"dawn" entrainement solo

dawn

Les journées se succédaient sans pour autant se ressembler, enfin pas vraiment. Pourtant j’étais immobile, prostré dans la petite bâtisse qui m’avait accueilli et sauvé. J’étais déjà sortie, j’avais essayé de reprendre le cours des choses, mais chaque pied que je mettais dehors était un supplice. Lâche, je l’étais toujours, je craignais les ombres qui pourraient me replonger dans l’enfer dont je venais de sortir. Alors je restais ici, somatisant sans doute ma douleur quand le temps commençait à faire son effet. En réalité si mon corps se remettait doucement, mais sûrement de l’épreuve qu’il avait enduré, les fractures qui étaient nées dans mon esprit n’avaient eu de cesse de grandir. J’avais une famille, des protecteurs qui m’avaient choisi, mais au fond de moi, l’arrogance légendaire de mon clan n’avait de cesse de me tourmenter. Je voulais qu’une justice existe, que même si je n’avais plus besoin de lire la fierté dans leurs yeux, elle apparaît teintée de rancœur. Je voulais que ce soit évident que ma place était parmi les siens, que le génie apathique qu’ils avaient façonné soit finalement plus fort et plus grand qu’eux. Je voulais que cette injustice se traduise par une ascension qui pourrait m’ouvrir les portes de son intendance. Je voulais être le dernier, le dernier que l’on traînerait dans la boue en ignorant tout, des réussites silencieuses aux échecs cuisant.

Je ne pouvais guère passer l’éponge, tourner la page et me contenter de ce que j’avais gagné. C’était égoïste, ou arrogant de désirer plus, mais pourtant… Chaques secondes de ma vie avait été guidé par ce besoin de reconnaissance, par cette nécessité à être enfin reconnu à ma valeur et aujourd’hui qu’elle n’avait plus sa place… C’était un vide, un gouffre si obscur qu’il happait toute ma volonté. J’avais besoin non plus de les satisfaire, mais simplement de les faire regretter de m’avoir fait choisir les Aburame comme famille.

Serrant le poing sur la couverture du livre que je tenais, ma colère transpirait par chaque pore de ma peau, en fait je ne lisais même plus vraiment mon bouquin, j’étais… Ailleurs et le grand coup de museau de Yama me le fit réaliser. Basculant sur ma droite, je me pris le bord d’un panneau de bois qui donnait sur le jardin. « Aie Aie Aie. » soufflais-je en me frottant la tête, « Yama t’abuses ! » ajoutais-je en frottant toujours nerveusement mon crâne. Le chien-loup, quant à lui, profita de cette faiblesse pour me lécher sans retenu le visage, me repoussant comme une brute jusqu’à de que je sois complètement par terre et qu’il arrête de me prendre pour un bout de viande. Le répit ne fut que de courte durée car il saisit ma cheville avant de partir en courant. Me traînant comme un sac à patates, il finit par me lâcher, complètement débraillé, devant Kagome et le regard dépité de deux Aburame passant par là.

Me relevant avec de la boue sur la moitié du visage - La bave et la poussière ne faisant pas bon ménage - et un haut ayant presque quitté mon corps, je remettais un peu d’ordre à tout ça alors que la femme exprimait déjà l’incompréhension de son animal, « Quand j’avais exprimé l’idée de savoir ou tu étais je ne m’étais pas attendu à ça. » souffla-t-elle dans un sourire, « Je vais devoir te redonner un bain, tu vas saloper toute la maison. », les yeux rond, je la regardais s’exclaffer d’un rire sincère avant de passer un peu énergiquement une main dans mes cheveux. « Vous savez qu’entre vous, Hako et Yama, y’a de grande chance que je meurs avant la fin ? » cette réflexion sembla la plonger dans une hilarité certaine qui me conduit à une grande tape dans le dos. Basculant en avant, je me pris les pieds dans une butte de terre avant de chuter lourdement sur le sol, « Il faudrait qu’on pense à te muscler un peu, c’est Hako qui va te mettre KO avec ta résistance de hamster. », levant les yeux au ciel, j’allais répondre, mais surtout me remettre debout, mais à la place, elle me saisit par le t-shirt pour le trainer jusqu’à la maison et le jardin.

Me posant donc sur le sol, elle s’assit pour le regarder avec sérieux, « Je sais ce que t’as fait pour Hako, enfin pas difficile de le comprendre vu l’état de la maison à mon retour. », ouvrant la bouche pour me justifier, elle reprit, « T’es un cérébral, t’aime les illusions. J’ai pas envie que mon futur beau fils traumatise ma fille, alors tu vas me montrer ce que t’as dans le ventre, soit imaginatif, je veux que tu m’offres ce que le légendaire Akira a dans le ventre. », fronçant les sourcils, j’avais manqué de m’étouffer avec son délire de me faire épouser sa fille, mais le final était plus suspect, « C’est de l’ironie ? » demandais-je « J’espère pas, j’ai eu écho de ta performance à l’examen, je ne suis pas d’accord, tu as quelque chose dans le ventre, ton clan ne veut peut-être pas t’aider, mais moi si, alors montre moi. », c’était déstabilisant, vraiment, « Montrer quoi ? » demandais-je sans trop comprendre, « Yume t’as collé une branlée non ? Tu dois bien avoir quelque chose en tête pour éviter que ça se reproduise… Sinon t’es vraiment bon qu’à couper des légumes. », c’était … « J’ai pas su la plonger dans un Genjustu, elle me connait trop, et elle est trop rapide, trop forte, je pouvais rien faire. », tapant du poing sur le sol, elle répondit « Faux, il y a toujours un moyen, réfléchis, faites toi confiance. » je ne voyais pas comment j’aurais pu faire en fait, enfin du moins pas comme ça, ça me semblait si… « Une bombe lumineuse peut-être, mais j’aurais été touché aussi. », la regardant secouer la tête, elle m’orientait, « T’es un Uchiha, un utilisateur du Genjustu et y’a aucune solution qui te saute à l’esprit pour utiliser un Genjustu ? C’est pas ta spécialité normalement ? Réfléchis à comment la toucher quand même ! », sans contact visuel, ça semblait compliqué, vraiment, « Un Genjutsu sonore, ou olfactif ? », elle secouait toujours la tête, « Non, c’est pas une solution, t’as un Sharingan, t’as besoin d’un contact visuel non ? ».

