| La gentillesse vient avec un prix.
Depuis les évènements de Baransu, Koko-chan se trouvait de plus en plus sollicitée; elle avait trouvé quelque chose à faire pour aider son village d’accueil, et même si elle éprouvait un certain pincement au coeur à chaque fois que les blessures, les odieuses tentatives de la mort, se retrouvaient devant elle, la petite était remplie de reconnaissance.
La Déesse lui avait donné le pouvoir de guérir, et elle partageait de bon coeur ses aptitudes, tentant au mieux d’être une lueur d’espoir pour un peuple meurtri par d’incessants éclats de sang, au pire d’être la dernière ligne de défense dans l’effroyable combat contre la mort… Mais au cours de ses derniers (et premiers) périples, la prêtresse fut exposée à un mal bien plus insistant, un mal qui semblait ne viser qu’elle…
La convoitise. Les mains balladeuses de ces sales péquenauds libidineux.
Et il y en avait partout. C’était au point où son pacifisme légendaire (hum…) était à chaque instant mis à rude épreuve… sans parler des moments où Koko se retrouvait sous la protection d’Ena-chan; si elle pouvait avoir l’esprit reposé en se disant que personne ne viendrait toucher à ses jolies petites fesses, l’Élue savait que le prix à payer serait l’annihilation pure et simple de tous ceux qui oseraient même penser à explorer ce territoire vierge.
C’est quand cette horrible affliction a commencé à se transmettre à travers la population mâle du pays du vent que Koko en eut assez; un beau jour alors qu’elle allait s’acheter des petits fruits séchés sucrés, un homme dans le magasin avait osé lui mettre la main au derrière. Elle avait été incapable de se retenir, et lui avait crié dessus (enfin…) : «NE ME TOUCHEZ PAS! C’est méchant ce que vous faites! C’est pas bien!»
Bien entendu, même si l’homme avait été embarrassé, il ne s’est pas privé pour rire de la petite Kunoichi, en lui disant que «c’est pas une morveuse comme toi qui va me faire peur!»
Ou une autre connerie du genre; Koko n’était pas restée plus longtemps sur les lieux, étant bien trop énervée pour ne pas baffer le monsieur sans ménagement si elle se permettait une seconde de plus en sa présence.
*** Koko-chan était fâchée.
Couchée dans son lit, elle essayait de se calmer en pensant à ce qu’elle pourrait faire pour remettre à leur place ces gros dégueulasses. Elle pouvait toujours faire tomber sur eux la colère de la Déesse et les maudire, mais elle se dit que ça l’épuiserait bien vite et qu’Elune n’apprécierait pas d’être ainsi appelée… surtout pas avec une incantation de force majeure pour rabattre le caquet de quelque rejets de la plèbe.
Lui vint donc une idée après d’impossibles heures de réflexion; si elle ne devait pas faire intervenir la Déesse elle-même, il ne suffit que d’émuler toute sa prestance. Pour éviter de passer pour une petite prétentieuse aux yeux d’Elune, elle prit le temps de lui demander, en envoyant quelques mots se perdre dans l’univers, «si j’essaie d’être comme vous, allez-vous m’en vouloir?»
Aucune réponse ne vint à elle, donc Koko-chan se dit qu’elle avait l’autorisation d’au moins essayer.
Jusqu’à ce que la nuit montre le bout de son nez, la petite pavanait devant le miroir, essayant le plus fortement possible de garder une bonne posture, d’avoir l’air plus imposante, de dégager du sérieux. Elle choisit d’arrêter de se mentir; ce n’était guère convainquant, même pour elle.
Au lieu d’imaginer toute la grâce d’Elune et d’essayer de la recréer, elle changea donc de tactique.
*** Sa première rencontre avec la Déesse. Sa communion.
Le premier frisson. Le sentiment de se retrouver devant sa maman. Quand Elune lui a parlé pour la première fois. L’impression de se trouver devant la mère du monde entier. Koko se souvient du bonheur, mais aussi de la peur de ne pas être digne.
C’est ça qu’elle devait faire.
Et elle savait comment le faire.
*** Le lendemain après-midi, Koko se rendit une nouvelle fois au magasin. Elle ne savait pas que l’homme de la veille s’y trouverait à nouveau, mais… lui il savait bien que la petite ne pourrait s’empêcher de repasser. Tout le monde au magasin connaît "la petite qui mange des fruits, là", et c’est bien parce que ces fruits sont exotiques et ne poussent pas dans la région… en plus d’avoir un goût bien trop sucré pour être apprécié.
Bref, l’homme revint à la charge pour agaçer de nouveau la jeune fille.
Mais il ne savait pas ce qui l’attendait.
À peine eut-il frôlé de délicat popotin de Koko-chan que celle-ci se retourna. Il émanait d’elle une énergie mythique, une aura divine et franchement inquiétante. Comme si la petite d’un mètre et demi touchait le plafond, comme si elle l’entourait au complet.
Il se sentait comme quand sa maman allait lui donner la fessée parce qu’il avait tiré les cheveux de sa petite sœur une fois de trop. Le premier frisson. La première fois qu’il a regardé sa mère dans les yeux, et qu’il a compris son erreur.
C’était si impressionnant qu’il prit la fuite en moins de deux, juste après que Koko-chan ait ouvert la bouche : «Méchant! Non!» Pourtant, pour elle… c’était facile à faire. Au lieu d’essayer de copier l’apparence imaginaire d’Elune, elle n’avait qu’à libérer sa colère avec un peu d’énergie divine.
«PARDON MADAME JE LE REFERAI PLUS MADAME JE M’EXCUSE MADAME!!!»
Plus jamais on ne touchera à la grande prêtresse Koko sans sa permission. Plus jamais!
- Technique à apprendre:
Oui, j'ai inventé ça. ='D Elune no Shisseki 【Reproche d’Elune】
DOMAINE : Hiden Kusaribe RANG : D PORTÉE : Faible CHAMP D'ACTION : Personnel DESCRIPTION : Koko-chan dégage un chakra divin très impressionnant pour effrayer quelqu'un en le réprimandant. Cette technique peut être utilisée sur un civil pour lui faire peur, sur un non-civil sans réel effet, ou sur Ena-chan pour la réprimander. Il faut faire attention en utilisant cette technique devant Ena-chan sur quelqu'un d'autre qu'elle, car quiconque étant ciblée par celle-ci devient la proie de sa colère. CONSOMMATION DE CHAKRA : Très Faible
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