Besoin d'air et d'emplettes, Hana profite de sa toute nouvelle liberté pour pouvoir visiter plus librement son village qu'elle ne connaissait au final que peu...
feat Ōshanburazā Rinkusu
Jusqu'ici, le monde d'Hana se réduisait à un tout petit mouchoir de poche. Ses grands yeux mauves n'avaient eu le loisir que de n'admirer les jardins de sa grande maisonnée au sein du domaine Omura, de ses fleurs, de sa petite zone aquatique où quelques carpes koï nageaient allègrement. Elle ne recevait la visite d'aucun ami puisqu'elle n'en possédait pas. Elle n'avait pas le droit de passer beaucoup de temps avec sa jeune sœur à qui l'on offrait une éducation tout aussi stricte que la sienne mais dont ses parents souhaitaient un autre avenir. Seulement voilà, le petit jeu des manigances de la délicate Omura lui avait permis de briser en partie les chaînes familiales pour tenter de respirer, de quitter les murs de sa demeure et de cesser d'attendre l'inexorable destin que les siens avaient déjà décidé pour elle : un bon mariage. Oh, il n'y avait pas à dire, la jeune fille connaissait toutes les manières charmantes, connaissaient sa place -ou en partie- et était un modèle de vertu. Mais elle avait toujours rêvé d'aventures, de rocambolesques, et de ne pas être réduite à n'être qu'une belle femme. Et puis, ceux de sa famille étaient des esprits brillants, pourquoi ne pourrait-elle pas en faire autant? Pourquoi se contenterait-elle de si peu? Elle était une Omura, un clan prestigieux, elle n'était pas sotte. Elle voulait prouver à sa famille comme à elle-même qu'elle était plus que tout cela.
Certes, tout le monde s'attendait à ce que son caractère trop tendre devienne la raison de son échec mais elle était assez bornée pour ne pas abandonner. Une bonne jeune fille devait savoir rester toujours gracieuse, conserver un haut port de tête et avoir une dignité remarquable en toutes circonstances. Son optimisme indéfectible la conduisit alors à braver les interdits, et en devenant une kunoichi, on lui ouvrait de nouvelles portes sur le monde Pour commencer, ce serait le port d'Uzushio. Mais y était-elle préparée? Oh sans nul doute que non.
Hana était issue d'une famille un peu bourgeoise et le monde des quais était à l'extrême opposé de ce qu'elle connaissait. Cependant, dans son innocence, il ne lui vint absolument pas l'idée de changer quoique se soit à ses manières, son attitude et pire... son allure. Ce fut donc une élégante Omura qui arriva dans la zone portuaire, richement habillée, laissant planer dans l'air un parfum délicat qui trahissait sans doute sa bonne facture, tout comme la belle épingle fleurie qui ornait sa chevelure à la couleur si atypique. Il était inutile de dire qu'elle fit sensation. Une jeune femme de son allure sans escorte se promenant parmi les pêcheurs qui sentaient le poisson et le sel? Hana était une étrange tâche de couleur dans le paysage mais cela... ne la choquait pas outre-mesure.
Bien au contraire, elle s'extasiait de tout ce qu'elle voyait : les bateaux, les voiliers, les goélands, les crieurs sur la jetée... Son regard brillait d'une admiration étrange, presque enfantine à chaque fois qu'elle se posait sur quelque chose qu'elle n'avait pas l'habitude de voir. Comme on aurait pu s'y attendre, au bout d'un moment, la belle enfant se fit accoster par un individu mal intentionné qui saisit vite que l'on pouvait tirer profit de sa candeur.
" Bah alors, ma toute belle? On s'est perdue? "
Hana afficha un très large sourire.
" Oh non monsieur. Je ne fais que me promener. Je vous suis grée de vous en soucier. "
Autant vous dire qu'un étrange sourcillement se dessina sur le visage du sacripant.
" Euuuh.... ok.... euuuh... vous savez que c'est dangereux pour une mam'zelle de se balader toute seule. Vous savez pas sur qui vous allez tomber! "
" Ha! Mais je n'ai pas peur! Je suis une kunoichi maintenant! J'ai un bandeau officiel! Regardez! "
Fière, Hana sortit le bandeau portant le symbole du village. Cet insigne lui donnait des ailes, pensait naïvement qu'il s'agissait là d'un gage de sa potentielle dangerosité mais.... le marin se mit à rire aux éclats.
" Hahahahaha! Vous? Une shinobi? HAHAHAHA! Moi je suis le daimyo dans ce cas! Elle est bien bonne celle-là! "
Vexée, l'Omura se mit à froncer des sourcils, ses joues se tintèrent de rose, gênée que l'individu ne la crut pas. Pourquoi, ce bandeau était un vrai et elle savait un peu se défendre, même si elle avait énormément à apprendre.
" Mais je vous assure que c'est vrai! Je suis une vraie kunoichi! "
" Ouais, ouais, cause toujours ma jolie. On sait pourquoi les minettes dans ton genre viennent se paumer dans les quartiers craignos. Tu cherches du frisson, hein? T'es tombé sur le bon type. "
Hana ne comprenait pas le moins du monde le sous-entendu, penchant de façon ingénue la tête sur le côté.
" Viens avec moi ma jolie, je vais te faire voir un endroit qui va te faire rêver. "
" Oh vraiment? Formidable! J'ai hâte de voir! "
Alors que le brigand pensait être tombé sur le gros lot ou bien la fille la plus crédule du siècle, il tourna le dos à la belle Hana qui affichait à nouveau un grand sourire. Viendrait-elle de se faire un nouvel ami? Oh oui, sans doute.
Si Tokagi avait de sérieuses prédispositions en ce qui concernait les navires, il n'y avait aucun doute sur le fait que son talent principale fût de sentir la beauté à des kilomètres à la ronde ! Et encore une fois, il avait clairement fait mouche ! Cependant, mon air amusé et curieux par la nouvelle rose qu'il avait su déniché vu vite stopper par l'étonnement et la contemplation d'une fleur qui n'avait nul autre son pareil. M'accoudant à la rambarde du pont, je la regardais, - comme bon nombre sur le port - glisser légèrement sur les pavés abruptes du quai, son visage illuminée d'une certaine candeur qui la rendait encore plus envoûtante. En la voyant ainsi, j'aurais pu croire que le temps s'était arrêté rien que pour elle. Hommes et femmes la regardait, et si les sentiments n'étaient pas tous de mêmes natures, je fus on ne peut plus porter par une certaine affection que je ne m'expliquais guère, mais qui pourtant, adoucit clairement mon visage.
« Qui est-elle d'après toi ? » « Va savoir... On dit parfois que les anges peuvent ne pas avoir de nom et juste de beaux visages... » « Toi, elle te plaît. » « Pas toi ? » « Bien entendu, qui dirais non à pareille beauté ? »
Elle me laissait songeur, profitant de chacun de ses gestes comme s'il s'agissait d'une peinture éphémère dont la toile pouvait disparaître à tout instant. Chaque secondes que je passais à la contempler me semblait à la fois éternelle et trop court. Pourtant, rien en ce monde terrestre n'avait su évoquer en moi autant d'émotions que la vue de sa personne.
« Tu vas y aller ? » « Nooon... Elle est bien trop belle pour un bougre comme moi... » « Oh ! Voilà bien une première ! Rinkusu ! Le Lynx des Mers du Sud qui n'accourt pas après un jupon ! » « La ferme Tokagi... Laisse-moi profiter de ce doux moment... »
Je laissa ma tête reposer sur mes mains, inclinant légèrement mon visage à mesure qu'elle avançait sur le quai. Je m'amusais à dessiner la moindre courbe de son corps dans mon esprit, désirant en saisir la perfection l'espace de quelques instants. Car si sa beauté n'avait d'égale, les vêtements qu'elle arborait rendait maigre grâce à la splendeur de ses traits. Elle était à la fois atypique et d'une beauté trop banale, parfaite et imparfaite, une fleur exotique dont les pétales scintillaient à la lueur du soleil de midi.
« Ah... Il semblerait que quelqu'un ne se soit pas dégonflé. » « En effet... Et quel homme en plus ! » dis-je en me relevant, passant aux côtés de Tokagi en me dirigeant vers la passerelle menant au quai. « Rin' ? Je pensais que tu laisserais passer ton tour ? » « Je ne peux décemment pas laisser une collègue Shinobi aux mains d'un rustre pareille enfin ! » lui dis-je tout sourire alors que j'arpentais les premiers pavés du quai me séparant de la belle. « Tsss... Sacré Rin... » souffla mon second en me voyant me recoiffer en vitesse et remettre le col de ma chemise en place, resserrant le ceinturon de mon pantalon pendant que le talon de mes bottes tapait le rythme de mes pas.
Avais-je seulement une simple idée de ce que j'allais lui dire ? Absolument pas. Après tout, je n'étais pas connu pour ma stratégie mais bien pour mon sens de l'improvisation. Regardant autour de moi, je me saisis d'un rose dont je tins la tige entre mes lèvres, alors que je cherchais quelques ryos que je jetais aux bardes présents, leurs faisant signe de me jouer quelque chose qui conviendrait à la situation... Et ainsi commencèrent-ils à jouer.
Ce fut lorsque le malandrin se retourna qu'il me fit face, ravalant son odieux sourire, se rendant bien compte de l'homme présent devant lui. Aussi il déglutit, cherchant à jouer des gros bras. Mais c'était sans compter cette terrible envie de danser qui me prit au corps alors que les premiers accords se mirent à vibrer. D'un mouvement de bras, je fis faire à l'énergumène un salto avant suivi d'un atterrissage en bonne et dû forme sur son postérieur, faisant alors claquer mes mains en même temps que son corps touché le sol.
