Discussion sur la plage

J'arpentais les ruelles bondées de monde, cherchant tant bien que mal à me faufiler à travers la foule, tout en prenant le soin de ne bousculer personne. Je dois reconnaître, que la tâche me semblait très pénible qu'à l'accoutumé. Le pays du tourbillon était un endroit rempli de vitalité, regorgeant d'une mixité culturelle provenant de tous les horizons. Cela était dû à la position stratégique qu'occupait le village d'Uzushio, dont il fallait rappeler, était un grand carrefour commercial. Réunissant des étrangers provenant de plusieurs régions du Sekai. Il était connu pour son commerce florissant et sur la diversité des produits qu'il proposait. D'où la présence de grand étal de chaque côté de la rue qui s'étendait à perte de vue sous mon regard médusé.

Je m'étais retrouvé confiner dans cette grande place de la ville, je ne pouvais que m'en prendre qu'à moi-même. J'avais accepté de me prêter au jeu, malgré le monde qui s'y trouvait. Qu'est-ce que je cherchais ? Pas grand-chose. Peut-être l'objet qui réussira à voler mon cœur, ou tout simplement nourrir mes yeux. En dépit du fait que ce pays, était réputé pour son commerce, il n'en demeure pas moins, qu'il dissimulait beaucoup de secret apparenté aux arts Ninja. Notamment pour un érudit comme moi, j'avais l'eau à la bouche rien qu'à y penser. Le seul fait de savoir que des reliques anciennes ou encore des techniques antiques sommeillaient en ces lieux, me donnait des fourmis dans les jambes. Le culte du secret était très apprécié dans ce village, malheureusement pour eux, avoir des membres originaires de ce pays chez les arpenteurs ne les aidait pas beaucoup.

Je vis brusquement des enfants passés à côté de moi, le sourire aux lèvres et courant dans tous les sens. Comprenant ainsi l'insouciance de la jeunesse, je leur conseillais malgré tout d'être plus prudents, sous le regard amusé de la gent féminine. Qu'importent les pays ou la culture, elles avaient toutes les mêmes réactions. Épiant mes faits et geste ou encore, me regarder par-dessus l'épaule après mon passage. Voulant fuir ses regards charmeurs, bien qu'elle ne me déplaise pas pour autant, je me laissais emporter par le vent, au bord de la plage. Cheveux au vent, je pris une profonde inspiration de l'air frais que m'offrait la mer. En kimono et retirant mes chaussures, je profitais de la chaleur que m'offrait le sable fin sur mes pieds. Un moment de douceur qui se concluait par une rencontre inopinée, pas si désagréable que ça.

-Yume-chan ! je t'en prie par de formalités entre nous, m'inclinais-je à mon tour, tout en lui adressant un sourire chaleureux. Pour une surprise, c'est une sacrée surprise. Je m'attendais pas à tomber sur toi, sur cette magnifique plage. Il ne manquait que ton sourire pour embellir cette journée ensoleillé. Rajoutai-je. Je me porte bien. Chaque jour qui passe me fait grâce. Et toi ?

Je fus amusé par sa question concernant mon absence au sein de la délégation de Konoha. Je lui répondis par un sourire, pour ensuite baisser mon regard au niveau de son pied.Comment se porte ta jambe ? Ma question en disait long, bien qu'elle n'expliquait pas pour autant mon absence. Je dois admettre, qu'encaisser un parchemin explosif n'est pas une expérience agréable, que je conseillerai à mon prochain. Confiais-je le regard inquiet. Félicitation pour ta récente victoire... je doute que cela n'a pas été facile face à un proche.

