Miyamoto Rokuro :première sensei de Sanada, sa sévérité n'a d'égale que son humanité profonde. Depuis que la Sorcière Omura a pris le jeune homme sous son aile, il ne l'a voit plus beaucoup. Respectée par son clan pour sa maîtrise de nombreuses affinités de par son don hérité, elle fait appel à Sanada pour un dernier vœu avant son trépas.
Miyamoto Masako : Petite-fille de Rokuro, c'est une chunnin d'une vingtaine d'années qui va hériter de l'arme de la vieille guerrière. Elle suit Sanada avant tout car c'est à un Miyamoto d'accomplir la dernière volonté d'un membre de son clan, mais elle a aussi reçu des ordres des autorités pour surveiller le comportement de celui qui est soupçonné d'être un traître.
Masamune Sanada
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Le Crépuscule des idoles, Chap 1 : La vieille sur la vague.
Alors qu'il pénétrait dans la demeure de Rokuro, la première sensei qu'il avait eu, celle qui lui avait appris les rudiments des arts ninjas. De la façon de lancer un kunai jusqu'au rythme adéquat pour se déplacer rapidement d'arbre en arbre ou sur les toits. La vieille Miyamoto ne fut, pour la première fois, pas à la porte pour porter un coup sec de sa canne sur le crâne du jeune homme. Non. Elle n'allait sans doute jamais plus le faire. La vieille kunoichi était sur son lit de mort, une prouesse pour une artiste martiale de son acabit. Après des décennies de survie, le temps, adversaire implacable, venait sonner la fin du combat.
C'est la petite fille de Rokuro qui l'accueillit. Il ne la connaissait que de nom et de visage. Miyamoto Masako. Celle-ci avait l'air à la fois grave et agacée.
- Rokuro-sama a expressément demandé à te voir. Dit-elle sans un regard en le menant vers la mourante.
Dans la salle principale de la demeure, la vieille femme était allongée sur un ensemble de couverture et de drap. Plus pâle que jamais, elle sembla rassembler ses forces pendant une éternité avant de jeter mollement un shuriken vers Sanada qui fit semblant de l'éviter, malgré la trajectoire hasardeuse de celle qui touchait un colibri au vol dans sa jeunesse.
- Sanada. Tu viens enfin me voir.
Assailli par le remords de ne pas être venu plus tôt alors qu'ils habitaient le même village, le soldat des Cinq ne répliqua pas, baissant la tête pour recevoir un baiser sur le front de la vieillarde.
- Ce sera un beau jardin. Un jardin Sanada. Ça les emmerde de respecter les derniers vœux d'une vieille, mais c'est la tradition. Ils vont raser ma maison, mais pas le jardin. On y construira un temple. Au centre. A la gloire d'Amane.
- Amane ? Demanda Sanada.
- Amane. Tu ne la pries pas encore, mais tu la prieras comme une sainte. Comme une demie-déesse.
- Je ne comprends pas..
- Pars. Le jardin ne sera jamais complet sans la lanterne. Montre-leur, montre leur Sanada que j'avais raison. Que ma vie n'a pas servi à rien. Que, moi aussi, j'ai accompli ma destinée. Et elle était grande. Grande...Et Maintenant avec ton aide, je vais devenir un ancêtre honorable de mon clan. Dit-elle en confiant au jeune homme un parchemin vieilli.
D'un geste, elle lui indiqua la sortie et l'ignora dès lors. Serrant le vieux papier alors qu'il sortait, le jeune homme tomba sur une discussion véhémente entre Masako et un gradé du clan d'épéiste.
- C'est à moi que revient le sabre de Rokuro-sama.
- Il est indiqué dans son testament que c'est à lui de le faire, heureusement, il doit être surveillé, ordre des plus hautes instances, donc vous partez avec lui.
- Avez-vous des instructions particulières ?
- Vous comprenez bien que la chose est un monstre. Et la chose ne doit pas être sous-estimée.
- Ne pouvons-nous pas considérer la chose comme un homme ?
- Vous ne savez pas ce que vous dites.
- Vous l'entourez de mystère, hein ?
- Oui
- Alors vous, vous voulez qu'il ne soit jamais relâché
- Jamais, jamais, jamais...
- Je dérange ? Demanda le jeune homme qui ne voulait que passer pour atteindre la sortie.
- Cette jeune fille part avec toi.
- Quoi ? Répliqua Sanada. Partir où ?
- Je ne sais pas. C'est Rokuro qui le sait. La passation de son âme et son élévation au rang d'ancêtre est de son ressort. Elle a combattu dignement, elle a désigné Masako comme héritière de son arme et gardienne de son esprit ancestral. Elle a expressément demandé à ce que vous accompagniez Masako dans son voyage initiatique.
- C'est mon voyage ! Ma chance, je n'ai besoin de personne. Dit Masako en quittant précipitamment l'endroit.
Le Miyamoto à l'allure carrée s'approcha du jeune homme et enleva le lourd casque qui habillait son crâne épais.
- Normalement, les étrangers ne sont pas admis dans ce genre cérémonial, surtout les impurs comme toi. Mais la volonté de celui qui part avec les honneurs du clan vers le festin des ancêtres fait loi. Il y a une relique. Une relique que Rokuro a placée quelque part durant sa vie de Kunoichi. Pour que la passation de pouvoir se fasse et que Rokuro devienne un ancêtre du clan, il faut la retrouver. Plus l'épopée est fastidieuse et honore une grande chose, plus l'ancêtre sera fort en guidant les lames des Miyamoto depuis l'au-delà. Rokuro était une combattante hors pair. Attends-toi à des difficultés.
En partant, Sanada s'assit en dessous du saule pleureur qui avait couvert tant de nuits au début de son entraînement de shinobi. Il s'allongea sur une énorme branche, comme il avait l'habitude de la faire jadis et lu ce que lui avait donné Rokuro.[/b]
Point de départ:
Masamune Sanada
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Le Crépuscule des idoles, Chap 1 : La vieille sur la vague.
Dans la cité de Takashiho, la richesse ne profitait, comme toujours, qu'à une poignée de personnes. Si le roi et ses proches étaient couverts d'or et de pierres précieuses, ils dégustaient les meilleurs mets du Sekai et profitaient pendant toute l'année de fêtes que l'esclave n'aurait pu imaginer dans ses rêves les plus fous.
La ville légendaire, située en plein milieu des gorges de Fukuoka, resplendissait de mille feux. Enfermés par des remparts qui séparaient la cour et les aristocrates des esclaves travaillant pour eux, les gens de bonnes familles ne croisaient que rarement les travailleurs de l'ombre. Regarder un maître était une faute passible de la mort par pendaison.
Taiki était, par malchance, né dans une famille d'esclaves. Depuis tout petit, on lui avait appris à respecter les règles, ne pas regarder les maîtres, obéir sans questionner, travailler sans relâche tant qu'on ne lui avait pas permis de se reposer.
