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Les abysses de la haine | entraînement solitaire

Chinoike Hitagi
Chinoike Hitagi
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Chinoike Hitagi
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Les Abysses de la haine!



Perdue… Isolée… Seule… j’étais désespérément seule. Je secouais la tête, je rapprochai mes genoux sur ma poitrine et les enserrait le plus fort possible pour former une boule compacte. Mes bras rendus carmins par le sang, semblaient être brûlants, surtout de honte. J’espérais disparaître sous terre, m’enfoncer et ne plus jamais revenir, enfin, mourir. J’étais incapable de produire le moindre bruit, mon âme était brisée… Mes yeux écarquillés et rougis par les larmes semblaient ne plus vouloir se fermer… déjà des stalagmites venaient durcir mes larmes. Je n’étais plus capable de pleurer. J’avais froid, désespérément froid et pourtant, mon corps couvert de sang ne devrait pas avoir froid. Le sang de quelqu’un d’autre badigeonnait mes vêtements, de mon nez jusqu’au milieu de mes cuisses s’étalait la plus grosse tache de sang que j’avais jamais vu… L’être humain qui avait été saigné comme cela avait dû passer un sale quart d’heure. Le goût du sang ne quittait pas ma bouche, son odeur ferreuse ne quittait pas mon nez. J’étais prisonnière de ce tout ce sang, de toute cette taille, de toute cette colère. Je n’osais plus bouger, je voulais que le froid m’achève pour en finir une bonne fois pour toutes.

Comme des éclairs traversant mon esprit, des images me revenaient, je me voyais, un hideux sourire sadique et animal frappé les miens… Papy, Fuyu, Mugi. Je ne me reconnaissais pas dans ces images affreuses, ce n’était pas moi, ce n’était pas ça Hitagi… Et pourtant, vu les traces de sang sur moi, mon absence de blessure et la peau sous mes ongles, cela ne faisait aucun doute, j’étais coupable. Qu’on me tue pour en finir, qu’on me retire la vie à moi qui ne faisais que le mal. J’étais incapable de faire le bien, je n’étais qu’une chienne enragée grognant et frappant et pour la première fois, la chienne que j’étais avait mordu son maître. Lorsqu’un chien s’attaquait à son maître, on le crevait. C’était ce que je voulais, qu’on me crève.

Je tournais le regard dans l’ombre et la vis, elle, qui le suivait depuis que la mémoire m’était revenus. Sa chevelure gris foncé coupée court, sa mèche rouge, ses yeux injectés de sang et de haine, ce sourire carnassier, ce corps musculeux et couvert de cicatrice. Moi. Je me voyais depuis tout à l’heure, sans savoir si je rêvais ou non. Vu la morsure du froid, ce n’était pas un rêve, j’étais juste en train de virer folle. Entendre cette petite voix en moi n’était donc pas suffisant, il fallait désormais que je visse cette part abjecte et horrible de moi… l’entièreté de mon être. J’étais en train de virer folle, mon esprit tournait au ralenti, le froid engourdissant mes membres, je ne sentais ni mes pieds, ni mes mains.

J’étais presque nue… comme cela, peut-être que la mort viendra plus vite et achèvera le fléau que j’étais. J’étais source de destruction et de déception, j’étais un poison pour ceux qui me côtoyaient. Il valait mieux en finir, me laisser crever, pour que le clan puisse recommencer sur des bases plus saines, sans mon esprit malade. J’avais toujours voulu vivre pour le clan, alors si j’étais le plus grand danger pour lui, alors à quoi bon vivre ? j’avais blessé les miens, je savais comment, mais je ne me souvenais plus de pourquoi.

Parce que tu as voulu plus de puissance.

Je tournais timidement mon œil vers cette voix horrible à mes oreilles, ma propre voix. Prostré contre un arbre, cette autre Hitagi que je voyais, souriais et me regardait désormais. Je restais muette, grelottante, mes sens devenaient de plus en plus faibles… bientôt, la mort me fauchera et alors tout le monde serait longtemps. Savoir pourquoi j’avais fait du mal était accessoire… J’étais juste malade et comme chaque malade, il fallait régler ma maladie et vu que tout mon être était la maladie, alors la mort était la seule et unique issus.

Tu ne mourras pas si rapidement et facilement. Souviens-toi ! Tu avais demandé à Fuyu de t’apprendre une technique.

Chaque mot, syllabe était un poison et pourtant je savais que tout était vrai. Ma conscience me parlait et me révélait l’horreur de mes actes. Il me semblait me souvenir. Aux portes de la mort, ma mémoire revenait et avec, une vague de dégoût incroyable, de puissantes nausées. Je me vomissais dessus, je laissais la bile couler le long de ma bouche, de mon cou, ma poitrine, jusqu’à mes pieds. Mon cœur battait à tout rompre, ma respiration se faisait de plus en plus rapide.

Tout avait commencé quelques jours plus tôt. Le vieux avait commencé à me parler d’une certaine technique que Fuyu lui aurait appris à l’époque et qu’elle me correspondait bien. Intriguée, j’avais commencé à aller voir la vieille dame et à force de lui demander, elle avait fini par céder… C’était ce matin… enfin, il me semblait.

Nous nous étions rassemblés dehors, le vieux m’avait suivi et Mugi aussi. Je savais que je n’étais pas le genre de personne que Fuyu appréciait, stupide et trop impulsive, je n’étais pas la vision de ce qu’était le clan. Mais, pourtant, jusqu’à ce matin, je n’y croyais pas vraiment, je ne pensais pas être si impulsive. Je m’étais tellement trompée et j’en payais désormais le prix… Bien fait pour moi.

