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| Nozomo YukioSuna no Jonin Messages : 631
Date d'inscription : 09/12/2020
Age : 26
Fiche du NinjaGrade & Rang: JOUNIN - RANG BRyos: 160Expérience: (2847/1200) | La lourde porte de l'appartement des Nozomo adoptés grinça quand j'entrai, chacun de mes pas étaient durs et je ne voulais qu'une chose : Me nettoyer et enfin me reposer.
A mon retour de mission, enfin après avoir survécu à mon expédition dans les montagnes et passait deux jours entiers dans le désert pour rejoindre le village, j'avais dû m'expliquer avec les gardes à la porte sur le pourquoi un encapé boiteux voulait rentrer dans l'enceinte de Suna. Ces individus beaucoup trop nerveux avait sortis les armes avant que j'eu le temps d'enlever la capuche qui couvrait ma tignasse et mes traits, j'ai eu bien peur d'ajouter de nouvelles blessures à celles déjà bien trop présentes sur moi... Heureusement que j'étais connu, le petit Yukio Nozomo rentrait souvent complètement couvert de sang et bien amoché, c'était connu par ici. Malgré mes déboires aux portes, j'étais rassuré en passant l'enceinte : C'était chez moi, je n'avais plus la crainte de me faire attraper même si passer une bonne dizaine de dunes dans le désert, je me doutais bien que mes poursuivants avaient lâché l'affaire. C'était le village où j'officiais depuis presque 15 ans, portant le bandeau frontal et la tenue typique des jounins du coin. Psychologiquement, ça faisait un bien fou, même si sur mon passage j'entendais des murmures :
- Le Nozomo là, c'est pas celui qui a été vendu avec son frêre ? "Non, pas vendu madame, échangé contre la vie sauve même si le répit était de quelques minutes avant que le clan ne finisse par les tuer tous" -C'est le garçon qui passe son temps à se battre dans le quartier des vents, il se cogne souvent contre Oroka. "Oroka ne sait pas apprécier une bonne blague, il a un ego trop prononcé, mais on peut dire qu'il tape fort"
- Pourquoi il rentre tout seul ? Ils étaient pas censé être trois ? Je m'étais arrêté net, pas forcément par le choc du rappel, mais pour échelonner mes priorités. Où devais-je aller en priorité ? Voir le kazekage d'abord, puisque la nouvelle de ma venue allait remontrer à ses oreilles, pour annoncer l'échec de la mission et ma responsabilité dans la mort de mes deux camarades, ou vite aller me nettoyer et me laver pour ne pas ajouter à la souillure de mon déshonneur une odeur équivoque ? J'avais choisi la seconde option, j'avais un mal de chien et mes blessures devaient déjà être infecté depuis deux jours.
Arrivé dans notre salon, l'appartement étant partagé par mon frère et moi, je laissai choir ma cape sur le sol et fonça dans la salle de bain. Laissant couler l'eau dans la douche pour lui permettre de chauffer, j'enlevai mes... Les vêtements que j'avais volé sur un homme que je venais de tuer. Les haillons également sur le sol, je pénétrai dans le périmètre carrelé pour laisser la tête sous le jet.
Son costume des derniers jours méritait d'être brulé, c'était un mauvais rappel pour moi et je n'étais pas de ces individus qui gardaient les symboles de leurs échecs.
L'eau me fit du bien, naturellement car, depuis mon départ de mission, je n'avais pas connu une bonne douche, mais aussi car je sentais que le sable et la crasse accumulée dans mes plaies partait avec le courant. Hormis ma grande blessure à la jambe, je comptais autres profondes coupures sur mes bras et mon épaule. Je n'avais pas pris le temps de cautériser ces blessures de la même façon que celle de la cuisse puisque j'avais passé les deux derniers jours à marcher, pour rentrer le plus vite possible à mon village. Sans grande conséquence sur mes muscles, nerfs ou os, l'unique danger venait de l'infection : Après la douche, j'allais devoir panser et bander ces plaies. En comptant ces balafres fraiches, je vis les plus anciennes : des dagues, des katanas, un tesson de bouteille et quelques bris de verre en se faisant éjecter par la fenêtre. Je pouvais revoir les armes, les moments, les personnes... Ces nouvelles blessures allaient-t-elles me rappeler les compagnons perdus durant la mission ou les ninja tenant les lames qui les avaient infligés ? Un peu des deux. Voilà le symbole de mes échecs et difficile de m'en séparer.
Sortant rapidement de la douche, j'attrapai une serviette : Hayato laissait toujours des serviettes propres et sèches au cas où : pas qu'on accueillait souvent des gens, on était plutôt solitaire, mais j'avais tendance à ne pas penser à ces choses-là et mon frère avait marre que je sorte mouillé et nue de la salle de bain. Avant de m'installer dans le salon pour nettoyer ces affreuses coupures, j'attrapai le kit de secours placé sous le lavabo : Là encore une précaution de mon frère, je revenais souvent blessé alors il fallait bien faire quelque chose. Le kit était plus une pharmacie portative qu'une réserve basique de pansement.
En attaquant de disposer de l'alcool désinfectant en quantité gargantuesque sur mes blessures, je saisis les bruits de pas dans le couloir... |
| | Nozomo HayatoSuna no Jonin Messages : 458
Date d'inscription : 09/12/2020
Age : 28
Localisation : Suna
Fiche du NinjaGrade & Rang: JOUNIN - RANG A - Intendant de SunaRyos: 1895Expérience: (1913/2000) | C’est alors que le soleil entamait déjà son inexorable descente vers les dunes désertiques bordant le village. Qu’Hayato, couché à l’ombre d’un petit arbuste, fût coupé dans ses pensées par Teshigoto. Le jeune Chounin, avec qui Hayato avait déjà pu collaborer lors de missions ultérieures, présentait devant lui, une mine affreuse. Son souffle était court, sa transpiration abondante et ses yeux écarquillés. Cherchant à reprendre son souffle, il s’appuyait des deux mains sur ses genoux.
« Il… Il est revenu ». À ces simples mots, Hayato se redressa et dévisageait maintenant le curieux messager. « Il était seul… salement amoché ! ».
À peine eu t-il le temps de finir sa phrase, que déjà Hayato entamé son départ, il balbutia quelques remerciements et se dirigea droit vers la tour du Kazekage.
Quel imbécile…
Arrivé au pied de la tour, il interrogea avec empressement les pauvres gardes postés là.