Cette discipline avait bâti le corps de ce beau jeune homme adulte. Ses cheveux, noir de jais faisaient ressortir un regard limpide, turquoise, qui transperçait le cœur de toutes les esclaves du canton. Pourtant, depuis qu'il avait travaillé chez Ine, une des princesses du royaume, il n'avait d'yeux que pour elle, elle pour lui.
L'amour impossible se consuma un jour avec l'aide de Karo et Mino qui endormirent les nobles et esclaves du palais pendant une nuit d'orage.
De cette union, naquit la princesse héritière. Amane. Pauvre mortelle ballottée de mondes en mondes par les dieux qui voyaient en elle un parfait terrain de jeu.
Masamune Sanada
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Le Crépuscule des idoles, Chap 1 : La vieille sur la vague.
Sanada préparait le bateau affrété pour l'occasion. Une mission de rang C avait été demandée par le clan épéiste afin de conférer une légitimité à une absence qu'il allait sans doute durer plusieurs jours.
Pour la première fois de sa vie, il avait en charge une personne et allait pouvoir sortir du village seul. La première destination à la recherche de l'honneur d'ancêtre de Rikuro était évidente.
Les ruines de Takashiho, un lieu connu des mers du Sud. À moitié immergé, l'ancienne ville marchande située dans une gorge splendide demeurait une attraction pour les curieux et une mine d'or pour les courageux qui osaient plonger au milieu des ruines et des requins marteaux selon les dires.
Le soleil se levait à peine quand le duo dépassa le magnifique phare, étendard de la richesse et de la puissance du village. Un large catamaran avait été choisi par le fils de l'orage pour ce voyage, il conférait l'avantage d'une vitesse accrue et d'une maniabilité parfaite au dépens du confort. Même si une bâche avait été suspendue au-dessus du filet tendue entre les deux fines coques qui perçaient les vagues. Sanada était dans son domaine. Plus libre que jamais, il appréciait chaque instant de ce moment. Son calumet à la main, le gouvernail dans l'autre, il traça l'itinéraire sur sa carte et mit le cap sur la cité engloutie.
La nuit fut froide et noire. En mer, quand la lune était absente, l'obscurité régnait et il fallait prier pour que l'embarcation ne se fracasse pas contre un récif ou une baleine à bosse. Masako était emmitouflée dans des couvertures en peau, profondément endormie. Le soldat des Cinq, lui, n'avait pas sommeil. Il ressassait les souvenirs qu'il avait avec la vieille Miyamoto, il titillait sa culpabilité de ne pas avoir su garder le contact, d'avoir été si ingrat qu'il ne daignait plus parler à celle qui, certes n'avait pas pu déceler sa nature ranton, mais lui avait appris les rudiments du raiton et du suiton, domaines dont elle était une spécialiste reconnue.
Les souvenirs se mêlèrent aux illusions propres à l'obscurité marine et traversèrent la pénombre jusqu'aux premières lueurs du matin.
Encore loin de leur destination. Le jeune homme décida de prendre un petit bain dans les profondeurs. Depuis la greffe qu'il avait subie, la mer était devenue encore plus vitale. Le jeune homme nageait donc avec une agilité remarquable. Masako le regardait en dégustant un thé, malheureusement froid, partagée entre un certain dégoût pour cet homme qui avait choisi de transformer son corps pour ne plus être entièrement humain, et la fascination pour l'aisance que cela lui avait apporté dans l'eau.
- C'est un peu dégeu quand même ! Pourquoi tu as fait ça ?
- Fait quoi ?
- La greffe Omura.
- Je n'ai rien choisi. Mifuyu m'a sauvé la vie avec ce qu'elle avait sous la main.
Masako ne répondit rien et retourna s'asseoir sur le bateau qui avançait désormais sans pilote, celui-ci préférant faire des cabrioles autour.
Masamune Sanada
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Le Crépuscule des idoles, Chap 1 : La vieille sur la vague.
C'est au deuxième jour de voyage qu'ils arrivèrent sur les lieux de la mythique cité et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils furent tous deux très déçus par ce qu'ils voyaient.
Au milieu de ce champ de ruine qui gardait de sa superbe, un gigantesque bidonville avait poussé, Une toile d'araignée de pontons et de maisons à moitié construites avec du bois pourries s'étendait au-delà des remparts sans doute autrefois majestueux, mais qui dépassaient difficilement les vagues qui s'engouffraient ce jour-ci.
À peine avaient-ils amarré leur bateau à un ponton un peu plus large que les autres qu'ils furent assaillis par une dizaine de jeunes enfants prêt à tout pour leur vendre un parchemin-souvenir de la cité. Quand l'un deux, sans doute plus curieux qu'il n'aurait fallu chercha à faire les poches de Masako, il se coupa sur un shuriken, ce qui mit fin à la vente aux enchères improvisées et dispersa les jeunes enfants.
Loin de l'opulence de d'Uzushiogakure ou de son île natale Shima-Biizo, Sanada se confronta pour la première fois à l'extrême pauvreté. Les vieillards aux membres rongés par une maladie inconnue, des jeunes hommes amorphe sans doute drogués par l'algue des tréfonds côtoyaient les mères trop maigres pour nourrir leurs enfants au ventre anormalement rond. Les rares fois où il avait été autorisé à sortir, il ne s'était pas attardé sur le monde, étant en mission. Jamais il n'avait perçu avec autant de force le fossé qui le séparait des innombrables âmes qui peuplaient le Sekai. Son premier réflexe, avec honte, fut de bénir sa condition. Le silence semblait précéder les pas des deux Uzujins, certains curieux s'approchent, d'autres se contentaient de les regarder passer d'un œil vitreux. Plusieurs personnes montrèrent une vieille femme affublée de bijoux en coquillages assise au bout d'un ponton. Désireux de se faire bien voir avant d'explorer les profondeurs de la cité, Sanada se plia aux indications des habitants de cette île artificielle. Devant la vieille femme, il s'inclina et tendit le parchemin vieillit de Rokuro.
- Nous sommes ici pour un rituel important. Il nous faut découvrir la suite de cette légende pour pouvoir avancer.
La vieille-femme regarda longuement le parchemin sans jamais lever un doigt pour le toucher, enfin, un sourire s'afficha sur ses lèvres. Quand elle leva les yeux vers les shinobis, des larmes s'en écoulaient.
- Vous êtes venus nous sauver.
- Non, on ne peut pas rester ici. On va fouiller les ruines de la cité à la recherche d'un indice qui pourrait indiquer notre prochaine destination.
- Vous ne trouverez rien. Rien sans mon aide. Nous sommes le peuple de Takashiho, ou plutôt, ce qu'il en reste. Oh, beaucoup vous diront que ce ne sont que des croyances, que cette ville n'a jamais existé. Pourtant, nous y croyons. Et cela fait plusieurs saisons, nous sommes rentrés. Mais la terre est devenue maudite pour nous autres. Nous sommes prisonniers de ces gorges. Portés par les flots, ils nous ont abandonnés une fois de plus, nous laissant immobile, en face du tombeau de notre royaume déchu.
