi que leur premier degré qui était amusant, mais pouvait se révéler être un handicap en cas de combat. - Bon si le clone d'orage est particulièrement mou, je travaille avec lui sur le comportement, et va falloir faire de même avec vous les gars !- Très bien, tu es l'original, tu choisis, on s'adapte. Dirent les clones en chœur. - Il faudrait que je fasse un essai sur le tempérament des clones affinitaires, je suis certain que vous êtes passionnants derrière votre aspect...primitif.- Dis-tu cela parce que nous sommes composés que d'un élément. Primaire serait plus adapté...- Oh, silence ! Dit l'original en les laissant couler pour de bon sur le sol de la terrasse puis dégouliner sur les passants dans la rue en contrebas. |
| | Masamune SanadaUzushio no Chunin Messages : 722
Date d'inscription : 11/01/2019
Fiche du NinjaGrade & Rang: Chuunin - Rang B - Arpendeur des Six Chemin du Cercle d'OrRyos: 855Expérience: (2671/1200) | Le Crépuscule des idoles, Chap 2 : Le carnet de l'autre vieille. ... Nous avons pisté le petit groupe pendant des semaines dans la région qui débordait de bouts de terres habitables. Enfin, nous avons trouvé un petit convoi maritime, quelques barques tout au plus rattachées par des cordages et cachées au fond des gorges de Fukuoka. Ils étaient nombreux, mais la plupart étaient des enfants ou des vieillards. L'assaut fut donné et je me lançais dans la bataille à sa recherche, tentant de ne pas blesser mortellement les adversaires que je croisais. Soudain, j'aperçus un miroir d'eau qui repoussait un de mes camarades. C'était sa technique fétiche. Celle qu'elle exécutait à la perfection et qui la protégeait de presque tous les assauts. Mon esprit se troubla et, quand elle croisa mon regard, la faiblesse s'empara de moi. Je ne pouvais pas la tuer. Pas elle. Malgré mon clan et mon honneur. J'aurais préféré mourir cent fois. Lorsqu'elle fut blessée par une flèche, je tranchai la tête de mon compagnon. Puis un autre, et encore un. Bientôt, la frénésie sanguinaire ne s'arrêta plus aux soldats. Il fallait tuer tout le monde. Ne faire aucun témoin. Ce moment devait rester entre la mer et le ciel, un secret gardé par deux âmes et la grande Nature. Quand le silence reprit son droit, un regard de dégoût traversait son visage en me regardant. Je n'oublierai jamais ce qu'elle m'a dit ce jour-là. J'ai tenté de lui faire comprendre que je ne pouvais pas faire autrement, que je venais de trahir l'honneur de ma lignée pour qu'elle survive, mais elle ne voulait rien entendre.
J'étais un monstre pour elle, une simple exécutante qui pervertissait le nom de notre clan. Dans mon aveuglement, j'ai toujours cru qu'elle m'aimait comme je l'aimais. Pourtant, ce jour-là, j'ai compris que je m'étais trompée. Ivre de mon amour, je lui rendis la lanterne qu'elle m'avait donnée le premier jour de notre rencontre après avoir tenté de me noyer. "Vends-là, ça te fera de quoi survivre quelques semaines". Dis-je avant de repartir. Seule. J'ai ensuite prétendu au clan que la bataille avait été plus féroce que prévue, que tout le monde était mort. J'ai enterré mon amour avec ce souvenir, et j'ai continué à combattre pour le clan. Il ne me restait plus qu'eux.
Mars de l'an 2. Mon dieu ! Quelqu'un sait ! J'ai reçu un parchemin relatant la légende d'une certaine Amane. C'est elle, j'en suis certaine. Elle est revenue se venger !