« Olé ? »
Un large sourire s'afficha sur mon visage alors que mon regard s'adoucit. Car si de loin elle était magnifique, de prêt, elle était divine. Aussi, regardant les musiciens jouer leurs musiques, je reportais mon attention vers elle, lui tendant une main souple.
Besoin d'air et d'emplettes, Hana profite de sa toute nouvelle liberté pour pouvoir visiter plus librement son village qu'elle ne connaissait au final que peu...
feat Ōshanburazā Rinkusu
Hana était une femme docile et crédule, il n'y avait pas à tergiverser sur le sujet. D'une part, parce qu'elle avait été élevé par des Omura et la plupart de ces gens étaient d'une assez grande sévérité, ce qui expliquait sa docilité surtout lorsque cela concernait des aînés. D'autre part, parce que ses parents avaient eu la riche idée de la couper de tout et de trop la préserver du monde. Elle était vierge de tous maux, de toutes vilénies, puisqu'elle n'avait jamais été confrontée à des individus peu scrupuleux, ses yeux n'étaient pas encore habitués au mal. Elle ne s'en était pas fait une vrai définition à moins de voir les choses sous son nez... et encore. C'était pour cette raison qu'elle était prête à suivre l'inconnu. Il se conduisait bien jusque là, pourquoi y aurait-elle vu un méchant homme?
Mais ce qui se produisit par la suite fut un bien plus excitant évènement. De la musique. Hana aimait beaucoup la musique et danser. Voilà bien une chose dans laquelle elle excellait. Il fallait dire que c'était l'un des rares loisirs qui lui était donné et une dame se devait de maîtriser de nombreux pas. Un immense sourire illumina le visage de l'Omura alors qu'un jeune homme apparut comme tombant du ciel, avec une rose à la bouche. Cela lui rappelait quelques romans dont elle avait eu le plaisir de lire, d'amour et d'aventures.
Le nouveau protagoniste semblait lui aussi habité par le rythme que les bardes présents avaient commencé à jouer et Hana dandinait déjà de la tête alors que son premier cavalier fut sorti de la piste avant même d'y rentrer véritablement. Et avec une souplesse féline, l'inconnu à la rose se présenta devant elle avec des manières qui lui apportèrent un peu de rose aux joues. Un autre gentleman! Mieux encore, il était mieux apprêté et avait des cheveux d'une splendide couleur. Lorsque ce dernier lui tendit la main, Hana n'eut aucune hésitation à glisser la sienne.
" Ce serait avec une grande joie! "
Ni une ni deux, Hana se laissa embarquer en affichant toujours cette grande esquisse sur son visage. Elle se moquait un peu de se donner en spectacle - ce que n'aimerait clairement pas ses parents -, elle n'y voyait le mal et bien au contraire, elle s'amusait. Elle suivait donc les pas de son charmant cavalier, suivant ses mouvements avec la grâce qui lui fut offerte à la naissance, les tissus de sa tenue virevoltaient en suivant la musique, son parfum embaumant l'air à chacun de ses pas. Elle semblait sincèrement heureuse de vivre un tel instant, laissant son regard se plonger dans celui de son cavalier pour lui exprimer toute sa gratitude. Profitant sans retenue, elle se laissa porter par la musique et se laissa tournoyer vaporeusement. Elle s'était toujours sentie un peu plus libre lorsqu'elle s'abandonnait de cette façon.
Cependant toutes les bonnes choses avaient une fin, et même si le temps d'une musique, le temps lui-même parut suspendu, l'arrêt des notes la ramena rapidement à la réalité, sans pour autant la décevoir.
" Quel bonheur de pouvoir danser avec un si bon cavalier! Je vous remercie infiniment de ce moment. Je me sens extrêmement chanceuse. "
Naturellement, Hana se saisit de la main de Rinkusu, se moquant de la familiarité de son geste.
" Je me nomme Hana Omura. Puis-je connaître le nom du grand danseur que vous êtes? "
C'était impressionnant de noter à la vitesse avec laquelle le pirate venait d’éclipser l'existence même du premier homme qui l'avait abordé. La jeune femme n'y pensait déjà plus.
" C'est la première fois que je visite la zone portuaire. Est-ce que vous accepteriez de me tenir compagnie et de me faire visiter? "
Innocence, quand tu nous tenais. Visiblement, Hana n'avait pas la moindre idée du genre d'homme qu'elle avait en face... encore...
Était-ce une affaire de chance ? Ou de destinée ? Allez savoir. Je ne saurais dire si cette rencontre était une bénédiction ou si l'on m'avait maudit. C'était comme découvrir la lumière du jour pour la première fois, et découvrir la beauté de ce monde au travers du plus beau des sourires. Et si le divin prenait place entre nous, alors je me retrouva béni. Béni de pouvoir quérir au creux de ma paume ses doigts délicats. Craignant d'abîmer la douceur de sa peau, je me fis simple support, guidant la belle dans quelques mouvements, avant de me faire envoûter par ses mouvements. Il était étrange de ce sentir ainsi.
Pourtant, mon regard ne pus se détourner du sien. Je la vis sourire, s'adonner à ses pas de danses avec la candeur des jeunes jours. Une innocence qui me touchait, et adoucit mes plus vils instincts, ne cherchant plus qu'à profiter de ce délicat moment en cette étonnante compagnie. Je me baignais dans le fleuve de ses gestes, appréciant l'odeur sucrée qui embaumait l'espace autour d'elle, profitant de la beauté de cette fleur qui s'adonnait à moi, comme l'orchidée s'épanouirait au soleil. Non pas que j'eus la prétention de me comparer à l'astre divin, car si je devais être honnête, elle était en ce moment même à mes yeux, la fleur, le soleil et la plus douce des brises marines.
Mais si un instant était le maximum que l'on pouvait espérer de la perfection, il se devait pourtant de finir. Les dernières notes s'échappèrent des instruments, annonçant la terrible sentence de la fin de cet instant si poétique. Aurais-je pu recevoir plus grande considération que ceci ? Je me considérais déjà comme extrêmement chanceux d'avoir pu partager ce doux moment aussi fugace soit-il. J'aurais même pu m'en contenter, non sans regret, certes, mais la belle eût pour moi un geste qui m'étonna d'autant plus.
Elle se saisit de ma main, après m'avoir féliciter sur mes talents de danseurs. Qu'il était étrange de se voir ainsi complimenter par une femme dont la perfection me subjuguait. Pourtant, elle se pensait chanceuse. J'eus du mal à lui concéder cela, considérant que toute la divine providence n'était que pour moi. Et si je pensais avoir effleuré la quintessence du bonheur absolu l'espace d'une chanson, je fus propulser vers les astres lorsqu'elle se saisit elle-même de ma main, m'offrant le prénom délicat de cet ange qui me semblait tombé du ciel. Hana. Elle s'appelait Hana. Et mon regard trahit mon étonnement lorsque je pris conscience de son nom de famille. Ainsi faisait-elle partie du Clan de la Sorcière. Il était étonnant de se dire que ces deux femmes pouvaient être cousine. Et bien que je ne fus guère enclin à cracher sur la beauté de la doyenne, je ne pouvais qu'être subjugué face au clivage de ces deux êtres qu’omis le nom de famille, n'avaient rien en ressemblances.
« Hana... Quel jolie nom... Je suis enchanté de faire votre connaissance. » lui dis-je en faisant la révérence. « Je me nomme Rinkusu Capitaine du Densetsu et je serais plus que ravis de vous faire visiter les quais. »
Je me relevais, me plaçant aux côtés de la belle, lui offrant mon bras en guise de guide, arborant un sourire des plus sincères alors que je profitais encore de ce court instant pour plonger mon regard dans le sien, avant de lui faire signe que nous pouvions avancer.
Pendant ce temps sur le Densetsu...
« Ahlala... il en perd pas une, sacré roublard ! » « Hm Maître Tokagi ? Est-ce que Rinkusu est là ? » « Non, il est en course pourquoi ? » « Un parchemin du Senkage, concernant l'assignation d'une équipe de Genin. » « Ah ? Intéressant, faites voir... Ah ! Le petit Gin', c'est cool... Miyamoto Aya, intéressant...et...Attends quoi ?! »
Retour auprès de nos danseurs...
« Alors ici, vous vous trouvez sur la partie marchande du port. Tous les navires transportant des denrées à fin commerciales transits ici-même, vous avez également la flotte de bateau de pêche que vous voyez un peu plus loin. Tous les matins, ils partent en mer pour nous rapporter du poisson frais qui sera vendu à la criée le long des étalages que vous voyez juste là ! Oh et le bâtiment juste là c'est la quartier général de la guilde marine. Pour être franc, ce sont surtout des bureaux remplit de gratte papier ahah... »
Besoin d'air et d'emplettes, Hana profite de sa toute nouvelle liberté pour pouvoir visiter plus librement son village qu'elle ne connaissait au final que peu...
feat Ōshanburazā Rinkusu
Si les parents de la jeune femme étaient présents, sans nul doute qu'ils houspilleraient leur fille pour cette nouvelle fréquentation. D'une part parce qu'elle ne le connaissait pas, et d'autres part parce que sa naïveté ne lui imposait aucune limite de bon sens. Si danser en public était déjà à la limite de la décence pour une fille de bonne famille, se tenir au bras d'un inconnu, c'était un scandale. Toutefois, Hana n'était pas aussi dupe que les apparences le laissaient croire. Oh, bien évidemment, elle possédait ce charme et cette innocence que l'on perdait bien rapidement pendant l'enfance, mais elle possédait également son petit instinct qui lui signifiant que cet homme ne lui voulait aucun mal... pour ce qu'elle s'imaginait.