- Qu'est-ce que vous nous voulez ? Demanda Sanada.
Il n'avait aucune envie d'être le serviteur d'une prophétie et d'une légende qu'il ne croyait que très partiellement vraie, comme toutes les légendes. Malgré le mysticisme qui l'habitait, il pensait que les signes divins étaient bien plus fugaces et invisibles que les hommes ne voulaient le croire. Pour lui et la doctrine enseignée par la Pythie, les dieux dépassaient la condition même des hommes. Ils étaient, en ce sens, impensables, au-dessus des émotions qu'ils transcendaient. L'idolâtrie ne faisait pas partie de ses pratiques, au contraire, il la considérait comme un blasphème à la grandeur des cieux.
- Ce que je veux ? Que vous nous sortiez de ce marasme. Comme celle qui nous a porté jadis jusqu'à notre berceau, il est temps que l'on partent. Une grande vague. Il nous faut une grande vague dans ce canyon pour pouvoir sortir et rejoindre les flots.
- Votre "ville" peut naviguer ? Elle ne tiendra jamais.
- Ne sous-estimez pas notre aptitude à survivre, jeune homme. Nous avons traversés les siècles, ce n'est pas une vague qui va nous achever.
- Je suis incapable de faire cela.
- Alors, tu vas apprendre.
- Apprendre quoi ?
Pour toute réponse, la vieille dame se leva péniblement. Elle lâcha sa canne et, Sanada crut une seconde qu'elle allait basculer dans l'eau. Pourtant, à sa grande surprise, elle effectua les mudras de la marche sur l'eau et d'un pas gracieux qu'il n'aurait pas soupçonné, se plaça sur l'océan.
- BAKUSUI SHÔHA !
Après une nouvelle série de signes incantatoires, cette fois-ci inconnus du jeune homme, elle se mit à cracher une quantité incroyable d'eau, créant une immense vague qui déferla le long du couloir formé par les deux falaises dans lequel ils étaient enfermés.
- Voilà. Dit la vieille dame comme si de rien n'était. Il vous faudra apprendre à maîtriser cette technique. Je n'ai plus la puissance pour pousser notre village. Mais vous pouvez. Je vous raconterai la suite de la légende chaque soir tant que vous travaillerez à cette technique. Je n'en connais qu'une partie, celle que l'on m'a confiée comme un trésor que l'on garde farouchement.
La vieillarde resta dès lors silencieuse, se contentant de montrer les mudras aux deux uzujins.
Masamune Sanada
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Le Crépuscule des idoles, Chap 1 : La vieille sur la vague.
- La quantité d'eau qu'elle a crachée est juste phénoménale.
- Je sais que le suiton peut-être plus simple à utiliser en mer, mais une vague comme ça.
- Je sais pas par où commencer.
- On a les mudras. Il suffit de les répéter et de malaxer le chakra suiton.
- Bah, vas-y, Monsieur le Spécialiste ! Dit Masako d'un ton goguenard.
Sanada connaissait la technique de la vague du chaos. Dernièrement, il avait appris à accentuer les effets de cette technique jusqu'à pouvoir cracher un geyser digne de ce nom. Pourtant, quand il tenta de mixer l'exécution de cette technique avec les mudras de la vague explosive, un ridicule rouleau se forma du jet qu'il crachait, allant à peine faire tanguer les habitations branlantes.
Le reste de la journée fut consacré à leurs essais, tous infructueux. Lassés d'être moqués par les badauds comme s'il s'agissait d'un spectacle burlesque, les shinobis s'éloignèrent la nuit pour continuer la pratique au large, à l'embouchure des gorges et de l'océan. Les moqueries étaient désormais inaudibles, les vols impossibles. Tout en dégustant le sashimi de daurade que le perliculteur avait chassé sous l'eau au coucher du soleil, Sanada et Masako discutaient de la technique qu'ils n'avaient pas pu exécuter malgré leurs ascendances pour l'élément aqueux.
- C'est une vague qu'il faut produire, la vague du chaos ne peut pas servir dans ce cas.
- Et pourquoi ?
- C'est pas la même exécution ni le même degré de chakra je pense. Si je me remémore l'exécution de la vieille, la pression était immense, le chakra devait être proportionnel à cette quantité d'eau.
- Elle a créé une vague sur l'océan, je ne crois pas que la quantité soit aussi importante que la pression qu'elle a mis.
- Non, crois-moi, c'est la quantité qui compte. Elle aurait pu faire d'un terrain vague un petit lac. J'en suis certaine.
- On verra donc.
- Ok, demain, on s'entraîne chacun de notre côté.
- Très bien madame je-sais-mieux-que-tout-le-monde.
- Tu es jaloux parce que tu te prends pour un spécialiste du ninjutsu, mais je vais maîtriser cette technique avant toi.
Sanada se coucha sans plus rien dire. Il savait au fond qu'elle n'avait sans doute pas tort, mais, ancré dans son arrogance aveuglante, il décida de tout miser sur la pression de l'eau le lendemain.
Masamune Sanada
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Le Crépuscule des idoles, Chap 1 : La vieille sur la vague.
L'ambiance au petit-déjeuner fut aussi froide que le temps qui laissait une brume épaisse voguer juste au-dessus des flots.
Comme il en avait été décidé, Sanada s'éloigna du catamaran pour laisser sa partenaire de mission s'exercer de son propre chef. Lui relut plusieurs fois les mudras qu'il avait notés lors de la démonstration de la vieillarde et se mit à la tâche. S'il pensait que le suiton n'avait plus de secret pour lui, il se rendit compte qu'il en était rien, qu'il était encore loin d'égaler les grands-maîtres du ninjutsu des temps anciens. Contre cet état de fait, il n'avait qu'une solution, la prière dans la pratique de son art. Avoir foi en ses dons comme il avait foi en ses dieux.
Après avoir effectué la marche sur l'eau, il se mit au travail. Accumulant du chakra suiton au maximum en lui, il le laissa augmenter jusqu'à ce qu'il déborde littéralement de son corps. Le résultat fut probant mais destructeur. Il parvint à cracher une quantité d'eau impressionnante qui ne forme cependant qu'une petite vague. En plus, une douleur lancinante se déclara juste après dans sa poitrine, le laissant immobile quelques secondes, la main sur le cœur qui s'emballait.
Ce n'était pas la bonne méthode.
Le jeune homme dut s'arrêter plusieurs heures pour récupérer pleinement. Assis contre le mât du bateau, il lisait un chapitre d'un livre parlant du suiton intitulé "Derrière l'élément aqueux". De son auteur préféré, Kenichi Fukui, l'ouvrage était considéré comme le premier parlant d'une relation chakra-nature en des termes novateurs. La théorie du shinobi, philosophe et arpenteur était assez simple, il fallait s'aider et s'inspirer de la nature pour comprendre et maîtriser les arcanes élémentaires. Dans cette optique, un maître du suiton se devait de connaître l'eau plus qu'un autre ninja.
