DayDream [PV TOWA]

Cella faisait plusieurs heures que le jeune Chinoike laissait ses pas le guider au travers des sentiers sinueux de l'Isthme. C'était un chemin qu'il connaissait que trop bien, celui qu'il avait prit à temps de reprise, cherchant à aller toujours plus loin, toujours plus prêt de cette limite qui aujourd'hui n'existait plus. Car en ce jour radieux, il était devenu un autre, un être libéré des frontières de son Clan. Telle fût l'accord qui émana de son altercation avec son intendante. Elle avait accepté de le voir partir, le laissant assouvir ce besoin irrépréhensible de découvrir le monde qui s'étendait à ses pieds. Au-delà de la nécessité d'un tel émissaire pour les guerriers du sang, il avait gagné le droit de parcourir le monde.

Lorsque, enfin, ses pieds le menèrent à la frontière de cette terre qu'il connaissait que trop bien, un doute l'envahit. Et s'il se faisait attaquer ? S'il n'arrivait pas à retrouver le chemin jusqu'au domaine ? Et si les habitants de ces terres n'étaient pas prompt à l'accueillir ? S'il se retrouvait acculé ? Il allait être seul, définitivement et totalement seul face à la survie de son existence et ce monde qui lui restait à découvrir. Etrangement, malgré toute l'angoisse qui commençait à l'envahir, il sentit également se poser sur son épaule une main, intangible, illusoire, mais pourtant bienveillante. À ses côtés, Batsu le regardait, tentant de lui donner le courage de faire face à cet inconnu. Très vite, il put constater qu'elles étaient toutes là, ces ombres qui, depuis toujours, l'avait empêcher d'apprécier son existence. Aujourd'hui, elles le soutenaient, tentant de lui octroyer la force de faire face. Et ce fût comme poussé par elle, qu'il traversa la ligne imaginaire qui marquait la fin de l'Isthme et le début de son aventure.

Les heures passèrent, avec eux, nombres de paysages différents. Des terres mortes, aux forêts luxuriantes, il traversa des endroits dont il n'aurait jamais pu ne serait-ce qu'imaginer la beauté. Il fût également surpris de percevoir au loin un chemin menant à ce qui semblait être un village. Etait-ce là que son ami Akira vivait ? Il aurait voulu se diriger en ces lieux, ne serait-ce que pour se rassurer du fait qu'il ait bien réussi à rentrer chez lui. Pourtant, de savoir qu'il pourrait se faire prendre par les Uchiha le fit se raviser. Aussi passa-t-il son chemin, croisant quelques fois des passants qui le dévisageait. Il eût même la malchance de se retrouver sur le chemin de shinobi arborant tous le même bandeau. Ils parlaient de leur mission, semblant se remémorer des événements amusant qui s'y était déroulé, ne faisant pas attention à l'ombre qui continua sa route.

Perdu dans ses pensées, il ne vît pas le sentier disparaître. Ce fût que trop tard qu'il constata qu'il s'était enfoncé profondément dans une forêt dense, dont la beauté pourtant était sans précédente. Par où devait-il aller ? Après tout, il devait aussi retrouver la trace de Maika. Mais par où commencer dans ce labyrinthe vert où un étrange silence semblait y régner. Sentant l'angoisse monter en lui, il ferma l'oeil, prenant de grandes inspirations avant d'expulser toute l'air présente dans ses poumons. Il devait se reprendre. Après tout, il pouvait tout aussi bien faire demi-tour.

Ce fut sur cette pensée que l'impensable se déroula. Ouvrant sa paupière, le Renégat se rendit compte qu'à quelques mètres de lui, se trouvait un animal merveilleux. Aussi haut qu'un homme, cette bête stupéfiante se déplaçant à quatre patte arborait une couronne majestueuse. Il était magnifique. Une beauté si merveilleuse qu'elle poussa le Chinoike à se rapprocher doucement, sans vraiment prendre de précaution. D'un pas lent, un léger sourire s'affichant sur son visage, il réduisit l'espace entre lui et cet être mystique qui bougea la tête vers lui. Il s'arrêta alors soudainement, craignant de pouvoir faire peur à cette beauté de la nature dont il aurait voulu pouvoir dessiner à jamais les contours dans son esprit.