Toujours aussi agréablement souriante, cette dernière se présenta mais ne fit aucune remarque lorsqu'elle vit une petite part d'étonnement du beau danseur à la chevelure blonde à l'évocation de son nom. C'était sans nul doute parce que le clan Omura était connu et elle n'en avait pas tellement l'allure. Hana en avait parfaitement conscience. Rien ne pouvait laisser présager qu'elle put être une shinobi, aussi novice soit-elle, mais peu lui importait malgré la fierté d'arborer le bandeau du village. Elle y voyait au travers ce qu'elle avait cherché : la liberté. Et elle était libre de se promener avec qui bon lui semblait. Il était temps pour elle de voir de quelle couleur était fait le monde plutôt que de se contenter de l'imaginer entre quatre murs.
Lorsque le jeune homme la complimenta, le sourire d'Hana s'étira. Elle ne cachait pas être sensible à la flatterie, surtout lorsque cela la mettait en valeur mais son visage s'illumina d'autant plus quand Rinkusu déclara être un capitaine.
" Oh! Un Capitaine!! Vous êtes donc le maître de votre propre navire? Vous avez dû voir tellement de chose au cours de vos périples! Quelle chance! Rinkusu-san! "
Ses yeux se mirent à briller d'une lumière presque envieuse alors que ce dernier lui tendit le bras pour l'escorter le temps de leur petite balade sur les quais. Sans le moindre doute, la jeune femme s'accrocha à son bras, fière d'être en compagnie d'un véritable capitaine. Dans cet élan enthousiaste, elle se laissa emporter par chacune des explications de son camarade d'Uzu car ses yeux se posaient sur tout ce qui lui montrait pour la première fois. Elle enregistrait dans sa mémoire chaque détails et en faisaient la comparaison avec les images des livres qu'elle avait lu ou tout simplement son propre imaginaire.
" C'est vraiment impressionnant et débordant de vie! J'aime beaucoup ce lieu, surtout la vue sur la mer. Le parfum iodée de l'océan est véritablement vivifiant... par contre le poisson.... un peu moins. "
Hana laissa échapper un petit rire cristallin avant de stopper sa marche. Une idée venait de lui traverser l'esprit.
" Oh! Suis-je bête! Si vous êtes capitaine, votre navire doit être à quai n'est-ce pas? Vous accepteriez de me le faire visiter? Je ne suis jamais montée sur un bateau. Vous pourriez aussi me conter l'une de vos aventures! Je suis sure que cela doit être trépidant! Enfin... si... si vous avez un peu de temps à m'accorder, bien entendu, Capitaine? "
Le regard de l'Omura se plongea dans ceux de Rinkusu, presque suppliant et animée par l'excitation de la découverte. Est-ce qu'elle cherchait à le faire craquer un peu? Oui, totalement et il y avait fort à penser qu'elle fut un peu déçue s'il venait à lui répondre par la négative.
Nous passions un bon moment, du moins, il en était de mon ressenti. Je laissais libre court aux frasques les plus sincères de mon cœur en lui dévoilant le monde qui était le mien. Elle dont la beauté ne cessait de me subjuguer et de gagner en grandeur à chaque trait d'émotion. Il était agréable de partager un instant aussi simple avec quelqu'un d'aussi réceptive. C'était comme si, elle n'avait jamais vu le monde, comme si, dans son regard, brillait de milles feux un joyeux d'innocence. Mes sentiments à son sujet tanguait encore dans l'incertitude alors que mon sourire ne cessait de rester accroché à mon visage. J'étais bien et peut-être même... heureux ?
Mais comme a dit un grand homme : « La vie c'est une série de cataclysmes, et le bonheur c'est les petits intervalles publicitaires.» J'aurais voulu que cet instant soit éternel, mais pour qu'un moment soit parfait, il faut qu'il se termine. Aussi je concédais à la belle de combler sa demande. Quel Capitaine aurais-je été de refuser l'accès à mon bâtiment à pareil joyaux ? Je ne pouvais qu'acquiescer et la mener tranquillement jusqu'au Densetsu, pensant qu'il me serait peut-être possible de lui faire faire le tour d'Uzushio par la mer. Je réfléchissais aux merveilles de ce monde dont j'aurais voulu qu'elle soit témoin. Qu'il était étrange pour moi de penser ainsi au bonheur d'autrui...
Tranquillement nous marchâmes et je lui racontai quelques unes de mes aventures. Mon entrée fracassante à Uzushio, le jour où j'ai protégé le navire de mon père de l'attaque d'un lynx, la beauté des couchers et lever de soleil sur l'horizon, les paysages les plus incroyables du Sekai... Je me livrais à elle avec une aisance qui ne me ressemblait guère. Et sans que je ne m'en aperçois nous arrivâmes au pied de mon embarcation. D'une façon très cérémoniale je l'invita à monter lui emboîtant le pas avant d'arriver aux abords du pont principale où Tokagi semblait nous attendre, le visage visiblement peiné par quelque chose.
« Hana, je vous présente Tokagi, mon second ! Sans doute l'homme en qui j'ai le plus confiance sur cette planète ! Lorsque je suis à terre, c'est lui qui s'occupe de tout sur le navire en mon absence. Un poste de grande responsabilité ! » « Enchanté mademoiselle...Capitaine... Faut que je vous parle... » « Ca attendra Toka tu vois bien que nous avons une invitée ... » « Non là...C'est urgent. »
L'inquiétude se lisait soudainement sur mon visage. Jamais, je dis bien JAMAIS, Tokagi ne m'avait interrompu aux cotés d'une charmante compagnie. Il s'agissait d'une règle d'or, le monde pouvait s'écrouler, nul ne devait déranger un marin au bras d'une femme. Pourtant, c'était ce qu'il faisait, je présenta mes excuses à la belle, me rapprochant de mon second qui doucement me tendis un rouleau de parchemin que je lus à la va vite et non sans étonnement, jusqu'à ce qu'une information vienne me déchirer la poitrine en deux, détruisant à la fois mes espoirs et mettant fin à la page de réclame pour un retour brutale au programme principale. Je me retournais vers Hana, le regard oscillant entre tristesse et tendresse, j'adoptais une voix qui ne cachait pas ma douleur.
« Vous êtes donc shinobi... Omura Hana... Genin depuis peu à l'académie Ninja d'Uzushiokagure... »
Je lui tendis le rouleau non sans dégoût pour ce tourment dans lequel le destin me plongeait aussi brusquement. Voulant hurler toute la haine du monde à mon satané frère qui à nouveau semblait se jouer de moi et de mes sentiments. Tokagi se permit d'apposer sa main sur mon épaule, cherchant à réconforter la peine qui s'était dessiné sur mon visage.
« Tsuri semble vous avoir désigné à une équipe... Mon, équipe... »
Besoin d'air et d'emplettes, Hana profite de sa toute nouvelle liberté pour pouvoir visiter plus librement son village qu'elle ne connaissait au final que peu...
feat Ōshanburazā Rinkusu
Est-ce que Hana était heureuse? Sans nul doute. C'était ce que son sourire émerveillé trahissait. Au bras de Rinkusu, elle se sentait étonnamment en sécurité et le charme du jeune homme, sa manière de la regarder et tout simplement de s'adresser à elle avec tant de préciosité, ne faisait que renforcer son sentiment : celui d'être chanceuse . L'Omura n'était munie d'aucune arrière-pensée à cet instant, simplement amoureuse de la nouvelle liberté qui lui était offerte, loin des contraintes familiales et que pouvait-elle rêver de mieux en si agréable compagnie. Son nouveau monde la fascinait, ses couleurs, ses parfums et ses gens qui l'habitaient. Elle n'avait plus à demeurer éternellement devant la même toile, à regarder les mêmes jardins, les mêmes murs, les mêmes visages.
La kunoichi se fascinait pour chacune des histoires de son cavalier, elle qui le lui en avait demandé, n'était absolument pas déçue. Au contraire, elle aurait été capable d'en demander encore avec une avide curiosité. Il fallait dire que le Capitaine était un homme fascinant. A ses yeux en tout cas. Laissant le temps filer entre leurs doigts comme une poignée de sable, les jeunes gens atteignirent rapidement le fameux navire. Une nouvelle fois, le regard d'Hana se mit à pétiller d'admiration. Le bateau lui paraissait si grand et tous les contes de Rinkusu prenaient vie au moment même où elle effleura le bois des rampes et qu'elle posa un premier pied sur le ponton.
Toujours avec enthousiasme, Hana se laissa présenter les camarades de Rinkusu qu'elle accueillit par un très large sourire et un élégant salut des dames bien élevées.
" Je suis enchantée de vous rencontrer, Tokagi-san. "
Mais à peine les présentations furent-elles faites que même Hana, aussi ingénue qu'elle était, compris à l'expression du second qu'il y avait peut-être un soucis à bord. Peut-être par mimétisme, son regard devint naturellement inquiet. Quelque chose de grave était donc arrivé? Ce fut alors que le Capitaine tendit un rouleau à la jeune femme dont elle se saisit gracieusement, avant de lire les propos prononcés à voix haute par Rinkusu. Il était noté que le Kage avait décidé enfin de nommer la jeune femme à une équipe officielle et que son nouveau professeur n'était autre que Rinkusu lui-même.
" Oh? Vous êtes donc vous-même un shinobi? "
Surprise, la délicate kunoichi pencha légèrement la tête sur le côté, faisant ruisseler sa chevelure aux couleurs de violettes sur ses frêles épaules. Pourquoi était-il triste? Pour Hana, c'était une formidable nouvelle. Naturellement, elle enroula à nouveau le parchemin et s'avança vers le Capitaine qui semblait si peinée. Elle leva la main et la posa sur la joue de Rinkusu dans un geste réconfortant.
" Pourquoi semblez-vous subitement si accabler de peine? N'est-ce pas une nouvelle formidable? Je suis particulièrement heureuse de voir que le destin nous est placé sur le chemin de l'un et de l'autre pour nous rassembler sous un même drapeau. "
Sa main quitta le visage du Capitaine alors que le sourire de l'Omura s'étira.