" Une étude d'Omura Mifuyu sur la composition du corps humain nous indique avec une grande précision le taux d'eau qui nous constitue. Le suiton devrait donc être une affinité largement dominante dans la population. Pourtant, il n'en est rien selon nos estimations. Plus que tout autre élément, l'eau se renforce elle-même, plus il y en a, moins la difficulté à malaxer le chakra est grande. Le rapport est donc évident. Ce n'est pas l'eau en nous que l'on manipule, en tout cas, pas en partie. C'est l'eau du monde. Et s'il en va de cette loi pour l'élément aqueux, il ne peut être que de même pour le raiton, qui se nourrit de la foudre, du futon, qui se gave des bourrasques et autres alizées, etc. Le chakra est donc immanent à la nature, il ne réside en nous que par un flux extérieur. En matière de ninjutsu, rien ne peut être créé que la nature ne puisse déjà faire. Mais il y a une exception selon moi..."
Les pieds et la greffe de serpent marin qu'il avait hérité de la Sorcière trempant dans l'eau turquoise, le jeune homme regarda longuement les reflets brillants du soleil sur l'immensité bleue. Comme sa substance, la véritable maîtrise du suiton semblait lui glisser entre les doigts. S'il pouvait se targuer d'avoir une certaine pratique dans l'utilisation du raiton, le suiton était un élément qu'il avait longtemps mis de côté et qu'il venait tout juste de redécouvrir avec sa greffe.
Maintenant qu'il avait dépassé le stade de l'homme, qu'il avait fusionné avec la nature et les mers, il sentait au plus profond de lui le besoin de combler le vide. Comme si Papa Legba avait soif de son élément au travers du mortel qui lui avait survécu.
Sanada nagea donc parmi les animaux. Comme pour le monde des hommes, il se sentait étranger dans les profondeurs, mais pourtant, en bas plus qu'à la surface, les préjugés n'existaient pas. Si les petits poissons le fuyaient comme la peste, d'autres s'approchaient sans mal observer cette étrange bestiole qui devait remonter très souvent à la surface pour respirer.
Après une pêche une nouvelle fois fructueuse, il remonta sur le bateau pour y retrouver une Masako en état de faiblesse extrême.
- Alors, tu as réussi ? Lui demanda-t-elle.
- Non, mais je compte retenter maintenant.
- Vas-y je te regarde.
Sans le lui dire, Sanada prit en compte ses remarques datant du début de journée. La pression ne semblait pas tout faire, la quantité d'eau nécessaire était gigantesque. Mais un problème se posait, sur l'océan, quel ninja pouvait invoquer plus d'eau que la nature en avait prodigué. Le terrain était le plus propice à l'utilisation de cette technique, mais pourtant, les deux ninjas n'arrivaient pas à concentrer leurs suiton correctement.
- BAKUSUI SHÔHA !
Le shinobi tenta une autre approche, celle d'attirer le plus d'eau autour de lui pour la mêler à celle qu'il créait avec son chakra. Si la vague fut bien plus impressionnante que les précédentes, elle demeurait bien loin de celle créée par la vieille dame. De plus, accumuler son chakra suiton tout en tentant de contrôler l'eau autour de lui l'avait doublement épuisé. Cette technique, aussi puissante soit-elle, était un gouffre en termes d'énergie, et ce, en pleine mer. Sanada n'osa imaginer la maîtrise et le chakra qu'il fallait posséder pour invoquer une telle vague en plein désert.
- Allez, on va voir la vieillarde, peut-être que sa légende nous aidera. Dit Sanada en mettant les voiles pour retourner dans les gorges qui retenaient prisonnier le convoi marin.
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Le Crépuscule des idoles, Chap 1 : La vieille sur la vague.
L'arbre du peuple était le cadeau de Karo, déesse Divinité de la créativité, de l'amour et de l'art à la cité. La relique divine avait pour fonction d'apaiser les âmes et d'établir une harmonie parfaite entre les nobles et les esclaves. Cet équilibre infâme était pourtant garanti par une loi. Une règle édictée par la déesse en personne.
"Quiconque punira gratuitement ou trop sévèrement un esclave cédera, par cette action, l'arbre du peuple à ma sombre soeur, £egoks-Karo, maîtresse de la dépravation, de la perversité, et des idées détournées. Votre symbiose deviendra alors combat, votre amour se transformera en haine. Plus rien ne pourra sauver la merveille que vous avez bâtie grâce à ma bénédiction."
Cette déclaration divine était gravée sur l'arbre majestueux.
Quand la nouvelle de la naissance d'Amane, le fruit de l'union entre Taiki et la princesse s'ébruita, cela ne tarda pas à courroucer la cour et les nobles. Le roi, qui gardait sa fille pour une alliance politique, était fou de rage. Il convoqua son plus fidèle conseiller auprès de lui pour peser le pour et le contre d'une sanction digne sans pour autant condamner la cité.
£egok-Karo, avide de posséder une relique de sa sœur et ennemie jurée, orienta l'esprit du conseiller pour que le jugement soit le dernier donné par le roi.
Taiki fut pendu sur une branche de l'arbre du peuple et laissé au soleil pendant un cycle lunaire. La puanteur était telle qu'aucun noble n'osait plus s'approcher de l'arbre pour faire des offrandes à Karo. Alors que la pleine lune annonçait la fin de l'humiliation du cadavre du jeune homme, le peuple se mit à délirer, se livrer à des jeux charnels et dangereux. Tout le monde était pris d'une frénésie érotique, faisant l'amour avec violence et perversité. L'arbre se mit à pourrir mais Karo, dans un dernier élan pour sauver le nouveau-né, laissa une coque de l'arbre se détacher. Elle y déposa le jeune bébé qu'elle arracha à sa mère morte d'un excès de désir et le déposa, à l'abri des regards, sur un cours d'eau qui menait à la grande forêt de Shinsei, Divinité de la nature, des animaux et de la vie sauvage.
£egoks-Karo, furieuse de ne pas avoir pu mettre la main sur Amane, symbole de sa prise de pouvoir, envoya les Samouraïs déchus, une armée de combattants sans honneur, qu'elle avait arraché de la mort, traquer la petite Amane.
Durant cinq ans, ils cherchèrent, tous les recoins du monde y passèrent, toutes les auberges, tous les villages, avec à chaque fois, un bain de sang pour conjurer la frustration de ne pas retrouver une simple gamine.
Enfin, la conclusion pour £egok-Karo parut évidente. Si elle n'avait toujours pas trouvé la petite, elle ne pouvait être que dans le seul endroit où son armée ne pouvait pénétrer. Le royaume de la nature et de la pureté des esprits, la forêt Inari.
