Il était temps de s'en mettre plein la mouille. PV Yukio

"Il se fait du maté, le salaud"
Mes combats et mes missions n'avaient pas altéré ma mémoire : le premier samedi du mois, c'était le combat contre Hayato. Un duel fraternel qui comptait comme un entrainement, mais aussi un curseur de notre avancée au niveau de la force. La nuit avait été courte, mes pensées s'entrechoquées sans que je puisse m'exprimer vraiment, je devais paraitre imperturbable pour le combat. Le cinéma arrivait au point que je simulais des ronflements pour ne pas alerter mon frère.

Une fois son petit-déjeuner avalait, Hayato sorti avec son arc. Je me relevai tranquillement, refis chauffer de l'eau et bu moi-même un maté
"Même pas il me prépare ma tasse".
Mon katana trônait fièrement à côté de mon lit, a portée de main au-cas-où. Je l'empoignai en buvant mon breuvage et m'amusai à le faire tourner dans ma main puis à la jeter en l'air pour le rattraper. L'heure tournait, mais j'avais l'esprit tranquille.
- Le combat sera beau, j'arrive Hayato. Un kimono enfilait et une arme à la ceinture plus tard, je finis rapidement la boisson, puis sortis précipitamment de l'appartement. Courant plus pour faire un réveil musculaire que par vrai souci du temps, je balançai mes bras d'avant en arrière pour échauffer le haut du corps.

La tradition voulait qu'on ne se croisent jamais le matin, avant le combat. Pour ne pas influencer ? Non, juste car se battre à fond impliquait de vider son esprit et ne presque plus considérer l'autre comme son frère. On s'arrêtait avant les grosses blessures, mais il fallait ne pas se retenir pour avoir un vrai duel, les côtes cassées et les brûlures témoignaient de nos frasques, mais c'était pour la bonne cause. La force de Hayato résidait dans la diversité de ses champs d'expérience : L'arc et le combat à main nues, un adversaire dur à surprendre et à mettre en position de faiblesse, mais je pouvais tirer ma carte du jeu. Enfin, on espère.

L'excitation du duel me fit accélérer, sortant des murs d'enceinte du village je me dirigeai vers le premier cactus que je trouvais :
- Aujourd'hui je me bats, alors tu vas me faire plaisir de te faire couper comme du beurre. Le beurre était un peu dur, mais l'adrénaline me permit de déchirer l'écorce et faire voler quelques piquants. Le précieux jus de cactus coulait de la plaie végétale.
- Ah bah tu vois, quand tu veux... Je n'ai pas soif, mais quand je reviendrai peut-être.

Courant dans le sable, je tailladais chaque cactus que je trouvais sur mon chemin. Une vengeance ? Peut-être.
A l'attaque Hayato !

Arrivé au lieu de rendez-vous, j'aperçus mon frère a cent mètres. Une bonne distance pour le duel, en prenant note que mon vis-à-vis était un archer. Il fallait que chacun puisse utiliser ses armes. Hayato prit le temps de me prévenir que cette fois-ci il ne se retiendrait pas, comme si j'avais un jour espéré qu'il se retienne. Je préférais me battre à fond plutôt qu'avoir des remords.

- Alors c’est parti, 5… 4… 3… 2…1
Ces mots dits, je me précipitais sur mon adversaire. Je le voyais en face de moi, à cent mètres, il bandait son arc. "Normal quand on est à une telle distance"
Un bruit discret et une douleur vive se propageât dans mon corps. Une flèche c'était rivée dans mon épaule, je n'avais même pas vu le coup venir.
- Du chakra fuuton, il a imbibé sa flèche pour percer l'air et me surprendre. Pas mal.

De loin, je le voyais réarmer son arme : Cette fois j'aperçus la flèche, sur un terrain plat avec que lui comme adversaire cela serait plus simple. Je fis un pas de côté rapidement pour esquiver la flèche et repris mon avancée sur la position de Hayato, en parallèle je retirai la flèche. L'avantage du terrain pour mon frère était aussi un avantage pour moi : je n'avais que lui a affronter, j'avais une vue dégagée sur lui. Hormis des grosses surprises comme ses flèches fuuton, je pourrais m'en sortir.
Le katana toujours à ma ceinture, inutile de le tirer à cette distance, j'agrippai néanmoins quelques shurikens dans mon paquetage pour les lancer sur l'archer en face : Rien de bien dangereux, surtout que je n'étais pas adepte du shuriken jutsu, mais assez pour le forcer à se calmer sur les flèches et qui sait ? Avoir une fenêtre pour une vraie attaque.