" Le jour vous serez mon senseï, et la nuit vous serez mon Capitaine! Mmmm... ou plutôt... les jours de permission? Ou les nuits? J'espère que nous en avons... Mmmm... "
La jeune femme n'avait pas porté attention à la portée de ses paroles, s'interrogeant pour trouver la bonne formulation avant de subitement afficher de l'inquiétude.
" A moins.... à moins que vous ne me vouliez pas à vos côtés? Je... je sais que je suis nouvelle mais vous verrez, je suis travailleuse, de bonne volonté et... de bonne composition aussi. "
Hana se mit à serrer le parchemin entre ses mains. Devenir shinobi signifiait beaucoup pour elle. C'était son passe pour son émancipation. C'était cela ou bien se marier, en sachant que ces parents n'avaient toujours pas abandonné ce projet. Après tout, Hana représentait un investissement d'éducation de plusieurs années à cet effet et ils étaient persuadés que sa carrière shinobi serait brève.
" Mais je pourrais comprendre que vous préfériez avoir à vos côtés des jeunes gens ayant déjà fait leurs preuves. Je peux demander à notre Kage de me changer d'équipe si ma présence vous est inconfortable. "
Les yeux de l'Omura se teintèrent à leur tour d'un peu de peine, pourtant elle parvint à conserver un petit sourire.
" Mais aurais-je quand même droit de faire un tour dans votre si charmant bateau? "
Si elle perdait le senseï, elle espérait au moins ne pas perdre le Capitaine.
Elle ne comprenait pas. Qui aurait pu en même temps ? J'étais dans une position délicate, dans ce qui était le cœur même des tourments de mon existence. D'un côté le devoir, de l'autre mes envies et au centre, cette vie pour laquelle je n'avais guère d'affection. Pourquoi étais-je si triste ? Peut-être parce que l'espace d'un instant je m'étais laissé aller à l'espoir d'oublier la politique et mon statut de shinobi aux côtés d'une personne qui, sans parler d'intimité, m'aurait fait oublier la tristesse de ce monde ci. Mais elle en faisait indéniablement partie, sans doute motiver par des raisons sommes toutes louables. Le cœur déchiré par la fatalité, je ne pus m'empêcher de sourire face à son innocence et son envie de me faire voir la vie du bon côté. Qu'il était bon pour un cœur meurtrit de constater que tout n'avait pas été souillé en cette terre.
Mais alors que je voulu m'expliquer, elle commença à se perdre dans des phrases à doubles sens qui étonnèrent visiblement Tokagi. Moi ? Je dessinais chaque ligne de son doux visage comme si c'était la première fois que je la voyais. Sans doute était-ce le cas. Car à y réfléchir, je n'avais vu qu'une partie de ce qu'elle était durant notre balade, mais déjà le peu m'avait suffit. Elle était shinobi, je devais me faire une raison à cela.
Puis vint le doute et les craintes. Son visage se ternit alors d'une inquiétude que j'aurais voulu effacer à jamais, même si pour moi, tous les sentiments la rendait belle. J'aurais voulu l'arrêter dans cette tempête de pensée qui semblait l'assaillir, mais je ne sus par quoi commencer. Et si la situation n'était dû qu'à mes propres démons, je fus surpris de la voir me proposer un changement de professeur, préférant de loin perdre le sensei à la place du Capitaine.
Et ce fut là que tout changea pour moi. À ses yeux, j'étais un homme de la mer avant d'être guerrier de l'ombre. Qu'importait mon choix, elle ne voulait se défaire de cette partie de moi mourante que je m'évertuais chaque jour à faire renaître. Et elle préférait ça. Ce fût un choc qui provoqua une étincelle en mon cœur, réchauffant une part de moi presque éteinte depuis plus d'un an. Ma réponse fût des plus simples.
« Non. »
Je m'approcha d'elle, récupérant le rouleau de ses mains, le faisant glisser entre ses doigts avant de les quérir des miens. Délicatement, je portais ces dernières à mon cœur, plongeant mon regard dans le sien, affichant un sourire simple, dépourvu de malice mais remplit de bonté.
« Vous n'aurez pas droit à un tour, mais au nombre que vous désirez Hana. Quant à cette situation, comprenez moi bien, cela n'a rien à voir directement avec vous. Ce serait une joie, non pardon, un honneur que de vous accompagner sur les prémices du chemin que sera le vôtre en tant que Shinobi. »
Je posa un léger baiser sur ses phalanges reportant mon attention à l'incroyable couleur de ses pupilles.
« Et j'ose espérer que malgré les statuts qui seront les nôtres, j'aurais bonne grâce de vous avoir à mes côtés... Cependant, pour l'heure, je ne suis qu'un Capitaine et vous, mon invitée... Et j'ai quelque chose à vous montrer. »
D'un signe de tête, Tokagi comprit, hurlant ses ordres à l'équipage qui s'affaira à faire quitter le port au navire. Paisiblement, Hana au bras, je l'emmena sur le haut pont, lui laissant l'opportunité de voir Uzushio de la mer. Il ne fallut guère de temps au Densetsu pour se trouver aux abords du village, non loin des hauts fonds et de l'immense horizon qui s'étendait à perte de vue. Pourtant, le véritable spectacle se trouvait de l'autre côté, alors que le soleil couchant commençait à teindre d'orange et de pourpre le ciel et que le village n'était plus qu'une succession de ligne d'ombre traçant le paysage d'un contraste magnifique avec la lueur plus chaude du soleil couchant. Je la laissais profiter et se promener à sa guise, m'abandonnant dans la moindre émotion qui parcourait son visage.
Besoin d'air et d'emplettes, Hana profite de sa toute nouvelle liberté pour pouvoir visiter plus librement son village qu'elle ne connaissait au final que peu...
feat Ōshanburazā Rinkusu
Hana était de ces femmes que l'on pouvait qualifier de naturelles dans leurs émotions, chacune transparaissait clairement sur son visage de poupée, que cela fût ses joies ou bien ses peines. L'inquiétude qu'elle affichait devant Rinkusu était sincère mais elle était prête à se résoudre à quémander l'intervention des administrateurs du village pour imposer un changement d'équipe afin de ne pas gêner celui qui égayait sa journée. Optimiste, elle n'omettait pas la double casquette du Pirate et puisqu'elle avait connu Capitaine, il lui semblait normal de privilégier ce rôle. Et puis, n'était-ce pas lui qui commandait le navire ? Si elle voulait vivre une aventure, quoi de mieux qu'un pirate, non ?
Mais alors que Hana s'abandonnait à une multitude de réflexions et peut-être aussi sous l'influence de cette part de naïveté ou de sincérité - ou tout simplement le sourire adorable de la jeune femme – Rinkusu l'arrêta net en lui adressant un non catégorique. Surprise par la vigueur de ce refus, elle posa sur lui un regard surpris avant qu'il ne tendit les mains pour récupérer le parchemin qu'elle serrait contre elle. Elle sentit les mains délicates de son cavalier d'un soir qui dans la foulée de son geste prit les siennes pour les poser sur sa poitrine. Les joues de l'Omura s'empourprèrent légèrement. Il y avait quelque chose de si chaleureux dans cette attention qu'elle sentit son cœur légèrement s'emballer. Aussi belle était la fleur le monde dans lequel elle avait grandi avait toujours été froid. Rares furent les personnes réellement douces dans leurs intentions à son encontre. Ses parents qui avaient déjà décidé son avenir ne lui accordaient plus de faveur depuis déjà plusieurs années. Elle n'était plus qu'un produit à placer, un bel objet de vitrine que l'on cherchait à vendre pour attirer quelques faveurs. Pourtant, cela n'avait pas toujours été ainsi… mais Hana n'avait jamais compris ce qui avait brisé leurs liens. Elle n'eut jamais le privilège de pouvoir en tisser avec sa cadette, encore une fois, sous l'influence de ses géniteurs. La seule personne proche de sa personne fut son précepteur qui avait été congédiée suite à son implication dans l'inscription de la jeune fille à l'académie… et un étrange médecin qui venait mensuellement lui rendre visite depuis quelques années. Alors, cette main affectueuse et ce délicat baisé sur ses doigts, ce n'était pas aussi banal que le laissait penser les apparences.
" Rinkusu-san... "
Les paroles de son « senseï » la rassurèrent alors très vite et son visage s'illumina d'un large sourire. La nouvelle lui ravissait à la fois parce qu'il ne la rejetait pas mais aussi parce qu'il invoqua qu'il l'accueillerait sans limite sur son navire. Il ne pouvait à cet instant précis ne pas lui faire plus beau cadeau, sans compter la cerise sur le gâteau que représentait leur sortie dans l'immédiateté de sa demande.
" L'honneur sera aussi le mien. "
Puis ce fut l'heure de la surprise. A peine le jeune homme eut fait un geste que tout son équipage en comprit les signaux. Ils s'affairèrent tous comme des petits fourmis qui connaissaient parfaitement leur rôle alors que le Capitaine lui faisait toujours l'honneur de son bras. Toute excitée de voir le navire quitter le quai, l'émerveillement se mit à briller dans son regard aux couleurs précieuses lorsque les voilages se gonflèrent sous le vent. Très vite, le bateau fut en pleine mer et lui offrit une magnifique vision de son village pour laquelle elle s'enchanta de plus belle.
" C'est magnifique! "
La jeune femme se rua à la pointe du navire, respirant à plein poumon l'odeur iodée de l'océan. A ces yeux, c'était le parfum de la liberté, de la véritable liberté où plus rien ne pouvait la retenir et où tout pouvait arriver. Ce fut à cet instant qu'elle se tourna vers Rinkusu, une esquisse grandissante sur ses traits de poupée.