La déesse convoqua ses frères et sœurs pour un conseil extraordinaire. Elle argua que sa jumelle avait été déloyale en tentant de sauver une enfant, enfreignant sa propre loi. Les dieux discutèrent violemment pendant une année. Enfin, un accord fut trouvé. Les dieux et les £egoks décidèrent de laisser vivre la fille dans la forêt de Shinsei. Toutefois, le jour de ses 16 ans, elle allait devoir aller chercher dans le jardin sanglant de Jashin, un monde où la guerre et le massacre étaient incessants, une des griffes du tisseur de vies. Seul cet artefact était capable de trancher l'arbre corrompu du peuple et renverser la malédiction.
La vieille dame fit une pause avant de reprendre.
Le jardin sanglant est un monde cauchemardesque, les combattants ne peuvent mourir, se découpant toutes les pleines lunes, pour agoniser le reste du mois, jusqu'à la nouvelle bataille. La jeune fille ne se verrait offrir la griffe qu'après cent batailles remportées. Un défi jugé impossible par les £egoks qui se délectaient en avance du festin de cette âme bénite par une déesse. De son côté, l'enfant protégé par les arbres millénaires de la forêt ne se doutait de rien. Elle grandit accompagnée des seigneurs du royaume végétal, à l'abri des regards.
Tout au long de son entraînement, elle fut épiée par le seul £egoks de lumière, £egoks-Jashin. Le dieu tomba éperdument amoureux de la jeune fille. Chaque jour, il se transformait en un magnifique cerf qui entraînait Amane pour le combat sans fin qui l'attendait.
Lorsqu'elle fut enfin appelée devant sa destinée, elle était aussi rapide que le lièvre, forte que le sanglier, agile que la biche.
Ne pouvant se résoudre à la laisser démunie face aux hordes de son frère jumeau, malgré sa pratique quotidienne des arts martiaux, le dieu se changea en moine guerrier et parcourut le Sekai à la recherche du boiteux des montagnes sacrées de Funaka pour qu'il forge un bouclier, une lance et une armure pour la jeune femme.
Le Forgeron frappa le métal le plus précieux et robuste toute la nuit durant, il octroya au bouclier et à l'armure la légèreté des nuages, et à la lance la force de frappe du tonnerre, à l'abri des regards célestes, mais adoubé par le seigneur des guerriers en personne.
Masamune Sanada
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- Ca ira pour ce soir, je vous raconterai la suite quand nous serons loin de cette ruine.
- Quelle horreur, cette pauvre Amane.
- Ce n'est qu'une légende jeune fille, les dieux ne se changent pas en cerf pour entraîner une bâtarde. Demain, vous devrez maîtriser la technique. Je vous la montre une dernière fois.
La vague explosive fut tout aussi impressionnante que la première, mais, malgré la puissance, elle ne put faire avancer tout le convoi sur le sommet de la vague. Les deux Uzujins, eux, furent emportés et, en gardant l'équilibre qu'il avait acquis sur les flots, Sanada parvint à avancer de concert avec celle-ci, sa vitesse était prodigieuse et le morceau d'une tour en ruine s'approcha à trop grande vitesse pour qu'il puisse l'éviter. Le choc fut brutal. Sanada voulut respirer, mais il ne parvint qu'à avaler une eau terriblement salée. Suffoquant à moitié, il remonta rapidement à la surface.
- Masako ! S'écria-t-il, inquiet de ne pas la voir.
Après un moment de panique, la chevelure de jais de la Kunoichi apparut dans le creux d'une des vagues du remous créé par la technique.
- Il faut vraiment qu'on apprenne à maîtriser cette technique Sanada.
Le jeune homme lui fit un sourire. Malgré son côté un peu transparent, la jeune fille était attachante. Elle ne se plaignait presque jamais et derrière ses allures froides, elle cachait un tempérament plein de compassion. Dans certains aspects, elle lui rappelait Mahina. Peut-être était-ce dû à l'éducation du clan, il n'en savait rien.
Le lendemain, ils décidèrent de s'entraîner ensemble, alliant les progrès et les expériences de chacun. Si Sanada avait appris à contrôler la pression sans se faire trop mal, Masako parvenait à cracher une quantité impressionnante d'eau.
Tour à tour, en se gardant bien d'essayer sans bien avoir discuté sur la technique d'exécution et la façon dont il fallait malaxer le chakra, les deux uzujins s'exercèrent. Après chaque essai, il fallait récupérer de l'énergie et comprendre ce qui les faisait avancer, et ce qui, au contraire, les freinait.
- Un de mes auteurs favoris dit "Il faut se laver les yeux à chaque regard. Dit Sanada l'air pensif.
- Tu crois qu'on est bloqué sur nos principes ?
- Oui, on fait comme on nous a dit de faire, mais regarde cette femme, elle n'est jamais allée dans une académie, elle tient à peine debout et pourtant, elle y arrive.
Tentant de faire table-rase des enseignements de leur apprentissage, le duo cessa de réfléchir, et comme l'eau, laissa le chakra épouser la forme adéquate dans leur corps sans chercher à le sculpter.
Après un dernier regard complice, ils crachèrent tous deux une magnifique vague explosive qui les emporta dans son élan vers le canyon.
- Mamie ! Regarde ! On a réussi ! S'écria Sanada.
- On veut la fin de la légende ! Renchérit Masako, le sourire aux lèvres et les cheveux dans le vent.
Masamune Sanada
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Le Crépuscule des idoles, Chap 1 : La vieille sur la vague.
Pendant plusieurs jours, ils lancèrent des vagues explosives sans relâche, ne pouvant dépasser quelques exécutions par jour à cause de la consommation abyssale d'énergie que requérait la technique, ils passaient le reste de la journée avec les habitants du convoi bloqué depuis des décennies entre les falaises et les profondeurs.
Alors qu'ils étaient en repérage pour calculer au mieux la trajectoire qu'allait prendre l'immense vague formée par trois exécutions de la technique combinées pour sortir le convoi flottant du marasme dans lequel ils étaient, ils aperçurent un enchevêtrement de végétaux épais qui avait poussé et qui bloquait la sortie. D'une taille presque irréelle, les immenses lianes traversaient le trou béant entre les deux falaises. Bien que molles et assez malléables, leur nombre et leur grandeur allaient sans aucun doute empêcher les habitations flottantes de passer sans de sérieux dégâts.
- Pourquoi ne pas lancer la vague de l'autre côté, par où nous rentrons. Le large est juste derrière.
- Impossible, nous sommes entrés par ici jadis, mais en des centaines de cycles lunaires, vous vous doutez bien que notre population a augmenté, nous sommes plus du double aujourd'hui, notre convoi ne passera pas.
- Bon. Il faut détruire ces lianes. Une idée ?
- Non, je n'ai appris que la technique que je vous ai enseignée. Le travail de toute ma vie. C'est une jeune femme, à l'époque, qui me l'a apprise, elle recherchait des indices sur la légende que je vous ai conté. Elle est repartie ensuite, me laissant ce bout du mythe. D'ailleurs, profitons du trajet pour que je termine ma part du marché.