Je ne pouvais que me réjouir sous le spectacle chaleureux que m'offrait son sourire sous cette magnifique plage ensoleillée. Il devint encore plus attractif lorsqu'elle se mit à rougir sous mes compliments. Notamment, lorsque je lui fis le reproche de mettre de côté nos statuts sociaux. Cette fille débordait de pudeur, c'était très typique des femmes du clan. Sauf que Yume dégageait quelque chose de très particulier. Une certaine sincérité dans le regard qui ne trompait pas. Bien loin de l'arrogance refoulée des Hyûga. J'avais passé ma vie à l'observer sans tomber non plus dans la perversion comme l'aurait fait un certain dont je me passerais de prononcer son nom. Elle avait toujours été un mystère pour moi, poussant mes observations en longueur. Ne comprenant toujours pas pourquoi j'en étais arrivée à l'apprécier sans pour autant l'expliquer. Respectant son intimité et son nouveau statut matrimonial. Je comptais donc profiter de cette rencontre fortuite pour en apprendre d'avantage sur elle. Il était nettement plus poli de dialoguer avec la personne, plutôt que de l'observer.

Sans plus tarder, je me suis empressé de prendre des nouvelles de sa jambe suite à son récent combat. Elle me rassura bien vite en me rappelant les prodigieuses avancé médicale dont bénéficiait ce pays. Les Omura étaient très réputés pour leur technique de soin, provoquant des envieux même chez le plus expérimenté des shinobis médecins. Personnellement, je ne m'étais jamais penché sur ces techniques que je trouve particulièrement complexe. Le pouvoir que pouvait détenir un être humain dans la capacité à réparer les lésions par régénération des tissus tout en se servant de son chakra était prodigieux. Ce type de technique aurait pu m'être d'une grande utilité le jour de ma déchéance.

-En effet, c'est tout à fait prodigieux, dis-je en examinant attentivement sa jambe sous un air admiratif. Ce village est très réputé pour accueillir dans ses rangs un clan aussi prestigieux tel que les Omura, j'en serais presque jaloux. Rajoutai-je le sourire blasé. Parait-il qu'ils ont la capacité de soigner toutes les blessures du monde ?! Lançais-je telle une question ouverte, qui nécessitait matière à réflexion. Je ne m'attendais pas que nous trouvions la réponse toute suite.

En constatant l'absence de cicatrice sur sa jambe, je me languissais, car je souhaitais davantage en apprendre plus sur ce clan. Mais pour le moment, c'est Yume qui était le centre de mon attention. D'ailleurs, elle me proposa de cheminer sur ce sable fin par un geste de la main. Sans hésiter, je l'emboîtais le pas sans lui perdre de vue. Me noyant dans son regard d'amande.

-Ne te sent pas dans l'obligation de me vouvoyer, lui confiais-je. J'en avais un peu marre des formalités pompeuses que certaines personnes du clan avaient à mon égard et je ne souhaitais pas que Yume en soit contaminé. Bien que votre affrontement avait débuté avec une certaine timidité, ce que je peux comprendre compte tenu de votre passif, mais j'admets qu'il était très impressionnant sur sa fin, Confiais-je sourire aux lèvres. À présent, le doute sur ma présence bien que discrète dans les tribunes ne faisait plus aucun doute dans l'esprit de la jeune Hyûga. J'imagine que son clan n'avait pas apprécié qu'il ne s'était pas servit de son sharingan, sans vouloir de culpabiliser. Dis-je en posant une main sur ma poitrine. À ce propos, j'ignorais que tu étais une redoutable combattante et ta maîtrise du dojutsu était excellente. À l'avenir, je réfléchirais à deux fois avant de te provoquer, taquinais-je. En tout cas, tu es bien partie pour ton grade de Chuunin.

La réputation est un mécanisme très bien huilé, hautement efficace de par son ubiquité et sa spontanéité. Dans une autre mesure, elle peut avoir une certaine ambiguïté avec le mythe. Le village D’Uzushio avait une certaine particularité et pour le moins négligeable. C’était la présence du clan Omura en leur rang. Clan avec une certaine expérience, maîtrisant parfaitement l’art des soins, ce qui pouvait être un atout favorable durant une guerre. Surtout lorsque vous ne possédiez pas un atout militaire conséquent du même acabit que les puissances étrangères. Néanmoins, il ne fallait pas sous-estimer ce village caché. C’est en se forgeant une certaine réputation dans un domaine particulier que vous pouvez faire toute la différence, sans compter la présence de certaines technique dites antique contenu dans leurs parchemins. Yume arriva à la même conclusion que la mienne, en m’exprimant négativement son opinion, concernant l’infaillibilité de leur technique de soin.