" Me plaire? Je n'ai jamais vu quelque chose d'aussi beau! "
Dans son naturel enthousiaste, l'Omura se précipita en direction de son futur senseï et lui sauta littéralement au cou pour le remercier chaleureusement.
" Merci Rinkusu-san! Vous n'avez pas idée à quel point cela me fait plaisir. Ce jour sera profondément encrée dans ma mémoire. "
Hana le serra contre elle dans toute son innocente avant de lentement reculer avec son petit sourire.
" Maintenant, c'est à mon tour! Je n'ai malheureusement jamais pu explorer le monde mais je peux au moins me vanter d'avoir eu tout le temps d'apprendre à danser. Ce sera rien que pour vous et votre équipage. "
A cette seconde-là, l'Omura fit du pont du bateau sa scène, illuminée par les dernières rayons du soleil. Elle sortit lentement de ses grandes manches deux éventails qu'elle déplia avant de fermer les yeux comme pour écouter la musique qui guiderait ses pas.
Puis par des gestes lents, elle commença à se mouvoir avec la grâce d'une danseuse Ses éventails semblaient dessiner les lignes du vent alors que ses cheveux tournoyaient au même rythme que ces volants, son propre parfum se mêlait à celui de l'océan, elle suivait le mouvement de la houle comme si cette dernière l'accompagnait. Tout semblait d'une infinie précision et paradoxalement naturel laissant présager les heures interminables d'entrainement qu'il lui avait sans doute fallu pour en arriver-là... ou bien le nombre d'années dans la solitude où cela ne fut que l'une de ses rares distractions. Et puis, dans un timing parfait, le ciel finit par éteindre sa lumière sur les derniers pas de l'Omura qui telle une professionnelle finit sa représentation par une élégante révérence.
" Tadaaaam! J'espère que cela vous a plu et que je n'ai pas fait trop de faux pas. "
Hana rangea délicatement ses éventails avant de regarder le Capitaine en espérant que son attention lui avait sincèrement fait plaisir.
Sa réaction fût d'étonnante. Sans crier gare, elle venait de me sauter littéralement au cou, me remerciant pour cet instant dont la beauté ne faisait que grandir seconde après seconde. Durant ce coups laps de temps où la Belle gisait contre moi, j'eus pu sentir son délicat parfum, les notes fruités et délicates s'échappant de son cou tandis que son frêle corps enserrait le mien, me plongeant dans un rêve d'une douceur infinie. Je n'aurais jamais cru possible de pouvoir vivre ce genre de moment. Loin du tumulte de la passion dans laquelle j'aimais à me plonger, elle arrivait par sa douceur et sa simple présence à apaiser mon âme. Comme si le vaurien pouvait devenir prince. Une douce illusion qui ne cachait en rien la réalité de notre situation mais qui pourtant, réussissait à me réchauffer le cœur. Elle était de ces fleurs, pures et délicates qui inonde de beauté votre âme. Une ode à la pureté sous des traits de perfections dont l'éclat n'avait d'égale que l'astre diurne. Elle était le soleil illuminant le jour et la lune éclairant la nuit de cet instant en pleine mer, où tous, nous voguions au grès de son sourire.
Et elle voulu me remercier, alors que déjà elle en avait tant fait. Non sans cérémonie, elle quitta mes bras, retrouvant en contre-bas l'espace du pont sur lequel elle se plaça, me jetant un dernier regard alors que je m'accoudais sur une des balustrades, plongeant mon regard sur son être, tentant de dessiner encore et encore le moindre trait de son doux visage pour qu'à jamais il puisse me hanter. Ce fut alors qu'elle commença son art, laissant ses bras et ses mains se mouvoir avec toute la pureté dont elle était capable. Au-delà d'une simple prouesse technique, je pouvais ressentir son âme et la beauté de son cœur qui s'exprimait au travers de chacun de ses gestes. Elle nous envoûtait, telle la sirène qui par son chant égarait les matelots impétueux. Hana ? Elle nous faisait vivre un rêve, qui sous la couche du soleil mourant commençait à se teinter de bleu, alors que les flammes des lanternes du navire s'allumèrent une à une, offrant un spectacle d'ombre et de lumière des plus chaleureux à l'ensemble de l'équipe ainsi qu'à mon cœur.
Et dans un dernier soupire elle s'arrêta, s'excusant de possibles maladresses dans un spectacle qui n'était pourtant que perfection et beauté. Tandis que l'ensemble des hommes se mirent à l'applaudir de bon cœur, son regard se tourna vers moi qui ne l'avait pas quitté des yeux. Elle semblait inquiète, recherchant une certaine approbation aux détours d'une expression de mon visage qui pourtant, resta figé dans la contemplation la plus sacrée de sa personne. Cette jeune femme me faisait ressentir ce que nulle n'avait réussi auparavant. Je me devais de l'accepter.
D'un geste agile, je sauta par-dessus la balustrade, me réceptionnant aisément sur le pont où l'équipage semblait s'être tourné à mon encontre. Me relevant, j'arborais un air des plus sérieux, presque sévère tandis que je m'approchais de la belle d'un pas assuré. Et lorsque enfin, je fus à sa portée, je me saisis de ses mains, libérant les traits de mon visage de leurs glaciales expressions, arborant un sourire franc et sincère tandis que mon regard se plongea dans le sien une énième fois.
« C'était magnifique... Mais bien moins que vous ne l'êtes... »
Je m'approcha alors de la jeune femme, mon regard toujours figé dans le sien tandis que la distance entre nos corps se réduisait. Patiemment, je me délectais de la beauté de ses iris, contemplant la beauté des traits de son visage alors qu'une de mes mains se délesta de la sienne, glissant le long de sa joue, se frayant un chemin jusqu'à sa nuque avant que mes lèvres ne s'avancèrent. Puis, dans un mouvement parfaitement synchronisé, j'appuyai sur le bas de sa tête, lui faisant baisser le visage alors que ma bouche toucha son front, y déposant un doux baiser.
« Merci pour ce délicieux moment... »
Ce fut alors qu'un bruit bien particulier se fit entendre, celui d'une caisse en bois frappant malencontreusement contre le sol, faisant vibrer les cordes en nylon de l'instrument que portait le canonnier arborant alors un air soucieux d'avoir brisé l'instant magique de son capitaine vivait. Ce ne fut pas le cas, j'étais assez ravis de l'initiative de ce dernier, que j'invitai d'un geste à continuer son idée.
« Je crois que l'équipage veut vous remercier de votre cadeau chère Hana... »
Je me retira doucement, gardant au creux de mes doigts la paume de sa main, étirant mon bras, me positionnant de profil alors que mon pied vint taper le plancher du bateau, proposant un rythme à l'équipage qui doucement se mit à jouer de divers instruments pour la belle.
Besoin d'air et d'emplettes, Hana profite de sa toute nouvelle liberté pour pouvoir visiter plus librement son village qu'elle ne connaissait au final que peu...
feat Ōshanburazā Rinkusu
Lorsque les applaudissements retentirent, le sourire d'Hana s'élargit, presque un peu gêné mais elle était tellement heureuse de savoir que sa démonstration avait été appréciée des marins. Elle se permit même de leur adresser un petit salut joyeux, le baume au cœur. Toutes ses leçons n'avaient pas été inutiles et l'attention de tous ces hommes balayait alors les vestiges des souvenirs douloureux qui parsemaient encore sa mémoire face aux remontrances qui lui signifiaient qu'elle manquait de grâce, les coups de règles sur les doigts, derrière les cuisses, toutes ses sévérités et ses châtiments pour lui faire attendre la perfection de sa prestation. Mais la belle n'avait alors yeux que pour le Capitaine! C'était à lui qu'elle souhaitait avant tout faire plaisir. Il était celui par qui tout était possible.
Mais alors que la demoiselle vit l'agile Rinkusu sauter en direction du pont pour aller à sa rencontre, elle vit sur ses traits des signes qu'elle interpréta comme du mécontentement. En avait-elle trop fait? Est-ce qu'il allait lui reprocher d'avoir attiré trop l'attention de ces compagnons? Avait-elle fait la moindre bêtise? Puis l'énigmatique pirate se saisit des mains de la jeune femme avant d'afficher un sourire éclatant. Les yeux d'Hana se mirent à briller, cela la rassura immédiatement. La chaleur des mains un peu caleuses du marin, son esquisse radieuse, voilà un visage qui lui parut bien beau de prêt maintenant qu'elle n'était qu'à quelques centimètres de lui.
" Rinkusu-san... "
Il y avait tant de délicatesse dans ses attentions qu'il serait difficile pour la moindre femme de ne pas le souligner et d'en rougir un peu. Comme Hana à cet instant-là. Le rose de ses joues s'empourprèrent de plus belle lorsqu'elle sentit les lèvres de Rinkusu déposer un baiser sur son front. Elle sentit à cet instant son cœur battre plus vite encore, un frisson lui parcourant le dos. C'était doux. C'était chaleureux. Voilà bien quelque chose qui, malgré les apparences, elle ne connaissait que peu. Une marque d'affection pleine de sincérité qui lui rappelait un peu son précepteur, la seule personne qui fut amicale dans son entourage proche. Mais c'était un peu différent. Elle en eut l'étrange impression... cependant, elle n'eut pas la possibilité d'analyser ses sentiments pour les comprendre que les pirates commencèrent à battre un rythme nouveau.
" Oh? Me remercier? Comme c'est gentil! "
La musique commença à s'élever de plus en plus fort alors que des instruments nouveaux s'invitaient dans une mélodie rapide. Il n'en fallut pas plus pour que la tête de la jolie Hana dodelinait déjà en mouvement avec son grand sourire. Aussitôt, le pirate blond se proposa à nouveau comme cavalier et alors qu'il l'invita, elle prit les jupons de sa robe et fit une révérence.
