Des millions d'yeux [entrainement solo]

Dès l'aube, Hako dévala bruyamment l'escalier (se faisant copieusement engueuler au passage par Kagome) pour se ruer hors de la maison.
Elle n'avait pas de mission, ni d’entraînement en équipe pendant un petit moment : il était donc temps d'aller parfaire ses talents en solo ! Une kunoichi ne restait jamais inactive ! S'améliorer, toujours !
Hako gagna rapidement une clairière devant une petite mare dans la forêt du domaine Aburame, son lieu d’entraînement favoris.
Enchaînant quelques katas pour s’échauffer, la petite Aburame réfléchissait.
La kunoichi vert-pomme venait de passer chuunin, lors du premier examen international entre Village caché au monde. Et, contre toute attente (à part celle de son ego), elle avait réussit à se hisser au sommet, devenant major de promo.
Le regard des autres Aburame, des konohajin même avait changé. Hako avait (une fois de plus, selon elle) brillé, s'était surpassée.

Pourtant, le lutin vert de Konoha n'était pas satisfaite.
Sa fierté en avait pris un coup lors de la dernière partie de l'examen. Même si elle avait réussit l'incroyable exploit de battre Kaori et son sharingan à trois tomoe et de se hisser en finale, elle avait finalement perdu contre Yume... Une fois de plus !
Son amante secrète, sa rivale de toujours... Elle avait tout donné, concocté un plan vicieux et parfait (visiblement non...) faisant appel autant à ses techniques favorites qu'à des bottes secrètes vicieuses et imprévisibles... Mais las ! Impossible de battre le Byakugan.

D'ailleurs, à bien y réfléchir, son triomphe contre la jeune génie du clan Uchiha avait aussi était un peu trop mitigé.
Hako savait qu'elle avait battu Kaori parce qu'elle avait plus d'expérience, qu'elle s'était montrée plus fourbe que l'hyperactive du clan à l'éventail...  Cette dernière s'était trop reposée sur ces merveilleuses pupilles écarlates et avait sur la longueur manqué de... punch.
Malgré tout, affronter ce légendaire dôjutsu avait été une horreur !
Et dire qu'un jour peut-être cette loque d'Akira disposerait peut-être de pupilles magiques aussi évoluée... L'horreur si elle perdait contre ce niais !

La jeune Aburame soupira lourdement. Fichus dôjutsu ! Pas étonnant que les clans Hyûga et Uchiha soient autant craint dans le Sekai...
Du coup : comment les battre ? Hako s’entraînait à en perdre haleine, affinant la maîtrise de son essaim et de son petit corps. Mais comment terrasser des amis et adversaires doté de pareil avantages ?
Yum-Yum pouvait détecter ses clones et ses fourberies, même les plus avancés... Et elle avait prouvait que le coup de la bombe lumineuse ne marcherait pas toujours...
Comment la précision de flèches guidées par le Byakugan ou les coups élégants et parfaits du terrible Jûken ? Comment coller une bonne patate à une savonnette Uchiha qui lisait et anticipait tous vos mouvements ou altérait votre réalité ?

Hako grogna de frustration. C'était tellement de la triche, leurs yeux magiques !
Et elle n'avait pas d'idée de comment contrer tout ça ou obtenir des techniques aussi puissante et versatile...
Non. Pas exactement. Des idées, elle en avait plein la tête. Trop. Le lutin vert de Konoha pensait trop vite, son esprit vif rebondissant partout à l'intérieur de son crâne.
Il fallait faire le tri. Mais comment ?
La jeune Aburame eut alorsun sourire de requin.
Cela avait après tout déjà fonctionné un peu quand elle avait crée l'étonnante technique des Chibi Mushi Bunshin...
"Mushi Bunshin ! Mure no Abatâ !" s'exclama la jeune Aburame après avoir composé deux séries de mudra.
A sa grande satisfaction, son essaim se condensa en six clones. Elle maîtrisait de mieux en mieux ses insectes et la répartition de chakra...

Hako se racla la gorge avant d'interpeller ses troupes d'un ton volontairement autoritaire et même pompeux. Elle était désormais chuunin après tout, une commandante d'unité !
"Mesdemoiselles mes clones ! Je vous ai convoquées pour que nous réfléchissions ensemble à une ou plusieurs nouvelles techniques pour nous mettre sur un pied d'égalité avec le Sharingan et le Byakugan. Du coup, j'attends vos suggestions et..."
"On pourrait pas juste se battre à fond ? On triomphera par notre volonté et notre courage et pour la Justice !"
"On est nulle en théorie... C'est chiant !On peut pas juste improviser le moment venu ?"
"Plus de bombes ! Pluuuus !"
"On les sature de clones et paf ! On frappe à mort !"
"Une approche subtile et sournoise semble plus indiquée. Nous sommes chuunin après tout et même s'il est un idiot avec une force poulet, Akira a parfois raison quant à notre coté rentre-dedans et..."
"De poulette plutôt quand il est transformé avec le Hoshi no Gâdian, ahaha !"
"Nan, mais faut juste continuer à taper, encore et encore, jusqu'à vaincre l'adversaire !"
"Banane, ça sert à rien s'ils esquivent tout ! Faudrait qu'on améliore notre précision, mais j'sais pas comment..."
"Plus de bombes lumineuses ! Et de fumigènes ! Et d'explosions !"
"Je persiste à croire qu'il suffit d'avoir suffisamment de clones. La saturation ! L'attaque à outrance ! ça finira bien par passer !"
"Je préconise plutôt l'usage de techniques inattendues. Nous pourrions renforcer nos connaissances en Dôton et en Genjutsu. Pièges et attaques surprises sont la clef !"
"Mais c'est pas un peu lâche ? N'oubliez pas qu'il faut vaincre, mais qu'il faut le faire avec classe..."

L'assemblée de clone dégénéra vite en concert de piaillements. Pour une fois, Hako maudit sa voix suraiguë et son talent pour le clonage, ainsi que son habitude de donner une sorte de personnalité à ses doubles...
C'était donc ça, ce que ressentaient ses senseï ?
Cependant, malgré le chaos, le lutin vert de Konoha sentait qu'elle était sur la bonne voie : ses doubles permettaient de mettre en avant et de trier ses propres idées, les exprimer à l'oral permettant de ralentir son processus de pensée.
Restait juste un problème : faire bosser ensemble ce tas d'agitées ! Les clones commençaient à s'invectiver, lançaient joyeusement des idées en l'air dans une cacophonie insupportable qui n'avait ni queue ni tête. Un peu comme ce qu'elle avait dans la tête...
Logique en un sens.

"Silence !" beugla la véritable petite Aburame, cherchant à ramener le calme. Peine perdue, les clones échangeaient désormais leurs arguments entre eux, sans lui prêter attention. Et ils avaient également une certaine imagination aux niveaux des insultes et invectives... Bon sang et dire qu'ils étaient tous elle ! Elle avait vraiment une voix aussi agaçante et n'écoutait vraiment jamais personne ?!
Exaspérée, la vraie Hako balança un kunai avec un parchemin explosif dans la mare, douchant soudain toute l'assemblée, elle comprise. Elle s'essuya la figure de l'eau et de la vase en se servant de sa manche comme chiffon. Cette soudaine fraîcheur lui fit du bien, éclaircissant ses idées et plus d'avoir ramené un silence stupéfait chez les clones.

"Bon, on m'écoute maintenant ! On dirait de vrais genin ! On va réfléchir et trouver des idées, mais chacune son tour !" ordonna sèchement (ou plutôt humidement après son coup d'éclat) la minuscule Aburame en montant sur un cailloux tout en foudroyant ses clones du regards.

Douchés dans leur fierté et leur enthousiasme et ne voulant surtout pas être associés au terme désormais infamant et inférieur de genin, les clones d'insectes se calmèrent et s'assirent sagement.
Étant des doubles du lutin vert de Konoha, ils avaient cependant du mal à rester immobile, s'agitant sur place et murmurant auprès de leurs voisines.
Néanmoins, ils y avait du progrès.
"Bien. On travaille ensemble et on trouve un idée. On a crée les Chibi comme ça... Du coup, qui a des idées pratiques ? Et qui soient pas taper plus fort ou faire plus de clones ou balancer plus d'explosifs  ?"

Le silence se prolongea un moment, chaque clone se regardant d'un air vaguement coupable.
"On... pourrait peut-être trouver un autre moyen d'aveugler les gens autrement qu'avec les bombes lumineuses ? Du Dôton par exemple..."
"Genre quoi, on les mettrais entre quatre murs de cailloux ?" ricana l'un des clones, peu ravis de l'idée.
"Je pensais plus à des nuages de poussières..."
"Sans intérêt, les yeux magiques de Yum-Yum verraient aux travers !"
"Néanmoins, le Dôton permet de retourner le terrain à notre avantage... Cela permettrait de solutionner le problèmes des adversaires trop rapides et agiles..."
"Pas con... Je le note !" accorda la véritable Aburame. Elle allait faire le siège de Daiki-senseï pour apprendre d'avantage de techniques liées à cet élément. Son père hélas n'était guère d'une grande aide, n'en connaissant que les bases.

L'Avatar de l'Essaim leva alors une main timide (la gueulante de l'originale, qui avait le stock de bombes, avait fait son effet).
"Et si nous prenions le problème à l'envers ?" suggéra d'une voix douce et intrigante la construction d'insectes la plus avancée de la jeune Aburame. "Au lieu d'essayer de contrer les dôjutsu légendaires des Uchiha et des Hyûga, si nous essayions plutôt... de les copier ?"
Silence stupéfait. Les yeux d'émeraudes de la véritable kunoichi vert-pomme étincelèrent. Que voilà une idée intrigante ! A quoi pensait cette version de son esprit ? Déjà sa propre imagination s’enflammait !

"On ne peut pas créer un dôjutsu !" grogna l'une des doublures du lutin vert de Konoha.
"Mais nous pouvons peut-être en reproduire les avantages..." contra aussitôt l'Avatar, se faisant l'écho des pensées de la minuscule Aburame. "Nous disposons de technique de traque et d'espionnage comme le Mushigan..."
"...Peut d'être qu'avec assez de nuages d'insectes-espions, nous pourrions avoir plein d'infos sur le champs de bataille !" conclut à sa place la minuscule Aburame, un sourire carnassier aux lèvres. Voilà une idée splendide ! "Essayons ça : on n'a pas besoin d'aller mendier de l'aide à Daiki-senseï et ça serait cool de prouver une fois encore au clan qu'on peut créer de la nouveauté utile."
En effet, l'utilité des Chibi Mushi Bunshin était encore âprement discuté chez les Aburame et la technique, aussi innovante et surprenante soit-elle, n'avait pas encore gagner ses lettres de noblesse et n'avait pas encore été ajoutés aux parchemins secrets du clan...

Voilà maintenant deux jours que Hako s’entraînait consciencieusement en forêt pour mettre au point une nouvelle technique égalant (du moins c'était l'idée) le Sharingan et le Byakugan.
"Je crains que cela soit un échec..." annonça doctement l'Avatar de l'Essaim que la jeune Aburame avait convoqué pour lui servir de partenaire d’entraînement. La doublure tendit une main secourable à sa maîtresse, pour l'aider à se relever après un coup de pieds particulièrement vicieux.
La minuscule chuunin mit sa fierté de coté et accepta l'aide de son clone, haletante et transpirant, preuve qu'elle avait encore exagérée.

