"On ne peux plus rien faire de plus Serika-Sama... Ce n'est plus qu'une question de jours... voire d'heures. Je suis vraiment désolée"
C'était pas réellement surprenant vu comment les derniers temps se sont passées. Après sa petite altercation avec Senshi, ce dernier avait jeté un oeil a son dossier médical et avant même qu'il ait pu quitter le village pour sa mission un messager l'en avais dépossédée et il avait été assigné au village. Une des choses les plus rageante dans l'histoire avait été que le Kazekage apprenne avant lui qu'il était atteint d'une infection cardiaque que même les Kusaribe n'avaient réussi a vaincre... On raconte dans le clan que c'était a cause de ses prédispositions génétique. L'ancien chevalier de Suna n'en avait cure, tout ce qu'il savait c'est que peu a peu son coeur devenait trop faible...
C'est poussé par sa soeur que son fauteuil roulant avait fait le trajet. S'il était encore capable de marcher, Anju avait insisté pour qu'il se fatigue le moins possible, comme si de ses attentions elle pouvait sauver la vie de son petit frère. Shigeru n'avait pas eu le coeur de l'arrêter, après tout dans la situation contraire sans doute ferait il pareil, retournerait il le monde entier pour trouver un remède? Probablement... sans doute vivait-elle difficilement la paix que cette fatalité avait apportée en lui?
"Si tu peux dire a mes genins que j'accepte finalement de les voir... tu serais géniale Anju. Enfin a tout ceux qui veulent bien me voir."
Seraient elles capable de reconnaître Shigeru désormais? De l'énergique homme bien bâti qu'il avait été il ne restait désormais que de la peau et des os, l'infection ayant rongé son énergie jusqu'à le faire ressembler a un squelette emincé. Rentrant chez lui, il s'installa sur la terrasse après avoir jeté un oeil au portrait d'une belle jeune femme aux cheveux blancs... Ses yeux s'arrêtaient en contre bas, il pouvait voir le terrain d'entraînement d'ici... tous ces jeunes shinobis prometteurs qu'il ne pourrait plus protéger avant que leur potentiel explose...
"Moi qui avait toujours pensé que je te rejoindrais l'arme a la main... c'est pour bientôt Sumire."
Le chevalier fixait deux alliance au bout d'une chaîne en argent perdu nostalgiquement dans ses souvenirs, portant sa tasse de thé aux lèvres... c'était décidément pas comme ça qu'il avait envisagé que les choses finiraient.
Takeda Kyou
Suna no Genin
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Je restai figée plusieurs instants devant cet homme qui n’était plus que l’ombre de lui-même. Le voir aussi faible et pathétique me tira les larmes aux yeux. Moi qui pensais ne pas l’apprécier, voilà que je tombai de haut, savoir sa fin si proche me dévorait les boyaux et me donnait envie de pleurer. J’avais été bien la dernière à apprendre sa maladie et je pensais bien ne pas aller le voir. L’odeur de la mort n’avait jamais réellement quitté mes narines. Combien de fois avais-je dû laver le corps de mes frères décédé ? Beaucoup trop de fois. C’était un enfer qui recommençait encore et encore.
J’avais ainsi renoncé au début à aller le voir, c’était assurément trop douloureux. Et le mot que j’avais reçu qui me disait que Shigeru n’avait pas envie de nous voir me convint, cela m’arrangeait même. Après tout, cela m’avait donné une excuse en plus pour ne pas y aller. Fermer les yeux et détourner le regard me ressemblait bien. Je pouvais ainsi fuir encore et encore.
Mais malgré cette excuse, j’en souffrais, je souffrais de cette situation et de ma faiblesse. Car finalement, j’en étais arrivée à apprécier le blondinet caparaçonné, il m’avait même sauvé la vie. Je lui en étais reconnaissant en plus de bien savoir que c’était mon seul soutien au sein de l’équipe. Le savoir en train de dépérir si jeune me minait. Je mangeais moins, je dormais moins et je pleurais. Je me sentais si faible. La nature était cruelle et j’étais dans le même état que les heures suivant le retour de mes frères blessé. Aucun d’eux n’avait survécu malgré les traitements et il semblait que tout avait été tenté pour sauver le Serika : c’était la fin.
C’était la fin, sans que je puisse lui dire au revoir, le récompenser pour ses conseils et la protection qu’il m’avait promulguée. C’était cruel et j’en souffrais réellement. En tant que jeune femme frêle, je me liais si facilement et je souffrais si facilement. Que j’aurais aimé être un homme pour ne pas avoir souffrir de tout cela. Que j’aimerais ne pas avoir de cœur pour ne plus avoir de peur et ne plus être triste.