|
| | Masamune SanadaUzushio no Chunin Messages : 722
Date d'inscription : 11/01/2019
Fiche du NinjaGrade & Rang: Chuunin - Rang B - Arpendeur des Six Chemin du Cercle d'OrRyos: 855Expérience: (2671/1200) | Le Crépuscule des idoles, Chap 2 : Le carnet de l'autre vieille. Sanada feuilleta le reste, mais il n'y avait plus rien. Comme si Rokuro avait décidé d'enterrer ce carnet définitivement. Pendant plus d'une heure, le chuunin resta interdit. Rokuro avait donc trahi son clan pour épargner son amour. Elle avait tué tout le monde, femme, enfant vieillard, tout cela pour ne pas salir son nom et que sa trahison ne s'ébruite pas. La lanterne qu'il devait retrouver était donc en la possession de cette fameuse Amane. Mais tout cela n'expliquait pas la légende. Avait-elle été créée par Amane pour faire paniquer Rokuro et lui faire passer un message sans que les autres ne comprennent ? Cela n'expliquait pas non plus le peuple prisonnier des gorges. Ni la vieille dame qui avait disparu comme par enchantement. S'agissait-il d'Amane ? Mais pourquoi leur avoir raconté une fausse légende inventée par ses soins dans ce cas et pourquoi n'était-elle pas au village ? Les gardes senseurs auraient remarqué une personne étrangère depuis si longtemps... Sanada était complètement perdu. Il ne savait pas s'il devait encore rechercher l'arbre de la légende puisque celle-ci semblait avoir été créée de toutes pièces bien après la chute de la cité légendaire. Dans l'incapacité de dormir et le soleil maintenant presque à son zénith, le jeune homme décida de parler à Yasunari. Il était un des seuls membres extérieurs qui pouvaient comprendre son désarroi et l'aider sans trop mêler le clan d'épéistes à cette affaire empoisonnée. Il marcha avec énergie jusqu'au petit couloir qui desservait le bureau miteux du professeur. Mais alors qu'il allait taper à la porte pour ne pas se faire prendre sur l'étiquette cette fois-ci, il entendit des voix provenant de la pièce toujours fermée derrière la bibliothèque du professeur. Collant son oreille contre la porte, Sanada tenta de capter les bribes de conversations qui parvenaient jusque ici. - ... Il est temps !Dit la voie d'une femme qui sembla étrangement familière à Sanada. - Non pas encore ! Je ne suis pas prêt !- Tu dois l'être ! il l'a !- Vous affirmez sur des suppositions comme d'habitude !- Silence ! C'est moi qui...La porte sembla claquer. Paniqué, Sanada se recula et frappa à la porte. Une seconde plus tard, Yasuanri tout souriant lui ouvrit. - Excusez-moi professeur, je crois que vous êtes occupé.- Pas du tout Sanada, je t'en prie entre, j'étais en train d'analyser un essai sur le raiton !- Je vous ai entendu parler...- Moi ? Impossible, je suis seul.- Les voix semblaient provenir de la petite pièce derrière.- C'est ma chambre ! Tu peux venir voir ! Je pense que tu as entendu les conversations de la salle à l'étage. C'est très mal isolé par ici. Dit-il avec un sourire. Guidant le jeune homme, il lui montra la chambre qu'on offrait généralement aux professeurs sans famille désirant rester au plus près de leur lieu de travail. - Comme tu le vois, je n'ai absolument pas touché la décoration. C'est comme si on me l'avait confié hier ! Dit-il dans un rire franc. En effet, la décoration de la chambre n'avait absolument rien à voir avec son bureau. Si le royaume du professeur était incroyablement bordélique avec des piles de livres presque aussi hautes que des poutres, des parchemins tellement omniprésent qu'on avait du mal à se déplacer et encore plus à s'asseoir, sa chambre semblait parfaitement rangée et dépourvu de toute touche personnelle. Deux lits étaient placés de part et d'autre de la pièce séparés par un paravent bon marché. Derrière, des latrines et une salle d'eau complétaient un habitat rustre mais usuel. - Comme tu vois, je suis bien seul. Tu sembles un peu préoccupé ces derniers temps Sanada. Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu sais que tu peux me parler à moi.- ... Non, tout va bien professeur. Je suis juste un peu fatigué. Je vais me reposer. Merci de votre écoute.- N'hésite pas mon garçon. Dit-il en le raccompagnant avec un sourire. Sanada ne savait vraiment plus quoi faire. Il n'avait plus aucune piste, mais quelque chose lui disait de ne pas en parler, il était encore trop tôt. Si la légende n'était qu'un tissu de mensonges, la lanterne était avec Amane, si elle était encore en vie, et donc, pouvait se trouver n'importe où dans le Sekai. Mais pourquoi revenir après trente années ? Pourquoi attendre que les Miyamoto soient une des plus grandes puissances des îles pour tenter de faire ressortir la vérité ? Perdu et lassé, Sanada se concentra sur les mudras qu'avaient noté Rokuro juste avant sa dernière phrase. L'exécution si particulière d'Amane pour effectuer sa technique défensive fétiche, le bouclier d'eau.[/b] |