La vieille femme s’était approchée de moi et avec sévérité avait dit :

« Jeune Hitagi, je vais t’apprendre une technique redoutable. Je l’ai apprise il y a des années à ton grand-père, puis à ton père ! Elle est très dangereuse et tu ne devras pas te perdre en chemin. »

J’étais si excitée que je n’avais pas vraiment écoutée la mise en garde : quelle erreur !

« Le principe est simple, tu dois, après avoir été blessé, cristalliser ton sang autour de tes bras et formé des griffes. La seconde étape est ensuite de laisser la colère et la haine prendre possession de toi et ensuite obtenir une force décuplée. Je sais que tu es familière de la colère et que tu la maîtrises, mais je me dois de te mettre en garde, il n’est pas rare de se perdre.  Lorsque je l’ai apprise à ton grand-père, il a blessé quelqu’un, pareil pour ton père. Je t’en conjure, fait attention mon enfant ! »

Il me semblait apercevoir une vague de gentillesse dans les paroles de Fuyu. Mais, je ne le remarquai que maintenant, en regardant en arrière. A cet instant précis, j’étais encore persuadée que la vieille me détestait et ne m’apprenais cela que parce que je l’avais harcelé. Il était clair que plongée dans mes souvenirs, je comprenais enfin pourquoi, parce que cette technique était effrayante et faisait peur et que la vieille femme s’inquiétait pour moi. Mais, j’étais trop sûre de moi, trop bornée pour le comprendre et je m’étais lancé sans faire attention dans cette technique, répondant discrètement :

« Ouais, je gère, t’inquiète ! »

J’avais même fait fi des conseils de la vieille carne :

« Gamine, écoute plus Fuyu ! C’est vraiment dangereux, fait preuve de plus de modération… »

Même Mugi avait surenchéris, un peu moins détendu et plus craintif qu’à son habitude :

« Les vieux ont raisons, fait attention ! »

J’avais aboyé aux trois avec violence en dénudant la lèvre supérieure comme une chienne errante et affamée par plus de pouvoir ; affamée par l’illusion qu’elle pourrait devenir plus forte sans trop de problème et qu’elle connaissait la haine. Jamais, je ne m’étais trompée plus fortement et pourtant je m’étais fait emprisonnée par un esclavagiste.

Je m’étais donc tourné vers Fuyu, qui avait alors haussé les épaules, dépité par mes conneries et ma stupidité. Elle savait ce qui allait se passer, elle savait que j’allais payer le prix de mon impatience. Elle allait me laisser me brûler les ailes et souffrir. Parce que les personnes comme moi ne marchaient que comme cela, seules les douleurs pouvaient leur faire se rendre compte de leurs erreurs. Je le payais âprement par ma prise de conscience de la monstruosité de mon être, de ma volonté de mourir, de crever, de disparaître, de n’être qu’un mauvais souvenir pour le clan.

Je m’assis alors en tailleur le sol et fermais les yeux, suivant les conseils de Fuyu, qui avait de commencer,  :

« Tu vas d’abord devoir apprivoiser ta colère et ta haine ! Avant de créer tes griffes et accéder à ce potentiel illimité ou presque ! »

Je fermai les yeux et me concentrais sur mon esprit alors qu’à côté de moi, d’une voix autoritaire, la cheffe de conseil commença à me murmurer :

« Pense aux Uchiha, à ces glorieux soldats qui ont massacré les tiens. Qui l’ont bien mérité ? Eux et leur catin de cheffe qui ont cherché à envoûter le seigneur ! Ce n’est que justice que tous ses morts, que bien fait pour ce clan de dégénéré que sont les Chinoike ! »

Je sentais la colère montée en moi de manière incompréhensible. Ma colère grimpait et mes pensées s’évanouissait dans une intense couleur rouge qui apparaissait en moi. Bien rapidement, je perdis même la notion de l’appartenance de cette voix, pour ne plus ressentir qu’une profonde amertume en moi, mais je restais encore immobile, parce que tout au fond de mon esprit, il me semblait me souvenir encore que je devais canaliser ma colère :

« Oh, Hitagi, je sais bien comment tes parents sont morts, la douleur que ça à créer. Apprends-le, mais c’est moi qui ai vendu le clan aux Uchiha, j’étais jalouse de la cheffe ! Toute ta vie a été un enfer parce que j’ai été jalouse ! C’est moi qui suis tué tes parents, moi qui ai précipité leur fin ! Je suis coupable, déteste-moi ! Et tu sais qui, je vais vendre aussi cette chère Etsu, pour en finir pour recevoir de l’or ! »

La rage montait en moi, je ne savais même plus pourquoi j’étais assise en tailleur, tout ce qui montait en moi était une rage irascible. Je ne savais même plus qui j’étais, tout ce que je savais, c’était que mon être hurlait vengeance et que la colère faisait gonfler ma haine et mes veines. Je n’arriverai plus longtemps à rester immobile… Pourquoi devais-je rester immobile au fait ?