Baissant la tête, j’avouais que ca semblait trop complexe, ou il faudrait pouvoir y aller en traître, quoi que ça me semblait pas si possible que ça… « Je connais pas les limites de mon Dojustu… J’ai aucune idée de quoi faire avec. », souriant alors, elle s’assit un peu plus confortablement, « Alors essaie, tu trouveras bien comment lancer un Genjustu contre quelqu’un en sachant trop. », essayer, avoir le temps, ça semblait si impossible… Hochant donc la tête, je lui souris, timidement, « Ok ! » j’allais trouver ou au pire, je réussirais à faire quelque chose d’autre. Activant alors mon Sharingan, je ne pouvais pas ignorer l’aide qu’il représenterait. Ces yeux étaient à tête chercheuse, si un miracle devait se produire, ça serait grâce à eux.

ft. Kagame & Yama

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Comment j’allais pouvoir faire ? Trouver une façon de lancer un Genjutsu sans vraiment souffrir de la connaissance des autres sur mon clan me semblait parfaitement compliqué. Mais je ne pouvais pas vraiment abandonner pas devant la femme et pas en sachant qu’elle allait sans doute me faire passer un sale quart d’heure si je ne faisais rien. Alors je devais trouver. Sharingan activé, je commençais à me creuser la tête, me demandant s'il n’y avait pas une chance d’y arriver essayant de pré lancer tout ça. J’avouais que c’était assez vague, mais si je pouvais essayer de marquer l’esprit de la cible, un peu à la manière d’un genjutsu classique, mais de retarder l’activation… Ca me semblait assez tirer par les cheveux, mais le Sharingan était bien en mesure de copier, de reproduire, ou d’anticiper. Peut-être qu’il pourrait faire bien plus que ça sans que ce soit plus compliqué. Je devais essayer. Mais je devais réfléchir à comment y arriver. Il me fallait trouver cette première étape, il me fallait juste avoir ce point de départ. « Il faudrait que vous bougiez, genre on se croise quelques secondes et vous disparaissait ailleurs, j’ai peut-être une idée. » elle semblait un peu perplexe, mais je devais essayer.

Elle commença alors à faire ce que je lui demandais, je faisais plusieurs choses, dans un premier temps j’avais claqué des doigts devant elle, mais quand j’avais voulu lancer un narakumi à sa disparition, il n’y eut rien. J’eus plusieurs essaie à la suite, d’un mot, d’un mouvement, d’un froissement, je fis un peu tout sans que rien ne fonctionne. Je n’arrivais pas à différer l’envoie, ni à la capter en fait. J’avais comme l’impression que rien ne voulait prendre et c’était assez rageant. Ce n’était peut-être tout simplement pas possible, peut-être tout simplement impossible. Mais pourtant on arrivait bien à saisir les arcanes des techniques non ? On pouvait les renvoyer, savoir à l’instant ou l’ennemie voulait nous attaquer qu’on allait subir ça.

Je ne prenais pas dans le bon sens, il était impossible de trouver un marquage précis si je n’essaie pas plus que ça d’attaquer derrière. Je devais voir ça dans un ensemble, dans une façon intégrale d’agir. La réflexion ne suffirait pas simplement. Il fallait que je me concentre autant sur la façon que sur la finalité.

Pas vraiment le choix, je recommençais alors à travailler, à effectuer des mudras, à jouer avec un Kunai jusqu’à me blesser même. Un peu stupidement. Jurant, j’avais essayé de tenter avec un peu plus de colère, mais rien. Absolument rien. Et si le contact visuel n’était pas la chose principal. Si le plus important n’était pas de juste capter l’attention ? Non car si ni un signe audible, ni un geste, ni un croisement de regard fonctionné, c’est qu’il fallait bien quelque chose. Quelque chose qui marquait au fer-blanc l’esprit de la personne. Je devais, comme pour une illusion, trouver une porte d’accès moins visible qu’un simple Genjutsu pour réussir à impacter ma cible. Les illusions devaient perturber et s’accrocher dans le flux de chakra de la cible avant de se rendre invisible pour la polluer sans se faire remarquer. Je l’avais appris à Hako, je savais comment ça fonctionnait, mais je savais aussi que plus les Genjutsu étaient puissants, plus il était compliqué de les forcer dans l’esprit des gens et de stabiliser suffisamment pour être invisible. Il fallait forcément marquer l’esprit et…

Quand on marquait quelque chose on n’écrivait pas, on ne faisait pas un trait. Regardant donc ma mains, je fixais cette goutte de sang avant de relever les yeux à l’instant où elle revient devant moi. Traçant alors un trait sur mon visage, je souillais mon visage de mon sang pour espérer la toucher et là, une fois qu’elle avait disparu, je relançais un genjutsu qui se solda par un grognement. « Attends. » déclara la femme. Sortant d’un buisson, les poils de ses bras encore hérissés. « J’ai eu un frisson assez désagréable... », ça ne pouvait pas être une coïncidence non ? « Je crois que j’ai trouvé. On recommence ! » déclarais-je alors avec une certaine motivation. Je haïssais mon Dojutsu, mais il semblait en mesure de me protéger si je l’utilisais à ma façon. Il fallait recommencer, jusqu’à y arriver.

ft. Kagame & Yama

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Le marquage visuel était donc la solution, cette partie-là - à présent qu’elle était sûre. - me semblait d'une évidence folle, mais ne réglée pas le problème d’une personne hors de ma vue. Peut-être qu’au final il n’y avait pas de solution miracle et il serait peut-être aussi intéressant de tester ça autrement. Comme en marquant ma jambe pour voir si j’arrivais à lancer cette attaque. Enfin pour le moment, je m’enflammais peut-être, car je n’avais aucune idée de si cela fonctionnait vraiment ou pas. J’avais juste eu une réaction, rien de plus. Il fallait recommencer et ce même si je commençais déjà à fatiguer. J’avais essayé de lancer plusieurs Narakumi à la suite, éluder que cela consommait du chakra, même en cas d’échec serait une connerie sans nom. « On recommence ! » déclarais-je donc alors que je recommençais lentement ce petit jeu. Ce n’était pas franchement une réussite, l’Inuzuka me signalait à chaque passage si elle ressentait quelque chose, mais si son chakra vibrait, elle n’était pas arrêtée, ni projetée dans la moindre illusion.

Il était compliqué en même temps de lancer une illusion visuelle, basée sur un contact optique inexistant. L’afflux de chakra différait réellement. Il n’avait pas le même lien et il était question de capter un flux, une distorsion même minime pour y infuser mon chakra et faire mouche. Sur le papier, j’allais devoir y réfléchir, car je ne pouvais pas faire éternellement des essais. Je devais bien en être à mon dixième sans succès et là, j’avais besoin de me reposer et de réfléchir proprement. Lui indiquant donc, j’allais m’asseoir contre un arbre avec un bout de parchemin pour commencer à réfléchir à la suite.

