Si ton épée est trop courte, allonge-là d'un pas - Masami

Masami enchaînait les entraînements en vue de l’examen jonin à venir. Jour après jour, la jeune femme voulait être au meilleur de sa forme et de ses capacités pour ce grand événement et il fallait se dire qu’elle avait tellement à faire à que ce n’était pas gagner. Jour après jour, elle cherchait à perfectionner son talent avec chacune des armes qu’elle avait en sa possession (et il fallait dire que ç en faisait un joli paquet). Normalement, elle établissait un ordre de priorité. Quelle de ses lames avaient le besoin d’être le plus perfectionner ? En réalité, c’était bien chacune d’elle et c’était ça son problème. Elle les avait toutes déballées de leur rouleau et posées par terre, les observant d’un œil mauvais. Non pas par méchanceté, mais plutôt pour savoir laquelle d’entre elle la mettrait au défi, un peu à l’image d’un vieux ’’far west.’’

Elle prenait chacune d’elle à leur tour, enchainant quelques coups dans le vide avant de les reposer au sol soigneusement. Non, ça n’allait pas. Pour progresser, elle ne savait même pas par où commencer.

Se fut à ce moment que ses yeux noisette tombèrent sur son nodachi. Une longue lame bien affuter qui en avait vue de toutes les couleurs. Un petit sourire monta à ses lèvres. Oui, c’était bien ça qu’elle allait faire. Une petite lueur brilla dans ses yeux alors qu’elle décida qu’elle allait perfectionner un coup qu’elle avait son père pratiquer. Évidemment, son père n’était un aussi grand ninja que forgeron, mais il savait quelque truc au sabre qui laissait la jeune Chunin saliver encore à ce jour.

Il fallait se remémorer ce que c’était … Enfin, elle se souvenait l’avoir vu couper un rocher, ce qui en soi était dément. Si elle maîtrisait cette habileté … Masami n’osait pas imaginer les ravages qu’elle pourrait faire en mission si c’était le cas.

Elle se rappelait avoir vu quelque chose sans finesse, une charge tête devant qui se servait de l’élan pour apporter plus d’énergie au coup. Mais ça ne pouvait pas être tout. Masami avait plusieurs techniques sans finesse dans son arsenal et, pourtant, même sans finesse, ses techniques basées sur la force brute avaient toutes un secret qu’il fallait percer pour bien comprendre. Par exemple, Omotegiri, la position des jambes, jouait un rôle clé dans la façon dont on apportait sin corps à frapper. Ce n’était pas qu’un jeu de bras, mais d’épaule et de dos, également.  Pour le Zentô Maifuku, qui appartenait certes au domaine du Sojutsu, c’était le même principe. Pour frapper, il fallait se donner un petit élan ses pieds, bien qu’un seul pas suffisant pour avoir suffisamment d’inertie pour un bon coup. En plus, avec le Zentô Maifuku, Il fallait prendre de l’ampleur, reculer la lance et pointer de toutes ses forces pour réussir le coup.

Alors, pour ce qu’elle voulait apprendre à faire, Masami ne pouvait se dire que se simple et que de la force brute. C’était un coup qui demandait la puissance pour détruire même la pierre. Ses bras ne suffiraient pas à un tel exploit. Il fallait du chakra et pas qu’un peu. C’était la première conclusion qui lui venait à l’esprit en réfléchissant même un peu.

Chargeant ses bras de chakra, la maîtresse d’armes d’Uzushiogakure donna quelques coups dans l’air. Non, ça n’avait pas la bonne force. Jamais ces petits coups ne feraient quoi que se soit sur de la pierre.

Les sourcils froncés, une moue désapprobatrice au visage, Masami ferma les yeux pour prendre une bonne respiration. Qu’avait fait son père, la dernière fois ?

N.B.:

Technique en apprentissage ::

Elle avait beau réfléchir, la réponse à son questionnement ne semblait pas se présenter. Il fallait une autre solution. Mais si ce n’était pas que de la force, ou même du chakra dans son corps, qu’est-ce que ça pouvait bien être ? Parfois, Masami emmerdait son besoin de tout faire toute seule tout le temps. Si elle avait demandé à son père, elle ne serait pas coincée là, à chercher comment faire. Un soupir franchit ses lèvres, mais ça n’allait pas l’aider, pas du tout, même.

Assise au milieu de ses armes, nodachi en main, elle regardait la lame scintiller au soleil, comment faire pour avoir la bonne force, la bonne forme … non, la forme elle l’avait, ce n’était pas si complexe quand on y pensait. Mais que manquait-il pour réussir ? Parce qu’on n’allait pas cacher que de détruire des rochers avec son nodachi, c’était stylé et que même Otohime pouvait reconnaître à quel point c’était destructeur … Bref, elle voulait vraiment réussir, mais parfois, la volonté, ça ne faisait pas tout. Masami l’avait bien appris à la longue.