Ils restèrent ainsi quelques minutes, qui dans la tête du Borgne parurent des heures, à se regarder, jaugeant l'autre sur ses intentions. Et malgré toute la méfiance de l'animale, ce dernier se rapprocha. D'abord timidement, puis vint la curiosité. Celle de voir un tel être sur son territoire qui semblait dénué de toute colère ou sentiment néfaste à son encontre. Il y avait quelque chose dans son œil unique qui le rendait à la fois effrayant et attirant. Doucement, Tsumi tendit son bras, fermant son regard sur le monde, attendant de savoir si la créature allait faire les quelques mètres restant. Et au bout de ce qui lui parut une éternité, il finit par sentir le souffle chaud de l'animale sur le bout de ses doigts. Il le humait, et lorsque ce qu'il sentit lui convint, il passa sa tête sous les phalanges légères du shinobi qui doucement, porta son regard sur la scène incroyable qui se déroulait devant lui. Avec gentillesse et calme, il lui gratta le front, lui affichant un sourire des plus sincères, lorsqu'un craquement au loin le fit se redresser et partir au fin fond de la forêt.

C'était pour ce genre de moment qu'il avait quitté sa patrie, pourtant, dans l'instant, il ne put profiter pleinement de cet instant que l'inquiétude le prenait au corps. Qu'est-ce qui avait bien pu faire peur à l'animale ?

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Le regard inquiet, le Borgne scruta les buissons et autres amas de végétations, cherchant à déceler à quel genre de prédateur il allait devoir faire face. Au fond, il n'était même pas sûr que l'animal avait vraiment senti quelque chose. Peut-être avait-il juste fui dans la croyance d'une menace inexistante ? Non. Quelque chose n'allait pas. Les oiseaux qu'il y a si peu, faisaient vibrer leurs douces mélodies aux oreilles du Renégat avaient laissé place au silence. Quant à l'ambiance générale, Tsumi n'eût aucun mal à déceler que quelque chose avait changer soudainement dans cette forêt. Et lorsque enfin, la sombre présence arriva à son regard, il n'eut pu que rester admiratif devant sa beauté.

Une autre bête majestueuse, dont les bruits de pas et les grognements l'avaient déjà bien annoncé avant que le Chinoike n'eut pu le percevoir. D'une taille largement plus grande que celle du jeune homme, elle était recouverte d'une fourrure aux teintes sombres, mais qui pourtant, ne réduisait en rien l'imposante stature de cette dernière. Aussi, fouilla-t-il dans sa mémoire, cherchant à mettre un nom sur cette créature qui doucement, s'avancer vers lui, dessinant des arcs de cercles autour de lui.

Impassible et certainement trop intéressé par l'animal, Tsumi resta figé, se laissant à sa contemplation de cette nature pour laquelle il n'avait qu'amour et respect. Son manque de discernement concernant l'ours qui se rapprochait dangereusement, lui fût fatale. Il ne vit pas le puissant coup arriver dans sa direction, le mettant à terre avant que l'imposante masse ne lui tomba dessus, commençant à lui mordre la clavicule. Allait-il mourir ainsi ? Dévoré par un être furieux après avoir pu jouir d'un si beau moment d'allégresse ? La réflexion ne se fit pas, le cerveau entra en mode automatique, guidé par l'adrénaline et la crainte de mourir. Dans un pur réflexe, il usa de ses griffes, plantant cette dernière directement dans le crâne de la bête, lui extirpant un court cri avant qu'elle ne s'effondra sur le côté.

Il eût un temps de stase, où les effets de l'adrénaline commencèrent à s'estomper et où le monde reprenait peu à peu de sa consistance. Couvert de sang, l'épaule à moitié arraché par les crocs de l'animal, il se força à se relever, s'agenouillant aux côtés de la créature dont la tête suintait le liquide carmin ainsi que quelques organes.

Malgré la douleur, au déni de toute la souffrance que cette chose lui avait prodigué sans aucune véritable raison. Tsumi lâcha une larme. Une vie s'était éteinte, à cause de lui. S'il avait cherché à fuir, sans doute que l'ours aurait cherché une autre proie à abattre et serait encore de ce monde. Mais il avait été aveugle à la réalité de l'existence et le destin de ce pure spécimen de beauté et de force s'était éteint. Il pleura, apposant sa main sur le corps de sa victime, lui sommant de lui pardonner son acte.