"Non, j'sens que ça viens..." maugréa néanmoins la kunoichi vert-pomme bien trop têtue en époussetant sa tenue froufrouteuse. "Je pense que c'est qu'une question de densité, de couverture... Pour avoir un bon réseau d'information à même de réagir assez vite en combat, il me faut plus d'espions. Mushigan ! Mushigan !"
L'Avatar haussa les épaules, peu convaincu, pendant que le lutin vert de Konoha convoquait encore plus de nuages d'insectes dans la clairière.
Le soleil couchant tintaient la frondaison des arbres de dorés et d'orangés superbes, mais l'effet était gâché par la quantité effroyable de moucherons, ou plutôt de kikaichuu espions sollicités par la petite Aburame.

"Allez, on ré-essaye une dernière fois..." décréta joyeusement la kunoichi vert-pomme en se mettant en garde. De nouveau, le clone évolué haussa les épaules. Inutile d'essayer de raisonner sa maîtresse quand elle était comme ça... Mais autant elle que la véritable Hako savait que leur entraînement ne pourrait guère se poursuivre plus longtemps. La tout récente chuunin avait beau avoir fait de net progrès dans la manipulation du chakra et de ses insectes, elle n'était pas inépuisable. Cet assaut serait le dernier : il fallait qu'il compte.
"Tu es sûre ? Jusqu'à présent, les essais ne sont pas probant et je crains que..." tenta néanmoins la doublure, soucieuse de la santé de son nid.
"Tatata ! J'suis sûre que je vais y arriver !" affirma sans le moindre doute le véritable lutin vert de Konoha. Ses yeux d'émeraudes pétillèrent soudain de malice malgré ses traits fatigués. "Oh ! J'ai une super idée !"
Elle défit en partie les nœuds fanfrelucheux de sa ceinture, avant de se ceindre les yeux de l’étoffe.
"On se prend pour Kyoshiro-senseï ?" ricana la doublure, masquant une légère inquiétude.
"Nan ! Mais j'pense que ça me permettrait de me concentrer plus facilement sur les informations transmises par les nuées du Mushigan ! Ne dit-on pas que les aveugles renforcent leurs autres sens pour compenser ?"
"...Euh... Je ne suis pas sûre que..."
"Allez, en garde ! Et ne me ménage pas !"

L'Avatar de l'Essaim soupira lourdement (ce que sa maîtresse ne remarqua même pas... Mauvais signe, ça)... Mais bon, les ordres étaient les ordres.
La doublure de la minuscule Aburame réfléchissait alors qu'elle tournait autour d'une Hako désorientée et perdue... Ah non, pas temps que ça...
Visiblement, leur idée d'utiliser la technique d'espionnage Aburame en plein combat semblait porter ses fruits. Peu à peu. Et effroyablement lentement.
Au yeux de l'Avatar, sa maîtresse ne réagissait qu'à retardement : la transmission d'informations étaient bien trop lente... Qu'est-ce que ça serait contre quelqu'un d'aussi vif que Yume par exemple !

La créature de chakra et d'insecte décida donc d'utiliser une technique de Taijutsu particulièrement lente à mettre en œuvre et facile à repérer, surtout par des insectes amateurs de délicieux chakra.
Serrant son poing, l'Avatar de plaça de coté, concentrant ses forces dans sa main qui se mit à luire de plus en plus fort.
La doublure de la petite Aburame pris tout son temps, décortiquant lentement les mouvements de son attaque, chargeant peu à peu son Poing de la Justice.
Cela allait consommer le reste de leur réserve de chakra et donc mettre fin à l'exercice, d'une manière ou d'une autre.

L'Avatar de l'Essaim eut le plaisir de voir les dizaines de kikaichuu virevoltant dans la clairière commencer à se regrouper et virevolter autour de leur maîtresse.
Parfait, ils faisaient leur rapport comme prévus ! Il était donc temps de passer à l'assaut !
"Shihô no Ken !" s'exclama le puissant clone en attaquant par surprise.
Pour sa plus grand joie, sa maîtresse pivota en direction de l'assaut... Mais lentement, si lentement ! Hako ne se mit pas en garde assez vite, ni ne put esquiver le terrible coups de poing surchargé de chakra.
Un horrible craquement d'os brisé retentit dans la clairière, suivit d'un cri de douleur.

"Maîtresse !" s'écria le clone au comble de la panique. Elle avait peut-être utilisé une technique un peu trop puissante pour un simple entraînement. Voulant donner du temps à la véritable kunoichi vert-pomme de localiser l'attaque via le Mushigan, elle avait sans doute un peu trop chargé son Poing de la Justice...
"Bordel, ça fait super mal !" beugla la minuscule chuunin, arrachant son bandeau improvisé. Par chance, elle avait levé un bras par réflexe pour intercepter à l'aveugle le coup terrifiant, la sauvant d'une blessure mortelle... Mais elle avait l'impression de s'être fait éclater l'avant-bras par un marteau. Il pendait tristement, tremblotant et se couvrant d'ecchymoses violines de mauvaise augure...
"Cassé..." confirma l'Avatar de l'Essaim en examinant la douloureuse blessure d'un air contrit. "Je suis désolée..."
"Aïe ! ça pique... T'inquiète, c'est ma faute, avec mes idées stupides... Le bandeau, c'était un peu trop... Et tu avais raison : la transmission d'informations entre mes insectes et moi est beaucoup trop lente pour un vrai combat... Aïe ! Bon sang, p'pa va encore piquer une crise..."

S'appuyant son clone fort mal à l'aise, Hako claudiqua jusqu'à sa maison, tout en réfléchissant.
Suite au concile des clones, elle avait voulu émuler la vision parfaite du Byakugan et du Sharingan en déployant moult petites sentinelles... Mais si les nuées de kikaichuu faisaient de discret petits éclaireurs et de bon espion, il manquait de... réactivité.
Et le temps qu'ils fassent leur rapport sur un assaut venant dans sa direction, ce dernier avait déjà cabosser la petite Aburame...
Pourtant, Hako était persuadée qu'elle tenait là une idée. Le Mushigan, même répété, n'était tout simplement pas à la hauteur.
"P't'être avec des clones..." marmonna la minuscule Aburame, les yeux plissés de douleur mais trop tétue pour abandonner l'idée.
"...Mais cela ne résoudrait pas le problème de partage d'informations..."
Elle se voyait mal suivre les indications beuglées par une meute de Mushin Bunshin (ou pire, de Chibi) servant juste de spectateurs à son combat...

Une looongue engueulade de sa mère plus tard, Hako se trouvait dans la bureau de son père.
"Il est bel et bien cassé. Tu as fait fort, cette fois." confirma Hideaki après avoir passé une sphère lumineuse de chakra médical sur le bras de son bouillant rejeton.
Soupirant (ce bref affichage d'émotion montrait son inquiétude, pour un Aburame), il immobilisa le membre avec une attelle avant de canaliser une technique d'Iroujutsu pour soigner lentement sa fille.
Hako se contenta de vaguement grogner des remerciement et d'afficher une mine faussement contrite. En tant que spécialiste en Taijutsu, elle avait l'habitude de ce genre de blessure...

"Soit informée de ta chance, jeune fille..." l'informa durement son père devant sa maigre réaction, tout en la soignant lentement. "Tout le monde ne bénéficie pas d'un ninja-médecin à domicile. Et outre le fait qu'en parent aimant je n'aime guère que ma fille unique rentre à la maison en milles morceaux, j'apprécierai également de ne pas faire trop d'heures supplémentaires en rentrant du travail..."
Cette fois, Hako s'excusa platement, vaguement honteuse de sa bévue et du fait qu'elle comptait trop sur son père pour... réparer ses folles expériences.

Malgré tout, sans tenir compte de ses soins ninja et des protestations de son bouillant rejeton, Hideaki insista pour qu'elle garde son attelle quelques jours.
Hako y vit là l'ombre de sa mère, qui cherchait sans doute à la punir tout en s'inquiétant bien trop !
La minuscule Aburame boudait (un peu : elle était tout de même désormais assez grande pour savoir que toute cette histoire était entièrement de sa faute), désormais incapable de s’entraîner pour un temps et d'essayer de parfaire (enfin, commencer à avoir des résultats) sa vague idée de technique...
Ou peut-être pas.
"Eh, p'pa... Y'a un moyen de... disons d'améliorer la vitesse de communications avec notre essaim ? Ou nos clones d'insectes ?"

Hideaki fut surpris, levant presque un sourcil derrière ces lunettes noires. En effet, sa trop remuante fille ne s'intéressait pas souvent aux subtilités de la science du clan, hormis pour en acquérir l'art guerrier. Cela attristait un peu le ninja-médecin, qui avait une âme de chercheur.
"Et bien, il existe diverses études sur l'amplification des phéromones, ce qui permettrait en théorie d'accroître la portée de certaines techniques, notamment d'espionnage ou de traque. L'étude de la rare souche Bikôchu a fournit une intéressante littérature à ce sujet..."
"Génial ! J'peux les lire  ?"
Il fallut toute sa volonté de ninja de Konoha à Hideaki pour maintenir son flegme Aburame devant cette demande ô combien inattendue de sa fille. Intérieurement, il exultait de fierté. Enfin Hako s'ouvrait à la Science, à la Connaissance ! Qui sait, elle finirait peut-être par marcher dans ses pas, au lieu d'aller sans cesse risquer sa vie en première ligne...

Le lutin vert de Konoha manqua de rouler des yeux de désespoir, alors que son paternel empilait presque joyeusement (ce tortionnaire !) pour elle une énorme quantité de parchemins, livres et autres rapports à l'air affreusement barbant.
Mais bon, avec un bras en moins, elle allait devoir trouver de quoi s'occuper... Peut-être que dans tout ce fatras d'études rébarbatives, elle trouverait un moyen d'améliorer le Mushigan... Peut-être. Mais ça allait être chiant !
"Et pour les clones ?" demanda le lutin de Konoha d'un ton désespéré qui passa totalement inaperçu pour son géniteur bien trop occupé à farfouiller dans ses archives.
"J'avoue en pas avoir d'études sur la question..." avoua son père après un instant de réflexion et la consultation (bien trop longue) de son système de classement méticuleux. "Mais peut-être que Reihai-sama en saurais plus ou pourrait te donner accès à des archives de rang supérieur. Après tout, c'est elle qui t'a enseignée le Mure no Abatâ et qui a été chargé d'étudier ta... technique de clonage si particulière."
"Bonne idée ! J'irais chez elle tout à..."
"Demain."

Hideaki imposa un repos forcé à sa turbulente fille. C'était presque comme si elle ne se rendait même pas compte que ses os avait littéralement été  brisés en deux ? D'où tirait-elle une telle vitalité ? Le patriarche Aburame sourit néanmoins doucement en envoyant la minuscule chuunin se coucher. Hako avait beau faire la fanfaronne, bientôt ses onguents anesthésiants allaient cesser de faire effet. Hideaki avait beau avoir fait de son mieux pour la soigner, on ne récupérait pas d'une telle blessure comme ça... Cette nuit et les jours suivants n'allaient être que souffrance pour le lutin vert de Konoha...
Peut-être que ça lui apprendrait l'humilité et la modération. Le père de Hako pencha légèrement la tête sur le coté, réfléchissant à cette idée. Non, probablement que non.