« Avez-vous vu passer mon frère ? Un jeune ninja avec un katana, il serait blessé. »
Les gardes le dévisageaient, incrédule. Il était clair qu’ils ne comprenaient pas pourquoi Hayato semblait si pressant et encore moins de quoi il pouvait bien parler. Ne leur laissant pas même le temps de répondre Hayato tourna les talons et partit au trot en direction du domaine Nozomo. Le doute n’était pour lui plus permis.
Mais quel sombre abruti !
Fonçant vers leur quartier, il s’imaginait déjà la scène. Son insouciant frère, trop fatigué par le retour de son voyage, entreprenant une sieste réparatrice. Arrivé à quelques pas de l’entrée, Hayato sentait la colère montait en lui. Traversant le couloir menant à leur chambre, un feu intérieur le dévorait et il pouvait déjà visualiser son poing projeté de toute force sur le visage de son frère.
Cependant, ce feu ne résista que difficilement à la scène qui s’offrit à lui une fois la porte de la chambre ouverte. Son frère était dans un bien piteux état et la scène était pour le moins pitoyable. Durant une longue seconde son frère le regarda, arborant de grands yeux ronds. Avant d’être rattrapé par la douleur infligée par ses multiples blessures. Retournant à ses soins, sans daigner ne piper mot.
Hayato était bousculé par des sentiments contraires. De la peine avec comme résultante, une profonde envie de l’aider à panser ses blessures, certes. Mais il n’oubliait pas la colère qui l’habitait il y a encore quelques minutes.
Il a préféré panser ses blessures avant de se rendre devant le Kazekage… Il faut dire que ça semble sur le point de s’infecter. Mais tout de même…
Les multiples émotions empêchaient Hayato de construire une théorie solide, il lui fallait plus d’informations s’il souhaitait aider son frère. Il aurait voulu se montrer conciliant et rassurant, mais dans une frénésie incontrôlée, les mots lui échappèrent.
« Espèce d’imbécile ! Que fais-tu ici ? As-tu seulement fait ton rapport de mission ? Dans quel état tu t’es mis… et où sont les chunins qui t’accompagnaient ? » |
| | Nozomo YukioSuna no Jonin Messages : 631
Date d'inscription : 09/12/2020
Age : 26
Fiche du NinjaGrade & Rang: JOUNIN - RANG BRyos: 160Expérience: (2847/1200) | L'entrée fracassante de mon frère eu le don de me sortir de ma torpeur, concentré sur la douleur de la désinfection massive de mes plaies j'avais entendu le bruit de ses pas, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il ouvre la porte aussi fort : il fallait s'attendre à une plainte des voisins dans pas longtemps. En voyant la tête de Hayato sur le pas de l'entrée, j'étais saisis par la recherche de sens de ce dernier. J'étais a moitié nu, emballé dans une serviette, m'aspergeant allégrement d'alcool sur des plaies qui suppuraient et auraient dégagé de la fumée si elles le pouvaient. Cocasse.
J'aurai pu rire, mais la douleur me ramena à mon office : essayer de sauver mes membres d'une quelconque infection contractée dans la montagne ou le désert, la colère de mon frère était bien le cadet de mes soucis. Quoi que ... - Espèce d’imbécile ! Que fais-tu ici ? As-tu seulement fait ton rapport de mission ? Dans quel état tu t’es mis… et où sont les chunins qui t’accompagnaient ?
Je relevai la tête vers Hayato, le brun avait une mine inquiète et en colère, les traits tirés avec un début de ride d'expression sur le front. Pas le meilleur moment pour essayer de détendre l'atmosphère en lui faisant remarquer. Moi-même je ne serais pas rassuré à sa place, si je le trouvais en train de se couler un bain d'alcool désinfectant. Il fallait essayer d'être conciliant. - Eh bien, je suis en train de soigner mes blessures. Je suis revenu à l'instant de mission et je ne voulais pas tacher le bureau du kazekage avec mon sang et mon pus... Parce que la situation dans les montagnes à un peu dérapée, en fait. Mes chuunins sont morts, j'ai réussi à fuir, mais voila le prix. En guise d'exemple, je montrais une horrible plaie où l'on pouvait deviner mon os poindre. Je fis la moue, un peu désolé. J'aurai dû y aller aussitôt, je sais, mais je devais un peu sauver ce que je pouvais, j'ai passé deux jours vraiment abominables.
Je réduisais le trait un maximum, Hayato n'avait pas à savoir ce qui me tourmentait. Il savait rediriger mon attention comme j'arrivai à noyer le poisson. Ishi, mes chuunins... Pas besoin d'alourdir mon frère avec le poids de ma culpabilité.Quand il sera kazekage, il aura autre chose à faire que de s'occuper d'un incapable comme moi. Après la désinfection et l'application de baume pour soigner les plus petites blessures, l'heure était au bandage. Je sortis du kit de secours une quantité astronomique de tissus que je commençais à enrouler autour de mes membres. Une momie n'aurait pas moins de textile. - Je crois qu'il va falloir qu'on en rachète à la pharmacie. Une phrase du quotidien pour une situation tout sauf normale, même pour un ninja.
Après le kazekage et la famille de mon équipe, j'allais devoir foncer à l'hôpital pour me faire recoudre. Certaines plaies nécessité une aide professionnelle, à part si je voulais les cautériser, encore une fois. - Bon sinon, ça va toi ? Tu as l'air un peu sur les nerfs, une mission s'est mal passée ? Un grand sourire pour apaiser l'ambiance, mais je sentais bien que mon frère voulait me refaire le portrait, pour une fois qu'être un estropié avait du bon... |
| | Nozomo HayatoSuna no Jonin Messages : 458
Date d'inscription : 09/12/2020
Age : 28
Localisation : Suna
Fiche du NinjaGrade & Rang: JOUNIN - RANG A - Intendant de SunaRyos: 1895Expérience: (1913/2000) | Le regard de son frère déstabilisa Hayato, il s’attendait sans doute à ce que son avalanche de questions déclencha une plus vive réaction. Quel ne fut pas alors son étonnement de discerner un léger sourire, rapidement contrôlé, sur le visage pourtant tiré par la fatigue de Yukio. Ce dernier enchaîna rapidement, tout en continuant de s’affairer à ses soins.
"Eh bien, je suis en train de soigner mes blessures. Je suis revenu à l'instant de mission et je ne voulais pas tacher le bureau du kazekage avec mon sang et mon pus... Parce que la situation dans les montagnes à un peu dérapée, en fait. Mes chuunins sont morts, j'ai réussi à fuir, mais voilà le prix." Afin d’appuyer ses dires Yukio lui présenta sa jambe droite sur laquelle, purulente, on pouvait deviner la couleur de ces os. "J'aurai dû y aller aussitôt, je sais, mais je devais un peu sauver ce que je pouvais, j'ai passé deux jours vraiment abominables."