Ce fût alors qu'un bruit se fit entendre et qu'une femme arriva. Sans trop comprendre d'où elle sortait, le Renégat la regarda se précipiter vers sa victime, brandissant le bandeau d'un clan dont le symbole semblait familier au Chinoike. Directement, elle lui demanda ce qui s'était passé et le jeune garçon n'eût pu retenir ses larmes.

« C'est ma faute... J'aurais dû fuir ou me cacher. Mais je suis resté là, c'était la première fois que je voyais ce genre d'animale. Je pensais pas qu'il m'attaquerait... Je suis désolé... »

Tel était Tsumi. Capable des pires horreurs concernant son propre Clan, mais incapable de penser à mal lorsqu'il s'agissait de la nature et de ses habitants. Ce fût donc l'épaule à moitié arrachée et les larmes coulant de son œil rouge que le Borgne regarda la jeune femme, le visage triste.

« J'aurais dû fuir, comme l'autre animale... Je suis désolé... »

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Peut-être était-ce par pitié ? Ou par compassion ? Qu'importait la raison au finale, le Chinoike fut quelque peu étonné que la femme lui propose quelques soins, s'approchant d'elle, lui laissant la possibilité de voir plus en détail le visage de celle qui se présenta comme une membre du clan Nara. Towa... Ce prénom ne lui était pas inconnu, mais où l'avait-il entendu ? L'émotion et le chagrin du Borgne ne lui permit pas de se rappeler tout de suite ni quand, ni pourquoi il semblait en savoir déjà si long sur cette dame dont la beauté du visage n'avait d'égale que sa froideur.

Il se présenta, sans énoncer pour autant le Clan dont il faisait parti. Un simple « Tsumi » suivis d'un merci pour l'attention qu'elle lui portait. S'activant sur le bras du jeune albinos, elle se permit un semblant de conseil qui, étonnement, ressemblait aussi à un sermon. Mais la banalité de son action évoqué par Towa le plongea son visage dans une triste déjà bien prononcée. Il lui répondit que même si on ne lui en voudrait pas, lui s'en voudrait d'avoir prit une vie dont lui-même n'avait pas besoin pour survivre. Que dans son pays, chaque ressource est importante et que gâcher ainsi une existence, aussi brute soit-elle, ne se fait pas impunément.

Ce fut cependant à sa deuxième question qu'un semblant de flash parcouru l'esprit du Chinoike. Ou peut-être juste la douleur du bandage qu'elle venait de serrer autour de sa plaie lui avait mit quelques neurones en place ? Nara Towa, tout lui paru comme une évidence. La beauté de la jeune femme, les formes qu'elle arborait, ce franc parlé à la fois glaciale et chaleureux. Cela provoqua un léger rictus sur le visage du Renégat qui ferma les yeux un instant, expirant la douleur avant de répondre aux interrogations de la kunoichi.

« C'était une créature magnifique, arborant de grandes cornes, comme une couronne faite de bois et de poil. Je n'avais jamais vu une telle espèce... Mais quand il m'a approché et que j'ai pu le caresser... Je comprends que votre Clan les protège avec une telle ferveur... » Son œil plongea dans le sien, un sourire au bout des lèvres. « Nara Towa, vous faites partie du Clan des ombres n'est-ce-pas ? Etsu m'a raconté votre rencontre. Je suis du Clan Chinoike, j'aurais su, je me serais présenté avec une fleur orange plutôt que le cadavre d'un ours. » finit-il par dire en étouffant un cri de douleur.