-Nous dirons simplement, qu’ils ont laissé fuité quelques rumeurs histoire d’accentuer leur réputation, dis-je avec un sourire taquin.

Cela n’était pas une première, qu’un clan ou encore un village, se laissait tenter par quelques rumeurs pour accroître leur renommé. L’arrogance des Hyûga en était la preuve. Trop confiant par leur dojutsu ont fini par croire qu’il ne possède aucune faille, c’est le cas du Byakugan. C’était une méthode qui pouvait s’avérer très efficace dans une simple tentative d’intimidation. D’où l’existence du mythe.
Ne laissant plus planer le doute sur ma présence dans les tribunes, je lui avais annoncé avec le pouvoir des mots, mon appréciation concernant son affrontement avec son jeune camarade. C’est de façon amusé qu’elle me confia à son tour son étonnement, concernant le fait que son frère d’arme n’avait pas usé de la puissance de ses pupilles. Les Uchiha étaient des shinobis très imbu de leur personne à cause de leur dojutsu, alors ne pas faire usage ne pouvait que signifier qu’une chose. Le lien qui unit ce jeune garçon à la princesse était très fort. Malheureusement, ce genre de sentiment peut être très fatal sur le champ de bataille, mais d’un autre côté, je comprenais parfaitement sa réaction.

-Je dirais sans trop m’avancer, qu’il ne souhaitait pas porter atteinte à ta personne. Le sharingan peut laisser des séquelles psychologiques et très violentes au ninja qui le reçoit. Je ne connais pas beaucoup Akira, mais ce garçon ne souhaitait pas mettre en péril votre amitié, quitte à se faire remonter les bretelles par son clan.

Personnellement, je ne disposais pas de la même patience que Yume. Il me serait très difficile d’affronter un adversaire qui plus est un camarade d’arme sans que ce dernier puisse me faire étalage de sa capacité la plus décisive. Je trouverais cela insultant. Mais l’attitude détachée de la jeune princesse, me témoignait encore une fois de plus, sur sa courtoisie et sa générosité. Cette capacité à percevoir chez les autres, leurs positivités dans leurs actes étaient très rare et faisait d’elle une femme exceptionnelle. Cela me rappelait presque Chô-sensei. Parfois, je me demandais si cette fille était née dans la bonne branche, elle aurait fait un chef de clan remarquable, de par son talent inné au combat ainsi de par son comportement envers ceux qui l’entourent. Il fallait être complètement stupide de l’apprendre à la légère. Capable de combler les faiblesses du Juken dans un combat longue distance avec le Kyûjutsu, il fallait y penser. Elle pourrait s‘avérer être un atout non-négligeable pour mes ambitions, le moment venu. Je doute que cela avait échappé à ce complotiste de Naoshige.

-Assister à une démonstration de force de la part de leur princesse est tout à leur honneur. Pourquoi se priveraient-ils ? Pour ma part, je suis très confiant pour la suite. Tu as le niveau d’un chuunin sans l’ombre d’un doute.

J’eus un pincement au cœur lorsqu’elle évoqua le nom de son homme. Petite piqure de rappel involontaire qui me fit comprendre qu’elle appartenait à une autre personne. Je serais toujours subjugué par l’acceptation de leurs fiançailles par le clan Hyûga. Ce clan si attaché aux coutumes archaïques et fallacieuses. Ce n’était plus un secret pour personne, concernant mes appréhensions sur le clan. D’ailleurs la jeune princesse pensa que cela avait un rapport mon absentéisme. Un sourire songeur me dévora les lèvres pendant que l’air marin soufflait sur nos cheveux et que le sable fin réchauffait nos petons.