Il n’avait pas besoin d’en dire plus, Hayato devinait aisément les démons pouvant l’habiter. Il se souvenait encore clairement de l’époque à laquelle Yukio perdit son ami lors d’une banale mission. Il était fier et ne souhaitait guère afficher ses faiblesses, encore moins vis-à-vis de son frère. Hayato avait alors assisté impuissant à ses errements, le regard vague et la mine triste, lui qui pourtant, avait toujours été le bout en train de leur fratrie.
Aujourd’hui, comme à l’époque, il aurait aimé trouver les mots justes, pour le rassurer. Mais il s’en sentait bien incapable. Laissant de côté son énervement, il entreprit simplement de l’aider à panser ses blessures.
D’abord ça, la raclée ensuite
Voyant que le stock de bandage fondait à vue d’œil et sans doute aussi pour diminuer le malaise que la scène pouvait entrainer. Yukio s’adressa à son frère, une nouvelle fois, sous couvert d’une feinte déférence.
"Je crois qu'il va falloir qu'on en rachète à la pharmacie."
D’un geste intuitif, rappelant presque un rituel tant il semblait maîtrisé et habituellement répété, Hayato assaini un coup sur l’arrière du crâne de son frère. Tout en lâchant, les dents serrées :
"Tu ferais mieux de t’inquiéter de ton avenir immédiat. Un shinobi digne de ce nom serait déjà en train d’implorer le pardon du Kaze." Pris instantanément de remords, il voulut immédiatement se reprendre. Mais déjà son frère, l’air nonchalant lui demandait. "Bon sinon, ça va toi ? Tu as l'air un peu sur les nerfs, une mission s'est mal passée ? "
À ces mots, les yeux écarquillés, Hayato découvrit un immense sourire sur le visage de son frère. De nouveau, avec une vitesse furieuse, la main d’Hayato s’abattait sur l’arrière de son crâne. Ce qui lui déclencha un hoquet de douleur.
Des côtes cassées ? À moins que sa nuque soit douloureuse ?
Voulant à son tour dissiper le malaise de la situation il exprima de vive voix ses pensées.
"Il n’aurait jamais dû envoyer un tout jeune juunin dans ces montagnes. Je lui avais pourtant demandé de pouvoir t’accompagner. Le Kaze est un imbécile…" Réalisant la gravité de ses mots, il reprit avec précipitation. "Et toi tu es un inconscient ! Regarde donc dans quel état tu t’es mis !" Accélérant l’allure afin de conclure les derniers soins, il reprit aussitôt terminer. "Maintenant direction la tour du Kaze, tu ferais bien de réfléchir d’ores et déjà à une bonne excuse pour ton comportement. Tu ne resteras pas éternellement dans ces bonnes grâces en te comportant de la sorte."
Il aida ensuite Yukio à se relever et le poussa vers la sortie. Voyant les difficultés que son frère rencontrait pour se déplacer, il lui demanda d’une voix emprunte d’inquiétude.
"Ça va ? Tu peux marcher ?"
Les deux frères sortaient alors de leur chambre et virent qu’une quantité anormale de personnes étaient réunies au-devant de leur domicile. Sans doute certains curieux du village avaient été mis au courant et souhaitaient voir de leurs propres yeux, les deux parias se rendant piteusement chez le Kazekage.
Quand commenceront-ils donc à s’occuper de leurs affaires ?
Il remarqua également la présence de membre de leur clan, le visage crispé devant la scène. Faisant balancer leur tête de gauche à droite en signe de désapprobation. Sans doute allaient-ils encore devoir s’expliquer avec les anciens. Les menaceront-ils encore de les jeter hors du village, comme ils le faisaient lorsqu’ils n’étaient que des enfants ? Sans doute pas. L’accession au grade de juunin des deux frères représentait pour les Nozomo une belle promotion.
Ne voulant pas laisser son frère, être humilié ainsi par une foule désapprobatrice, Hayato dévisagea chacun d’entre eux. Un par un. Leur laissant le choix de comprendre ou non ce que leurs en couterait de déshonorer le duo Yukayato. |
| | Nozomo YukioSuna no Jonin Messages : 631
Date d'inscription : 09/12/2020
Age : 26
Fiche du NinjaGrade & Rang: JOUNIN - RANG BRyos: 160Expérience: (2847/1200) | Parler à son frère n'était pas la meilleure des idées, par deux fois il m'avait fichu des claques sur l'arrière de la tête. Cela m'apprendra à essayer de détendre cette tête de pioche... Mais bon, au moins il m'aidait à finir les bandages, même si il devait bien en profiter vu comment il serrait. Comment j'allais pouvoir marcher si mon sang n'arrivait plus à passer dans mes membres ? Après que les tissus de fortunes soient devenu des garots, Hayato m'adressa quelques sentences :
- Il n’aurait jamais dû envoyer un tout jeune juunin dans ces montagnes. Je lui avais pourtant demandé de pouvoir t’accompagner. Le Kaze est un imbécile… "C'est vrai qu'il est dans ses bonnes grâces, trop fort mon frère". Parler ainsi du kazekage semblait un peu gêner Hayato, car il se reprit aussitôt. Et toi tu es un inconscient ! Regarde donc dans quel état tu t’es mis ! Maintenant direction la tour du Kaze, tu ferais bien de réfléchir d’ores et déjà à une bonne excuse pour ton comportement. Tu ne resteras pas éternellement dans ces bonnes grâces en te comportant de la sorte.
Je regardai mon frère alors qu'il s'affairait vers la porte de l'appartement. "Tu ne resteras pas éternellement dans ces bonnes grâces", je devais m'estimer heureux d'avoir été envoyé comme de la chair à canon, à la tête d'une équipe réduite, contre une armée inconnue qui devait sans doute nous attendre au pied levé ? C'était ça, les bonnes grâces de notre dirigeant ? Je ne voulais pas voir la tête de ceux qu'il avait dans le collimateur alors... Une légère frustration remplissait mon estomac, mais tout cela n'avait qu'un but : Couvrir la honte dont je n'étais, au final, que le seul responsable. Je me dirigeai vers la porte, à la suite de Hayato. Ignorant sa question au sujet de mon aptitude à marcher, ça faisais deux jours que je vagabondais dans le désert, bien sûr que je pouvais marcher !