J’avais passé plusieurs semaines dans cet état étrange de demi-deuil, pensant ne jamais revoir cet homme à peine plus âgé que moi, mais tellement plus compétent, que j’avais quitté la dernière fois sans me dire que c’était la dernière fois que je le voyais. Le temps ayant fait son travail, je ne voulais plus désormais l’ignorer. Je voulais lui faire mes adieux, je voulais le remercier. Je voulais une occasion pour aller le voir, cependant, je ne pouvais pas, ce serait trahir sa volonté et je ne le souhaitais pas. Je ne pouvais qu’accepter son choix, même si c’était douloureux.
Lorsque survint le moment où une servante m’amena un mot de la sœur de mon mentor, m’informant que je pouvais aller le voir si j’en avais envie. Sans même prendre le temps de m’habiller, je partis comme une flèche et montant sur Marengo d’un bond, je partis rejoindre cet homme.
J’en étais ainsi arrivé là, les cheveux dénoués et non couvert, je n’étais habillé d’une chemise blanche trop légère qui laissait apercevoir trop de mon corps. Je ne serais jamais sorti en temps normal comme cela, c’était même indécent pour moi. Mais, ce n’était pas un choix, j’avais voulu me dépêcher rapidement pour ne pas arriver trop tard et ne pouvoir que remercier un cadavre.
Je me posais ainsi devant l’homme en fauteuil roulant et murmurai émotive :
« Mon pauvre, que t’est-il arrivé… »
J’avais la réponse, mais le voir me faisait perdre mes moyens, cela me rappelait trop de mauvais souvenirs.
Déjà les larmes me montaient aux yeux et attrapant sa main, la tenant et fourrant mon visage dans ses mains désormais si froides et décharnées. Je pleurais à chaude larme, incapable de me retenir. Pour cette fois seulement, je n’avais pas envie de peser mes paroles, pour cette fois, je voulais être honnête.
« Merci pour tout ce que tu as fait pour moi… Je te serai infiniment reconnaissante… »
Et sans crier gare, je déposai un baiser sur les lèvres sèches du Serika malade. C’était un petit remerciement, mais aussi quelque chose d’important pour moi. J’avais offert à celui-ci mon premier baiser et la saveur de mes lèvres. On ne pourra jamais lui retirer cela, autant qu’à moi aussi on ne pourra me le retirer. Mon premier baiser sera toujours ainsi avec cet homme que j’avais haï, puis apprécié. Shigeru sera ainsi le gardien de mes lèvres, même s’il mourrait.
Je ne pensais pas que le voir me toucherait encore plus que cela me touchait déjà.
Je restai ainsi assise à côté de lui à lui parler, espérant que sa maladie disparaîtrait : en vain.
Que la vie était tragique.
kyro. ldd 017
Shirogane Honoka
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La vie était merdique, voire injuste. C'était ce que la plupart d'entre nous aimait à penser. On pouvait aussi voir les choses autrement et se dire que rien n'arrivait pour rien, qu'il n'y avait pas de hasard. Cependant lorsque la maladie nous frappait, il fallait pas se faire d'illusion. C'était peut-être la seule chose équitable dans le monde. Elle pouvait tous nous frapper : riche, pauvre, shinobi, civil, faible ou puissant. Vous pouviez croire ou pas, ça passait quand même au travers. Le seul truc c'était qu'on acceptait difficilement et qu'on cherchait toujours une diablerie ou une explication au mal qui frappait. C'était juste une fatalité. C'était comme ça. Mais libre à chacun de combattre s'il en avait la force, peut-être que la chance pourrait tourner... pas pour tout le monde.
La rumeur avait circulé sans traîner, chuchotant à voix basse que Shigeru Serika était tombé gravement malade, le genre qu'on surmontait pas et qui condamnait irrémédiablement. Il était un espoir pour le clan et je dirais un bon camarade avec qui j'avais bu un verre. Seulement des camarades, dans le monde shinobi, ça tombait comme des mouches. Il n'y avait rien d'exceptionnel d'apprendre la mort de l'un des nôtres. Le jeu. Seulement, c'était pas la lame à la main qu'il allait nous claquer le beau blond mais plutôt de sa belle mort dans un pieu, bien que le terme de "belle mort" n'était peut-être pas le plus approprié. Cela faisait toujours chier ceux qui avaient une vrai âme de guerrier de mourir vieux ou connement d'une maladie. Je le plaignais. Même moi ça m'emmerderait mais au moins, il partirait pas tout seul. Il avait une famille autour de lui, de gens qui tenait à lui et peut-être aussi de l'autre côté, allez savoir.