La première étape était donc un marquage, une localisation visuelle qui fonctionnait avec un trait de sang, mais qui devait pouvoir aussi fonctionner avec de la boue ou autre. Il fallait donc, comme à l’instar d’une autre technique du clan Uchiha, que la cible se concentre involontairement sur ce tracé. C’était la suite, cette compréhension de mon Sharingan et de ses limites et de ses forces qui pourraient jouer. Je devais comprendre réellement mon Dojutsu. Le Sharingan possédait de capacité commune, ce qu’on appelait Dôstsugan, soit l’oeil de la Perspicacité et le Saimingan, l’Oeil Hypnotique. Le premier permettait d’anticiper, le second de plonger la cible dans des illusions. Avec le Dôstsugan, on pouvait voir le chakra, du moins à un haut niveau, on pouvait en distinguer la source, détecter des irrégularité aussi. C’était cette partie qui allait sans doute m’être utile pour la suite. Après, peut-être que sa capacité à percevoir les roulements, ou d’imiter des Jutsu pourrait toujours être utile, mais j’en doutais. La perception du chakra était à retenir. Je la marquais en haut de mon parchemin, car je devais aussi me référer à ce que le Saimingan pouvait faire. D’après certaines légendes, il pouvait prendre possession de certaines choses, il pouvait imposer ses illusions. J’aurais sans doute dû me rendre dans le clan pour lire un peu plus ce que le Saimingan faisait, mais y retourner était une mauvaise idée.

Je devais faire avec ce que j’avais.

Si le Sharingan pouvait percevoir le chakra, presque voir à travers certaines choses, n’y avait-il pas possible que l’impression de la marque qui se faisait dans l’esprit des cibles corrompe suffisamment leur chakra pour que mes yeux et mon chakra puissent retrouver la cible et la condamner à n’importe quel moment ? Il fallait déporter la chose, et peut-être accepter de ne pas tout rationaliser. La science ne pouvait pas expliquer le Sharingan, se concentrer sur le simple chemin, sur la cible, son image… Ça devrait verrouiller le ciblage. « On peut reprendre. » déclarais-je en rentrant mes notes dans ma poche et en jetant le trognon de pomme que j’avais fini dans un buisson.

Elle reprit donc ce petit jeu, je commençais à voir aussi qu’elle fatiguait à courir partout, mais je ne voulais pas rentrer sans y être arrivé. Il fallait que je me prouve que je pouvais y arriver. Il y eut donc de nouveaux essais, visiblement j’arrivais de plus en plus à la perturber, j’avais même fini par croire que ça avait fonctionné, mais non, je crois que j’essayais vraiment trop de rationaliser. Il fallait que je laisse mon Sharingan faire. Si elle était perturbée c’était bien que quelque chose fonctionnait non ?

ft. Kagame & Yama

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Je n’aurais pas pensé passer autant de temps sur la mise en place de cette idée, après tout, même si elle n’existait pas encore ce matin dans mon esprit, je commençais à avoir une vision assez clair de ce que je voulais et j’étais même persuadé que cela était possible avec un Sharingan. Même de mon niveau, il fallait simplement que je saisisse certaines mécaniques qui me laissaient - pour l’heure - désarmée. Multipliant dès lors les essais, la fatigue et le manque progressif de chakra eurent finalement raison de nous deux. Elle, bien qu’endurante, n’avait guère la possibilité de courir éternellement, d’autant plus lorsque lentement son esprit commençait à ressentir les effets néfastes d’une attaque continue de genjutsu. Éreinté, mais au bord de la réussite, je dus me résoudre à repousser à demain la conclusion de cette technique. Je n’étais pas un surhomme, je n’étais même pas un homme. Juste un enfant grandissant dans un monde qui voulait le transformer et en faire un guerrier. Ainsi soit-il.

Abandonnant donc pour la journée, la femme était sans doute à mille lieues d’avoir obtenu ce qu’elle voulait de moi, mais aucun doute que l’on reprendrait demain. Je ne pouvais pas rester sur un échec, pas si près du but. Alors le lendemain matin, après une bonne nuit de sommeil, je pris le pli de l’attaquer dès le premier regard. Un simple très de charbon venant du foyer sur le bras, puis une disparition pour aller petit déjeuner avant d’essayer de capter son chakra à travers l'empreinte visuelle que je venais de faire. Inutile de dire qu’elle n’attendait pas cette attaque, inutile aussi de dire qu’elle n'espérait pas que les choses commencent ainsi. Aussi gentil avais-je pu être jusqu’ici, je fis acte d’un peu plus de violence et après quelques minutes d’une concentration extrême, j’entendis quelque chose se briser.

Me levant alors, je me rendis à ses côtés pour la voir, perdue, absente, loin de toute réalité. La libérant alors d’un simple kai, elle eut un sourire maternel, quoique teinté par l’horreur qu’elle avait dû voir. Je l’avais atteint, enfin atteint, j’avais réussi et elle n’en avait pas douté un seul instant.  « Je te l’avais dit gamin. » souffla-t-elle alors. Cela faisait presque une journée que j’étais sur ça et nul doute que j’allais devoir encore travailler sur certaines nuances de cette technique, sur sa pratique dans un moment de stresser aussi, ou un combat. Hako ne la connaissant pas, peut-être qu’il ne serait pas déconnant de la tester avec elle sous un autre prétexte, comme du Taijutsu, ou je ne sais guère autre connerie qu’elle pourrait croire. Il fallait que je voie en pratique, mais je ne craignais pas sur ma réussite pour la réutiliser. Passé les premières étapes de compréhension de cette technique, elle restait assez simple et basique en réalité. Rien d’insurmontable pour l’avenir. Je pouvais être fier de moi.
 

ft. Kagame & Yama

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« T’es faiblard, sur ce point Hako as raison. » souffla la femme que je venais de prendre dans mes filets. Ne comprenant pas trop où elle voulait en venir - du moins pas le rapport avec ce qu’on venait de faire -  je regardais son sourire carnassier s’étendre et s’allonger sur son visage comme je pouvais le voir sur le visage d’Hako quand elle avait trouvé sa future victime. Qu’attendait-elle ? Qu’espérait-elle ? « On va voir ce que tu peux faire face à un Taijutsu, mon garçon, on va faire de toi un homme… Du moins un homme capable de résister à ma fille quand tu l’auras épousé. », Il n’y avait aucune chance pour que Hako et moi devenions un couple, sauf si c’était pour de faux, en couverture. Nous ne pouvions pas, même sur un malentendu, nous accorder. Quoi qu’il en soit j’étais encore dans mes pensées lorsque je sentis sa main se refermer sur mon poignet pour m’attirer sans aucune douceur à l’extérieur. Me faisant traîner comme un vulgaire drap sale, je croisais quelques membres du clan amusés ou effrayés, de me voir ainsi traîner sans mon consentement. Et il était bien question de consentement, car une fois à l'abri des regards, elle commença à m’attaquer au Taijutsu. Si je sû éviter les premiers coups, cela devient de plus en plus compliqué. Je ne pouvais tout simplement pas la gérer au corps-à-corps, comme je ne pouvais pas m’en défaire sans consommer une quantité affolante de chakra.

