Rencontre fracassante [PV - Masami]

Ce n’était une surprise pour personne que de voir Masami papillonner d’une forge à une autre, d’admirer les nouveautés. Évidemment, elle n’achetait jamais rien, mais elle aimait être au courant des nouvelles modes en termes d’armes, des nouveaux procédés, ainsi que de tester les lames des concurrents. Les différentes boutiques la connaissaient bien. En général, ils la laissaient faire. Elle ne causait pas de problèmes, même que quelquefois, elle leur rapportait quelques clients avec ses démonstrations …

Cette journée-là était l’une de celle-ci, où l’on pouvait voir sa tête brune passer de forges en forge, étoiles dans les yeux, marmonnant un millier de technicalité sur la fabrication des différentes armes qui passaient entre ses mains. Évidemment, Masami ne portait où elle allait, qui elle croisait, ni même où elle mettait les pieds, bien trop absorbée par ce qu’elle voyait.

Tout aurait été tellement plus simple si elle l’avait fait. À la place, la voilà sur le derrière devant une jeune fille étrangement familière, couverte de … poils. Non du poil à gratter. Elle connaissait, elle en avait déjà mis dans le lit de son petit frère un jour pour se venger d’une de ses propres farces … La mine incrédule elle fixa la jeune fille, Aya.

Le temps semblait aller au ralentit, mais en réalité, c’était juste Masami qui prenait un temps immense à mettre de l’ordre dans ce qu’elle pensait, voyait, comprenait. Si Masami était connue pour être un peu plus lente que les ninjas de son niveau, ce n’était pas là ce qui l’empêchait de bien saisir la situation. Non, c’était … Disons qu’elle avait du mal à comprendre comment le poil à gratter – qui commençait vraiment à lui démanger la tête – avait atterrit dans ses cheveux. Pourquoi elle ? Comment elle ?

Et puis le temps repartit, le cerveau de Masami jugeant que ça ne servait à rien de comprendre, qu’il fallait mieux réagir et maintenant, pas demain. Elle n’allait pas donner une chance à Aya de s’enfuir.

« Bordel de merde ! c’est quoi ton putain de problème ? »

La voix s’élevait, la colère aussi. Il fallait dire que Masami n’avait pas prévu de se faire avoir par des mauvais tours du genre cette journée-là et c’était horripilant, simplement horripilant. Son corps tremblait de frustration, mais il fallait respirer. Sa main s’étira visant le collet de la Miyamoto.

« T’arrange ça tout suite où j’m’arrange pour que tes parents sachent que tu fous de poils à gratter à qui va. Et j’vais m’assurer qu’il sache que j’veux compensation pour le temps perdu. »

Oui … Bon … Fuma Masami. Ça le disait bien ; Fuma. Pas besoin de plus pour comprendre cette histoire de compensation qui semblait sortir de nulle part.

Mais ce que ça lui piquait ! C’était horrible. Il fallait qu’elle aille se laver, là, maintenant sinon c’était l’enfer !

« On passe aux bains, avant. Tu m’explique ce que tu foutais avec ça à courir dans les rues ? »

Le ton c’était un peu calmé avec l’idée de se laver et de se débarrasser de l’immonde sensation qu’apportait la farce ratée de la jeune genin.

Si Aya avait décidé de clamer l’innocence (ou au moins qu’elle n’avait pas chercher à le faire par exprès), Masami avait décidé de ne pas la croire. Si c’était accidentel, comment une jeune fille aurait pu se dire que c’était une bonne idée de se promener ainsi avec du poil à gratter dans les mains ? Il n’y avait pas de réponse ! Enfin, aucune qui ne faisait du sens à la Fûma qui vociférait déjà des menaces à l’égard de la jeune Miyamoto et qui parlait d’impliquer son clan pour avoir compensation.

Aya approuva l’idée des bains, au grand plaisir de Masami qui commençait vraiment à se gratter plus que nécessaire. Oh ce que c’était désagréable.

Puis, la question fut posée sur le chemin de leur salvation. La fatidique question qui scellerait le destin d’Aya aux yeux de Masami. Pourquoi ? Évidemment, la genin se décida de lui révéler son grand plan et ses mauvaises intentions. Otohime ?

« Toi, t’veux mourir. »

Masami riait. Elle ne pouvait pas ne pas rire devant une telle révélation. Après tout, c’était du suicide que de s’en prendre à l’irréfléchie chunin qui lui servait d’équipière. Dévastatrice et surtout qui n’hésitait pas à semer la destruction – comme la place publique d’un village par exemple – si on la contrariait ne serait-ce qu’un peu.