« Et pour dire vrai, je me suis complètement perdu. J'étais à la recherche d'un shinobi mais ne connaissant pas la région j'ai fini par atterrir ici... Au fond, c'est une chance que je sois arrivé chez un clan ami... »

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Une chance oui, que le Chinoike ai pu tomber sur celle qui avait fait si belle impression auprès de son amie Etsu. Même s'il aurait apprécié une rencontre dans une situation tout à fait différente, il ne put s'empêcher de se dire qu'indéniablement, leur rencontre n'était pas fortuite. Elle lui proposa son aide pour retrouver le fameux shinobi à la crinière épineuse, mais Tsumi pensait bien qu'elle ne saurait lui donner une véritable indication quant à où il pouvait se trouver. Maika avait été clair sur ça, le jour où il devait le trouver, il entendrait les échos de l'annonce de l'arrivée du célèbre Cirque. Pourtant sur son chemin, il n'avait rien entendu, pas même un murmure concernant les artistes de l'ombre. Il se devait d'attendre, de jouer son rôle dans cette comédie dans laquelle son Intendante l'avait forcé à mettre les pieds. Il était ambassadeur et devait se comporter comme tel.

« Je crains que vous ne puissiez m'aider le concernant... Sauf si vous avez entendu parler de l'arrivée d'un Cirque dans la région ? Mais j'en doute... »

Il lui faudra sans doute attendre encore un peu. Qu'importait dans le fond, il savait en son cœur que tout venait à point à qui savait attendre. Aussi se mit-il à réfléchir à la remarque de Towa. La créature qu'il avait vu ne semblait souffrir d'aucune blessure, du moins, le pensait-il. Il ferma les yeux un temps, levant le visage vers les hauteurs, cherchant à se remémorer ce doux instant qu'il avait vécu aux côtés de l'animal.

Il put revoir la beauté de la créature, ses bois grandioses, son pelage soyeux à la couleur si vivace, l'odeur qui émanait de lui aussi, ainsi que le son de son souffle qui humait pas après pas, le danger potentiel que pouvait être le Chinoike. Et ce fut à cet instant qui le vit tressaillir, apeuré par la présence de cet ours, se détournant du Renégat alors que d'un pas peu assuré il bondit dans la végétation. Se répétant la scène, comme pour y voir une anomalie, elle lui parut de plus en plus évidente, il n'avait pas vu mais ce cerf avait bien les marques d'une blessure.

« Je... maintenant que j'y pense oui il était peut-être bien blessé... »

Ouvrant l'oeil pour faire face à la Nara, il chercha à se relever, non sans peine au vu de l'état de son épaule qui le lançait au moindre mouvement. Pourtant, quelque chose en lui le motiva à faire fit de la douleur bien que lancinante. Il se devait d'aider sa camarade à retrouver l'animale. Bien moins par devoir, que par envie de savoir la créature saine et sauve.

« Je vais vous aider à le retrouver. » Son œil se mit à briller d'un éclat rubis intense, plongeant son attention sur la jeune femme avant de détourner le visage vers là où il l'avait vu s'enfuir. « Les traces de sang ne sont pas immense, mais elles devraient nous conduire à lui... Allons-y » dit-il en marchant tranquillement, se tenant le bras et refrénant la douleur qui ne cessait de se manifester.

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Il l'entendit le remercier d'une voix si douce, qu'elle s'apprêtait plus à un murmure qu'à une véritable parole. Pourtant ces mots vinrent à lui réchauffer le cœur, même si la douleur le rappelait à bien d'autres tourments plus glaciales. Doucement, il s'avança dans l'épaisse forêt qui se présentait à eux, cherchant, scrutant la moindre petite trace qui pourrait l'aider à trouver l'animale. Ce fut alors que le Borgne s'agenouilla près d'une marque de sabot, qu'elle lui présenta ses excuses pour ne pas avoir su l'aider plus concernant ses blessures. Cela le fit sourire, et doucement il détourna son visage vers la jeune femme, lui laissant entrevoir une certaine quiétude amusée.

« Ne vous en faites pas, nous avons l'habitude de souffrir par chez moi et puis... » il se releva, provoquant un nouveau pic de douleur qu'il n'arriva cependant pas à contenir sans une grimace qui en disait long. « Ne dit-on pas qu'avoir mal c'est la preuve que nous sommes en vie ?... Les traces vont par là » dit-il en pointant vers l'Ouest. Emboîtant le pas, l'oeil de Tsumi ne pouvait s'empêcher de contempler l'horizon et le paysage qui se dessinait sous des teintes d'or et d'émeraudes. Par plusieurs fois, il ne put s'empêcher de s'arrêter pour contempler tout ce que cette région avait à offrir, pensant, un peu comme un enfant qui vous le jouet d'un autre, le plaisir que cela aurait été s'il était né ici même.