Le ninja médecin quitta son bureau pour retrouver sa femme qui s’affairait aux fourneaux et la rassurer sur le sort de leur insupportable rejeton.
Hideaki ne put s'empêcher de se vanter un peu, expliquant à sa femme la soudaine passion de leur petit démon aux yeux verts pour l'étude théorique des arts du clan et de la science des kikaichuu.
La mère de Hako, ancienne Inuzuka était parfois plus terre à terre que son mari et connaissait un peu trop bien sa fille.
"... Elle veut améliorer sa communication avec ses insectes ou ses clones ?"
"C'est ce que j'ai cru comprendre. Peut-être que je pourrais l'introduire auprès de quelques amis au laboratoire qui étudient les phéromones des kikaichuu et..."
"Tu te rappelles la dernière fois que Hako a voulue améliorer des techniques Aburame ? De clonage, notamment ?" persifla Kagome, hésitant entre l'amusement et l'inquiétude.
Le visage d’habitude si stoïque de son mari pâlit alors qu'il se remémorait l'invasion chaotique des Chibi Mushi Bunshin.

Même si la nuit avait douloureuse avec son bras en écharpe, cela n'empêche évidemment pas Hako de bondir hors de son lit dès l'aube.
La cavalcade dans les escaliers réveilla évidemment ses pauvres parents qui, comme depuis des années, tirèrent au sort le malheureux qui irait tacler leur turbulent rejeton pour l'obliger à s'asseoir cinq minute et prendre une petit déjeuner décent. En le mâchant.

Ce fut Hideaki qui hérita de la corvée, comme bien trop souvent à son goût (il soupçonnait sa femme de tricher au janken avec quelque technique secrète Inuzuka... Pouvait-on renifler un symbole manuel ?).
Par chance (enfin...), son agité de fille galérait un peu à s'habiller, se laver et engouffrer comme une petite goinfre sa nourriture avec son attelle.
Soupirant, le patriarche Aburame examina la blessure du lutin vert de Konoha, s'extasiant comme toujours (mais en silence, il ne faudrait pas l'encourage à prendre encore plus de risques) devant les incroyables facultés de récupération de sa fille.

Lui essuyant sa frimousse poupine avec un chiffon, il prodigua les habituelles (et sûrement bientôt oubliées) appels au calme, à la modération et à la politesse.
"Même si elle t'a déjà prodiguée ses conseils et a généreusement supervisé ton entraînement à plusieurs reprise, tu dois comprendre que Reihai-sama est une ancienne et fort respectée figure du clan. Ne la dérange pas. Soit aimable et pas trop impatiente et ne l'ennuie surtout pas avec des questions oiseuses. Elle est Aburame : elle a la bêtise en horreur et... l'âge n'a pas particulièrement enjolivé sa patience."
Hako promit, bien sûr. Mais ses yeux d'émeraudes pétillants d'excitation montrait bien que ça entrait par un oreille pour ressortir par l'autre...

Hideaki soupira : il fallait espérer que sa bouillante progéniture ne fâche pas un membre aussi éminent du clan Aburame...
Non pas qu'il se soucie du fait de perdre la face ou sa crédibilité auprès des hautes instances du clan : les Aburame étaient trop pragmatiques et réfléchit pour ça. Même si ses collègues ne le montraient pas, en bon flegmatiques du clan, ils le jugeaient évidemment un peu excentrique en raison de son mariage avec une ex-Inuzuka. Que son rejeton hybride soit surexcités et intenable était un autre problème. Et encore, Hako s'était beaucoup améliorée depuis qu'elle faisait équipe avec Hyûga Yume, la seule kunoichi qui apparemment arrivait à lui mettre un peu de plomb dans la cervelle.
Ce qui chagrinait plus Hideaki, c'était le risque que sa turbulente fille dérange la vieille Reihai-sama. Hako pouvait se montrer si... envahissante, surtout quand elle avait une idée derrière la tête.

Évidemment, la kunoichi vert-pomme jaillit hors de la maison comme un boulet de canon à peine le petit déjeuner expédié. En la voyant se précipiter vers l'imposant manoir de l’ancêtre Aburame, Hideaki ne put s'empêcher de sourire discrètement.
Hako avait bien grandit. Enfin, pas physiquement (cela commençait d'ailleurs à vaguement l'inquiéter), mais elle était désormais une chuunin de Konoha de plein droit.
Alors que le soleil se levait à peine, Hideaki réalisa que sa fille avait désormais le même grade que lui dans la hiérarchie militaire de Konoha.
"Les enfants grandissent si vite..." souffla-t-il, alors que son esprit analytique Aburame peinait à assimiler cette information et ses conséquences.

Malgré son bras cassé, Hako tambourinait sans ménagement devant la porte magistrale du fief de l'antique Aburame Reihai, trépignant sur place et ayant en effet totalement oublié les notions de politesse inculqué par son père.
La porte fini par s'ouvrir d'un moment à peine un peu trop sec (l'équivalent d'une ouverture tonitruante et rageuse chez un Aburame), révélant la silhouette longiligne et sèche de Yûto, un chuunin peu amène (et, selon Hako, à l'air toujours constipé) qui servait souvent d'aide de camp à l’ancêtre.
"Évidemment." laissa tomber (faussement platement) le rigide shinobi Aburame en lorgnant d'un air un poil méprisant le lutin vert de Konoha. Derrière ses épaisses lunettes noire, son regard tomba sur le bras en écharpe de la kunoichi vert-pomme.
"Évidemment." répéta Yûto, sentant poindre une longue journée.

Il s'était déjà entraîne ensemble et tant bien que mal, Yûto lui avait enseigné la technique des Kuroi Shokusu malgré leurs... différences de vue sur le monde.
"Je suppose que tu n'as ni rendez-vous, ni la moindre idée de l'heure ?" laissa tomber froidement le rude chuunin qui continuait à ne pas porter la kunoichi vert-pomme dans son cœur. Trop agitée. Trop instable. Trop... imaginative.
"J'imagine qu'il s'agit d'Hako ?" lança alors une voix éraillée en provenance du jardin. "Fais-la entrer."
Ravie, le minuscule Aburame ne se le fit pas dire deux fois et pénétra dans le domaine avant même que Yûto puisse réagir ou protester.

Sa canne à coté d'elle, Reihai buvait lentement son thé accompagné de quelques gâteaux de riz, tout en contemplant son jardin zen sec, baigné par la lueur de l'aurore.
Elle ne put s'empêcher de sourire un peu en voyant débouler en sautillant le lutin vert de Konoha, escorter (plus ou moins contre son gré) par le chuunin pète-sec.
Hako offrait un délicieux contraste, non seulement avec l'autre chuunin, mais aussi avec les pierres sèches savamment ordonnées et le gravier blancs ratissés avec soin en motif précis.
Elle était si... vivante. Organique. La minuscule Aburame paraissait... étinceler, comparer à ses mornes roches ou même à son garde-chiourme bien trop rigide (il laissait quand même vaguement percevoir son agacement).

"Reihai-sama, je ne suis pas sûr que..." protesta évidemment Yûto, brandissant déjà un petit calepin où était noté l'emploi du temps et les obligations de l’ancêtre Aburame dans une écriture serrée et précise de maniaque.
"Yûto-san... Quand vous aurez mon âge, vous apprendrez à bénir les surprises. Mortelles sur le champs de bataille, elles illuminent aussi parfois les journées mornes de l'automne de votre vie. Je vous fais confiance pour décaler quelques rendez-vous afin que je m'entretienne avec cette jeune pousse du clan. Elle l'a méritée, voyez-vous..."
Hako se rengorgea de fierté alors que la vieillarde lui faisait signe de s'installer à coté d'elle. L'antique Aburame faisait sans nul doute référence à sa qualité de major de promotion glané de haute lutte dans le premier examen chuunin international avec Uzushio, pour la plus grande gloire de Konoha et du clan Aburame.

Yûto le comprit aussi et après s'être incliné profondément face à Reihai, il se mit à barrer des lignes sur son calepin.
Et à la surprise de Hako, il lu dédia un petit moment de menton où perçait une certaine reconnaissance, voire une certaine fierté.
"Il est vrai que ma brillante élève s'est splendidement illustrée. Je m'en vais porter quelques missives." laissa tomber le chuunin d'un ton un poil moins rude que d'habitude. Il ne put cependant pas s'empêcher d'essayer de recadrer la trop enthousiaste kunoichi. "N'ennuies pas trop Reihai-sama, je te pris."
"Bon, Hako, qu'est-ce qui t'amènes de si bon matin ? L'aube et les nuits courtes sont l’apanage des vieilles gens comme moi..." ricana la vieillarde une fois que son aide se fut retirer pour bouleverser son planning si soigneusement conçu.

Avec force gestes (se faisant mal au passage, ce qui amena en plus moult grimaces) et un flot de paroles, Hako entreprit d'expliquer son "problème" à l’ancêtre de son clan.
Reihai sirotait son thé, passant lentement au tamis de son esprit acéré malgré les ans, les propos tumultueux de la jeune chuunin. Écouter Hako revenait à se jeter dans un torrent. Mais c'était tout autant rafraîchissant : l'enthousiasme parfois brouillon du lutin vert de Konoha était terriblement contagieux et lui sortait le nez de ses incessants rapports et réunions pesantes.
En présence de la kunoichi vert-pomme, Reihai ne se sentait plus vénérable. Autant au sens de vieille que de la douce mais suffocante révérence que les autres Aburame lui montrait.
Hako ne la voyait pas comme quelque sainte relique un brin poussiéreuse ou un antique oracle à consulter.

"Si j'ai bien compris, tu cherches un moyen d'égaler la maîtrise du champs de batailles et des perceptions que confère le Byakugan ou le Sharingan ?"
"Ouais ! Lors du tournois de l'examen chuunin, j'ai eu beau employer toutes mes ruses et mes meilleures techniques, j'ai pas pu battre Yume... Et même si j'ai fini par triompher de Kaori, j'en ai chier contre ses fichus pupilles magiques ! Oh pardon..."
"Il n'y a pas de mal, affronter un Uchiha fait souvent cette effet là." rétorqua joyeusement la vieillarde avant de s'autoriser un rire caquetant. Voilà encore une chose qui rendait Hako si lumineuse comparée aux autres Aburame. Elle ne prenait pas de gants et arrivait même à la faire rire. Une chose précieuse et inhabituelle chez les Aburame.

Reihai prit son temps pour réfléchir, analysant la situation et les demandes de la jeune kunoichi si enthousiaste.
Normalement, un Aburame l'aurait rabrouée, taxant ses idées et ses projets de folie.
"Il n'existe hélas pas à ma connaissance de technique à même de réaliser des exploits similaires à ceux des dôjutsu légendaires de nos alliés..." affirma d'un ton morne l’ancêtre Aburame. Immédiatement, le lutin vert de Konoha sembla se dégonfler, effroyablement déçue.
Néanmoins... C'était Hako. Normalement l'imprévu, l'improbable et l'impossible ne lui faisait pas peur. Reihai se tut, volontairement, laissant la douche froide de ses propos sans appel doucher la kunoichi vert-pomme. Comment allait-elle réagir ?

"... Et bien, s'il n'en existe pas, ça veut dire qu'il faudra que j'en créai une !" s'exclama gaillardement la minuscule chuunin, relevant la tête et brandissant bien haut le poing. Elle grimaça, ayant aussi bougé son bras cassé dans son enthousiasme.
Reihai sourit derrière sa tasse de thé. Voilà pourquoi Hako irait sans doute plus loin que le trop terre-à-terre Yûto. Peut-être directement à la tombe, mais rien ne l'arrêterait.
Et rien que pour cela, la vieillarde décida, à nouveau, de l'aider.
"En effet. Bon, racontes-moi tout ce que tu as déjà tenté et tes idées... Deux cervelles valent mieux qu'une pour s’atteler à pareil problème : je vais t'aider de mon mieux."
Les yeux d'émeraudes de Hako étincelèrent d'enthousiasme, de respect accompagné d'un poil de surprise et même... d'amour pur. Reihai n'était pas n'importe qui dans le clan, même une kunoichi aussi obtuse et un brin pariah comme elle le savait. Ce voir ainsi accorder son aide, son temps si précieux, était un insigne honneur.
Immédiatement, la jeune Abirame recommença à babiller et décrire ses expériences avec forces gestes et même bruitages incongrus qui firent de nouveau sourire la vieille femme.