Cela me sembla être une éternité avant que je ne ploie le genou pour toucher le sol. Pourtant cela faisait à peine quelques minutes, à peine quelques échanges. « T’es Chuunin, tu dois pouvoir t’en sortir plus facilement que ça... », revenant à la charge alors que je ne m’étais à peine remis. Elle continua, me blessant un peu plus, non sans le regretter. Je le voyais. Elle n’était pas mon père, elle voulait vraiment que j’y arrive et… Je n’avais aucune force physique, aucune capacité, aucune résistance pour m’en sortir… « Sois plus intelligent qu’une brute Akira, réfléchis, tu vas trouver. », il était évident qu’elle essayait de m’aider, qu’elle n’y allait pas à fond. Vu la brutalité qu’elle pouvait avoir pour calmer les ardeurs de sa fille, j’étais persuadé qu’un seul coup aurait pu suffire à m’envoyer sur les roses. Mais là… Là je devais réfléchir.

Mon corps était un poids mort au corps-à-corps, je pouvais m’en sortir, m’éviter quelques violences avec une pirouette ou deux apprises par Hako, mais je ne pouvais pas faire de miracle, alors quoi faire ? Comment faire face à ça ? C’était un combat du corps contre l’esprit… Du corps contre… Si je n’avais aucune chance physiquement, ne pouvais-je pas user de mon esprit ? Alors il serait possible de la plonger directement dans une illusion pour ne rien subir. Mais si la personne réussit à s’en rendre compte ? Je devais trouver une autre solution, je… Elle venait de me toucher à nouveau, de me faire tomber sur le sol, douloureusement. Me relevant, je devais essayer, je devais essayer de… Me prenant un nouveau coup, je me concentrais sur elle, j’essayais de capter son regard, mais en vain. Je me pris le second, incapable de l’éviter. Espérer être assez réactif entre deux coups serait impossible. Il fallait réfléchir autrement, il fallait.

C’était compliqué de trouver une stratégie entre deux coups, bien plus encore si ces derniers rouvraient de vieilles blessures. Je ne saurais plus exactement dire quand, mais je finis par tomber dans les vapes, par décrocher et par sombrer. Ce ne fut qu’au milieu de la nuit que je repris conscience, courbaturé. Un verre de thé tiède à côté de mon futon avec quelques Onigiris. Les entraînements pouvaient être violents, ça n’avait aucune importance, du moins pas si il y avait ce genre d’attention après. Je devais trouver comment m’éviter une nouvelle humiliation, enfin, une nouvelle défaite demain.
 

ft. Kagame & Yama

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Ayant réfléchi toute la nuit, j’avais une idée sur comment m’en sortir, ou du moins sur comment faire. J’en étais arrivé à la conclusion que le premier coup ne pourrait pas être esquivable. En fait, il serait le point d’accès à la suite. Dans ma tête, donc d’un point de vue purement théorique, l’impulsion qui était censée faire tomber la cible dans une illusion ne pouvait pas passer uniquement par le regard. Il fallait que ce soit physique, inattendu, pour que la personne ne puisse pas s’en rendre compte. Il fallait donc que je réussisse à réagir en un quart de seconde, à l’instant précis où le premier coup partait. Il fallait donc que j’observe la mère d’Hako, Hako, et toutes les personnes usant de Taijutsu pour comprendre réellement cet art et réussir à prédire les points d’impact à défaut de réussir à les reproduire. Car c’était ça l’idée, qu’à l’instant où le bras, le pied, la jambe ou la main de mon ennemie me touchera, je puisse envoyer une impulsion, une vague de chakra dans son corps pour me substituer à son coup suivant sans qu’il ne le réalise. Certes je ne serais jamais à l'abri de tomber sur quelqu’un de plus malin que moi, ou ayant détecté l’impulsion, mais ça pourrait m’éviter un grand nombre de blessures. Elle l’avait dit après tout, je devais être plus malin qu’une brute et ça impliquait savoir se substituer à un enchaînement en accusant la moitié de ce dernier. Et puis en général le premier coup était un coup d’appel pour déstabiliser l’adversaire avant de frapper plus fort ensuite non ?

Alors j’avais ma base, il fallait juste la suite et pour ça… J’avais la mère d’Hako. Je pense que le plus simple serait de commencer à gérer les attaques mineures de Taijutsu, mais ça serait aussi prendre le temps d’analyser avec minutie son style de combat. Quittant donc mon futon et ma chambre, j’ignorais Hako qui essayait vainement de manger proprement pour trouver sa mère et lui dire, « Je sais comment faire, faut venir avec moi. », me tournant alors vers ma coéquipière, je lui dis dans un sourire, « Je t’expliquerais plus tard ! » à savoir la prochaine fois qu’elle essayerait de m’enchainer sous prétexte que dire que sa tenue n’avait aucun sens c’était inapproprié.

Nous isolant donc à l’autre bout du domaine, je lui exposais mon plan, non sans fierté, « J’ai l’habitude de me battre contre Hako, donc je connais les coups basiques de Taijutsu, ce que j’ai en tête sera donc possible. » commençais-je « Il faudrait m’imposer des combos de bas niveau, l’idée c’est qu’en me touchant avec le premier coup, j’envoie mon chakra dans le corps de l’attaquant pour le plonger dans une illusion reproduisant mon image et donnant l’illusion d’un enchaînement réussi. » lui assurais-je sur de mon coup. « Il faudra après me montrer tout ce que vous avez en Taijutsu de plus au niveau, j’aurais besoin d’analyser ces coups pour les anticiper correctement. » en admettant que je sois assez rapide. Ça, ça serait un challenge. « Tu as vu quand tu réfléchis... » souffla-t-elle dans un sourire avant de me foncer dessus. Pas de temps à perdre !

Les premiers combos furent un échec cuisant. Je n’arrivais pas à envoyer ce qu’il fallait, ou je n’avais pas le temps, mais après quelques tentatives, je sus viser juste. C’était bon, j’en étais certain, mais la seconde étape fut plus compliquée et je me prenais forcément le second coup. Essayant encore et encore, il était évident que j’avais besoin de temps, de réfléchir, il me manquait quelque chose, juste une réflexion, un détail.