« Je vais la vendre pour qu’elle se fasse violer de toute part, qu’elle n’enfante que des bâtards, puis qu’elle meurt en ayant été un échec pour le clan ! C’est tout ce que je souhaite pour elle. Quant à toi, tu resteras à regarder ta chère intendante souffrir encore et encore ! N’est-pas petite traîné qui couche sans amour ! »

Je bondis alors comme une fauve, la haine au ventre et chercha à étrangler la vieille dame. Plus aucune pensée n’existait en moi, seule une vague d’instant bestiaux et mauvais s’épanouissait dans mon cœur. J’avais tout oublié, tout mon être était monopolisé par la haine, je ne me souvenais même plus de mon nom. Vengeance, vengeance, vengeance, tout mon être hurlait à cette vengeance, délicieuse colère et insatiable soif de sang. Tout mon être hurlait vengeance ! Sauf, que mon grand-père se plaça entre moi et la vieille femme et du kunai dans ma botte que j’avais attrapée, je laissais une déchirure dans sa poitrine ! j’avais laissé une entaille sur le visage de Mugi et avait griffé partout avec mes ongles. Je n’étais pas un être humain, je n’arrivais même pas à m’en convaincre moi-même. J’étais une chienne, rien de plus, rien de moins.

Ce fut à ce moment-là que tout devint flou. Comme une bête enragée, j’avais blessé tous ceux qui étaient là ! Je ne me souvenais plus de l’ampleur de mes actes, mais je savais bien que j’avais fait du mal. La mort semblait si délicieuse, comme la fin éternelle de tout mes tourments. Je n’avais plus un seul regret valable, cette fois-ci, je pouvais mourir. J’avais ensuite fui, comme une bête.

Je fermai les yeux si fort, jusqu’à ce que le givre m’empêche de les rouvrir. Je laissais mon autre moi disparaître à ma vision et sortir de mon esprit malade. Je ne sentais plus mon corps, j’étais glacée, il était temps pour moi de fermer les yeux et de mourir une bonne fois pour toutes !  Il était temps de passer dans l’autre monde pour ne plus jamais décevoir, ni blessé personne. Il était temps de terminer l’histoire d’Hitagi, l’histoire de cette pauvre conne.



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Les Abysses de la haine!
Malheureusement, la mort ne voulait pas de moi, car, je me réveillais. J’ouvris les yeux et remarqua avec horreur que je pensais et ressentais toujours. Un sanglot déchira ma gorge alors, j’étais dans un bain chaud. Je restais quelques secondes interdites, alors que déjà, les larmes recommençaient à couler le long de mes joues, puis murmura, implorante et souffrante :

« Pourquoi m’avoir sauvé… Je t’ai fait tant de mal… tue-moi, je t’en supplie ! »

Mugi se rapprocha de moi et tourna la tête, me montrant une énorme balafre sur le côté gauche de son visage. La blessure avait reçu des points de suture il n’y a pas longtemps. Il ne s’était donc pas passé tant de temps avant qu’il ne me retrouve… Alors, même pour mourir, j’étais faible ? À la vue de cette blessure, je lâchais un grand sanglot de douleur et recommençais à fondre en larme. J’avais fait tant de mal à Mugi et probablement encore plus aux autres, je ne pouvais pas me le pardonner. Mon amant se rapprocha de moi et rentra dans le bassin en roche naturelle tout habillée et pris ma tête pour la faire tomber sur son épaule alors que je me vidais de larmes.

Je ne savais pas combien de temps je restais à pleurer comme cela, mais en relevant la tête, je me rendis compte que nous étions dans l’auberge où nous avions déjà aller passer quelques jours. L’architecture, tout me semblait familier… J’étais dans un lieu où rien ne me rappelait la shinobi que j’étais… cela me permettait au moins de ne pas avoir envie de me pendre immédiatement. Je savais que ma mort ferait du mal à plein de gens, mais je la souhaitais tellement fortement. Encore une fois, tant de sentiments paradoxaux s’affrontaient dans mon cœur. J’étais inconsolable et je voulais toujours mourir. J’avais blessé mon amant et il n’était pas le seul. Après pas mal de temps à chialer, jusqu’à avoir vidé ma capacité à pleurer, je réussis de nouveau à parler correctement. Quand je lui demandai comment allait Fuyu et mon grand-père au jeune homme, il secoua la tête, une mine lugubre sur le visage et murmura :

« La vieille Fuyu va bien, cependant Ieyasu est bien blessé. Tu ne l’as pas loupé. Mais heureusement que Fuyu était là pour le soigner. Moi je suis parti à ta recherche pour te retrouver.»

Je gardais les yeux sur l’eau. Je voyais chacune des lignes blanches sur mon corps, chaque blessure qui ne m’avait pas retiré la vie :

« Tu sais, Fuyu m’as dit de te dire que tu devrais maintenant comprendre le danger de la technique. Si tu as autant pété les plombs, c’est qu’elle a utilisé un Genjutsu sur toi. Tu sais bien comment elle est, elle n’épargne personne. Mais, au moins as-tu compris les risques de la haine. »

Je restais muette, aussi lugubre qu’un corps. Les mots étaient durs à sortir, à accepter. Il avait raison et cela semblait être un poison dans mon cœur, car cela me rappelait mon côté pitoyable et faible… J’étais incapable de me contrôler, je ne valais pas mieux qu’une bête sauvage. Comment pourrais-je sauver et aider les miens si je ne pouvais pas me maîtriser. Encore une fois, je me haïssais tellement.