Si en tant normal, je n'aurais peut-être pas fait l'effort des politesses, je me disais qu'il me fallait quand même passer. Pour le geste. Pour le camarade. Pour celui avec qui j'avais bien ri autour d'un verre... mais je me savais hésitante à ce sujet, pas légitime. J'étais restée quelques minutes devant chez lui, sans passer le pas de la porte. J'avais dû m'enfiler deux ou trois cigarettes jusqu'à ce que sa frangine ouvrit. Elle pouvait pas ne pas m'avoir remarqué et elle me demanda si je voulais le voir. Je haussais les épaules comme pour dire oui et elle me fit monter à l'étage où je vis un homme qui n'était même plus la moitié de lui-même. Sans son armure. Maigre. Cela me rappelait presque ma gueule quand j'étais à l'hôpital... en moins malade.
Sa sœur nous laissa tous les deux alors que je levais la main pour faire un salut qui avait son je-ne-sais-quoi d'assez banal. Il se tenait sur une chaise à côté d'une table, une tasse de thé chaude à côté. A cette vision, je secouais la tête négativement et je vins m'assoir en face de lui. Je déposais sur la table une petite bouteille de saké, silencieusement, ainsi que deux petites coupelles traditionnelles. Sans déconner, il allait pas partir en buvant de la merde en feuille? Nonchalamment et toujours muette - la blague - je remplis les verres et lui glissa le sien dans ses mains alors que je pris le mien. Je plongeais mon regard dans le sien qui était déjà si fatigué, rongé mais je souris. Je levais mon verre et je le bus d'une traite, avant de l'aider à finir le sien.
Je finis par tirer mon petit calepin de ma poche pour commencer à écrire sur une page vierge de ce dernier.
" Tu pouvais pas partir sans un dernier verre l'ami. Cela se fait pas. "
Puis je repris mes notes.
" Je suppose que toutes tes amantes sont déjà passées te bécoter avant le grand voyage. Tu pourras pas dire que t'as pas laissé tes marques dans ce village. Elles se souviendront toutes du chevalier. Moi je me contenterais de l'ami. Alors j'espère que de l'autre côté, tu m'attendras avec un bon cru pour qu'on fête nos retrouvailles une fois que je débarquerais. "
Je souris à nouveau, plus chaleureusement cette fois-ci, avant de me lever. Naturellement je m'approchais pour lui embrasser le front avant de lui adresser de ma propre voix un dernier mot.
" Au revoir. "
Ouais. C'était pas un adieu. On se retrouverait... mais pas de suite. A moins que le destin en eut choisi autrement mais d'ici là, je vagabonderais encore un peu. Le ciel pouvait encore m'attendre, mon ami le ferait aussi, pendant que je lèverais encore mon verre au chevalier de Suna.
- C'est drôle, à quel point une si petite chose, une chose invisible à nos yeux, peut tout simplement décider de nous rayer de la carte. On ne tient vraiment à rien en tant que ninja, entre nos devoirs, la guerre, et... ça...
Assise sur une chaise non loin de Shigeru, Kalida a attendu son tour comme tout le monde. Aujourd'hui, aucun sourire sur le visage de la si flamboyante Akayuki. Pas d'entraînement, pas de saké, ou peut-être pour ce dernier, ça sera après cette ultime visite. En l'honneur de son camarade qui semble ravagé par la maladie.
S'humidifiant les lèvres, avalant sa salive en sentant sa gorge se nouer, la rousse n'a pas spécialement bien connu l'homme devant elle. Mais il y a eu clairement quelque chose à ses yeux, une attache qui s'est facilement encrée, comme toujours chez elle quand il s'agit de s'attacher à quelqu'un.
- Tu sais... Cette nuit-là, sur le toit...
Kalida détourne le regard, un léger sourire triste avec une expiration rapide, elle secoue doucement la tête de droite à gauche :
- C'était bien là, la première fois qu'un homme... Avait su me faire vibrer un tant soit peu. Ce n'était peut-être pas grand-chose, mais c'était un début. J'aurais voulu...
La rousse avale une nouvelle fois sa salive, ses yeux s'humidifient au fur et à mesure de ses paroles. Aujourd'hui, pas de lunettes pour cacher ça, pas à un futur mort.