Premier coup, impulsion, illusion, sortir, deuxième coups… Premier coup, impulsion, illusion, sortir, deuxième coups… Premier coup… Impulsion… Illu… Il était là le problème.

ft. Kagame & Yama

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C’était l’illusion que je voulais provoquer qui me faisait défaut. Elle était… Ce n’était pas assez. Juste reproduire mon image ne me permettait pas de m’en sortir, surtout quand, comme ici, la personne était plus rapide que moi, bien plus. Je ne pouvais pas faire reposer cette technique sur un Genjutsu, mais aussi sur la vitesse. C’était trop de données qui en cas de combat prolongé pouvaient être fatales. Il fallait que mon illusion prenne ça en compte, qu’elle m’offre quelques millièmes de seconde précieux qui puissent me sortir de là. Il fallait que mon illusion suspende la réflexion, les mouvements durant ce laps de temps. Manipuler les perceptions était un poil plus complexe qu’une simple image, mais si je travaillais correctement, c’était possible. Il fallait que je le fasse tranquillement, sans pression, car c’était bien le cas, même si la femme fatiguait, elle ne ferait pas de moi un paria en fin de journée. Il fallait que j’accepte ce temps, que j’accepte que mon erreur de calcul ne soit pas dramatique.

Alors sans rien dire, je la laissais revenir, subissant, encore et encore ce premier coup qui rendait mon tibia si douloureux et enflé, même si l’épuisement était proche, je ne me décourageais pas, bien au contraire, je continuais, je persévérais, car c’était comme ça que j’y arriverais. Et puis, après un énième loupé qui me fit atterrir lourdement sur le sol, je me remis debout, clairement en bout de route, mais lui demandant de revenir pour enfin y arriver. Je m’en sortis, juste à temps avant le second impact et elle ne sembla pas remarquer qu’il ne s’agissait plus de moi. Elle sembla en réalité bien étonnée de ne plus me voir là, mais bien à côté, sur le sol, couvert de bleu, mais n’ayant pas subi son second coup.

« Bien joué… On recommence. » souffla-t-elle avant d’abattre un nouveau coup. Ne réussissant pas une tout de suite, je sus me reprendre et c’est ainsi qu’après chaque essai, je réussis à m’échapper. J’y étais arrivé. J’étais peut-être faible physiquement, mais j’y étais arrivé… J’avais besoin de retenir que ça. M’écroulant donc sur le sol, bras écartés, je respirais lourdement alors que j’essayais de reprendre mes esprits, en vain. J’y étais arrivé, mon corps était profondément meurtri, mais j’y étais arrivé. J’étais fort, je savais protéger mes faiblesses. J’étais fort.

ft. Kagame & Yama

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« Assis toi, je vais te montrer ce que je connais d’un peu plus puissant, en espérant que ça t’aide. » souffla la mère d’Hako visiblement fatiguée. Elle avait retenu ce que j’avais voulu pour la suite, et même si elle aurait mérité un repos sans la moindre complication, elle s'exécuta. Il n’y avait pas grand chose non plus, ou elle était trop épuisée pour ça, mais ca me donnait déjà une idée de ce qu’il faudrait que j’étudie. « On peut rentrer. » lui assurais-je.

Une fois à la maison, elle se laissa tomber dans la pièce principale tandis que son époux m’interceptait déjà pour me soigner. Ne disant rien, je le laissais faire et ce jusqu’à ce que je la vois elle se remettre debout dans l’idée de faire à manger pour toute la famille. Une journée était passée, elle n’avait pas rechigné une seule fois, c’était à moi de lui montrer ma gratitude ! « Je m’en occupe. » soufflais-je alors en lui passant devant pour aller dans la cuisine pour commencer à fouiller partout pour faire à manger. Ca ne serait sans doute pas aussi bon qu’elle, mais aucun doute sur le fait que c’était mangeable et que ça ferait l’affaire. Le repas fait et prit, j’avais trouvé le sommeil rapidement, mais c’était bel et bien courbaturé que je m’étais réveillé aux aurores pour me rendre à la bibliothèque. Si j’y trouvais régulièrement mon bonheur en Genjutsu, j’étais presque sûr que je pouvais aussi trouver des informations sur le Taijutsu. J’allais le faire à l’ancienne, en étudiant, en lisant ce que l’on racontait, ce que l’on pouvait dire sur la façon de faire, les prises, les points d’impact. Bref, j’étais motivé.

Je le fus un peu moins quand une fois sur place je réalisais que pour apprendre à parer des techniques plus puissantes, j’allais devoir me baser sur des explications pas toujours très explicites. Il y avait des coups de tête, des action dynamique, des contre coup, des paumes fracassantes, des frappes du faucon pèlerin, des frappes de la feuille, ou un impact de la fleur de cerisier, mais les points d’impact, les véritables informations… Elles étaient où ? J’avais beau chercher partout, lire tout ce qui envisageait le Taijutsu, mais ce n’était rien, ça ne m’aidait pas, je n’en savais pas vraiment plus sur tout ça…

Quittant les lieux emplis de déception, je me rendis simplement sur des terrains d’entraînement, à la recherche d’une solution. De personnes pouvant expérimenter tout ça devant moi et… Échec, c’était un total échec, j’avais définitivement besoin d’elle, elle était la seule à pouvoir m’apprendre. Penaud, je revenais à la maison, conscient que j’allais devoir sans doute accuser le coup, réellement. « J’ai trouvé des choses, mais… J’arrive pas à visualiser. » soufflais-je à la femme perdu dans ses pensées. « Tu vas me donner les noms et je vais t’expliquer correctement alors. On verra pour de la pratique demain, tu as encore l’air d’un animal écrasé sur le bord d’une route, pas question de passer à la pratique aujourd’hui. », bon la comparaison n’était pas la plus flatteuse, mais au moins elle m’aiderait.

