Vivre seul, avancer dans les ténèbres à l’abri de la Lumière!
Sora et Raion
I wanna Be a Hero
Je n’avais pas mis ce masque depuis pas mal de temps. Un instant, j’avais oublié la signification de ce masque, je changeais chaque nuit lorsque j’agissais de cette manière. Un simple masque de kitsune pour ce soir, une tenue noire amené avec une sorte de longue veste qui collait le long de ma silhouette afin de cacher ma musculature. Les paysans et les pauvres m’appelaient le héros des pauvres, mais les ninjas de veille m’appelaient le démon de la nuit, personne n’avait réussi à me capturer pour le moment. Cependant, je savais que je devais faire très attention surtout depuis la création d’une unité d’élite appelé l’Anbu. J’avais cependant besoin de sentir l’adrénaline causée par ce sentiment d’aide pour des personnes qu’on oubliait bien trop souvent. Mon but était de protéger les petites agressions, car dans chacune des sociétés qui étaient des simulacres de beaucoup de choses. La paix n’était qu’un simulacre, il y avait bien des agressions envers les non-claniques, des viols ou bien pire. Les pauvres étaient dénigrées et les riches étaient forcément plus influent, c’était là même la raison d’exister d’un Daimyo.
Je ne supportais pas cette société bien trop pyramidale à mon goût, mais pourtant, j’allais vouloir siéger à un poste clé de cette société, je me demandais bien quand j’allais réussir à pouvoir vivre ma vie ? Le problème résidait principalement que depuis ma naissance, le droit de sang était trop puissant et je ne pouvais pas vivre réellement ma vie. La malédiction d’un pouvoir bien trop élevé qui avait été confié à un enfant, mais surtout qui avait causé que du malheur pour ce qui constituait ma filiation. Devenir Kage était bien trop de responsabilités pour ma personne, mais finalement, je réussirai à trouver peut-être un moyen de me libérer de l’image parfaite que l’intendant voulait que je montre constamment. Alors que la Lune atteignait son apogée, je me mettais dans le dédale du village épousant l’ombre comme si le drap de ténèbres était une partie de mon être. Un cri, je me retournais et dans un mouvement presque nonchalant, je me retrouvais à rejoindre la scène. Une femme se retrouvait devant une bande de jeunes garçons bien éméchés. Sans même rien dire, mon corps s’était bougé d’une manière féline et rapide décrochant un coup de pied à droite. Par la suite, un autre coup de pied sur un autre des garçons qui se retrouvait différent, j’avais émis un mouvement circulaire vers le haut. Les jeunes n’avaient rien compris, ils étaient comme abasourdis, un commençait à vociférer, mais tous avaient fini au tapis avant même d’avoir pu finir une phrase. La jeune femme me regardait d’un air circonspect, elle était totalement éberluée. Un simple merci et elle se mit à courir dans l’autre sens. Je n’attendais rien de particulier, mais alors que je n’avais pas regardé derrière moi un des garçons s’était relevé et avait déclencher un coup-de-poing vers mon visage. Trop tard, je n’avais pas pu l’esquiver, mon masque s’était fissuré et je m’étais enfuit avant qu’on puisse me voir sans une partie de mon masque. Alors que je m’arrêtais pour évaluer les dommages de mon couvre faciès. Raion se trouvait devant moi, trop tard, elle me voyait. Je ne pouvais rien faire, je ne pouvais rien dire. J’attendais simplement sa réponse, un éclat de voix. Un simple :
Un pas après l’autre, silencieux. Une ombre, fugace, apparait avant de s’esquiver, engloutie par le couvert des habitations. Dans son sillage, une immense natte sombre ondule à un rythme soutenu, marqué par le tintement discret des deux clochettes qui en orne le bout. Rien ne pressait la filature, mais la petite silhouette faisait de son mieux pour suivre sa cible à la trace. Elle voulait savoir qui s’amusait à courir partout, masqué de la sorte. En son for intérieur, la poursuivante de Sora doutait fortement qu’il s’agisse de l’ANBU, malgré ce masque ridicule caractéristique. Les services secrets en mission à Konoha ? Une bonne blague, qu’elle compterait sans doute à un client, le temps de le divertir avant de lui faire signer le contrat qui l’emmènerait vers sa ruine. Un sourire satisfait répond quelques secondes à la lune avant de disparaitre. Trêve de rêvasserie, se morigène l’instigatrice de la filature de l’étrange personnage qui se promène ce soir, il ne faudrait pas le perdre de vue.