" Ce serait un honneur mon Capitaine! "
Aussitôt, l'Omura se laissa embarquer par la musique entreprenante des pirates, laissant échapper quelques éclats de rire alors qu'elle tentait de suivre les mouvements de son cavalier et les pas rapides. Elle se laissa tournoyer, prendre par la main ou par le bras selon ce que réclamait la chorégraphie sans que cela n'anima en elle la moindre inquiétude. Elle s'amusait et cela se lisait clairement sur les traits de son visage angéliques. Si le commun des gens auraient peur des pirates, Hana était séduite par leur joie de vivre communicative, sans se soucier de la terrible image que l'on pouvait leur donner. Oh, sans nul doute que cela tenait principalement du fait de la présence de Rinkusu. Il fallait dire qu'il était apparu devant elle tel un chevalier blanc pour l'emmener loin d'un homme bien moins présentable. Si seulement elle avait su...
Et lorsque la musique finit par trouver sa fin, la kunoichi fut toute essoufflée par les trépidants mouvements de danse, ne se rendant nullement compte que même à la fin, elle tenait encore la main de celui qu'elle appellerait sans doute demain, senseï. Les usages ne lui permettraient plus une telle proximité. Les usages ne lui permettraient déjà pas normalement. Pas pour une jeune femme de sa condition. Mais elle était tellement éprise de liberté qu'elle n'en avait cure à cet instant. C'était une bouffée d'air véritable avant de retrouver la cage de sa maison car, quand bien même elle fut devenue shinobi, une fois au domaine, elle redevenait Omura Hana, la fille aînée dont le destin devait être celle d'une petite bourgeoise, celle qui devait être un modèle de vertu et qui avait déçu ses parents par l'offense de la désobéissance. Son insigne lui conférait l'excuse parfaite, la justification ultime contre laquelle on ne pourrait lui faire de reproche... tant qu'elle n'abandonnait pas. Mais maintenant qu'elle savait qu'elle aurait un homme comme Rinkusu à ses côtés, elle avait l'impression que son rêve lui était accessible.
" Merci, Rinkusu-san... merci pour ces petits moments de bonheur. Je suis sincèrement heureuse de pouvoir profiter votre bateau, de cette mer, de cette musique.... et de votre compagnie. Vous êtes.... précieux. Oui... même si cela peut vous paraître étrange, je vous le dis. Vous êtes précieux, Rinkusu-san. "
Alors que l'Omura se tenait aux bords du bateau pour contempler l'océan et respirait une bonne bouffée d'oxygène, ses yeux brillants se retournèrent vers le pirate.
" Même si cela n'est pas très convenable, je vous le dis quand même. Je vous aime beaucoup. Rien que pour ce moment. Je vous aime beaucoup. Je suis certaine que je vous aimerais beaucoup aussi comme senseï et que je vous aimerais aussi beaucoup en dehors. Tant pis si je passe pour une idiote, je veux faire confiance à mon instinct. "
Hana fit face avec un grand sourire innocent à Rinkusu.
" Je vous le rendrais d'une manière ou d'une autre, tout ce que vous m'apporterez, je vous le rendrais. Si vous avez besoin d'un sourire, je sourirais. Si vous avez besoin d'une cavalière, je danserais. Si vous avez besoin d'une kunoichi, je ferais en sorte de devenir une grande shinobi. C'est une promesse, Rinkusu-san. Il vous suffira de me demander. "
A cet instant, elle leva la main et tendit son petit doigt pour sceller son vœu.
Cette valse que nous dansions, ce moment que nous partagions, comment vous le décrire ? Je ne pense pas que ce moment sous véritablement descriptible. Je pourrais bien sûr vous conter comment nous bougions et créions une harmonie dans ce véritable chaos de plaisir et de joie que nous vivions avec l'équipage. Je voyais déjà Tokagi se diriger vers les tonneaux de bières entreposés sur le chantier près de ma cabine. Le canonnier quant à lui se frisait la moustache pour se donner des allures de nobles alors qu'Hana devenait sa cavalière, alors que les musiciens, postés près de la chèvre d'embarquement, s'adonnaient avec toujours plus de beauté à leur art. Tandis que le timonier se tentait à quelques chants qui, au vu de sa voix, ressemblaient plus à des rots qu'à autre chose. Non, nous n'étions pas de gentils hommes, loin de là, nous étions ce qui, au vu du monde, pouvait se faire de pire. Et pourtant. Nous étions libre oui, pouvant s'adonner à toutes nos envies, des plus pures aux plus viles sans jamais rendre de compte à qui que ce soit. Bien sûr, notre nouvelle condition de Shinobi brisait un peu les parures de ce magnifique tableau, cependant... Au fond de nous, rien n'avait changé.
Ou peut-être qu'en cet instant, ce fut le cas pour moi. Je me rendais compte que mon regard n'avait pas quitté la jeune femme dont le sourire me réchauffait le cœur. Pour dire vrai, il offrait une once de bonheur à tout l'équipage. Elle avait ce don que je ne saurais définir, mais qui savait faire ressortir le meilleur chez chacun de nous. Etait-ce sa beauté ? La magnificence de ses iris ? La délicatesse avec laquelle elle se déplaçait de cavalier en cavalier ? Peut-être son rire qui lézardait au grès des va et vient du navire ? Ce qui était certain, ce fut qu'elle changeait quelque chose en moi. Créant ce que beaucoup m'avait conté au détour d'un verre. Ce sentiment que nous chantions tous en cœur, pensant avoir déjà ressenti cela au moins un fois. Mais c'était faux. Pas pour moi et en ce jour, je comprenais ce que pouvait sentir ces personnages légendaires lorsque le chemin de leurs existences ont croisé au détour d'un regard, la beauté et la candeur de l'amour.
Tombais-je amoureux ? Peut-être... sans doute... Mais alors que la musique s'arrêta et avec elle les pans de la robe somptueuse de la jeune femme, je constatais que nos mains étaient toujours liées l'une à l'autre. Mes joues se mirent à se teindre de rouge, ce que Tokagi, dans un clin d'oeil complice, ne tarda pas à me faire remarquer. Mais qu'importait la raison, je laissais mon cœur vagabondait au grès de la houle que cette rencontre provoquait sur l'océan de mon existence. Ce fut alors qu'elle se tourna vers moi, me disant ces mots que nul n'avait jamais prononcé à mon égard. Précieux, c'était ainsi qu'elle me décrit, ne manquant pas de me laisser songeur, alors que le bout de ses doigts quittaient ma main, tel un oiseau qui glisse de sa branche vers l'horizon. Je la vis s'éloigner, ses mots toujours en suspend dans mon esprit. Précieux... Moi ?... Encore aujourd'hui je ne comprends pas pourquoi.
Mes pensées furent bousculés par l'épaule de mon second qui, dans un mouvement de tête, me ramena à la raison, me faisant voir la belle nous loin du bord du bateau, regardant l'horizon. La lumière n'était déjà plus et pourtant, je pourrais vous dire avec certitude que nul soleil n'aurait pu mieux m'éclairer que sa beauté. Prenant une énième respiration, je me lançais, retrouvant la jeune femme dont la chevelure virevoltait de façon las au grès de la fine brise du soir. Me terrant dans le silence et la quiétude de cet instant, je m'accoudais au rebord, laissant mes réflexions se noyer dans les abîmes que nous surplombions.
Ce fut en ce moment qu'elle me surprit d'avantage. M'aimer ? Elle venait d'utiliser le mot Aimer pour parler de moi. Et malgré la joie immense que cela pouvait m'apporter je ne comprenais pas. Qui étais-je pour me voir offrir une telle grâce ? Je n'étais rien d'autre qu'un Pirate un peu trop chanceux dont les plus belles épopées se ternissaient à la vue des traits de ses yeux qui pourtant, me regardait fixement. Elle me promit de me rendre ce que je lui apportais. D'abord stupéfait, mon visage étonné se libéra de cette émotion pour afficher un sourire des plus sincères. De ceux qui vous témoignent de toute l'affection du monde. Je la vis alors brandir son petit doigt, voulant sceller cette promesse d'être ce que je voudrais d'elle. Plongeant mes yeux dans les siens, une main se posa sur la sienne.
« Oh Hana... Voilà une promesse que je me dois de refuser... » lui dis-je après quoi je m'approcha d'elle, gardant une faible distance entre nous. « Je refuse car voyez-vous, je ne désire nullement que vous soyez ce que j'attends de vous. Ce que je veux, c'est que vous restiez vous-même, car c'est vous et votre personnalité si incroyable qui a permit à ce doux moments d'exister. Et je ne saurais gâcher cela avec une quelconque attente. Soyez vous-même et vous me comblerez. Qu'importe l'étiquette ou mon titre, je ne serais jamais plus heureux qu'en vous découvrant. »
Je me saisis alors de son petit doigt avec le mien, posant mon front contre le sien.
« Alors si promesse il doit y avoir, promettons-nous d'être à jamais ce que nous sommes et rien d'autre. »
Besoin d'air et d'emplettes, Hana profite de sa toute nouvelle liberté pour pouvoir visiter plus librement son village qu'elle ne connaissait au final que peu...
feat Ōshanburazā Rinkusu
Pour une raison bien étrange et au-delà de toute attente, Hana appréciait énormément le navire sur lequel elle se trouvait. Oh, bien évidemment que l'ambiance ne devait pas être aussi agréable tous les jours. Elle s'imaginait très bien la morosité et la tension qu'il devait y régner lorsqu'un tel navire devait faire front aux tempêtes ou aux voleurs des océans - elle se l'imaginait comme dans les livres d'aventure qu'elle avait pu lire. Toutefois, lorsque la jeune femme regardait chacun des hommes à bords, elle ne voyait pas des brigands, elle voyait uniquement des jeunes gens qui aimaient rire, la musique, la danse et la fête. Ils semblaient plus agréables à fréquenter que tous les gens qu'elle avait pu côtoyer jusque là. Il fallait dire que c'était assez simple. Elle ne croisait quasiment jamais personne. Mais tout de même, l'expérience qu'elle vivait là lui semblait dès plus agréables. Elle espérait qu'elle pourrait en vivre d'autres de cette même façon.