| | Masamune SanadaUzushio no Chunin Messages : 722
Date d'inscription : 11/01/2019
Fiche du NinjaGrade & Rang: Chuunin - Rang B - Arpendeur des Six Chemin du Cercle d'OrRyos: 855Expérience: (2671/1200) | Le Crépuscule des idoles, Chap 2 : Le carnet de l'autre vieille. Pour comprendre la technique, Sanada n'avait que quelques lignes décrivant les gestes gracieux d'Amane et les mudras appropriés. Lui qui n'était pas encore tout à fait à l'aise avec le suiton n'eut aucun résultat la première journée. Son esprit était toujours en ébullition et s'il réservait sa rancœur envers Rokuro tant qu'il n'avait pas le fin mot de l'histoire, savoir ce si lourd secret ne l'aidait pas dans sa concentration. Comme chaque fois qu'il peinait, il se laissa guider par la voix immortelle des anciens au travers des écrits sur le ninjutsu. Si Amane en avait fait une technique fétiche, il devait y avoir un équivalent quelque part. Comme on ne pouvait combiner la nature à loisir, les éléments obéissaient à certaines règles et l'on retrouvait souvent la même forme chakratique exprimée par différents individus. Dans la section traitant du ninjutsu qu'il connaissait désormais par cœur, il tomba enfin sur une description qui semblait parler d'une technique presque similaire. " Le bouclier d'eau, aussi appelé miroir d'eau est une technique défensive avancée du domaine suiton. En concentrant son chakra dans une boule d'eau et en l'aplatissant, le shinobi est capable de repousser des attaques, mais aussi de renvoyer des illusions. Pour cela, la protection doit être la plus plane possible et toute la difficulté réside entre la finesse en cas d'attaque mental et la solidité en cas d'attaque physique. L'équilibre parfait doit être trouvé."Sanada nota les différences qui existaient entre les mudras de cette technique et celle inscrite dans le carnet de Rokuro. Si les mudras étaient sensiblement les mêmes, l'exécution différait. Pour Amane, il suffisait de créer un cercle parfait à l'aide de sa main, sans passer par la phase "boule d'eau". C'était sûrement une particularité de la shinobi, pouvoir exécuter rapidement cette technique. Sanada reprit donc l'apprentissage en passant par un sentier plus modeste. Il s'activa d'abord à créer une boule d'eau assez compacte pour contenir la quantité d'eau suffisante tout en restant malléable pour pouvoir l'affiner. Lorsqu'il fut satisfait de la sphère qu'il créait, il tenta de l'aplanir au maximum. Le résultat était probant et la taille du miroir bien supérieure à ce qu'il avait pu imaginer. Certain de pouvoir tester la technique. Il invoqua un clone de foudre et lui ordonna l'attaque. Sanada se prépara à l'avance, cette technique semblait que très peu efficace au corps-à-corps, de par les étapes nécessaires à la création du bouclier mais si elle était aussi versatile que la description le laissait entendre, elle restait un atout qu'il se devait d'avoir dans sa manche. Le clone attaqua d'un coup de pied sauté alors que l'original affinait la boule d'eau qu'il venait de créer. Le miroir s'agrandit, l'épaisseur s'affina. Sanada eut la vision coupée, il présuma que son clone aussi ne voyait plus, mais malgré son contentement, le pied de l'avatar de foudre n'eut aucun mal à percer la fine couche protectrice et percuta la poitrine du jeune homme. - Bon c'est trop fin.- Ouais mais tu as disparu de mon champ de vision. C'est sans doute utile. Répondit le clone en crépitant légèrement. |
| | Masamune SanadaUzushio no Chunin Messages : 722
Date d'inscription : 11/01/2019
Fiche du NinjaGrade & Rang: Chuunin - Rang B - Arpendeur des Six Chemin du Cercle d'OrRyos: 855Expérience: (2671/1200) | Le Crépuscule des idoles, Chap 2 : Le carnet de l'autre vieille. La douleur avait pour avantage d'accaparer l'esprit. Sanada qui s'entraînait avec son clone de foudre depuis plusieurs jours avait sciemment plongé dans cette technique pour ne pas avoir à penser. Le corps bardé des bleus provoqués par les coups de son clone, il se leva avec difficultés ce matin-là, mais, à peine avait-il ouvert les yeux qu'il croisa le regard d'une personne. - Bordel, tu m'as fait peur Masako. Dit Sanada en s'essuyant les yeux avant d'attraper son calumet. - On a les laissez-passer. On part demain. Je me demandais si tu voulais qu'on s'entraîne aujourd'hui.Une heure et un thé chaud plus tard, ils se dirigèrent donc vers un des terrains de l'académie. En passant les arènes occupées, ils rencontrèrent Yasunari et une classe de genin qui apprenait les rudiments du kanashibari. Ils saluèrent le professeur qui renvoya respectueusement le bonjour et profitèrent du terrain adjacent pour leur entraînement. - J'espère que tu t'es amélioré.