Dehors, une foule. "En voîla, une bonne nouvelle". Des civils, avides de la misère et des membres du clan Nozomo, qui voulait ajouter sur leur liste de tâche du jour l'observation d'un piteux adopté. - Une bande de clébard, tous. Mon murmure n'était que pour moi, exprimant un sentiment plus profond que la honte récente. La seule réaction au mépris ambiant de Suna, village remplit de sable et de haine.
Descendant les escaliers de la bâtisse, je dévisageai chacun : ils venaient pour voir un pauvre hère se couvrir de ridicule après l'échec, je pouvais leur couper le plaisir en levant la tête et en tenant leurs regards. Ces hommes qui se cachaient derrière les remparts, menant leur petite vie et les autres qui se battaient, oui, mais qui n'avait pas conscience qu'ils étaient des outils dans ce monde d'armurier. "J'en ai conscience, mais je ne suis pas mieux". Fierté contre culpabilité, quel médiocre combat intérieur.
Pour désamorcer cette situation bien trop solennelle et calmer un peu la colère qui s'accumulait dans ma gorge, je fis remarquer : - Vous venez pour les fraiches feuilles de maté du commerce en face ? Je sais qu'elles sont bonnes, mais vous êtes un peu nombreux, mettez vous en rang deux par deux, non ? Leur souriant vaguement, je partis tranquillement vers la tour du Kazekage, accompagné de mon frère.
Arrivé devant, je m'annonçais à l'accueil : - Yukio Nozomo, Juunin, je viens faire mon rapport au Kazekage pour la mission de rang B dans les montagnes au sud du village.
Et c'est partit... |
| | Nozomo HayatoSuna no Jonin Messages : 458
Date d'inscription : 09/12/2020
Age : 28
Localisation : Suna
Fiche du NinjaGrade & Rang: JOUNIN - RANG A - Intendant de SunaRyos: 1895Expérience: (1913/2000) | "Vous venez pour les fraiches feuilles de maté du commerce en face ? Je sais qu'elles sont bonnes, mais vous êtes un peu nombreux, mettez-vous en rang deux par deux, non ?"
La repartie de son frère devant la situation impressionna Hayato. Habitué à ses faux-semblant, jamais il n’y aurait été pris. Mais il était persuadé que l’assistance, elle, avait été convaincu par sa fausse nonchalance. Voulant soutenir son frère, Hayato laissa échapper un petit rire moqueur à leur égard.
Il prit la suite de Yukio, mimant un pas faussement léger. Car, si en privé il se permettait de le réprimander, jamais il ne l’afficherait publiquement. Cela aurait fait bien trop plaisirs aux vautours les entourant. Arrivé devant la tour, son frère s’avança auprès des gardes à l’entrée. Hayato resta en retrait, s’allumant une cigarette.
Il pensa d’abord rester ici et laisser son frère assumer seul ses actes. Mais il ne pouvait s’empêcher de vouloir le rejoindre. Une peur irrationnelle sans doute, celle que seul un danger encouru par son frère pouvait déclencher.
Peut-être ma présence serait-elle bénéfique ?
Après quelques secondes d’hésitation, clopinant sur place, il jeta sa cigarette au sol et suivit son frère qui amorçait son entrée. Arrivé dans la tour, il l’accompagna jusqu’aux portes et s’y stoppa. S’il avait cédé à ses craintes en pénétrant dans la tour, il ne pouvait pas se permettre de l’accompagner plus loin. Cela aurait pu être mal interprété.
Jetant un dernier regard complice à son frère, arborant un sourire léger, se voulant rassurant. Il s’adossa contre l’un des murs et souffla simplement.
"Courage."
Alors que son frère avait rejoint la salle suivante. Hayato colla son crâne au mur et prit enfin le temps de réfléchir aux évènements. La mission de son frère s’était donc soldée par un échec et ses chounin étaient morts. Si la priorité était bien de faire son rapport, il était nécessaire que celui-ci aille s’excuser auprès des familles. Un fluide glacial sembla remonter le long de son dos…
Banhme faisait partie des chounin de son escouade… Son père était une personne de confiance, très fier de son fils. Qui lui, était promis à un brillant avenir. Seul garçon de sa famille ça perte sera douloureuse. Trop douloureuse ?
Hayato continua ainsi à peser le pour et le contre, concluant qu’en tant que ninja, la mort était un risque commun. Sans doute, en étant un lui-même, le père saurait lire dans les yeux de Yukio tous les regrets l’habitant et ne nourrira donc pas de noirs desseins. |
| | Nozomo YukioSuna no Jonin Messages : 631
Date d'inscription : 09/12/2020
Age : 26
Fiche du NinjaGrade & Rang: JOUNIN - RANG BRyos: 160Expérience: (2847/1200) | Le bureau du Kazekage surplombait tout le village et la vue sur l'horizon était... dunaire. Un grand aplats orange. Le dirigeant n'était surement pas absorbé par le paysage. Celui-ci avait l'air tendu, attentif. "Il m'attendait, il savait que j'étais revenu et patienté jusqu'à mon rapport." Bon, c'était le temps du débriefing alors ... - Bonjour, Premier du nom. Juunin Yukio Nozomo, j'étais chargé d'une mission avec... - Oui, je sais. J'ai envoyé un autre juunin vous surveiller. Ta mission était surtout pour évaluer ta capacité a commander. Le kazekage releva les yeux vers moi, sévère. Un échec, très étonnant de la part d'un aussi bon élément que toi
Mon sang était glacé, sa remarque était peu surprenante, mais être mis ainsi devant l'échec, par le chef du village qui m'avait donné tant de mission. Celui qui m'avait nommé lui-même juunin. Je me sentais revenir à mes fraiches années, jeune combattant, où je me faisais vilipender par les vieux Nozomo, se demandant, alors que j'avais raté une passe d'arme longuement expliquée et pratiquée : "On aurait peut-être pas dû le récupérer lui, son frère est bien meilleur".
- Tu sais Yukio, je connais ton passif. Certaines de tes missions ont amené des pertes, c'est naturel dans notre profession. Je crois me souvenir que... "Ne parlez pas de Ishi..." .. Il y a quelques années, tu avais perdu un camarade à cause d'une distraction. Le juunin qui vous menez à constater ton erreur alors qu'il combattait lui-même. Un chef d'équipe doit toujours garder un oeil sur ses effectifs, même en situation de crise. Donne moi ta version des faits.