«  Elle m’a aussi demandé de t’aider à maîtriser cette technique. Tu nous seras à tous plus utile vivante que morte, compris ma vieille ? Du coup, je vais t’apprendre à la maîtriser, tu es d’accord. »

Je restais immobile, prostré contre Mugi alors qu’il était plus petit que moi. Sous les encouragements de celui qui partageait ma couche, il réussit à me faire comprendre que la mort n’était pas la solution et que pour me faire pardonner, je devais devenir encore plus forte. Il ne comprenait pas la douleur en moi, ma crainte envers ma propre colère. Tout cela était flippant, une telle force vivait en moi, à l’inverse de ma volonté. Peut-être était-ce là le moyen ultime de juguler ma haine et apprendre à la maîtriser ?

Sa voix douce me rassurait et je me rendais compte que j’étais probablement devenu un peu dépendante de lui… Ce n’était pas une bonne chose, je voulais avoir l’ascendant dans la relation, pas l’inverse… Mais Mugi était différent, il ne voulait que mon bien, aussi incompréhensible que cela puisse me paraître et je décidais alors de lui faire confiance. Je ferai du mal à bien des gens en abandonnant. J’étais déjà trop irresponsable, alors l’être encore plus en causant du chagrin me semblant être impossible ; mon choix était fait. Je murmurai alors, pleine de doute :

« D’accord, essayons… »

Si cet entraînement réussissait, alors j’aurais vaincu un des plus grands fléaux de mon être, ma colère incontrôlable, une fois maîtrisée, ce serait là une source de puissance ininterrompu. Peut-être était-ce un ultimatum que je me lançais à moi-même. Enfermé dans les geôles, j’étais devenu une femme et prouvé que j’étais une puissante épéiste. Ici, il s’agissait de me prouver à moi-même que je n’étais pas une bête sauvage incontrôlée et stupide. Ce dont je doutais encore de moi-même. Je me connaissais trop bien pour connaître toutes mes faiblesses et toutes mes colères et haines, retenu dans mon corps, le tout prêt à exploser.

Ici, le problème n’était pas tant ma colère et ma haine qui avait toujours été mon moteur pour avancer et me relever malgré les épreuves, c’était autre chose. C’était l’absence de contrôle que j’en avais dessus. Comme je le disais si bien, un chien qui mordait la main qui le nourrissait, on le crevait purement et simplement. Je devais apprendre à contrôler ma haine pour en faire un moteur et que je ne sois pas le moteur de la haine. Avec différentes missions, j’avais vu différentes manières de l’utiliser, mais je n’avais jamais réussi à les maîtriser. Et cela me rendait instable, personne ne voulait compter sur quelqu’un d’instable. Moi la première. Je devais alors changer, me maîtriser pour devenir plus forte. Mais pour cela, j’avais un long chemin à parcourir. Perdu dans ce onsen, je n’avais que ça à faire.

Je finis par sortir du bassin de pierre, écarlate, remplis d’eau brûlante et alla me coucher sans dîner. Tel un ange gardien, Mugi restait derrière moi, à surveiller que j’allais bien. J’étais heureuse qu’il soit là. Je dormis dans ses bras comme une enfant. Dans cette situation, je devais déjà retrouver confiance en moi. Et vu que Mugi était celui qui m’aimait le plus, il était le plus à même de me redonner confiance en moi.

Comme je l’avais appris, j’aimais être aimée, désirée de manière unique parce que j’étais moi, purement et simplement. C’était pour cela que le contact avec Mugi me faisait tellement de bien, il était le baume que je pouvais passer sur mon cœur et mon âme.

Le lendemain, à peine levée, Mugi m’emmena me laver pour retirer tout le sang qui n’était pas parti la veille. Je restais là, immobile, les yeux fermés à méditer sur la haine et le mépris que j’avais pour moi…  Je laissais ses mains et son gant de toilette retiré les traces de sang de mon corps. Ses doigts qui avaient fait tellement plus sur ma peau me frottait de manière pudique, je lui en étais reconnaissante. L’eau ruisselait sur moi et on me lavait avec douceur… C’était très agréable et à cet instant précis, je ne pouvais pas espérer avoir quelqu’un d’autre à mes côtés que Mugi. J’avais besoin de lui, je ne pouvais et ne voulais rien faire sans lui, enfin pour l’instant.

Une fois terminé, mon lavage, nous allâmes déjeuner et malgré le nœud dans mon ventre, je me forçais à ingurgiter le plus possible de nourriture pour reprendre des forces. L’envie de vivre persistait telle une petite étincelle, attendant de voir si jamais elle pouvait s’épanouir et si j’étais capable de résoudre mes affaires et de ranger ma haine de côté.

Une fois de retour dans la chambre, l’entraînement commença. J’étais assise en tailleur, Mugi, lui, commença avec ses illusions verbales à m’énerver. Chacun de ses mots était comme un poison pour moi et créait une colère intense. Chacune de mes fibres devenait enragé et enflammé et je tentais de me maîtriser, mais je finissais toujours de perdre mon sang-froid et à ce moment-là, Mugi cessait et je reprenais peu à peu mon calme. C’était toujours très éprouvant et j’étais toujours sur le fil du rasoir de la folie et de la haine. Les jours passaient à toute vitesse sans que je m’en rende compte. Je passais mon temps à dormir quand je n’étais pas entraîné à canaliser ma haine.