Les yeux toujours rivés sur la lame, quelque chose lui viens en tête. Et si ce n’était pas sa force le problème, mais sa lame ? Dit comme ça, ce n’était pas entièrement logique, normalement les lames, surtout les fumas, c’était du solide, mais pour trancher la pierre ? Et si ce n’était pas ses bras qui avaient besoin d’être renforcer par du chakra, mais sa lame ?

Là, ça changeait tout. Absolument tout. Même pour Masami. Une révélation qui valait la peine d’être explorer. Si la technique n’était pas une attaque en finesse et en dextérité, rien n’empêchait qu’elle cache ce genre de complexité.

Bondissant de nouveau sur ses pieds, Masami se décida de tester sa théorie. Les deux mains sur le pommeau, les jambes bien campées au sol, elle concentra son chakra dans ses bras, dans ses mains, l’imaginant couler dans la lame. L’effet n’était pas le même. Le poids de son nodachi, dans ses mains était différent, même. Certes, n’ayant pas envoyé le chakra dans ses muscles, mais dans l’arme, elle en sentait tout son poids – poids qu’elle avait l’habitude de tenir, mais qui restait quelque peu étranger à ce moment-ci – et elle le sentait bien, la différence d’approche pour cette technique.

Frappant d’abord le vide, Masami fut relativement satisfaite, il était temps de tester sur de la vraie pierre. Une petite peur pour sa lame lui monta à la tête et elle lui chuchota un :

« J’suis vraiment désolée, mais je t’jure que c’est pour notre bien, okay ? »

Un pincement au cœur à l’idée de voir sa lame s’émécher sur la pierre, Masami la chargea de nouveau de chakra. Prenant un élan, elle frappa la pierre une première fois. Elle vit l’impact de son sabre et la marque laisser par son coup, mais immédiatement, elle regarda l’état de sa lame. Pas une éraflure. Un immense sourire naquit sur son visage. Elle tenait quelque chose là. Malheureusement, l’effet sur la pierre n’était pas celle qu’elle avait vu son père faire. Son père pulvérisait la pierre, elle, elle n’avait que fendu le tout …

Bon, il lui fallait recommencer, mais cette fois-ci, trouver la différence entre ce qu’elle venait de faire et ce que son père faisait … Les yeux fermés, elle revoyait le coup qu’il avait fait … non les coups. D’abord, il fendait la pierre. Une fois, deux fois, trois fois, puis tout explosait.

La dernière explosion lui faisait penser à un parchemin explosif et ces trucs, ça explosait parce que ça relâchait du chakra … C’était exactement ce qu’elle se devait de faire, relâcher le chakra sur son dernier coup ! La jeune chunin s’exécuta donc. Un coup, deux coups, trois coups et elle relâcha le chakra.

Un franc succès, plus qu’envisager même, car elle lâcha son sabre pour s’attraper l’œil après qu’un débris y ait voler sans aucune pitié.

« PUTAIN D’MERDE ! J’TE JURE ! RAAAH ! »

N.B.:

Technique en apprentissage :

Ça faisait mal. Très mal. Il fallait avouer que Masami n’était pas une fan de recevoir des trucs dans les yeux, encore moins lorsqu’il s’agissait de fragments de pierre. Jurant comme il était des plus mal vu pour une jeune femme, elle se tenait l’œil à deux mains, se berçant d’avant en arrière dans le vain espoir de dissiper la douleur, mais rien à faire.

Par contre, rapidement, quelque chose changea son attention de place. Au lieu de se concentrer sur la douleur, la chunin pouvait maintenant se concentrer sur l’apparition soudaine du garçon qui venait de lui prendre la tête à deux mains et qui lui soufflait désormais sur l’œil après s’être excuser.

D’où il sortait lui ? C’était bien la seule chose qui planait dans son esprit. Malgré la soudaine apparition, la jeune femme ne fit rien et laissa le garçon faire ce qu’il faisait. Il semblait vouloir l’aider et c’était suffisant pour elle. Après quelques secondes, Masami indiqua au garçon qu’il pouvait se reculer. Elle avait encore mal et certes, il y avait également encore un peu de sable sur son œil, mais elle le sentait maintenant un peu sec et, bien que l’apparition soudaine voulût l’aider, la brunette préférait garder son œil. Elle le frotta un peu de sa main gauche, avant d’enlever sa main et de garder son œil blessé fermé. Évidemment, elle savait qu’elle avait l’air un peu conne, mais c’était le mieux qu’elle pouvait faire pour l’instant.

« Hey, merci d’ton aide. Moi c’est Masami. Fûma Masami. Toi, c’est quoi ? »

Avant de continuer, la maîtresse d’armes d’Uzushiogakure attendit la réponse du jeune homme. Puis, il fallait adresser le plus important, n’est-ce pas ?

« Hum … dis-moi … Tu fais quoi ici ? J’pensais que j’tais toute seule. »

Avait-il tout vu ? Fort probablement et ça n’avait clairement pas eu l’air glorieux, alors, là, pas du tout. Se mordant la joue pour retenir un rougissement de honte, Masami n’osait même pas établir de contact visuel avec son seul œil ouvert. La honte.