"Yûto !" s'écria l’ancêtre, convoquant d'un prompt shunshin son aide favori qui s'agenouilla immédiatement. Le chuunin garda une face de marbre, mais il pressentait les ennuis... C'était toujours le cas quand le lutin vert de Konoha était impliqué.
"Annules tous mes rendez-vous de la semaine. Non, du mois. J'ai du pain sur la planche. Les tiens également : nous avons du travail."
Est-ce qu'un ninja superbement entraîné du clan Aburame pouvait mourir d'une attaque cardiaque ou d'une crise d'angoisse ?

"Certainement." siffla à grand peine le chuunin, se faisant violence pour conserver le calme de ses traits marmoréen. Tout son planning était à jeter ! Qu'allait dire les autres membres du clan ?! Certains attendaient une audience avec Raihei-sama depuis des mois ! Est-ce qu'il pourrait évoquer une maladie ? La vieillesse ? Non, il ne fallait pas faire passer Raihei-sama pour une démente ou une mourante... L'excuse de l'indisposition ou du malaise ne passerait pas : le clan et Konoha disposait de bon médecin, surtout depuis la prise de pouvoir de la Nidaime Hokage... Et les membres influents du clan se presserait au portail pour prendre des nouvelles de leur vénérée ancêtre...
"Puis-je... savoir ce qui motive... ce changement de programme ?" grinça Yûto, la panique dans ses yeux heureusement masqués par ses lunettes noires.
Comble de l'horreur, ce fut Hako qui lui répondit, avec un hochement de menton appréciateur et bien trop tolérant de Raihei-sama.
"Nous allons réaliser l'impossible !"
"Nous allons étudier le ninjutsu et les arcanes de notre clan pour que notre jeune amie puisse développer ses talents de shinobi."
Pitié, qu'on l'achève !

Les premiers jours de ce projet calmèrent néanmoins un peu Yûto. Le chuunin avait beau être débordé à force de rédiger lettre d'excuses et d'aller à des entretiens où il passait son temps à s'incliner profondément, l'ambiance studieuse du manoir était plaisante.
Bien sûr, Hako était insupportable, bruyante, indisciplinée et irrespectueuse. Son bras cassé l’obligeait cependant à se ménager (au moins un petit peu), aussi suivait-elle les conseils de son père et de Raihei-sama, se concentra à l’étude de rapports des scientifiques Aburame.
Autant le lutin vert de Konoha les trouvait (ouvertement, cette gosse n'avait aucun sens du tact) chiants, autant Yûto (souvent honteusement utilisé comme bibliothécaire et garçon de courses) les découvrit comme passionnant.
Bien qu'intellectuel dans l'âme, le chuunin était surtout un combattant de terrain, un pur shinobi qui usait des arcanes des Aburame pour abattre les ennemis du clan et de Konoha.
Yûto se rendit compte qu'instinctivement il en était venue à concevoir un certain mépris pour les Aburame qui restait "à l'arrière", comme les scientifiques, les éleveurs d'insectes ou même les shinobi qui préféraient la théorie et la sécurité d'un laboratoire souterrain du clan.
Comme par exemple le père de l'affreux trublion vert-pomme.

Mais après quelques jours à lire un nombre incroyable de leur publication savantes et reconnaissant ça et là des théories qui avaient conduit à l'amélioration des souches de kikaichuu ou des techniques Aburame, ces a priori le rendirent honteux.
Allez savoir comment, Reihai-sama perçu ce changement de paradigme chez son apprenti, qu'elle salua d'un discret sourire. L'avait-elle plannifié ?
Hako quant à elle, peinait. Il était visible que la kunoichi vert-pomme n'était pas une pure chercheuse, ni même une intellectuelle. Trop agitée, trop facilement distraite... Et il fallait bien le reconnaître, la plupart de ces écrits savant dépassaient de loin ses maigres connaissances.

Aussi, Yûto (sous la houlette bienveillante et observatrice) pris les choses en main, explicitant et simplifiant les rapports pour la minuscule Aburame.
Il prit contact avec son père et alla lui-même rencontré ses collègues laborantins et les chercheurs qui travaillaient sur les phéromones et la symbiose avec les insectes du clan.
Rapidement, ils furent plus que trois à se retrouver au manoir de Reihai-sama pour décortiquer d'obscurs écrits scientifiques ou analyser de vieux rouleaux de techniques secrètes du clan.
Naturellement, les talents organisationnel de Yûto, allié à l'enthousiasme juvénile de Hako et à la sagesse et l'influence de Reihai-sama menèrent bien vite à la formation d'un petit groupe de travail informels. Deux chercheurs du clan le rejoignirent à demeure : Aburame Kazutoshi, un homme entre-deux âge à l'embonpoint digne d'un Akimichi (et qui aimait s'entendre pérorait) et Aburame Mayu, une jeune fille qui avait encore des traces d'acnée sur le visage, timide mais avec une intuition et une passion effarante (quand il s'agissait d'insectes).

Néanmoins, malgré l'épluchage d'une quantité effroyable de rapports et de rouleaux de techniques secrètes du clan, le "projet" n'avançait guère. Pas du tout, en fait.
"C'est irréalisable. La transmission phéromonique est trop lente. Le traitement des données prend bien trop de temps pour une utilisation au combat." grondait Kazutoshi en rejetant une fois de plus les plans des autres.
"P-p-peut être qu'en-en p-préparant le champs de-de bataille à l'avance..." balbutia mollement Mayu, qui avait du mal à imposer ses idées et sa présence dans le groupe.
"Cela ne résoudrait pas le problème de la transmission ! Et sans elle, pas de réactivité ! Et donc d'utilité durant une bataille entre shinobi..."
"C'est sûre, quand j'affronte Yum-Yum, ça ne dure que quelques instants." grogna Hako, qui faisait de son mieux pour participer aux discussions malgré tout.
"Plutôt que de tenter d'améliorer la vitesse de réaction et de traitements des kikaichuu eux-même, nous pourrions essayer d'amplifier les phéromones et la propagation de celles-ci grâce au chackra ?" suggéra la vieille Reihai, cependant dubitative. Elle était quasiment sûr cependant qu'il existait des ninjas qui avaient développés des techniques similaires, mais il lui semblaient bien qu'ils avaient périt lors des guerres et que leurs techniques secrètes étaient tombés dans l'oubli...
"J'ignore si c'est possible. Peut-être avec le Fûton..."
"Mais j'y connais rien à ça, moi ! Je galère déjà avec le Dôton..."
"Hako-chan, c'est p-pour la Science et le c-clan que nous travaillons... Même si t-tu ne p-peux pas en bénéficier, d'autres, peut-être..."

Yûto servait le thé en réfléchissant. Il s'était jusqu'à présent montré plutôt discret dans le groupe d'étude, se contenant de "régler les problèmes d'organisation" et d'aller quérir les documents désiré par les scientifiques et Reihai-sama.
Et puis, il n'aimait guère travailler avec l'insupportable lutin vert de Konoha.
Néanmoins, après quelques jours, il s'intéressait de plus en plus au problème et se prenait au jeu de ce projet fou.
"Et si nous changions d'approche ?" suggéra-t-il donc, presque par réflexe. Les regards intrigués de l'éminente (moins Hako) assemblée convergèrent soudain sur lui. Le chuunin déglutit, mais se montra digne de son rang et du clan Aburame, voulant apporter sa contribution et il poursuivit sans coup férir.
"Laissons tomber la synchronisation phéromonale avec une couverture d'insectes-espions du Mushigan, du moins pour l'instant." proposa-t-il en prenant son courage à deux mains pour exposer ses idées. Diable que le regard d'émeraude de la kunoichi vert-pomme était inquisiteur !
"Il existe d'autres sens. Les abeilles par exemple, communique il me semble par des danses complexes. Nous pourrions creuser cette idée. Qui sait si nous ne pourrions pas concevoir un ensemble de signaux visuels rapides que s'échangeraient par exemple des clones et leur original, lui permettant d'anticiper les actions ennemis..."
"Hmmmm... Trop hasardeux à mon avis. Et toujours aussi lent."

Le chuunin ne se laissa néanmoins pas démonter et déposa sur la table divers rouleaux, certains fort anciens.
"Même sans cela, je pense qu'il existe d'autres solutions pour conférer à un Aburame une vitesse de réaction et une capacité d'anticipation digne du Sharingan ou du Byakugan. Ou presque. J'ai trouvé diverses informations qui nous permettraient peut-être d'y parvenir..."
Hako était à la fois ravie et un poil méfiante : elle n'aimait guère Yûto et ne comprenait pas vraiment pourquoi le rigide chuunin essayait à présent de l'aider, surtout en faisant dérailler les idées du groupe.
Kazutoshi était dubitatif, mais depuis le début, c'était le sceptique du groupe, l'avocat du diable.
Mayu était quand à elle visiblement intriguée, bien que mal à l'aise face au chuunin (Reihai savait que ses hormones de jeune femme célibataire n'y était pas pour rien : Yûto était plutôt bel homme, bien que dans le genre froid, et d'un âge proche de celle de la jeune et timide scientifique).

"Nous écoutons tes idées." déclara la vieillarde pour l'encourage, ravie que son apprenti se mette enfin en avant et se risque à exposer ses propres recherche.
"Dans le carnet n°17, vous trouverez des rapports de mission et expérience d'Aburame Kanade, une des première utilisatrice extrêmement douée de l'Avatar de l'Essaim. Son style de combat est décrit comme une véritable gémellité entre elle et son double. Comme si elle était une seule personne dans deux corps."
"Une s-symbiose a-absolue ?"
"Ou juste des racontars enjolivés glorifiant les ninjas du passé... Pour un observateur peu avertit, la simple utilisation d'une technique aussi complexe et parfaite de clonage pourrait conduire à cette interprétation..."

"Dans le rouleau n°23, vous trouverez des résumés des travaux d'Aburame Kouji, qui essaya de former un véritable réseau de transmission à partir de kikaichuu. Il a obtenu des résultats étonnants, permettant à deux ninjas du clan de partager leur sens. Hélas, ces expériences n'avaient aucune praticité au combat, vu qu'il fallait laborieusement connecté de véritable files d'insectes, bien trop fragiles en plus, entre deux ninjas... Mais ses travaux ont le mérites de prouver qu'un telle transmissions d'informations est envisageable..."
"Mmmmmhhh... Je ne vois pas où cela nous mène..."
"Enfin, notez ce rouleau, plus récent: un de nos ninjas a eut la chance de voir combattre à Baransu un marionnettiste de Suna. D'après le rapport, ce sunajin pouvaient utiliser des sortes de fils de chakra pour manipuler non seulement ses pantins, mais également des civils ou des alliés, leur permettant d'esquiver des assauts impromptus..."
"Il est p-peut-être possible de répliquer ça a-avec de le soie de Shôkaichu. A-avec des Avatar de l'essaim surveillant le champs de b-bataille et utilisant la s-soie pour tirer leur maître hors de danger..."
"Génial, devenir un pantin, non merci..." grogna Hako, peu emballée. "En plus, je ne dispose pas de cette souche et j'pense pas qu'on puisse attaquer Suna pour voler leurs techniques louches... Et pour avoir un bon visuel d'une baston, faudrait genre quoi ? Trois ou quatre Avatars ? On tomberait vite à cours de chackra..."
"Pour une fois, Hako marque un point."