-Pas d’inquiétude Yume-chan, je reviens tout simplement de mission. Je n’aurais manqué pour rien au monde ton duel ainsi que l’opportunité de remettre les pieds dans ce pays. Répondais-je avec nostalgie. J’avais en effet gardé un bon souvenir de ce village.

On aura beau répandre nos exploits et se forger une solide réputation, il n’en demeure pas moins que l’esprit humain s’efforcera toujours de faire la lumière sur le mystère ou la part d’ombre qui l’entoure. Malgré la période de paix qui sévissait dans le Sekai, certains villages ne dissimulaient aucunement leur animosité envers les autres. On pourrait citer le village de Suna par exemple. Laisser fuiter des rumeurs sur une soi-disant technique, telle une trainé de poudre et en faire un mythe pouvait s’avérer judicieux voir stratégique. Cela redistribuait les forces d’une puissance militaire sur l’échiquier mondial. Étonnement, Yume marquait un point. Chaque rumeur dissimulait en elle une part de vérité. Pourquoi s’embêter de l’étouffer sur une tonne d’ineptie. Je ne remettais pas en doute les capacités médicinales des Omura, ils demeuraient très redoutables dans ce domaine.

La perspicacité de la jeune fille était très aiguisée, mais je fus tout même choqué par sa naïveté. L’innocence qu’elle dégageait, était très touchante, au point de m’abstenir à lui répondre. C’est donc par un sourire compatissant que j’accompagnais ses explications, qui me semblait trop gros pour ne pas se rendre compte quelles devait faire l’objet d’une réflexion plus poussé. Tentait-elle de se convaincre à soi-même qu’il avait pris la bonne décision ? Comment pouvait-elle imaginer que son camarade s’était donné à fond ? Ne pas faire usage de son dojutsu dans un combat aussi important que l’examen des chuunin était aberrant. Je conçois assez mal le fait de perdre un duel dans lequel l’enjeu était de taille. J’aurai usé de toutes mes capacités quoi qui l’en coûte. Même si je me retrouvais en compétition avec un compagnon d’arme. Bien évidemment, je n’allais pas sortir mon joker le plus précieux, sous le regard curieux de mes potentiels adversaires. Mais dans le cas d’Akira, cela ne s’appliquait pas. Le sharingan demeurait certes une arme redoutable, mais n’était pas non plus un secret. Akira avait été complètement stupide d’avoir intégré la notion d’amitié dans ce combat. J’admirais cet état esprit, mais il avait manqué de respect à son adversaire. Ce n’était ni plus ni moins le comportement d’une personne en manque d’ambition.

Ne voulant pas contredire la jeune princesse et menacer l’intégrité d’une belle amitié, je m’abstins de lui partager mon point de vue. D’ailleurs, elle semblait plutôt s’interroger sur le surnom que les membres de la branche secondaire l’avaient attribué : princesse. Elle se sentit gênée lorsque le mot s’échappait de mes lèvres pour ensuite détourner son attention vers la mer.

-Il ne faut pas être trop sévère avec eux…la branche secondaire, pour ne pas dire le clan Hyûga, n’avait qu’un membre inscrit à cet examen. Tu es une fierté pour le clan et ils attendent beaucoup de toi.

Tout comme moi, elle en avait un peu marre des convenances pompeuses, préférant se soustraire à des choses plus simplistes. Yume dégageait une certaine humilité que je ne pouvais qu’admirer, mais à saturation, ce dernier risquait de la brider. Il y a déjà bien longtemps qu’elle avait atteint le niveau de chuunin. Cet examen n’était qu’une formalité pour une kunoichi de son calibre. Bien que nous ne partagions pas les mêmes expériences, j’avais à peu près son âge lorsque j’avais été promu chuunin. D’ailleurs, c’est durant cette période avec le Shodaime, que nous visitâmes le village Uzushio. Ça ne nous rajeunit pas.