Tout le long de sa tirade, je contemplais la pointe de mes chaussures. Comme un gamin que l'on grondait, mais c'était bien pire car la bêtise était la mort de compagnons et le rappel bien plus terrible à mon cœur. Il voulait ma version des faits. Je lui donnais en relevant la tête, imperturbable plus que digne : - J'ai fait une suite de mauvais calculs, j'ai cru pouvoir diriger une attaque et une manoeuvre de contournement pour retirer à l'ennemi l'avantage du nombre, mais ils étaient bien préparés et la topographie du terrain... Nan, je me dédouanais terriblement, là. Je ne suis pas apte à diriger, Premier du nom. C'était trop tôt pour moi, j'ai mené à la mort deux chuunins et je me suis enfui, car dépassé par le nombre. J'assume complétement l'échec, de toute façon je ne peux pas faire autre chose. Je suis le seul survivant. J'aurai du mieux prendre en compte tous les facteurs présents, mieux réfléchir et mieux conserver la vie de mes hommes. Je les ai vus comme des outils à mes plans, alors que c'était mes compagnons... Qu'importe comment on doit les considérer, sans eux j'étais seul face à trop de monde et j'ai préféré partir
Pas de larme, on était pas là pour ça. C'était le temps d'assumer un peu ses actes et d'encourir la punition adaptée. - J'ai échoué ma mission, j'ai tué indirectement mes hommes. Je ne peux que me présenter devant vous et attendre votre décision.
Le Kazekage me considéra gravement avant de parler, enfin. - Tu alourdis bien trop ton rôle dans cet échec, bien sûr tu es responsable d'avoir mal dirigé tes hommes, mais les renseignements indiqués un effectif ennemi bien inférieur à la réalité du terrain. Tu as raison, ils vous attendaient. L'échec est regrettable, cependant, et tes choix bien tristes, le témoignage du juunin est probant. Les mots qui suivirent sonnèrent comme un avertissement : tu ne dirigeras pas d'équipe avant un petit moment, je ne te rétrograde pas, car je sais que tu as tiré une dure leçon de cette expérience. Je te connais, je connais ton frère, vous êtes finalement des Nozomo respectable et expérimenté... Mais à la prochaine mauvaise décision, la punition sera bien pire. Ta jeunesse et la conjoncture de la mission te sauvent, mais réfléchis bien à la valeur de tes décisions quand tu mènes des hommes : On risque des vies que quand on est sûr de vaincre, pas quand on jette les dés de manière hasardeuse.
Le contact visuel entre nous fut plus parlant que sa longue tirade : "Assume toi, mais assume les autres, bon sang."
Une dernière chose me gardait dans le bureau du dirigeant. - Je voudrais prévenir moi-même les familles de mes hommes, je pense que c'est mon dev... - Ils le savent déjà, depuis deux jours quand ton observateur est revenu. J'ai demandé qu'ils attendent avant de déclarer les décés. Il me regarda avec un sourire. Maintenant tu peux assumer tes actes, ils t'attendent.
Aie aie aie. |
| | Nozomo HayatoSuna no Jonin Messages : 458
Date d'inscription : 09/12/2020
Age : 28
Localisation : Suna
Fiche du NinjaGrade & Rang: JOUNIN - RANG A - Intendant de SunaRyos: 1895Expérience: (1913/2000) | C’est après avoir attendu quelques minutes lui semblant pourtant s’éterniser que Yukio sortit enfin du bureau. Hayato inspecta son frère dans son intégralité, cherchant à percer la moindre anomalie, il aurait souhaité pouvoir lire en lui, jusqu’en son âme.
Le visage faussement calme, les poings serrés, sa jambe encore trainante, un sourire de façade, une allure « décontractée ». Rien d’anormal en somme. Sous ce masque apparent de tranquillité, Hayato crut néanmoins percevoir le temps d’un battement de cils une profonde réflexion.
Le Kazekage est un homme rude, mais pas foncièrement mauvais. Sans doute aura-t-il su trouver les mots justes pour plonger encore un peu plus Yukio dans une remise en question ?
Un regard à l’arrière de son frère, l’avait amené directement au Kazekage, qui le fixa en retour. L’échange fut bref, mais riche d’enseignements. L’habituel voile qui couvrait le visage du Kage, intimidant, puissant et sévère avait ici laissé la place à un léger sourire un coin.
Tout va bien donc.
Revenant à l’étude de son frère il remarqua un nouveau détail, comme … une pointe d’agacement ? Laissant ses interrogations pour plus tard, Hayato se contenta d’ouvrir la voie jusqu’à l’extérieur de la tour. À peine fut-il sorti qu’il ralluma une nouvelle cigarette, c’était un vilain tic qu’avait pris Hayato au fil des ans. Appréciant de laisser son esprit se griser juste un peu à chacune des bouffés de son tabac favori. Son frère lui exprima son souhait d’aller à la rencontre des familles de ses compagnons tombés quelques jours plus tôt . Sur le chemin Hayato laissa Yukio lui raconter son entrevue avec le Kazekage. L’écoutant avec attention, ne souhaitant pas manquer le moindre détail qui pourrait avoir de l’importance. Il ressentait une certaine fierté alors que son petit frère répétait à nouveau son discours. C’est un idiot, un impulsif, mais au moins, il sait assumer ses actes. S’il ne ressentait plus le besoin permanent de prouver sa bravoure, par des actes irréfléchis. Il pourrait faire d’immenses progrès et enfin trouver la reconnaissance dont il a tant besoin.
Son frère continua ainsi son récit et Hayato tiqua lorsqu’il entendit que le Kage l’avait placé sous surveillance.
"Un juunin t’observait ? Et il n’est pas intervenu ? Vous auriez pu tous y rester, c’est d’ailleurs quasiment le cas ! Pourquoi ne t’a-t-il pas au moins secouru une fois que tu avais échappé aux bandits !? Si je retrouve ce …"Il parvint à se maitriser avant que de regrettables mots ne s’échappent. Regardant quelque peu nerveusement les alentours à la recherche de témoins potentiels. Les rues n’étaient certes guère désertes, mais la foule s’était dissipé en cette fin d’après-midi et il ne lui sembla pas remarquer plus de regard qu’à l’habitude.
Quelques mètres plus loin, alors que les rues se faisaient plus étroites, il profita de l’intimité offerte par les hauts murs les cerclant afin de confier à son frère quelques mots, qu’il souhaitait rassurant.
"Tu as bien agi, excuse-moi de t’avoir quelque peu maugréé tout à l’heure. Tu ne devrais pas autant t’en vouloir. Si tu n’as pas réussi à mener à bien cette mission, qui l’aurait pu dans ce village ? Pas moi en tout cas." Avec cette formule maladroite, Hayato espérait parvenir à apaiser un peu les peines de son frère. Détournant le regard et fixant droit devant, souhaitant à tout prix éviter des effusions, alors qu’ils étaient sans doute encore observés.