"... Enfin, il y a une vieille légende à laquelle sont toujours confronté les entomologistes lors de l'étude d'insectes sociaux..."
"Ah, oui, cette idée d'un esprit de la ruche. Un conscience globale de la colonie. Foutaises."
"Ou une petite exagération... Mais ne dit-on pas qu'il n'y a pas de fumée sans feu ? Les kikaichuu et les souches d'insectes soigneusement cultivées par le clan Aburame sont un peu plus que des insectes ordinaires. Ils ont une relation forte avec le chakra. Le fait qu'ils aient une espèce de conscience globale est envisageable."
"Admettons. Admettons aussi que nous trouvions un moyen de communique efficacement avec cet esprit de ruche. Est-ce que cela serait utile pour résoudre notre problème ? Je doute qu'un petit nuage d'espion du Mushigan est une conscience particulièrement développée..."

Les adultes continuèrent d'échanger un moment leurs idées, la plupart négatives.
Hako n'écoutait plus vraiment, se balançant d'avant en arrière en réfléchissant. Cela attira le regard curieux de Reihai, qui sourit : la kunoichi vert-pomme était en train de concocter une de ces idées dont elle avait le secret.
"C'est ça. Yûto a trouvé ! La vision et l'ouïe plutôt que l'odorat et les phéromones. Ou en plus. C'est plus réactif." laissa tomber la minuscule Aburame en bondissant sur ses pieds pour faire quelques kata afin de se défouler. Hako réfléchissait mieux dans l'action.
Tous les adultes la regardèrent, certains avec consternation, d'autres avec surprise, dont Yûto qui trouvait une alliée pour ses idées.
"Des clones d'insectes, mais partageant leurs sens avec leur maître via cette espèce d'esprit de ruche qui les relierait mon essaim intérieur... S'ils sont assez disséminés sur le champs de bataille, j'aurais une vision partagée du combat. Ce serait presque aussi bien que le Byakugan et me permettrait peut-être d'esquiver ou d'attaquer aussi bien qu'un détenteur du Sharigan ! Génial ! Merci Yûto !"

Reihai sourit alors que son disciple rougissait légèrement en marmonnant qu'ils ne s'agissait que de théories.
En bon rationaliste et avocat du diable, Kazutoshi s'empressa de protester. Au début. Mais même lui n'était pas immunisé au charme passionnée du lutin vert de Konoha et à ses idées inconcevables.
"C'est ridicule ! Une telle communication avec des clones d'insectes ou même des kikaichuu de son essaim est impossible..." commença le scientifique bedonnant, avant de soudain se prendre le menton dans ses mains, perplexe. Hako était trop enthousiasme pour être facilement rabrouée et son entrain était contagieux, forçant le chercheur à revoir ses idées pour les contrer... Et découvrant par la même occasion des solutions inattendues. "Les kikaichuu ont une certaine perception du chakra, pour chasser leurs proies. Peut-être qu'avec une pulsation encodée, calibrée, un échange est possible... Non, non, ce serait de la folie et d'une complexité effroyable, sans parler du chakra mobilisé... cela risquerait d'être aussi délétère que des kai séquentiels exécuté au hasard... C'est un coup à se griller le système circulatoire du chakra..."
"J'ai toujours trouvé que M'man combattait avec une synchronisation parfaite avec Yama." intervint alors Hako, songeuse. "Vous pensez que les Inuzuka ont une espèce de lien avec leur chien via le chakra ? Dommage, elle refusera sans doute de me le dire, car c'est secret... Mais j'pourrais p't'être demander à Sora-senseï ! Cela doit être un peu pareil chez les Inuwashi, avec leur aigle ! Et eux, ils sont du village..."

La majorité des adultes en restèrent bouche-bée, une première pour la majorité d'entre-eux, de marmoréen Aburame. Une piste. Une idée. Un nouveau paradigme sur la façon de travailler avec les kikaichuu. D'outils à partenaires. Une extension de la symbiose.
Tous dévisageaient le lutin de Konoha, qui semblait déjà complètement convaincue qu'elle allait pouvoir réussir cette folie et créer une technique nouvelle et incroyable.
Reihai souriait doucement. Elle l'avait envisagé depuis le début : Hako était le détonateur, le stimulus qu'avait besoin le clan. Cette expérience, cette hybride allait apporter gloire et vigueur au clan Aburame.

La journée s'écoula, fiévreuse pour le groupe d'étude soudain redynamisé. Des schémas, des tests furent deviser, des plans tracés, des projets d'études mise en œuvre pour voir si l'idée de la kunoichi vert-pomme semblait réalisable. Les experts allaient construire peu à peu la technique, à Hako de la mettre en pratique.
Reihai dut faire preuve d'autorité pour chasser le lutin vert de Konoha et les chercheurs trop enthousiastes afin qu'il prennent un peu de repos et ne se tuent pas à la tâche.
Ils avaient le temps : Hako ne pourrait de toute façon rien tenter avec un bras cassé.

"Yûto, un instant." ordonna l’ancêtre, alors que son disciple s'apprêtait à se retirer une fois les visiteurs du manoir partis. "J'ai quelques documents à te dicter."
"Bien, Reihai-sama."
"Il est temps de lever la restriction qui pèse sur Hideaki et sa famille. Contacte qui de droit. Rédige une lettre à laquelle j’apposerai mon sceau. Que dès demain Aburame Hideaki et Aburame Kagome soit de nouveau autoriser à se reproduire. L'expérience est un succès."
Malgré lui, Yûto déglutit, s'attirant un regard perçant de la part de la vieillarde.
"Tu doutes de mon jugement ? Tu crains que cela passe mal auprès des conservateurs du clan ?"
"... Pas vraiment. Je me demandais juste si c'était bien prudent d'en... concevoir d'autres comme elle. Une seule est déjà épuisante à gérer."
Aburame Reihai éclata de rire, une fois de plus.

Après des jours de recherches laborieuses, de copieuses engueulades entre spécialistes (et Hako, la jeune Aburame ne pouvait s'empêcher de se mêler de tout) et moult nuits blanches au manoir de la vieille Reihai, le groupe d'étude improvisé avait fin par accoucher dans la douleur d'une proto-technique suivant les desiderata du lutin vert de Konoha.
D'un commun accord, l’ancêtre Aburame, Yûto et les scientifiques laissaient la jeune chuunin être en charge des tests sur le terrain.
Au moins comme ça, elle leur lâchait la grappe.

L'idée était simple, la mise en place effroyablement compliqué. Hako devait amplifié l'échange de phéromones entre ses insectes, tout en générant en continue une pulsation de chakra selon un rythme précis que les kikaichuu pourraient détecter mais surtout interpréter. Et y répondre de la même manière.
Très vite, il apparut que de banal insectes-espion du nuage discret et peu dense du Mushigan ne suffisaient pas pour une tâche aussi complexe.
De fait, le groupe d'étude se plongea plutôt dans la synchronisation des perceptions de clones d'insectes avec leur créateur.

Hélas, jusqu'à présent, toutes les tentatives de symbiose sensorielle entre Hako et ses doubles avaient échoué.
Le lutin vert de Konoha bondissait au milieu de ses doubles dans une valse maladroite, esquivant à grand peine les coups de Yûto, l'autre "volontaire" pour ce programme d'entrainement. Il faut dire que la minuscule Aburame avait tenu à se bander les yeux "pour ne pas fausser l'expérience"...
Hako se concentrait donc sur ses tentatives de liaison à un supposé esprit de la ruche pour se synchroniser avec ses doublure, aussi se focalisait-elle essentiellement sur l'esquive et la défense.
Des esprits mesquins auraient peut être fait remarquer que Yûto n'avait accepté de faire le cobaye que pour rosser la kunoichi vert-pomme...

Comme toutes les dernières tentatives de la petite Aburame, le combat factice se termina abruptement.
Yûto se glissa doucement dans un angle imprévu, sans même prendre de précautions particulières, et expédia la jeune chuunin dans une mare décorative du jardin zen de Reihai.
Hako cracha de l'eau, arrachant son bandeau d'un geste rageur pour darder un regard colérique sur l'autre Aburame qui fit mine de rien.
"Encore raté ! C'est à devenir chèvre ! On recommence ! J'y suis presque, je le sens..."
"Non, tu dois faire une pause." intervint l’ancêtre Aburame en appuyant ses arguments par un coup de canne sur le crâne épée du lutin vert de Konoha. "Yûto, va préparer le repas. Quelque-chose de consistant pour caler Hako : elle a dépensé ses forces sans compter. Et pour Kazutoshi-san également. Son esprit travaille mieux une fois le ventre plein."

Le chercheur Aburame à l'embonpoint prononcé réussit à grand peine à ne pas rougir, mais ne nia pas.
Assit en tailleur sur un coussin, il était en sueur. Autour de lui s'étalait unb véritable chantier, normalement indigne d'un méticuleux Aburame : pléthores d'études et autres ouvrages savant. Doté de talents sensoriels poussés, Kazutoshi devait en plus monitorer l'utilisation du chakra par la bouillante kunoichi.
"La synchronisation ne s'effectue pas. Bien vite, la précision de Hako-chan dans la maîtrise de son chakra s'effondre quand elle est... emportée par le flux du combat. Notons que ce serait probablement le cas de tout le monde. Je le dis depuis le début : cette idée n'est pas réaliste..." pontifia le scientifique, se passant une main lasse sur son visage désormais doté d'une barde de trois jour et d'une moustache pathétique et râpeuse.

Kazutoshi passait son temps à maugréer, à protester, se montrant sceptique et adorant jouer à l'avocat du diable... Mais c'était aussi l'un des membres du groupe d'étude qui s'était investit le plus dans ce projet, travaillant avec un acharnement forcené. Il n'avait pas arrêté de bosser, d'éplucher rapports, rouleau de techniques secrètes et études les plus obscure du clan jour et nuit, les compilant, devisant des plans et des transformant les théories fumeuses en application pratique. La majorité de la technique que la jeune chuunin essayait de mettre en œuvre était issus de ses recherche.
Mais ce bourreau de travail s'épuisait et affichait désormais un aspect négligé un brin indigne d'un stoïque Aburame. Chaque mains, ces condisciples semblaient s'écarter un peu plus de sa masse adipeuse un rien... odorante.

"Nous sommes désolé maîtresse... Cela n'a pas fonctionné." s'excusa platement l'un des Mushi Bunshin.
"Ce n'est que partie remise ! J'ai sentit un... huuum ! Ou un waaaahaha qui raisonnait en moi !" s'exclama bruyamment un autre des doubles du lutin vert de Konoha.
"C'pas grave les filles, on va finir par y arriver..." affirma la minuscule Aburame en essorant ses vétements froufrouteux.
Observant la jeune chuunin, la timide Mayu penchait la tête sur le coté, affichant un air pensif.
"C'est-est f-fascinant... Je v-veux le réalisme de t-tes clones, Hako-chan..." balbutia la petite chercheuse. "Ils ont comme une p-personalité... distincte."
"Oh oui, je fais toujours ça ! Puis c'est utile : on peut discuter et échanger nos idées, comme ça..."

Les yeux de la scientifique Aburame s’écarquillèrent de surprise, soudain frappé par une idée.
"C'est p-peut-être ça le soucis ! En leur conférant une telle s-sorte d'originalité, tu i-induis un biais dans la s-synchronisation !"
La remarque attira aussitôt l'attention de Kazutoshi, qui se mit à griffonner frénétique en marmonnant dans sa barbe des insanités et oubliant même le copieux repas qu'était en train de servir Yûto.
"Elle ne peut décidément rien faire comme tout le monde !"