- J'aurais voulu te voir à l’œuvre, me battre à tes côtés. Combler peut-être aussi cette solitude dont tu avais si bien trouvé les mots.
Elle marque alors un silence, une larme fait son apparition sur le coin extérieur de son œil gauche, glisse le long de sa joue avant d'arriver à la pointe de son menton. La voix tremblante, et même un peu en colère, elle reprend :
- « Disons que je fais partie de ces gens dont la mort marche à leurs côtés »... Tu n'aurais pas pu fermer ta gueule abruti ?!
Serrant les poings qui sont jusqu'alors sur ses genoux, Kalida baisse la tête, finissant par craquer, laissant ses émotions l'envahir. Elle se lève, et sans demander sa permission, enlace Shigeru, le sert chaleureusement contre elle sans aucune précipitation.
Après de longue secondes qui paraissent des heures pour la kunoichi, elle s'écarte donc un peu, embrassant le front du blond. Avant de se relever complètement :
- Je sais pas qui t'a manqué pendant tout ce temps de l'autre côté, cette personne qui a créé ce vide en toi. Mais... J'espère au moins... Que tes tourmentes seront terminées, et que vous reviendrez un jour, tous les deux, dans ce monde, pour une nouvelle vie. Adieu l'ami.
Sans surprise, c'était Kyou qui s'était manifestée la première auprès de l'ancien chevalier. Un léger sourire étire ses lèvres alors qu'il remarque la légèreté de la tenue portée par la nomade... son cerveau n'avait pas été touché et il était aisé pour Shigeru de comprendre qu'elle était si dévastée qu'elle n'avait pas pris le temps de se rendre présentable comme le sied a quelqu'un de son rang. Preuve d'affection? Le Serika le pensait, pas qu'elle soit volontairement venue comme ça non, mais qu'elle avait tellement peur que la cavalière s'était précipitée a sa rencontre.
"Il y a des choses dans ce monde Kyou auxquelles on ne peut échapper..."
De tes forces restantes, le sensei caressa la joue de son élève, ses yeux brillant en réponse aux larmes de Kyou. Pas qu'il avait peur de mourir non, il était en paix avec son destin, mais il se sentait coupable de l'abandonner, elle pouvait devenir tellement... Jamais Shigeru aurait cru ressentir autant d'attachement pour ses disciples, bien qu'il ne put connaître la nouvelle arrivée vu qu'il fut dépossédé de ses prérogatives le jour ou elle est arrivée dans l'équipe. Suite a leur prise de bec, le kazekage avait jeté ce funeste oeil au dossier médical du chevalier et lui avait interdit de mourir dans une mission au service du village.
A sa plus grande surprise, Kyou se pencha pour lui offrir un baiser. L'esprit du Serika sembla en paix pour la première fois depuis des années au contact de cette démonstration d'affection, il se permit même d'enlacer avec une tendresse inhabituelle de sa part en réponse. Il avait compris ce qu'elle venait de lui offrir... Devait il faire cette déclaration? Ce serait la briser... Fixant la jeune femme avec gravité Shigeru détourne le regard avant de prendre la parole avec une voix douce:
"C'est normal Kyou... c'est a moi de te demander pardon. J'ai été le pire des professeurs. On n'est pas sensés faire de préférences mais tu es devenue mon rayon de soleil. Perdre ma femme et ma fille a naître m'ont mis la tête sous l'eau, je suis devenu un être humain exécrable... Je n'ai pas été capable de voir ta valeur a notre première rencontre. J'ai été le pire professeur parce que je t'ai préférée... parce que j'ai développé des sentiments pour une de mes élèves. Pardonne moi."
Par chance, la conversation ne dura pas trop. Les visites s'enchaînent plus vite que Shigeru l'aurait cru et c'est a sa surprise Honoka qui arriva. L'homme avait accordé a Kyou une période de repos, déposant une couverture légère sur ses épaules et un oreiller sous sa tête. C'était le peu qu'il pouvait faire pour protéger sa décence face aux futurs visiteurs. Un léger sourire apparaît aux lèvres un peu asséchées de Shigeru, fixant la jolie muette après avoir jeté a son mot:
"T'as toujours su trouver les mots avec moi Honoka tu sais ça?"
Avec un demi rire il accepte son verre et laisse l'alcool couler le long de sa gorge alors qu'il lisait de nouveau le papier de la Shirogane. Riant faiblement, ses yeux s'illuminent de malice et il lui rends le papier.