-Je dirais… fige mine de réfléchir assez longtemps, une certaine Hyûga, oui c’est bien ça Hyûga Yume taquinais-je. Pour être un peu plus sérieux, je ne remets pas en doute tes talents de Kunoichi. Cela ne fait aucun doute que tu donneras du fil à retordre à tes adversaires. Assez pour décrocher une place en finale et pourquoi pas, la remporter. J’ai pris la peine de t’observer et je le dirais jamais assez, tu as le niveau d’une chuunin, seulement tu ne l’as pas encore accepté. Promets-moi que tu donneras tout ? Dis-je en posant une main sur son épaule, histoire de lui faire comprendre mon envie de la voir réussir, sans vouloir lui mettre la pression.

Je savais qu’elle avait le potentiel pour décrocher cet examen et remporter chacun de ses duels. Je prie juste qu’elle ne se laisse pas envahir par cette humilité qui pouvait s’apparenter à un manque de confiance de soi, même si ce n’était pas le cas.

Cela devenait très touchant de voir la jeune princesse faire preuve d’autant d’abnégation à l’encontre de son jeune camarade. La solidarité, la confiance, l’amitié et la loyauté, étaient des qualités fondamentales pour le bon fonctionnement d’un groupe ou d’une équipe. Malheureusement, refuser de prendre connaissance du revers de la médaille et faire preuve d’audace, pouvait s’avérer fatal. Nous pouvions prendre comme exemple : Akira. En prenant en compte le facteur amitié et loyauté, il avait fini par creuser sa propre tombe. Ce garçon possédait de très bonnes aptitudes au combat et avait d’excellente chance de pouvoir faire une très bonne prestation durant les épreuves finale. Malheureusement, ce fut déshonorant pour lui, de ne pas avoir usé de son atout le plus précieux. . Ce fut une erreur qui lui coûta très cher. L’issue du combat aurait été différente. Bien évidemment, cela lui avait permis de renforcer son lien avec la jeune demoiselle, mais il lui avait tout même manqué de respect, en refusant de lui offrir un combat digne. D’un autre côté, je devrais plutôt me réjouir. Ma championne était toujours en course.

Akira avait déjà scellé son destin, dès lors qu’il avait refusé d’utiliser son dojutsu, notamment face à une redoutable combattante. Yume faisait preuve d’une force et d’une volonté hors du commun pour une Genin. D’ailleurs, je ne manquais pas de le lui faire remarquer, mais son humilité me rappela à l’ordre. Pourtant, elle avait fini par devenir la fierté de la Bunke, mais encore une fois, elle ne semblait pas si enjouée que cela. Me gratifiant d’un sourire chaleureux tout en me témoignant une nouvelle fois sa naïveté. Cette fois-ci, s’était plutôt mignon sans vouloir vous mentir. On pourrait penser qu’elle manquait cruellement de confiance en elle, en refusant tant d’éloges, mais s’était tout le contraire. Yume était bel et bien conscient de ses capacités. Faisant preuve de détermination, elle me rassura, qu’elle comptait bien décrocher la victoire lors de son prochain combat. Je finis par comprendre pourquoi une partie de moi, n’avait pas insisté sur la bêtise de son camarade. Cela aurait été malvenu de ma part, de lui faire culpabiliser en lui ouvrant les yeux. Akira avait manqué d’ambition et de détermination et Yume ne l’aurait pas apprécié si elle avait accepté de voir la vérité en face. Je souhaite à présent qu’elle puisse se concentrer sur son prochain combat. Elle gardait la tête froide, s’était l’essentiel.