"Alors qu'elle pénétrait dans le désert de cendre, porte d'entrée du royaume des massacres, la jeune fille aperçut les armes et l'armure posées sur un rocher. Elle s'en vêtit, se sentant instantanément plus forte, bénite. Croyant à un cadeau de son protecteur de toujours, Shinsei, elle fit un sacrifice en son nom, se scarifiant les nuages peints sur son armure au plus profond de sa chair.
Amane honora Karo, Shinsei et £egoks-Jashin en affrontant des vagues d'ennemis sans jamais céder à la fatigue, à la faim, ou à la soif.
Quand elle fut autorisée à prendre la griffe de Jashin, elle n'était plus cette charmante adolescente qui vivait dans la forêt. Non. Elle était devenue une fière guerrière, le corps parsemé de cicatrices provoquées par les lames émoussées de ses ennemis qui s'étaient abattues sur elle pendant des années. Aussi robuste qu'une demi-déesse, plus forte sans doute, elle retourna en mer, vers la cité qui l'avait vue naître.
À son arrivée, les âmes étaient en peines, errant dans les rues désertes de l'ancien joyau des gorges. Armée de la griffe de Jashin, une immense épée pour nous autres, petits mortels, Amane se fraya un chemin sans difficulté. Les samouraïs déchus de £egoks-karo ne pouvaient plus rien contre celle qui incarnait la puissance de £egoks-Jashin. L'arbre fut tranché net. Condamnant la cité à périr par les flots.
£egoks-Karo, furieuse de ne pas avoir pu accomplir sa volonté, clama la cité perdue comme sa possession et redonna vie à l'arbre, devenue aussi corrompue que la déesse de la perversion. Enfin satisfaite, la divinité du mal employa ses pouvoirs pour diffuser le parfum malveillant de l'arbre au travers des routes et des continents. Avec cette puissance sur terre, elle allait pouvoir dominer le monde.
C'était sans compter sur Karo, qui, dans le plus grand secret, avait demandé à Amane de sauver la seule graine qui n'était pas encore happée par la puissance du malin.
Les effluves de cet arbre, l'arbre de Karo, empêchèrent la propagation de la perversion de £egoks-karo. La divinité maléfique retrouva Amane et lui trancha les membres pour la laisser agoniser devant le regard effondré de £egoks-jashin.
Amane est morte, mais l'arbre de Karo n'a jamais été retrouvé.
Et ainsi, il préserve le monde de la perversion et des idées détournées."
- Wouah. Pauvre Amane.
- Il existe cet arbre de Karo ?
- Je ne sais pas petit, ce que je sais, c'est qu'au fond de ce canyon, entre les ruines de la cité engloutie, il y a bel et bien un arbre. Parfois, quand l'eau est parfaitement claire, on peut le voir.
- Très bien ! Allons donc voir en dessous.
- Et pour les lianes, comment comptez-vous détruire ça ?
- Je sais pas, aucun de nous ne maîtrise le ninjutsu Katon, mais on va trouver.
La soirée fut douce et agréable malgré la faim. Sanada et Masako avaient partagé leur vivres pour la mission et elles avaient été avalées depuis longtemps. Même si le poisson était abondant, les techniques de pêche et les matériaux disponibles étaient rudimentaires.
Sanada se fatigua pour chercher assez de poissons pour fêter le départ du convoi, mais trop exténué, il n'en dégusta pas un et partit se coucher tôt.
Le lendemain, il avait des ruines à explorer.
Masamune Sanada
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Le Crépuscule des idoles, Chap 1 : La vieille sur la vague.
Le jour se levait à peine quand il se réveilla. Une bonne nuit de sommeil lui donnait d'autant plus envie d'explorer les tréfonds marins de cet endroit si atypique.
Les ruines de la majestueuse cité coulaient des remparts des falaises jusqu'au fond de l'eau, fantôme d'une des villes les plus importantes d'un monde d'un autre âge. Certains rochers s'élevaient en immenses bars qui dépassaient allègrement cinquante mètres. Pourtant, par un exploit que Sanada ne comprenait pas, des autels, des habitations, ou des sculptures étaient creusées à même la roche dans des endroits qui paraissaient inaccessibles de prime-abord.
Il passa la matinée sur les versants abruptes des falaises, les maisons étaient belles et remarquablement préservées, cependant, plus que les affres du temps, c'est le pillage qui semblait avoir défiguré la glorieuse défunte.
Quand la luminosité fut à son maximum, le soleil éclairant la démarcation entre l'eau souillée autour du convoi flottant et la pureté de l'élément aqueux tout autour, Sanada se décida à plonger. Suivant une immense statue qui trônait à la surface, mais semblait prendre ses racines dans les profondeurs, Sanada s'enfonça, nageant lentement aidé de son appendice marin pour préserver ses efforts et son oxygène. Lentement, comme lorsque, dans sa jeunesse, il ramassait les huîtres perlières, il se laissa happer par la pression de l'eau et son faux silence qu'il aimait tant.
Au détour du pied de la statue, il aperçut enfin les rues de la cité. S'étendant à perte de vue, la forme de la ville semblait circulaire, avec des grandes avenues qui coupaient les rues en arc de cercle. Malgré le temps, la plupart des pavés étaient encore en place, un nombre incalculable de statues aux formes végétales tapissaient les allées. Sanada était émerveillé par le spectacle, mais déjà, il se devait de remonter pour respirer.
Après moins d'une minute, le chuunin repartit à la découverte de la merveille sous-marine, plus excité que jamais. Les avenues semblaient toutes se concentrer vers un point, sans doute le centre de l'ancienne métropole. Suivant une avenue en remontant régulièrement, le fils de l'orage parvint alors à l'endroit du fameux arbre. Il composa les mudras de la marche sur l'eau pour se reposer et prévenir sa partenaire.
Quand elle arriva, le jeune homme était accroupi, le regard enjoué.
- On y est. Tu plonges avec moi ? - Oui, je suis uzujin, je sais plonger un minimum, je te remercie monsieur l'homme-poisson. Dit-elle un sourire en coin.
- C'était un serpent de mer.
- Peu importe, c'est dégueu.
À un peu moins de vingt mètres de la surface, ils découvrirent une souche plus large qu'une maison. Recouverte d'algues de toutes les couleurs, on pouvait tout de même distinguer les racines par la course arc-en-ciel qui glissait autour de cette majestueuse place. Sur une des racines, Sanada crut distinguer des dessins, ou bien était-ce un texte partiellement camouflé par les végétaux marins ?
Une petite minute de récupération et il retourna voir ça de plus près. Sur les larges racines de l'arbre mort, la civilisation avait écrit quelque chose, mais c'était une langue inconnue du jeune homme et de Masako. Une langue sans-doute morte depuis des lustres.
En cherchant derrière les algues et les coraux, Masako finit par trouver une suite de signes et d'illustrations qu'ils comprenaient. Il s'agissait d'une suite de mudras suivi d'une représentation d'un homme accompagné par ce qui semblait être un dragon trônant sur une vague. Le majestueux animal semblait vouloir s'en prendre à un village, malheureusement, le reste semblait noirci comme la souche.