Ils approchèrent enfin l’habitation abritant la famille de Banhme. Hayato arrêta son frère en le maintenant par le bras, il plongea alors son regard dans le sien et hocha fermement la tête, d’un air entendu. Il le lâcha alors et le laissa à nouveau affronter seul, cette nouvelle épreuve.
Tu n’es pas le seul à avoir vécu des pertes Yuk’. Nous sommes tous passés par là. Je me rappelle la première fois que j’ai dû annoncer à une jeune femme éplorée la mort d’une partie d’elle. Ma peine était grande, mais ma détermination n’en était sortie que grandit.
Sortant de ses pensées, Hayato regretta de ne pas avoir partagé cette expérience de vive voix avec son frère. Se tapant le front d’un léger coup de poing, en signe de regret. |
| | Nozomo YukioSuna no Jonin Messages : 631
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Fiche du NinjaGrade & Rang: JOUNIN - RANG BRyos: 160Expérience: (2847/1200) | A la sortie de la tour du Kazekage, j'avais raconté à Hayato mon entrevue avec Serika Senshi. Juste le factuel, je ne m'épanché pas plus que ça sur mon ressentit face à certains points de l'affaire, mon frère le faisait pour moi :
- Un juunin t’observait ? Et il n’est pas intervenu ? Vous auriez pu tous y rester, c’est d’ailleurs quasiment le cas ! Pourquoi ne t’a-t-il pas au moins secouru une fois que tu avais échappé aux bandits !? Si je retrouve ce … Il s'arrêta sans finir sa phrase, regardant autour de lui. La paranoïa s'installe vite quand on est un juunin de Suna. La foule était clairsemée mais toute ombre pouvait abriter un espion, si le kazekage surveillait ses hommes, même en mission, dans l'enceinte du village cela était bien plus probable. -Tu as bien agi, excuse-moi de t’avoir quelque peu maugréé tout à l’heure. Tu ne devrais pas autant t’en vouloir. Si tu n’as pas réussi à mener à bien cette mission, qui l’aurait pu dans ce village ? Pas moi en tout cas.
Je m'arrêtai à ses mots, regardant mon frère. - Si tu avais été à la tête de cette mission, vous seriez tous revenu en vie. J'y ai beaucoup pensé pendant et après mon échappatoire, c'était toi qui aurait dû être chef d'équipe, je ne suis pas un chef... En tout cas, pas encore. Je suis fait pour me battre pendant que tu cogites, on a toujours fait ça et je me suis trouvé bien con quand c'était mon tour de penser aux plans. Je fixai Hayato. J'ai encore beaucoup à apprendre. Je repris mon chemin vers la maison des parents de Banhme.
Après un bref soutien morale de mon frère, je sonnai enfin à la porte du domaine. Un bref instant d'attente précéda le bruit de pas et l'ouverture de l'entrée. C'était la mère de mon camarade, un bref choc traversa son visage avant qu'elle arme son bras pour me mettre une gifle. J'avais vu le coup partir, j'aurai pu l'éviter. Cela lui faisait surement du bien d'évacuer un peu sa peine, alors j'acceptai le coup... La tête basse, j'attendais d'autres salves, mais rien. Enfin si, le bruit de discret sanglots. - C'était mon seul garçon... Comment ils ont pu l'envoyer avec toi ? "C'est ce que je vais me demander tout le reste de ma vie, madame" - Je suis désolé, la mort de Banhme est la conséquence d'un mauvais plan. Il est mort bravement, cependant, si ça peu un peu alléger votre peine... Une autre gifle siffla, touchant bien trop près mon oreille. - Rien, Yukio. Rien ne pourra alléger le fait de perdre mon fils unique.
Réplique sans tâche, je ne pouvais rien poursuivre... Juste assumer. Relevant la tête pour la regarder dans les yeux, je persistais : - Effectivement, rien que je puisse dire ne pourra changer quelque chose à votre malheur. Banhme était un ninja, il a eu un mauvais chef d'équipe. Je ne peux rien faire de plus, à part vous assurer que la perte de votre fils m'impact aussi et que je ferais en sorte de ne plus jamais reproduire les erreurs commisses... Je m'attendais à me prendre encore une gifle, mais rien. Elle ferma la porte devant mon nez, peut-être que c'était juste ça que je méritais : L'indifférence.
Je passai ma langue sur mes dents, elle frappait quand même assez fort... J'avais beau me prendre des coups de manière hebdomadaire, ça faisait quand même mal. De plus, l'impact psychologique jouait beaucoup comparé à se prendre des pains dans un bar à cause d'une mauvaise vanne.
Je rejoignis Hayato et lui confia : je pense avoir perdu un tympan, mais elle l'a bien pris... J'orientais mon pouce vers le sol, montrant que c'était tout l'inverse. Le bruit des gifles et des sanglots parlait pour moi, tout le quartier devait savoir que j'étais dans le coin.
En route vers le domicile de Saisho, sa mère était morte depuis un moment et son père se retrouvait alors tout seul. |
| | Nozomo HayatoSuna no Jonin Messages : 458
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Fiche du NinjaGrade & Rang: JOUNIN - RANG A - Intendant de SunaRyos: 1895Expérience: (1913/2000) | Hayato attendait patiemment le retour de Yukio, observant la scène à l’écart. Il assista impuissant à cette scène déchirante. La mère pleurant son fils, laissant sa peine la transcendait. La conversation semblait dure, intense, ponctuée, par le son des gifles que Yukio recevait sans broncher. À chacune d’entre elles, Hayato plissait les yeux, l’empathie faisant, qu’il lui semblait les recevoir lui-même.
Son frère revint enfin vers lui. Faisant la moue, il baissait un pouce vers le bas en lui confiant. « Je pense avoir perdu un tympan, mais elle l’a bien pris… ».
Comme à son habitude, son frère était resté solidement armuré, ne laissant pas poindre ses émotions. Qu’il recouvrait volontiers d’une feinte nonchalance. Hayato savait qu’il était inutile de s’étendre sur le sujet, mais voulut tout de même s’assurer de la condition de son frère.
« Comment tu le prends ? »
Simple, efficace, comme l’aime Yukio. En attendant la réponse, Hayato se contentait de fixer l’horizon, en direction du domicile de Saisho. Il renchérit ensuite.