M’asseyant donc à côté d’elle, je commençais à lui faire le listing, l’écoutant alors me donner des détails sur celles qu’elle connaissait, elle me donna beaucoup d’information, ce qui me permettait déjà de mettre des points de contact en face de chacune d’entre elle. Ca me permettait déjà d’avoir une bonne idée de chaque chose, même si à l’écouter, devoir survivre à mes tentatives avec elle serait particulièrement compliqué. Je ne pourrais pas y arriver si facilement et encore moins en un morceau. J’allais devoir me battre, j’allais devoir m’appliquer, ne laisser aucune chance aux combos pour me toucher et à défaut de savoir la plonger dans un Genjutsu, il faudrait que je travaille à mon esquive. Ça serait difficile, vraiment difficile, plus comme un entraînement avec Hako.

ft. Kagame & Yama

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La théorie ne pourrait peut-être rien pour moi, mais une chose était sûre, je savais de quoi serait fait demain, je saurais comment m’en sortir, où concentrer mon chakra pour envoyer une décharge me permettant de m’en sortir, de me sauver. Mais je savais que la théorie ne serait plus que jamais un poids, une raison pour sombrer, pour échouer. J’étais face à une réalité, celle selon laquelle aucune réussite ne serait jamais acquise si je ne travaillais pas un minimum sur moi, sur ma capacité à réagir vite, sur ma capacité à créer l’impossible, à surpasser l’improbable. J’étais ma propre réussite et mes propres échecs. Alors ce matin-là, sur le terrain d’entraînement, je savais déjà que la journée ne porterait aucune gloire. Cette journée était là pour me préparer à supporter les premiers coups. Elle était là pour accuser le coup et réussir à se relever face à la violence de cet art qui m’était si opposé.

Et il n’y eut aucun mensonge. Tout ce qu’elle m’avait dit la veille se produisit, à l’instant où elle l’avait dit. Chaque coup, chaque pivot, chaque frappe. Rien ne passa à côté et si je pouvais prévoir les points de contact dès le premier coup, je dus faire face à cette fragilité morbide, terrifiante dont mon corps souffrait. J’étais faible, terriblement et elle n’eut qu’à me porter cinq coups, cinq malheureux coups pour que je perde connaissance.

Les jours se succédèrent sans que jamais je ne réussisse à dépasser la faiblesse de mon corps. Oui j’arrivais à envoyer une impulsion, mais je finissais souvent trop sonné pour réussir la suite. Je ne pouvais pas sortir, ni même vraiment lancer l’illusion. Ce n’était qu’une succession d’échecs prévu, calculé, par lesquelles je devais passer, mais elle, elle ne pouvait pas supporter éternellement l’image d’un adolescent finissant en sang, inconscient, perdu dans les limbes de la mort. Plus d’une fois elle voulut qu’on s’arrête là, assurant que j’avais déjà su prouver que j’étais plus malin qu’une brute, qu’il était inutile de continuer, de persévérer sur cette voie. Prouver que j’étais meilleur que mes faiblesses ne valait pas le coût pour elle. Pas le coût que je meurs, pas le coût que je me blesse. J’apprendrais avec le temps, voilà ce en quoi elle croyait. Qu’il me fallait du temps. Elle n’était pas mon père. Mon état la préoccupé et c’était aussi le cas du père d’Hako. Ils ne voulaient pas porter mes séquelles sur leurs épaules lorsque c’était non nécessaire. J’étais Chuunin, j’avais prouvé ma valeur, je n’avais pas à mettre ma vie en danger.

Mais il ne s’agissait pas de ma vie. Il s’agissait de mes faiblesses et du monde que je refusais de voir s’effondrer autour de moi.

Je pouvais le faire, j’avais simplement besoin d’accuser les coups.

Alors je repris les entraînements sans elle, non pas car elle refusait d’en refaire avec moi, mais simplement car je ne voulais pas la blesser, pas voir dans ses yeux l’inquiétude d’une mère. Je n’avais jamais connu ce regard, jamais lu la crainte, je découvrais ce que cela faisait d’être aimé, aimé au-delà du sang et je voulais qu’elle soit fière, qu’elle me voit revenir victorieux face à l’impossible. Cette technique, j’y croyais, je pouvais la pousser à l’infini, je pouvais la pousser jusqu’à réussir à contrer les arcanes les plus terrifiants du Taijustu, mais je savais aussi que je n’aurais pas la force d’aller aussi loin, du moins pas maintenant. Si je pouvais tenir à 4 coups, c’était que je pouvais résister à un et m’en sortir. Je pouvais réussir cette étape.

Je devais résister, supporter.

Empruntant de larges cordes au port, je reviens pour les accrocher aux arbres et pour m’entraîner à les soulever, à les balancer. J’enchaînais tout ce que mon corps n’avait jamais connu. Je me renforçais, je gagnais en résistance, en endurance. Je devenais plus fort, capable de garder la tête haute après une action.

Les jours s’enchaînèrent, me faisant rentrer de plus en plus tard, de plus en plus épuisé, transpirant et éreinté, mais de plus en plus capable d’en faire. À la fin de tout ça, j’étais en mesure de réaliser ce que jamais j’avais su faire et je savais que je pourrais y arriver à présent. Pas du premier coup, mais je ne serais plus celui subissant ses Némésis.

ft. Kagame & Yama

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Revenant à elle, j’avais demandé un nouvel entraînement qu’elle m’avait accordé avec réticence. Si je n’y arrivais pas aujourd’hui, alors l’on s’arrêterait là. Elle ne voulait pas me porter plus de coups, pas quand je n’avais pas la résistance et résilience de sa fille. C’était aujourd’hui où jamais. En serais-je capable ? En toute franchise, je savais déjà que non. Si j’en suivais le schéma de ma précédente session avec elle, il me faudrait trop d’essais pour tout ajuster. De ma réussite à la plonger dans une illusion à la réussite de ma fuite. Les éléments étaient trop incertains pour qu’il me soit aussi aisé d’y arriver aujourd’hui. Je croyais en moi, mais je croyais malheureusement aux réalités médicales, aux limites du corps humain et dans un désir de ne pas l’inquiéter, je sais aussi que je m’arrêterais avant l’inconscience.

Nous isolant dans une partie reculé du domaine, elle sembla hésiter un temps avant de me foncer dessus pour me porter un premier coup que je ne sus éviter. Me prenant donc le second, je finissais au sol, un peut moins amocher que la dernière fois je me relevais pour subir la seconde vague où je réussis à lui envoyer mon chakra, elle devait être dans l’illusion, mais les contusions dû au choc et à sa violence suffirent à me faire perdre trop de temps. C’était stupide, vraiment stupide, car je savais que j’y arrivais, que c’était bon, c’était juste encore une fois une question de timing qui me faisait perdre l’enchaînement, qui me ralentissait.

« On va essayer sur un enchaînement moins rapide, genre une attaque, quelques minutes, puis la deuxième. » lui demandais-je. Elle semblait de moins en moins certaines que ça m’aide, mais avec cet enchaînement au moins, j’arrivais vraiment à l’éviter. C’était une bonne nouvelle en soit, mais soyons honnête, avec ce temps, cette lenteur, autant essayer un Shunshin ou quelque chose du genre non ? Ca serait sans doute plus efficace que ça, que ce qui se passait à cet instant. Ce n’était qu’une confirmation que je pouvais le faire, mais certainement pas la réussite que je voulais. Je voulais pouvoir m’échapper au pire à un moment ou un Shunshin n’était pas possible, à savoir entre deux actions d’une violence rare.