Lorsque l’homme masqué, puisque c’était tout ce que laissait présager sa tenue, oblique vers la gauche, son stalkeur en fait de même. Il ne fallut qu’une poignée de minutes d’errance pour que le justicier se précipite vers la première source de cri audible sur les quelques rues à la ronde. Le pâté d’habitation, somme toute relativement calme, avait visiblement ses propres problèmes de maintien de l’ordre. Un paradoxe pour une cité si paisible que Konoha et pourtant une réalité, palpable. La paix n’était pas au goût de tous, et les ardeurs de certains ne se réfrénait que jusqu’au moment fatidique où le besoin d’en venir au crime se faisait plus fort que la morale.
Discrètement, la petite femme prend place dans l’ombre de l’angle de la rue où le remue-ménage se produit. Elle n’a pas besoin de regarder en personne, se contentant de sortir un miroir de poche de ses fontes pour l’orienter. Une brève minute suffit pour savoir que, décidemment, ce drôle d’oiseau qui court partout n’est en définitive qu’un Robin des bois ninja en mal d’action. Un autre fléau au goût de la Kamiko, bien décidée à poursuivre sa chasse. Alors que la jeune femme en détresse dépasse le second ninja de cette histoire, son sac serré contre elle, la brune apparait dans l’embrasure de la rue. Elle aurait voulu attraper le justicier la main dans le sac mais allait devoir se contenter de faire simple, maintenant qu’il prenait la fuite. Après un regard dédaigneux aux agresseurs de la pauvre femme qui courrait un peu plus loin, elle ramasse un éclat du masque abandonné par son propriétaire. Il ne lui donnerait pas d’information probante mais sa simple présence semblait déstabiliser les loubards. En définitive, il n’y avait pas besoin de plus pour ménager une avance salvatrice à la fuyarde, aussi ne s’attarda-t-elle pas d’avantage. Avant même qu’ils ne se remettent à vociférer, la chef du clan disparait à nouveau dans les ténèbres, sur la trace encore fraiche de son vengeur masqué.
Elle le retrouve à quelques rues de là, penché sur les restes de son couvre-chef et, après un raclement de gorge pour marquer sa présence, la jeune femme se glisse dans la lumière pour saluer Sora. Alors qu’il bredouille comme un enfant, Raion franchit la distance qui la sépare de l’Inuwashi et le saisit au menton, le forçant à tourner la tête vers la faible lueur d’une des maisons proches. Après une longue minute de silence à observer la petite coupure causée par le masque en miette, elle finit par relâcher le jeune homme prit en faute. Un sourire mi-figue mi-raisin sur le visage, elle croise les bras en le regardant s’empêtrer tout seul dans sa gêne et, une fois satisfaite du spectacle, la brune parle enfin.
« Ce que je crois, c’est que tu n’as clairement pas changé depuis l’école. »
La Kamiko fouille subrepticement dans ses fontes, avant d’en sortir un masque en tissu. Un brin élaboré, il faisait plus penser à un objet de carnaval qu’à un véritable copycat des services secrets, mais là n’était pas le but. Sans rien ajouter, elle le lance à son interlocuteur et le laisse découvrir la création. Les arabesques, dans des tons chaleureux, dessinait autour du contour des yeux un visage d’Oni aux traits fous, tandis qu’un large col sombre couvrait le visage jusqu’au nez. La décoration frontale, visiblement amidonnée, disposait de trois fines cordelettes à attacher de chaque côté et, après un examen approfondi, comportait une sorte de colle étrange qui semblait particulièrement adaptée pour la peau. Les spécificités de l’objet, de bonne facture, semblaient s’arrêter là pour l’ambiance légèrement illuminée. Un instant, Raion se demanda ce qu’il penserait des rajouts phosphorescents, dans les contours et dans le tissu sombre. Cette merveille importée pour une petite fortune allait sans doute être du plus grand effet : avec les mouvements, l’Inuwashi aurait tout d’un véritable feu follet. Et quoi de mieux qu’une vision de cauchemar pour encourager les malandrins à se terrer dans les coins ?
« Pour ne pas te mentir, j’espérais tomber sur l’ANBU pour pouvoir tester ça, mais avec toi ça marchera tout aussi bien. » Après une petite latence de réflexion, elle continue. « A vrai dire, ça marchera peut-être mieux. Je ne suis pas sûre que ça tienne sous les masques en bois. Mais ce n’est pas plus mal. Ils seront bientôt sur le marché, ça devrait faire sensation pour Obon et te noyer dans la masse. » Un sourire reptilien remplace la narquoiserie du précédent. « Une chance que je te colle au train depuis une demi-heure, Yuriko-sama n’aurait pas apprécié qu’on découvre son intendant outrepasser les ordres. »
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Sora et Raion
I wanna Be a Hero
Raion, pourquoi il avait fallu que je tombe sur mon ancienne camarade de classe, étrangement elle avait connu beaucoup trop de choses de moi. Mon ascension dans le village de Konoha, on avait grimpé les échelons, on était devenu des personnes influentes dans ce village ensemble. Nous étions différents, mais par bien des manières nous nous ressemblions. Des étrangers dans le village de la feuille, des inconnus dans le monde de la volonté du feu. Les métèques qui avaient tenté de se faire une place dans un univers qui n’était pas forcément le sien.