-Kokei-chan, soupirais-je avec un léger sourire compatissant après avoir posé ma main sur la tête, combien de fois, je vais te le rappeler, pas de formalité entre nous, tu sais bien que je déteste ça.
Je croissais les bras avant de fermer les yeux, pour tenter de faire le point sur les informations que je détenais sur les personnes qu’elle me cita. J’étais surpris de constater, que je n'en savais pas plus que je ne l’aurais pensé. Je ne m’étais jamais impliqué sur la formation de nos jeunes, ne trouvant aucun intérêt. L’unique personne qui avait fini par susciter mon intérêt, se tenait à présent en face de moi. Le sujet de toutes mes convoitises.

-Je ne pourrais me prononcer sur ce Myamoto, étant donné que je n’en sais pas grand-chose à son sujet. Qu'importe ses facultés, tu seras vainqueur. Dis-je avec le sourire. Je reconnais d'avoir été subjectif sur mon pronostic. Pour ce qui est de nos deux Konohajins, je serais tenté de dire, que le combat s’annoncera très difficile pour les deux combattantes et passionnant. D’après ce que je savais, elles étaient très déterminées et prêt à tout pour la victoire. Rien à voir avec Akira. Je miserais sur une victoire de l’Uchiha. Malheureusement, la détermination ne sera pas suffisante. N’oubliant pas, qu’elle possède un puissant Dojutsu, et des capacités cognitives dépassent largement celle d’un Genin ordinaire. C’est un véritable génie d’après ce que j’ai entendu. Ta coéquipière devra garder la tête froide et être très discipliné, si elle souhaite avoir une chance. D’un autre côté, son manque de maturité peut la rendre imprévisible face à un esprit un peu trop étroit. Cela peut être très déconcertant dans un combat.

Je manquais cruellement d’information pour pouvoir fournir une analyste assez précise, mais le peu d’information que je détenais par mes collègues, étaient largement suffisant pour que je puisse émettre une théorie. Toutes personnes qui assisteront à ce combat, s’ennuieront difficilement. Une chose était sûre, je n’y serais pas. J’avais une sainte horreur des insectes, c’est déroutant à les observer dévorer votre chakra. Soudain, mon ventre gargouilla et je me mis à rougir en le touchant.

-J’ai complètement oublié de m’alimenter, blaguais-je. Connais-tu un excellent restaurant dans le coin ?

La politesse était un ensemble de comportements sociaux culturel qui agissait notre façon de penser ainsi que sur nos habitudes avec autrui. À bien des égards, elle permettait d’accorder une certaine crédibilité aux personnes émérite, ainsi qu’au personne âgé ayant une longue expérience de la vie. Dans de nombreuses cultures, plus particulièrement auprès de la haute bourgeoisie, elle serait le fruit d’une laborieuse éducation. Je pouvais le voir à travers les yeux de la petite Kunoichi, que je correspondais parfaitement au critère. Difficile de réfuter ses arguments avec un simple revers de la main, je risquerai de me montrer désobligeant. C’était donc, avec une grande déception, que je dus m’incliner, avec un large sourire. Sans vouloir vous mentir, elle venait d’attendrir mon ego, raison de plus que de l’accepter. Par contre, je n’étais pas résolu à laisser ce mur de convenance, nous éloigner bien longtemps. D’autant plus que je souhaitais me rapprocher d’elle. Il était bien connu que le vouvoiement ou encore les formules honorifique, créait un faussé sur nos relations amicales.

Comprenant que j’avais cédé à lui tenir tête, Yume m’avait demandé mon avis concernant l’issu des affrontements avenir et c’est en toute honnêteté que je lui avais partagé mon pronostic. Bien entendu, elle ne partagea pas mon avis. En tout honneur, la petite princesse avait assez d’information sur les protagonistes et était amène d’avoir un meilleur jugement que le mien. Je me demandais si, s’était une sage décision que de relever ce défi. Elle connaissait les points forts et les points faibles de ses camarades.

-Dans ce cas, les paris sont ouverts, dis-je en lui tendant la main avec sourire, le perdant devra un dîner au gagnant.