L’invitant donc à revenir, je fus presque assez rapide, son deuxième coup ne touchant que mon épaule avec violence au lieu de mon torse. Sauf que le problème arriva avec cette presque réussite. Un craquement, une douleur vive et un hurlement plus tard, je me retrouvais au sol, à me tenir l’épaule comme si cela pouvait changer quoi que ce soit. Ça faisait mal, un mal de chien, sans mauvais jeu de mot Yama. « Je l’avais dit ! » cria-t-elle avant de me prendre dans ses bras pour m’apporter en urgence à Hideaki. Le discours qui suivi je l’avais attendu, ils voulaient que j’arrête, que je me repose, l’idée n’était pas que je finisse dans un pire état que celui dans lequel ils m’avaient trouvé. Ils n’étaient pas là pour me tuer, ils n’étaient pas mon père. « Vous n’êtes pas lui. » soufflais-je alors qu’il peinait à soigner mon épaule.

« Quand je me blesse vous vous précipitez presque pour me soigner, vous voulez mon bien et vous me regardez presque comme vous regardez Hako. Vous n’êtes pas lui. Aucun de vous. » l’homme soupira, « Ce n’est pas une raison pour dépasser tes limites. », il était autoritaire, comme quand Hako faisait une connerie à la maison, « J’y suis presque. Laissez moi y arriver et après je fais des trucs calme, je vous le promets ! J’y suis presque ! » ils échangèrent un regard, pour finalement laisser le médecin parler, « On verra ou en est ton épaule en fin de semaine. », ce qui était une décision ferme et définitive. Ca avait quand même quelques désavantages cette histoire de parents de coeur…

ft. Kagame & Yama

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Une semaine à la maison fut pour le coup assez longue, même si j’allais faire un peu d’administration pour Yuriko en raison de mon grade, je voulais surtout finir ça, cette technique. Alors, lorsque la semaine arriva à sa fin, lorsqu’il fut enfin possible d’envisager un dernier essaie, Hideaki sortie tout un tas d’arguments comme quoi je n’étais pas encore solide, comme quoi il fallait plus de temps, bref, rien de très plaisant et c’est à force de nombreuses relance que je pus enfin y retourner, essayer, encore et encore, en fait deux fois, deux fois avant que ça passe, avant qu’enfin, je ne résiste, que je puisse le faire. Un coup, mais pas deux. J'avais lancé la décharge, atteint son chakra, perturbé son esprit et la vision qu'elle avait du monde avant de m'extraire à temps de son enchainement. Elle n'avait pas pu réajusté. Je l'avais dit, j'étais si proche !

Victorieux, je sautais sur place, à la manière d’un Koutaishi, comme un gosse bien trop heureux pour le contenir. « C’est fait ! C’est fait ! » et sauter comme ça faisait mal. M’arrêtant alors, je m’assis sur une vieille souche alors qu’elle me regardait avec autant de sérieux que possible, mais malheureusement, impossible de ne pas voir le petit sourire. « T’es vraiment pas impressionnant quand on te regarde, mais j’admets que t’en a dans le ventre. » admit-elle. « Je vais t’apprendre une chose, et tu ne devrais pas te faire mal avec une ombre cette fois. » déclara-t-elle dans un rire un peu terrifiant, « Je vais t’apprendre de quoi tromper les apparences. » fronçant légèrement les sourcils, je me demandais bien de quoi elle pouvait parler, mais j’eus ma réponse rapidement. Une puissante vague de chakra fut libéré d’un coup et me tétanisa.

Cette femme était effrayante, et elle était aussi relativement pleine d’espoir à vouloir que j’arrive à faire la même chose que moi. « Montres moi la pire facette de ton chakra. » souffla-t-elle en posant une mains sur mon épaule pour appuyer légèrement et m’en libérer. « Je ne suis pas sûr de… » elle secoua la tête, déterminé à ce que j’arrive à faire ça, cette technique semble-t-il sans danger, sans intérêt physique.

Si c’était ce qu’elle voulait, elle je pouvais essayer, même si je n’étais pas certain d’avoir vraiment quelque chose à offrir. C’était à essayer. Me mettant donc debout, j’essayais de me concentrer sur mon chakra, car j’avais l’impression que c’était ça l’idée, le compresser, essayer de le faire plier pour le charger de quelque chose de violent, comme une intention meurtrière avant de tout relâcher, d’un coup. Prenant donc de grandes inspirations, je commençais à malaxer mon chakra pour le drainer, mais c’était l’aspect intentions meurtrières que je saisissais assez mal. Comment j’étais censé faire ça ? Comment j’étais censé me rendre impressionnant pour quiconque ? Ca se lisait sur mon visage que j’étais gentil non ? Il fallait donc que j’outrepasse ça pour essayer de rendre les choses, réelles.

C’était bien beau d’être capable de miracle sur du Taijutsu, de limiter les dégâts, mais là il était quand même question d’essayer d’être agressif non ? De paraître suffisamment menaçant pour figer tout le monde. C’était là que le bât blesse. Ma capacité à faire ça, à réellement tétaniser mon monde, à faire quelque chose que je n’étais pas naturellement et je le ressentais dans mon chakra. Si j’avais longtemps joué un rôle, si j’avais longtemps su être un autre, là… Là il était question pas simplement d’être arrogant, mais de porter mes ancêtres et leurs génétiques meurtrières dans une seule décharge. Ca me semblait très clairement impossible, du moins sur le papier. J’allais devoir me concentrer sur une image pour la rendre destructrice. Violente. Et pour la libérer.

ft. Kagame & Yama

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Je n’étais vraiment pas le genre à penser à la mort, ni même à désirer que quelqu’un meure. J’étais du genre assez calme, dans l’acceptation, dans la non-violence. Bien sûr, il fallait faire ce pourquoi, on était là parfois, mais ce n’était jamais dans une intention purement meurtrière. C’était plus pour le compte de, mais je n’avais rien contre ces personnes en question. Alors j’avais du mal à vraiment me projeter, seulement, dernièrement, j’avais contre mon grès eu la mauvaise surprise de faire face à ce désir chez mon père, à cette violence, et j’étais tombé, j’avais perdu. De cette violence, de cette tentative était née une colère sans doute bien trop sourde pour moi, pour ce que j’espérais du monde. J’avais ressenti la haine, la colère et un désir de vivre supplantant tout, absolument tout. Ce désir de vivre provoquerait sans nul doute la mort d’autrui si l’on venait à essayer de m’éliminer, ou si l’on voulait tuer un proche. J’avais ça en moi, il fallait simplement que je le sorte de l’ombre, que je réveille la bête et ce quel qu’en sera le prix.