Sirotant son éternelle tasse de thé, la vieille Rehai sourit. Les Aburame qu'elle avait rassemblait dans ce groupe d'étude était chacun à leur façon hors-norme. Parfois même inadapté, comme la boulimie tant physique qu'intellectuelle de Kazutoshi, la timidité et le manque de confiance en soi de Mayu ou la rigidité sarcastique de Yûto. Sans parler de l'hyperactivité bondissante et joyeuse de Hako.
Mais, ensemble, petit à petit, ils faisaient progresser les arcanes du clan. Voilà qui était bel et bon.
Mais affreusement lent. Malgré son talent politique et sa réputation, la vieille conseillère savait qu'elle ne pourrait guère monopolisait plus longtemps ces jeunes talents au service de la lubie du lutin vert de Konoha.
Il fallait qu'un progrès décisif est lieu aujourd'hui.

Hako se jeta littéralement sur le repas servit par Yûto, qui soupira devant sa voracité manquant de manière.
La kunoichi vert-pomme enfourna sans grâce les délicieux (et coûteux) mets diligemment préparé par le disciple de Reihai, vida d'un trait sa tasse de thé brûlante, lâcha un rot sonore sans même s'excuser et bondit sur ses pieds, prêt à retourner à l’entraînement.
"Aller, on s'y remet !"
"... Barbare sans grâce, n'as-tu pas la moindre once de bonne manière ?" réprimanda vertement Yûto, laissant tomber le masque de sérénité Aburame pour afficher son dégoût.
"Oh, on va pas faire des chichi entre nous et il faut qu'on avance ! Je vais..."

Alors que la kunoichi vert-pomme se levait déjà de table pour aller convoquer de nouveau clones d'insectes, Reihai venait de lui faucher ses petits jambes du coup de canne bien sec.
Bien que la vieillarde soit consciente de l'urgence de la situation (bien plus que la frivole petite Aburame qui ne voulait qu'une technique au plus vite), Reihai savait que parfois il fallait se poser pour faire une pause et réfléchir.
"Rassieds-toi et manges correctement, jeune fille !" ordonna l’ancêtre d'un ton glacial qui ne souffrait d'aucune discussion. "Non seulement tu as épuisé tes forces, mais également ton chakra et ton intellect. La précipitation ne mène à rien. Ce sera un repas complet suivit d'une sieste..."
"Maiiiis !" protesta Hako, qui n'avait visiblement pas reçu le mémo comme quoi on ne répliquait pas à une légende vivante du clan comme ça. "J'suis encore en forme ! Et j'peux prendre une pilule de chakra au besoin..."
"H-Hako-chan... Ce... C'est une m-mesure d'urgence..." intervint Mayu, visiblement inquiète. "L-les pilules de chakra sont t-toxiques. Et a-addictives. Tu risques d’abîmer d-définitivement ton s-système circulatoire du chakra..."
"Oh..."

La jeune scientifique au visage couvert de traces d’acné se fit un devoir d'expliquer en long, en large et en travers les risques de la consommation trop importante de drogues à sa jeune consœur.
Cela suffit à calmer Hako, qui bouda un peu mais revint partager le repas des autres Aburame, se montrant d'une politesse exquise (mais évidemment fausse), voire précieuse. Et elle accepta sans ronchonner (enfin, pas plus de dix minutes) d'aller se reposer un petit peu.
Preuve que quelque-part, Hako était vaguement consciente d'avoir abuser de ses forces.
Pendant ce temps, les adultes devisaient, modifiant la technique expérimentale, modifiant une fois de plus sa séquence de mudra et les phéromones d'ordres aux kikaichuu.
"Kazutoshi-san... Hako n'est pas la seule à dépasser les bornes à cause de son... enthousiasme." laissa tomber la vieille Reihai une fois qu'un consensus se fut dégager sur les révisions de la technique. "Allez prendre un bain et faire une sieste également. Cela vous fera le plus grand bien et évitera de... troubler les phéromones des kikaichuu... Oh ! Et pensez à vous raser : la barbe et la moustache ne vous vont pas. Vous ressemblez à cet étrange Uchiha dont s'était entiché Chô-sama."
Rougissant, l'adipeux scientifique obéit.

Plus tard dans l'après-midi, Hako était prête à reprendre l’entraînement, débordant d'énergie comme à son habitude.
"Dans cette session, je te demanderai de déployer un Avatar de l'essaim plutôt que de banal Mushi Bunshin." ordonna d'une voix grave un Kazutoshi rasé de près et portant des vêtements de rechange que le pauvre Yûto avait dû aller chercher chez lui. "Plutôt que la quantité, dans ce test nous allons préféré la qualité. Et comme Mayu-san l'a fait remarquer, essayes de ne donner aucune personnalité particulière à ton double..."
"Mais ce n'est pas drôle si c'est un poupée sans âme ! Il n'aura aucune initiative !"
"Les clones ne sont pas conçu pour prendre des initiatives, mais pour servir ! Néanmoins, je ne te demande pas d'en faire une coquille vide et décérébrée, mais juste qu'il soit toi le plus possible... T'en sens-tu capable ?"
Évidemment, Hako leva un pouce affirmé et dédia au roué scientifique un étincelant sourire plein de confiance en soi.
Kazutoshi était un scientifique doué : il avait compris comment fonctionner la minuscule Aburame. Il suffisait de lui présenter des défis plutôt que des ordres...

Yûto soupira : affronter le lutin vert de Konoha, même avec un handicap, était déjà pénible. Mais là, il allait devoir lutter contre deux d'entre-elle. L'Avatar de l'essaim était une réplique qu'on ne pouvait pas négliger en combat... En plus, afin de s'assurer d'une synchronisation parfaite, Kazutoshi-san avait interdit à la jeune chuunin de se bander les yeux. Yûto allait donc devoir se battre vraiment...
Il se mit en garde face à deux kunoichi vert-pomme au sourire de requin. Il y avait de la vengeance là-dessous. Dix contre un qu'elles allaient essayer de l'acculer vers la mare pour essayer de le pousser à la flotte...

Après quelques minutes d'un combat acharné particulièrement intense, Yûto fini par trouver une ouverte et se débarrasser de la minuscule chuunin aux habits colorés.
Alors que Hako pestait comme à son habitude, Yûto s'assit ou plutôt se laissa tomber au coté de Reihai. Il était en sueur et soufflait âprement, tellement épuisé qu'il n'affichait même plus son flegme Aburame.
"Elle t'a bien fait courir." constata d'une voix douce la vieillarde.
"J'l'aurais la prochaine fois !" jura en réponse la minuscule kunoichi, avant d'aller se rafraîchir, soutenue par son clone.
Le souffle court, Yûto ne répondit pas.
Ce n'était pas normal. Hako n'était qu'une toute jeune chuunin. Elle était minuscule ! C'était une vrai teigne et elle savait improvisé à loisir, mais elle manquait d'expérience ! Jamais il n'aurait dû galérer autant à la battre elle et son clone.

Cela fit réaliser à Yûto qu'il se passait quelque-chose. Tout comme Reihai l'avait prévue. Et les deux autres scientifiques étaient fort silencieux. Après avoir repris haleine, il se décida pour la franchise. Tant pis pour son ego meurtris.
"Cela a été un cauchemars ! Ses esquives, ses attaques... Ce n'était pas tout à fait normal, non ? J'ai dû me battre sérieusement !"
"En effet, j'observe Hako-chan depuis un moment et jamais elle n'avait montré autant d'anticipation ni de précision dans ses coups..."
"C'était c-comme regarder se battre des-des jumeaux."
"La synchronisation a débuté. Enfin !"
"Mais ce n'est pas parfait, loin de là." coupa Reihai, douchant l'enthousiasme des deux scientifiques. "...Mais c'est un progrès encourageant. Cette idée, ce rêve que l'on jugeait tous ici irréalisable... Il est désormais à portée de mains."

Hako revint et frissonna instinctivement quand soudain elle fut sous le regard scrutateurs de tous ces adultes, dont des légendes du clan ou des spécialistes émérites en kikaichuu.
"T-tu y étais presque, Hako-chan ! Je crois..." encouragea Mayu, se forçant sur la joie mais étant surtout curieuse. "T-tu as ressentit quelques choses de particulier ?"
"Oui, il nous faut un compte-rendu détaillé." ajouta Kazutoshi, déjà une plume à la main.
"...Euh... Je ne sais pas trop... Mais c'est vrai que j'étais en super forme. Mon style de combat n'a jamais été aussi fluide ! On se complétait à merveille avec l'avatar... Et par moment, c'était comme si je savais où Yûto allait frapper."
"Les sensations ! Décris les sensations ! Les odeurs, les bruits, les impressions visuelles, il faut tout noter !"
"... Galère  !"
Reihai sourit, se servant en silence une nouvelle tasse de thé. Vu les résultats, elle allait pouvoir se permettre de négocier un peu plus de temps pour conserver ce groupe de recherche si prometteur.

Même si le groupe d'étude entourant Hako (et ses folles idées) avait fait des progrès dans la création d'une nouvelle technique Aburame, il fallait désormais se rendre à l'évidence : voilà une bonne semaine qu'il n'y avait eut aucun progrès.
Malgré des débuts prometteurs de vague sensations partagée avec son Avatar de l'essaim, la jeune Aburame n'arrivait pas à pousser plus loin la communion avec son essaim.
Reihai avait mis tout son poids politique dans la balance pour maintenir le groupe d'étude sous sa férule, mais l'absence de résultat concrets se faisait pesant.
Mobiliser tant d'esprits Aburame pour une petite chuunin pas spécialement estimée dans le clan était compliqué. Des voix s'élevaient, considérant ce projet comme une chimère, un fantasme inutile.

Pourtant, les membres du groupuscule chargé d'étudier la chose en étaient certains : il se passait quelque-chose entre Hako et son clone. Une résonance.
Mais la kunoichi vert-pomme semblait incapable de pousser ça plus loin que de vagues sensations ou intuitions qui, parfois, lui conférait un avantage au combat.
Pire, c'est en fait Yûto qui semblait progresser, anticipant de mieux en mieux les frasques du lutin vert de Konoha en combat. Malgré la communion visible de la minuscule Aburame avec son double, il parvenait à s'adapter et à ma contrer de plus en plus souvent.
Bref : la technique de Hako ne semblait servir à rien une fois la surprise passée. Elle n'était pas optimale : le coût en chakra et la délicate synchronisation avec ses insectes ne valaient pas l'énergie dépensés. Les avantages, indéniables cependant, restaient trop légers face à la dépense et au risque.

Alors qu'une fois de plus (et de trop), la petite kunoichi et son double mordaient la poussière dans le jardin de la vieille Reihai, Yûto livra ses conclusion.
"Cela ne va pas." affirma le disciple de l’ancêtre Aburame de son ton docte habituel. Il livrait des faits, pas une opinion. "Une fois la surprise passée, ce n'est pas plus compliqué qu'affronter, disons, des jumeaux avec un excellent instinct. Il y a une coordination d'attaques et de défenses évidente, mais rien d'insurmontable. Je crains que cela ne vaille pas les efforts déployés."
"P-peut-être qu'utiliser l'A-vatar n'est pas une b-bonne option ?" intervint alors Mayu, la jeune scientifique qui avait été fort silencieuse depuis un moment. Plongée dans ses recherches, elle avait une personnalité assez effacée, qui se faisait facilement écraser par les trublions surexcités comme Hako ou le rude et négatif Kazutoshi. Mais d'eux-tous, c'était elle qui avait le plus de sensibilité et d'intuition, notamment en ce qui concernait les kikaichuu.