- Tu.....as.....vu.....ça ! Dit Masako impressionnée.
- C'est une technique ! Il faut qu'on y retourne pour noter les mudras. On va tenter ça ici, on est assez loin.
Après un déchiffrage qui s'avéra plus compliqué que prévu, les deux Uzujins se mirent au travail.
Sanada, qui se tournait en ce moment entièrement vers l'apprentissage du suiton répéta les mudras avec assiduité. Mais rien ne se passait. Masako, elle, semblait vouloir sculpter avec ses mains la forme grossière qu'ils avaient vue dessinée sur une des racines de cet arbre mort.
Malgré leurs efforts, ils ne progressèrent absolument pas et finirent par se coucher tôt pour pouvoir être d'aplomb le lendemain.
- Tu crois qu'on va pouvoir faire cette technique Sanada ?
- Je sais pas.
- Il faut qu'on détruise les lianes qui bloquent.
- Je sais.
- Tu crois que cette technique va nous y aider ?
- Si les dieux sont avec nous, pourquoi pas. Sinon, il va falloir trouver autre chose. Je pourrais enflammer les lianes à force de raiton.
- Tu n'as pas l'impression qu'il n'y a qu'une bonne manière de faire ? J'ai l'impression d'être bloquée dans une histoire qui ne me donne pas de choix.
- Oh, on peut partir demain et les laisser. On connaît la prochaine étape pour retrouver l'arbre qu'Amane a caché.
- Ah ?
- Enfin ! Réfléchis ! Quel est le meilleur endroit pour planquer un arbre, un endroit où elle se sentait protégée en plus ?
- Heu...
- La forêt Inari bien sûr !
- On y va alors ? Sans aider ces gens ?
- Non, on reste, les dieux mettent des signes, il faut les suivre, je n'ai pour le moment jamais eu à le regretter. Bonne nuit Masako, repose toi.
- Bonne nuit Sanada, je ne te l'ai pas dit, mais merci de faire ça pour Rokuro-sama et moi.
- Rokuro-sama m'a accepté alors qu'aucun sensei ne voulait vraiment de moi. Je ne l'oublierai jamais. Je le fais pour elle, pas pour ton clan ou ses traditions.
- Moi non plus. Je le fais pour la revoir un jour.... Même si c'est sous une forme éthérée.
- Il faut dormir Masako.
- Oui, je sais... On m'a demandé de te surveiller aussi, c'est vrai que tu as trahi le village avec Mifuyu ?
- Ne t'inquiète pas, je ne fuirai pas. Cette affaire n'est pas encore réglée. Bonne nuit.
- Bonne nuit.
Masamune Sanada
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Le Crépuscule des idoles, Chap 1 : La vieille sur la vague.
Les plongées succédèrent aux tentatives durant toute la journée suivante. Peu à peu, l'eau qu'ils avaient à volonté prenait une forme pratiquement identique, mais avec des petites différences, probablement dû au chakra spécifique de chaque individu selon la théorie sans fondement de Sanada.
L'eau se tordait, coulait dans un sens pour revenir dans l'autre jusqu'à former une silhouette imposante à la forme draconique. Trop faible cependant pour pouvoir se mouvoir à sa guise, l'ébauche du dragon aqueux serpentait quelques secondes au-dessus des flots avant de se liquéfier dans un "splash" retentissant.
- On avance, on avance.
- Le dragon aqueux Sanada, j'en ai entendu parler en cours. Mais si cette cité date d'avant l'ère du Sage Des Six Chemins, comment des mudras peuvent se retrouver là ?
- Je ne sais pas. Ils étaient placés entre deux amas d'algues, elle a donc dû être gravée plus tard. On n'a pas le temps, on continue !
À force de pratique, les deux shinobis commencèrent à prendre le coup de main. Les formes se faisaient plus prononcées et plus lisses à la fois, la gueule de l'animal mythique se forma, l'un observant la manière de faire de l'autre pour enrichir sa pratique.
C'est Sanada le premier qui parvint à sculpter un dragon aqueux digne de ce nom. L'animal s'anima au moment même où une lueur bleue vive jaillit de ses orbites. Complètement hors de contrôle, la bête tourna en rond jusqu'à s'emprisonner elle-même dans son propre corps sinueux. Jetant un regard furieux sur son créateur, elle se jeta de toutes ses forces sur lui, mais se liquéfia avant d'atteindre sa cible, retombant dans l'immensité bleue qui l'avait forgé.
- Wouah, c'est impressionnant comme bestiole !
- Il m'a un peu fait penser à ma murène d'orage, elle m'avait attaqué la première fois, je me souviens encore de la sensation.
- C'est ce qu'il voulait faire aussi.
- Bon, je recommence.
Encore une fois, Sanada n'eut pas besoin d'invoquer de l'eau avec son chakra et puisa dans l'océan pour tisser le dragon de ses fils de chakra. Le soldat des Cinq y prenait goût. Sous sa seule volonté, des créatures élémentaires pouvaient prendre presque vie. Ce miracle l'émerveillait toujours autant, c'est donc avec une délectation qui n'égalait que son application qu'il créa son second dragon aqueux. Celui-ci semblait moins fin, sa tête était plus carré, ses traits plus marqués. Juste au-dessous de son nez, de fines moustaches tombaient en cascade, laissant l'eau couler en filet régulier comme s'il s'agissait d'une fontaine en bambou.
Celui-ci commença par se balader aux alentours, cherchant sans doute une cible à attaquer. Malheureusement pour les uzujins, après un tour complet, ils apparaissaient comme les seules proies dignes de l'attaque du dragon.
D'un mouvement sinueux si rapide qu'il provoque une gerbe d'eau à sa suite, le majestueux animal chakratique se rua sur Sanada, la gueule grande ouverte, prêt à l'engloutir sous plusieurs tonnes d'eau.
Le fils de l'orage attendit le dernier moment pour faire appel à sa technique défensive fétiche, le Kirema. Le souffle orageux dissipa le dragon alors qu'il n'était plus qu'à quelques mètres d'eux. La masse d'eau qui s'effondra fut telle qu'elle projeta une gerbe éclaboussant allègrement les shinobis.
- Bon, cette fois-ci, il tient la route, mais il nous attaque.
- Il était pas mal lui. Dit la Miyamoto en s'essorant les cheveux nonchalamment.
- On va se coucher ? Je suis mort.
- Vas-y toi, je vais encore m'exercer un peu.
- Le Kirema m'a vidé, je dois dormir. Dit le jeune homme en allumant son calumet.
- Ouais, vas-y, je vais rattraper ton avance et même te dépasser. Demain, je lancerai le plus beau dragon aqueux du monde.
- C'est ce qu'on verra ma vieille.
- Bonne nuit, poiscaille.
Masamune Sanada
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Le Crépuscule des idoles, Chap 1 : La vieille sur la vague.