Les jours passaient et peu à peu, je commençais à prendre la mesure de ma haine et de ma colère. La colère chaude et rouge qui était si souvent en moi, émergeait quelques fois comme une colère froide et blanche. C’était cette colère froide qu’il devenait urgent pour moi de faire apparaître dans mon être. La technique n’était pas si difficile à mettre en place, où tout moins, la colère pour augmenter ses capacités n’était pas insurmontable, surtout pas pour moi, car je tirais de la colère de chaque moment du quotidien, de chaque blessure. Cependant, la contrôlée pour la garder dans le bon chemin était plus difficile et même carrément mission impossible pour moi.
Mais, avec le temps qui passait, je commençais à percevoir comment faire apparaître cette colère blanche à la place de la rouge. C’était une philosophie de pensée différente. Lorsque la colère rouge apparaissait, c’était pour une vengeance immédiate, une punition et un châtiment rapide. La colère blanche elle était différente, bien plus vicieuse, pour une vengeance à long terme, mais bien plus terrible, prenant son temps, attendant le bon moment pour charger et attaquer, telle un charognard. La différence n’était pas très grande, la blanche était bien plus terrible et bien que les deux m’aveuglaient, l’une me permettait un peu plus de lucidité : la blanche. C’était donc vers celle-là que tentait de tendre.  

Elle augmentait ma force de manière intense, mais pour des fins de manière plus maîtrisée. J’avais déjà en moi les germes pour la faire apparaître. J’étais une femme vicieuse et comme une charognarde, j’étais capable d’attendre le bon moment pour être encore plus terrible. Et pour la faire apparaître, cette colère blanche, il me suffisait alors de me dire que ma vengeance serait lente, fine, vicieuse, que moult blessures leur feront ressentir une douleur affreuse et que leurs tourments seront pires.

J’avais mis plusieurs jours à le comprendre et plusieurs à le maîtriser aussi. Et tout cela n’aurait pas pu réussir si Mugi ne m’avait pas soutenu et conseiller, selon ce que Fuyu lui avait dit. Pour finir, j’étais désormais de contrôler ma haine et ma colère, pour que la glaciale apparaisse à chaque fois et que je ne me laisse plus jamais déborder au point d’attaquer les miens. Ma muselière était finalement terminée et acceptable, je n’étais plus un danger pour les autres.

L’entraînement avait été éprouvant et j’avais été plusieurs fois à deux doigts de planter mon bel amant. Mais, à chaque fois, il avait réussi à calmer mes ardeurs trop chaudes avec des câlins ou des caresses… J’étais une chienne, mais j’étais domestiqué et j’avais une muselière. Moi qui avais toujours apprécié les chiens, je me rendais compte que j’en étais si proche. Mugi commençait vraiment à prendre ses marques et je ne savais pas trop si c’était vraiment une bonne chose pour moi, mais au moins c’était agréable.

Seule l’expérience m’avait permis de réussir à me maîtriser, encore et encore. Combien de fois ma haine et ma colère avait-elle été enflammé jusqu’à ce que j’y arrive ? Des dizaines de fois, jusqu’à ce que je comprisse mon corps et mon changement de philosophie qui m’avait permis d’y arriver.

J’avais dépassé un de mes plus gros défaut et j’étais désormais une femme nouvelle. Non pas que je n’avais plus aucune colère ou haine en moi, loin de là, c’était toujours mon moteur pour avancée et ma manière d’être. J’étais toujours haineuse et je savais bien la colère rouge derrière chaque pensée. Mais, j’étais du coup un peu moins colérique, un peu plus mature… Bien que toujours autant rageuse, voir plus. Mais, je vivais désormais de manière un peu différente, de manière moins empressée, plus réfléchis, bien que je sois toujours aussi conne. Je n’étais plus un danger pour les autres et c’était là la véritable avancée et ma plus grande fierté. Mais, encore fallait-il que mon vieux et la vieille me pardonne. En plus, je ne possédais pas toute la technique. Il me restait encore du travail avant de pouvoir me sentir vraiment fière de moi. Je ne devais pas me reposer sur mes lauriers. Je devais désormais réussir à maîtriser les fameuses griffes de sang dont m’avait parlé Fuyu et c’était là, un tout nouveau défis. Si j’échouais, alors je cesserais d’être une kunoichi, car mon âme ne pourrait pas accepter d’avoir fait toute cette douleur sans résultat. Le contrôle de ma haine n’était pas suffisant.



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Le lendemain après avoir enfin, réussis à canaliser ma haine blanche, je pus enfin me mettre à la partie la plus simple de l’entraînement : les griffes. Selon ce que Mugi et Fuyu m’avait raconté, il s’agissait de créer une protection de sang jusqu’en haut des bras, puis crois des excroissances tranchantes pour chaque doigt, tel des griffes.

Cela ne me paraissait pas sorcier et Mugi assis à côté de moi était heureux de me voir un peu plus en forme. C’était vrai, même si je me haïssais toujours. J’avais envie de souffrir pour expier mes fautes envers le clan. Tout cela me paraissait injuste, j’avais blessé des gens, j’avais été conne et pourtant on m’aidait à progresser. Je voulais souffrir. Mon kunai encore taché de sang dans les mains, je ressentais une grande excitation, j’allais pouvoir purger ma honte par la douleur.

D’un coup précis, une légère incision, je tranchais une veine sur mon bras gauche et laissait le sang bouillonner alors que d’un battement de sourcil, j’activais mon Ketsuryugan. Je laissais alors le sang s’accumuler le long de mon bras, couler librement, jusqu’à arrivé sur mon épaule, doucement et calmement. Je dû m’y reprendre à deux fois pour réussir à avoir la quantité de sang parfaite. Il me fallut bien une heure au calme pour façonner la forme la plus optimale pour cette arme. Cette longue protection et ces griffes tranchantes. De toute évidence, j’étais capable de la bonne forme, il me fallait désormais juste être capable, de le réaliser plus rapidement et sur les deux bras. Le sang de mon bras gauche était inutilisable après une telle durée, c’était beau, mais sûrement pas résistant.