Ce garçon, il savait comment parler à une femme. Il lui envoyait des fleurs, flattait son égo et mettait à l’avant son talent pour les armes. Si son visage n’avait pas eu l’air si sincère, Masmai aurait presque cru que c’était un beau parleur – ça et son histoire de lire, parce qu’elle ne connaissait pas beaucoup de beaux parleurs qui trimballaient des livres sur les épées.

« ouais, t’as raison, j’suis super balèze quand même ! C’pas ça qui va me faire chigner ! J’essayais un truc de mon vieux. C’est plus compliqué qui semble. Va falloir que je me pratique encore un bout avant de dire que ça y est, mais j’suis dans la bonne voie ! »

Il fallait dire que sa réussite était plutôt bonne pour l’ego et mauvaise pour ses relations humaines. Tant pis. Quand on lui lançait des fleurs, qui était-elle pour les refuser de toute façon ? Tout le monde ne rêvait-il pas d’avoir des jeunes comme lui qui les admiraient et qui les regardaient les yeux pleins d’étoiles de cette façon-là ? Masami n’était pas le genre de personne à carburer à l’attention, mais elle aimait bien qu’on la flatte dans le sens du poil et c’était justement ce que faisait Gintaro à ce moment-là.

« Ouais, je connais plein de trucs, mais ça dépend ce que tu veux faire. Une rapière c’est bon pour pointer. Je connais un ou deux trucs qui pointent si tu veux, mais en même temps, se serait con de te montrer quelque chose que tu sais déjà faire. Je veux dire, on n’a pas trop le même genre d’épée alors, normalement, on n’a pas le même style de combat … »

Elle pensait à voix haute plus qu’elle ne cherchait réellement à se renseigner. La suite de son monologue se concentrait sur les différentes propriétés des deux lames, leur flexibilité, leur longueur, le manche, la posture à adopter en combat et toutes les technicités qui n’avaient pas tant leur place dans cette presque conversation. Si Gintaro voulait glisser un mot, il aurait à interrompre le train de pensée de Masami, car elle semblait vraiment partie bien loin dans ses réflexions, comme coupée du monde. En même temps, elle était fille de forgerons et une passionnée assumée de tout ce qui perçait, transperçait, déchirait, fendait et cognait, ce n’était donc pas quelque chose d’étonnant.

Elle finit toute fois par faire une pause, en plein milieu d’une phrase, baissant ses yeux chocolat sur le jeune épéiste.

« ouais, bon, comme je disais, je sais pas ce que je peux faire pour t’aider, mais pas de problème. Je comprends que tu veules apprendre d’une maîtresse dans l’art. »

Le mensonge éhonté. Masami était loin d’être une maîtresse du sabre. Sa savoir, quoique supérieur à la plupart de ses compères n’équivalait pas celui d’un véritable épéiste. Pourtant, ça ne l’empêchait de sourire avec une certaine assurance, voir un peu d’arrogance. Elle était fière, fallait au moins lui donner ça.

« Je dirais pas que c’est naturel aussi. C’est plus dur que ça en a l’air. »

Bien que Masami aimât qu’on lui flatte l’égo, elle ne voulait pas non plus se donner une réputation qu’elle en pouvait tenir. Elle n’était pas un génie dans l’art du sabre et d’apprendre ce qu’elle tentait d’apprendre n’était définitivement pas aussi facile que ce que le garçon avait laissé prétendre, il fallait donc juste remettre un peu les pendules à l’heure.

Pourtant, le reste de la discussion n’avait pas le même ton puisque Masami ne pouvait se retenir de se vanter. Évidemment, elle était fière de ce qu’elle savait faire et le garçon devant elle était de plus admiratif, alors, oui, se vanter était … facile. Alors elle se laissa emporter un tout petit peu. Jusqu’à ce que le garçon lui proposât soit un duel, soit de regarder son entraînement.

Il était sur quelque chose là. Quoi, la Fûma ne le savait pas vraiment, mais elle allait lui donner quelque chose avec quoi travailler à coup sûr !

« Oh je sais ! À la place de s’affronter ou juste de me regarder, montre-moi ce que toi tu sais faire, comme ça je saurai sur quoi partir ! »

Un grand sourire prit place sur son visage. Oui, elle tenait quelque chose là. Elle rangea donc son nodachi dans son fourreau pour l’instant. Elle allait s’en resservir plus tard, mais pas tout de suite. Elle s’assura qu’aune de ses armes ne traînaient également, après tout se serait bête de les abîmer pour rien, puis elle laissa le centre du terrain libre pour que le garçon commence à démonstration.

« Je vais intervenir aussitôt que je sais quoi faire pour t’aider okay ? »

C’était un peu une façon maladroite de déclarer qu’elle allait intervenir lorsqu’elle saurait ce qu’il savait faire et ce qu’il pouvait apprendre d’elle. Il devait déjà connaître ce qu’elle aurait aimé lui enseigner, mais de cette façon, elle saurait à coup sûr si c’était le cas ou non. Bien sûr elle aurait pu demander, mais elle préférait voir d’elle-même et puis, ça l’aiderait à jauger le niveau.