« Cette forêt est magnifique en tout cas... Vous avez de la chance de vivre ici... Etsu m'avait parlé de la beauté de cette région, mais je crains que les mots de mon Intendante n'ont pas su rendre grâce à la grandeur de ses lieux... » Il avançait à pas résonnait, écoutant la nature ainsi que les diverses paroles de sa camarade de recherche. La jeune femme était, par contre, exactement comment son amie l'avait décrite, mais s'il devait donner aujourd'hui son avis, il la voyait plus comme un aurore. Belle comme les premières lueurs du soleil qui percent à travers l'horizon, vivifiant de sa présence les couleurs ternis par la nuit qui subissent encore la rosée glacée matinale. Il comprenait en tout point pourquoi un lien s'était facilement créer avec son amie. Cela le fit légèrement sourire d'ailleurs alors qu'il repensait avec quelle affection elle lui avait parlé d'elle.

« Je peux vous poser une question ? » demande-t-il de manière rhétorique, attendant que la Nara lui réponde. « C'est comment... De vivre ici ?... Je veux dire, avec toute cette vie qui grouille et enchante chaque recoins de cette forêt ?... Si nous retrouvons vite l'animale, me permettriez-vous de contempler un de vos couchés de soleil ? » Comme un gamin, il espérait au fond de lui que la kunoichi l'y autorise. Après tout, il n'était guère chez lui et ne savait pas si, une fois leur sauvetage réalisé, on ne viendrait pas à lui demander de quitté les lieux.

« Je... Je crois que c'est par là... »

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Ils avancèrent, le pas léger, écoutant les récits de la jeune femme qui n'avait que peu de mal à dire du bien de l'endroit où elle vivait. Il fallait dire que pour le Borgne, tout ici était magnifique et que les pauvres mots de la kunoichi rendait mal son respect à la grandeur de cette forêt. Jamais de toute sa vie il n'avait pu voir autant de teinte de vert différents. Chaque ombre, chaque rayon du soleil perçant à travers les épais feuillages offraient une nouvelle vision de beauté. Il en devenait presque compliqué de se concentrer sur l'objectif principale de tout ceci.

Pourtant, ce fut certains de se rapprocher de l'animale que Tsumi continua à suivre la piste, bien trop habitué à suivre les pauvres proies qui lui servaient de pitance dans l'Isthme. Une dur réalité qui semblait fortuite en ces lieux où la vie débordait jusqu'à la ligne d'horizon. Pour autant, un large sourire naquît sur le visage du Chinoike qui fut ravis d'apprendre que peut-être il serait autorisé à regarder un couchée de soleil. Une vieille habitude qui en soit, lui offrait un moment de répit loin des intrigues et de la vie trépidante des shinobis.

« Nara Shika c'est bien ça ? » souffla-t-il en s'abaissant pour observer une trace. « Etsu m'en a parlé, à ce qu'il paraît c'est un original. » dit-il en se relevant, tournant sur la droite pour s'enfoncer dans d'autres buissons. « Ca serait un honneur. À vrai dire, j'adore les gens originaux. La vie semble plus douce à leurs côtés. » dit-il en affichant un léger sourire en pointant le nord-ouest. « Par là-bas, nous ne sommes plus très loin. » dit-il en se relevant. « Dans l'Isthme nous n'avons pas beaucoup d'originaux. Pour la plupart, ils sont tous obsédés par la même chose... Au fond, c'est peut-être moi qui suis l'original ? En tout cas, moi je m'y plais. Ce n'est certainement pas aussi luxuriant que cette forêt, mais il y a une beauté insoupçonné qui se dégage des montagnes... J'y ai vu mes plus beaux couchés de soleil... Pour l'instant tout du moins. » dit-il alors que son bras recommençait à lui faire mal, posant sa main sur sa plaie, il continua à avancer pendant plusieurs minutes, écoutant sa camarade de traque alors que tout d'un coup, il lui fit signe de se baisser. Devant eux à quelques mètres se trouvait un point d'eau, avec sur la rive, un cerf visiblement mal en point.

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