Mais en attendant, alors qu'elle admirait l'océan, la lune et les étoiles qui se reflétaient dans ses yeux, elle donna toute son attention à celui qui dirigeait cette équipe et ce navire : son capitaine. Parce que oui, dès à présent, c'était ainsi qu'elle l'appellerait - en dehors du travail, bien entendu. Si cela pouvait sembler fou ou rapide, c'était peut-être vrai... mais c'était aussi vrai que la candeur de Hana et sa franchise. La jeune femme paraissait précieuse et elle l'était dans ses manières, toutefois, elle n'avait aucune limite à ses discours. Elle disait simplement ce qu'elle pensait, peut-être parfois maladroitement mais elle était honnête. Gênant? Oh oui, cela pouvait l'être en fonction de la situation et mentir n'était pas un de ses péchés mignons bien qu'elle avait conscience qu'elle embrassait un métier où il lui faudrait jouer avec les mots. Toutefois, son naturel la rattraperait sans doute, comme à cet instant privilégié avec Rinkusu.
Hana était prête à lui faire la promesse de simplement pas le décevoir, et par décevoir, elle pensait à la seule chose que l'on lui avait inculqué : être ce que l'on attendait d'elle. Il lui fut tout naturel de croire que peut-être, le blond pirate atteindrait quelque chose de sa personne. Elle fut surprise, agréablement surprise lorsque ce dernier lui saisit la main et la regarda droit dans les yeux. Elle sentit une nouvelle fois cet étrange frisson indéfinissable.... puis elle fut un peu triste lorsqu'il lui dit qu'il ne voulait pas de sa promesse... jusqu'à ce qu'elle comprit qu'il voyait simplement les choses d'une autre façon. Cela la rassura considérablement et son sourire s'étira.
" Vraiment? "
Le jeune marin lui saisit alors le petit doigt pour scelle ce vœu étrange, celui que l'on attendait généralement pas de shinobi. Être soit même. Mais Hana, pouvait-elle seulement l'être, elle qui s'ignorait en réalité? Elle s'imaginait que oui. Elle s'imaginait qu'elle était cette jeune fille bien sous tout rapport, cette innocence incarnée par une fleur de violette, une âme pure, un sourire, une parfaite demoiselle bien éduquée. Elle serait cette jeune fille qui était éprise de liberté, qui rêvait d'aventure, qui rêvait d'être utile et être admirée peut-être pour cela.
" Bien, mon Capitaine. A jamais ce que nous sommes et qu'importe qui nous sommes. Vous serez toujours mon Capitaine à partir de maintenant. "
Elle sourit alors qu'elle quittait à peine le front chaleureux de son futur senseï.
" J'ai hâte de pouvoir découvrir de nouvelles choses en votre compagnie! "
Puis elle se tourna brièvement vers l'équipage avec sa jolie esquisse.
" Et je vous promets à tous de protéger le Capitaine quand nous devrons partir en mission! "
Hana se mit à rire légèrement, bien qu'elle pensait ses paroles. La vérité était que sans nul doute Rinkusu la sauverait plus d'une fois mais elle tâcherait de le lui rendre du mieux possible. Parole de kunoichi d'Uzu.
" Rinkusu-san, je suis vraiment heureuse de vous avoir rencontré aujourd'hui mais je suppose que la nuit avançant, vous avez sans nul doute bien des choses à faire mais... ai-je le droit de vous accaparer encore un peu? Vous accepteriez de me raccompagner une fois que nous serons de retour sur le quai? "
Les yeux délicats de la genin se posèrent sur le corsaire.
" Je sais que cela n'est encore une fois pas très convenable mais, je dois vous avouer que je m'en moque un peu. Je vous trouve d'une compagnie si agréable que j'aimerais que cela dure encore un peu. Vous devez me trouver égoïste, n'est-ce pas? Ma mère n'a de cesse de me le répéter. "
Hana se mit à soupirer alors que son regard se tourna à nouveau vers la mer.
" Je n'ai jamais compris en quoi cela était si mal de penser un peu à soi... surtout pour les choses agréables. Vous ne trouvez pas? "
L'attention de la jeune femme revint sur le marin pour lequel elle n'était que sourire.
Un homme un jour a dit que nous ne pouvions pas toujours avoir ce que nous désirons. Que parfois, la vie nous détourne de nos envies vers de curieuses péripéties durant lesquelles l'on se demande pourquoi ? Mais dès lors que les nuages passent, et que le soleil perce de ses rayons notre horizon, on se rend compte... Non, nous n'avons pas réussi à avoir ce nous voulons, mais qu'en essayant, nous finissons par obtenir ce dont notre âme a besoin. Aujourd'hui, j'étais partie à la conquête d'une nouvelle fleur dont la beauté n'avait guère d'égale, mais au final, de part sa candeur et la bonté de sa personne, j'avais fini par me faire cueillir par elle. Une telle innocence, j'en avais rêvé. Et en mon cœur, grandissait le désir de protéger cette rose délicate qui, dans une légère surprise, me fît la plus belle promesse qu'elle pouvait me faire.
Je serais à jamais son Capitaine, comme elle serait à jamais la rose dont les pétales embelliraient mon existence. Ensemble, nous étions destinés à vivre de belles aventures et si les dieux de l'océan me le permettrai, je serais à jamais l'aile protectrice qui la guiderait dans ce nouveau monde qui s'étendait devant elle. En y repensant, quelle curieuse relation nous venions de mettre en place malgré nous. Etait-ce une pure coïncidence si en ce jour glorieux nos pas nous avaient permit de nous rejoindre ? Certainement pas. Le temps serait le seul à pouvoir nous faire comprendre le pourquoi, qui, en cet instant, alors que son sourire se dessinait sur son visage, était sans importance.
Elle promit à mon équipage de me protéger en mission, ce qui provoqua un rire générale des plus bienveillant, se mélangeant à celui cristallin de la belle dont la bonté touchait tous les cœurs de ce navire. En temps normal, ce genre de propos aurait provoqué l'hilarité générale, mais pas concernant Hana. Tous pouvaient ressentir l'honnêteté candide de ses propos, dansant avec cette ignorance que tous, nous venions quelque part à lui envier.
Mais la Lune commençait à être haute dans le ciel. Et bien que j'eus espérer que cet instant dure à jamais, les propos de la jeune femme me rappelèrent à la dure réalité des circonstances. Effectivement, j'avais beaucoup à faire, une liste qui pourtant s'était évaporer sous l'éclat de son sourire. Mais au-delà de mes obligations, il y avait une notion contre laquelle je ne pouvais guère faire quelque chose : La demoiselle devait rentrer chez elle. Après tout, il s'agissait d'une Genin et bien que son corps et sa beauté fût penser à une femme, elle restait une demoiselle dont les parents s’inquiéteraient forcément à un moment donné. En bon gentleman et peut-être pour la première fois de mon existence, je concédais à laisser m'échapper une telle beauté. Et si les regrets de n'avoir pas pu plus profiter de sa présence se fit sentir, il fût vite effacé par la promesse de ces lendemains où nous nous reverrions. Agitant ma main d'un simple geste, l'équipage s'activa, le regard quelque peu déçu par la fin de cette douce aventure. Ils l'avaient déjà adopté et cela me fit sourire.
Mais cet élan de tendresse se vit interrompre par les propos de la belle Omura, dont la voix semblait se teindre d'une tristesse qui me brisa presque le cœur. Je compris vite que ses rapports avec ses parents, sa mère notamment, n'étaient pas forcément des plus cordiaux. J'en connaissais que trop peu sur son Clan, ne connaissant au fond que Leiko pour les multitudes de fois où l'amie de mon frère m'avait soigné. Il y avait bien Mifuyu, mais les rapports que j'entretenais avec cette dernière étaient des plus explosifs. Aussi je la laissais là un temps, finissant de me faire part de ses interrogations sur cette existence qu'elle découvrait et qui remettait en question quelques fondements même de son éducation. Son regard se détourna vers la mer, posant une question qui restait en suspens sur ce que pouvait être l'égoïsme avant de revenir vers moi, me demandant ce que je pouvais en penser. Ma réponse ? Un énième sourire, alors que je me pencha vers le bord du navire, posant mes coudes sur le garde-fou.