- Je te battais déjà avant demoiselle.Sans attendre une seconde de plus, la kunoichi se jeta sur Sanada, celui-ci tenta le tout pour le tout et exécuta le bouclier d'eau à la manière d'Amane en traçant un cercle de sa main directrice. Hélas, une ébauche sans réelle solidité se forma et l'épée de la chunin n'eut aucun mal à la traverser. - Wouah pas mal ! C'est quoi ? Demanda-t-elle d'un air curieux. - C'est le bouclier d'eau, je travaille dessus, mais je galère. Elle est difficile à utiliser au corps-à-corps.- Bon alors, essayons avec des attaques à distance !Durant plusieurs heures, Masako lança kunais, senbons, flèches et autres ninjutsus sur Sanada qui tentait tant bien que mal de créer un bouclier d'eau digne de résister à tous ces assauts. Au fur et à mesure, il comprenait comment faire bouger la masse liquide, jusqu'où il pouvait l'étendre sans perdre la fonction première du bouclier. Il apprivoisait la matière vivante qui glissait entre ses mains, mais buvait si bien son chakra. Après une légère pause où ils mangèrent accompagnés de la classe et du professeur de ninjutsu, ils reprirent l'entraînement. - Allez, on tente le combat ?- Je veux bien. Dit-il alors qu'il ne voulait pas du tout. Invoquant la pluie pour économiser son énergie. Sanada encaissa les coups de la Miyamoto en esquivant sans répondre. Il attendait le bon moment pour utiliser la technique. Alors qu'elle l'acculait au corps-à-corps, celui-ci invoqua le tonnerre en claquant des mains. Un éclair s'abattit autour de lui, provoquant un souffle puissant qui projeta son adversaire à quelques mètres. - Tu triches ! Dit-elle en se relevant. - Non, personne n'a dit qu'on devait utiliser que du suiton, sinon lâche ton épée !Sans répondre la jeune femme rangea son arme et sculpta un fouet d'eau fin et élégant. Avec un sourire vicieux, elle envoya l'arme en direction de Sanada. - Si tu l'évites, tu es responsable des dégâts derrière toi ! Cria Masako pour couvrir le vrombissement de l'eau. Au pied du mur, Sanada sculpta une sphère d'eau entre ses mains puis, attendant le dernier moment, il la projeta devant lui avant d'écarter les bras et les bords de la boule par-là même. Un bouclier aqueux se forma presque instantanément, repoussant le fouet qui explosa dans une gerbe d'eau circulaire qui éclaboussa les terrains aux alentours. - Désolé...Désolé... Disait Sanada quand il passait devant les terrains qu'il avait souillé. Encore une fois, il allait être mal perçu, mais il s'en moquait, il avait réussi la technique. Il n'avait donc plus rien derrière lequel il pouvait se cacher. - Masako, je dois te dire. On part, mais je ne sais pas si on va trouver l'arbre, et donc la lanterne.- Essayons au moins. Dit-elle sans avoir l'air de vraiment vouloir l'écouter. À demain Sanada. Repose-toi bien.- À demain.
|
| | Masamune SanadaUzushio no Chunin Messages : 722
Date d'inscription : 11/01/2019
Fiche du NinjaGrade & Rang: Chuunin - Rang B - Arpendeur des Six Chemin du Cercle d'OrRyos: 855Expérience: (2671/1200) | Le Crépuscule des idoles, Chap 2 : Le carnet de l'autre vieille. Le port était, comme toujours, en effervescence. Même en ce jour pluvieux. Sanada remplissait les cales du catamaran sans entrain, il ne savait ni quoi faire, ni comment expliquer la situation à la Miyamoto qui espérait toujours trouver quelque chose selon une légende qui n'existait vraisemblablement pas. Pourtant, pour une raison qu'il ignorait, il n'arrivait pas à lui dire. Il faisait donc semblant d'être enthousiaste et quand ils lâchèrent les amarres, il eut même un grand sourire. - On repart à l'aventure ! Dit-elle. Sanada garda le silence. Une main sur le gouvernail et l'autre dans sa poche, les doigts serrés sur le petit carnet. Le temps se gâta alors que la cité cachée disparaissait à l'horizon. Usant du vent puissant provoqué par la petite tempête, le bateau fila à vive allure jusqu'à la tombée de la nuit. Dans le noir profond qui fusionnait ciel et mer, les deux chuunins aperçurent soudain une lueur au loin. Une lumière chaude, qui émanait sans doute d'un petit bateau. En s'approchant, Saada reconnut la forme caractéristique des bateaux uzujins. - Un problème ? Nous sommes aussi d'Uzushiogakure ! Dit-il tout en éteignant ses propres lumières pour disparaître en cas d'attaque. Aucune réponse ne parvint, mais la lueur se rapprochait toujours. Pas assez rapidement pour que cela paraisse menaçant. Pourtant, quand le visage qui tenait la lanterne se dessina dans le cadre noir, le soldat des Cinq sentit son coeur s'arrêter. Devant lui, la vieille qui leur avait enseigné la vague explosive souriait en dévoilant sa bouche édentée. - Tu n'as pas besoin d'aller à Inari mon enfant. La lanterne que tu cherches est entre mes mains. |
| | | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|