En une simple phrase, j’avais senti le jugement de la Kamiko peser sur ma personne. Elle n’avait jamais eu sa langue dans la poche, mais ce qu’il fallait savoir chez cette personne, c’est qu’elle ne loupait jamais aucune occasion pour essayer de vendre un produit et cette situation n’allait pas y échapper. Elle souhaitait tomber sur un Anbu pour tenter de vendre un nouveau prototype de masque, mais elle était tomber sur moi et mes délires de super-héros des pauvres semblaient convenir au projet débordant de la styliste complètement cinglé quand elle voulait vendre un nouveau concept ou produit.
Mon visage se figeait dans une certaine hébétude, je m’attendais à autre chose comme sujet de monologue, mais pourquoi pas finalement ? Elle semblait ne faire aucune allusion à sa lubie particulière sur le fait qu’il aimait jouer au preux chevalier. L’allusion de l’intendance et de la pression que pouvait apporter Yuriko était quelque chose qui pouvait s’avérer réel, mais en même temps, il était dans les noms possible pour récupérer l’intendance et ça pouvait me porter préjudice, elle savait très bien où appuyer pour faire comprendre des messages, cette petite tirade avait une petite allure de menace…
Ma main se posait sur ma tête un peu gênée:
«- Bon, je suppose que je n’ai pas trop le choix d’accepter de tester ton nouveau produit… Si on pouvait éviter que cette affaire s’ébruite ça m’irait bien. Surtout vis-à-vis de notre Hokage. Bon explique-moi ton nouveau concept? »
Je n’avais pas le choix, j’étais en position de bêta dans ce cas. Je préférai être le maître dans toutes les situations et dans cette situation la main la plus imposante était celle de Raion et cela m’agaçait légèrement, mais en même temps. Tester un nouveau masque n’était rien de si compliqué, un léger rictus venait de se dessiner sur le visage :
Alors que la paume du jeune homme vient reposer sur le haut de son crâne, un sourire triomphant illumine le visage de fouine de la petite brune. C’était ce qu’elle aimait chez ce grand dadais d’Inuwashi : sa capacité à abandonner un combat qu’il savait perdu lorsque ce dernier se présentait sous la forme énergique et tyrannique d’une Kamiko aux prunelles métalliques.
« C’est simple : tu enlèves la protection ici et tu l’appliques sur ton visage pour qu’il te colle à la peau. Un peu comme un pansement, si tu veux. Et quand tu auras fini de crapahuter partout en ville comme le chevalier blanc que tu es, tu pourras juste l’enlever et le poser à l’abri pour le remettre pour ta prochaine escapade. » Lui cognant l’épaule du poing avec une délicatesse évidente, elle lui adresse un clin d’œil complice. « Et comme ça, si tes aventures s’ébruitent, je n’aurais plus qu’à prétendre que c’est un de mes très –trop – nombreux clients qui a pensé profiter de l’occasion pour devenir un héros. Un test et un alibi en même temps. »
Cet élan de charité, agrémenté d’un sourire de squale, pourrait ressembler à un début d’échange d’âme au profit de la jeune femme, mais elle était sincère. Outre sa tendance agaçante à instrumentaliser toutes les occasions au profit de la gloire de son clan et de ses talents d’inventrice moderne, on ne pouvait nier à Raion d’être sincèrement concernée par ses rares compagnons. Aussi ne prit-elle pas ombrage de la réaction du brun lorsqu’il détourna la conversation, préférant elle-même badiner pour masquer cette facette de sa personnalité qu’elle ne montrait que rarement.
« A merveille depuis que je suis à la place de cette vieille carne de tante. Les Kamiko n’ont jamais été aussi sollicité et, une fois que j’aurais le monopole de … »
Un instant de pause, alors que la jeune femme tente de déchiffrer la mine morose de son ami d’enfance. Il avait cet air penaud d’enfant pris la main dans le sac, mélangé à un je ne sais quoi de colérique, comme un paon courroucé dans son égo. Une vue commune entre eux, et que Raion affectionnait tout particulièrement puisque cela ne lui appartenait qu’à elle, mais qui ce soir sonnait dans le cœur de la jeune femme comme différent de leur chamaillerie habituelle. Insatisfaite, elle cesse de dévoiler sa mégalomanie manifeste et se recentre sur le robin des bois à plume, en quête de ce soupçon d’inconnu qui titillait son besoin de contrôle quasi parfait de la situation, bien décidée à ne laisser s’échapper le dompteur de piaf qu’une fois les choses tirées au clair.