« Je comprend votre mère et les raisons qui peuvent lui faire penser ça... Cependant, même si je la comprend je ne suis pas du tout d'accord avec elle. » Une brise se glissa contre mon visage faisant virevolter quelques mèches de ma chevelure. « J'ai rencontré nombre de personnes différentes durant mes périples. Toutes plus égoïstes les unes que les autres lorsqu'il s'agissait d'atteindre à leurs intérêts personnels. Et même sans ça, étant moi-même Pirate, l'on peut dire que l'altruisme ne fut que rarement un de mes compagnons de voyage. » Je détournais mon regard vers la belle. « Vous c'est différent. » Je quittais ma posture pour m'adosser à la rambarde, faisant face à l'équipage qui s'affairait à faire rentrer le navire au port. « Il n'y a qu'à voir comment votre présence a fait du bien à ces hommes. » Je replongeais mes yeux dans ceux d'Hana, un sourire aux lèvres. « Au travers de l'« égoïsme » dont vous avez fait preuve, vous avez apporté bien plus de joie et de bonté que nulle n'aurait su. Regardez leurs sourires, c'est grâce à vous tout cela. » Je laissais un temps, regardant cette fois-ci le ciel étoilé. « Vous n'avez peut-être que pensez à vous aujourd'hui, pourtant, à travers cela, vous avez offert bien plus à cet équipage et à moi-même. Et si je devais me permettre un premier conseil, je vous dirais de ne pas trop écouter ce genre de remarque. S'il y a bien une chose que je sais, c'est que les parents n'ont pas toujours raison, bien loin de là ! » Je me redressai, posant ma main sur l'épaule de la jeune femme avant de continuer. « Dans votre vie de kunoichi, autant que de femme, nombreux seront ceux qui vous critiquerons. Cela vous fera sans doute du mal, mais sachez une chose Hana. C'est que bien souvent, à travers ces reproches, se cache l'envie et la jalousie. » Je lâcha ma prise, écartant les bras en reculant de quelques pas, un sourire espiègle sur le visage. « Il n'y a qu'à me voir. Tous à Uzushio me critiquent, mon frère y comprit ! Mais c'est juste parce qu'ils sont jaloux de voir avec quel je-m'en-foutisme je fais ce que je veux, quand je veux, loin des dictas de leur bienséance débile ! » Mes bras retombèrent alors que j'échappais un rire léger, me rapprochant à nouveau de la jeune femme. « Soyez qui vous êtes. On ne vit qu'une fois, alors autant vivre la vie que nous désirons, de la manière que nous le voulons. »
Besoin d'air et d'emplettes, Hana profite de sa toute nouvelle liberté pour pouvoir visiter plus librement son village qu'elle ne connaissait au final que peu...
feat Ōshanburazā Rinkusu
Au cours de sa jeune vie, les désirs d'Hana s'étaient multipliés et succédés comme les maillons d'une chaîne. Certains de ses maillons étaient rongés et affaiblis, par la faute du temps, de l'oubli ou de la potentielle acceptation qu'ils ne se concrétiseraient jamais. D'autres, bien au contraire, semblaient être devenus plus résistants, plus solides, preuve que la jeune femme ne les avait pas abandonné. Mais si on regardait l'ensemble, tout paraissait si fragile et ne tenait qu'à un fil, prêt à s'effriter au moindre contact. Être une bonne fille, être une bonne Omura, être une bonne épouse, être une bonne shinobi. Être ce que l'on attendait d'elle. Mais qui était-elle ? Sa soif de découverte, de curiosité, n'étaient pas seulement la mue de toutes les privations qu'elle avait subies. Il y avait autre chose dont elle n'avait pas réellement conscience, un vide à combler, quelque chose à reconstruire, ou une simple envie de liberté ?
Mais lorsque ses yeux se posaient sur Rinkusu, tout ce qui lui manquait paraissait s'évaporer. Il incarnait quelque chose qu'elle n'avait pas, qu'elle ne connaissait pas. Il était un homme libre, un aventurier, une attention bienveillante. Et lorsqu'elle regardait les membres de l'équipage, leurs rires et l'affection qu'ils semblaient tous porter au Capitaine, cela lui évoquait l'image de la famille idéale. Était-ce donc si mal de désirer les mêmes attentions ? Alors qu’Hana questionnait son futur professeur, elle le regardait avec des yeux contemplatifs. Accoudés, le regard sur l'océan, ses délicates mèches blondes virevoltaient légèrement alors que l'ombre des remous des vagues miroitaient dans ses yeux. La jeune femme se surprenait à l'observer comme s'il s'agissait d'une image mouvante de l'un de ses livres, le prince des mers, le roi de l'océan. Elle en oubliait presque la question posée, bien qu'elle écoutât ses propos en buvant ses paroles.
" Différent ? Vraiment ? "
Alors que Rinkusu évoquait le bien qu'Hana avait fait par sa seule présence, elle se mit à regarder les marins qui étaient au travail. Ils souriaient malgré l'ardeur de leurs tâches, certains glissèrent même une esquisse plus enjouée encore lorsqu'ils virent la jeune femme les regarder. D'ailleurs, la jeune kunoichi ne manqua pas à leur rendre avec la même bienveillance. C'était quelque chose de tout naturel pour elle. Par contre, lorsque ce dernier lui signifia que les parents n'avaient pas toujours raison, elle s'étonna. À vrai dire, de son point de vue, le penser n'était pas très convenable et pourtant, le fait même qu'elle eut désobéi était la preuve qu'elle était d'accord avec ces propos.
Quand elle sentit la main chaleureuse du marin se poser sur son épaule, ces joues pâles rosirent légèrement alors qu'elle plongeait ses yeux dans les siens. Il souriait, c'était plaisant. Puis il évoqua la jalousie, terrible défaut que voilà. Hana en eut déjà fait les frais, ne serait-ce qu'à l'académie avec certaines jeunes femmes. Mais ce sentiment ne lui était pas totalement inconnu. N'avait-elle jamais envié personne ? Si. Bien sûr que si. La kunoichi était aussi perfectible que n'importe quelle femme de ce monde.
" Votre frère ? Vous avez donc aussi un frère ? Moi aussi j'ai une sœur. Une cadette mais... nous n'avons pas le droit de nous fréquenter. Mais je crois que je comprends un peu ce que vous voulez dire. J'ai déjà eu quelques ennuis pour des raisons de... jalousie. "
Elle faisait référence aux ennuis qu'elle avait eus à l'académie, des jeunes femmes l'avaient pris en grippe car leurs camarades masculins avaient l'œil un peu trop tourné vers Hana. Mais que pouvait-elle y faire si elle était mignonne ?
" Vivre la vie que nous désirons, de la manière que nous le voulons. Cela me plairait bien, Rinkusu-san. J'aime beaucoup cette idée. "
Hana retrouva le sourire.
" Peut-être arriverais-je à faire comprendre à ma mère que je ne veux pas épouser un homme que je ne connais pas. Je crois même... oui, je crois même que je ne souhaite pas me marier du tout pour l'instant. Je veux découvrir le monde et devenir plus forte. Je veux découvrir ce dont j'ai vraiment envie. Vous m'y aiderez, Rinkusu-san? "
Naturellement, Hana se saisit de la main du marin et la couvrit des siennes comme une prière. Elle lui souriait, bien évidemment, le regard brillant et enthousiasme. Quelque chose en elle lui disait qu'en sa compagnie, elle accomplirait de grande chose. Bonne ou mauvaise.
Et doucement je lui souris. Oui j'avais bel et bien un frère, même si en réalité, j'en avais bien plus que cela. Tous les hommes qui arpentaient ce navire étaient de ma famille, à mes yeux, ils valaient plus que tout autre être sur cette planète. Ou du moins, depuis aujourd'hui, à une exception près. J'étais cependant peiné de voir qu'on ne lui permettait pas de voir sa sœur cadette. Visiblement, ses parents et notamment sa mère faisaient partie de ces femmes à la main de fer qui régissent leur famille sans possibles discussions. Une telle personnalité ne pouvait que me faire ressentir dégoût et rancoeur, ayant moi-même subit l'ignoble conséquences de choix maternelles pour le moins discutables. Bien entendu, je la comprenais sur tout. Elle était cet oiseau rare que l'on maintiens en cage, le montrant comme un trophée pour impressionner la populace où quelques hautes instances. Mais au fond de son cœur, il ne cesse de rêver de pouvoir étendre ses ailes et de parcourir le ciel étoilé. J'avais la vie qu'elle désirait, elle était la raison pour laquelle soudainement mon cœur se remettait à battre. Qu'aurais-je pu lui répondre, lorsqu'elle me demanda si je pouvais l'aider à découvrir le monde ?
Allais-je laisser cet âme si belle se faire dévorer par les uses et coutumes d'un peuple qu'au fon dde moi je dénigrais plus que tout ? Etait-ce possible pour moi de mettre fin aux rêves d'une jeune femme lorsqu'elle me parlait de ciel bleu et de liberté ? Comment aurais-je pu décemment, en tant que futur sensei mais surtout, en tant que pirate ne pas glorifier ses envies de prendre le large et de découvrir le monde qui s'étend à perte d'horizon ? Impossible. Ressentant sa main se poser sur la mienne, je la recouvrais de mes doigts, affichant le plus grand sourire emplit de sincérité qu'il m'était possible d'offrir à ce joyaux qui se mouvait devant moi.
« Il sera compliqué de vous dérober aux obligations familiales. Les traditions disent bien que vous vous devez de suivre ce que vos parents veulent pour vous. Vous imaginez ? Décevoir ainsi toute votre famille pour quelques caprices ? Cracher au visage de cette opulente existence dans une belle maison marié à un noble ? Voilà une vie que nombres de jeunes filles désirent Hana... »
Le contraste entre mes mots et mon sourire aurait pu troubler n'importe qui, mais j'espérais que la belle comprenait maintenant que tout ceci n'était que les prémices de ce que son avenir aller être si elle me laissait l'aider.
« Après, si cette vie ne vous convient pas. Que vous ne voulez pas vous marier et que ce que pourrait penser votre mère ne vous atteint pas outre mesure, quitte à devoir ne plus lui parler, voir l'affronter le cas échéant... Si vous êtes vraiment prêt à tourner le dos à tout ça, sans regret ni regard en arrière... En tant que futur sensei, je pourrais vous offrir les armes nécessaire à ce combat... Quant à ma condition de Pirate... Cela ne devrait pas trop choquer qui que ce soit si jamais je venais à vous dérober à cette existence que vous ne désirez pas. »
J'avais fini avec un clin d'oeil, m'approchant d'elle avant de la saisir dans mes bras, posant ma main derrière sa tête alors que mon autre bras l'entourait.
« C'est une promesse Hana... Que la lune, les étoiles et la mer m'en soient témoins. Qu'importe le chemin que vous voudrez emprunter, je serais toujours là pour vous... »
Dans la brise marine, l'on pouvait entendre ces mots que nulles n'avaient besoin de dire et qui pourtant, résonnaient en échos dans le cœur et l'âme de la Belle qu'il tenait dans ses bras.
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