Quand ils étaient au large, à l'entrée des gorges, le soleil arrosait la terre d'une douce chaleur. Entre les larges murailles naturelles par contre, les rayons se faisaient rares, n'apparaissant que lors du zénith de l'astre solaire.
Encore une fois, Sanada se leva aux aurores pour continuer son apprentissage. Lui, qui ne croyait pas au hasard, ne pouvait croire que cette technique avait été gravée ici pour autre chose que ce moment. C'était à eux de libérer le convoi, à eux d'ouvrir la voie pour un nouveau futur à ce peuple autrefois condamné.
Avec la détermination d'un homme qui se savait béni, il concentra le suiton autour de lui pour lui donner une forme de dragon imposant. Il ignorait si Masako avait réussi à maîtriser le dragon, elle dormait encore. La première tentative fut un échec cuisant, le dragon tombant dans l'océan dans une éclaboussure qui eut pour bienfait de réveiller entièrement le chunnin.
Secouant la tête à la manière d'un chien, il s'éloigna légèrement du bateau pour ne pas que son dragon ne fonce dessus. Il valait mieux qu'il prenne les dégâts. Le bateau ne se soignait pas.
Il prit bien le temps de façonner son œuvre, sacrifiant la vitesse d'exécution pour un geste plus parfait. Ce fut un choix judicieux puisque pour la deuxième fois de sa vie, le jeune parvint à achever les contours de l'animal avec assez de justesse pour que celui-ci prenne vie. L'émanation chakratique ondula sur place avant de jeter son dévolu sur la cible la plus proche, Sanada.
- Stop ! S'écria le jeune homme alors que le dragon d'eau s'était dressé, dominant de toute sa hauteur l'humain qu'il s'apprêtait à attaquer. Tu m'écoutes ! Je suis ton créateur...Bord...
Sanada reçut l'attaque du dragon de plein fouet. Ballotté par la puissance des flots, il parvint avec difficulté à remonter pour reprendre son souffle. Le dragon avait disparu, seule la couleur blanche de l'écume prouvait qu'il ne l'avait pas fantasmé. Cette technique était particulièrement coûteuse en chakra, tout comme la vague explosive et sans l'immensité bleue, il aurait bien été incapable de retenter une troisième fois.
Mais les astres étaient alignés et quand le dragon prit vie, il ne se précipita pas sur Sanada et se contenta de tourner en rond, attendant la volonté de son sculpteur. Il contempla longuement le fruit majestueux de ses efforts. Enfin, avec un sourire qui signifiait" nous nous reverrons très bientôt", il envoya le dragon s'écraser contre la paroi d'une falaise. Celui-ci ravagea une habitation en ruine, démontrant s'il le fallait le pouvoir destructeur de l'eau.
- Eh bien, tu te réveilles bien tard.
- Je me suis couché ce matin. Mais je maîtrise enfin la technique ! Dit Masako avec un sourire radieux.
- Moi aussi. Il est temps de libérer le convoi et de repartir vers Uzushiogakure. Il nous faudra une permission des autorités et des clans vivants dans la forêt Inari avant de poursuivre notre quête.
- Et si Rokuro meurt avant ?
- Cela n'arrivera pas. Dit Sanada d'un ton ferme tout en priant intérieurement pour qu'il ait le temps nécessaire.
Masamune Sanada
Uzushio no Chunin
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- Tout est en place ? Cria la vieille dame à son peuple qui redoublait d'efforts depuis des jours pour consolider le convoi.
Les centaines de cordes qui attachaient les habitations, les rues et les commerces les uns aux autres furent donc renforcés de lianes et autres algues séchées et tissées. D'une nature amovible, le convoi avait changé la configuration du bidonville flottant en formant une immense chenille. Ainsi, plus fin, les bâtiments avaient moins de risques de toucher les bords impassibles de leur prison.
Une fois prêts, les deux Uzujins et la vieillarde se placèrent derrière le convoi et convoquèrent tous ensemble une vague explosive. Le résultat fut des plus époustouflants. Surfant sur la crête de l'immense rouleau au côté de Masako et la cheffe du convoi, il ne put s'empêcher de sourire quand celui-ci fut entraîné avec la force de l'eau vers la sortie, malheureusement encore obstrué.
- À vous ! S'écria la vieillarde ! Alors que la barrière végétale était maintenant en vue.
Masako créa avec une facilité déconcertante un dragon de l'eau fin et agile à l'aspect serpentin. Celui de Sanada, un peu plus long à former, semblait plus épais et âgé, avec ses moustaches qui tombaient en cascade et sa gueule carré.
D'un geste, les shinobis lancèrent leurs dragons aqueux à l'assaut de la dernière porte de la prison.
La puissance des incarnations chakratiques fut telle que la gerbe qu'ils créèrent obstrua la vue de tous pendant de longues secondes de suspens.
Sur les flots agités, c'est tout un peuple qui priait.
- Allez, allez, ça passe, ça passe... Se dit Sanada pour se rassurer toujours lancé à toute vitesse vers ce qui était, l'instant d'avant, un mur de lianes infranchissable.
La tête de la chenille rentra dans la gerbe d'eau alors que tout le monde retenait son souffle.
Le convoi passa presque sans encombre, perdant tout de même une maison et une barque de pêche dans la folle échappé.
Le choc entre la vague et les falaises sur les côtés éjecta enfin les trois surfeurs.
Dans l'eau, Sanada savourait sa réussite avant de remonter, il nagea de concert avec un banc de sardines passablement affolé par une telle agitation.
Enfin, il perça la surface, le poing levé.
- Yeah, on a réussi !
- Oui ! Répondit Masako en s'accrochant affectueusement à Sanada pour le serrer dans ses bras, ne manquant pas de le faire couler en même temps.
Les visages des anciens prisonniers semblaient radieux. Un homme s'avança et prit la parole.
- Merci. Vous nous avez aidés. Nous allons pouvoir continuer à vivre de la pêche et du commerce, sans la prison qui nous condamnait. Nous pouvons vous ramener à votre bateau. Ensuite, nos chemins se sépareront.
- Mais où est Mamie ? Demanda soudainement Masako.
- Elle a plongé avec nous ! Elle doit être inconsciente sous l'eau ! S'écria Sanada.
- De qui parlez-vous ?
- La vieille qui nous parlait tout le temps !
- Votre cheffe.
- Nous n'avons pas de chef. Dit l'homme d'un ton neutre, mais d'un regard suspicieux. Vous nous avez simplement proposé votre aide et nous avons accepté. C'est la seconde fois que l'on vous voit depuis que vous avez plongé dans les ruines sans notre consentement. Si vous ne voulez pas d'aide, nous partons. Au revoir et merci.
Sanada resta interdit. Tout cela lui paraissait soudain irréel. Composant la marche sur l'eau, les deux shinobis repartirent en marchant vers le catamaran.
- Tu l'as vu ?
- Oui, comme toi, Sanada.
- C'est une question de plus qu'il faudra poser à Rokuro.Dit le jeune homme avec le catamaran en vue, mais surtout un nouveau voyage.