"Croit le ou pas... pas vraiment. J'imagine qu'elle préféraient se souvenir de moi vigoureux, t'es la deuxième a venir me voir. Tu sais pour être totalement honnête, la première fois qu'on a discuté j'envisageais de t'attirer dans mon lit. Finalement je ne regrette pas parce que ton amitié était bien plus intéressante qu'une partie de jambes en l'air même si elle aurait été mémorable j'imagine. Prends ton temps quand même, j'ignore encore combien de temps ça me prendra pour trouver les meilleures bouteilles la haut. Adieu mon amie."
Trinquant a la santé de la jeune femme a défaut de la sienne, il la raccompagne a la sortie, passant une main distraite sur l'endroit ou elle avait posé les lèvres. Ce serait mentir de dire qu'elle ne l'avait non plus jamais attiré. Sans doute se sont elles croisées dans la taverne parce que Kalida arriva assez rapidement après la marionettiste.
Allant s'assoir pas très loin d'elle, il n'y avait pas besoin d'avoir des capacités d'extrasenseur pour comprendre a quel point elle était touchée. Shigeru ne savait trop que répondre a son préambule, il était clair qu'elle cherchait quoi dire encore, apparemment mettre des mots sur ses sentiments n'était pas un des forts de la flamboyante rouquine. Shigeru lui tends une coupelle du saké qu'à laissé plus tôt Honoka, un léger soupir franchit ses lèvres:
"Mon seul regret sera de ne pas partir l'arme a la main. Je me rends bien compte que l'on a pas forcément le choix... mais vu nos vies c'était pas vraiment ce que j'imaginais"
Kalida sembla enfin oser aborder le véritable sujet, celui qui semblait la torturer. Pour une fois il n'avait pas cherché a séduire quelqu'un, il avait répondu honnêtement, avec une grosse pointe d'ironie sur certaines choses il n'allait pas non plus se réinventer entièrement mais la guerrière des sables semblait avoir été touchée par ses mots. Shigeru réfléchit une seconde avant de préférer répondre honnêtement:
"Peut être aurions nous formé le meilleur duo de ce village... Tu sais cette solitude... Elle s'accompagne beaucoup de culpabilité. Les kaigans qui les ont sacrifiées... étaient faibles. Si j'avais été présent au lieu d'aller explorer un tombeau... Je m'en veux terriblement pour ça. J'ai été le pire mari et le pire père. Je n'aurais pas valu le coup Kalida."
Sa réponse était sincère, du bout des doigts il lui poussa un dessin qu'il avait fait lui même pendant que ses souvenirs étaient frais. Elle pouvait y voir une jolie jeune femme aux cheveux blancs portant un nourrisson. Souriant a sa dernière déclaration Shigeru ris légèrement amusé:
"Le destin a un cruel sens de l'humour je n'aurais pas du en rire..."
Fermant les yeux en recevant le baiser sur son front, il ne devrait peut être pas déclarer a Kalida qu'il ne croyait pas vraiment en la réincarnation. Avec son sourire habituel malgré les joues creusées le chevalier réponds d'une voix laissant percer son émotion:
"Je ne sais pas vraiment mais une chose est sûre, j'espère que tu seras encore la pour m'accueillir. Alors promet moi de vivre aussi longtemps que possible et de mon côté je te promettrais de revenir aussi vite que je le pourrais. A bientôt mon amie."
C'est sur ces adieux que Kalida fut la dernière personne qu'il vit. Alors qu'il admirait le visage endormit de Kyou, Shigeru se sentit soudainement faiblir... comme s'il était gravement blessé mais il savait qu'un bandage ne lui permettrait pas de s'en tirer. Saisissant son pinceau, c'est avec ses dernières forces que le chevalier traça ses mots de sa plus belle écriture:
" Kyou,
Tu es quelqu'un d'extraordinaire. Ta peur n'est pas un handicap tu dois apprendre a la surmonter, elle te rends plus humaine que beaucoup. Dans les moments de désespoir n'oublie jamais que je serais la a veiller sur toi depuis l'autre côté. Ne cède pas a la tristesse j'ai été heureux de te connaître.
Ton dévoué professeur, Shigeru"
Avec douceur pour ne pas la réveiller, le sensei plaça la lettre entre ses mains alors qu'il sentait les doigts glacés de la mort se refermer autour de son cou, ses paupières devenir lourdes... Avec tendresse il posa sa main sur celle de Kyou et chuchota doucement:
"J'arrive..."
Doucement ses paupières se ferment et son dernier souffle franchit ses lèvres, emportant comme dernière vision le doux visage de la nomade dans l'autre monde.