« Écoute, c’est mon équipière, j’l’aime ben, mais elle sait s’défendre seule, j’vais pas la protéger. Pis … quelles affaires ? Comment t’avais prévu ton coup ? »

Il fallait avouer que malgré son âge largement supérieur à sa cadette Masami ne pouvait s’empêcher d’apprécier une farce bien montée. Surtout avec des résultats aussi … Enfin, c’était Otohime. Y’aurait eu un carnage si ça avait fonctionné. Elle ne l’aurait jamais fait d’elle-même, mais elle admirait le courage et la détermination de la jeune fille. Évidemment, il fallait se dire que c’était beau. Enfin, ça l’aurait été.

« Si jamais t’essaies encore, avertis moi d’avance. J’vais m’tenir loin. J’veux pas être une victime collatérale. »

Effectivement, c’était un autre truc dans lequel l’Uzumaki excellait : accidentellement tuer tout le monde. Volontairement ? Ce n’était pas très clair cette partie-là. Puis, elles arrivèrent dans les bains, là où, enfin, elles pourraient se débarrasser de cette horrible sensation. Trop concentrée sur le plaisir immédiat de se retrouver sans cette malédiction sur elle, Masami en oublia momentanément qu’elle devait toujours régler la note avec Aya. Se fut quelques minutes après avoir savourer que sa peau ne lui piquait plus qu’elle tourna enfin son regard noisette vers sa cadette.

« hum. Tu sais quoi ? Pour me compenser de m’avoir mis tout ce poil à gratter sir moi, c’est toi qui me paies à boire ce soir. »

Ouais et en plus, elle pourrait se servir de cette excuse pour ne pas être à la boutique cette soirée-là. Pas mal. Vraiment pas mal. Elle devenait de mieux en mieux pour trouver des bonnes raisons de ne pas être de garde le soir …

La Miyamoto déclara alors ne pas vouloir répéter l’erreur, mais à la place, elle affirma haut et fort qu’elle trouverait plus subtil. Il fallait dire que la petite, elle en avait dedans et surtout qu’elle n’avait pas peur d’être la raison pour laquelle Uzushiogakure finirait en ruine, mais Masami aimait cette audace. C’était quelque chose qui lui parlait et qui lui rappelait comment elle était un peu plus jeune (et encore à ce jour, mais chut.)

« C’est un peu tôt pour boire, mais si tu veux quelque chose gêne toi pas pour moi. »

Il fallait rester sobre, car après tout, Masami était bien loin d’avoir terminé sa journée. Il fallait encore aller faire l’inventaire à la forge – encore – et elle avait prévu de casser le visage de son frère plus tard, si elle décidait de boire dès cette heure-là, il y avait peu de chance qu’elle le fasse et … bon, la réaction du type et le choix de mot pas trop discret de sa jeune camarade, l’avait laissée … comment dire … méfiante ? Oui. Méfiante.

Masami n’avait aucune idée de ce que planifiait Aya, mais elle venait, accidentellement de faire échouer une mauvaise farce à l’encontre de son équipière, alors il fallait avouer que cette mise en scène était un peu étrange. Elle verrait bien.

« Fûma Masami, enchantée et vous ? »

Si Aya ne faisait pas les présentations, la chunin ne se gêna pas de le faire. Si elle restait méfiante de la situation, ça ne la rendait pas impolie à ce point. Après tout, c’était simplement être sympathique que de se présenter, alors l’apprentie forgeronne l’avait avec un grand sourire. Si ce n’était pas un canular, au moins, elle aurait pas l’air de Mifuyu (c’est-à-dire :  une vieille pie aigrie).

Elle suivait donc son ‘’amie’’ s’installant là où on le lui indiquait. L’homme expliqua son menu. Si la maîtresse d’armes était hésitante au sujet de l’alcool, elle devait avouer avoir faim. Surtout maintenant qu’on venait de lui titiller l’appétit en lui présentant des plats.

« Je prendrais bien de quoi manger … Qu’est-ce que vous conseillez ? » demanda-t-elle à l’égard du cuisinier. »

Ensuite, elle se tourna vers sa cadette. Elle avait quelques questions qui la chicotaient et non, elles n’avaient rien à voir avec la bouffe, mais plutôt avec la raison de leur rencontre.

« Pourquoi t’aime pas Otohime ? Bon, y manque pas de raison, mais c’est quoi la tienne et non, je vais pas te dissuader de la détester, j’suis juste curieuse. »