« Franchement, qu’est-ce qui t’as pris d’accepter l’intendance ? On sait tous les deux que tu n’es pas taillé pour ça. Le clan t’as forcé la main ? Ou Yûriko peut être ? »
Les paroles de la Kamiko portaient un ton curieux et concerné malgré la tournure critique piquante qu’elle leur donnait. Elle connaissait la tendance douce du dresseur de volatile mais aussi son besoin ridicule de le cacher derrière cette façade désintéressée et ennuyée de la vie. Il ne pouvait en être autrement, sinon pourquoi s’enquiquinerait-il à parcourir la ville à cette heure avancée pour sauver la veuve et l’orphelin ? Et puis, quand bien même ce caprice était réprimandable, pourquoi n’avait-il pas jugé bon d’utiliser son nouveau poste pour s’attribuer la mission qu’il effectuait actuellement ? Non, décidément, Raion avait du mal à suivre son drôle d’oiseau d’ancien camarade de classe. Il devait forcément y avoir une raison, au-delà de ce besoin de justice absurde, pour qu’il se retrouve à faire la loi à grand renfort de costume plutôt que d’assumer pleinement ses convictions.
« Si quelqu’un d'autre que moi te fait chanter dis le moi maintenant. Je tiens à ce que mes privilèges restent les miens et uniquement les miens, même s’il s’agit d’une épouse casse pied à discipliner. »
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Sora et Raion
I wanna Be a Hero
Je le voyais, cette femme, cette personne que je connaissais depuis ma tendre enfance était satisfaite de la situation… Parfois elle avait cette folie et ce regard de complaisance qui apparaissait par bien des manières, surtout lorsqu’il était question de commerce et de savoir et surtout lorsqu’elle voyait la parfaite occasion de tester un nouveau produit. En cet instant, je savais très bien que j’allais être un cobaye tout particulier pour un de ses futurs produits. Elle m’expliquait le procéder étrange pour l’utilisation de son masque, cela ressemblait à une sorte de pansement qu’on appliquait sur le visage, mais ça permettait une adhérence et une résistance bien plus puissante que le masque en bois que j’avais utilisé au préalable. Ce produit était une solution plus qu’adéquate pour compenser la faible résistance de ce qui m’avait fait défaut. En plus, elle me tendait un alibi pour mes frasques de super-héros:
« - Je vois, ton produit à l’air miraculeux dans ta manière de le présenter, mais je me méfie toujours de tes propos. On connait ton sens du commerce. Néanmoins, l’idée de l’alibi n’est pas dénué d’intérêt! »
La suite était différente, je savais très bien que le commerce était une passion indéniable pour la descendante des Kamiko, cependant lorsqu’elle devait parler d’elle-même ce n’était pas chose aisée. Elle était toujours un peu plus timorée lorsqu’elle devait s’épancher sur sa vie privée. Pourtant, elle accordait une réponse, depuis qu’elle avait repris le rôle de sa tante. Elle voulait amener le monopole du commerce à son clan, elle avait toujours été une femme du pouvoir. J’étais l’opposé de la vision de Raion. Elle voulait du pouvoir, quant à moi je supportais le fardeau de mon héritage sanguin. Je faisais ce que je pouvais pour tracer ma route et ne pas rester dans la cage que ma lignée avait prédis pour moi. Je répondais un simple:
«- Toujours la folie des grandeurs. L’argent appelle l’argent! »
Mon visage ne réagissait pas réellement. Par la suite, elle me parlait de cette place d’intendance, pourquoi j’avais accepté? Je me demandais bien quelle réponse pourrais-je lui tendre… Elle me connaissait trop bien, tout paraitrait futilité et divagation. Je n’avais pas de réelle réponse, mais en même temps, ce poste était en quelque sorte un moyen de trouver une rédemption et du sens:
« -Je mentirai en disant que Tsubasa n’a rien avoir avec cette idée. De plus, ça restait une manière d’éviter qu’il soit toujours sur mon dos. Cependant, l’idée vient de moi, j’ai l’impression que ça va m’aider à tracer ma propre route. Je vais pouvoir essayer de faire changer les choses. Enfin, j’espère, puis je vois en Yuriko un espoir. Même si, moi en tant qu’intendant ça parait toujours étrange! »
Elle continuait par ce ton un brin casse-pied, un brin désinvolte et un brin sarcastique. Tous ses mots avaient des allures de piques, mais lorsqu’on la connaissait tout ceci paraissait bien normal:
«- Ne t’inquiète pas! Je te garde ce privilège et tu penses que quelqu’un puisse vouloir m’épouser ? Réellement ? »
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