D'un geste vif, je lançai deux volées de projectiles sur Hayato. Toujours en courant.
- Vite ! Que je me retrouve devant toi au lieu de slalomer entre tes jets.

"Une petite dernière pour la route ?"
Les quelques piques de Hayato visaient à me déstabiliser, ou alors pour marquer toujours un peu plus la supériorité du grand frère sur le plus petit. "Il a toujours aimé me rappeler qu'il était né avant".

Un léger sourire s'afficha sur mon visage alors que je le voyais bander son arc : Encore une flèche ? Il s'avait que je pouvais tout esquiver sauf... La vive douleur d'une flèche dans la jambe m'alerta que mon vis-à-vis avait parfaitement compris que seul la vitesse pouvait palier la forte visibilité de ses actions.
- Une nouvelle flèche de fuuton ? Tu vas pas manquer de chakra à force de me tirer à vue ? Je serrai les dents en retirant cette nouvelle flèche de mon corps. Il voulait sérieusement me transformer en gruyère. C'était la meilleure façon de se battre, cela permettait d'avoir vraiment peur pour sa vie même si au fond on allait pas vraiment se mettre assez mal pour finir à l'hopital. La douleur dans mon épaule et maintenant dans ma jambe me rappelai que peut-être une désinfection et des bandages ne seraient pas de trop. "A lui aussi, il lui en faudra".

Continuant mon avancée, je remarquai que mon adversaire reculait par des petits bonds successifs
- Tu es vraiment sérieux en refusant le combat comme ça ?!
Arrivé à une distance faible de Hayato, toujours les deux mains libres puisque mon arme était à la ceinture. Je formai des mudras pour cracher un nuage de cendre sur mon frère. L'aire d'action de mon attaque l'empêcherai d'esquiver avec sa vitesse et pourrai me permettre de gagner quelques secondes où il ne me verrait pas.
Une fois la technique produite, je me déplaçais latéralement sur la droite du nuage, essayant de faire le moins de bruit possible pour ne pas alerter le juunin de ma position. Vigilant à chaque mouvement dans le nuage ou en dehors, j'empoignai le fourreau sans sortir la lame. On arrivait bientôt au corps-à-corps, je devais me tenir prêt.

En face de moi, Hayato commençait à s'activer pour répondre à mon approche.
Un mouvement de jambe de mon frère saigna l'air et l'onde traversa la tornade pour me toucher durement. Le fuuton était puissant chez le Nozomo, j'avais diversifié mes techniques alors que lui s'était spécialisé dans le vent. Cela se voyait à cet instant. A la suite de son attaque, un kunaï comme une provocation qui vint m'égratigner le bras puisque ma technique avait été brisée par son coup de pied à longue distance.

Un grand sourire s'afficha sur mon visage : il était fort, il avait réussi à casser ma dynamique mais j'avais encore quelques cartes à jouer. Repartant sur mon approche, alors que mon vis-à-vis se mettait en position pour affronter le corps-à-corp, je pris mon fourreau a bout de bras et parti à l'assaut. Hayato était très bon au taïjutsu, moi j'avais besoin de ma lame pour briller au corps à corps même si j'avais quelques coups intéressants avec mes poings. Le principe était de surprendre, car sur un échange long et classique, je perdais.
- Il est temps Hayato ! Alors que d'un mouvement leste j'utilisai ma lame encore enveloppée de sa gaine pour faucher la jambe de mon adversaire.

Une attaque qui défiait un peu la limite du bushido, mais qui avait comme point fort de surprendre. Le principe était de gagner, ou périr. En tout cas dans un combat réel. Les Nozomo ne faisaient pas dans la gentillesse et moi non plus, même si c'était mon frère. Il était alors temps de dénuder ma lame, d'un mouvement fluide et travaillé depuis la tendre enfance je dégainai mon katana tout en traçant dans le vent un croissant de chakra.

Associer à mon kenjutsu du chakra était un des points les plus importants de mon style de combat, avec les coups moins subtils comme le fauchage de jambe. On entrait dans une nouvelle phase du duel.
"Désolé, tu en as bien profité, toi, à distance avec ton arc. C'est mon tour".