J’essayais donc le reste de la journée à produire ces griffes plus rapidement. À la suite du quatrième essai de la journée, toujours insuffisant, un poids tomba sur mes épaules et je dus aller me coucher, trop fatiguée par cet entraînement à répétition. Entraînement jouissif tant j’avais l’impression de payer mes fautes en versant mon sang.

Le lendemain, toujours un peu muette, je recommençais alors qu’un sourire se dessina de plus en plus. La veille, j’avais réussi à créer ce seul bras en 5 minutes, ce qui était évidemment trop. Cependant, à la fin de la seconde journée à l’inverse d’avoir réussi des progrès particuliers sur la durée, j’étais désormais capable de trouver la bonne quantité avec facilité. J’étais de nouveau claquée et je ne faisais que manger, dormir, essayer. Comme un cycle sans fin, un cycle qui m’aidait à résister à ma haine qui me rongeait toujours.

Quelques fois, Mugi disparaissaient quelques heures. Je savais bien qu’il envoyait des messages au conseil pour tenir compte de ma progression et leur démontré qu’ils n’avaient pas à me tuer. Il se battrait corps et âme pour moi. J’étais heureuse de l’avoir avec moi…
Chaque jour me voyait réussir un peu mieux que le précédent. À la fin du cinquième, j’avais enfin résultat concluant pour un seul bras. En quelques secondes, j’arrivais à produire mes griffes de sang, qui était bien assez affûte au regard de mon bras droit qui avait désormais plusieurs fines estafilades pour voir l’étendu de ces capacités. Je savais bien que Mugi haïssais de me voir me scarifier, mais moi, cela me permettait de purger ma culpabilité et cela faisait un bien fou.

Une fois la maîtrise pour un bras faîte, le second ne dura pas longtemps, car je savais comment faire. Seul deux jours de plus durent me suffire pour réussir. La lenteur de l’entraînement était avant tout due à la quantité de sang et de chakra que cela me demandait, mes essais m’épuisaient rapidement. Mais, je tenais bon et au fur et à mesure que je progressais, ma culpabilité s’effaça peu à peu. Ce n’était pas en chouinant que j’étais désolée et que j’allais avancer, le clan n’avait pas besoin de cela, il avait besoin de me voir forte, plus forte que jamais et j’allais essayer d’être digne de la place que je souhaitais. Je devais avancer, me relever, peu importais la douleur. Il me fallait être tenace.
La partie technique quant à la création des griffes de sang n’était pas si compliqué pour finir. Il me suffisait de me concentrer et d’imaginer autour de mes bras, la forme de mes griffes de sang, et canaliser mon chakra tout autour de mes dits-bras. Je me tranchais ensuite une entaille et laissait le sang couler et le solidifiait telle que le chakra était présent. Parfaitement coller à ma peau, on tenait là des armes fantastiques et tranchantes.

Par suite de cet entraînement, j’étais plus où moins prête à mettre en œuvre les deux parts de la technique séparée ensemble… Une nouvelle étape en soi, mais quelque chose que je devais surmonter. Mais, de toute évidence, pas dans ma chambre dans l’auberge.

Pour cette partie de l’entraînement. Mugi et moi nous dirigeâmes alors dehors, à l’ombre des pins. La difficulté résidait cette fois-ci dans le fait de réussir à produire mes griffes, inondé et grisé par la colère et la haine. Je devais rester assez lucide pour les produire et ne pas sombrer dans la haine rouge. Mais, elle devait rester blanche comme la neige, pour cela, je devais garder à l’esprit que la vengeance était un plat qui se mangeait froid…

Que le temps ne fût pas mon ennemi, que patienter pour se venger n’était pas mauvais, que tant que la colère et la vengeance accédait à son objectif, tout était bon. C’était déjà par la colère blanche que j’avais prouvé que j’étais une fantastique épéiste, c’était par la blanche que j’allais démontrer que je n’étais pas une chienne enragée.

Évidemment, mon premier essai fut pitoyable et je ne réussis pas à convoquer mes griffes. Chaque essai était plus simple que le précédent. La pratique, encore et encore était la clé de la réussite. Pas de talent ici, simplement un travail acharné pour réussir. Au bout de deux jours de plus à essayer, encore et encore jusqu’à a fatigue, je tombais sur un résultat satisfaisant.

Mais, encore me fallait-il un baptême du feu pour être pleinement fière de moi et aller m’excuser auprès de Fuyu et de mon vieux. Je me tournais alors vers Mugi qui ne s’était pas éloigné de moi depuis désormais quasiment un mois et murmurai :

« Va me chercher une mission dans l’isthme. Que j’vois si j’suis prête ! »

J’étais presque restée enfermée dans mon mutisme et j’en étais sorti, parce que c’était la fin, pour savoir si j’avais réussi ou non. Ce serait le moment qui démontrerait si j’étais ou non digne d’aller m’excuser. Il était temps de voir l’étendue de mes efforts et voir si Chinoike continuerai sa carrière de shinobi où si le poids des remords, de l’échec, de la souffrance et de ses doutes allaient être si fort qu’elle abandonnerait… Tout se jouait maintenant.