« Tes blessures ? Souhaites-tu que je t’accompagne à l’hôpital après ça ? »
Cette dernière question avait été ponctué d’un signe de tête en direction du domicile duquel ils se rapprochaient inexorablement. La question n’était quasiment que politesse, il ne craignait plus pour la survie de son frère et projetait en réalité l’achat d’alcool, de ramen et de maté. C’est ainsi qu’il imaginait le cocktail parfait pour un Yukio détendue. Ainsi, pourrait-il enfin discuter tranquillement.
Ce type de soirée était devenu une petite habitude des deux frères. L’alcool avait déjà aidé par le passé à délier leurs langues et ouvrir leurs cœurs, voir même, à confier leurs tripes. Le lendemain au matin, les deux frères ne faisaient mine de rien et partaient, comme ils en avaient l’habitude, s’entrainer ensemble. Passant des mots, aux poings, sans jamais aucune animosité.
S’il ne pouvait s’avancer sur les sentiments de son frère, ces moments étaient précieux pour Hayato. Son frère était la seule personne pour qui, il avait une confiance aveugle et il était bon de pouvoir confier, librement, les sentiments les plus légers comme les plus sombres.
« Bien, nous approchons, courage petit frère »
À nouveau, Hayato entreprit de s’allumer une cigarette le temps de l’échange. Laissant, comme à son habitude son esprit vagabonder librement.
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| | Nozomo YukioSuna no Jonin Messages : 631
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Fiche du NinjaGrade & Rang: JOUNIN - RANG BRyos: 160Expérience: (2847/1200) | « Comment tu le prends ? »
Une question simple, mais tellement complexe. La vie de ninja apporte son lot de désastre et de drame, la vie côtoyait bien souvent la mort et chaque mission pouvait déraper. Mon exemple est probant : Partir confiant était une erreur, aux conséquences cataclysmiques. J'avais conscience que j'avais gâché deux vies par ma bêtise, qu'au-delà j'avais détruit des familles. En parler à Hayato reviendrait à recevoir une morale et devoir faire face à un mal intérieur. Il était bien sous sa couette de nonchalance, se découvrir venait à se mettre à disposition du froid de l'introspection.
- Je boite encore, je sens que certaines des plaies se réouvrent avec la violence des chocs sur mon visage... Pour le reste, disons qu'une tasse de maté et des coups de pieds dans un tronc d'arbre amèneront une sérénité toute relative à ma frêle existence. Je tournai la tête pour sourire à mon frère. Je ne me découvrais pas, mais je pouvais me permettre quelques tacles. - Pas besoin de l'hôpital, un bon suivit et une hygiène sanitaire indiscutable sur mes plaies iront très bien. J'ai assez vu de monde pour un petit moment.
Arrivés devant la demeure du père de Seisho, je demeurai de marbre devant la porte. Hayato m'avait laissé, je devais affronter cela seul. Deux coups brefs plus tard, je me retrouvai devant le patriarche de la bâtisse. "Un ninja, ses claques seront un peu plus sévère"
- Bonjour, je suis Yukio Nozomo... J'étais le chef d'équipe de votre fils, je sais que vous êtes au courant mais je voulais que... L'homme esquissa un geste, j'eus peur que cela soit le début de la salve, mais il mit simplement sa main sur mon épaule. - Vu la tête que tu tires et les traces de coups sur ta joue, tu as déjà dû prévenir la mère de Banhme. Il me regardait dans les yeux avec un air bienveillant, même si la douleur était présente. Evidemment. Tu es jeune, tu apprends et tu as appris avec cette mission. Je suis sûr que tout ce que je pourrais te mettre dans le ventre ne seras jamais aussi terrible que ce que tu ressens là. Il pointa son index de la main libre sur mon torse.
Je regardai complètement perdu son doigt, remontant du regard tout son bras jusqu'à son visage, je pus voir qu'il me souriait mélancoliquement. Je ne réussis qu'a lui rendre une moue un peu hagard. - Je suis désolé pour votre fils, monsieur. Je baissai les yeux, un peu honteux de cette considération. Il souffrait plus que moi, mais il parvenait à trouver la force pour ne pas m'arracher la gueule.
- Après, si tu veux, je peux te mettre des coups. Si ça te fait du bien. "La douleur physiquement camoufle un peu la culpabilité, à vrai dire" - Non, monsieur, si on pouvait éviter. Je ne tiens pas à recevoir vos coups. Je souris vaguement, c'était terrible que ce type arrivait à faire des blagues. Je fis mine de partir, un peu mal à l'aise.
- Par contre, Yukio, prend note que c'est la dernière fois que tu fais une erreur de ce genre. Réfléchis mieux ou je viendrai te trouver. "Au moins, ça c'est clair". Je pris un temps pour souffler et me retournai vers le ninja : - C'est la dernière fois, je serai un meilleur chef d'équipe pour mes prochains subordonnés. Pas besoin de me le rappeler.
Je partis ensuite, ma tâche était accomplies. Le père de Seisho me regarda quitter la cour de sa demeure avant de fermer la porte, ce qu'il fit ensuite m'était inconnu. Moi, je retournais à mon frère. - On retourne à la maison ? "Du maté, oui, et beaucoup de coups de pieds." |
| | Nozomo HayatoSuna no Jonin Messages : 458
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Fiche du NinjaGrade & Rang: JOUNIN - RANG A - Intendant de SunaRyos: 1895Expérience: (1913/2000) | Cette fois-ci Hayato ne discerna aucun bruit suspect. Aucun pleur, aucune baffe, seul flottait dans l’air un calme lourd de sens. Yukio revenait vers son frère, il semblait bizarrement bien plus affecté que lors de la première entrevue.
Un rapide regard vers le père endeuillé, permis à Hayato de l’analyser à la hâte. C’était un homme, vieillissant mais, dont le corps semblait encore sculpté par les nombreux combats. Hayato il l’avait déjà rencontré par le passé et déjà à l’époque, l’avait considéré comme un bon ninja. Les cicatrices apparentes qu’il arborait, n’étaient sans doute qu’une distraction, visant à détourner l’observateur de cicatrices internes, bien plus profondes et peut-être même, encore ouverte.
Il aura su se montrer juste
Hayato en était persuadé. La sagesse de l’homme semblait inonder les environs et intuitivement, il s’était senti bien trop jeune et inexpérimenté pour soutenir ainsi son regard. Le retour de Yukio, lui avait permis de se tirer de cette étrange situation.
« On retourne à la maison ? ». Le message avait été clair et Hayato, ne comptais pas décevoir son frère. Ce soir, il s’agira d’oublier, le temps d’une nuit.