Cela me donnait l’occasion de pouvoir bavarder à nouveau avec elle, ne faisant pas de l’examen, l’unique chance qui m’était donné de l’aborder sans être entouré des membres de la Soke. D’ailleurs, en parlant de nourriture, Yume me parla d’un restaurant servant les meilleurs ramen de la place. Rien que d’y penser, j’en avais l’eau à la bouche. Content qu’elle n’avait pas a été freiné par mon statut, pour m’exposer son idée. Certaines personnes ne trouveraient pas ce plat un peu moins raffiné, mais ce n’était pas mon cas. J’en prenais de temps à autre, parfois entre deux missions.

-Bien sûr, j’en raffole, par contre au poisson, je n’en ai pas encore goûté. Je profitais pour remettre mes chaussures et la suivre en direction du restaurant, connaissant très peu le coin.

Qu’importe l’issue de l’affrontement, il me serait accordé de pouvoir la revoir. La jeune princesse ignorait tout de mes intentions à son sujet, puisque je n’avais rien laissé paraître ni même sous-entendu. Régissant plutôt comme un bon citoyen désireux de voir l’un de ses compatriotes franchir un nouveau palier dans sa vie de Ninja. Mais je reconnais que je m’étais montré un peu trop impliqué dans mes encouragements frôlant parfois l’envie. L’envie de vouloir me rapprocher d’elle. J’ose espérer que mes yeux ne m’avaient pas trahi.

Je m’étais même senti vexé lorsqu’elle refusa d’abandonner les convenances pompeuses entre nous. Pensant que cela nous rapprocherait un peu plus, sans qu’aucun titre honorifique ne puisse faire obstacle. Ce qui l’aurait poussé à se confier à moi un peu plus, ouvrant des perspectives dans notre relation sociale. Le temps qui nous avait été accordé sur la plage, m’avait tout même permis de me faire ma propre opinion sur la fameuse princesse de la Bunke. Une future chuunin aux capacités martiales prodigieuses, qui pourraient m’être bénéfiques le moment venu, mais également une charmante femme, se préoccupant du bien-être des autres, qu’importe leur appartenance clanique. Son humilité m’avait touché, bien que son manque de confiance m’avait sidéré. Elle avait tellement de potentiel que je ne pouvais laisser cette pierre brute polir entre les mains d’un shinobi aussi fourbe que Naoshige.

J’avais côtoyé pas mal de ninja dans son genre, pour savoir qu’il fallait mieux se montrer prudent. Pour le moment, il me tardait de remplir mon estomac en si charmante compagnie. Sauf, que je fus une nouvelle fois déçu lorsqu’elle m’annonça son départ. D’un autre côté, j’étais moins soucieux.Je ne vais pas te retenir plus longtemps, déclarais-je avec un visage triste, je te mentirais si je te disais que ce moment sur la plage avec toi m’avait laissé un goût amer, je fis une pause, il est temps pour toi de te concentrer sur tes objectifs, bien que j’aurais voulu que tu restes un peu plus… Il me fallait juste patienter et saisir l’opportunité qui s’ouvrira sûrement à moi le moment venu. Yume devait se concentrer pour les prochaines épreuves et il me tardait d’assister une nouvelle fois à son duel.

-Je ne vais pas te retenir plus longtemps, déclarais-je avec un visage triste, je te mentirais si je te disais que ce moment passé sur la plage avec toi m’avait laissé un goût amer, je fis une pause, il est temps pour toi de te concentrer sur tes objectifs, bien que j’aurais voulu que tu restes un peu plus…Bonne chance pour la suite, lui fis-je un clin d’œil avec un sourire qui se montrait rassurant.

Assistant à son départ sous un soleil couchant, je profitais de cet instant pour me remémorer ce petit moment privée que nous avions passé ensemble, avant de prendre place dans un restaurant ambulant et passer la commande de leur délicieux Ramen au poisson. Peut-être que la prochaine fois, c’est moi qui lui devra un repas.