Bien évidemment, en bon avocat du diable autoproclamé,  Kazutoshi s'empressa de rembarrer sa jeune collègue.
"Nous avons déjà vu que de banal Mushi Bunshi s'avéraient être un frein à cette technique, voyons !"
La vieille Reihai claqua sa canne sur le sol, coupant la diatribe rageuse du chercheur barbu qui s'annonçait avant de dédier un coup de menton déterminé à l'Aburame balbutiante pour l'encourager à poursuivre et partager ses opinions.
"M-mais... Hako-chan a f-fait b-beaucoup de progrès dans la s-synchronisation..." osa donc continuer la jeune scientifique, hésitante. "Elle pourrait p-peut-être désormais faire de même avec des clones plus b-basiques. Et ceux-ci ayant une p-personnalité moins complexe, le-le feed-back serait p-peut-être plus clair et e-efficace."
"Et cela coûterait moins de chakra à Hako-chan. Essayons." conclut l’ancêtre Aburame avant de pointer sa canne vers la kunoichi vert-pomme. "Tu te sens assez d'attaque pour essayer ? Comment vont tes réserves de chakra ?"

Hako grogna en haussant les épaules en dissipant son Avatar de l'Essaim. Le lutin vert de Konoha était aussi (sinon plus) frustrée que le groupe d'étude et à ce stade elle aurait pu tout essayer pour créer une technique utile.
"Pas de soucis, j'ai encore pas mal de jus !" se vanta-t-elle (un petit peu), avant de signer quelques mudra et de convoquer de nouveaux doubles insectoïdes.
La minuscule Aburame exagérait un peu, mais pas tant que ça. A essayer encore et encore de mettre au point cette technique de synchronisation, elle avait appris peu à peu à mieux manier son chakra et ses insectes. Désormais, elle avait bel et bien le niveau d'un chuunin de Konoha de plein droit. Même Yûto le reconnaissait (à demi-mot et uniquement quand Reihai lui posait la question).
C'était presque étonnant pour une gamine de son âge, surtout une hyperactive peu connue pour sa concentration.
Mais quand Hako avait décidé de faire quelque-chose, elle le faisait à fond !

Même si ces derniers temps, elle avait surtout l'impression de patauger... Cet entraînement n'avançait pas.
Soupirant, elle composa une nouvelle série de mudra fort complexe, ceux que l'équipe avait soigneusement sélectionné pour invoquer la technique de synchronisation.
De son coté, Yûto fit jouer ses muscles (à son grand plaisir/déplaisir, il en avait gagné en affrontant la petite surexcité à froufrou), prêt à reprendre le combat.
Il n'en eut pas l'occasion.
"C'est biz..."
Hako s'effondra en gémissant, se tenant la tête. Ses quatre clones d'insectes churent sur leurs fesses, l'air hagard. L'un d'eux se décomposa même illico en une nuée de kikaichuu noirâtres. L'essaim ondula, visiblement confus.

"Qu'est-ce qui c'est passé !?" s'étonna aussitôt Kazutoshi, plus intrigué qu'inquiet pour Hako. Mayu se précipita quand à elle auprès du lutin vert de Konoha avec une trousse de secours. Elle avait fréquemment fait l'infirmière pour la kunoichi ou pour Yûto.
"Elle a surestimé ses réserves de chakra, évidemment." affirma avec un certain dédain cynique ce dernier, toisant son adversaire. Néanmoins, quand il constata que la jeune chuunin saignait du nez et étaient prise de convulsion, un air inquiet s'afficha sur son visage d'habitude marmoréen et il fut le premier à porter sa petite condisciple à l'intérieur du manoir.

Quelques heures plus tard, la kunoichi vert-pomme émergea péniblement, se trouvant allongée dans un futon de Reihai avec tout le groupe d'étude autour d'elle.
"Raaah... Putain de gueule de bois !" grogna le lutin vert de Konoha en se massant les tempes et en se redressant péniblement, chassant d'un geste les sollicitudes inquiètes de Mayu.
"Langage, jeune fille ! Hako, que c'est-il donc passé ?" questionna doucement la vieille Reihai. Après examen de la petite kunoichi par autant d'expert, ils n'avaient rien trouvé d'anormal dans son corps, ni dans ses réserves de chakra, qui étaient loin d'être épuisées contrairement à ce qu'avait d'abord pensé Yûto.

"Je... Je ne suis pas sûre. J'ai invoqué la technique et j'ai sentis un... truc. Comme avec l'Avatar de l'Essaim... Non ! Pas un truc. Plusieurs. Je me suis vue, et revue, et revue et... Tout c'est mis à tourner. Et je me suis réveillée là. Oh... J'ai mal au crane, aux yeux, aux oreilles... Je... Je me suis vue tomber. Plusieurs fois."
Silencieusement, Kazutoshi et Mayu échangèrent un regards et des hochements de sourcils. En silence, pour ne pas gêner la minuscule kunoichi visiblement secouée et épuisée, ils commencèrent à griffonner et à échanger des hypothèses surexcités à voix basse. Enfin, au début...
D'un regard noir, Reihai les chassa de la chambre de la minuscule kunoichi tandis que Yûto faisait de son mieux pour convaincre le lutin vert de Konoha de prendre un peu de repos.
Ce fut étonnamment facile, preuve que Hako avait bien été secouée par l'expérience.

Alors que la jeune Aburame faisait (bien forcée) une petite sieste, les adultes se réunirent autour de moult tasses de thé noir pour discuter.
"La synchronisation semble avoir plus ou moins fonctionner." affirma de but en blanc Kazutoshi, en se frottant sa barbe qui avait déjà repoussée. "D'après les impressions du sujet..."
"Hako-chan..."
"... D'après les impressions et ressentit de Hako-chan, il semblerait qu'elle est pu accéder d'une manière ou d'une autres aux perceptions de ses clones d'insectes. c'est pour cela qu'elle a eut l'impression de se voir et de chûter plusieurs fois. La même scène, mais de plusieurs points de vue différent : le sien et celui de ses clones ! Fascinant !"
"Et d-dangereux." coupa Mayu, foudroyant du regard son collègue. "Elle a subit une s-surcharge sensorielle et m-mémorielle... Un peu comme si elle d-dissipait brutalement p-plusieurs Kage Bunshin, mais en c-continue..."

Yûto soupira, peu ravis des conclusions du groupe d'expert. Selon lui, elle sonnait le glas du projet de la minuscule Aburame et des scientifiques. Et cet échec pâtant allait rejaillir sur l'estimée Reihai-sama, son maître.
"Cette soi-disant nouvelle technique est donc dangereuse pour son utilisateur en plus d'être quasiment inutile et gourmande en chakra, nous devrions donc..."
"Poursuivre les investigations !" s'enthousiasma gaiement Kazutoshi, les yeux brillants, ayant visiblement abandonné son masque de grincheux pour sombrer dans un etnthousiasme délirant de chercheur d'or découvrnat soudain une pépite. "Les possibilités ! Nous avons désormais une preuve tangible qu'une communication totale, une symbiose absolue avec nos insectes est possible ! Il y a de quoi alimenter des années de travail ! Tout un nouveau champs de possibilité et de techniques s'ouvrent à nous ! Reihai-sama, je suis tellement heureux et flatté que vous m'ayez convié à cette étude historique ! Il nous faut célébré ça avec un bon sake !"
"M-mais... Hako-chan a été b-blessée... "
"Allons-bon, elle en a vu d'autre, cet adorable petit cafard !" ricana joyeusement le scientifique barbu. "J'ai hâte qu'elle se remette et nous donne tous les détails de son expérience ! Dommage qu'elle soit si imprécise dans ses rapports... Mais si la petite hybride a un bon coté, c'est sa résilience. Et sa passion : elle n'hésitera pas à retenter l'expérience !"
"Je ne crois p-pas que cela soit une b-bonne idée..." maugréa Mayu, soutenu par les hochement de menton consternés (et malgré son animosité envers le lutin vert de Konoha, une certaine inquiétude) de Yûto.

Mais le scientifique barbu du clan Aburame ne les écoutaient pas. De toute manière, seule Reihai pouvait décider de stopper ou poursuivre les expériences.
La vieillarde savait que la minuscule chuunin insisterait pour poursuivre.
Que faire ? Risquer la santé d'une élève prometteuse ? Tout ça pour de vague prémices d'une techniques aux résultats incertains ? Moult Aburame dont Kazutoshi n'auraient aucun scrupule à sacrifier la demi-Inuzuka.
Reihai avait de l'affection pour Hako et estimait grandement son discret (à part dans son étrange mariage) père. Pouvait-elle sciemment risquer la vie de sa fille pour ce qui n'était peut-être qu'une chimère. La vie, où encore pire, la santé mentale...

"Nous continuerons si Hako-chan le désire." décréta finalement l'ancètre Aburame. Ils étaient des shinobi, des Aburame. Ils ne pouvaient pas reculer devant l'inconnu. Pour le bien du clan, de Konoha.
Kazutoshi exhultait, certain que le lutin vert de Konoha accepterait, voire se ruerait avec joie pour de nouvelles expériences.
Mayu avait un air ouvertement inquiet, mais Reihai notait dans son regard aussi une certaine passion. Elle était dotée d'une puissante curiosité et d'un amour pour les kikaichuu qui l'avait hissée à son poste. Malgré ses réticences, poursuivre le projet l'excitait.
Yûto affichait une expression neutre, mais qui en disait long pour la vieille Aburame. Il n'aimait pas Hako, n'avait guère de passion pour cette nouvelle technique et ces essais cliniques. En plus, il servait plus ou moins de cobaye lors de combat exténuant contre la petite kunoichi. Il aurait dû être plus désapprobateur. Mais il se contentait de son masque insensible, preuve qu'il souhaitait continuer, sans doute curieux de savoir jusqu'au sa partenaire de duel pourrait aller et qu'elle surprise elle leur réservait encore.
"Ce sera tout pour aujourd'hui pour Hako. Nous reprendrons avec elle demain, une fois qu'elle sera complètement remise et avec son chakra regonflé à bloc. Mayu-san, Kazutoshi-dono, vous êtes chargé de trouver une méthode pour... éviter cette surcharge sensorielle."
Un concert d’acquiescement vigoureux et unanime répondit aux ordres secs de la vénérables Aburame.

Le lendemain, Hako était fin prête à reprendre les essais.
Comme prévus, le lutin vert de Konoha ne se déroberait pas, au contraire. Pleinement enthousiaste après ce signe d'un vague espoir de progrès, elle était gonflée à bloc et sautillait de partout, apparemment inconsciente qu'elle risquait de se faire griller le cerveau.
Cela faisait soupirer Yûto, qui lui transmettait d'une voix ferme et professorales les instructions des scientifiques qui avaient planché toute la nuit sur l'amélioration de la technique.
"Tu te limites à trois Mushi Bunshin. Au préalable, Mayu-san voudrait que tu disperses dans le jardin une nuée de kikaichuu espion à l'aide de ton Mushingan..."
"Pourquoi faire ? On avait pas dit qu'ils servaient à rien ?"
"Tout comme le fait d'avoir utiliser des clones classiques, Mayu-chan voudrait s'en servir pour faciliter la synchronisation..." expliqua le disciple de Reihai en soupirant, agacé. Discuter avec Hako lui donnait mal au crâne. Et il avait fait le larbin pour les chercheurs Aburame toute la nuit et n'allait pas tarder à servir de punching-ball au lutin vert de Konoha. Joie et félicité. "Elle a parlé de relais, de filtre, de système d’atténuation/renforcement du bio-feed-back et de tout un tas de choses auquel je n'ai rien compris. Fais-le, c'est tout !"
Pourquoi fallait-il que cette gosse discute toujours les ordres ?