« Oui, je vais passer au magasin, souhaites-tu m’accompagner ? Sinon, on se retrouve à la maison »
N’attendant pas la réponse de son frère, Hayato se dirigeait vers le petit magasin faisant face à leur domicile. Il était tenu par une vieille dame très sympathique, qui avait, aussi longtemps qu’Hayato s’en souvienne, toujours était présente ici. Ses cheveux blancs étaient noués dans un chignon sévère, duquel dépassé des bâtonnets noirs, lui servant de barrette.
Chaque fois qu’Hayato entrait dans la petite boutique, il lui semblait revivre son enfance, lorsque âgé de seulement neuf ans, la petite mamie lui avait offert à lui et son frère, quelques confiseries. Ce petit acte de bienveillance, avait dans le cœur des deux frères, était à l’origine d’un profond respect teinté d’admiration. Ainsi tous leurs achats, ou quasiment, étaient réalisés auprès d’elle. D’autant plus à partir du jour où, la petite vieille était parvenue à mettre la main sur un accord, lui donnant accès aux meilleures feuilles de maté du village.
Mettant rapidement la main sur plusieurs bouteilles d’alcool fort, un sachet de feuilles de maté, ainsi que quelques bols de ramen préparés à l’avance et qui étaient tenus au chaud dans une petite marmite. Déposant comme à son habitude, l’argent directement sur le comptoir et se contentant d’un signe de la main vers la vieillarde. Hayato entamait son retour vers le foyer fraternel.
Disposant ses quelques courses sur une table, il entreprenait de s’affaler sur le canapé, une bouteille dans chaque main. Regardant son frère, il tapota la place à ses côtés et l'enjoignait à le rejoindre, d’un signe de tête. |
| | Nozomo YukioSuna no Jonin Messages : 631
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Fiche du NinjaGrade & Rang: JOUNIN - RANG BRyos: 160Expérience: (2847/1200) | « Oui, je vais passer au magasin, souhaites-tu m’accompagner ? Sinon, on se retrouve à la maison » Je scrutai le ciel en quête d'une réponse : Qu'est-ce que j'avais envie de faire ? - Boarf, on va rassurer mamie, avec l'attroupement de tout à l'heure, elle doit s'inquiéter pour nous. "En avant !"
Le magasin était le quartier général pour notre alimentation, par la bienveillance de sa propriétaire, mais aussi par la qualité de certains produits. Suna n'était pas la patrie du maté, et même pas celle du jus de cactus, mais la petite vendeuse avait réussi à trouver certains distributeurs pour avoir des échantillons rien que pour nous. Que demander de plus ! - Hey Mamie ! Comment ça va ? - Oh, mon petit Yukio ! Tu as l'air fébrile ! Un moment que je t'ai pas vu, moi ça va, mais toi ?! Je répondis par un sourire : Pas besoin de plus l'inquiéter. Elle savait qu'on était ninja, qu'on revenait avec des coups et des bandages, elle n'avait pas à savoir le reste. Un clin d'oeil et elle compris ce qui m'intéressait. - Bien sûr mon petit, tiens ton petit sac ! En me tendant une poche de feuille de maté, même si c'était parfaitement légal puisque très bon pour la santé, ce genre de combine me donnait l'impression que j'étais un criminel, surtout quand je rentrais chez moi avec le pochon plein.
Hayato de son côté prenait le nécessaire, voir plus, voir trop, pour ce soir. J'étais un peu soupçonneux en voyant ses bouteilles d'alcool fort, mais les ramens me firent oublier ce détail : J'adorais les ramens, plusieurs jours durant j'avais rêvé de me prendre un bon bol. Ce genre de repas et de soirée était la récompense de la mission, même si c'était un échec il fallait suivre la tradition.
Revenus dans l'appartement aprés ces péripéties douloureuses physiquement et mentalement, mon frère mis les achats sur la table et s'assit tranquillement sur le canapé en tenant, triomphalement, les bouteilles. "Il a une idée derrière la tête", mon impression fut validée par ses petits tapotements sur le sofa et son mouvement de tête. - Ah ouais, tu me prends vraiment pour un chien. Plus pour rire que par vexation. Bien que...
Sortant des verres de sous la table, je pris une bouteille que je débouchai vivement avant de servir précautionneusement. Hayato n'aimait pas les tâches. Je trinquai rapidement avant de vider mon verre d'un trait : - Bon, crache le morceau. Tu me guettes comme un morceau de viande ou comme Kalida quand elle me parle, tu as de la vapeur derrière les oreilles tellement ça turbine. Tu veux savoir quoi ? |
| | Nozomo HayatoSuna no Jonin Messages : 458
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Fiche du NinjaGrade & Rang: JOUNIN - RANG A - Intendant de SunaRyos: 1895Expérience: (1913/2000) | « Ah ouais, tu me prends vraiment pour un chien »
À ses mots Hayato rigolait de bon cœur, laissant volontiers son frère prendre l’une des bouteilles. Le voyant sortir des verres et commencer le service, Hayato se recula sur le canapé, laissant ses longues jambes s’étendre sur la table.
Prenant le verre tendu par son frère, trinquant rapidement et avalant cul sec le précieux breuvage. Sentant rapidement la chaleur de l’alcool remonter jusqu’à ses joues. Hayato attendait patiemment que son frère commence à parler. Un léger malaise commençait à s’installer et Hayato se contentait de fixer son frère. Yukio finit par lâcher, terminant son verre.
« Bon, crache le morceau. Tu me guettes comme un morceau de viande ou comme Kalida quand elle me parle, tu as de la vapeur derrière les oreilles tellement ça turbine. Tu veux savoir quoi ? »
Kalida ? Je me doutais bien que …
« Je ne veux rien savoir de particulier, simplement, comment tu te sens ? Souhaites-tu en parler ? On peut aussi simplement boire… »
Hayato le pensait sincèrement, il savait qu’il n’était pas toujours utile de parler, qu’il était parfois plus simple pour Yukio d’oublier. Il voulait simplement être présent, comme ils l’ont toujours été l’un pour l’autre. Un sourire aux lèvres, se laissant guider par les conversations et les blagues de son frère. Se remémorant leur jeunesse, leurs parents, les Nozomo, l’entraînement, la vie de ninja. Passant d’émotion en émotion, sans jugement, sans crainte.
L’alcool avait coulé à flots et des nausées était à prévoir. La pièce emplie par une tenace odeur de cigarette. Les deux frères s’endormirent finalement au matin, affalés sur le canapé.
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