Me concentrant sur cette colère, sur cette rage, je la laissais prendre le dessus, s’infuser dans mes veines jusqu’à capturer chaque cellule de mon être, jusqu’à en faire une boule que je concentrais au creux de mon ventre. Jusqu’à la compresser pour la rejeter avec violence à l’extérieur. Rien, il n’y avait rien eu si ce n’est une compression abdominale un peu douloureuse signifiant combien j’y avais mis du cœur. Recommençant plusieurs fois, j’eus l’impression de réussir à des moments, mais je finissais juste rouge et sans oxygène.

C’était terrible car je savais comment faire, je connaissais le concept d’un Kai, je savais comment m’y prendre, mais là… La décharge n'était pas assez violente, pas du tout menaçante et… Au bout d’une dizaine d’essais, je réussis à finalement ressentir une sorte de relâchement, d’explosion, de vague, mais… Il y eut un bruit, un bruit significatif qui couplé au fait qu’on avait mangé des œufs la vieille se traduisit par quelque chose de désagréable. Rouge de honte, je levais les yeux vers elle pour m’excuser précipitamment, « Pardon je suis désolé, je ne voulais pas je… » elle semblait pas aller bien et quand je voulus m’approcher, elle me fit signe de rester à distance. Qu’est-ce qui lui arrivé ? Et pourquoi Yama n’allait pas mieux ? « On a l’odorat assez fin et… puissant… » souffla-t-elle, gênée, mais ça ne pouvait pas être autant que moi. J’étais réellement honteux et je ne savais plus ou me mettre, « C’était pas ce à quoi je m’attendais, mais… Ca a le mérite d’être… Efficace… », vraiment efficace visiblement, elle semblait incapable de se reprendre, pas plus que moi d’ailleurs. J’avais trouvé une façon pour le moins intéressante de détourner un combat, un peu comme les gardiens des étoiles, mais je ne pouvais pas en tirer de fierté, c’était… Inapproprié. Une technique honteuse de plus dont j’avais le secret… Je devais me reprendre.

ft. Kagame & Yama

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Difficile, pour ne pas dire impossible de se reprendre après ça, après avoir déchargé autre chose qu’une aura. Kagome semblait toujours pas très bien et moi je n’avais qu’une seule crainte, c’était bien de perdre encore mon éducation et de l’indisposer plus que ça. M’éloignant donc le plus possible, je recommençais. Enfin je réessayais. Je ne m’abandonnais pas à nouveau. Je n'avais vraiment pas envie que ça arrive. Il fallait donc que j’évite de contracter trop mes muscles, que je vois vraiment ça comme un Kai et absolument pas autre chose. Il fallait que je me visualise de nouveau sur un lac, sur une surface plate. Mon Chakra devait être lisse, parfaitement maîtrisé. Il ne devait pas se laisser emporter. Il devait me permettre de l’expulser, de le faire exploser sans crainte, sans danger, sans limitation.

Je devais pouvoir faire exploser ma colère. Alors sur le bord de ce lac, il devait y avoir chaque instant, chaque moment, chaque seconde de ma vie, la violence des combats que je n’aurais jamais dû mener seul. L’abandon. La mort. Tout ça devait être là et enflammer la forêt de ma vie, de mon existence. Et ce feu je devais le tuer, le détruire, car il ne devait pas m’atteindre, il ne devait pas assécher le lac. Il devait disparaître sous la violence d’une impulsion. Comme je devais pouvoir tétaniser quiconque s’avancerait vers moi avec des intentions aussi peu acceptable. Je vais convaincre quiconque que je n’étais pas qu’un spectateur, que l’on ne pouvait pas toucher, noyer mon existence avec tant de violence. Je devais… Je devais réduire en cendres tout ça. Alors je devais exploser, tuer cet incendie et figer l’espace.

Une boule commença dès lors à monter dans ma gorge, à la nouer, à l’étouffer.

Puis se fut la décharge, violente, brutale, qui sembla couper momentanément le dégoût de ma précédente action. Mais elle comme Yama n’était pas paralysé. Ils l’avaient senti, je le voyais, je le ressentais aussi, mais ce n’était pas assez. « Continues ! » souffla-t-elle avec force alors que les couleurs revenaient sur son visage. Hochant la tête, je me retrouvais de nouveau sur ce lac, conscient de chaque chose. Je devais aller plus loin, je devais défendre davantage ma vie, je devais réellement ressentir la mort…

Un instant je repensais à Tsumi, à cette démarche qu’il avait déjà initié en moi et que j’avais refusé. La était le blocage. Je ne voulais pas ressentir comme mon clan, même à ma façon, je ne pouvais pas céder à cette onde meurtrière, je ne pouvais pas pleinement la faire ressentir sans davantage mesurer mes pensées. Avoir l’intention de tuer, ou simuler cette impression n’était pas nourrir une haine, une rancœur non ? C’était différent que d’avoir des pensées sombres pour chaque créature de ce monde. C’était différent de faire vibrer une corde qu’en devenir une. J’avais tué, j’avais été obligé et là, là je devais simplement en simuler la réalité. Je devais juste me limiter à ça. Juste. Ca semblait si simple, si facile de l’extérieur, si ridicule aussi de jouer sur les mots, mais je n’étais pas mon clan, si j’éteignais un incendie c’était pour une raison, pour le bien.

Je n’étais pas mon clan, je n’étais pas mon clan.

Essayant à nouveau, j’explosais, plus franchement, plus violemment et même si l’obscurité sembla envahir mon être tout entier, la lumière revient rapidement, juste derrière. Je n’étais pas mon clan. Ouvrant les yeux. Je vis Kagome et Yama figé, légèrement tremblant. Cette fois j’y étais. Je n’étais pas mon clan, je ne tuerais pas comme eux, mais je pouvais les imiter, simuler leur image et faire trembler la terre à ma façon. « C’est qu’il mord… » souffla la femme en se libérant… « Je n’ai plus rien à t’apprendre. Tu es prêt, tu n’as plus aucune honte à porter et… Je ne dirais rien à Hako. » riant à ces derniers mots, je m’avançais vers elle pour la prendre rapidement dans mes bras avant de reculer et de rentrer avec elle. J’étais prêt. Prêt à les affronter ? J’allais devoir trouver la réponse seule. Mais j’étais prêt. C’était déjà ça non ?

ft. Kagame & Yama