Maugréant devant toutes ces étapes de préparations, la kunoichi vert-pomme convoqua donc un nuage de minuscules insectes-espion, avant d'invoquer ses clones. Sa spécialité.
Puis, taisant son appréhension après l'incident de la veille, elle commença à signer la série de mudra de la technique de synchronisation. C'était dur : la séquence était assez complexe et les scientifiques avaient encore modifier certains signes !
Yûto se mit en garde, un poil nerveux face à un quatuor de lutins verts. Derrière ses lunettes noires, ses yeux experts suivaient les circonvolutions des kikaichuu espion voletant dans le jardin.

Cette fois, Hako réussit à rester debout, bien que la minuscule Aburame se mit à tituber et à dodeliner de la tête dès la séquence de mudra achevée. Ses clones n'avaient d'ailleurs pas l'air bien frais non plus, reproduisant les chancellements de leur maîtresse dans une étrange ronde presque hypnotique.
Yûto hésita : devait-il attaquer ? Combattre une Hako dans cette état n'était guère glorieux... Ce serait comme s'en prendre à un ivrogne titubant et impuissant.
Et comme si la petit Aburame n'avait attendue que cette comparaison mesquine, elle hoqueta pâlit et... expulsa un long jet de vomi en direction du disciple de Reihai qui fit un prompt bond en arrière, dégoutté (et accompagné d'un petit cri indigne d'un ninja).

Baissant sa garde et bandant sa volonté pour ne pas rougir, Yûto soupira : c'était un nouvel échec. Un répugnant.
"Je ne pense pas que..."
"Clones, fermez les yeux." ordonna sèchement la vieille Reihai, qui observait avec intérêt la nouvelle tentative, accompagnée des scientifiques Aburame dont les sempiternelles lunettes noires masquaient les cernes.
Fort heureusement, les doubles pathétiques de la minuscule kunoichi obéirent à l’ancêtre.

Pantelante, la véritable Hako se redressa en s'essuyant la bouche de manière fort inélégante à l'aide de ses manches froufrouteuse.
Encore du vomis... Les demoiselles ne devaient pas vomir ! Elle était sûre que c'était une malédiction d'Akira !
Par pur volonté, elle raffermit ses jambes et se remit en garde. Ses tempes lui faisait mal. Elle se sentait... bizarre.
Mais elle ne tomba pas.
Respirant bruyamment, la petite Aburame se tourna lentement vers Yûto, l'air bien déterminée à combattre malgré son état pathétique.
Le disciple de Reihai échangea un regard vaguement inquiet avec son maître, mais n'attaqua pas. S'il aimait rabrouer Hako et l'envoyer mordre la poussière, Yûto n'appréciait pas de tourmenter gratuitement les faibles. Vu la pâleur de la kunoichi qui luttait pour ne serait-ce que rester debout, la vaincre dans un assaut humiliant n'aurait rien de difficile, ni de glorieux. C'était indigne de lui. Mais si Reihai insistait.

"Hako, peux-tu faire ouvrir les yeux à tes clones ? Un à un, si possible." ordonna la vieillarde, une fois qu'elle eut jugé que le lutin vert de Konoha n'allait pas s'évanouir sous la pression mentale de la technique.
Le double de la kunoichi vert-pomme étant (trop) calqués sur leur maîtresse, y compris au niveau du caractères, ils ouvrirent tous les yeux simultanément, chacun s'estimant légitime, le premier, le seul important.
La véritable Hako gémit, les yeux soudain brûlant, son crâne lui donnant l'impression de vouloir exploser.
Mais elle ne flancha pas et elle retint vaillament la nausée qui montait dans sa gorge.
"Hako ?"
"Ce... ça va... C'est... vraiment bizarre comme sensation. Je suis là... Et là aussi. Mais c'est pas vraiment moi... C'est trop étrange !"

Kazutoshi et Mayu hochèrent la tête, partagés entre inquiétude et fascination.
Hako dodelinait de la tête, l'air visiblement malade, mais elle tenait le coup. Mais quand à se battre ainsi...
Reihai se glissa silencieusement dans un angle-mort de la véritable kunoichi vert-pomme. D'un geste sec, elle expédia un unique shuriken vers le lutin vert de Konoha, dans son dos.
Et Hako se baissa, esquivant sans mal l'attaque surprise.
Dans un ensemble parfait, le lutin vert de Konoha et ses clones se tournèrent vers la vieillarde, déjà en position de combat. Reihai sourit.
"Il semblerait que nous faisons des progrès..."

Un seul clone de la kunoichi vert-pomme avait pu capter du coin de l’œil l'assaut traître de l’ancêtre Aburame. Reihai n'était plus de prime jeunesse, mais elle restait tout de même une des plus puissante kunoichi du clan. Son attaque avait été d'une vitesse et d'une précision sans faille. Le clone ne l'avait vu qu'au dernier instant et n'avait même pas eu le temps d'hurler un avertissement à sa maîtresse.
Pourtant, Hako avait réagit, comme si elle avait elle-même pu observer l'arrivée du projectile.
La synchronisation fonctionnait.
"Yûto, elle est prête... Vous pouvez commencez." poursuivit la vieille Aburame avec un mince sourire.
"Hein ? Mais je..."
"A vos ordre, Reihai-dono !"
"Non ! Va-t'en ! Pouce ! Aaaah ! J'suis pas prête ! Lâche-moi ! Traître !"

Quelques heures plus tard, tant Hako que Yûto soufflaient bruyamment, étendu sur l'herbe du jardin de Reihai.
Ils s'étaient affrontés lors de plusieurs match amicaux, tous pour l'instant remporté par le disciple de l’ancêtre Aburame. Pourtant, cela devenait de plus en plus difficile pour lui et il avait fini par dépenser autant de chakra que la minuscule chuunin.
Mayu et Kazutoshi discutaient en termes affreusement techniques mais surexcités sur la pertinence de remplacer le mudra du singe par celui du serpent.
Reihai sirotait son thé, satisfaite. Son intuition ne l'avait pas trompé. A chaque nouvelle tentative, Hako s'améliorait et s'habituait à cette étrange communion d'esprit avec ses clones d'insectes. Ils étaient réellement unis par cette étrange nouvelle technique, que les Aburame avaient officiellement baptisés Esprit de Ruche.

Elle semblait parfaite pour la minuscule kunoichi, lui offrant une étrange vision du champs de bataille, renforçant la précision de ses esquives et de ses attaques.
A la fin de la journée, Yûyo l'avait traité de savonnette, peinant à ne serait-ce que toucher la jueune chuunin ou ses clones. Curieusement, cela avait amené un immense sourire sur le visage poupin et fatigué du lutin vert de Konoha.
Hako avait réussi : elle avait désormais une technique qui lui permettait de (presque) rivaliser avec les prouesses sensorielles du sharingan ou du Byakugan.
Enfin, pas tout à fait. Il lui restait encore beaucoup d'entrainement avant de maîtriser ce tour de force... La kunoichi vert-pomme savait qu'elle n'avait fait qu'effleurer le potentiel de son essaim et de ses clones. Elle était persuadée de pouvoir faire encore mieux !

Hako était finalement rentrée chez elle, épuisée. La base de la technique était acquise : encore quelques séances avec Yûto et elle pourrait essayer de s'en servir en combat réel. D'ici deux-trois jours, la vieillarde Aburame pariait que la kunoichi vert-pomme pourrait battre son disciple avec.
Reihai avait aussi congédié le groupe d'étude et scellé les recherches de son sceau.
Le moment n'était pas encore venue de reverser cette étrange technique dans les rouleaux secrets du clan.
Politiquement, c'était compliqué : une bonne partie des Aburame s'avérait être fort traditionaliste. Hako-chan et son statut d'hybride (et surtout son comportement insolent et instable) ne faisait toujours pas l'unanimité. Les techniques proposées par le lutin vert de Konoha étaient regardés avec mépris ou suspicions. Le chaos provoquait sur le domaine par les Chibi Mushi Bunshin restait encore vivement présent dans les esprits...
De plus, cette nouvelle technique d'Esprit de la Ruche devait être soigneusement décortiqué et étudier, avant de pouvoir éventuellement rejoindre l'attirail commun des Aburame.

Elle était couteuse en chakra et en insecte, nécessitait moult pré-requis mais aussi une étonnante maîtrise des clones et de son propre corps et de son esprit.
Tout le monde n'avait pas la résilience de Hako, ni son... hyperactivité, qui l'aidait certainement à gérer l'influx mental transmit par son essaim.
Sous la lune, Yûto soufflait, épuisé, le nez en sang. Reihai avait elle-même le souffle un peu court, mais seul un expert en Iroujutsu aurait pu le noté tant sa maîtrise de soi était grande.
"... Mais... C-Comment elle fait ?" souffla le disciple de l’ancêtre, visiblement frustré. Bien trop d'émotions affichées pour un Aburame.  Sans doute l'influence (pernicieuse ? Reihai ne pouvait se décider sur ce point) du lutin vert de Konoha.
"Elle dispose sans doute de prédisposition que nous n'avons pas." conclut sobrement la vieillarde. Elle et son jeune disciple avait secrètement essayé de reproduire eux-même la nouvelle technique de la jeune Aburame. Sans succès pour l'instant. Pas l'ombre du moindre partage avec leur kikaichuu. C'était... insatisfaisant. "Nous n'avons pas encore assez de données. Hako-chan use et abuse depuis toujours de ses clones, leur conférant même une personnalité. Et elle est étonnamment imaginative..."

"C'est... un génie ?"
Reihai éclata d'un rire caquetant, surprise de l'interrogation de son disciple qui n'appréciait guère l'insupportable petite |i]chuunin[/i]. La frustration devait être encore plus grande pour lui.
"Pas le moins du monde... Des yeux verts sont-ils plus beau que des bleus ? Vaut-il être plutôt grand ou petit pour être un bon ninja ? Une épée est-elle plus puissante qu'une lance ? Nul ne peut répondre à ça : tout dépend des circonstances et de différents paramètres, sans cesse modifier. A nous tous, nous avons forgé une technique parfaite pour Hako, un individu donné, aux paramètres bien précis... L'adapter à tous les membres de notre clan demandera un long travail. Mais les Aburame finiront par en ressortir grandit."
"Si vous le dîtes, Maîtresse..."
"Ne soit pas impatient ou frustré. Chaque ninja à ses points forts et ses points faibles, ses préférences, même moi. Même si cette technique nous échappe à jamais, cela ne fait pas de nous de mauvais ninja."

Reihai se fit pensive un moment, contemplant la lune et son jeune disciple. Depuis un petit moment, depuis que le trublion vert-pomme était entrée dans son existence, sa vie était devenu bien plus intéressante et même, amusante.
"Plutôt que d'essayer de copier Hako et sa technique..." continua la vieillarde avec un mince sourire. "Tu devrais réfléchir un de nouvelles techniques ou des attaques qu'elle ne pourrait pas reproduire. Je vais d'ailleurs faire de même. Rien ne vaut une saine compétition."
Yûto se mit au garde à vous, bien que semblant un brin perplexe. Non, il était intimidé. Rare était les ninjas qui arrivaient à concevoir une technique vraiment novatrice et utile. Plus rare encore étaient ceux qui pouvaient en faire don à leur clan et la transmettre.
Soudainement, Reihai et Hako venait de placer la barre encore plus haut.