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Chinoike Hitagi
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Les Abysses de la haine!
La neige était présente partout autour de moi… c’étaient les dernières neiges de l’année… elles étaient tenaces et froides, capable d’avaler chaque chose et se battant pour rester en vie. Je papillonnai des yeux, aucune émotion sur le visage, juste une fascination triste pour cette neige qui d’ici quelques semaines ne seront plus… Qui sait, peut-être est-ce la même fin qui m’attends.

Je retire mon gant et la soulève légèrement. Elle est solide et compacte et je galérais quelques instants à la soulever, puis tenta de l’émietter alors qu’elle tombait en gros morceau sur le sol. Je devais être résistante comme elle, ne pas abandonner. Soit comme de la neige !

Tu vas échouer.

Mon regard se darda sur le pin à quelques mètres de moi. Elle était là, me souriant de manière horrible. Sa longue mèche rouge était la signature de mon subconscient qui s’amusait à se moquer de moi. Dans chaque instant de mon entraînement, elle avait été là, n’avait pas disparus un seul instant, tel un vautour attendait la mort d’une proie : je ne voulais pas être une proie blessée.

Je laissais la neige tombée et je me redressais, pour me replacer en tailleur sur le rocher qui me servait de siège. Je fermais les yeux pour ne plus la voir : sa vision était trop désespérante. L’étincelle en moi existait toujours et il s’agissait de voir si elle pouvait renflammer ma flamme pour rester une kunoichi.

« Ladytagi ? Ca va ? »

Je rouvris les yeux et rougis légèrement au surnom que le roux venait de me donner. Mon visage carmin à cause du froid et du vent qui me cinglait le visage papillonna des yeux, toujours un peu inexpressifs. Je regardais le ciel, gris et morne, une parfaite journée pour savoir l’issu de sa vie, non ?

« Je me disais que c’était une journée assez horrible pour moi… Presque parfaite pour cesser d’être une guerrière… »


Mugi ne répondit rien, puis murmura avec douceur :

« Ne dis pas ça, t’as travaillé pour aujourd’hui… Moi… moi j’ai confiance en toi ! »

Je ne réagissais presque pas. Même si je ne voulais plus mourir, je voulais savoir si j’étais vraiment capable de me maîtriser et donc savoir si je n’étais pas un danger inconsidéré. Tant que je ne savais pas le résultat, je ne pourrais pas m’épanouir et redevenir celle que j’étais… Si je pouvais redevenir celle que j’étais un jour…

Je me redressai et bondit d’un coup, laissant mes bottes s’enfoncer de quelques centimètres dans la neige. Le regard vers l’horizon, je tendis ma main, alors qu’il posait un parchemin dans le creux de ma main. Je raffermis ma prise, puis le déroula et vit une mission d’assassinat d’un marchand local qui abusait des femmes. J’hochai la tête. C’était une belle saloperie, il méritait de mourir.

Sans un mot, je m’élançais, pleine de doute et presque résignée. Si j’échouais, alors je me marierais avec Mugi, deviendrai femme au foyer et tâchera d’avoir une pelletée d’enfant. C’était bien la seule chose à quoi je servirais… une poule pondeuse pour faire taire les déceptions que le monde entier devrait avoir pour moi.

Mugi me suivait, un peu inquiet. Je ne voulais pas l’inquiéter, mais je me sentais incapable d’agir autrement. Lorsque j’avais des moments de joie, des sourires, rapidement l’idée de tout mes troubles revenaient et je sombrais de nouveau dans le mutisme. Je n’avais pas besoin de parler avec Mugi de toute façon, il comprenait ce que j’avais sans un mot, il m’aimait sans un mot, il me désirait sans un mot. Je pourrais être muette, rien ne changera avec lui. C’était rassurant de savoir qu’avec lui, rien ne changerait.

Nous arrivâmes au milieu de la nuit au petit village, où notre cible était. Sa maison était excentrée du village, assez grande et construite dans de grandes poutres de sapin bien solide. Je rêverai de pareille demeure. Je secouais la tête, je n’arrivais même plus à penser comme une shinobi. Les traumatismes de mon assaut sur mon grand-père m’avaient tellement traumatisée, je n’étais plus la même.

Sans un mot, je me dirigeais vers sa porte et dégainant deux kunai, me tranchait les veines en activant mon ketsuryugan. À cet instant, le temps sembla se distordre alors que je laissais la colère monter en moi. Je fermais les yeux et visualisait ces protections que j’avais construites tant de fois sur mes bras. La forme qui montait jusqu’aux épaules, mais permettant une grande maniabilité, la faiblesse au niveau du coude pour pouvoir le plier. Les oblongues griffes tranchantes capable de trancher la chaire sans difficultés.

Mais ce n’était pas tout, car le ressentiment en moi montait aussi, avec une facilité inédite. J’étais une machine à ressentiment, à haine, à colère. Ma vengeance sera terrible, la colère blanche s’insinuait en même temps qu’avec délice, je songeais à toutes les tortures que je pourrais infliger à ce salaud de marchand qui profitait de son pouvoir ! Tous les puissants étaient pourris et il était temps de rejeter l’ordre qui semblait naturelle ! J’allais jeter un coup de pied dans la fourmilière et le faire payer lui et son engeance bourgeoise manipulatrice.
Mes pensées s’étaient peu à peu dissipées alors que les instincts animal et violent s’étaient éveillés dans ma carcasse de charognarde. Seules quelques pensées conscientes restaient, perdue dans un flot de haine et de colère juguler. L’idée absolue et infinis que je devais faire payer cet homme résonnait en moi, comme un réflexe animal, une quête que je devais accomplir. Il me fallait tuer ce marchand, c’était nécessaire.

Je plantais ma main gauche dans la porte, puis la droite et l’arracha complètement. J’avais oublié la jouissance que c’était que de tout détruire. C’était si bon, je me sentais libre, affranchis des pensées, des sentiments et de la peur !

Un cri rebondit dans la demeure et je bondis dedans, un énorme rayon de lumière lunaire éclairant la pièce. Je commençais à arpenter les couloirs, toujours juguler, jusqu’à croisé quelqu’un, je levais la main, mais la baissais instantanément : C’était Mugi. Nous restâmes un instant à nous regarder dans les yeux, puis avança sa main jusqu’à mon visage et comme une chienne, je me frottais dedans. J’étais peut-être plus conne et haineuse que je l’étais, mais je ne l’avais pas oubliée, pas lui, ni tous les autres… Telle une meute, je ne les attaquerai pas par erreur.

Nous nous séparâmes jusqu’à ce que je tombe sur une pièce où une juste femme se tenait dans un coin, terrifiée. Mes longues griffes tapant sur le mur et laissant des traces de griffures partout m’accompagnait. En m’approchant d’elle, elle se cacha le visage et arrachant le panneau devant la vitre, laissant la lumière pénétrée.

M’accroupissant, une lueur indifférente sur le visage, je remarquai quelques bleus sur sa peau et je grognai :

« OU ? »

Elle lâcha un petit cri, puis fit un signe en direction d’une pièce et j’hochai la tête satisfaite avant de partir.

Je savais où il était et je continuais alors d’avancer, labourant les murs de mes murs, cherchant ma proie, jusqu’à ce que Mugi m’appelle. Comme une chienne rejoint son maître, je le rejoignis. Il était devant un homme d’une trentaine d’années, gras comme un porc. Il était plaqué contre le mur et sans attendre une seconde, je m’élançai sur lui et lui attrapa la gorge et le souleva alors que mes griffes s’enfonçaient dans sa gorge et que le sang commença à sortir à torrent rapide, puis un instant plus tard, la lueur dans ses yeux disparus et je laissais alors mes griffes se dissoudre et la haine reflua en moi. Je restais un instant à ne rien dire, puis murmurai :

« Allons-y Mugi ! Tirons-nous d’ici ! »

Et je quittais alors la maison sans un mot. Une fois dehors, je déclarai alors :

« Je… Je suis prête à continuer d’être une shinobi Mugi ! »

Il se plaça derrière moi et m’enserra au mieux en murmurant :

« C’est le meilleur chose à faire… »

Je me retournais et déposais un baiser sur ses lèvres, sans faire attention que j’étais badigeonnée de sang. Peu nous importais ! »

Main, dans la main, nous retournâmes jusqu’à la caverne. Mes doutes s’étaient en partis envolés. Je pouvais reprendre sereinement ma vie sans problème. Une fois de retour à la caverne, je me prosternais à quatre pattes par terre devant Fuyu et déclara :

« J’suis tellement désolé d’pas vous avoir écoutée… Vous aviez raison… j’ai… j’ai été une sale garce sur ce coup-là ! Veuillez me pardonner, je ne ferai plus les mêmes erreurs. »

Je restais par terre comme ça quelques instants, jusqu’à ce que la vieille me réponde :

« Tu as bien assez souffert comme cela ! Que cela te serve de leçon ! »

J’hochai la tête puis me relevais. Il me restait encore une chose à faire, une chose pour en terminer avec cet évènement et passer à autre chose.

En arrivant devant la chambre de mon vieux, mes jambes se mirent à trembler, je m’en voulais encore et ce sentiment ne sortissait pas de moi : c’était horrible.

Soudain, sa voix résonna :

« Ramène-toi gamine ! »

Je me figeais, j’étais seule pour traverser cette épreuve. Je poussais alors le rideau et affrontait mon ancêtre. En le voyant, une vague de tristesse me traversa. Et faisant quelques pas, je m’effondrai par terre et m’excusa :

« PAPY ! J’SUIS SI DESOLÉE ! J’VOULAIS PAS TE FAIRE MAL, JE TE LE JURE, JE M’EN VEUX TELLEMENT ! »

Je restais quelques instants à ne rien dire, sans qu’on ne me réponde, jusqu’à ce qu’il me réponde après quelques secondes qui me parurent une éternité :

« Relève-toi et viens ! »

Je me relevais alors, tremblante et marcha jusqu’u vieil homme, assis sur son lit, puis une fois arrivé à sa portée, je me pris une splendide claque qui me fit tomber par terre. J’avais les larmes aux yeux, mais je me retins de chialer : je l’avais déjà trop fait ces derniers temps. Je tournais alors mon regard sur la vieille carne qui grogna :

« Relève-toi ! »

Je me relevais alors et lorsque je m’attendais à me reprendre une claque, celui qui avait toujours été un père pour moi m’attrapa alors dans ses bras et murmura :

« Sale conne, tu m’as fait peur ! »

Je remarquai alors des larmes au coin de ses yeux, je fermais les yeux en souriant et lui répondis :

« Désolée… »

Et je restais comme cela à le serrer dans mes bras ! C’était une nouvelle étape de ma vie qui commençait, je devenais une adulte, une vraie. Les choses allaient encore changer et l’avenir me paraissait plein d’espoir. Tout n’était pas perdu, un jour, le clan pourra vivre à la hauteur qu’il mérite ! Jusque-là, je me battrais pour lui corps et âme avec toute ma colère et toute ma haine ! Je n’abandonnerai jamais !




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